Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: L’attentat contre Jean-Paul II - Le récit
Europe 1 4/10/23 - 27m - PDF Transcript
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Qu'on va inventer la cage de verre qui protège aujourd'hui
le pape François et avant lui,
Benoît XVI.
Vous vous souvenez peut-être du nom
de celui qui a tenté d'assassiner le pape,
Ali Aksa,
un jeune turc
auquel le pape a ensuite pardonné.
Mais je ne suis pas certain
que vous vous souveniez de ses motivations
et pour cause,
le mystère n'a jamais été vraiment percé.
Et c'est pour ça que pour débriefer cette histoire,
j'ai invité la journaliste Rumania Ugarchinska.
Bonjour à vous.
Bonjour.
Vous avez publié en 2007 la vérité
sur l'attentat contre Jean-Paul II
au presse de la Renaissance
et vous nous direz
à quelle conclusion vous êtes arrivés.
Voici donc cette histoire que j'ai écrite
avec Pierre-Ankeutin.
La réalisation est de Céline Le Bras.
La grande affaire de cette histoire
c'est son issu, le pardon.
Le pape Jean-Paul II
pardonne à celui qui a voulu le tuer.
Vous me direz c'est son métier de pape
que de pardonner.
Et ça n'est pas faux,
le pardon est au coeur de la Doxa catholique.
Néanmoins, ça reste quelque chose d'étrange
comme un défi à cette part animale
que nous traînons depuis Cromagnon.
À cette petite voix qui nous dit
« Ah, pour œil! »
Dans pour dans.
Tu as voulu me tuer.
Tu payes.
Je vous emmène donc le mercredi 13 mai 1981
au Vatican, à Rome.
Vous voyez la place là,
les colonnes tout autour,
l'aubellisque en plein milieu
et derrière la basilique,
c'est la place Saint-Pierre.
C'est là que tous les mercredis,
le pape Jean-Paul II
donne une audience publique.
Il est jeune Jean-Paul II à cette époque-là.
61 ans.
Il est pape depuis trois ans.
Il adore les bains de foule.
C'est tellement coupé de la vie, pape.
Ça vit tellement dans une bulle.
Et là, à portée de main,
il y a 20 000, 25 000 personnes,
des vrais gens qui veulent lui parler,
qui veulent le toucher.
C'est en temps.
Alors tous les mercredis,
il y va.
Et d'ailleurs, il est 17h,
et le voilà.
Soutaine blanche,
ça calaute sur le crâne,
jugé sur sa jib blanche des capotables,
la campagnola.
Notez qu'à l'époque,
il n'y a pas de cage en verre sur la voiture.
Pas encore.
Il y a des gardes suisses
et des policiers en civil,
mais à part ça,
le pape est à découvert.
Et pape bénit de l'insouciance.
Et donc la voiture roule au pas.
Les gens applaudissent,
l'acclament,
d'autres prises.
Et lui, il est à 50 cm des gens.
Alors il se penche,
il sert des mains,
en lui tend une fillette à boubres bras.
Il l'apprend,
il l'embrasse,
et il la rend à sa maman.
Et la campagnola fait comme ça,
un premier tour de la place,
par le côté gauche.
Et à 17h17,
elle entame un deuxième tour,
par le côté droit.
Elle fait quelques mètres,
et au niveau de la porte de bronze,
à droite de la basilique.
Trois coups de feu,
et une clameur des froids,
qui s'élève au-dessus de la foule.
Jean-Paul de Grimas,
il fléchit un peu en avant,
il y a une tâche rouge,
sur sa soutain.
Il est blessé.
Il porte sa main pleine de sang à son coup,
et il chancelle son secrétaire personnel,
et son camérier, son valet,
le rattrape.
Des policiers sautent sur la campagnola,
pour faire écran de leur corps,
et on voit des gens,
des fidèles,
qui se mettent à encercler le tireur.
Ils l'ont vu tirer,
ils sont autour de lui,
ils le bousculent,
pour l'empêcher de tirer à nouveau.
Son arme tombe au sol,
il essaye de la ramasser,
et là, une religieuse,
tout en noir,
l'attrape par le bras,
elle le sert de toutes ses forces,
pour l'empêcher de récupérer son arme.
Le type se débat,
et là, arrive un policier en civil,
qui le plaque au sol,
le type est neutralisé.
C'est un jeune, brun,
les yeux noirs,
les paumettes saillantes,
massent avec une feste claire.
Et il crie,
« Non, ce n'est pas moi,
non, ce n'est pas moi »
« C'est pas moi, c'est pas moi »
et la nonne lui répond,
« Si c'est tout, si c'est tout »
« Si, c'est toi »
Et l'homme,
est escorté par une vingtaine de policiers,
vers la porte de bronze,
et la foule qui crée.
« À mort, à mort »
Vous voyez ce que je vous disais?
Aïe pour elle,
dans pour don,
c'est le premier réflexe.
Le type est d'abord emmené,
au commissariat de Borgaux,
près du Vatican,
et ensuite à l'antiterrorisme.
Les policiers ont récupéré son arme,
c'est un browning,
9 mm.
Il est tiré à bout portant,
le pape,
j'ai d'abord porté la main au ventre,
apparemment où il a été blessé,
fut là,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été tiré à bout portant,
il a été blessé,
puis ensuite il s'était croulé,
il est tombé dans les bras de son secrétaire,
et immédiatement,
le chauffeur de la Jeep,
l'a emmené vers l'intérieur du Vatican,
en repartant vers la partie gauche de la place,
puis est passé sous l'arc des cloches,
derrière laquelle se trouve en permanence
une ambulance de la Croix-Rouge,
qui à son moment là,
a transféré le pape
à l'hôpital Gemelli.
Pendant le trajet vers l'hôpital,
Jean-Paul de Père beaucoup de sang.
Il est opéré dès son arrivée aux urgences.
L'opération dure six heures.
Le pape est entre la vie et la mort.
Et il est conduit dans une salle d'interrogatoire
et installé sur une chaise.
Il a été pris sur le feu,
il ne prend pas la peine de nier.
Oui, j'ai tiré sur le pape.
Mais il refuse de donner son identité.
Il prétend qu'il est chilien
et puis finalement, il dit qu'il est de nulle part.
Quelles sont tes complices?
J'ai pas de complices.
J'ai agi seul.
Et là, là il ment.
Parce que pile, à ce moment-là,
les enquêteurs disposent de plusieurs témoignages
qui parlent d'un deuxième homme.
Un policier, d'abord,
l'a vu armo-point en train de tirer ce deuxième homme.
Mais il y a mieux que ça.
Un photographe américain l'a pris en photo.
Deux dos.
Un jeune homme boucle brune
avec un blouson de cuir noir.
On le voit clairement sur la photo.
Dans la main droite, il tient un pistolet.
Donc le type ment.
Ils étaient deux.
Et ils pourraient être deux à avoir tiré.
Immédiatement, les policiers lancent un signalement.
Ils diffusent sa photo.
Et ils retrouvent la pension
où il a passé la nuit dernière.
La pension Issa, près de la place Saint-Pierre.
Où il a laissé un passeport turc au nom d'Osgun.
C'est ton passeport?
Ouais.
C'est un faux.
Quel est ton vrai nom?
Ton vrai nom?
Et là, le type qui, il y a deux secondes,
ne voulait rien dire,
débale son CV d'un trait.
Je suis même à l'Iaxa.
Je suis le plus grand terroriste de Turquie.
À l'Iaxa,
les policiers passent son nom au fichier.
Et effectivement,
il y a un type du même nom
qui est recherché par Interpol
depuis janvier 1981
pour un assassinat.
C'est un turc de 23 ans,
un militant d'extrême droite.
La photo correspond.
C'est bien lui.
Et là, on découvre son pédigré.
Mamami.
Il y a un an et demi à Istanbul.
Il a vidé son chargeur
sur le rédacteur en chef du millier
le plus grand quotidien turc.
Le journaliste est mort sur le coup.
Et il enquêtait justement
sur la collusion entre
l'extrême droite nationaliste turque,
les services secrets turcs et la CIA.
Il est mort avant d'avoir publié son papier.
D'après ce que dit sa fiche,
cet Aliaxa appartiendrait
à une milice turque d'extrême droite
qui s'appelle les Lougris.
Son dossier dit qu'il a été
embrigadé à 17 ans.
Et les Lougris renseignent en prie
Aïs, les Kurdes, les Juifs,
les Armeniens, bien sûr,
et les Chrétiens.
Ils sont armés, bien entraînés
et ils auraient le soutien de membres
des services secrets turcs.
D'après son dossier, Aliaxa
est arrêté quelques temps plus tard
à la terrasse d'un café.
Il avoue l'assassinat du journaliste
et cinq mois plus tard,
il s'évade de prison.
Eh ben dis-donc, c'est un sacré coco,
cet Aliaxa qui vient de tirer
sur le pape.
La fiche dit que pour s'évader,
il a bénéficié de la complicité
de six militaires et gardiens
de prison.
C'est vraiment un sacré coco.
Et c'est pas fini.
Le jour de son évasion,
il envoie une lettre au journal Milliette
dont il a exécuté le rédacteur en chef
un an plus tôt.
Et dans cette lettre, il menace de
tuer le pape Jean-Paul II.
S'il maintient la visite qu'il a prévu
de faire en Turquie deux jours plus tard.
Si cette visite n'est pas annulée,
je tuerai le pape à coup sûr.
C'est l'unique motif de mon évasion.
Voilà donc le profil de l'animal
qui vient de tenter de tuer le pape.
Aliaxa,
un nationaliste turc d'extrême droite
qui a déjà tué et qui était en cavale
depuis une évasion.
Et donc son interrogatoire reprend.
Tu n'es qu'un tueur fasciste.
C'est faux.
Mon terrorisme n'est pas rouge ou noir.
Il est rouge et noir.
Et je suis avec les Palestiniens.
Enfin, tout ça n'a pas d'importance.
Je suis au-dessus des idéologies.
J'appartiens à une nouvelle race de terroristes.
Vous comprenez?
Non.
On ne comprend pas parce que c'est un enfumeur
qui alterne entre
la logorée
et maintenant le mutisme complet.
Il y a même un moment
où il s'endort sur sa chaise
et il se réveille frais comme une rose
parée pour la suite de l'interrogatoire.
Dans la chambre de la pension Isa,
les policiers ont retrouvé des notes
dans lesquels il dit qu'il va
tirer sur le pape en signe de protestation
contre l'ONU
et l'impérialisme occidental.
Pourquoi est-ce que t'as voulu tuer le pape?
Je n'ai pas de haine envers le pape.
Qui sont écomplices?
Moi, seul.
J'ai décidé seul.
Même si des gens m'ont aidé.
Qui?
Oh,
des bulgares,
des anglais, des iraniens.
...
Tout ça n'a aucun sens.
C'est du galimatià,
c'est du charabia pseudo-révolutionnaire.
Mais qui est ce type-là?
Qui l'a envoyé?
Tuer le pape.
...
Pendant ce temps,
Jean-Paul II se remet de son opération.
Jean-Paul II est toujours ce matin
en salle de réanimation,
là où il a été conduit
à près de 6 heures d'intervention chirurgicale.
Il a fallu procéder
à une intersection de l'intestin graine
et les trois chirurgiens
ont placé un ennuis artificiel.
Le diagnostic demeure réservé
pour raison précisément des risques
d'infection du territoire.
Le pape a subi dans la région endo-abdominal
une importante hémorragie
et les médecins lui ont transfusé 3 litres de sang.
...
Le lendemain de l'attentat,
le juge d'instruction inculpe
mémette Aliaxa
pour tentative d'assassinat
d'un chef d'État en complicité
avec des personnes
encore inconnues.
...
Et donc le procureur
demande aux services secrets italiens
de reconstituer le périple
d'Aliaxa depuis son évasion
jusqu'à l'attentat
pour savoir qui est derrière lui.
L'enquête, tenez-vous bien
est bouclée en 10 jours.
En 10 jours,
les services secrets italiens
livrent l'itinéraire
détaillés du terroriste.
C'est à croire qu'ils avaient déjà
toutes les informations sous la main.
...
Il a beaucoup voyagé
et ses voyages sont assez
désarsonnants.
Par exemple, un an avant l'attentat,
Aksa est à Sofia,
avec un faux passeport indien.
Et c'est assez surprenant
pour un militant d'extrême droite.
En 1980, la Bulgarie est sous la coupe
des soviétiques, des communistes.
Donc, ensuite toujours
avec de faux passeports,
Aksa va en France,
en Suisse, en Allemagne et en Autrie.
Et 4 jours avant l'attentat,
il arrive en Italie.
Et le 13 mai, il tire sur le pape.
...
Voilà son parcours reconstitué.
Et ça laisse beaucoup de questions en l'air.
Qui a financé cette longue
cavale d'Ali Aksa?
Qui lui a procuré les faux papiers?
Qui était son ou ses complices?
Qui était ses commanditaires?
Les turcs, les soviétiques,
les fachos ou les communistes?
Ça n'est pas une question
accessoire.
Eh ben si.
La justice italienne a décidé de juger
Ali Aksa tout de suite.
Son procès s'ouvre le 20 juillet 1981
soit 2 mois seulement
après l'attentat.
Dang!
...
...
...
...
Ali Aksa entre dans son boxen vert.
Il est pied nu.
Les cheveux en bataille,
parasés.
Il porte un pantalon crasseux.
Une chemise au réolé de transpiration.
Un clochard.
...
Monsieur Aksa,
reconnaissez-vous avoir tiré sur le pape
dans l'intention de le tuer?
Oui.
Vous avez agi seul?
Oui.
Et là,
Ali Aksa se lève.
Bien.
Je considère cette affaire comme terminée.
Vous allez continuer sans moi.
Et il sort
de la salle d'audience.
Et le 25 juillet 1981,
il est condamné à la prison à perpétuité.
Il ne fait pas appel.
Et il est incarcéré
à la prison d'Ascoli Piceno, pas très loin de Rome.
C'est une prison ultramoderne
très sécurisée,
où sont enfermés les terroristes
et les mafieux les plus dangereux.
150 gardiens
pour 120 détenus.
...
Et maintenant,
c'est la seule question qu'il va y.
Qui est derrière cet attentat?
En novembre 1981,
le parquet de Rome
ouvre une nouvelle instruction.
Il va maintenant chercher
le ou l'écomplice.
Un colonel des services secrets
va une fois de plus interroger Aksa dans sa cellule.
...
Nous savons que
vous n'étiez pas seul pour commettre cet attentat.
Vous aviez des complices.
Des gens vous ont financé.
Vous savez qu'une loi sur les repentis
est en préparation.
Si vous parlez,
nous n'aurions aucun mal
à obtenir une remise de peine.
Ça, c'est ce qu'on appelle la carotte.
Mais la justice italienne
pratique aussi le bâton.
Elle menace Aksa
de l'extrader vers la Turquie,
où il risque la peine de mort.
Ça fait réfléchir.
Et donc, finalement, Ali Aksa balance le nom
de quatre complices.
Oral Tshelik, son frère Jumo,
ça lui arrache un peu le coeur,
mais il était là.
Il donne aussi un chef mafio
qui aurait financé l'opération
et versait 3 millions de Dotschpark.
Et puis le chef de la fédération européenne
des idéalistes turcs,
une organisation ultranationaliste
basée à Frankfurt en Allemagne.
Et enfin, celui qui a gardé son browning
et qui serait venu le lui apporter
juste avant l'attentat.
Quatre complices, donc.
Et puis quelques semaines plus tard,
il fait une deuxième série de révélations.
Alors,
j'ai tiré sur le pape
pour le compte des services secrets bulgares.
Ah! On lui présente
un album photo,
56 photos de fonctionnaires bulgares
en postes à Rome.
Ali Aksa en désigne 3.
Le secrétaire de l'attaché militaire
de Bulgarie,
le chef comptable de l'ambassade
et le directeur d'une agence de tourisme bulgares
un certain Antonov.
Ali Aksa a dit qu'il serait le cerveau
de l'attentat.
Il est accusé, ni plus, némoins de complicité active
par le juge d'instruction Martella
qui, depuis des mois,
épluche le dossier de l'affaire en silence.
Antonov est arrêté.
Il est interrogé.
Et pendant des semaines, il répète.
Et assez vite,
le juge se dit qu'effectivement,
l'homme n'a pas l'étoffe
et qu'il n'a pas non plus le mental
pour avoir fomenté un coup pareil.
Et à un moment, on croit le reconnaître
sur une photo dans la foule
le jour de l'attentat,
mais on l'a confondue
avec un pèlerin américain.
Cette histoire de bulgares
ne colle pas.
Et de soviétiques encore moins.
Pourquoi aurait-il voulu tuer le pape?
Parce que Jean-Paul II est anti-soviétique
parce qu'il a soutenu, par exemple,
un pape de polis en polonais.
Ça paraît fou, dingue, bargeau.
Est-ce qu'on peut croire
une chose pareille?
Et ces gens-là,
enfin ce qu'on a pu l'arrêter,
on va les juger, figurez-vous.
C'est-à-dire Antonov et De Loup-Gri.
C'est un procès assez surréaliste
qui s'ouvre le 28 mai 1985.
Ali Aqsa est là aussi
comme témoin principal.
Et d'entrée, il prend la parole
pour rajouter du surréalisme
au surréalisme.
Je demande que la Cour me laisse dire quelque chose
qui ne figure pas
dans l'instruction.
L'attentat contre le pape
est lié au troisième secret
de l'amadone de Fatima.
Au nom de Dieu omniprésent,
j'annonce ici la fin du monde.
Je suis Jésus-Christ rien incarné.
Concernant,
un des anciens loups-gris turcs
vient rajouter du flou au flou.
Nous les loups-gris,
nous étions farouchement anti-communistes.
Il était tort de question
de collaborer avec les services de l'Est
comme les services bulgares ou le KGB.
Mais ce que je peux vous dire,
c'est que les services français et allemands
ont couvert notre fuite
et ils nous ont demandé de charger le bulgares.
Après 10 mois de procès,
le verdict tombe.
Au nom du peuple italien,
c'est par ces mots que le Président
de la Cour d'Assises de Rome
commence la lecture du verdict.
Tous les inculpés, bulgares et turcs
sont quittés au bénéfice du doute.
Ils sont immédiatement remis en liberté.
La Cour a donc tranché.
Il n'y a pas du complot
dans l'attentat contre le pape.
Sergay Antonov, le principal accusé bulgares,
rejoint Sofia dès aujourd'hui
après 4 ans de prison.
Et voilà.
Au final, on ne sait rien.
On ne sait pas pourquoi on a voulu
tuer le pape.
Et on ne sait pas qui était derrière tout ça.
C'est en fiasco.
Quand il sera arrêté quelque temps plus tard,
le frère Jumo Daliaxa,
Oral Caelic, viendra encore
le mystère.
De toute façon,
vous ne comprendrez jamais.
Même nous qui sommes là-dedans,
nous ne comprenons qu'à 50%.
Oubliez tout ce que vous avez entendu
auparavant.
Surréaliste.
Fou. Fou.
Ces gens étaient des fous.
Alors raccrochant-nous
à un événement qui lui n'était pas
le pardon du pape Jean-Paul II
à celui qui a voulu l'assassiner.
Le 27 décembre 1983,
le pape
rend visite à Aliaxa
dans la prison de Rebibia
où il est maintenant incarcéré.
Jean-Paul II gagne rapidement
la chapelle de la prison,
une salle circulaire extrêmement dépouillée
ou s'entasse quelques 700 détenus.
A peine le pape est-il entré
que de longs et chaleureux applaudissements
spontanés le salue.
Au nom de tous les détenus, un prisonnier
lié à un message de bienvenue.
Pour nous tous, ce jour restera jamais
dans nos mémoires, dit-il.
Dans le discours qu'il adresse au détenu du monde entier,
le pape insiste d'ailleurs
sur la dignité humaine des détenus,
un moment juste et ouvert
à la possibilité de leur réinsertion
dans la société.
Dans une petite salle, à l'écart,
l'attent pour un tête-à-tête, sans témoin,
Aliaxa, l'homme qui a voulu le tuer
le 13 mai 1981.
Le pape entre dans la cellule,
on laisse la porte ouverte au cas où,
la télévision du Vatican est la seule à filmer,
de loin.
Aliaxa, les cheveux courts, pantalon et cul vert bleu
et debout. Le pape entre lentement.
Aliaxa se précipite et s'incline,
il prend la main du pape et la baisse.
Dans la pièce au mur enquirement nu,
un radiateur est de chaise.
Aliaxa s'assoit, le dos radiateur.
Face à lui, le pape rapproche
son siège. Il se penche,
les yeux baissés vers le jeune Turc
dont il prend la main. Aliaxa,
une sorte de sourire sur les lèvres,
approche son visage de l'oreille du pape
et se met à lui parler tout bas.
L'entretien se termine. Le pape
se lève. Aliaxa tomba à genoux.
De nouveau, il baisse la main du pape.
Le tête à tête a duré
21 minutes exactement.
A sa sortie, le pape apparaît très éprouvé.
Des quelques journalistes
présent la saille de questions.
Ce qui s'est dit avec Akka est un secret
entre moi et lui, répond Jean-Paul II.
Et le pape ajoute, je lui ai parlé
comment parle un frère à qui j'ai pardonné
et qui jouit de ma confiance. Ce que se sont dit,
si longuement, les deux hommes
restent dans le huit clos de la cellule d'Aliaxa.
Aliaxa est sorti de prison
en janvier 2010, à l'âge
de 52 ans.
Il a passé au total 30 années
derrière les barreaux, 20 en Italie
et 10 en Turquie.
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Le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre à Rome, le Pape Jean-Paul II est la cible d’un attentat. Un homme est arrêté et emmené dans les locaux de la police antiterroriste.