La source: L'affaire Ruffini, énigme du marché de l’art
Radio France 8/26/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
France Inter.
Aujourd'hui, l'affaire sensible l'affaire refini.
En mars 2016, le tableau d'une vénusse attribuée à Lucas Cramac,
grand peintre de la Renaissance,
et saisi avec son provence,
acquise par le prince de l'Inchonstein pour 7 millions d'euros,
cette peinture proviendrait de la collection d'un franco-italien Giuliano Ruffini,
soupçonné d'avoir plusieurs ventes de faux tableaux à son actif.
Certains auraient même été exposés dans les plus grands musées du monde.
Pour l'instant, impossible de qualifier ce collectionneur de faussaires,
il n'a jamais authentifié lui-même ces tableaux,
et se cache derrière les expériences de conservateurs et d'historiens
qui eux ont certifié ces toiles sur lesquelles il affirme être tombée, par hasard.
Cette affaire, toujours en cours, est une plongée dans les méandres des grandes galeries,
des maisons de ventes prestigieuses et des labos d'experts
aussi cachés que des bunkers avec en prime la lettre d'un corbeau.
Du Louvre à Seattle, en passant par Bruxelles et la région italienne de l'Émilie romagne,
retracer le parcours d'une oeuvre vendue par Ruffini,
c'est déceler la fragilité et les limites du marché de l'art.
Comment attester, par exemple, qu'une peinture est une vraie ?
Et surtout, un excellent copiste, n'est-il pas un génie lui aussi ?
Éternel problème.
Notre invité aujourd'hui est Vincent Noce,
journaliste et consultant pour la Gazette Drouot, auteur du livre
« L'affaire Ruffini enquête sur le plus grand mystère du monde de l'art »
publiée cette année chez Buchech Chastelle.
Affaire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina,
récit documentaire Constance Villanova, coordination Christophe Barrère,
réalisation Stéphane Kuhn.
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.
7 novembre 2015,
dans l'ambiance feutrée de l'hôtel de Comont avec son province,
on vient de l'installer dans son écran de velours,
où cette vénus au voile, nue, avec pour seuls apparaît un collier,
une longue chevelure et cet étol faussement pudique,
translucide, même qui accentue plus qu'elle ne dissimule sa tenue d'œuvre.
Une nymphe, peinte par le génialement de la Renaissance,
l'Occacran Clancien.
L'œuvre, effectivement, de date pas d'hier, elle remonte à l'an 1531.
C'est dans cet ancien hôtel particulier du XVIIe siècle,
la réhabilité en galerie d'art, que les princes du Lünsteinstein
ont choisi d'exposer au parti de leur collection peinture.
Depuis quatre siècles, la plus riche des familles royales d'Europe
accumule les pièces d'exception et détient environ 1700 œuvres.
Parmi les 40 peintures prêtées à la France,
la véluce du peintre Kranaker présentait comme la pièce maîtresse
de cette exposition prestigieuse.
Cette huile sur bois de 38 cm7 sur 245
était stampillée du monogramme aux serpents et le lait,
signature du peintre allemand.
Un tel jeu d'œuvre, nous peut donc figurer qu'en couverture
du catalogue de cet événement temporaire.
Pour le lancement de l'expo,
le prince Philippe du Lünsteinstein s'y attarde longuement
et l'a détruit devant les caméras de France 3.
C'est un tableau qui a été acheté il n'y a pas si longtemps.
Orbán qui est sublime surtout parce qu'il est d'une qualité
et d'une fraîcheur extraordinaire.
Donc fait plaisir de voir une chose pareille.
Avec son regard insolent, la vénuse dénudée de Kranak
est l'une des toutes dernières acquisitions
des princes du Lünsteinstein.
Tout comme ce tableau de Macie,
le directeur d'impôts typique des scènes de genre
réalisés au XVIe siècle.
Mais le 1er mars 2016,
au début d'après-midi,
une poignée d'étranges visiteurs,
genre, pas GV,
passe la guérie du jardin de l'Hôtel Comont.
Et pas pour admirer la divine vénusse au vol de Kranak,
pas peut-être,
mais surtout pour s'en saisir légalement.
Et ceux devant les amateurs d'art
venaient voir la petite mais divine huile sur bois.
La juge d'instruction parisienne
Haute-Burésie et ses enquêteurs
embarquent l'œuvre,
direction la capitale,
au nez et à la barre des employés du centre culturel,
qui assistent au tableau, si je puis dire,
Bouche-B.
Les hommes qui l'accompagnent
travaillent pour l'office central de lutte
contre le trafic de biens culturels,
l'OCBC,
service de la police judiciaire,
et la lutte contre la contrefaçon dans le monde des arts.
Alors, ça veut dire que cette vénusse de Kranak
serait un faux ?
En décrochant aussi un tableau en pleine journée,
plutôt qu'à la fermeture de l'exposition
et sans discours préalable,
ni discussion,
l'accident diplomatique entre la France
et la principauté réchissime n'est pas loin.
D'ailleurs,
les avocats des princes insistent
pour récupérer la vénusse.
Car deux experts reconnus spécialistes du peintre allemand
ont bien authentifié le tableau comme un Kranak
à un vrai.
Mais ce que la famille principale ne sait pas,
c'est que depuis plusieurs mois,
la juge Haute-Burésie et les enquêteurs de l'OCBC
travaillent sous une vaste affaire de faussaires.
Tout commence en 2014.
L'OCBC reçoit une lettre anonyme.
Impossible d'identifier le corbeau.
Mais la piste est prise suffisamment au sérieux
pour qu'une enquête préliminaire soit ouverte
avec une information judiciaire dans la foulée en 2015.
Depuis quelque temps,
un nom revient souvent dans le milieu de l'art
à propos des gens dont il faut se méfier
car liés à une activité de faussaires.
Et celui de Julianne Ruffini est très souvent cité
avec des exemples de problèmes
qu'il a eu tant avec des marchands
qu'avec des salles de ventes internationales.
41 millions d'euros.
Est-ce que je vois 42 ?
41 millions d'euros.
Est-ce que j'ai 42 millions d'euros quelque part ?
Mais, comme à chaque fois il a remboursé,
les choses se sont arrêtées là.
Il s'est vit depuis une bonne vingtaine d'années
en France, à Londres et en Italie.
Avec le temps,
la qualité des œuvres qu'il propose a augmenté.
Et surtout,
il est passé à la vitesse supérieure
en proposant des tableaux de grand maître
et de grandes valeurs.
Le dernier en date,
étant une vénusse au voile de Lucacranac,
revendu 7 millions
au prince de Lichtenstein pour son musée de va-12
par Conrad Ereimer de Munich.
Or, des études poussées sur ce tableau
qui sort de nulle part,
menées par Christise Londres,
ont démontré que l'attribution
est sujet à caution.
Une radiographie devrait suffire
pour établir la vérité.
Alors,
un lien entre la vénusse
et ce trafic de faux tableaux ?
Un nom, surtout.
Giuliano Ruffini,
marchandard et collectionneur franco-italien
qui a introduit les peu-30 ans
sur le marché des dizaines de tableaux de maître.
Et, pour comprendre comment ce fils
de Cordonnia fait fortune,
regardons comme souvent dans le rétroviseur.
Giuliano en est près d'un parme
en 1945.
La famille Ruffini fût le claquement
des bottes fascistes
et s'installe pour de clignons courts à Paris.
Dès l'adolescence,
petit Giuliano veut devenir
un grand artiste
et cela joue plein boy romantique.
Il s'est entouré et joué de ses charmes
pour s'affaire du réseau
et amasser un petit pécule.
Première cible, alors qu'il n'a pas 20 ans,
Damien Agloir de la chanson parisienne
des années 50, qui roulait comme personne.
Cinq décennies la sépare
de ce gamin italien Ruffini,
qui peint au couteau et parvient à la séduire.
La blonde peroxydée, à la permanente impeccable,
l'aide a exposé ses oeuvres, portraits,
paysages ou natures mortes
dans le quartier.
Il s'est rendu à la fin
de la chanson parisienne
l'aide a exposé ses oeuvres, portraits,
paysages ou natures mortes
dans une galerie et pour la première fois
à la fin des années 60.
Finalement, le séducteur en herbe
plaque tout pour mener une vie de bohème
entre la France et le Brésil.
Dans la rue, il enchaîne les petits boulots
par ci par là et commence à travailler
dans la capitale pour Drou, en 1973.
La France hésite tant
dans l'achat et la vente d'Objeda.
Mais c'est en croisant le chemin
d'une autre femme, plus agèle aussi,
qu'il va devenir un marchand de renom
où l'un des plus grands fossers
présumés de l'histoire, c'est au choix.
Il rencontre André Bori
30 ans de plus que lui,
très amoureuse de cet italien barre-audeur.
Cette riche héritière
de la collection d'art de son père
ouvre avec lui de petites galeries
près de la place des Vosges à Paris.
Il rencontre également
nos propriétés de 60 hectares
avec un corps de ferme près de Castello
René Monté, en Émilie-Romagne
au nord de l'Italie.
Mais André Bori meurt en 1980
dans la Pharctus.
Sans enfants, refunirie de la propriété
et de la fortune de sa conjointe
décédée et surtout
des tableaux anciens accrochés
au passage de l'hôtel particulier de son père à Paris.
Une collection
qui s'avérera aussi abondante,
qui inépuisable.
Rapidement, Juliano refait sa vie.
Il se liait avec une franco-italienne
avec qui l'a un fils, Mathieu.
L'ex-artiste de pacotille
se met à vendre des flamands
comme des petits pas.
Entre ses mains, passent des pépites,
des copies officielles,
d'autres peter le jeûne
et Antoine Van Dijk à rien que ça.
Quand l'affaire refunie éclate,
Vincent Nos, le journaliste qui a révélé le scandale
et qui est notre évité aujourd'hui,
le rencontre
dans son Émilie-Romagne.
Dans son livre publié cette année,
intitulé Enquête sur le plus grand mystère du monde de l'art,
il décrit ce septuagénaire
aux cheveux poivres et celles.
En surplombant des bâtiments de ferme,
il a édifié une demeure luxueuse
sainte d'une colonnade à la Californienne.
Aux grandes baies vitrées,
spacieuses et ouvertes sur la nature,
dotées d'un système de sécurité
avec circuit de caméra.
Il a fait construire une route
dans la montagne
et s'est acheté un chasse-neige
pour les hivers rigoureux.
Il a installé un spa
décoré de vitraux rétro-éclairés.
Dans un coin du grand salon,
un chevalet ancien signe
l'inclination du propriétaire pour les beaux-arts.
Dans sa bibliothèque,
quelques catalogues d'art voisines
avec de vieux traités de peinture.
En une quarantaine d'années,
passé à négocier des tableaux,
Giuliano Ruffini n'a pas manqué
d'acquérir un certain savoir
plus technique et historique.
Il se moque du vocabulaire affiné
des historiens de l'art
et des préciosités des experts
qu'il tient pour des ignorants pédants.
Il préfère quant à lui
cultiver l'expression vivante
d'un peuple.
Il écrit de la même manière
sans se laisser désemparer
par les fautes d'orthographe
et de grammaire,
sans portant parfois
avec une naïveté assez déconcertante.
Concernant notre venus au voile,
si le commissaire de la collection
du prince de l'Union star
a une atteste qu'il s'agit bien
d'une toile attribuocranac,
son origine reste floue.
Et c'est là que le journaliste
l'a écrit.
Première curiosité.
Comment expliquer qu'un tel chef d'œuvre
a pu sortir des radars
des grands musées et conservateurs
pendant des siècles ?
Lors de l'expo en 2015,
avec son Provence,
la notice de la VD s'indique.
Provenant ce collection privée belge,
à partir du milieu du XIXe siècle,
acquis en 2013 par le prince Hans
de la guille, l'ondre.
C'est le collectionneur allemand
Konrad Bernheimer,
un monstre du marché de l'art
qui a vendu pour 7 millions d'euros
le tableau au Lünstenstein.
Et il ne sait rien concernant la grande famille belge
qui l'aurait détenue sur plusieurs générations.
En creusant, Vincent Noss découvre
que cette collection privée belge
est une invention qui a permis au chef d'œuvre
de passer par Bruxelles,
qui est la plus laxiste du continent européen.
En France,
difficile de ne pas attirer le regard
des experts du Louvre avec une signature
d'écran à un cas. Et dans ce cas,
la petite mais divine Vénus
aurait été interceptée.
Continuons à remonter la piste.
Konrad Bernheimer a lui-même acheté
le tableau le 21 mars 2013
pour 3 millions et 200 000 euros,
donc quelques mois seulement avant de le vendre
la collection des princes.
Dans ce cas,
Michael Torchmann,
un jeune financière allemand
inconnue au bataillon de ce business SICO 2,
lui-même tenait la Vénus de la société
dont il était président Skynan Capital,
basé aux États-Unis.
Torchmann avant dernier maillon de la chaîne,
avant le Lünstenstein, a pu décrocher
un certificat d'authenticité.
Ce regard des mondes de la finance
a fait appel à deux spécialistes de Kranak
et Kranadin, une référence
76 ans au moment des faits.
Dans son livre, Vincent Doss
l'interroge sur l'expertise qu'il a menée
sur la Vénus et voici sa réponse.
J'ai vu le panneau à Londres
qui m'a été montré par le fils
de la famille brusseloise,
laquelle en était propriétaire
depuis fort longtemps.
Je l'ai examiné
plusieurs heures.
Il y avait là une restauratrice
qui fut d'une grande aide
à répondre à beaucoup de questions
sur son état.
Il ne m'a même pas effleuré
que la composition aurait pu
dater d'une autre époque.
J'ai surtout cherché à comprendre
si l'exécution pouvait être
attribuée à l'artiste
ou à son entourage.
Pour moi, il était évident
qu'elle était tellement belle
qu'elle ne pouvait provenir
du fils Kranak.
Elle ne pouvait qu'être de la main
d'un ancien.
Skyland Capital,
la société que Président Orgeman avait acheté
le tableau à une autre société basée
dans le Delaware, Art Factory,
qui appartient à un courtier
en art français qui habite en Italie,
Jean-Charles Méthias, vous suivez, j'espère.
C'est Jean-Charles Méthias,
tenait la Vénus d'un italien de parme
avec qui il avait déjà conclu
quelques venduteuses.
Il y a un auraie finie.
Voilà notre homme qui a mis
sur le marché en 2012 cette Vénus au voile
pour la somme de 510 000 euros.
Méthias devient propriétaire
du tableau fin 2012 pour
700 000 euros.
Et là, la notice change.
Il ne s'agit plus d'un Kranak
pour sûr, mais du œuvre
attribué à Kranak.
Dans le jargon, cela signifie tout
bonnement qu'il n'y a aucune certitude.
Ce que les spécialistes ne savent pas
en l'occurrence, c'est que
on se découvre lui. C'est que la Christise,
mastendonte britannique de la vente aux enchères
n'a pas voulu de cette Vénus.
Car c'est à Christise que Méthias,
le premier intermédiaire de la vente
a pris rue finie fait une offre.
Pour vérifier l'authenticité
du tableau, la maison de vente
fait appel à une experte et
son bilan est sans appel.
Elle relève en effet 11 problèmes, rien que ça,
sur cette œuvre au petit format.
Elle retrouve de larges particules
blanches composées de sulfures
de plomb et, plus inquiète
encore, décelle
dans les perles du collier de la Vénus,
ce du blanc de titane,
un pigment créé en 1920,
soit quatre siècles après
la confection du tableau.
Christise a nu la vente
après une proposition à 10 millions d'euros.
Ce qu'il faut comprendre en remontant
les acheteurs de la Vénus,
ce séquente, un semestre,
le tableau a changé cinq fois de propriétaire.
Refinis d'abord,
Méthias, Skyline Capital,
George Mann, Peter Heimer
et le Einstein.
L'œuvre est passée d'un de mes millions
à 7 millions d'euros
et dans les méandres de ses ventes,
la mention attribuée A
a disparu alors que,
soumise à plusieurs expertises,
son authenticité avait été remise
en cause.
Revenons en mars 2016
et au parcours de notre Vénus au Voile
après l'assessi dans cet hôtel particulier
d'Aix-en-Provence.
L'huile sourboire est confiée à l'expertise
du laboratoire de recherche des musées de France,
un banqueur de trois étages en sous-sol
centré autour d'un puits de lumière
situé sous la pyramide du Louvre.
Là, s'il agit de 150 blouses blanches
physiciens, restaurateurs, chimistes,
géologues et radiologues,
un laboratoire de pointe
qui cache le seul accélérateur
à particules pour les objets d'art au monde,
la grande fierté de ceux qui travaillent.
Pour France Culture,
Isabelle Palau-Frossard, sa directrice,
vente la précision de ce centre
de recherche unique
en avril dernier au micro de France Culture.
Les oeuvres que nous étudions
commencent toujours par faire l'objet
d'une série de photographies scientifiques.
Mais sur certains objets,
on peut avoir des succession de couches.
On va faire un petit prélèvement avec un scalpel,
on va inclure dans une résine
et ensuite on va passer à des outils
comme le microscope électronique à balayage
qui va permettre d'analyser chacune de ses couches.
On étudie tous les types d'œufs,
de la peinture, de la sculpture, des objets archéologiques,
du mobilier, des arts graphiques
et même de l'art contemporain.
Concernant la Vénus,
les experts français confirment
les recherches de leurs homologues anglais.
Après 200 heures de travail,
le coup prétombe le 13 juillet 2016.
La matière même du panneau de bois est contestée,
car Canac n'utilisait pas le chêne.
Une spécialiste du CNRS, appelée en fort,
que ce même bois a été chauffé.
Les couleurs utilisées d'albiens du XVIe siècle,
mais leurs qualités contestaient.
Le laborateur du Louvre s'interrange lui aussi
sur la présence en grande quantité de clorures de plomb.
Il détecte également des craquelures
trop marquées, témoignantes d'un vieillissement artificiel.
En comparant ce tableau avec deux autres pièces
des mètres allemands,
les laborantins démontrent que le travail
sur les cils du personnage, leur tracé,
passait précis pour un Canac.
En parallèle, la juge haute du récit poursuive
ce qu'on enquête et fait appel à des experts
de l'université de Cologne,
qui, quelques mois après la saisie,
atteste eux aussi d'un vieillissement artificiel
de la peinture.
Expertise allemande ou parisienne,
la conclusion reste la même.
L'œuvre est un pastiche exécuté
à la manière de Granat, clencien,
réalisé avec des matériaux de l'époque
et vieillis artificiellement.
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À faire sensible,
sur France Inter.
...
Fin mai 2016,
pendant que l'avenue s'est passée au Cribble,
les alpharomées aux grises de la police financière italienne
pénètrent dans les 60 hectares
du domaine de Giuliano Ruffini.
Les hommes de la Guare-undia di Finanza
s'apprêtent à fouiller ses propriétés
dans le domaine de Giuliano Ruffini
et le plateau rocheux des Bismantos.
Le corps de ferme rustique acheté avec Damien
a bien changé en 30 ans.
Désormais, c'est une ville aluqueuse
avec une piscine olympique à débordement.
Objectif de la perquisition,
débusqué éventuellement
un laboratoire destiné à la réalisation
de fausses œuvres d'art.
La police veut vérifier
que le corbeau dit vrai
et si les peintures en question
proviennent d'un atelier de fabrication.
La juge s'empare de documents
de tableaux de matériaux chimiques
de manuel de restauration d'œuvres d'art
et saisis également,
je cite au rapport
un four industriel caché
à l'intérieur de la buanderie
dans un espace dissimulé
protégé par une porte blindée
à son tour caché par une armoire
glissante à roulette.
Ce four à pizza
pourrait servir à vieillir artificiellement
des peintures récentes pour les patiner,
leur donner une allure ancienne.
De fausses peintures de maître
dans un four à pizza
peut-on faire plus italiens ?
Trois semaines après la perquisition
la défense du refini réussit
à obtenir la restitution de ses biens.
Le tribunal de Reggio Emilia
constate l'absence de preuve
et retire les charges de contrefaçon.
Mais refini reste accusé de front fiscal.
Celui qui se dit agriculteur
à la retraite ne déclare
que 6 000 euros de revue par an,
c'est un fortu minimum
alors qu'il vient entre autres
de faire donc de plus de 2 millions d'euros
à son fils.
Et puis, cette ville-là luxueuse
ça fait beaucoup.
Concernant la perquisition
et cette fameuse histoire de four
refini s'expliquer auprès des paribaches
en max dernier, clavant qu'il n'a rien à cacher.
C'est un pizzaïolo du dimanche, voilà tout.
Oui, j'ai fait installer un blindage
pour protéger mes tableaux, sinon
tout le monde pouvait les voler.
Qu'ils le leur aient montré, ils ne l'avaient pas vu.
Je leur ai aussi montré la grosse
machine qui sert à fabriquer la pâte à pizza.
Car ce four servait
à cuire des pizzas, pas des tableaux.
Et s'il était dans cette pièce,
c'est parce que je n'avais pas de place ailleurs.
Trois ans plus tard,
un autre tableau fait scandale.
Le 1er avril 2019,
devant la cour royale de justice du Royaume-Uni
qui abrite notamment le tribunal de commerce de Londres.
Dans la salle d'audience, le petit portail 34 cm
sur 26 est absent mais
il est dans toutes les têtes des personnes
présentes dans cette salle pleine à craquer.
Nous parlons là du neuveau signé
France,
un des maîtres du siècle d'Orlandais.
Mais ce chef-d'œuvre du début du 17e siècle
serait un pastiche
émanant
encore de la collection extraordinaire
du marchand Giuliano Ruffini.
En 2008,
c'est lui-même qui présente
ce portrait à blesse du croco
alors responsable de la peinture
l'envers au Louvre.
Si le marchand franco-italien continue
aujourd'hui à insister sur le fait
qu'il a toujours douté de son auteur,
le spécialiste de Louvre,
il recodyne un oeuvre du maître
de Harlem, France 1.
Le tableau est d'ailleurs classé
Trésor National.
Par l'intermédiaire de la fameuse maison
de Vente-Britannique Christise, en octobre 2008,
le Louvre s'est dit prêt à l'acheter
pour 5 millions d'euros.
Réfini juile, mais précise
dans un mois resté à Christise,
qu'il n'est en aucun cas responsable
de ses attributions et de l'authenticité
de l'oeuvre.
Ces deux points n'étant pas de sa compétence
mais de celles des experts.
La suite semble écrite.
Mais l'amour la saura aveugle.
Comme la teste le 4 novembre 2010,
cette présentation au public
de l'oeuvre par blesse du co-specialiste
des maîtres hollandais au Louvre
retranscrit dans le livre de Vincent Doss.
Un jour d'automne 2008,
au siège d'une maison de Vente
installée à Paris,
les experts qui m'accueillaient ce matin-là
me désignaient, dans un l'eau d'oeuvre
destinée au marché nord-américain,
un petit tableau,
exactement de 34x27 cm.
De cette rencontre avec cette composition
dans la grande tradition des ateliers
des provinces unies,
naît une épiphanie.
Moment très particulier,
si l'on veut bien y réfléchir.
Que de chemin parcouru depuis ?
Le tableau a été vu,
commenté par les spécialistes de l'artiste.
Il a fait l'objet d'une étude
technico-scientifique au centre de recherche
des musées de France.
Le bilan est clair.
Nous avons affaire à une découverte.
C'est un inédit du XVIe siècle hollandais,
un vrai Franz Holz.
Une de ces œuvres qui réapparaissent soudain
après avoir échappé à des générations
d'historiens de l'art.
Le tableau a été authentifié,
il a été admiré,
il est aujourd'hui convoité.
Côté Christise, on entreprend
quelques expertises sur ce portrait
de Jean-Théon de Halles,
et comme par la vénice de Kranak, on s'interroge.
Comment est-il possible
qu'un tel tableau n'ait jamais été répertorié ?
...
Si les expertises
n'y participent à Jean-Théon Halles
en proie au doutant 2009,
Christise se retire du marché.
...
Le lourd n'arrivant pas à réunir
les 5 millions d'euros prévus
ne peut en faire l'acquisition.
C'est le galériste britannique Mark Weiss,
géant l'ondonien du milieu de l'art,
qui jette son dévolu sur ce tableau
et qui lui fut montré par un proche de Ruffini.
En 2011,
il est approché par Sassbari,
une multinationale américaine de ventes d'objets d'art
qui achète ne portait pas 11 millions de dollars.
Sur la carreur,
un réficient promoteur immobilier
collectionneur américain de la côte
West, Richard Edrin.
...
Mais 5 ans après cette transaction,
alors que la vénice au voile vient d'être saisie
et qu'une enquête concernant
est passée entre les mains de Ruffini
est en cours,
Sassbari n'a pas d'autre choix que d'appeler
Edrin pour le prévenir.
Le ALS achetait 11 milliards de dollars
pourrait être un faux.
...
Et une expertise plus tard, le Coupret tombe.
Deux analyses
des celles de l'aftan oceanine bleue
un pigment introduit sur le marché
en 1938.
Le tableau fait son retour
à Sassbari qui rembourse Edrin
si de poursuivre le galériste britannique
Marx Weiss.
Lui refuse d'aller miser la maison de vent américaine.
Weiss n'en démore pas,
son ALS est un vrai.
Nous passons de retour
le 1er avril 2019 au tribunal de commerce de Londres.
Après 2 semaines d'audience
et 9 mois pour rendre son jugement,
le juge Robin Knowles
publie son arrêt le 11 décembre 2019.
...
Certains considèrent ce portrait
comme une œuvre de France ALS.
D'autres noms.
Dans tous les cas, il s'impose
comme une très belle peinture.
L'expert, Jamie Martin,
a trouvé dans les couches profondes
de la peinture
des particules correspondants
selon les tests
à l'aftan oceanine bleue.
Un pigment bien postérieur
à la mort de France ALS.
Ce jugement ne détermine
pas si la peinture est de France ALS.
Qu'elle soit de lui ou pas.
Il faut espérer que ses qualités
intrinsèques ne soient pas ignorées
et qu'elle puisse être appréciée
pour ce qu'elle est.
Une superbe peinture.
...
La juge donne raison à Astoxby.
Martin Weiss voit condamner
à régler 5 millions et 375 000 dollars
à la maison de vente.
Depuis sa montagne italienne,
Julian aurait fini la teste.
Jamais il ne l'a prétendu que ce portrait
pouvait être un ALS.
Je suis un collectionneur,
moi pas un conservateur ou un expert.
Ce sont eux qui ont voulu attribuer
ces peintures à ces grands maîtres.
Ce justifie-t-il auprès de Vincent Nos
dans un article pour la Gazette Drô.
...
Bré ou faux, faux vrai, vrai faux.
Parmi les autres ventes douteuses
de Astoxby,
les enquêteurs remontent aussi la trace
comme issu du cercle de Parmi Giannino,
attribué au peintre italien
du début du manieris.
Exposé au Métropolitain Museum de New York,
à Parme et à Vienne,
il est authentifié par de nombreux spécialistes.
Après la découverte
d'un pigment synthétique vert
restant à plus de 20 endroits du tableau,
Astoxby décide de poursuivre
le luxembourgeois qui lui a vendu.
Celui-ci est condamné en novembre 2018
à rembourser 1 million et 200 000 dollars.
Cet imposant Saint-Gérôme
draper dans un tissu rouge
provenant de la collection d'un certain
Réfinis, encore un.
...
En multipliant les saisies
plus d'une demi-douzaine
et les analyses, l'enquête remontent vers celui
qui Réfinis présente comme son restaurateur
et qui pourrait être aussi son copiste.
Son ami et voisin, l'artiste Lino Francia
qui aurait reçu 740 000 euros
vers un compte suisse
en provenance de Mathieu Réfinis
fils de Giuliano Réfinis.
Selon l'homme politique italien
et ultra-médiativito Rioscarbi,
Francia est le plus grand maître
ancien vivant.
Mais un seul et même copiste
peut-il reproduire à la fois
des maîtres italiens ou holandais
au style si particulier ?
Il s'agirait alors d'un des plus grands génie du siècle.
À ceux qui soupçonnent Réfinis
d'avoir abusé les acheteurs de ses toiles.
Il répond qu'il n'a jamais présenté
ces tableaux comme des oeuvres de maître
et que ce sont les sommetés du milieu,
les experts des grands musées européens,
les grandes maisons de vente, comme ça se baille
qu'ils les ont reconnus comme authentiques.
Ça est toujours le même système de défense
et apparemment il tient.
Son allocat maître Philippe Scarcer
s'en explique au micro de France Culture.
Sur les deux tableaux dont on parle,
je pense que c'est important. Réfinis n'a jamais
considéré qu'il avait affaire
de l'authentique Lucas Kranak
ou authentique Alsa.
En tout cas, il s'est toujours bien gardé
de toler lui des attributions
parce que ce n'est pas son métier,
ce n'est pas sa responsabilité.
Et c'est généralement les marchands
ou les maisons de vente qui ont ces tableaux
entre les mains et qui d'ailleurs prennent
de substances commissions dans ce qu'ils les vendent,
qui, chez la contrepartie de leur travail,
se charge d'attribuer
de faire expertiser ou analyser ces tableaux.
Donc c'est à été le cas de ces deux tableaux.
Kranak considérait que c'était
une école flamande de style Kranak
parce qu'on reconnaît assez bien le style de l'époque.
Il n'a jamais pensé effectivement
en tant que ça pouvait être
de la main de l'authentique Kranak.
Alors Juliano Ruffini foussait
recorlectionneur de génie.
En mars 2019, la justice française
délivraiment l'intérêt européen
contre lui et son complice présumé
le peintre Linofongia.
La justice italienne a refusé
l'extradition de ces derniers,
jugeant le dossier insuffisant.
Aujourd'hui, près de 7 heures
faussement attribuées notamment
par Miljanino au Greco,
à Kranak sont dans le viseur
de la justice française.
Reste à savoir si l'ombre
de Juliano Ruffini,
ex-playboy devenu comme le titre
de Paris Match, le virtuose
qui se joue des experts,
est à l'origine ou le nom
de l'ombre.
On apercevait
un faux-puis
du fond duquel
la vérité n'avait jamais dû
remonter.
Et la maîtresse de Séan
dans un habit
ma foi séiant
de fermières
de comédies
amarrant contre
descendis.
Et mon petit bouquet
soudain
parutairne dans
ce jardin
prête des massifs
de fausse fleurs
offrant les plus vives couleurs.
Ayant foulé le faux gazon
je la suis vie
dans la maison
ou briller
sans se consumer
un genre de feu
sans fumer
face au faux-buffet
Henry II
aligné sur les rayons
de
la bibliothèque
en faux bois, faux bouquins
achetés au poids.
Faux obussons,
fausses armures
faux tableaux de maîtres
au mur
fausses perles et faux bijoux
faux grains de beauté
sur les joues
fausses ongleses
au bout des menottes
piano jouant
des fausses notes
avec des touches
ne devant pas le rivoire
aux éléphants
au lieu des fausses chandelles
enlevant
ces fausses dentelles
elle a dit mais ce n'était pas
sur tu et mon premier faux pas
faux se vierge
faux se pudeur
faux se fièvre
simulateur
ces anges artificiels
venus d'un faux septième ciel
la seule chose un peu sincère
dans cette histoire
de fossères
et contre laquelle il ne faut
peut-être pas s'inscrire en faux
c'est mon penchant pour élément
gros point du côté du boumon
quand amoureuse elle tomba
d'un vrai marquis de caraba
en l'occurrence c'est Cupidon
ce conduisit en faux jeton
en véritable faux témoin
et venus aussi néanmoins
ce serait sans doute mentir
par omission de ne pas dire
que je leur dois quand même
une heure authentique de vrais bonheur
Georges Bassin sur France Inter
le faux serre absolument
parfaite cette chanson qui vient
complément de ce que nous avons à dire
Vincent Noce bonjour
journaliste écrivain vous avez pendant 20 ans
travaillant en tant que journaliste
aux séries sculptures de libération
vous écrivez désormais pour
The Art Newspaper en 2021
vous pliez chez Buche Chastel
l'affaire Ruffini-Fruit de 50 ans
le titre dit le plus grand mystère
des mondes de l'art vraiment
quand j'ai commencé à enquêter
je m'attendais pas à trouver
sur mon chemin le Louvre
que vous avez mentionné
mais aussi la National Gallery
le Maître Polythène Museum
des grandes galeries de Londres
Sosbys qui est l'une des
deux plus grandes maisons de vente
mondiale
et une flopée d'experts
effectivement
de toute nationalité
un peu partout dans le monde
donc
c'est quand même très rare
de trouver un scandale
qui éclabousse autant de monde
dans ce monde de l'art
alors oui c'est à grande échelle
une affaire à grande échelle
mais moi ce qui m'a frappé
c'est son système de défense
il dit moi je ne suis pas un expert
je peux pas savoir si
avec certitude c'est un tableau authentique ou faux
ça tient quand même
ça a une certaine tenue
mais bon maintenant
le problème d'abord
ça se heurte quand même à une certaine logique
vous avez quelqu'un là qui prétend
qui a vendu pendant une quarantaine d'années
peut-être des centaines de tableaux
il a devant lui
un tableau qui est signé
de Française
un tableau qui est signé de Cranac
et d'autres aussi qui portent une signature
et il s'en aperçoit pas
c'est bon
les vans en disant moi je sais pas ce que c'est
ça pourrait être n'importe quoi
donc il y a un côté roublard
il y a une roublardise qui est assez évidente
d'autre part
si effectivement
la procédure confirme
que ce sont des faux
ils ont été faits avec des matériaux
recréés comme à l'époque
artificiellement
artificiellement
ou ce qu'on peut encore trouver parfois
et avec des vieux panneaux de bois
des choses comme ça
donc c'est ce que dit le résultat
d'expertise judiciaire sur la vénus de Cranac
ils ont été faits pour tromper
c'est pas
c'est pas simplement des copies
qui sont tombés par hasard
dans son escarcelle
qu'il n'a pas très bien compris
tout ça ça ne tient pas la route donc
il y a une tromperie
il y a une recréation
de recréer quelque chose
pour que ça passe des tests élémentaires
dans les laboratoires
et c'est ce qui se passe pendant longtemps
c'est que dans les tests de laboratoires
on dit oui les pigments sont compatibles
avec la période de
de ces grands maîtres
oui mais d'abord ça ne prouve pas
que ce soit de leur main
et en même temps ça donne
une illusion de sécurité
aux amateurs, aux acheteurs
qui tombent dans le panneau
bien sûr
alors la justice italienne
non non
c'est même les éléments
les plus scandaleux dans cette histoire
c'est que normalement
il existe une procédure
qui s'appelle le mandat d'arrêt européen
qui veut que dans tous les pays européens
on puisse arrêter quelqu'un
et le transférer dans le pays
il doit être jugé
et normalement cette procédure
est automatique
et dans les deux cas
les juges en ont décidé autrement
dans le cas du peintre
Lino Francia qui est suspecté
d'avoir peint les plus belles oeuvres
de cette série
ils ont dit mais
dans la procédure française ça ne va pas
ils disent une chose et son contraire
on n'est pas d'accord
la cour de Bologna qui a pris cette décision
ne pouvait pas
faire ce constat
elle devait juste dire si le mandat a été valide
ou pas valide
c'est une question de procédure
par exemple si le mandat
risque d'amener quelqu'un
dans des prisons où il y a de la torture
ou de la peine de mort
on peut refuser parce qu'on considère que c'est pas valide
mais c'est la seule chose qu'il pouvait faire
le parquet n'a pas fait appel
de cette décision
qui est devenu définitive
et dans le cas des refinis
ils ont trouvé un autre billet
c'est comme il a une procédure fiscale
sur le dos que vous avez mentionné
où on lui réclame apparemment
de l'euro en fonction de ses bénéfices
vous voyez qu'il a bien fait de bonnes affaires
le petit agriculteur à la retraite
et bien ils ont dit
ah ben on attend
les résultats de cette procédure
qui peut prendre des années et des années
lui maintenant
il est
c'est un sceptiogénère donc
on sait pas trop
ce qui va se passer
dans combien de temps il pourrait être transféré en France
et s'il y a une chance d'avoir un procès
il y a un peu la lumière sur ses activités
ah vous l'avez rencontré vous
parlez-moi un peu de l'homme
quel homme vous avez vu
c'est quelqu'un de charmant
en tout cas avec moi il a été charmant
il peut ne pas l'être quelquefois
mais avec moi il a été charmant
je pense que ça fait partie du métier
disons au moins du métier de vendeur
de tableau
il a répondu
à toutes mes questions
par le même déni
que vous avez cité tout à l'heure
en disant bah moi écoutez
tous ces tableaux et c'est vrai
que sauf exception
dans la plupart des actes il met
moi je ne garantis pas
l'authenticité, je ne garantis pas l'expertise
c'est vous qui dites
voilà
bon évidemment
ça résiste pas
éventuellement
à l'accusation de tromper
mais c'est l'argument
qu'il utilise
pour se défendre
évidemment c'est difficilement crédible
parce que
on a là quand même des dizaines
de tableaux par exemple qui n'ont jamais
d'historique
jamais de provenance
le problème c'est un certain problème
et parfois il l'invente
de l'historique
parce qu'à moi il me dit quelque chose
à un autre juge je vais dire autre chose
sur la même tableau, la même histoire
d'autres dates d'autres personnages
c'est ce point de vue qui est toxique en fait
c'est de ce point de vue qui est vraiment toxique
par rapport à l'art
ça souligne la responsabilité des experts
et des conservateurs
parce qu'aucun ne se soucie du fait
par exemple que ces tableaux
certains l'ont fait heureusement
mais beaucoup ne se soucie pas du fait
que ces tableaux on sait pas d'où ils viennent
et qu'on a ce personnage qui sort des chef-d'œuvre
et les uns après les autres comme ça
dont on n'a jamais entendu parler
on va se retrouver dans 3 minutes
après avoir écouté
les jolies choses
le parfum de cette forêt de pain
le sable qui coulait
entre tes mains
un sorbet du broseil
au sel marin
le levier du soleil
de bon matin
faire l'amour au réveil
avant midi
le petit déjeuner
sert violi
s'embrasser mouiller
se mettre à l'abri
mais peu à peu
mes souvenirs s'effacent
comme la pluie au rythme
des essuies classe
et pas dans l'eau dont j'ai perdu la trace
mon amour j'ai vu le temps
qui passe
les jolies reflux d'eau
et de ta peau
ton sourire quand je te jetez à l'eau
un saut, une belle et deux cibles
au château
la promesse de vivre
sur mon bateau
tous ces voups moments
qu'on a vécu
j'ai beau essayer je ne m'en souviens plus
rendez-vous
dans le paradis perdu
c'est mais sans jamais
se perdre de vue
mais peu à peu
mes souvenirs s'effacent
comme la pluie au rythme
des essuies classe
et pas dans l'eau dont j'ai perdu la trace
mon amour j'ai vu le temps
qui passe
La Sennos, revenons maintenant
sur le personnage de Lino Fangia
potentiel copiste
et restaurateur de reflux
moi je me dis parce qu'on a
présenté, on a travaillé sur
quelques autres affaires de faussaires
ou faussaires présumés moins
spectaculaires que celle de la ramée
ce problème
de ces faussaires
genre Lino Fangia, si c'en est un
ce sont des incroyables artistes
non ?
moi je n'utiliserai pas le mot d'artiste
ou même de génie
parce que les artistes ils ont du talent
et de la créativité
là on est copiste
lui il est accusé d'être un copiste
d'ailleurs il revendique
le fait d'être un copiste
ou un pasticheur
même de maître ancien
qui a une activité qui l'exerce par ailleurs
et qui
il a vendu des tableaux
sous son nom
qui était des copies de David
par exemple
il a fait une fresque dans une église
à la manière de
des maîtres anciens
donc
il est très doué
il est certainement très doué
ce qu'on connait c'est très bien
à part ça c'est un artiste contemporain
raté
et qui n'a pas réussi à percer
c'est à dire il a fait des oeuvres
un peu oniriques comme ça
qu'on peut voir sur internet
d'ailleurs
qui sont assez décevantes
et là on rencontre
quelque chose qui correspond
je ne sais pas s'il est faussé
mais en tout cas
qui correspond au portrait du fausser
c'est à dire un peintre raté
frustré et qui veut se venger
des experts en montrant
qu'il peut les tromper
en faisant mieux même
que les maîtres anciens
donc association d'un fausser
et d'un vendeur
si la thèse de l'accusation
puisque comme vous avez dit
ils ne sont pas encore jugés et justes
on a un très bon vendeur
de maître d'oeuvre
et d'autre part un très bon copiste
alors on va écouter l'archive
c'est très court il s'agit d'une intervention
du directeur des Fine Art Expert Institute
Yann Wolver
qui donne en 2018 un état
des lieux du pourcentage de faux
en circulation passée alarmant
j'ai entendu plusieurs sources
qui sont s'informées entre scotlandia
d'interpol qu'ils estimaient qu'il y avait
sur le marché de l'art
mais toutes catégories confondues
donc ce sont des chiffres assez importants
qui nous ne nous étonnent pas tellement
puisqu'en fait dans notre pratique
on a un pourcentage de faux bien plus élevé
on arrive je pense dans notre pratique
à entre 70 et 90 % de faux
bon c'est préoccupant
vous partagez cette statistique ?
non moi je ne partage pas du tout
c'est pessimistes
ces chiffres qui sont alarmistes
et qui ne correspondent à rien
qui ne sont pas construits sur une problématique sérieuse
il peut y avoir des segments du marché de l'art
comme l'art déco par exemple
où il y a eu effectivement énormément de faux
et là certains experts ont dit
un peu à la louche
il y a presque la moitié des oeuvres
en circulation sont fausses
maintenant pour en général
le pourcentage de faux
est quand même très minoritaire
et très marginal heureusement
évidemment dans les musées
c'est pratiquement nul
pratiquement inexistant
et même sur le marché de l'art
il faut quand même le ramener
à de plus juste proportion
ça c'est un peu dédéclaration qu'on fait comme ça
à l'emporte-pièce
sans avoir vraiment fait un travail de statistique sérieux
mais en tout cas le phénomène est suffisamment alarmant
et le problème aussi
c'est qu'il adulterre l'oeuvre des artistes
parce qu'on pourrait se dire
après tous ces gens, ces riches collectionneurs
qui ont été trompés
c'est assez rigolo
c'est comme Robin des bois
il y a le personnage d'Arsène Lupin
en arrière
de ces gens qui jouent
sur l'art
et en réalité
ce qui est un peu dramatique
c'est que ces artistes qui ont tout donné dans leur vie
pour pouvoir léguer quelque chose
à l'humanité
leur oeuvre elle est abîmée
par des productions
qui sont faites aujourd'hui
uniquement pour des raisons d'argent
et pas pour des raisons artistes
évidemment
et qui sont malfaites évidemment
qui sont très malfaites par rapport à ce que
eux ont voulu et ont recherché
et donc c'est aussi un peu
le leg de ces artistes
que j'ai essayé de défendre faisant ces enquêtes
dans ce livre
donc l'affaire est finie
c'est l'affaire en cours
on l'a dit qu'est-ce qui peut se passer maintenant
ça bouge pas
écoutez il y aurait toujours la possibilité d'improcer
par contre humace
alors éventuellement
des secondes couteaux
mais alors évidemment bon
il y aura peu d'informations
c'est pas du tout satisfaisant
il peut y avoir
une bêtise qui est faite par l'un des protagonistes
s'il sort d'Italie
ou là il peut être arrêté
à un frontière
à un passage de contrôle
et sinon effectivement
il y a un risque que l'affaire soit enterrée
et ce serait vraiment catastrophique
pour la coopération européenne
aussi en matière de trafic d'art
eh bien suivre, merci affidément
en tout cas Vincent Noss pour
tous vos éclairages, merci au revoir
merci à vous
c'était affaire sensible aujourd'hui
l'affaire Ruffini, une émission que vous pouvez réécouter
en podcast, bien sûr, à la technique aujourd'hui
s'il vous plaît
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durée :00:54:21 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Christophe Barreyre - En 2016, une Vénus attribuée à Lucas Cranach, maître de la Renaissance, est saisie à Aix-en-Provence. Acquise par le prince du Liechtenstein pour 7 millions d’euros, cette peinture proviendrait de la collection de Giuliano Ruffini soupçonné d’avoir plusieurs ventes de faux tableaux à son actif. - réalisé par : Stéphane COSME