Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Le cadavre au fond du puit - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/9/23 - 28m - PDF Transcript

T'es content de qu'on aille se balader mami?

Non.

Au fait, Sarah t'embrasse.

Vous êtes toujours ensemble.

C'est ta voiture ça?

Oui, j'ai acheté une Volkswagen.

Eh bien allons-y mon chéri.

C'est si facile d'être fier d'une Volkswagen.

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Voici une affaire très très très intrigante.

Il s'agit de l'assassinat en 2009,

assérignant dans l'héro,

d'un jeune homosexuel qui s'appelait Frédéric Flouron.

Il a été tué par un autre homosexuel,

avec la complicité d'un troisième homosexuel.

Pour des raisons assez mystérieuses,

mais qui on sans doute avoir avec la cruauté.

J'écris cette histoire avec Auquise.

Réalisation, Céline Lebrace.

En février 2009,

un viticulteur de sérignants dans l'héro,

près de Bégier,

sent une drôle d'odeur.

Une odeur de Charonne qui remonte dans un puits,

qui lui sert à irriguer ses vines.

Alors il se penche sur le puits.

Au fond, il voit des chaussures qui dépassent.

Il y a un cadavre dans son puits.

Quand les gendarmes arrivent,

ils balayent du regard les alentours du puits.

Dis, regarde ça, qu'est-ce que c'est ça?

On dirait une carte vitale coupée en morceaux.

Il était là, c'est une carte bancaire, pareil.

Voyons, je peux lire le nom?

Euh...

Ouais, ouais.

Flourou Frédéric.

Allô, central?

C'est pour une vérification d'identité, je vous prie.

Allez-y, je vous écoute.

Flourou,

Foxtrot, Lima, Oscar,

uniforme, Romeo, Oscar,

uniforme.

Flourou Frédéric.

À l'instant, je vous prie.

Flourou Frédéric.

La personne n'est portée disparue depuis le 4 janvier.

La nuit vient de tomber.

On retira le cadavre du puits demain.

Le lendemain, le cadavre est remonté.

Il est très abîmé.

Il manque des membres.

Et surtout, le visage est embouillé.

Au passage, il faut que je vous explique.

Le puits en question est équipé d'une sorte de vis sans fin

pour remonter l'eau en surface.

C'est la vis, sans doute, qui a déchiqueté le corps.

Les gendarmes vont montrer les baskets aux parents.

Oh mon Dieu.

Oui, ce sont ces baskets, enfin, je crois.

Alors, qui était ce Frédéric Flourou?

A priori, un bon gars de 31 ans,

vendeur dans une concession automobile le jour

et fait tard la nuit tomber.

Le 4 janvier dernier, il a dès au téléphone à sa maman.

Je suis chez des amis.

Je te rappellerai tout à l'heure.

Et il n'a jamais rappelé.

Et sa maman a trouvé ça tout de suite inquiétant.

Il n'allait pas trop bien ces derniers temps.

Il était en arrêt de travailler depuis quelques mois.

Bon, il avait prévu de reprendre.

Mais non, ça n'allait pas bien.

Après quel rapport ça peut avoir avec sa disparition

et son meurtre?

Je sais pas.

Le fiston habitait à baisir.

Au moment de sa disparition, ses parents sont allés chez lui.

Ils ne l'ont pas trouvé.

Mais ils ont vu la poète aux lettres.

Bon, on savait bien que notre fils était homosexuel.

Mon mari, ça lui pésait pas trop, mais bon.

C'est comme ça que vous voulez foutre.

Mais on savait pas qui vivait avec quelqu'un.

Il y avait deux noms sur la boîte aux lettres.

Frédéric Tanc et puis Christopher.

Et quand on est allé signaler la disparition de Frédéric

au commissariat de baisir,

on leur a parlé de ça.

Et là, je peux vous dire qu'on est tombés de haut.

Tombés de haut parce que les policiers leur ont appris

qu'ils connaissaient le couple,

que Frédéric avait déposé des mains courantes récemment

contre ce Christopher pour des violences.

Et là, on vient de retrouver Frédéric au fond d'un puits.

Il faut absolument le trouver, ce Christopher.

Il faut le trouver.

Mi-Janvier, les gendarmes de baisir appellent les parents.

Bon, ça y est, on l'a retrouvé, le Christopher.

Il y aurait vu qu'il était en train de cambrioler

l'appartement de votre fils.

Et donc, Christopher, 19 ans, se retrouve face au gendarme.

Je le volais pas.

Je récupérais juste mes affaires.

Et pourquoi vous avez cassé la porte alors?

J'avais pas les clés, c'est tout.

Et il est où?

Votre ami Frédéric.

Vous le savez?

Bah non, on est plus ensemble avec Frédéric depuis le Nouvel An.

C'est pour ça que je suis venu récupérer mes affaires.

Le Nouvel An, justement, parlons-en.

Rommelant leurs petites enquêtes auprès des proches de Frédéric,

les gendarmes découvrent que ça s'est très mal passé entre les deux ce soir-là.

Au réveillant, ils sont allés dans un barguet.

Et dans la soirée, Frédéric s'est mis à endraguer un autre garçon.

Et ça, Christopher, ça l'a rendu fou.

Il a commencé à lui coller des bailles.

Et Frédéric, il a fini aux urgences.

Il était bien amouché.

Mais ce Christopher, comment il l'avait rencontré?

D'abord, Christopher, il faut dire, c'est un beau mec.

Il était SDF.

Frédéric, il est tombé raide de dingue de lui.

Et voilà, comme un Christopher s'est installé chez lui.

Et avant de reconnaître les violences, on commençait tout de suite.

Non, au début, c'était la vie en rose.

Pendant trois mois, je dirais, ils ont fait la fête, tout se passait bien.

Et après ça a dégénéré.

L'autre est devenu complètement fou, jaloux, possessif et violant.

Voilà.

Ça paraît clair, hein?

Ce Christopher a quelque chose à voir avec la mort de Frédéric.

À ce stade, les gendarmes pourraient très bien le placer en garde à vue.

Le cuisiner, lui coller la pression, en espérant qu'il craque.

Mais il décide d'attendre.

Jusqu'à ce qu'ils aient suffisamment de biscuits pour le coincer à coup sûr.

Et des biscuits, il leur entend bien tout cuit.

Un copain de Frédéric qui vient les voir.

C'était pour vous dire que, un jour, j'ai parlé avec Christopher.

Et vous savez ce qu'il m'a dit?

Non, je vous écoute.

Il m'a dit qu'il voulait tuer Frédéric.

Et qu'il cherchait une arme pour ça.

Bon bah, ça paraît acquis.

Christopher a tué Frédéric.

En attendant, où est passée la voiture de Frédéric Florou?

Une 309 blanches.

Elle a disparu.

Elle est retrouvée au mois de mars chez un fermier.

Oh ben le gars, il est tombé dans le fossé, à côté de chez moi.

Je le connaissais un peu, il avait été bergé dans le coin.

Enfin, pas trop longtemps, c'était pas trop le type à être bergé.

Un stable coin.

Et donc, je lui ai proposé de regarder sa voiture.

Et qu'il vient de la chercher plus tard.

Il n'est jamais revenu.

Et vous connaissez son nom?

Ah, ce monsieur?

Oui, il m'a laissé son nom.

De tête, Eric Mignet.

Ou quelque chose comme ça.

Je crois qu'il est Darignon.

Eric Mignet.

C'est un nouveau nom dans l'enquête, ça.

Enfin, pas tout à fait, parce que les gendarmes l'ont déjà interrogé

dans les premiers jours, parce que c'est un copain de Frédéric Florou.

Et même d'après ce qu'ils ont compris, un saisamment.

Ils l'ont interrogé comme tous les proches de la victime,

sans le soupçonner une minute.

Maintenant, il apparaît comme suspect,

puisqu'il a volé la voiture.

Alors que jusque-là, il pensait que Christopher

était le seul impliqué dans la disparition de Frédéric Florou.

Ils étaient peut-être deux, finalement.

Ah bah ça valait la peine d'attendre,

de ne pas arrêter Christopher tout de suite.

D'autant que dans le coffre de la 309,

il y a des traces de sang.

Là-dessus, l'appartement de Frédéric Florou,

à Pécier, est à nouveau cambriolé.

Et cette fois, beaucoup de choses ont disparu.

La platine, l'ordinateur,

l'imprimante, des meubles.

Pour le coup, c'est un vrai cambriolage.

Et pour les gendarmes, une surprise.

Té, cette fois-ci, regarde.

La porte, elle n'a pas été fracturée.

Et donc celui qui a cambriolé l'appartement avait des clés.

Les parents racontent que Frédéric

avait les clés de son appartement et celle de sa voiture

sur le même trousseau.

Donc, Eric Ménier, qui aurait volé la 309,

avait aussi, du coup, les clés de l'appartement de Frédéric.

Il y a maintenant deux suspects dans cette affaire,

Christopher et cet Eric Ménier.

On avance lentement.

Il y a des clés de Frédéric Florou.

On avance lentement, mais on avance.

Bon, on va se faire remonter la téléphonie de cet Eric Ménier,

pour voir où il était, ce qu'il a fait,

le jour où Flourou Frédéric a disparu.

D'accord?

Et une fois qu'ils ont reconstitué le parcours d'Eric Ménier ce soir-là,

les gendarmes ont la bonne idée de demander au service des PV

si la 309 de Frédéric Florou n'a pas été flashée ce soir-là aussi.

Bon, la voiture a été flashée huit fois.

Plusieurs jours de suite.

Et alors, j'ai comparé ça à quoi le parfaitement mêler des placements de Ménier.

D'accord? T'as pu voir les photos pour être sûr que c'est lui?

Non.

Non, malheureusement, les photos ont été prises de dos.

D'accord.

Bon, écoute, on va faire deux choses.

On va convaincre cet Eric Ménier,

et à côté, on va le placer sur Eric Ménier.

On va voir si le type panique.

Excellente idée.

Quand il reçoit sa convocation chez les gendarmes,

Eric Ménier appelle un de ses copains,

un certain Ludovic.

Écoutez, c'est passionnant.

Ludovic?

Tu sais ce qui serait bien?

Que t'ailles envie de te jeter un œil?

Tu sais, là, près des vignes, là où j'ai travaillé.

Juste vérifier si rien n'a bougé, quoi.

Tu me dis ça?

Tu me rappelles après?

Vous avez bien entendu.

Eric Ménier demande à l'un de ses copains

d'aller vérifier si le cadavre de Frédéric Flourou

est toujours dans le puits.

Les gendarmes se mettent immédiatement en planque près du puits.

Mais le copain Ludovic ne vient pas.

En revanche, il rappelle Eric Ménier.

Allô?

C'est pour te dire que tout est OK.

Rien n'a bougé.

Tu peux aller tranquille à ton rendez-vous.

À quoi ça tient?

Une enquête, à une feignasse,

qui n'a pas pris la peine d'aller vérifier

ce que son pote lui demandait.

Au passage, noté qu'un troisième homme

vient d'entrer dans la valse des suspects.

Celui Ludovic, dont le nom vient de s'ajouter

à celui de Christopher et à celui d'Eric Ménier.

Il s'y serait donc mis à trois

pour tuer Frédéric.

Et donc Eric Ménier débarque confiant

à la gendarmerie.

Le cadavre n'a pas été découvert.

Il s'attend donc à un interrogatoire de routine.

Et figurez-vous que c'est comme ça que ça se passe.

Les gendarmes n'abattent aucune de leurs cartes devant lui.

Il ne lui parle ni du cadavre,

ni de la 309, ni du tracé de son portable,

ni des radars qui l'ont pris en photo.

C'était en quelque sorte

un interrogatoire pour prendre date.

Dans la foulée,

les enquêteurs s'intéressent à nouveau à Christopher.

Pourquoi?

Et bien parce qu'il n'arrive pas à faire le lien

entre lui et les deux autres.

Il y a un truc qui cloche.

Je ne vais pas maintenir le suspense plus longtemps.

Christopher a un alibi

le jour de la disparition de Frédéric.

Il n'y est pour rien

dans cette affaire.

Oui, il était violent avec Frédéric.

Oui, il a forcé la porte de son appartement.

Mais ça n'est pas lui qui l'a tué.

Vous voyez que dans une enquête,

il ne faut jamais se précipiter.

Parce que depuis le début, j'en suis sûr,

vous aviez la certitude que Christopher

était le meurtrier.

Et moi aussi, d'ailleurs.

Et les gendarmes aussi, un peu.

On s'est goûrés, les gars.

On s'est bien goûrés.

Trois mois après la découverte

du corps de Frédéric Flouroutan le Puy,

Éric Ménier et Ludovic

Serrat, il est temps que je vous donne son nom,

sont placés en garde à vue.

Et là, les gendarmes posent tout sur la table.

La découverte du cadavre,

les écoutes téléphoniques, la 309,

le sang dans le coffre,

les radars, le tracé des portables.

Ils sont coincés.

Et c'est Éric Ménier qui craque le premier.

Et ce qu'il raconte est d'un cynisme

terrifiant.

Il ne l'a pas tué par hasard,

par un concours de circonstance.

Il voulait le tuer.

Et bien le soir du 4 janvier,

on l'a fait boire,

on le reservait,

on le reservait,

jusqu'à ce qu'il soit complètement saut.

Et quand il a été complètement raide,

et bien je lui mis la voiture,

et je suis parti.

Avec Ludovic Serrat,

non lui il est resté.

Et après,

et bien après je suis à la sérénia,

et bien après je suis à la sérénia,

et bien après je suis à la sérénia,

et je me suis arrêté un endroit que je connais.

J'avais travaillé dans le coin comme un berger.

Bref, je l'ai sorti de la voiture.

J'ai commencé à le manganer,

un peu pimpam,

et après je lui ai

passé une sangle autour du cou,

l'autre gigoté de ouf,

et je l'ai poussé dans le puits.

D'ing!

Ils sont copains à Ludovic Serrat alors.

Qu'est-ce qu'il raconte?

Moi je savais pas qu'il allait le tuer.

Bref, quand il est entré,

Eric m'a dit,

il faut que tu vois ça.

Il faut que tu vois le corps dans le puits.

Alors on y est allé.

Et on a bien fait, parce que franchement

dans le puits, on le voyait trop le cadavre.

Il n'y avait pas assez d'eau.

Alors on a balancé des branches

et des parpennes dessus.

Et voilà.

Ce que j'entends monsieur derrière tout ça,

c'est que votre ami Ménier

voulait tuer

le groupe et l'Eric.

Oui c'est vrai.

C'est vrai qu'il en parlait depuis quelques années.

Il avait même creusé un trou

pour y mettre son cadavre.

Et puis il a choisi le puits.

Ça serait donc un assassinat.

Un meurtre

prémédité.

Et c'est la première fois

que votre ami Ménier Eric s'en prenait

à quelqu'un comme ça.

Non.

Non, il s'en est pris déjà,

5 ou 6 ans je crois,

à Avignon.

Si je me souviens bien,

il a bombardé de pierre. J'étais là,

et l'autre a sauté

dans l'eau, le con.

Je ne pense pas qu'il soit encore vivant,

celui-là.

Un deuxième meurtre

à Avignon il y a 6 ans.

Les gendarmes fouillent les archives informatiques.

Aucune trace.

Alors ils appellent la gendarmerie du coin.

Oui, en 2004,

un homosexuel qui s'est jeté à l'eau

et qui s'est possiblement noyé.

Ça vous dit rien?

Ah non. Non non.

Je ne vois rien du tout.

Et pourquoi?

Il y a 6 ans, les gendarmes rock morts

ont été saisies de cette affaire.

Mais comme c'était

une histoire de pédé,

une histoire de tafiole,

alors ils ont laissé courir.

La vérité

en 2003,

des gendarmes français ont oublié

d'enquêter sur une affaire.

On prétexte que la victime

était un homosexuel

et un jeune noir

qui plusait.

Cette affaire est un scandale.

Et donc il faut que je vous la raconte.

Parce qu'à l'époque,

si les gendarmes étaient allés au bout,

ils auraient arrêté de ménier

et Serin

et Frédéric Flourou

s'est arrêté.

Cette histoire

débute comme un cauchemar

une nuit de novembre 2003

sur l'île de la partelasse

à Avignon.

Un couple d'habitants de l'île entend au

pot milieu de la nuit

un homme qui urne à la mort.

Édé-moi!

Édé-moi!

Ils veulent me tuer!

Alors ils se lèvent, leur chien

n'a boit jamais pour rien.

Un jeune noir en slip

transit de froid

avec du sang qui lui coule de la tête.

Alors ils lui ouvrent, ils le font entrer,

ils l'installent au coin du feu,

ils remettent une bûche.

Le gars disait appelé Willfren.

Qu'est-ce qui vous est arrivé Willfren?

J'ai été agressé par deux hommes.

Ils m'ont battu

et jeté des pierres.

Mais pourquoi ils vous en voulaient ces hommes?

Parce que je suis noir

et homosexuel.

Enfin, je crois.

D'accord.

On va appeler les gendarmes.

Réchauffez-vous en attendant.

Je vous apporte une couverture.

Quand les gendarmes arrivent,

Willfren leur explique que cette histoire

a commencé avant.

Dans la soirée,

sur un lieu de drag homosexuel

qui s'appelle Bonpa,

où il a retrouvé un garçon qu'il connaissait.

Et qui s'appelle Eric.

On est allés tous les deux dans un champour.

Enfin, vous voyez quoi?

Quelques minutes après,

une voiture est arrivée.

Et là, je lui ai dit Eric, mais c'est qui?

Qu'est-ce qui se passe?

Et là, il m'a dit

tu vas mourir?

Je vais te tuer.

Après, il m'a dit, je sors de la voiture.

Et dehors, il y avait un autre mec.

Et tous les deux, ils ont commencé

à me tabasser.

Et après, ils m'ont mis dans leur voiture.

Ils m'ont amené jusqu'à l'île de la Bartolas.

Et quand on est arrivé ici,

je sais pas pourquoi ils

sont mis à me jeter des grosses pierres.

Alors, je n'avais pas le choix.

J'ai plongé dans le rône.

Et j'ai attendu.

Je pense qu'ils croyaient que j'étais mort.

Alors, ils sont partis.

J'ai attendu encore un peu.

Et voilà,

je suis venu jusqu'ici chez ces gens

pour chercher de l'aide.

Ce soir-là,

Wilfrid donne tous les éléments

aux gendarmes pour qu'ils aillent

arrêter ces agresseurs.

Le numéro de téléphone de cet Éric

qu'il avait déjà vu.

Et la plaque d'immatriculation

de la voiture de l'autre homme.

En plus, il porte plainte.

Il n'y a plus qu'un.

Mais les gendarmes ne mouffent pas.

Wilfrid les relance plusieurs fois.

Désolé, monsieur.

On ne peut rien vous dire.

Vous savez, on a des affaires

pour les gendarmes.

Plus important que quoi

que un jeune homosexuel

qui a failli se faire assassiner.

En tout cas, les gendarmes ont eu tort

de ne pas s'intéresser à cette histoire.

Parce que les deux salauds

qui ont voulu tuer Wilfrid,

ont recommencé six ans plus tard

en tuant Frédéric Floreau.

Dans ce dossier,

on a donc à la fois des gendarmes de génie,

ceux de l'héro, qui ont habilement mené

l'enquête sur le meurtre de Frédéric.

Vous savez de ça, des branquignoles

qui ont négliger une enquête

parce que la victime était noire

et homosexuelle.

Éric Ménier et Ludovic Serrat

sont donc mis en examen

dans les deux dossiers.

Une fois pour assassiner

et une autre fois pour tentative d'assassiner.

Sauf que dans les mois qui suivent

Ménier change de version.

Il se met à accuser son compère

Ludovic de l'assassinat.

Et lui, il se donne un rôle

secondaire.

Le duo vient de voler en éclat.

À partir de maintenant,

c'est chacun pour soi.

Il reste un énorme mystère

dans cette double affaire.

Pourquoi?

Pourquoi est-ce que ces deux types

ont tué Wilfrid?

Et pourquoi ont-ils tué Frédéric?

Volontairement.

Pour tenter de répondre à la question,

les gendarmes vont traîner

en civil, bien sûr,

sur les lieux de drague qu'ils fréquentaient tous les deux.

Et c'est très sédifiant.

Ah ben Éric, on le connaissait bien ici.

Il venait souvent.

Il n'avait pas trop bonne réputation d'ailleurs.

Il pouvait devenir violent

en une minute.

Et son ami Ludovic

Ludovic, c'est son toutou.

C'est son petit chien.

Il regardait.

Entre nous, je crois qu'il aimait bien mâter.

Très instructif.

Le leader serait donc ménier

et Serra serait un suiveur.

Avant d'aller assister

au procès de ce duo diabolique,

qu'est-ce que je peux vous dire

sur Éric ménier? Qu'est-ce qu'il a rendu

si agressif, si sadique?

Pourquoi est-ce qu'il s'en est pris

avec tant de violence à deux garçons

qui ne lui avaient rien fait?

D'abord, il y a une piste médicale.

Éric ménier est né avec une hydroséphalie.

C'est-à-dire une tête trop grosse.

Et ça a entraîné des troubles du comportement.

Il a passé toute sa scolarité

dans un institut

loin de sa famille.

Et puis ménier est fragile.

Depuis l'enfance, il a fait

une tentative de suicide à 12 ans

et beaucoup d'autres après.

Enfin, ménier a vécu

un énorme traumatisme.

Un matin de 2002,

son grand frère s'est pendu

à un arbre en face de leur immeuble.

Il ne s'en est jamais remis.

Voilà.

On va voir si ces traumas indéniables

vont peser devant les jurés.

Le procès s'ouvre en février 2013

devant les assises de Montpellier.

Et ça se confirme dès le début.

Ce sera chacun pour soi.

Éric ménier le fait savoir dès le premier jour.

Je n'ai pas tué Frédéric Florou.

C'est Ludovic qui l'a tué.

Et là,

il se passe quelque chose de très rare.

L'avocat de ménier,

maître Darigan,

demande à parler à son client.

Vous ne pouvez pas continuer

comme ça.

Il faut assumer,

penser à votre frère

et à ce qu'il y ait arrivé.

Faites-le pour lui.

Dites la vérité.

Soyez courageux.

Et ça marche.

Éric ménier s'adresse au président.

C'est moi qui ai tué

Frédéric Florou.

C'est rare ça.

Un avocat qui amène son client aux aveux.

Et Ludovic sera alors.

Son rôle était donc secondaire.

Ou alors

ménier tué-t-il

pour lui faire plaisir.

L'avocat de général imagine qu'il y a un contrat

entre les deux.

On peut parfaitement imaginer que Serrat lui a dit

tu veux

avoir des amants, Éric?

Et bien mêler

à mort devant moi.

C'est une piste.

C'est duisante.

Mais est-ce que c'est la vérité?

Autre moment fort de ce procès,

le témoignage du gendarme

qui avait négliger l'affaire de 2003.

La tentative d'assassinat sur Wilfrid.

Depuis je vous rassure,

il s'est fait virer de la gendarmerie

qu'on a appris qu'il avait mis sous le tapis

une quarantaine de procédures.

C'est vrai,

je n'ai pas transmis cet affaire au procureur.

C'est parce que je n'en avéras le bol

et aussi disons la vérité

par même que de professionnalisme.

Le verdict

7 jours après le procès

consacre Éric Ménier

comme ayant tenu le premier rôle

dans les deux dossiers.

Il y a 30 années de réclusion criminelle.

Ludovic Zera n'est pas absout pour autant.

Il est condamné à 25 ans.

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En février 2009, à Sérignan dans l'Hérault, on retrouve au fond d'un puits, le cadavre de Fréderic Flourou, un jeune homosexuel de 31 ans.