Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Le cannibale de Rothenburg - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/31/23 - 30m - PDF Transcript

Voici l'histoire du cannibal de Rothenburg, un allemand Armin Meifers, qui en 2002 a tué,

découpé et dévoré un jeune étudiant qui était consentant. Ça s'est passé dans une pièce de son

manoir transformée en poucher. Je vous préviens, c'est une histoire, crado, crado, crado. Pas sur qu'elle

soit pour les marmots. Mais c'est aussi une histoire très étonnante et, pour tout dire,

passionnante. La réalisation est signée Céline Le Bras.

En novembre 2002, un étudiant autrichien se balade sur Internet sans aucun but précis.

Et de lien en lien, il finit par atterrir sur des forums de discussion homosexuels mais vraiment

pisins. Des forums qui ont pour nous gourmets, cafés cannibales, guets cannibales. Et à la rubrique

contacte, une petite annonce. Cherche un homme bien bâti entre 18 et 30 ans, prêt pour l'abattage.

Et c'est signé le maître boucher. L'étudiant curieux décide de jouer le jeu pour s'amuser et

donc il répond à l'annonce. Mais juste pour voir jusqu'où ça peut aller. L'homme avec lequel il

entre en contact se fait appeler Frankie. Et Frankie se présente clairement comme un cannibal. Il dit

qu'il a déjà consommé de la chair humaine. C'est une viande d'une finesse incomparable. Et

l'étudiant découvre qu'il a publié d'autres annonces très expliciles. Je cherche un garçon de

18 à 25 ans. Si tu es normalement constitué, je t'abattrai comme un animal et je mangerai ta chair

bandante. À partir de ce moment-là, Frankie se met à lui envoyer des messages effrayants. Tu n'imagines

pas le nombre de gens qui sont prêts à se laisser dévorer. Chez Buzzwam de viande, de chair,

mon congélateur est presque vide. Il lui a aussi des photos au plus sans guinolente les unes que les

autres. Et un jour, il lui réclame une photo de lui. Je voudrais savoir si tu es appétissant.

Et là, l'étudiant n'a plus du tout envie de jouer alors il contacte la police autrichienne. Et

comme il s'avère que les messages viennent d'Allemagne, les autrichiens font passer le dossier aux

Allemands. Et les Allemands cherchent alors à localiser Frankie. Il habiteraient un manoir à 5 km de

Rothenburg dans le centre de l'Allemagne. Le matin du 10 décembre 2002, à 8h45 du matin,

cet policier accompagné de chien se présente au portail du manoir avec un mandat dans le cadre

d'une enquête pour incitation à la violence. Car le droit allemand ne dit rien sur le cannibalisme.

Un manoir immense, au moins 1000 mètres carrés. À Colombage, un peu décati, on dirait un château

hanté, mieux un château de film d'oral. Il saut. Et il voit arriver d'abord un chien,

un rode veleur. Et juste après, le propriétaire, un certain Armin Maïveus, qui serait donc,

si on en croit les messages qu'il envoie, un cannibal. Il enferme le chien et il leur offre le

portail. Bonjour, monsieur. Bonjour, monsieur. Nous avons un mandat de perquisition dans le cadre

d'une enquête pour incitation à la violence. Je vous embris. Entrez. L'homme n'a pas du tout l'air

nerveux. Et ben au plus l'air inquiet. Il fait entrer les policiers. Et la visite commence.

Le manoir est l'ugue. Le parc d'abord est complètement à l'abandon,

mangé par les hautes herbes. Il n'a pas vu de tondeuse depuis un bai. Et devant train une vieille

Mercedes rouillée et deux épaves de trabants. Et à l'intérieur, à l'intérieur ces filles. Dans

certaines pièces, les fenêtres sont obstruées par des planches. Et les meubles sont lourds,

massifs et sombres dans le plus pur style allemand de la fin du 19e siècle.

A un moment donné, les policiers tombent sur une chambre. Une chambre de femmes, manifestement.

Il y a des vêtements en désordre sur le lit et sur la coiffeuse, une brosse à cheveux. Il y a une

femme qui vit avec vous. C'était la chambre de ma mère. Elle est morte il y a deux ans. Et votre

chambre à vous, où est-elle ? Suivez-moi. Sur l'importe de sa chambre, il y a une petite plaque. Chambre

d'enfant. Pourquoi chambre d'enfant monsieur ? C'est ma mère qui l'a mise. Il y a 42 ans. Je ne l'ai

jamais enlevé. D'accord. Il y a un grenier dans votre manoir. Le grenier est un endroit très

étonnant. C'est une salle de jeu avec un immense train électrique. Et au milieu, le squelette d'une

tête de boeuf. Mais les policiers n'ont encore rien vu. Ils redescendent au deuxième étage et se

dirigent vers l'ancien fumeur. L'endroit où autrefois, on faisait sécher et fumer les viandes et les

poissons. Je vous en prie monsieur. Entrez. C'est une pièce de 6 mètres sur 4 en viand. Et elle est

équipée comme une boucherie. Une boucherie avec un gros plafond, un étal de découpe, un bio,

un hachoir à viande, une chambre froide et des couteaux. Ça serait donc là qu'ils découpent ces victimes.

En poursuivant leur visite, les policiers tombent sur un arsenal informatique. Remarquez, c'est normal.

Maïves serait ingénieur informaticien. Mais tout de même, 221 disques durs, 3 ordinateurs,

95 ct, 1700 disquettes, 307 vidéos, 616 fichiers d'image et des cassettes VHS. Il va falloir

exploiter tout ça. Ça sera long. Mais le clou de la visite, c'est le congélateur près de la cuisine.

À l'intérieur, il y a 10 kilos de viande soigneusement découpés. Tu crois que c'est de la viande ?

Je veux dire de la viande humaine ?

Bah, j'en sais rien. On va porter tout ça au laborat.

Ensuite, les policiers vont venir une pêleteuse avec l'idée de creuser dans le jardin.

Si c'est vraiment un cannibale, il s'est forcément débarrassé de tout ce qu'ils pouvaient pas manger.

La pêleteuse se met en marche et rapidement, elle tombe sur une caisse en bois.

Stop !

Dans la caisse, il y a des ossements et l'a encore direction le labo.

En début d'après-midi, Armin Maïveux s'a manifestement compris qu'il était coincé.

Alors, il appelle son avocat.

Accepteriez-vous de me défendre ? C'est pour un délit grand.

Pourquoi ? Vous avez un cadavre dans votre congélateur ?

Il ne croit pas si bien dire.

L'avocat débarque dans la foulée et Maïveux lui dit toute la vérité.

J'ai tué un homme et je l'ai mangé.

Ça s'est passé le 10 mars de l'année dernière.

Dans ce cas-là, M. Maïveux, je vous conseille d'aller voir les policiers et de leur dire la vérité.

Ce qu'il fait, il est immédiatement arrêté.

Et dans la foulée, les journalistes arrivent et il y a maintenant un hélicoptère de la télévision au-dessus du manoir.

À 15h, les radios et les chaînes d'information continuent à nonce à toute l'Allemagne.

Un homme soupçonné de cannibalisme a été arrêté.

Il est actuellement dans les locaux de la Criminale-Polizeux-de-Casse.

Avant de quitter le manoir, pour être emmené au siège de la police,

Armin Maïveux lâche une dernière information.

Vous savez, j'ai tout filmé.

Les cassettes sont cachées dans la maison.

Vous ne les avez pas trouvées ?

Non. Non, ils ne les ont pas trouvées.

En même temps, vu la taille du manoir, ils ont dû passer à côté de tout un tas de choix.

On ne vous inquiète pas.

Je vais vous montrer où sont ces cassettes.

Ils les conduitent à sa cachette.

Dans laquelle il y a trois cassettes VHS de deux heures chacune.

Qu'il va falloir visionner.

Voilà donc Armin Maïveux dans les locaux de la Cripeau, la police criminelle de Cassell.

Un maître 80, blond, la mâchoire carrée, les yeux bleus.

C'est étonnant, mais il est très calme, très poli, très courtois.

Et d'emblée, il assume.

Oui, oui, je suis un cannibal.

Nous sommes armés en 800 dans toute l'Allemagne.

Et nous sommes tous passés à l'action au moins une fois.

Croyez-moi.

Entre-temps, les policiers ont réussi à entrer en contact avec un certain Ludwig,

l'un de ceux avec lequel il correspondait beaucoup ces derniers temps.

Et l'autre leur a envoyé le dernier message de Frankie.

Si tu viens chez moi, tu n'en repartiras pas.

Ce message, les policiers lui mettent sur le nez.

Et ça aussi, il assume.

Ah oui, oui.

J'ai bien écrit ce message.

Et des quantités d'autres.

À part ça, le laboratoire vient d'appeler.

Alors nous avons analysé à la fois la viande retrouvée dans le congélateur.

Et les ossements que vous avez retrouvés dans le jardin.

Je crains de devoir vous dire qu'il s'agit de restes humains.

Monsieur Maïves,

la viande retrouvée dans votre congélateur est de la viande humaine.

Ça ne vous surprend pas, je suppose.

Ah non.

Non, pas vraiment.

Quel est le nom, Monsieur Maïves, de l'homme que vous avez tué ?

Je ne sais pas.

Moi, je ne le connais que sous le pseudo internet.

Il se faisait appeler Castor 99.

Et il a répondu à mon annonce.

Qu'est-ce qui s'est passé, monsieur ?

C'est un jeu qui a mal tourné.

Oh non.

Ça n'avait rien d'un jeu.

Il est venu pour se faire abattre et t'évorer.

Et c'est ce qui s'est passé.

Il était d'accord.

Il voulait mourir.

Vous n'avez pas regardé les vidéos.

Parce que j'ai tout filmé.

Il va donc falloir urgement visionner ses fichus cassettes.

C'est trois cassettes VHS.

Il dit qu'il les a enregistrés dans la nuit d'une neuf au 10 mars 2001.

Esprit sensible s'est obtenu.

Sur les images, on voit Armin Maïves et le fameux Castor 99.

Au début, il parle tranquillement de ce qui va se passer.

Et ensuite, Maïves lui fait visiter la batoire du deuxième étage, dans l'ancien fumeur.

Et on entend Castor dire, je suis très impressionné.

Et pour te dire, je suis très fier d'être le premier que tu vas abattre Armin.

Et puis arrive l'heure du dîner.

Et sur les images, on voit Maïves donner à Castor 99 un puissant antidouleur.

Et ensuite, il fait quelque chose de stupéfiant.

Il lui tranche le pénis, figurez-vous, et l'autre pousse un cri épouvantable.

Et après, il met tous les deux le pénis à cuire et il se met à table.

Leur discussion est surréaliste.

Je pensais que le goût serait meilleur.

D'accord, c'est encore carrière nous.

C'est difficile à cuire.

Peut-être qu'il est trop frais.

La vidéo montre qu'ensuite, les deux hommes ont une relation sexuelle.

Et puis, sans que les images ne détectent le moindre recul de Castor 99,

Maïves le conduit dans la batoire.

Et là, ça va très vite.

Il le suspends au cours de boucher, la tête en bas, et il les gorge.

Et l'autre se vide de son sang.

Après quoi, on voit Maïves découper le corps soigneusement.

Il disait qu'il tranche, il émasse.

Il a le geste sûr. C'est un vrai professionnel.

Il glisse ensuite la viande dans le congélateur.

Fin de la séquence vidéo.

Les policiers mettent un peu de temps à reprendre leur esprit.

Et puis, ils se tournent vers Maïves, qui est toujours prêt à tout raconter.

J'ai obtenu environ 30 kilos de viande.

J'ai attendu deux mois pour commencer à la déguster.

Et j'ai commencé par le dos.

Est-ce qu'il s'agit de la seule victime, M. Maïves ?

Oui.

Oui, c'est la seule. Je n'ai abattu qu'un seul homme.

Il faut dire que j'ai mis du temps à le trouver.

Une personne consentante.

Vous comprenez ?

Ah oui, les policiers comprenaient très bien.

Il s'agit maintenant d'identifier la victime.

Castor 99.

La police allemande décide de diffuser au Média un gros plan de son visage

extrait de la vidéo.

Et le retour est immédiat.

Je reconnais bien mon petit ami.

Ça fait un an et demi qu'il a disparu.

Et comment s'appelait-il votre petit ami, M. Maïves ?

Bernd Joach, une branleuse.

Il était ingénieur chez Simas, à Berlin.

Après avoir visionné la totalité des vidéos,

la police criminelle allemande pense être parvenu à reconstituer toute la séquence.

En février 2001, Bernd Joach, une branleuse, alias Castor 99,

répond à la fameuse annonce sur le forum Geek Animal.

Je cherche un garçon de 18-25 ans.

Si tu es normalement constitué, je t'abattrai comme un animal

et je mangerai ta chair brandante.

Réponse de Castor 99.

J'ai 36 ans.

Je mesure un mètre 75 et je pèse 72 kilos.

J'espère que tu es très sérieux, parce que je veux vraiment le faire.

Ensuite, à la lecture des messages,

on comprend que Maïves a été plusieurs fois

échaudée, que d'autres lui ont déjà dit oui,

et se sont ensuite débînés au dernier moment.

Ils disent que certains sont venus chez lui voir son abattoir,

qu'ils ont accepté que Maïves dessine sur eux des lignes de découpe

et même qu'il les suspende par les pieds grâce à son système de poulie,

mais que tous ont reculé devant la mort.

Et lui, lui ne les a pas forcés.

C'est ce que révèle la vidéo.

Et tout ça, il le dit à Castor 99, Jean,

tu n'es pas le premier à me l'affaire à l'envers.

Mais dans sa réponse, Castor 99 est très clair.

Je m'offre pour être mangé vivant par toi,

celui qui veut vraiment le faire,

a besoin d'une vraie victime.

En remontant les échanges sur internet,

on voit qu'ensuite, Bern Durgen Brandes, alias Castor 99,

a du mal à dormir.

Je ne sais pas à quoi m'attendre.

As-tu déjà abattu un homme ?

Malheureusement, seulement dans mes rêves.

Mais dans mes pensées, je le fais chaque nuit.

Alors je suis le premier ?

Tu as mangé de la chair humaine avant ?

Non, ça ne se trouve pas exactement dans les supermarchés.

Malheureusement, comment sais-tu si tu vas aimer

et si le son ne te rendra pas malade ?

Je me prépare dans mes rêves.

Une fois, j'étais tellement excité.

J'ai attrapé une aiguille et j'ai tiré mon propre sang

afin de pouvoir le boire.

C'était assez savoureux.

Et puis le 8 mars 2001,

dernière conversation sur internet avant la rencontre.

Après t'avoir abattu, je te découperai habilement.

Sauf pour la paire de genoux et quelques ordures charnues,

la peau, le cartilage et l'étonnant.

Il ne restera pas beaucoup de toi.

Ok, je vois que tu as pensé à tout.

Bien, on voit que je suis le premier.

Et tu ne seras pas le dernier, j'espère.

J'ai déjà tenté d'attraper un jeune de la rue,

mais je préfère tuer seulement ceux qui veulent être tués.

Le lendemain, Brandes se lève comme s'il se rendait à son travail.

Il va à la gare, il prend un billet allé simple pour casser en espèce

et il monte dans le train.

Dans cette enquête, inévitablement, on se tourne vers les psychiatres.

C'est tellement fou, on peut comprendre ou au moins essayer

pourquoi et comment devient-on cannibale.

Les psychiatres repèrent un premier traumatisme dans la vie d'Armin Maïveuse.

A l'âge de 8 ans, son père et ses deux frères aînés quittent la maison pour s'installer à Berlin

et donc Armin se retrouve seul avec sa mère, qui est une femme autoritaire et possessive.

Ils vivent tous les deux dans le sinistre manoir de Wustfeld

et il dit que c'est là qu'il a créé un ami imaginaire, une sorte de petit frère qui l'a appelé Franck.

Les psychiatres disent que c'est isolement et la source de tout.

Il n'a strictement aucune distraction si ce n'est la ferme d'à côté

et notamment, ce moment où, tous les ans, le voisin tue le cochon.

Il n'en loupe pas une miette, il assiste à tout, de la mise à mort, juste au bois de te conserve.

Maïveuse raconte aux psychiatres que plus tard, il achète des manuels de boucheries pour s'exercer sur des carcasses de viande

et sa vie affective, alors, il semble que sa mère lui ait aujourd'hui qu'aucune femme n'était vraiment digne de lui.

Et elle ne s'est absolument pas rendu compte qu'il était homosexuel.

Et lui, d'ailleurs, il l'a refoulé, il l'a caché.

Et c'est quand sa mère décède, en septembre 1999, qu'il commence à s'intéresser au cannibalisme via Internet.

Ce qui surprend les psychiatres, c'est son intérêt limité aux victimes consentantes.

Ça, je dois dire que c'est absolument unique.

Issei Sagawa, par exemple, le japonais, qui a dévoré une jeune étudiante à Paris, il ne lui a pas demandé son avis.

Plus d'ailleurs que le russe Andrei Shikatilo, qui aurait dévoré 52 prostitués et enfants.

Et maintenant, il faut le juger.

Et là, il y a un problème, un gros problème, que vous présentez sans doute depuis le début de cette histoire.

Est-ce que c'est vraiment un meurtre ?

Puisque la victime était consentante, mieux elle était volontaire, tous les échanges Internet en atteste.

L'avocat d'Armin Maiveuse a trouvé la bonne formule.

C'est un meurtre par consentement mutuel.

C'est un homicide sur demande.

Mon client n'est pas un tueur.

On est à quelques jours du procès.

Et la rebondissement Armin Maiveuse donne une interview.

C'est un petit hebdomadaire local de Kassel qui décroche le scoop.

La première interview du cannibal de Rothenburg.

Elle est publiée moins de deux semaines avant l'ouverture du procès.

Et voilà ce qu'il dit de son crime.

C'est un péché.

Et d'ailleurs, j'ai demandé pardon à Dieu.

Mais, ça n'est pas un meurtre.

On ne peut commettre un meurtre que contre la volonté de la victime.

Est-ce que vous éprouvez du remords, M. Maiveuse ?

J'ai commis une tannasie et je regrette d'avoir tué.

Mais Bern est devenu à travers la nourriture d'une partie de moi.

Un souvenir.

Il m'a utilisé comme un outil pour son passage vers la mort.

Et à la fin, il ajoute, je vais écrire mes mémoires.

Et je ne veux pas que quelqu'un s'inspire de moi.

Moi, en tout cas, je ne le referai jamais.

C'est très habile, cette interview, à moins de quinze jours du procès.

Très habile.

Le procès s'ouvre le 4 décembre 2003 devant le tribunal de Kassel.

Et tout le monde attend l'entrée du monstre dans le boxe.

Dès qu'il arrive, les photographes le mitraient.

Ça, alors, c'est un quadragénère parfaitement ordinaire.

Presque fan, avec sa cravate à petit carreau.

Il n'y a pas dans ses yeux d'expression maléfique.

Et d'ailleurs, son avocat le dit d'entrée.

Vous savez, mon client n'est pas un monstre.

Le président décide que les débats auront lieu à huit clos.

Pas de public, seulement les journalistes.

Et dès le début, il est très clair.

Je souhaite faire savoir que l'issue de ce procès est très ouverte.

Et qu'elle peut conduire dans n'importe quelle direction.

Car je vous le redis.

Dans le Code pénal allemand, il n'y a rien sur le cannibalisme.

Pas une ligne.

Maïves est donc jugée pour meurtre par plaisir sexuelle.

Et tout l'enjeu de ce procès.

Et dans cet échange entre le procureur et l'avocat du cannibal.

Armin Maïves a profité de la faiblesse psychologique

de Bernier Gunn-Brenners.

Faux.

Faux, c'est un meurtre sur demande.

Hein ?

Berners était consentant.

Armin Maïves n'a été qu'un instrument.

On fait venir à la barre 5 garçons qui ont été en contact avec lui sur internet.

D'autres, un cuisinier de 34 ans.

Je me suis senti tout de suite très mal à l'aise.

Pour moi, c'était un jeu de rôle.

Une pièce de théâtre.

Mais pas pour lui.

Un autre vient dire.

Je l'ai rencontré.

Mais il m'a trouvé trop gros.

Et un troisième raconte qu'il s'est retrouvé pendu au croix de Boucher.

Il m'avait endu le corduil.

Puis il avait dessiné sur moi les marques de la découpe.

Et là, j'ai eu froid.

Mais je lui ai demandé d'arrêter.

Et il m'a décroché.

Et voilà.

Pour moi, tout ça, c'était qu'un fantasme.

On projette aussi des extraits de la vidéo.

Certains jurés se sentent mal.

On parle assez peu de la victime pendant ce procès.

On apprend qu'il se sentait coupable de la mort de sa mère.

Survenu lors d'un accident de voiture dans lequel il était présent.

Que longtemps, il a écumé les petites annonces pour trouver une femme.

Qu'il s'est fait escroquer par une nigérienne qui n'est jamais arrivée à l'aéroport où il l'attendait.

Et surtout, qu'il a refoulé longtemps son homosexualité.

Mais pour ses collègues de travail et ses très rares amis,

c'était un homme solide, fort, sur qui on pouvait compter.

Un homme normal.

Vous savez, quand il se lançait dans quelque chose,

il le faisait à fond, l'heure du verdict approche.

Dans sa plaidoirie, l'avocat de Maïveuse s'attache au consentement de la victime, normal.

Plusieurs fois, il aurait pu tuer des hommes et ne l'a jamais fait.

Il a attendu un partenaire consentant.

Un partenaire consentant et pas une victime.

Le 30 janvier 2004, le tribunal rend son verdict.

Armin Maïveuse est condamné à huit ans et demi de prison.

Le parquet fait appel.

Dans l'attente du procès, Maïveuse donne une nouvelle intérieure.

Je n'étais pas très excité pendant le meurtre,

ni d'ailleurs pendant que je découpais le corps.

J'étais concentré, je voulais faire un bon travail.

Mais je me suis souvent masturbé en regardant la vidéo de cette soirée.

C'est normal, ça faisait 40 ans que j'attendais ce moment.

Le procès en appel a lieu en janvier 2006 à Francfort.

Sauf que cette fois, il est jugé pour assassina.

Et donc, à la fin, le verdict est très différent.

Il est plus conforme à ce qu'attendait l'opinion publique.

Perpétuité.

L'histoire n'est pas totalement terminée.

Car l'année suivante, chose qui serait strictement impossible en France,

Armin Maïveuse donne depuis sa prison une interview filmée.

J'ai tué et mangé un homme et depuis, il est toujours avec moi.

Et il ajoute, la première bouchée fut très étrange.

J'attendais ce lab depuis 40 ans.

La viande avait un goût de porc.

Mais je dirais de façon plus prononcée.

Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En décembre 2002, dans la région de Rothenburg en Allemagne, la police arrête Armin Meiwes, et découvre avec effroi, que dans son manoir lugubre, il a égorgé, dépecé, et dévoré un ingénieur de 42 ans, qui était volontaire pour se faire « manger ».