La source: L'affaire Gabriel Aranda

Radio France Radio France 8/23/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Saint-Ethere.

Aujourd'hui, il aura faire sensible l'affaire Aranda.

Le 13 septembre 1972, le canard enchaîné publie une série d'articles

qui révèle au grand public plusieurs scandales politiques au financier

impliquant divers élus et personnalités publiques de l'UDR,

le parti égoliste au pouvoir à l'époque

sont étalés au grand jour des preuves de trafic d'influence,

de conflits d'intérêt, d'affaérisme, de corruption

qui bouleversent la scène politique française.

Les journalistes ont eu de toute évidence

accès à des documents confidentiels, très confidentiels.

Alors, leurs sources.

Eh bien, un tout jeune conseiller technique de l'ancien ministre

de l'équipement et du logement, jusqu'à leur discret et sans histoire,

un certain Gabriel Aranda.

Mais quelle mouche l'a donc piqué pour aller livrer tel secret à la presse ?

Personne ne le sait avec certitude.

Mais une chose en vanche, et certaines,

celui qu'on surnomera ensuite l'Arcange,

vient de lancer une bombe sur la scène politique française de l'époque.

C'est un lanceur d'alerte avant l'heure, mais aux motivations mystérieuses.

Notre invité aujourd'hui, Erwin Seznek, journaliste économique,

auteur et coauteur de plusieurs livres d'enquête,

il a longuement étudié sur l'affaire Aranda

qu'il consacre un chapitre dans le livre Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours,

dirigé par Benoît Colomba et David Servenaire,

dont la dernière édition date de 2014 aux éditions la découverte.

Affaire sensible, une émission de France Inter,

en partenariat avec Lina, récit documentaire Juliette Prout au corps

d'une nation Christophe Barrère, réalisation Marion Le Lé.

Fabrice Drouëlle, affaire sensible, sur France Inter.

L'affaire Aranda, où l'opération arcange,

comme l'on t'en suit appelé les journalistes,

intervient dans un contexte politique assez particulier.

Car la fin des années 60 et le début des années 70

portent déjà le sous du scandale, tant les affaires apparaissent

et se succèdent à un rythme effréné.

L'atmosphère politique se dégrade,

les sous-sons de corruption et d'affaérisme

exalent affaire après affaire comme un parfum rance.

Il est d'abord le dossier des abattoirs de la Villette,

ou scandale de la Villette en 1971.

Alors que le chantier de reconstruction de ses bâtiments vétustes

au nord-est de Paris est un gouffre financier,

on découvre l'ampleur des dégâts,

grâce à un rapport du Sénat rédigé par le tenace Pierre-Marcy Lassi.

Ainsi, on apprend que Michel de Grailly,

un député Udoyer de Paris qui dirige la société

en charge du projet de rénovation des abattoirs,

se sert de sa position pour remplir

la fameuse caisse noire de l'UDR.

Blanchi en 1973, il finira quand même par être lâché par son parti,

qui s'en servira de boucémissaire.

A peine quelques mois plus tard,

la garantie foncière dévoilée par le journal Le Monde,

une société qui surestimait les biens qu'elle acquérait

pour détourner une partie de la différence des revenus

éloyés collectés.

Or, les dirigeants de la garantie foncière

s'étaient associés avec un certain André Rivandri,

député UDR de Paris, très proche du premier ministre de l'époque,

Jacques Chambon Delmas.

Il plaît de la bonne foi l'absence de connaissance.

Mais l'opposition ne relâche pas sa pression.

La Fédération de Paris du Parti socialiste

va organiser à la fin du mois de septembre,

avec le Parti communiste, une manifestation

pour protester contre l'affaire de la garantie foncière.

Georges Sartre, secrétaire de la Fédération

de Paris et membre du comité directeur du Parti socialiste,

a expliqué à Suzanne Gauthier ce matin

les raisons de cette manifestation.

Si la Fédération de Paris du Parti socialiste,

avec les autres organisations démocratiques,

ne harcelait pas les pouvoirs publics,

le scandale de la garantie foncière,

sombrerait tout doucement dans l'oubli.

En effet, l'instruction traîne

et le citoyen Rivendrie reste député.

Que ce parlementaire puisse siéger

lors de la prochaine session d'automne

relève de la provocation.

Il s'agit là d'un problème grave.

Les socialistes ne le permettront pas.

Le scandale aboutit en 1973

à la condamnation d'il est puté

à quatre mois de prison avec sourcil.

Et puis on parie du premier ministre

Jacques Chabandelmas,

qui se verrait bien succédé

à Georges Poupidou à l'Elysée.

Il en a à la notoriété et le charisme d'ailleurs.

Il s'efforce de présenter une image

irréprochable et tique,

soucieuse des plus modestes.

Il ne faut pas assouter l'avenir.

Mais c'était sans compter sur le cas

narranché né qui va se déchaîner

une nouvelle fois en cette année 72

et qui publie au tout début de l'année

en question des documents qui prouvent

que le premier ministre n'a pas payé

1966 et 1970.

Rien d'illégal

dans le montage fiscal,

mais pour l'image,

l'effet déplorable dans l'opinion

qui est le pays ses impôts

et Jacques Chabandelmas

se retrouve obligé de s'expliquer.

Les présidents d'assemblée

qui s'agissent de l'Assemblée nationale

ou du Sénat

ou avant la guerre de la chambre des députés

disposent

pour faire face à leur charge de fonction

d'une indemnité.

Et cette indemnité,

depuis une décision ministérielle

de 1929,

j'avais 14 ans,

n'est pas imposable

à l'impôt sur le revenu.

J'ai donc suivi la loi

de tous.

Oui, enfin, ça commence à faire beaucoup

ces affaires qui se succèdent,

sans même parler du scandale

des publicités clandestines de l'ORTF

ou des dossiers sur le proxénétisme lyonnais.

Le canard enchaîné résumera

l'ambiance de ce début des années 1975.

Grande triandrie au petit trafic,

au détour de chaque nouveau scandale,

on retrouve tout à coup

invariablement la main basse,

les dents longues, la mine louche,

de personnages du régime liés au pouvoir.

Ils sont partout.

Jamais les fricoteurs n'ont eu la partie

aussi belle, la voie aussi libre.

Il faut remonter aux spéculations effrénées

du second empire,

ou aux dernières années de la monarchie

de juillet pour trouver l'équivalent, c'est-à-dire.

C'est dans ce contexte

qu'entre en scène un tout jeune conseiller politique

qui va venir mettre le feu au poudre,

un certain Gabriel Aranda.

Gabriel Aranda n'était pas priori

destiné à faire de la politique.

Non, c'est un autodidacte

né à Paris en 1938 d'une famille modeste.

Il commence à travailler tôt,

14 ans en tant qu'apprenti pâtissier.

Mais le jeune Gabriel est curieux

et intelligent,

ambitieux aussi, enfin peut-être.

Après avoir pris des cours

des soirs en sciences,

dans lesquels il se révèle particulièrement brillant,

il intègre à 19 ans la société nationale

d'État,

il intègre à 19 ans la société nationale d'études

et de construction de moteurs d'avion

en tant que technicien,

calculateur de trajectoires pour les fusées.

Et sa propre trajectoire, elle aussi,

est bien dessinée.

A 25 ans, il devient journaliste

dans la revue économique et financière entreprise.

C'est à ce moment-là

qu'il fait la connaissance d'Alban Chalandon

qui préside la banque commerciale de Paris

et qui l'embauche comme conseiller financier.

Sans savoir, il vient de faire basculer

le destin du jeune homme.

Gabriel Aranda ne ménage pas sa peine

et ne compte pas ses heures.

Discrit, solitaire, il vit avec sa mère

et consacre tout son temps à son travail.

Et puis il est doué,

très doué.

Alban Chalandon remarque vite

l'agilité intellectuelle du petit nouveau.

En moins d'un an, il y a tout juste 30 ans,

il se voit confier la gestion

de la fortune personnelle du président

dans le feu de son épouse.

En entrant ainsi dans l'intimité de son patron,

il apprend à connaître,

à manipuler des informations sensibles,

confidentielles.

Il sait se rendre invisible et indispensable,

comprendre ce qui doit être dit

et ce qui doit être tu,

surtout.

En réalité, et peut-être

si tu le pas encore, Gabriel Aranda

fait ses premiers pas en politique.

En 1968,

Alban Chalandon entre gouvernement.

Il devient ministre de l'industrie.

Le jeune trader Aranda

quitte à la fois la banque

et tout ce qu'il faisait avant. Il intère.

Alors, la deuxième chaîne de l'Ortf

en tant que chef du service économie.

Et il commence, il n'y a pas de hasard,

pari réalisé de reportages sur la fraude fiscale.

Qui fraude le fisque

en France ?

Hier, nous avons examiné les problèmes

de la fraude fiscale au niveau du commerce.

Aujourd'hui,

notre enquête va porter sur les possibilités

de fraude au niveau de l'impôt

sur les personnes physiques.

Defu les petits salariés, jusqu'au PDG

en passant par les membres

des professions libérales.

Premier échelon, cette enquête, les salariés.

Monsieur Basseur, vous êtes inspecteur

central des contributions.

Pour commencer, prenons les petits salariés

et les gens qui ont une nation générale

ont de petits revenus.

Est-ce que, techniquement, ces gens-là

ont une moyenne fraude ?

Les personnes qui disposent de petits revenus

sont en vieux de possibilité de fraude,

puisque, automatiquement, le salaire

qui est versé par l'employeur fait l'objet

d'une déclaration par cet employeur

qui est adressée à l'administration

des contributions directes.

Pas conséquent, on peut dire que normalement,

les salariés ne peuvent pas fraudre les c***.

Gabriel Aranda ne leur reste pas longtemps

à l'oRTF.

En mars 71, suite à un remaniement ministériel,

Albert Chalandron récupère

les feuilles de l'équipement et du logement

et place à ses côtés nos secondes fois

son ancien collaborateur.

Et là, les choses sérieuses commencent

et Aranda devient conseiller technique

en charge des relations publiques.

En réalité, il est bien plus que ça.

C'est lui qui gère les dossiers délicats

à qui l'on confie les sujets sensibles

qui arrangent à l'abri des regards

des rencontres discrètes nécessaires

à l'avancement de la carrière du ministre.

Il est celui également

qui étouffe les petits désordres.

Bref, c'est l'homme de l'ombre

et de confiance d'Alban Chalandron.

Et ce dernier en a bien besoin

parce que le portefeuille dont il a hérité

est sans doute l'un des plus importants

du gouvernement.

Le premier ministre Georges Pompidou

veut accentuer l'effort de modernisation

de la France dans le sillage de Général de Gaulle

et pour cela, il compte surtout

sur l'industrie, les transports

et l'aménagement du territoire sur Chalandron.

Donc, il faut construire,

toujours construire,

trouver les terrains pour des usines,

des autorous, des logements,

du jamais vu depuis Osman.

Tous, là, sensibles, les 30 glorieuses,

l'opulence et la croissance.

Mais le boom de l'invoblier

induit une urbanisation

violente et rapide, trop rapide.

En quelques années à peine,

des chantiers de grande ampleur émergent

les autoroutes sont créés.

L'argent semble couler à flots

et les intermédiaires se multiplient.

Entrepreneurs, promoteurs

ou autres rapporteurs d'affaires,

tous veulent leur part du gâteau

et n'hésite pas à employer des moyens

plus ou moins légaux pour approcher

les élus en charge des projets,

monnailler des accords,

dépasse droit et sévère à le Bâchalandon

que les élus se tournent.

Lui qui dénonce les tentations

interventionnistes du gouvernement

alors il imagine une économie de compétition

où il met en place des appels d'offre,

des concours pour démarcher public

comme pour le métro de Lyon, par exemple.

On veut demander ensuite à des entreprises de réaliser

on veut demander

à tout le monde d'apporter

sa contribution et de fournir sa solution

et grâce à cette consultation générale,

à cette concurrence, si je puis dire,

on peut espérer trouver une solution plus économique.

Comme nous avons beaucoup de choses à faire dans ce pays

pour tout le monde,

il faut essayer de dépenser le moins possible

sur chaque projet pour pouvoir en faire le plus possible

et dans le plus grand nombre d'endroits possible.

Voilà ce qui est animé le gouvernement dans cette affaire.

Il a mené un pernicieux mélange

des genres entre politique et immobilier.

Charles Andon et son cabinet

reçoivent en effet des centaines de lettres d'intervention

pour demander des petites faveurs

pour telles ou telles entreprises

de bâtiments publics de la région,

des tolérances, s'agissant de permis

de construire des préférences pour telles prometteurs.

Et il se trouve, circumstance aggravante,

que près de la moitié des députés UDR

de Paris sont dans l'immobilier

d'une façon ou d'une autre.

On parlera même de gaullisme immobilier

en attendant la tendance explose.

Toutefois, comme le rappelle

Jean-Gui Courson, journaliste au Figaro à l'époque,

il commette tous une grave erreur

d'appréciation.

Albin Jalandon a pris ses fonctions

au sérieux, haut-rendi.

Le nouveau ministre est un homme intègre.

Et Gabriel Aranda, qui voue

d'unumération et à expériment,

sa sonpatron veut qu'on le sache.

Car lui aussi, les voix toutes passées,

ses demandes d'intervention,

ses tentatives de corruption à peine déguisées.

Il supporte mal cette atmosphère

qui commence à dépasser le ministre.

Du reste, Albin Jalandon

confie régulièrement ses inquiétudes

à son collaborateur,

quant au climat d'affirisme qui gagne la majorité.

A l'occasion d'un déjeuner

avec le journaliste Raymond Barillon du monde,

par exemple, le ministre lâche

d'épiter les entreprises ne jouent pas le jeu.

En réalité,

ni le ministre, ni son aljoint

ne sont habitués à une telle ambiance

de copinage.

Ont-ils été trop daïfs

ou simplement pas assez expérimentés ?

Toujours est-il

que leur style ne convient pas,

ne convient plus.

Le 5 juillet 1972,

alors qu'un simple remaniement

était anticipé,

c'est tout le gouvernement de Jacques Chabandel

masque qui tombe, et pour cause.

A l'issue du conseil des ministres,

le président de la République

a reçu le premier ministre

qui lui a présenté la démission du gouvernement.

Le chef de l'État

l'a accepté et a remercié

M. Jacques Chabandel masque

de l'œuvre accomplie durant 3 ans.

Pierre Mesmer devient le nouveau

premier ministre de Georges Pompidou

et Alba Chalandon quitte le ministère

avec un rendez-vous à ces valises.

Voilà.

L'histoire aurait pu s'arrêter là.

A Randa et Jeanne,

et possède désormais un gros carnet d'adresses.

De nombreuses possibilités

s'ouvrent à lui en politique,

dans le journalisme, ses premières amours.

Bref, il aurait pu se loigner

d'Alba Chalandon et continuer son chemin.

Mais non.

En effet, quelques jours après

son édiction du gouvernement,

Chalandon invite son ancien conseiller

le rejoindre pour un déjeuner

en rouge.

Chalandon est à maire.

Il ne comprend pas pourquoi il a été

débarqué du gouvernement.

Il repart la Randa de son projet de livre

pour raconter sa vie, la guerre,

son expérience politique, surtout.

Ce dont jeunes compagnons l'encouragent.

Mais oui, vous pourriez dénoncer

ce que nous y avons vu,

les manigances, la corruption.

Ce pourra être un livre fort, marquant, essentiel.

C'est pour ce livre qu'Alba Chalandon a demandé

à Randa d'aller trier

un document au ministère

au lendemain du re-maniement.

Des archives personnelles, principalement.

Il faut faire place nette pour le nouvel arrivant.

Mais ce que l'ancien ministre Ior,

c'est son jeune collaborateur,

a pris l'aide vant.

Le jour des déménagements procédant

trier à l'archivage des documents,

Gabriel à la Randa est tombé

sur certains papiers courriers, comment dire,

sensibles.

Alors, dans le doute

ou au cas où, il décide

de photocopier certains dossiers,

ceux qui lui semblent les plus intéressants.

Les documents sont entreposés

dans l'écoloir de la banque commerciale

de Paris avant d'être transportés

dans une chambre forte.

Quatre jours après le déjeuner

de Gatineau, Gabriel à la Randa

et une idée ne le lâche pas.

L'éviction de son mentor

est une injustice.

Il a réalisé aussi ou peut-être

que le projet de livre de Charlandon

pourrait coûter sa carrière à son auteur.

Et c'est là que tout bascule

dans cette dévotion à son patron.

Alors qu'il prend une décision,

il n'a rien à perdre.

C'est à lui de dévoiler les répugnants secrets

de la République.

Il s'en va donc extraire

quelques 307 photocopies parmi

de la banque et par en direction

de la forêt de Fontainebleau.

Il s'arrête dans l'allée des sangliers

et creuse huit trous

au pied de huit arbres

pour y enterrer ses trésors.

Il dira, je décide

de creuser huit trous dans le jardin de la France,

la poésie m'enchantée

et aussi l'humour de la situation.

De mois plus tard, un jeune homme mince

dégarnit en imperlable

et lunettes de soleil frappent à la porte du canard enchaîné.

...

J'ai des soucis, j'ai des ennuis,

j'ai des trackers, j'ai des tourments,

j'ai pas le moral, j'ai pas l'argent,

j'ai pas de gens, j'ai pas d'amis.

...

J'ai pas de peau, j'ai des impôts,

j'ai mal au fin, j'ai mal au temps,

mais je ne peux pas changer de peau

sans mer de banque.

...

J'ai des soucis, j'ai des ennuis,

j'ai pas de peau, j'ai pas d'amis.

...

J'ai pas chanté de mon père

dans la vie,

il faut pas s'enfer.

Car si je t'en fais

aujourd'hui,

c'est parce qu'hier,

il arrive,

et que tu ne me sigles,

j'ai des petits cheveux

qui soient heureux dans la vie.

...

Plus j'ai de la ville, plus ça me plaît,

je l'abaconne du petit laise,

que j'aime le plus, c'est le mort-maison,

je m'en repère à tout bout de champ.

...

Mais c'est aussi les catastrophes

qui mettent la vie en apostrophe,

quand ça va bien, je suis malheureux,

...

Je suis un homme responsable,

je casse par ma tête dans l'âme,

je peux pas sortir,

comme grand père,

dans la vie,

il faut pas s'enfer.

Mais je veux sortir,

pour contrer,

dans la vie,

il faut s'enfer,

pour être toujours solidaires,

de ce qu'il donne moi,

de moi clair.

Je suis un homme responsable,

je suis un homme responsable,

je suis un homme responsable,

je suis un homme responsable.

...

Vous allez écouter de France Inter,

1829 mètres rondes longues,

il est huit heures.

...

La politique est-elle condamnée

à marcher côte à côte avec le fait d'hiver,

on doit se le demander

avec cette fameuse affaire à Randa.

Eh bien hier matin, je vous rappelle l'effet,

le canard enchaîné,

puis hier après midi,

notre confrère Le Monde

publiait une lettre de Gabriel à Randa.

C'était un ultimatum adressé

au gouvernement français,

cesse de livrer des avions de combat

à la Libye, sinon,

et c'est ici que l'ultimatum

prend le tour d'un chantage,

je révèle un énorme scandale,

j'étale des preuves de corruption,

je dénonce des parlementaires et ministres

qui ont intérêt à le faire,

intervenés auprès d'Albin Chalandon,

ministre de l'équipement,

pour que soit passé tel marché autorisé,

telle construction, etc.

Depuis un an, vous le savez,

les affaires, entre guillemets,

se succèdent,

aucune peut-être n'a atteint

une telle dimension.

Officiellement, on minimise l'affaire,

on lui cherche des explications psychologiques,

et on veut les trouver

dans un déséquilibre

dont souffrirait le héros de cette aventure.

En ce matin du 13 septembre 1972,

c'est une petite bombe

qui a déposé à Randa

dans les locaux du Canard.

Pas pour faire sauter le canard, évidemment,

mais la République.

Le titre des articles

que le quotidien satirique

vient de publier,

on dit long,

comme une odeur de bruit.

Il manchait de qui dénonce

les compromissions de différents élus UDR,

la falsification de documents officiels

et la mise sous silence

de certains rapports.

Quand, deux jours plus tôt,

Claude Angéline,

un des deux journalistes du Canard

avec Hervé Theras,

reçoit à Randa dans son bureau,

il n'est pas certain de bien saisir

ce qui est en train de se passer,

car il a donc lui

un inconnu

qui lui offre sur un plateau un scandale.

Enfin, sur un plateau,

pas tout à fait,

plutôt sous un arbre,

au fin fond d'une forêt.

Voilà un scénario

digne d'un film d'espionnage.

Mais les journalistes sont curieux,

c'est une seconde nature,

et c'est bien comme ça.

Alors eux aussi,

prennent la direction de Fontainebleau

et s'arrêtent au niveau

de l'aller des sangliers

comme le leur a indiqué l'informateur.

À Randa, leur indiqué sur une carte

les différents arts

aux pieds desquels ils doivent creuser.

Creuser, creuser,

un trésor est caché dedans.

Alors les journalistes

s'enfoncent dans la forêt,

mais contrairement au fils

du laborer de la Fontaine,

ils ne s'éreignent pas

pour la seule gloire du travail.

Oh que non,

et Angélie se souvient,

c'était un truc de fou.

Mais quand j'ai vu de quoi il s'agissait,

j'ai tombé de l'armoire.

Bien, mais pourquoi

à Randa veut-il faire tomber

des têtes dans son propre parti ?

Claude Angélie ne trouve

pas de réponse évidente,

non, il croit simplement

à la démarche civique

de son étrange interlocuteur,

un gars sympa,

quoi qu'un peu farfelu,

se souvient-il ?

Aujourd'hui,

il le qualifierait peut-être

de lanceur d'alerte.

Farfelu peut-être,

mais quelle prise ?

Parce que à Randa n'a pas menti

non les preuves

qu'il détient sont irréfutables.

Il y a d'abord

une copie du rapport

d'enquête Lugerne

sur les catastrophes

de Val d'Isère Adotine

du 10 février 1970

qui est fait 39 morts.

Ce rapport

n'avait jamais été publié,

et il révèle pourtant

que des permis de construire

ont été accordés

sur des couloirs d'Avalanche

connus et répertoriés

par l'administration.

Le vent cette nuit-là

avait soufflé à 140 kmh

sur l'Isère.

Les congères

s'étaient détachés

de la montagne,

entraînant une masse énorme

de neiges et de rochers.

Autour du chalet

de l'Union des centres

de plein air,

les sauveteurs sont de la neige,

sous l'Avalanche 39 morts,

36 stagiaires de l'UCPA,

deux membres du personnel

et un pisteur 34 blessés.

Catastrophe imprévisible

déclarait le préfet de la Savoie.

10 à 20 millions de francs

mis à la disposition

du Service de sécurité

pour combattre les avalanches,

faisaient observer

le directeur départemental

de l'équipement.

Jamais,

cette somme n'avait été

employée à l'endroit

où s'est produite la catastrophe.

On trouve aussi des courriers

manants

du secrétaire général

de l'UDR,

René Tomasini

à l'intention

d'Albin Chalandon.

Et parmi ces courriers,

on tombe sur une note

confidentielle concernant

l'affaire de l'UDR

et des 500 millions

de chantelous les villes

et concernant

le château de Chirac,

le château de Bittich

encore aise.

Ainsi, au fil des publications,

les dossiers s'accumulent.

Sur les interventions

répétées du député

à Bibb de l'oncle,

sur les explications

des déficits

de l'Office HLM de Paris

ou encore

sur l'affaire Cibol

qui révèle que

l'homme du même nom,

député UDR de la Drôme,

a établi un faux,

une fausse lettre

signée de Chalandon,

accordant un permis

de construire

pour une bretelle

d'accès autoroutir

en faveur du groupe Leclerc,

si l'entreprise

versait au député

de Cibol

quelques dizaines de milliers

de francs.

Fausse accusation donc

concernant

Chalandon

qui n'a jamais signé

ce genre de lettres

mais doit Leclerc

confirme les autres

celle qu'apporte

Aranda

et dévoile au journaliste

comment les élus

monnaient des permis

de construire.

C'est à la mesure

où on a instauré

en France

des règles

de plus en plus strict

pour obtenir

des permis

à différents échelons

à un essai de chantage

ou à un marché noir

des supermarchés.

Les municipalités

vous disent

on vous mettra

un avis favorable

mais vous nous signez

une reconnaissance

de dette

de 60 millions

parce que nous avons

besoin pour ceci

ou pour cela.

L'équipement

fait la même chose

parce qu'elle a besoin

d'agrandir des routes

etc.

Ils en profitent.

Voilà,

comme ça c'est clair

des dizaines d'élus

et de personnalités

sont épinglées.

Le vice-président

du groupulaire

à l'Assemblée

Claude Labé

le trésorier

adjoint

du parti

Guy Frick

le député

de la Drôme

Simon Donk

le député

de Paris

Henri Modiano

etc.

Mais chose étrange

pour justifier

sa démarche

Gabriel Aranda

évoque dans le canard

enchaîné

le rôle de la France

dans la vendavion

de chasse-mirage

à la Libye

utilisée contre Israël.

Ces deux documents

continueront jusqu'à ce que

les mirages soient

tentacés

sur la place

de la Concorde.

Voilà qui est dit.

Les motivations

de l'Arcange

se résumeraient-elles

à une divergence

liée au conflit

serait le palestinien.

Personne ne croit

à cette théorie

car Aranda lui-même

réfutera.

Non,

il expliquera

avoir simplement voulu

sensibiliser

l'opinion à ce problème

et que l'essentiel

était la dénonciation

des scandales.

Dans sa déclaration

au canard enchaîné

il menace.

Puisque certains responsables

ne connaissent que

le langage de l'argent,

pourquoi ne pas parler

aussi

et publiquement

du leur,

pourquoi ne pas parler

de la corruption

et il ajoute

s'il le faut,

énorme sera le scandale.

Le jeune homme

s'émaneait le suspense.

Quoiqu'il en soit,

si les motivations

du saint juge

de la photocopie

n'ont son talent

reste flou

mais le séisme politique

lui est violent

et les réactions

ne se font pas attendre.

Un scandale retentissant

de nouvelles accusations

de corruption

contre l'UDR

énorme fuite au sein

du Parti Gauliste.

Les titres

et les superlatives

se bousculent

après l'apparition

dans le canard enchaîné

des informations

d'Aranda.

Le nouvel observateur

titre même

Comment meurt un régime ?

C'est dire la puissance

de la déflagration.

La contre-attaque

n'en sera pas moins virulente.

Elle est menée

par le chef de l'État en personne

Georges Pompidou

qui consacre

au cours de sa conférence

de presse présidentielle

près de 20 minutes

à conspuer

contre l'ancien conseiller.

J'en viens

à cet affaire.

J'ai fait beaucoup de cabinet.

J'ai calculé

que j'ai été 11 ans

au cabinet du général de Gaul.

Entre septembre 1944

et janvier 1959.

J'ai vu passer

beaucoup de papiers.

Je n'ai emporté

que ceux qui m'appartenaient,

qui m'étaient destinés

et que je n'utiliserai d'ailleurs

un jour

que dans la mesure

où ils auront un intérêt historique.

Et je n'ai pas l'impression

d'avoir été un saint

ni un héros.

Mais simplement

d'avoir observé

les règles les plus élémentaires

de la moralité

et de la dignité individuelle.

Et j'avoue que je m'étonne

qu'à quelques exceptions près,

il y en a eu une grâce sociale.

Ce comportement n'est pas été dénoncé

avec plus d'énergie

et qu'on soit surtout

attaché à la suite.

Et que même

j'ai perçu chez 2 ou 3

ce vilain frémissement

des narines

qui sentent venir les boules puantes

et qui se régale

à l'idée de renifler

des odeurs des goûts.

Le président conspuit à Randa

le nouveau premier ministre Pierre Mesmer

est obligé de réagir lui aussi.

Alors s'il reconnaît que lui-même

doit être moralement inattacable

et par conséquent chasser les brobis galleuses

s'il y en a,

il voit dans cette affaire

une opération destinée à efféblier

le pouvoir en place

et il compte bien défendre

et justement attaquer

je reprends ces mots.

Consequences directes

il n'y aura pas de remises en cause profondes

dans le Parti communiste.

L'opposition elle s'endonne alors

à coeur joie.

Voilà des preuves supplémentaires

si l'en fallait

que l'UDR est un parti d'arrivistes au courant

plus...

Jacques Duclos par exemple

une partie communiste français

se demande

si Pompidou en parcourant

les salons feutrés de l'Elysée

n'a pas l'impression de marcher

sur de la paille souillée.

Tant cette affaire

donne une impression de pourriture exceptionnelle.

Pierre Bérégovois

pour le PSXLAM

une société

où l'argent étales à toute puissance

n'est pas une société libre

une société qui étale ses vices

une société

où la corruption gangrène

la police et l'État

est une société condamnée

et bien sûr

en tant que premier secrétaire

du jeune parti socialiste

François Mitterrand

ne pouvait pas être en reste.

Voici un fonctionnaire

dont on a dit

d'ailleurs je crois qu'on l'a connu

à la radio-télévision

parce qu'il y a travaillé

qui a collaboré

à un niveau important

auprès des principales personnalités

du régime

il dit qu'il y a malhonnêteté

vol

trafic

trafic d'argent

et la première chose

à laquelle pense la justice

c'est de le poursuivre

et je prétendus

et je prétendus qu'il y avait de scandale

sous la cinquième république

non mais évidemment

c'était une sortie

je crois que je pourrais prétendre

sans risque de me tromper

que la cinquième république

bat les records

vraiment un scandale

tous les quinze jours

c'est beaucoup

il ajoutera je souhaite

que l'on retrouve

monsieur Aranda

et surtout qu'on le retrouve vivant

parce qu'effectivement

depuis l'apparition

des articles dans le canard

Gabriel Aranda est introuvable

il est recherché

depuis le quinze septembre

pour vol complicité

recel par toutes les polices

et c'est la question

du personnage

et de ses motivations réelles

qui se posent alors

dans les médias

qui est-il ?

que cherche-t-il ?

une grosse affaire

dans toute la presse

aujourd'hui encore

l'affaire Gabriel Aranda

ce matin

la police des frontières

a reçu des instructions

la vie de recherche stipule

qu'en cas de découverte

Gabriel Aranda

doit être interpellé

et conduit dans un local

de police

autre élément nouveau

dans l'affaire

l'information contrice

ouverte par le parquet

du tribunal de paris

concernerait aussi

toutes les personnes

qui auraient accepté

de cacher

les documents soustraits

par monsieur Aranda

maître Fleuriot lui-même

a pensé qu'il prenait

le dossier en main

pendant ce temps-là

on essaie de compléter

le portrait du personnage

central de l'affaire

voici son quartier

dans le 15e arrondissement

certains des voisins

de Gabriel Aranda

le connaissaient bien

il s'étonne de sa disparition

il a été revu

depuis mardi

depuis mardi

les personnes m'ont dit

qu'apparemment

il n'était pas très sain d'esprit

vous avez l'impression

que c'était un homme

qui n'était pas sain d'esprit

du tout

monsieur Aranda

allait plier sur terre

et il n'est pas du tout

déséquilibré

ni un farceur

après avoir quitté

les locaux du canard enchenné

Aranda décide de se cacher

il emménage

sous le nom de monsieur

Leven

dans la chambre 317

du Georges V

il débranche le téléphone

et il attend

il attend la publication

et l'attempête

qui suivra

il a peur

aussi il se rappelle

les mots

de Claude Angelic

quand il est allé

trouver à la redaction

du canard enchenné

mais vous allez

vous faire tuer ?

Par alloyer Aranda ?

peut-être

peut-être pas

en tout cas pendant 6 jours

personne ne sait

où trouver

Gabriel Aranda

et il réapparaît

pour la première fois

publiquement le 18 septembre

là il est entendu

par le juge d'Almiche

et inculpé de Volet Russell

il est laissé en liberté

à condition qu'il rapporte

à la justice

tous les documents

qu'il a en sa possession

ce qu'il fera

2 jours plus tard

en sortant de cet entrevue

il dit à la foule

des journalistes présents

pour moi l'affaire Aranda

est terminée

c'est la justice

de faire son d'un vrai

mais le jeune homme se trompe

et la justice ne fait rien

à part une pleine pourfaut

contre une ancienne députée cibode

aucune enquête officielle

aucune personne

n'est mise en cause

ou entendue

par un juge d'instruction

l'UDR

préfère laver son linge

sale en privé

Gabriel Aranda lui

ne comprend pas pourquoi

il est le seul protagoniste

de l'histoire

à être inquiété

c'est le monde à l'envers

je veux pas porter du jugement

mais

il est sûr que depuis 8 jours

au lieu de

c'est

d'une façon générale

tout le monde

au lieu de

de s'attaquer

au problème

au lieu de regarder

les dossiers

au lieu de voir

des dossiers que personne

conteste l'authenticité

eh bien

on préfère m'attaquer

moi facilement

alors qu'en réalité

de mon affaire

Gabriel Aranda n'existe pas

je suis rien

j'ai aucune ambition politique

je ne ferai jamais de politique

jamais

jamais

jamais

dans 8 jours

ou 15 jours

j'espère

je pars à la campagne

pour pêcher à la ligne

et on en aura pu jamais parler

de moi

je dois vous dire franchement

qu'il y avait tout à perdre

et rien à gagner

parce que moi

dans cette affaire

je n'ai pas gagné

un seul centime

et j'ai tout perdu

alors je veux dire

devant

une telle perspective

je comprends que

beaucoup de gens aient hésité

et finalement

si moi je me suis résolu

c'est après

des mois

de réflexion

j'ai rien de faire autrement

parce que sinon

je suis un large

alors je l'ai fait

mais je l'ai fait

en sachant bien

que j'allais tout perdre

c'est d'ailleurs

ce qui arrive

j'ai tout bien vu

Gabriel Aranda

étant le fait condamné

le 12 décembre

1976

à 300 francs d'amende

pour complicité

de diffamation

vers le ministère

de l'équipement

et du logement

les juges

l'ont estimé

dans une logorée

bien un peu convaincante

qu'en débit

en tépis

de la légitimité

celui-ci n'avait pas démontré

l'existence

de fait justificatif

et cela

d'épiter

à câble

il quitte alors la France

pour la Suisse

avec l'accord de gouvernement français

et plus de personnes

n'ont en parlé

de Gabriel Aranda

jusqu'en 2013

où l'ancien conseiller

politique est condamné

pour violer

agression sexuelle

sur sa fille

en France

il restera toujours associé

à l'affaire qui porte son nom

c'est étrange

opération arcange

un scandale

qui avait de quoi faire tomber

la cinquième république

et qui n'a fait tomber qu'un homme

quelques détournements de fond

fiscalité frauduleuse

les erreurs de facturation

de mes heures les plus généreuses

je reviens resté

encore un peu

mais il semble que c'est messieux

attendre des aveux

mes adieu

crois qu'il arrive

je reviendrai

les pommes grisent la tête haute

resserreront l'avenu

souvenir de mes impardonnables fautes

de mes cendres je rèterai

je serai le phénix de ces autres

crois qu'il arrive

je reviendrai

à Marriott

faiblesse ou mon confiance

j'en ai eu usé, abusé

j'ai partousé dans la finance

vos besoins de force de gré

devant les juges incorruptibles

ma vérité éclatera

et si la morale est sordide

dans quelque temps, n'en ira

je navigue bien

encore un peu

de contentsuissant, contentieux

que l'on oublie un peu

pas au milieu dieu

crois qu'il arrive

je reviendrai

les pommes grisent la tête haute

resserreront l'avenu

souvenir de mes impardonnables fautes

de mes cendres je rèterai

je serai le phénix de ces autres

crois qu'il arrive

je reviendrai

à Marriott

comme c'est la fréquentable

me revoici dans la reine

à tapiner le table en table

au grand balle des messaines

je n'ai personne à donner un tas

et voici tout dans le gratin

ma cueille à nouveau dans ses bras

la république que les copains

je reviens resté

encore un peu

mais il semble que c'est messieux

ma corde le mieux

à l'avenir de radieux

crois qu'il arrive

je reviendrai

les pommes grisent la tête haute

resserreront l'avenu

souvenir de mes impardonnables fautes

de mes cendres je rèterai

je serai le phénix de ces autres

crois qu'il arrive

je reviendrai

à Marriott

crois qu'il arrive

je reviendrai

à Marriott

à faire sensible

sur France Inter aujourd'hui

l'affaire Aranda

notre évité Erwansesnek

bonjour

journalistes auteurs

d'un chapitre consacré

à cette affaire Aranda

dans l'ouvrage histoire secrète

du patronat réédité aux éditions

la découverte en 2014

alors la question qui brûle le lèvre

est que je vous pose d'emblée

et la suivante mais quelle mouche

était ces motivations

réelles

ah bah sainte mystère, j'aurais bien aimé lui demander

mais j'ai pas réussi à le retrouver

il était un peu assouafé de gloire

son livre donne l'impression

d'un homme

éperdument à la recherche de reconnaissance

il était peut-être un petit peu aussi complotiste

il avait publié avant

cette affaire là en 62 un livre

chez Fayard

comme quoi il avait percé à jour

les mystères de l'Union soviétique

et après tout simplement

je pense qu'il était sincèrement épris de justice

et qu'il avait été écuré parce qu'il avait vu

mais c'était d'ailleurs écurant, il n'y avait pas de mystère

à tout penser un moment

qu'il aurait pu travailler pour la gauche

une sorte d'agent double

non, écoutez, pas à un seul moment

l'hypothèse qu'il était un agent israélien

a été souvent évoqué, il en parlait dans son témoignage

puisqu'il a vu cette prise de position bizarre

de denoncer la vente

de mirage à la Zibi

mirage qui vole toujours d'ailleurs aujourd'hui

mais non, ils n'étaient pas juifs

il l'a précisé également

donc non, il n'est pas non plus un agent de la gauche

ça manifestement

c'était le cas d'ailleurs, la gauche aurait été bien inspirée

de réfléchir un peu plus, c'est parce qu'elle a

finalement connu les mêmes aventures

qu'à droite, mais ils ont plus tard

oui, effectivement, quand elle s'est frottée au pouvoir

elle a montré que

le pouvoir pouvait générer tout ça

alors vous dites concernant

à Randa un peu

en recherche de reconnaissance

comme ça, pour ne pas dire négalo

recherche de reconnaissance

et vraiment

choquée par ce qu'il a vu

qui est effectivement choquant

les affaires dont on parle sont des vraies affaires

on est bien d'accord

je trouve de formidable

avec l'affaire à Randa, c'est que c'est de la corruption

qui se voit, c'est pas un truc gris

des lignes cachées dans un livre de compte

c'est des constructions qui n'ont pas dû être là

des chaleines dans la couleur de la valange

ils sont dit morts en annivers

d'hiver de 70 qui n'ont pas le nommé

pareil à Jean-Claude Lévin

des bards d'immeuble qui existent toujours

construite avec des passes droits

pareil sur la Côte d'Azur

les grandes marinas que tout le monde connaît

construite avec des pots de vin

qui défigurent le paysage

et à cet égard sa réaction était

sans doute d'un homme aussi

peut-être assez candide

il était choquée par des choses qui se voyaient

parce qu'elle était très moyenne

Alba Charlandon est

présenté dans cette histoire

comme un homme intègre

apparemment il n'y a pas du dans le douté

quel était son attitude lui

par rapport à tout cela

je

j'avais enquêté par périphérie

sur Alba Charlandon

à tout égard c'était un homme d'une autre époque

on peut dire par exemple qu'il a été

inspecteur des finances sur pistoles

qui sortait de la résistance sur la baubarde

inspecteur des finances

c'est de figure comme ça pour laquelle

il n'y a pas une réaction

ce que Randal n'était pas un homme d'action

contrairement à un chavon

qui a vraiment fait le maquis

et qui a vraiment fait la guerre contre l'ASS

et Alba Charlandon en avait

un côté grand bourgeois

qui n'était pas plus choqué que ça

par les enveloppes ou les demandes

des moteurs

qui malgré tout gardait une espèce d'éthique

mais une éthique compatible jusqu'à un certain point

avec

qu'on va débrouiller

et c'est ça, vous avez raison

de le dire parce que

l'affaérisme néo-goliste

ou les mal façons

pas forcément pour des histoires d'argent

on dit qu'effectivement ça puise

dans ce qui se passait pendant la résistance

pour la bonne cause mais comme

malheureusement certains ont gardé

cette façon d'être

peut-être complotiste

une fois une entendre paix et évidemment

c'est plus du tout par la bonne cause ça

ça transparaît dans tout ce qu'on entend

des hommes politiques de l'époque pouvaient pas

saquer les grades papier, pour où les fonctionnaires

c'était des grades papier, des gars avec qui

il fallait discuter mais on parlait un temps fou alors qu'on aurait pu aller plus vite

quoi

donc s'il y a un moment il faut leur passer par-dessus

pour s'entendre et être un promoteur parce que ça va bien

toute leur formalité, on va en y jouer

quoi

mais d'un autre côté c'était peut-être aussi

on peut pas parler d'âge d'or de la corruption

mais c'était centralisé, c'est à dire

ce qu'il faut aussi voir dans la serra renda

c'est que tout remontait jusqu'au moment

en fait, à l'époque de Patrick Balcani

demandait pour le ministre

pour encaisser les peaux de vin

de quelqu'un qui allait construire un supermarché

dans sa commune pour parler d'un témoignage

que j'ai recueillé en direct

c'était décentralisé, c'était une période

qui devenait beaucoup plus compliquée

avec une corruption plus diffuse

Est-ce qu'elle sait arrêter finalement

ou est-ce qu'il y a eu moins de corruption

ou ça des troupes néogolistes maintenant

au fil des années

alors y'en a eu

beaucoup d'ailleurs

beaucoup mais est-ce que ce qu'on a connu

récemment chez les néogolistes

montre quand même un progrès

par rapport aux années 60

ou pas, ou ça continue

je dirais que c'est feu francis Bouyghe

qui en parle le mieux

il est cité dans le livre d'Aranda

il n'est pas nommé mais c'est transparent

et ensuite il a dit

il a dit à des témoins qu'il avait acheté

de pléphins écrits et LCI

pour avoir un outil d'influence

qu'il n'en pouvait plus

les demandes vis-à-vis de tout bord

suite à la décentralisation

qui voulait tout savoir un enjeu up

c'est contre corruption et privarécation

donc on peut dire que

le goblisme immobilier

est mort et entieré

avec la fin des grands chantiers

d'une certaine manière

et que ce soit plus compliqué aujourd'hui

de réclamer des enjeux up

quand on est plein de milieu

mais ça continue

2 minutes

après avoir écouté Taimim

pas là, c'est vrai

c'est vrai

c'est vrai

c'est vrai

c'est vrai

c'est vrai

c'est vrai

etrewan sazenek vous avez employé un mot tout à l'heure

qui me fait réagir

qui est intéressant la décentralisation

est-ce que cette décentralisation

a renforcé la corruption

je précise quand même que

cette décentralisation est

une

ultérieure

pardon, au fait que racontons

puisque cette loi

elle a été réconnue

et elle a été réconnue

et elle a été réconnue

et racontons puisque

c'est la loi de fer de 1982

est-ce qu'elle est un terreau

pour ce genre

de choses qui peuvent se pratiquer

et notamment dans l'immobilier

oui, ça l'a été

bon, bon breton, je suis favorable à la décentralisation

mais il n'y a pas l'ombre d'un dit

que la première loi

de décentralisation

qui n'intervienne pas si longtemps que ça

après l'affaire Aranda, il y a 10 ans plus tard

ça a provoqué une explosion

mais il n'y a pas encore aujourd'hui les conséquences

je pense à Angoulême

avec Michel Boucheron

il faut pas confondre avec un autre Boucheron

mais qu'elle finit en prison

Jean-François Amis, Sarah Carignon à Grenoble

Maurice Arex à Toulon

Michel Bouillon à Cannes

l'inénérable Patrick Balcani à Le Valois-Pérez

c'est des gens qui se sont retrouvés du jour au lendemain

libérés de la tuitale au précent du préfet

et qui ont pu passer des villes

en direct avec les promoteurs

et il y a même

le patron de supermarchés mondies

je parlais de la loi Pérez tout à l'heure

pareil au Cap d'Ague

d'une époque, ils ont dû

passer à la caisse pour pouvoir

construire leur

hypermarché, là-dessus

il y a eu une décennie terrible

on va dire, 82-92

pas tous les élus légitadement

il y a beaucoup d'entre eux et en fait

ça s'est su très très vite

tout le monde savait que tel et tel est en train de déconner

complètement et aller mettre sa ville en surendettement

pour des années et des années

et c'est ce qui s'est passé

si je vous ai bien lu

j'ai compris que vous disiez qu'il n'était pas tout à fait interdit

qu'il existait dans les années 70

une forme, disons paradoxale

de déontologie de la corruption

c'est-à-dire

c'est Henri Emmanuelie

feu Henri Emmanuelie qui m'en a parlé

lui-même a été inquiété pour

les affaires de financement du PS

donc il était trésorier

mais comme il me le disait lui-même

quand les enquêteurs sont arrivés

il est tombé l'une

tout le monde savait qu'il y avait des envoques

mais je vous assure j'ai jamais pris un centime pour moi

quand il a commencé

son compte personnel était le compte du PS

celui qui avait décidé

qu'il allait avoir un compte pour le parti

il y avait un compte pour le trésorier

qu'on pouvait pas mélanger les deux

mais en fait on avait à l'époque

des corrupteurs

ou des collecteurs de fonds

qui étaient des gens intègres

à la marge ça se faisait certainement

mais il faisait

il était évident pour tout le monde

que le collecteur du PCF allait rendre l'argent

parti et pas partir en vacances

ou s'échelle avec

même chose pour ces affaires

dont nous parlons dans les années 70

c'est vraiment pour remplir

essentiellement pour remplir les caisses de l'UDR

on a tout lieu de me penser

il y avait sûrement des gens qui se tinguaient au passage

mais on n'était pas dans l'infirisme individuel

où les tournements de fonds

ont été personnels

ils ont travaillé également

sur les syndicats

je pense qu'on peut dire la même chose des syndicats

dans les années 80

ou jusqu'aux années 90

les manifestations des syndicats étaient commises

ou prochis des syndicats

l'argent allait dans la caisse de la CGT

pas dans la poche de CGT

je ne dirais pas la même chose aujourd'hui

malheureusement

on dit l'affaire à Randa

on devrait dire l'affaire des garanties financières

chante tous les vignes

on devrait pas dire affaire à Randa

il a tout raté quand même dans cette affaire

c'est un échec total

oui c'est un échec total

il n'y a pas eu de suite

c'est un grand coup d'épée dans l'eau

tout s'est renversé

et tout a continué comme après

le paradoxe est que parait-il à Randa

ensuite travaillait pour un promoteur en Suisse

j'ai pas pu les vérifier la formation

est-ce que vous vous parlez de lanceurs d'alerte

concernant Randa

oui sûrement

c'est ainsi qu'ils se voyaient très clairement

ils n'ont pas l'expression parce que

elle existait pas à son époque

mais oui ça fait pas l'ombre aux nadoutes

c'est ainsi qu'ils étaient persuadés

les lanceurs d'alerte ça va quel point

parfois leurs initiatives courageuses

peuvent être pour eux-mêmes

dangereuses

les lanceurs d'alerte qu'on connaît

sont dans des positions très compliquées aujourd'hui

oui c'est un étien à l'inquiétive

bien merci infiniment

mais c'est moi qui vous éclairage

au revoir merci

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durée :00:54:07 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Automne 1972, le Canard Enchaîné révèle des scandales politico-financiers impliquant des élus du parti au pouvoir, l'UDR. Des trafics d’influence, de la corruption qui salissent la scène politique française. La source ? Gabriel Aranda, conseiller technique discret et sans histoire de l'ancien ministre Albin Chalandon.