Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: l’Affaire Pons - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/18/23 - 16m - PDF Transcript

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Pensez à covoiturer. Pour commenter son histoire du jour, Christophe Ondelat reçoit

un invité, acteur direct de son récit. Je vous ai raconté le matricide commis en 1958 en périgore

par un certain René Ponce qui tue sa mère pour de basses raisons financières et qui est le

dernier condamné à la peine capitale en Aquitaine. C'est une histoire que je tire dans

l'ivre qui s'appelle l'affaire Ponce de Didier Gallo aux éditions JPM et c'est avec lui naturellement

que nous la débriefons. Précision importante, Didier Gallo, vous êtes ancien juge d'instruction mais pas

assez ancien pour avoir travaillé sur cette affaire, n'est-ce pas ? Alors comment est-ce que vous

tombez dessus ? Alors écoutez, comment ça m'est venu ? Parce que j'ai une propriété,

celle des Ponces en Dordogne et on m'a parlé de cette affaire donc j'avais décidé de l'étudier

et d'en tirer quelque chose éventuellement. Il y a une mémoire de cette affaire en Dordogne ?

Ah oui, oui, cette affaire très présente dans la région je dirais dans le canton d'Île-François-en-Chat

puisque j'ai entendu cet étend 2000, j'ai entendu beaucoup de témoins, non pas d'effets,

mais de l'époque et c'est très présent. Écoutez encore ce matin, j'étais sur la place du marché

à Ville-Pranche-en-Chat et il y a une dame d'un certain âge qui est venue me voir en me disant

ah vous avez écrit l'affaire Ponce, je me rappelle très bien, il passait leur temps en voiture et allait

Jean-Jed est toujours vivante ?

Je n'en sais rien, je n'en sais rien, elle doit avoir un peu plus de 90 ans si elle est encore vivante

elle est sortie de prison je crois, on 73, le général de Gaulle l'avait gracier ramenant à 20 ans

la peine de travail forcé à perpétuité et je ne sais pas si elle est encore vivante

Les enfants, les enfants sans doute ?

Oui, l'enfant témoin que j'ai appelé Jacques dans le livre, c'est pas son nom mais je ne voulais pas

La loi nous oblige à ne pas donner le nom des mineurs, vous l'avez appliqué

Et donc ce garçon, j'ai eu des contacts avec son épouse, il a une vie normale, je dirais entre guillemets

il a été ouvrier d'étages, je crois, il a trois enfants, il avait une cinquante année d'années en 2000

Je pense qu'il est toujours vivant, il a une vie très cadrée, les deux frères, on ne sait pas ce qu'ils sont des amis

Alors ce qui me frappe dans cette histoire, c'est le manque total d'empathie, de repentance, de regret

Je ne sais pas si le mot psychopathe existait à l'époque mais c'est bien ça, c'est un duo de psychopathe

Non, je ne crois pas, ce sont des gens, alors la gamine, elle a eu une enfance épouvantable et ce qui l'a sauvé aux assises

parce que l'aurait pu être qu'on allait avoir mort, le climat était très tendu

mais c'est un jeune avocat, vaissière, maître vaissière, qui avait son âge, qui avait joué avec elle enfant

et qui connaissait sa vie, qui était une vie épouvantable

sa mère était une abominable poche trône, qui avait des rapports sexuels devant elle, avec je ne sais combien d'amants

qui vivaient avec un brave homme, grand Louis, mais enfin, c'était quand même sain libre de vin par jour

c'était une enfance épouvantable

quand à lui poncent tous ceux qui l'ont connu, même ceux qui ont dit qu'il méritait la peine de mort

en fait on dit c'était un simplez, c'était un simplez

voilà, j'ai assisté dans cette affaire à la construction d'un condamné à mort

comment transformer un individu qui normalement aurait dû avoir des circonstances atténuantes

au titre de sa bêtise ?

oui, il était pas, entre guillemets, normal, était-il en étape démence ?

non, au moment des faits, c'est une sorte pénale napoléonien

on a pas, on construit un homme digne de la guillotine, un homme qui a fait un mauvais usage de son libre arbitre

c'est pas si simple, c'est pas si simple, il est proche, il est nonneux, il est nonneux en fait

mais toute la machine judiciaire, les psychiatres, la presse construisent un accusé qui est digne de la guillotine

voilà, on le construit, on montre qu'il est pas si idiot que ça, les psychiatres ont un rôle déterminant

cet expertiste psychiatrique par propre psychiatre de la région, dont maître Lichtenberg me dira

qui était l'avocat de l'abricabote de Georgette, me dira, c'était des moralistes

Métement-Romontay, également, qui était un grand avocat du barreau de Bergerac, me dira, c'était des moralistes

qui parlent de rapacité paysane, il y a même des plaisanteries, des très d'humour dans leur rapport d'exercise

mais à aucun moment, évidemment, ils répondent à une question fermée, une question étroite, qu'est-ce qu'il en est à de démence

aujourd'hui on dirait qu'il avait quand même un discernement qui était atténué

Est-ce qu'on peut écarter que l'idée soit d'elle de Georgette ?

Oh, j'ai été pas capable, c'est lui, c'est lui qui est tout le temps en train de dire, quand il faut la cuisine du cochon

le 7 barf, la cuisine du cochon c'est un rituel dans le monde rural

et ils sont en train de faire le son 6 et à un moment ils disent, oh je vais la cramer ou la foutre dans le puits

et à ce moment-là, grand-lui, il dit, oh vous devriez pas faire ça ou tu devrais pas faire ça, tu vas avoir des ennuis

il raconte, il le dit partout, il va cramer sa mère, il y a une espèce de haine à l'égard de cette femme

donc il était pourtant chouchou

Mamy, c'est ça qui est trop blanc, il était son chouchou, en vérité, par rapport à sa sœur Denise, il n'avait pas de raison de lui régler son compte

Aucune, aucune, sifflait que, quand même, Mme Pons devant l'abandon de la propriété, propriété sa compte

le fait qu'il commençait avant de les boire, Mme Pons était en train de révoquer la donation qu'elle lui avait faite

vous voyez-vous, révocation pour ingratitude, il ne payait pas, c'était une donation avec charge

c'était un petit peu l'époque, on était au début des retraites agricoles, mais avant les retraites agricoles

ce qui assurait la vieillesse des agriculteurs, c'était la donation de la terre avec charge

vous deviez les soins, vous deviez de la viande, vous deviez du vin et parfois un petit peu d'argent

et c'était passionnant d'ailleurs, cette plongée dans le monde passé qui dépassait le lointain, ce monde rural

et ce qui m'a également beaucoup intéressé, c'est le regard que les gens des villes jettent sur les gens des campagnes

on retrouve un peu la même chose, avec Léor, sur les bassines, vous avez d'un côté les urbains qui veulent donner des leçons

aux ruraux, c'est assez, mais à l'époque c'est un regard moralisateur, cette idée folle des juges d'instruction

de faire jouer lors de la constitution le rôle de la victime par la fille, de la victime qui a vivé moi, sans remettre

C'est Régine qui joue le rôle de sa mère

Oui, oui et tous ceux qui ont connu ces gens là, qui étaient des gens bien m'ont dit mais elle a mis des mois sans remettre

Un petit mot sur la victime Madame Ponce, moi je la connais pas, vous vous avez enquêté sur elle, à moi, elle me fait l'idée d'une peau de vache

Elle n'avait pas très bon caractère, c'est une famille, vous savez les familles Ponce, la Croix dans le secteur

c'était des familles qui comptaient, monsieur Ponce, père, avait été je crois confié général du département

il avait été le premier à avoir une voiture sur le canton, c'est des familles, il y a la famille de la Croix, ce sont des familles qui comptent

il y a des maisons qui parfois ne sont plus très bien entretenues mais...

C'est à l'envoi, ils sont une maison qui est autre chose qu'une petite ferme

Oui, oui, oui, oui, ce sont des familles de propriétaires, ce sont des... vous savez dans le monde paysan à l'époque

vous avez le propriétaire, vous avez le fermier et vous avez le métier et enfin le dernier barreau de l'échelle

pour reprendre une notion symédonienne, c'est le journalier

Grand Louis, c'est un journalier, c'est celui qui ne sait pas si le lendemain il aura du travail

c'était des chaînes de vie, mais c'était dénotable, c'était dénotable

alors, elle n'a pas voulu quitter sa maison, ce qui est une erreur parce qu'elle le dit à sa soeur, elle le dit partout

ils vont me tuer, ils vont me tuer, elle a même été chez sa soeur pour passer une nuit parce qu'elle n'avait pas trouvé sa clé

pour s'enfermer dans sa chambre et elle avait peur qu'il vienne la tuer

alors pourquoi, pourquoi ne part-elle pas ?

C'est chez elle, c'est chez elle non de Dieu

Oui, oui, elle est, alors elle est brouillée avec tous les voisins comme vous allez au coulo

C'est une peu vache, c'est bien ce que je disais

Elle est, oui, vous savez lorsque les propriétés sont enchevétrées, comme d'autres fois propriétés

et loin, il n'y a pas de problème

mais quand il y a des droits de passage, c'est terrible les droits de passage

moi j'ai eu des affaires rurales que j'ai traité au début de ma carrière au Sable d'Olonne

des tentatives de meurtre avec, à cause de la droite de passage

c'est fou, c'est fou

il y a des haines qui montent mais cela dit, l'opinion des gens du pays c'est-elle ne méritait pas ça

On est quasiment dans le crime parfait

c'est-à-dire que si le maire et le docteur Guillaume ne font pas part de leurs doutes

peut-être que les gendarmes n'ouvrent pas d'enquête et que tout ça passe à l'as

Oui, mais il y en a des crimes qui passent à l'as dans ces mondes

il y en a

Bon, il y a les pleines de la mer Ponce quand même, qui aurait dû réveiller les gendarmes

il y a les pleines de la mer Ponce et puis il y a l'imprudence de ces futurs criminels

qui n'arrêtent pas de, enfin surtout le fils, qui n'arrêtent pas de dire qu'il va tuer sa mère

et il le dit à plusieurs personnes

Donc évidemment, ce n'est pas très raisonnable je dirais

l'assassin pour combattre le crime parfait, se doit d'être discret

Revenons à un moment sur les raisons du crime

Donc vous avez évoqué les problèmes, les problèmes d'argent, l'idée qu'elle avait de le priver

finalement de l'usage des terres qui lui revenait par son père

Oui, oui, qui avait été, en fait, dont elle lui avait fait la donation

Oui, et on pouvait en bobiner en disant je te les donnais, je le reprends

L'ingratitude, la révocation a été misée mais elle avait été bien faite

Le notaire Gardeau avait bien fait les choses

et puis après maître Martin, autre sans successeur, était intervenu

Vous savez, le monde rural à l'époque était envahi par le droit, envahi

Les notaires jouaient un rôle considérable

D'ailleurs dans le dossier on a le géomètre, on a le dossier, on a le dotère

Les paysans qui avaient du bien n'hésitaient pas à entrer en procédure

Puisque vous êtes juge d'instruction de métier Didier Gallo

Vous avez consulté, j'imagine, le dossier qui était aux archives départementales

C'est une enquête sérieuse, en 1958 on fait des enquêtes qui tiennent la route

Ah oui, oui, dans son des enquêtes remarquables, on a le temps, on voit qu'on a le temps

Et surtout on travaille, bon, l'affaire est résolue tout de suite

Le gendarme Stolaire et le capitaine de la compagnie de gendarmerie

C'est bouclé, le juge d'instruction arrive derrière

Avec le procureur, c'est le transport du parquet, on avait le temps à l'époque

Transport sur les lieux, c'est très important, tout le village est au courant

Tout le canton est au courant du transport du parquet

Donc c'est bien fait, c'est bien fait parce que la police judiciaire

La police judiciaire de Limoges, elle va s'attacher à démontrer la préméditation

Et on est dans un cadre extrêmement construit anglodroit

Celui du code pénal de l'époque

Parce que s'il y a préméditation, ça renforce encore le risque de la tête de bord

Merci beaucoup Didier Gallo, merci pour cette passion que vous avez manifestée

Dans ce livre dont je me suis inspiré et que chacun d'entre vous pourra trouver sur internet

Qui s'appelle l'affaire Ponce chez un petit éditeur qui s'appelle JPM

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur europein.fr

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En mars 1958 à Montpeyroux, dans le Périgord, on retrouve le cadavre de la veuve Pons en train de se consumer dans sa cheminée. Il semble qu’elle y soit tombée par accident. Didier Gallot, ancien juge d’instruction. Auteur de « l’affaire Pons, un paricide en périgord, ou le dernier guillotiné d’Aquitaine » (JPM éditions)