La source: L'affaire Iacono : le mensonge
Radio France 8/24/23 - Episode Page - 54m - PDF Transcript
François Sainter
Aujourd'hui, il aura faire sensible l'histoire d'un calveur, l'affaire Iaconno.
Le 9 juillet 2000, Christian Iaconno, mère de Vance dans les Alpes-Maritimes, est arrêté.
La pire des plaintes vient d'être déposée contre lui.
Son petit-fils de 9 ans, Gabriel, l'accusent de viol.
Le scandale est aussitôt médiatisé et l'homme mis en examen.
Les années passent et se transforment en un chemin-croix judiciaire pour l'ancienne élu tantôt incarcéré, tantôt libéré.
Et cependant, 11 ans, avec parole contre parole, expert contre expert.
La famille s'écharpe, la faire s'enlise, jusqu'à un événement particulièrement inattendu qui sème le doute et plus encore.
Mais que de souffrance ?
L'incarcération et son cortège de désespoir, de danger, une réputation plus que s'allie, une famille détruite, la police, la justice,
une violence d'État qui se déchaîne contre un homme.
L'affaire Iaconno est du ressort de la martyrologie contemporaine, elle soulève aussi et surtout la délicate question de la parole des enfants devant la justice et la police.
Nous invités aujourd'hui le journaliste Jean Bernard Vityel-Laut, qui pour France 3 Côte d'Azur, a couvert toute cette affaire,
et le sénateur d'Elysaire André Valini, ancien président de la Commission d'enquête sur l'affaire Outro,
où la parole des enfants était justement mise en avant.
Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusée en direct, récit documentaire Charonnerie, coordination Franconnard,
réalisation Frédéric Milano.
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.
Été 2000, à cette période de l'année, la commune va l'année devant,
c'est un quelques kilomètres des plages niçoises et particulièrement fréquentées.
Son mère, Christian Iaconno, élu depuis 1989, est un ancien radiologue, un élu apprécié.
Le week-end du 8 juillet, il décide de partir du côté des viens, respirer un peu loin des vacanciers.
Mais une fois arrivés, le téléphone sonne.
C'est son secret à rien qu'il appelle.
Il se trouve qu'un policier demande à le voir.
Ça attendra, répond-il.
Vindis matin 9 juillet 1989, il est 9h.
Christian Iaconno, qui ne se doute de rien, se rend à son bureau comme d'habitude.
Mais des officiers ont tenu civil l'attente de pied ferme.
Et ce n'est pas le maire qu'ils viennent voir.
Non, c'est le futur justiciaire.
Car il se trouve qu'une plainte a été déposée contre lui pour des faits extrêmement graves.
Son petit-fils Gabriel, tout juste neuf ans, l'accusent d'avoir abusé de lui à plusieurs reprises.
À ce moment-là, c'est le ciel qui vous tombe sur la tête, confie l'accusé, et on veut bien croire.
Sa femme, Janinez, sa fille, Cécile, ne comprennent pas.
La police l'embarque.
Vite et bourrite, l'arrestation fait la une de la presse régionale, ouvrant la voie plus d'une décédie de couverture médiatique.
Simple et lamba, Christian Iaconno se serait debattu avec la justice, mais en toute discrétion.
Personnages publics, il subit la double peine, une accusation sur la place publique.
Au micro de France 3-10, Murier Riccord, premier avocate du maire, s'exprime.
Christian Iaconno, 65 ans, maire d'hiver droite de Vance depuis 11 ans, a été incarcéré hier soir à la prison de Grasse,
suite à une mise en examen pour viol présumé sur un mineur de sa famille âgée de 9 ans et demi.
Christian Iaconno refute totalement ses accusations.
Il conteste la totalité des faits, il dit qu'il est parfaitement innocent, et je le crois dans son discours.
La totalité des faits, retour quelques semaines en arrière.
Le petit Gabriel confie à ses parents avoir été violé par son grand-père, un cauchemar.
Ces événements se re-survenu quand il avait entre 6 et 8 ans,
lorsqu'il s'éjournait avec papy et mamie dans une ville la familiale de Vance, explique le jeune garçon.
Pourtant, sur les vidéos de vacances, il semble heureux l'enfant,
mais il raconte une toute autre histoire à la psychologue chargée d'entendre son témoignage.
Il lui dit qu'à l'époque, son grand-père lui a mis son zizi dans les fesses et que, malgré la douleur, il n'a pas pleuré.
Il décrit plusieurs scènes troublantes, dont cette fois où du sang a coulé le long de sa jambe et qu'il a eu peur,
peur que les gouttes tachent son sauchon.
C'était dans la salle de bain, se rappelle-t-il, et la porte entre ouverte donnait sur le couloir.
Il évoque aussi des attouchements devant un autre homme, un ami de son papy, mamie, elle était sortie faire des courses.
Ces multiples agressions se seraient ainsi répétées pendant plus de deux ans.
Un scénario inimaginable pour beaucoup, mais que des experts médicaux corroborent dans la foulée.
L'enfant présente selon eux des cicatrices de lésion indicatives d'actes de sonomie.
Ils confirment donc la thèse du viol. C'est un drame que tous les parents redoutent, et là, c'est le maire.
Au terme des 48 heures de garde à vue suivant son arrestation, Christian Iacodou est mis en examen.
Il clame son innocence, mais la machine est lancée.
Il est décroué à la maison d'arrêt de Grasse, le calvaire commence.
Il y reste trois mois en détention provisoire, trois mois durant lequel il formule trois demandes de libération conditionnelle.
La troisième est la bonne. Il sort en octobre 2002.
Christian Iacodou est désormais libre, mais placé sous contrôle judiciaire le temps d'obtenir un procès.
Une victoire en demi-teinte, reliée par le JT Régional, dès sa sortie.
Souriant, mais affaibli, ému au bord des larmes, Christian Iacodou a retrouvé les siens, famille ou amis,
après 90 jours de détention à la prison de Grasse.
J'ai quand même un souci quand même en ce moment qui est grand pour un enfant,
et je ne peux pas partager une joie tant que je ne connaitrai pas la vérité que cet enfant ne sera pas lui aussi dans la fête.
Libéré, mais pas une santé.
Et de hors, rien n'est plus pareil.
La famille Iacodou est définitivement divisée.
Une relation entre Christian Iacodou et son fils Philippe, le père de Gabriel, était déjà fragile.
Elles sont maintenant rompues.
Deux clans se forment irréconciliables.
D'un côté, Philippe et sa femme, Elizabeth, qui croient leurs fils de Gabriel.
Et de l'autre, Christian Iacodou s'accompagne, Janine et leurs autres enfants, Cécile, qui dénoncent un mensonge, une manipulation.
Mais ce n'est pas tout.
Comme la famille, la commune de Vance également est partagée.
Il y a celles et ceux qui sont convaincus de l'innocence d'humeur et qui le font savoir.
Et les autres Vance soit, en qui le doute s'est imissé pour de bon.
Alors, quelques mois plus tard, sans grande surprise, Christian Iacodou perd les élections municipales,
marquant le début d'une interminable chute politique, autant que judiciaire.
Pendant huit ans, l'affaire tourne ralenti dans un silence médiatique total.
Christian Iacodou, devenu conseiller municipal de l'opposition,
continue à mener les batailles pour sa réhabilitation auprès des habitants, aidés en cela par un comité de soutien.
Le temps défile, ainsi, année après année, jusqu'en automne 2008.
Bien qu'encore sous liberté conditionnelle, l'ancien élu parvient à faire son grand retour en politique.
Il est réellumère de Vance et récupère son fauteuil haut la main.
Christian Iacodou a obtenu 3462 voix et il obtient 25 siècles.
Avec plus de 43% des voix, Christian Iacodou succède à Pierre Marchou.
Plus qu'une victoire, cette confiance des Vance soit, c'est une réhabilitation morale.
Pour cet homme de 73 ans, toujours mis en examen dans une affaire de merce
et qui continue de clammer son innocence.
J'étais au creux, quelques fois. En 2001, j'ai eu des problèmes très difficiles.
On pensait, je me demandais si j'allais m'en sortir.
Mais aujourd'hui, c'est comme une renaissance, une forme de renaissance.
Donc pas une revanche, mais une renaissance, voilà.
Mais la victoire est de courte durée.
Par le temps de souffler pour le nouveau maire, puisque six mois plus tard,
la réalité du procès pour viol leur attrape.
La date est fixée au 14 octobre 2008 devant la cour d'assise des Alpes Maritimes.
La justice reprend du service.
Enfin, presque.
Car le jour J, aussitôt engagé, l'audience est finalement reportée.
En cause des incidents impliquant le nouvel avocat de la défense,
un certain Éric Dupont m'aurait tué.
Pendant le procès, ce dernier aurait été contraint,
dit-il, de dévoiler une photo issue des contre-expertises médicales de l'enfant
alors que la loi l'interrète.
Donc, retour à la case départ pour cette famille profondément abîmée.
Gabriel, l'enfant devenu jeune adulte de 18 ans, est en larmes.
Après des années d'attente, il me faudra de nouveau patienter pour un procès.
Pour Philippe, la détermination a aidé son fils face à ce patriarche
qu'il continue de renier et reste intact.
Habituellement, méfiant des caméras, ce jour-là,
ils s'autorisent une brève apparition et partent de son fils.
Je pense qu'il est déçu, un peu en colère aussi,
mais bon, on va l'entourer encore pendant quelques mois
et je pense qu'on va revenir fort et ensemble.
Il faut attendre le 6 avril de l'année suivante, en 2009 donc,
pour que le procès se tienne.
Et cette fois, la cour d'assises compte bien aller jusqu'au bout du processus.
Depuis 9 ans, Gabriel réaffirme ses accusations contre son grand-père.
Il le fait encore durant 3 heures à la barre.
Oui, son grand-père l'a violée.
Les psychiatres, eux, dresse le portrait d'un enfant cohérent, naturel et crédible.
Oui, crédible.
Retnons bien cela pour la suite de l'histoire.
C'est même si, mettent en avant les nombreux détails que Gabriel a rapporté
à différents adultes et que, ce n'est-il, on ne peut pas inventer.
Retnons cela aussi.
Il ne peut pas avoir inventé les faits, s'ils le disent.
D'autant que l'avocat Gabriel, maître Choucrône,
ne voit pas pourquoi son jeune client affabulerait.
On ne voit aucune raison pour laquelle cet enfant qui a dû le son grand-père,
qui le considère quasiment comme Dieu, il le dit lui-même.
C'était Dieu pour moi.
Pourquoi irait-il avancer cela ?
Il n'y a aucune raison objective dans le dossier qui puisse accréditer ça.
Et jusqu'à aujourd'hui, après 2 jours d'audience,
il n'y a aucun élément qui permette effectivement également d'accréditer cette thèse.
Alors, peut-être que ça viendra.
Moi, j'attends, je veux essayer de voir ce qu'il en est.
Il y aura peut-être un scoop, mais pour l'instant, je n'en vois pas.
Et je ne pense pas très sincèrement qu'il en aura.
Et puis, on ressort le fameux rapport d'expertise
de l'Hôpital de Rhin sur les deux cicatrices annales de l'enfant.
Or, ce document, les avocats d'Occisionia Connois
réfutent clairement les conclusions.
Selon eux, les metals employés par la partie adverse sont fausses
et contredites par les dépositions d'autres analystes bien moins formels
sur l'origine des blessures.
D'autant que ces marques ont été observées
plus de deux ans après l'effet, donc bien après le délai de 7 jours roquilles.
Une chose est certaine rétorque et l'accusation,
quelque chose a traumatisé Gabriel.
Tourmenté par des cauchemars, en effet,
il tente plusieurs fois de se suicider au cours de sa jeunesse,
du moins ce qui l'en reste.
L'adolescent n'a connu que procès à répétition
et querelle familiale insurmontable.
De la Ville de la Défense, Gabriel a été certainement perturbé.
Mais, à autre chose,
comme des problèmes conjugaux entre ses parents
qui l'auraient conduit à se créer des souvenirs totalement fantaisistes, par exemple.
Christian Ayakono lui aussi pense que Gabriel s'est trompé de cible.
Il se livre au port du tribunal.
Je suis convaincu qu'il est rentré dans un système
d'affabilation en un moment
pour des raisons de grande perturbation qu'il avait dans sa famille
et qu'ensuite il est resté prisonnier et qu'il a continué.
Donc je ne lui en veux pas spécialement.
Je ne lui en voudrais jamais.
Je ne peux pas en vouloir un enfant quand même.
Ce n'est pas possible.
Dans la salle de la Cour d'Assise,
alors que l'audience touche à sa fin,
Christian Ayakono, jusque là en retrait,
prend la parole et tente le tout pour le tout.
Je n'en peux plus.
Cela fait trop longtemps que je vis le martyre,
déclare-t-il.
Ce à quoi le président de la Cour lui répond tranchant,
nous sommes justement là, monsieur,
pour savoir lequel de deux souffra réellement.
Et verdict, selon la Cour d'Assise,
Gabriel est bien la victime dans cette histoire.
À 74 ans, près d'une décennie après que son petit-fils
a témoigné contre lui,
Christian Ayakono est condamné à 9 ans de prison
pour viol et agression sexuelle sur mineur.
La défense accuse le coup.
Le septuagénaire se redresse,
se tourne vers sa femme et sa fille
et leur envoie un dernier baiser.
Au milieu des hostilités familiales,
on leur a presque oublié,
mais dans un autre box,
un deuxième homme est jugé dans la même affaire.
Gabriel l'avait mentionné dans son témoignage.
C'est Jean-Jacques Balli,
ce complice qui aurait assisté son grand-père
lors des attouchements.
Les doutes de la victime à son sujet produisent leur effet,
il est acquitté.
Avance, le conseil municipal se réunit en urgence.
Depuis cinq jours que le maire est écroué à la prison de Nice,
les communications sont coupées
et les candidats à sa succession se précipitent.
Comme son premier adjoint,
arrangiste le bigre,
qui lui laisse encore quelques jours.
Aujourd'hui, je crois que monsieur Ayakono
est à d'autres soucis,
mais, heureusement, pour faire une déclaration.
Je ne sais même pas s'il en a la possibilité,
ce qui m'étonnerait.
Donc, je pense qu'on peut lui laisser
quand même quelques jours
pour quand même, bien évidemment,
prendre cette décision
qui lui appartient.
Christian Ayakono,
voilà donc un homme qui crie son innocence
derrière les barreaux.
Et s'il est effectivement innocent,
il doit être quoi de tomber foutre douleur
alors qu'il fait appel.
Première réponse, défavorable.
Il insiste. Deuxième demande, rejeté.
Alors, l'été de la même année,
suite à des menaces de destruction,
Christian Ayakono déclare forfait
il démissionne de son mandat de mère.
Mais son combat devant la justice
ne s'arrête pas.
En octobre 2009, six mois après sa condamnation,
il tente une dernière requête
de libération conditionnelle.
Et cette fois, contre toute attente,
la cour accepte.
Christian Ayakono ressort,
sous caution.
Une liberté de l'océ,
qui reste artificielle.
Entre temps,
un procès en appel a été accepté fixé
au 14 février 2011.
Mais il se termine
par le même verdict
qu'en première instance, 9 ans de prison.
Christian Ayakono est immédiatement incarcéré,
alors il se pourvoit en cassation.
Mais quelque chose a changé.
Car cette fois,
il est rejoint par un allié de taille,
un allié inespéré.
Je voudrais tellement,
tellement
quand on se parle
c'est rien,
toujours envie
de quelque chose
on en dit trop
tout le temps
je voudrais tellement,
tellement
lorsqu'on arrive
on explose
toujours envie
toujours envie
de cette chose
on se fera
que tu me vois vraiment
que tu me vois vraiment
que tu me vois vraiment
je voudrais tellement,
tellement
quand on a
se méta nu
les démons
sont violents
la Vierge Marie
en crée de sang
je voudrais tellement,
tellement
quand on se déchire
à chaque fois
quand on s'arrange
s'arrange
quand on se ment
que tu me vois vraiment
que tu me vois vraiment
ouh
ouh
je voudrais tellement,
tellement
la séchium
le carnage
pour mon silence
pour le silence
Je voudrais tellement, tellement, puissent les chiens, manger les chiens, on se dévore
Qu'est-ce que tu me vois vraiment ? Qu'est-ce que tu me vois vraiment ? Qu'est-ce que tu me vois vraiment ?
Gabriel est maintenant âgé de 20 ans et que dit Gabriel, et bien il dit, il affirme que son grand-père ne l'a pas violé
Face caméra, il se lance, soulage sa conscience et bientôt l'immense malheur de son grand-père
La vérité c'est que j'ai menti à l'âge de 9 ans et que j'ai menti consciemment et que c'était pour remettre mes parents ensemble
C'était pour être l'objet de toutes les attentions et qu'aujourd'hui faut que ça s'arrête
Il était petit Gabriel au moment où cette histoire a églaté, flanqué de surcroît d'un père sévère, inaccessible, lui témoignant peu d'intérêt
Comme il le rappelle, ses parents sont en plein divorce à cette époque, un élément décisif mais totalement occulté par les justices
Gabriel cherche alors à ce moment-là un moyen de capter l'intention de ses parents et il croit bon d'inventer un viol, oui, pour capter l'attention
Or, qui de mieux pour agarner l'agresseur que son papy, celui que son père déteste tant ? Bien sûr, il sait que c'est une accusation grave
Il pense d'abord à se casser un bras pour attirer l'attention toujours mais se dit trop douiller pour s'y résoudre
Alors, dans un climat où les affaires de pédophilie sont révélées à l'appel, à la télé, à la radio, dans les médias, il imagine ses agressions sexuelles
Enfin tout de même, comment as-tu pu paraître si crédible aux idées adultes ? Les psylles, on croit
Et bien il explique que, de fil en aiguille, l'histoire se tisse d'elle-même et à sa grande surprise, personne dit le corps médical ni ses parents ne lui opposent des résistances
Dès lors, Gabriel s'enferme dans son rôle, bien aidé en cela par la police et surtout par les médecins
Si on avait posé des questions beaucoup moins fermées et beaucoup plus dans le détail, ma parole se serait fondrée dans les premières semaines
Mais vraiment, à ce point, vous en êtes convaincus qu'on vous a donné tout de suite raison, on n'a pas cherché à aller un petit peu plus loin ?
À la seconde, on a déposé plainte, on m'a fait passer devant un médecin qui lui a dit que j'étais violé
A partir de ce moment-là, il n'y avait déjà plus de doute, c'était déjà trop tard, c'était déjà fini
C'est ça qui a troublé tout le monde ?
Bien sûr, mais ce n'est pas moi qui ai fait le rapport, ce n'est pas moi qui l'ai demandé, je n'ai rien voulu sur ces expertises
Moi, si je pouvais me passer de toutes ces expertises, je m'en serais bien passé
Si pour son rempère, la nouvelle est une libération dans tous les sens des termes, elle reste incompréhensible pour ses parents
Il faut dire qu'en une fraction de seconde, les cartes sont complètement rebattues
Les ennemis d'hier sont devenus les alliés d'aujourd'hui et aversement
Et les rancœurs familiales refont sur face plus fortes que jamais
Pour se préserver du tollet médiatique, la mère de Gabriel choisit de rester neutre
Mais le père, lui, est plus remonté et surtout plus bavard
À ses yeux, la volte face de son fils s'est tout bonnement incohérente et il refuse d'y croire
D'abord parce qu'il se souvient des mots de son fils en juin 2000, quand il lui a tout décrit en détail
Et le démantinon plus ne s'y semble pas clair
La scène de la salle de main, c'est vrai, Gabriel dit d'abord continuer à l'avoir
Mais en effectuant peut-être une transposition, avec quoi aller savoir
Les méandres du malaise sont si compliquées que même les psys n'ont pas compris
Tellement persuadés que le gamin avait été violé
Pour finalement tout nier, on a violé mon cerveau, on ne m'a pas violé Gabriel
On évoque également la situation financière critique de Gabriel
Le jeune homme est aux aboies d'après l'avocat de la partie civile
Et on note que quelques mois avant le retrait de ses accusations
Il est accueilli, chez sa tante, ses signes filles et soutiens fidèles de Christian Yarkono
Elle avoue où le dépannait pour les bricoles du quotidien
Et c'est chez elle qu'il rédige sa lettre de rétractation
Face à ses insinuations, la défense sophusque, Gabriel n'a jamais été souloyé
Et là, s'en est trop, les grands-parents passent à l'offensive
Il rappelle que leur fils Philippe a toujours livré une guerre dégo à son père
Et qu'il cherche à lui nuire depuis bien longtemps
Dès 1993, alors que Gabriel n'a que deux ans, lui et sa compagne qui devancent
Pour rince et coupe officiellement les ponts avec la famille, jugés, trop critiques, trop intrusives
Par la suite, Philippe ne supporte pas que les grands-parents obtiennent de la justice
Le droit de voir leurs petits-fils 20 jours par an
Ces derniers se souviennent de courriers violents où leur fils les menaçait d'utiliser le petit pour se venger
Alors il aurait pu influencer Gabriel Christian Yarkono et sa femme en son convainc
Gabriel ne comprend pas non plus la réaction de son père
Pourquoi il crue aux accusations de son fils et qu'il ne croit pas sa rétractation ?
Je comprends pas qu'il ne veut pas accepter ma rétractation
Je comprends pas qu'il ne veut pas apprécier à sa juste valeur la vérité
Et ça me pose un problème qui s'acharne en permanence contre ma famille et mon grand-père
Loin de l'agitation des docents et des théories contraires, Gabriel reste sur ses positions
Et il insiste son grand-père est tour de cause
Le 22 juin 2011, Christian Yarkono est donc libéré sous caution après quatre mois supplémentaires de detention
Il retrouve immédiatement ses proches mais a toujours l'interdiction de parler à Gabriel
Jusqu'à ce qu'un nouveau procès fasse la lumière sur cette affaire
Nous sommes de 23 novembre 2011, quand la nouvelle tombe
Malgré le soutien de son petit-fils, Christian Yarkono doit retourner en prison
La commission de révision a besoin de plus d'éléments
Estimant que les nouvelles déclarations du jeune homme ne sont pas suffisantes
Leur envoy du grand-père derrière les barreaux est prévu en janvier 2012
Pour Gabriel, la déception est grande
Je suis déçu, je suis déçu qu'on n'accepte pas encore de m'entendre suffisamment et de me croire
Je n'ai pas envie qu'on remette dix ans pour faire le démenti
J'ai menti dix ans, je n'ai pas envie que le démenti mette encore dix ans
Je n'ai pas l'impression que la justice ne me croit pas, je crois qu'elle ne veut pas m'entendre
Parce qu'avant de me croire, il faudrait m'entendre et elle ne m'entend pas
Donc je suis mué
Au lieu du monde, je rédige, je pense, je suis mué
C'est-à-dire moi, je ne suis pas souri et mué, je suis juste mué
J'entends ce que eux ils veulent, mais eux ne veulent pas entendre ce que moi j'ai à dire
Mais le jeune homme a prévenu qu'il est déterminé à réparer ses erreurs
Et il entame une grève de la fin
Dans le froid, le février, devant le tribunal, il réclame
La libération immédiate et définitive de son grand-père faussement accusée par cédire
est totalement innocent, je reprends ces mots
Un ultime combat qui valait le coup d'être mené
Puisque le 27 mars 2012, la Cour d'Appel accepte de faire sortir le condamné en conditionnel après trois mois de détention
Comme une impression déjà vue
En tout et pour tout
Ce sont donc 16 mois de sa vie répartis en 4-6 jours
Sur 12 ans que Christian Yacogdois a passé enfermé
A partir du 5 avril suivant, il est placé comme prévu sous contrôle judiciaire
Avec interdiction de s'adresser aux médias
Car le feuilleton est loin d'être terminé
Pendant plus d'un an en effet, le procès se rejoue sans relâche sur la place publique
Il prend une ampleur nationale et remet en question la parole de l'enfant dans les enquêtes judiciaires
Christian Yacogdois dénonce le rôle des psychiatres et experts médicaux malformés au registre de l'enfance
Justement, tout comme des policiers qui à l'époque auraient posé des questions trop fermées à Gabriel
Est-ce qu'il t'a fait mal par exemple ?
Que voulez-vous que l'enfant réponde ?
Sinon oui
Pendant que le dossier fait débat dans l'opinion publique, la justice avance
Le 4 juillet 2013, les magistrats annoncent que Gabriel est finalement considéré crédible dans ses rétractations
Et qu'il est exempt de toute manipulation, ainsi que de toute corruption financière, comme la test de l'analyse de ses comptes
Et si d'outil il y a, il doit bénéficier à l'accusé, c'est bien connu
D'ontacte
D'ontacte
Le 18 février 2014, Christian Yacogdois obtient l'annulation définitive de sa peine
Il est à peu près vers la liberté
Mais qui ne suffit pas, car il devra se présenter à la cour d'assises du rône à la mi-mars 2015 pour un troisième et tout de même dernier procès
Juste avant la première audience, le nouvel avocat de Gabriel, maître Frème Rarrot, s'explique
On est dans une parfaite subjectivité
La question qu'il se pose, c'est est-ce qu'il est crédible aujourd'hui, est-ce qu'il l'était avant
Et donc évidemment, c'est l'impression qu'il fera ce matin, au cours de ses dépositions, aux jurés et aux juges, qui sera évidemment déterminant
C'est pour ça aussi qu'il a beaucoup de pression, on sent que la pression monte, puisqu'on sait qu'il peut y avoir un tournant quand même
Il est porté par la vérité, donc il ne peut pas faillir
Mais il a peur, il a une espèce de peur irrationnel de ne pas être capable de réparer le mal qu'il a fait
Ce jour-là, Philippe Iaconau passe à la barre, il continue de refuser le démenti de Gabriel, son fils, à qui ne parle plus depuis
Il ne ménage pas non plus son père, Christian, qui sur son banc écoute attentivement les reproches de son fils, qui finit de cette façon
Il faut bien qu'on sorte de n'un pas sous ce troupe cette famille depuis 15 ans
Ce à quoi le président de la Cour répond, la justice n'est pas là pour agubocher les familles, mais pour faire émerger la vérité
Puis la parole est donnée à Christian Iaconau, qui s'adresse directement à son fils
On a pris soin de toi, tu te souviens, je te faisais réviser des QCM pendant l'internave
Depuis 30 ans, je regrette de ne plus avoir un fils avec qui je peux parler
Gabriel lui semble minuscule, coincé entre ses deux rivaux, son père et son grand-père, dont il espère simplement être aimé par plus
Et il dit, toujours écrasé par sa conscience, le seul coupable, c'est un peut-être que moi
Le procès touche à sa fin, tout le monde appréhende
Mais ce 25 mars 2015 marque la sortie d'un enfer judiciaire pour les Iaconaux, enfin
Après des années à tourner en rond, autour des mêmes condamnations et libérations
Christian Iaconau est définitivement acquitté dans l'inférieur du viol de son petit-fils
Une décision rarissime en France qui n'était accordée qu'une seule fois depuis 1945 dans le cadre d'un crime sexuel
Gabriel est bouleversé, à peine sorti, il livre ses premiers sentiments
Enfin on m'entend la vérité, je suis ému mais je suis sûr
Sous le coup de l'émotion, effectivement, vous avez douté encore après les réquisitions de l'avocat général hier ?
Bien sûr, bien sûr que j'ai douté, mais comment on pouvait le condamner alors qu'il était innocent ?
Je suis...
J'ai pu réparer une bonne partie de ma connerie
Désolé pour le terme, mais j'ai pas d'autres termes
Qu'est-ce que vous allez faire là maintenant ?
La prochaine étape, ça va être le pardon, faudra lui demander à lui, pas à moi
Sans suite l'image, tellement forte, Christian Iaconno prend son petit-fils dans les bras
Parce qu'il ne lui en a jamais voulu, non, pas à lui en tout cas
Il sait que Gabriel était qu'un enfant et qu'il n'est aujourd'hui surtout qu'un jeune papa fragilisé
Peu de temps après l'acquittement dans le jardin familial, le grand-père renouvelle son pardon en présence de Gabriel
Je n'ai jamais été contre lui, en colère contre lui, vraiment
Je savais qu'il était prisonnier, mais dès le début
Et je n'ai pas enlevé mon affection pour Gabriel dès le départ
Donc on retrouve quelque chose de normal, bon, avec 15 ans d'interruption
Mais c'est quelque chose de normal que je retrouve, c'est pour ça que le pardon que je lui ai donné
N'était pas un geste extraordinaire, il y a beaucoup de gens qui ne le comprennent pas
Mais moi je ne lui ai jamais voulu directement à lui
C'est un gamin, c'est un gamin de neuf ans qui m'avait fait ce sementon
À présent, l'ancienne élu veut penser à l'avenir
Mais sa vie ne saura plus jamais la même
Il a perdu ses activités sociales et politiques
Et il fait régulièrement des cauchemars
Il se souvient parfois de ses voisins de cellules qui le croyaient eux
Maintenant pour lui, l'important c'est d'être innocente et qu'il soit lavé officiellement et publiquement de tout soupçon
Même si je suis acquitté, je serai toujours un petit peu, comment dirais-je
Salis un petit peu quand même, on est toujours salis un petit peu, même intérieurement
On ne peut pas empêcher les genres de phrases, il n'y a pas de fumée sans feu
Un enfant, pourquoi voulez-vous qu'il mente, etc
Tandis qu'un homme politique évidemment, c'est un menteur de presque de profession dans le grand public
Donc sur ce plan là, je serai toujours pour certains avec un soupçon
Je sais qu'il y a des soupçons qui traînent dans des cerveaux, on ne peut pas l'empêcher
Je serai à leur place peut-être que j'agirai de même
Voilà, j'espère que j'ai une vie d'honnête homme, c'est tout
Mais avec des moments d'injustice quand même assez durs à supporter
Voilà, je suis toujours là vivant
Et j'espère continuer encore quelques temps
Christian Yaconeau en veut à l'appareil judiciaire pour l'avoir traité de cette façon pendant des années
Alors il réclame une indemnisation pour préjudice morale, il obtient 700 000 euros
Quant aux experts qui ont attesté de la sodomie, ils doivent également répondre de leur manquement
Christian Yaconeau porte plein d'entreprise des conseils de l'oraux des médecins, mais les faits sont prescrits
Cette plainte n'aboutit pas
Souvenez-vous de leurs phrases qui ont contribué à envoyer un nélocent en prison
L'enfant présente des cicatrices de lésion indicatives d'actes de sodomie
Dressant à plusieurs reprises le portrait d'un enfant cohérent naturel et crédible dans ses accusations
Sans oublier le mettre en avant
Les nombreux détails que Gabriel a rapporté à différents adultes et que soulignent ses mêmes scies
On ne peut pas inventer
Eh bien si, justement
Et c'est bien le problème
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Et le sénateur de l'Isère André Valini, ancien président de la commission d'enquête sur l'affaire Outro
Qui a mis en lumière justement la difficulté d'appréhender la parole des enfants dans les affaires judiciaires
Bonjour André Valini
Bonjour Fabrice Rouelle
D'abord Jean-Bernard Vitello, deux questions pour vous
Que c'est-on des relations qu'entre qu'il y a aujourd'hui, Christian Iacono et son petit-fils ?
Alors écoutez franchement
Donc Gabriel Iacono aujourd'hui a une trentaine d'années, son grand-père a près de 90 ans
Et donc on peut pas dire qu'il y ait vraiment des relations parce que d'abord l'un a dit toujours le sud de la France avance
Et puis Gabriel lui est dans le nord-est
Et en fait Gabriel a surtout des relations avec sa grand-mère, avec sa tante aussi également
Mais tout ce qu'on vient d'entendre dans le bon résumé que vous avez sué
Eh bien ça a laissé des traces, ça fait très très clair
Et il n'y a pas du tout d'animosité
Christian Iacono a pardonné, il avait déjà pardonné bien avant le procès en révision
Il ne lui en a jamais voulu, comme vous l'avez souigné, comme il l'a dit
Mais aujourd'hui on peut pas dire qu'il y ait vraiment de grandes relations entre le grand-père et son petit-fils
Bon alors vous avez observé les carences de la justice dans cette affaire
Alors on ne l'a pas dit dans le récit mais ça me semble important
Et vous me confirmez tout cela, j'espère
Sa mère, la mère de Gabriel, l'a beaucoup interrogé
Est-ce qu'elle-même n'avait pas expié certaines choses et aurait-elle vraiment orienté les entretiens avec son fils
Fabrice, vous pouvez poser la question centrale
Vous posez la question centrale de toute la sœur
C'est-à-dire que pendant 15 ans finalement c'est la question
Gabriel s'est confié à sa maman quand il était tout petit, il avait des déclarations à sa maman
Et donc on peut imaginer que si cette dame a été victime elle-même de ses vices sexuelles
Comme on en a parlé au cours du procès en révision
Eh bien les questions ou les réponses qu'elle a induites à Gabriel ont fortement influencé son fils
Fortement influencé le petit
Et puis il y a une deuxième chose
Gabriel quand je l'ai rencontré, quand il a fait ses aveux de rétractation
Ce qui m'a vraiment impressionné chez lui, c'est qu'il me l'a dit textuellement
Il m'a dit, moi je me sentais abandonné
Je voulais attirer la lumière sur moi, il emploie même, je voulais être la star
Il m'a dit je voulais être la star parce que j'étais malheureux, tellement malheureux
Alors bien maman m'a parlé un jour, m'a dit
Ça va pas avec le grand-père, qu'est-ce qui se passe
J'ai commencé donc à l'écouter
Et puis au fil du temps, avec la courbe ou trop qu'on voyait à la télévision etc
Je me suis mis en tant que victime et c'était en tant que victime qu'on pouvait me plaindre
Parce qu'il y a aussi une notion très importante là-dedans
C'est que Gabriel dans son sentiment d'enfant avait besoin de reconnaissance
Il voulait qu'on pleigne
Et il a trouvé ce biais-là et ce qu'il m'a dit des années plus tard
Et ça ça m'a vraiment impressionné parce que la question que vous posez
Sur l'influence de sa maman, je crois que c'est une influence centrale, une question centrale
André Valigny, déjà quel est votre regard sur cette affaire-là ?
C'est une affaire horrible
Il y a des liens évidents avec l'affaire Doutrot
Et d'ailleurs, le journaliste qu'on vient d'entendre vient d'expliquer
Que Gabriel Iacono a été influencé parce qu'il entendait dans les médias sur l'affaire Doutrot
C'est-à-dire sur l'affaire Doutrot a eu des dégâts collatéraux
Alors rappelons justement, l'affaire Doutrot était présentée par l'ensemble des acteurs qui s'intéressaient à cette affaire
Et bien sûr, beaucoup les médias, comme une réunion de pélophiles criminels
Ils l'étaient tous, ça a perçu qu'ils l'étaient pas tous
Donc ça a généré des malheurs humains, des erreurs judiciaires
Qui conflînent souvent à l'horreur judiciaire
Et donc, on décide de créer une commission d'enquête
C'est-à-dire qu'on estime que l'affaire, là pour le coup, est vraiment très grave
Et qu'il faut comme l'asphère politique, en collaboration avec la justice et tous les acteurs
Prenne ça en main, c'était vraiment une alerte
Oui, c'est-à-dire que la commission d'enquête parlementaire a été créée après l'acquittement définitif
Des accusés qui n'étaient pas coupables
Je précise qu'il y a eu quatre accusés qui ont été condamnés parce que eux étaient coupables
Tous les autres ont été acquittés
Et c'est après qu'on a créé cette commission d'enquête parlementaire
Parce qu'il ne peut pas y avoir une commission d'enquête parlementaire sur une affaire judiciaire en cours
Comme l'affaire était close sur le plan judiciaire
Comme l'opinion publique était bouleversée par l'affaire d'outro
Le Président de la République de l'époque Jacques Chirac a écrit une lettre manuscrite à chacun des acquités
Le premier ministre de l'époque Dominique de Villepin les a reçus, les a quittés à l'hôtel Matignon
Et le Président de l'Assemblée nationale de l'époque Jean-Louis de Bray a décidé de créer une commission d'enquête parlementaire
Nous étions trente députés de toute tendance
Nous avons siégé pendant six mois sur cette affaire
Et votre mission, le cœur de votre mission, c'était quoi et comment vous l'avez intégré ?
Le cœur de notre mission ce n'était évidemment pas de refaire un procès
Nous ne sommes pas là pour ça, nous n'étions pas des juges
C'était de savoir ce qui avait dysfonctionné, comme on dit aujourd'hui, dans la justice, dans l'appareil judiciaire, dans la procédure pénale
Pour trouver des remèdes de nature à éviter que ça se reproduise
Donc on a auditionné beaucoup beaucoup de monde, des magistrats, des policiers, des médecins, des psychiatres
Beaucoup de monde, nous avons travaillé pendant six mois et nous avons formulé 80 propositions
Notamment en matière de procédure pénale, mais pas seulement
Pour tenter d'éviter que d'autres affaires d'outre haut puissent éclater un jour
Bien sûr, j'aurais envie de quitter l'eau, donc des manquements de la justice dans cette affaire
Alors on a parlé de la mer, on a peut-être pas assez enquêté sur elle et son passé
Mais les psy aussi, les experts, manifestement, ils portent une lourde responsabilité
Oui, absolument, moi j'ai été frappé par le récit de Christian Iacono
Qui me dit qu'à un moment donné, quand il est rentré en prison, et je pense que c'est l'usage
Eh bien, on doit voir une psychologue et donc la psychologue qui est venue, qui l'a rencontrée
Il lui a fait passer un test, qui est assez courant qu'on connaît un psychologie ou un psychiatrique
C'est le test de Rothschar
Et donc on va expliquer juste aux auditeurs que c'est un test où il y a des tâches d'encre en fait
Retrayer et donc la psychologue ou le psychiatre est bien essayé de dire
Qu'est-ce que vous voyez là, qu'est-ce que ça représente, un papillon, un paysage, etc
Bon, elle fait le test, elle s'en va
Et quand elle a rendu les conclusions donc devant les gens de la courbassie, c'est hyper important
Elle dit, oui mais par rapport à ce qu'il a vu, il a peut-être vu un papillon, il a vu aussi une tortue
Enfin bref, moi je pense que par rapport à cet âge d'encre et à l'interprétation que je peux en faire
En fait, monsieur Iacono lui-même, le grand-père, il a dû être violé par son père en Algérie
Et il a dû reproduire ce qu'il avait suivi
Donc, imaginez un peu le traumatisme incroyable de cet homme qui est en prison, qui se dit innocent
Et qui trouve quelqu'un qui dit que finalement il a aussi été violé par son propre père
Et ça c'est une experte qui dit ça, donc c'est assez surprenant
Et puis je voudrais très rapidement revenir sur deux choses
Moi aussi comme tout le monde, parce que évidemment il y a la fameuse expression, il n'y a pas de fume et son feu
Comme tout le monde au début, j'ai pensé que Christian Iacono était coupable et que l'enfant ne pouvait pas inventer quelque chose
Mais quand on est dans une cour racisme et qu'on entend que les viols auraient eu lieu dans une salle de bain
Avec une porte ouverte, avec un monsieur, donc un deuxième personnage que finalement Gabriel a inocenté
Il a dit, ben non je suis plus sûr qu'il y avait eux qui étaient deux, peut-être qu'ils étaient tous seuls
Oui peut-être, bon finalement ils étaient tous seuls mon grand-père
Et donc la porte est ouverte, le grand-père viole son petit fils mais dans l'appartement il y a la grand-mère
Il y a la fille, c'est Sylle qui vient d'accoucher, qui a eu un toxic bébé
Et il y a la mère de Christian Iacono qui est là, à côté, dans la cuisine
Et les enquêteurs ne disent rien et disent bon, l'enfant nous raconte ça, il dit que ça a été filmé
On n'a jamais retrouvé les images, on n'a jamais retrouvé les vidéos
Il dit que Gabriel avait dit à l'époque un deuxième personnage prenait des photos
Et son grand-père le payait avec des vallices de billets
De billets d'argent, on n'a jamais retrouvé tout ça
Je veux dire qu'à un moment donné, la parole de l'enfant, même si, même si aujourd'hui
Il y a énormément d'enfants qui doivent être crues
On doit croire leur parole aussi parce qu'ils sont violés, parce qu'ils sont malmenés ou ils reçoivent des coups
Mais à un moment donné, il faut quand même faire la part des choses
Et la fameuse histoire du balancier dans l'affaire d'outre-eau, c'est-à-dire que là on était parti d'un côté
Où tout était possible, tout était cru, tout était crédible
A un moment donné, il faut revenir à des choses sensées et se dire
Est-ce qu'on peut violer un enfant avec une porte ouverte
Avec plusieurs personnes dans la maison qui vont et qui viennent, qui ne sont pas côtés
Oui, entrevalines, le psy
Oui, il y a deux adages populaires dont il faut toujours se méfier
Le premier c'est, il n'y a pas de fumée sans feu
Il peut y avoir de la fumée sans feu
Et le deuxième adage dont il faut beaucoup se méfier c'est
La vérité sort toujours de la bouche des enfants
La vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants
Alors évidemment, on est passé par plusieurs stats par rapport aux enfants
Pendant très longtemps, on ne écoutait pas les enfants
C'est pas qu'on ne les croyait pas, on ne les écoutait pas
Il n'avait pas droit à la parole
Seuls les parents, les adultes, les juges, les magistrats, à la limite les avocats
étaient entendus par la justice
Et puis la France a signé la Convention internationale des droits de l'enfant en 1990
Et l'article 12 notamment de cette Convention prévoit que la parole des enfants doit être écoutée
Très attentivement, tant mieux, c'est un progrès
Et à partir de ce moment-là, dans les années 90-2000
On a été amené à sacraliser la parole de l'enfant
Jusqu'à l'affaire d'Outreau, ou à l'affaire Iacono
Où on s'était aperçu qu'il ne fallait pas sacraliser la parole de l'enfant
Il faut l'écouter bien sûr, essayer de la contredire, voir ce que veut dire l'enfant
Parce que parfois, lorsque l'enfant ment, il cache quelque chose qu'il ne dit pas
Ce sont les pédopsicates qui nous ont expliqué ça pendant la Commission d'enquête parlementaire
Lorsqu'un enfant dit qu'il a été abusé, violé, ce n'est pas forcément vrai
Mais ça veut dire peut-être autre chose
Donc le problème avec les experts, c'est qu'ils sont rarement d'accord entre eux
Et ça on l'a vu pendant l'affaire d'Outreau
Des experts disaient quelque chose, d'autres experts disaient autre chose
Donc c'est très compliqué pour les juges d'instruction, pour les jurés d'Assis
C'est très compliqué de faire la part des choses, comme l'a dit le journaliste à l'instant
On va continuer en parler bien sûr après réécouter les Pixies of the Heaven
Sous-titres réalisés par l'Amara.org
...
France Inter...
...
Et Jean Bernard Vichielo vous disiez tout à l'heure avec beaucoup de franchises
Que au début vous avez pensé comme beaucoup que Christian Iacono pouvait être coupable
Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
Bien écoutez effectivement au début il y a la fameuse expertise
Des deux médecins qui étaient amis entre elles et qui font cette expertise 2 ans après l'effet
Donc au début tout le monde les croit, on se dit qu'ils ont retrouvé des traces
Et puis finalement on apprend au fil du temps qu'on a demandé des comptes expertises
Les avocats de la défense ont demandé des comptes expertises qui n'ont pas eu lieu tout de suite
Et quand elles ont eu lieu, en tout cas, le compte expert a dit voilà, surtout ne tirez pas des conclusions
Ça va pas du tout, c'est pas du tout évident
Ces conclusions là, elles ne correspondent pas forcément à un viol, c'est pas du tout ça
Première chose
Et puis comment au fil de l'enquête, quand j'ai rencontré
Vraiment Gabriel et que j'ai compris que c'était un enfant
Qui finalement avait voulu, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, attirer la lumière sur lui
Et n'ont pas accusé forcément son grand-père, il était pris dans une tournante
Il était pris dans un propre jeu
Finalement, il ne pouvait plus dire, j'ai menti, etc.
Il était entraîné, malgré lui en fait
Gabriel, moi j'ai un peu ressenti ça
Mais au fil du temps aussi, pour terminer, quand il inocente le deuxième personnage
Donc lors du premier procès, là on se dit finalement
Alors il croyait qu'ils étaient deux, finalement il dit que peut-être qu'il s'est trompé, non, il est tout seul
C'est quand même frappant tout ça
C'est un gros doute effectivement
Et puis, autre question, la relation père-fils entre Philippe et son père, Christian, elle épouse au crime
Alors, moi je vais être très très franc avec vous
Pendant 15 ans, je n'ai pas pu
J'ai entendu que vous l'aviez pris pas mal d'extrêts de notre magazine
Mais vous avez pris un extrait où Philippe parle
Moi j'ai pas pu l'interieur, oui, il a toujours refusé
Il a même refusé que nos caméraman, le film
Il voulait qu'on le floute, il voulait absolument pas
Donc là vraiment, je suis clair avec vous
Je ne peux pas dire quelles étaient les relations entre le père-fils
Parce qu'il s'est toujours caché
Il a toujours vécu dans le secret absolu
Toutes ces démarches étaient dans le secret
Donc je ne peux pas dire quelles étaient les relations entre le père-fils
Je les entendais par son fils
Ou par son propre père
Mais lui, j'ai jamais eu de relation avec lui
André Valigny, on a parlé de la Commission Outreau
Très bien, des prolongements
De ce que vous en avez conclu
Et puis dans une feuille de route pour la justice
Est-ce que vous avez le sentiment que ça a été pris en compte
Par la justice sur les affaires qui ont succédé
Cette affaire-là et jusqu'à maintenant
Oui, sur 80 propositions de la Commission
Enquête Parlementaire
11 concernés le recueil de la parole de l'enfant
Et sur ces 11 préconisations
6 ont été mises en œuvre
Notamment en matière de formation
Formation des assistants familiaux
Des assistants familiales
Lorsqu'elles sont amenées à recueillir
La parole d'un enfant victime
La formation des enquêteurs aussi
De police, de gendarmerie
La formation des magistrats
Il y a même un pôle dédié
A la parole de l'enfant au tribunal de Paris
On a obtenu aussi que l'avocat
Soit présent systématiquement
Lorsqu'un mineur est auditionné
On a obtenu aussi que des locaux dédiés
Soit réservés au recueil de la parole de l'enfant
Des locaux plus chaleureux
Entre guillemets
Que des locaux habituels de police judiciaire
Donc des préconisations ont été mises en œuvre
Et j'espère qu'elles portent leurs fruits
Même si l'erreur judiciaire
Et là, se reste toujours possible
Bien sûr
On vient de l'apprendre
Pas de nouveaux procès pour Omar Radha
La commission d'instruction de la cour de révision
Cette fameuse cour de révision
A rejeter tout à l'heure
La demande de son avocate
Qu'est-ce que ça vous inspire ?
Écoutez, je ne connais pas le dossier
Évidemment, je ne suis pas l'avocat
De monsieur Radha
Je lis beaucoup de choses comme vous
Sur cette affaire, notamment de la part
De Jean-Marie Roir, de l'académie française
Et des fois, avec acharnement
L'innocence de Omar Radha
Je suis déçu par cette décision
Parce que je pense que
Nouveau procès aurait été utile
André Valigny, merci
Merci
Infiniement, Jean-Bernard Littielo
Merci Aguelo, merci messieurs
Au revoir
C'était Affaire Sensile d'aujourd'hui
La Ferrari Acolo
Une émission que vous pouvez réécouter
En podcast, bien sûr
A la technique qu'aujourd'hui
Il y avait Ludovica Slo
Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org
Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.
durée :00:54:00 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd'hui dans Affaires Sensibles : l'histoire d'un terrible mensonge, celui de l'affaire Iacono. - réalisé par : Frédéric Milano