Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: L’affaire Edgar Boulai - L'intégrale

Europe 1 Europe 1 8/19/23 - 40m - PDF Transcript

Une affaire criminelle de 1995 aujourd'hui qui se déroule à Volpénie en Sainte-Émarne.

L'assassinat de toute une famille.

Le père, Donald Davila, la mère Stéphanie Sané et leurs deux enfants en bas âge,

que l'on retrouve six pieds sous terre enterrés devant le cabanon où ils vivaient.

Je ne vous en dis pas plus.

Sachez simplement que dans cette affaire, il y a de la magie vaudou,

il y a aussi un voyant, ma foi, assez clair voyant.

Et pour le débrif, je serais tout à l'heure avec un journaliste qui a suivi toute l'affaire à l'époque.

Jean-François Caltault travaillait à l'époque pour la République de Sainte-Émarne.

Et pour le journal Le Monde, il est là. Bonjour à vous Jean-François.

Bonjour.

Et voici donc cet étrange histoire que j'ai écrite avec Thomas Houdoir.

Réalisation Céline Le Bras.

Européen, Christophe Fondelat.

Au début des années 90, en Sainte-Émarne, un jeune couple, Stéphanie Sané et Donald Davila,

pensent avoir trouvé un petit nid d'amour, pour pas cher.

Ils n'ont pas trop de sous, Donald est musicien, guitariste,

et de temps en temps, il joue dans un bar à Volpéni,

une petite ville de 11 000 habitants, pas très loin de Meul.

Et derrière le bar, il a repéré un terrain,

un grand terrain avec une petite maison en pierre et un cabanon.

L'endroit est inoccupé.

Alors en 1991, Donald et Stéphanie décident de s'y installer,

de squatter le cabanon.

On sait pas le Pérou, mais c'est déjà un toit.

Et de temps en temps, ils invitent des copains,

ils font des soirées, ça danse le zoo,

ça fume le pétard, ça boit du rhum,

la belle vie, pour pas cher.

Un jour, bien sûr, ils reçoivent la visite de la mairie.

Le terrain vient d'être vendu,

et donc, on leur conseille de ne pas se faire d'illusion,

de ne pas trop s'installer.

Ça ne durera pas.

Ok, mais ce qui est pris est pris.

Et en vérité, ça dure.

En 1991, c'est là que naît leur première enfant,

Donald Jr.

Et un an plus tard, leur deuxième enfant,

une petite fille Donatelle.

Et à chaque fois, ils les baptisent,

et ça donne lieu à de grandes fêtes.

Et les années passent,

1991,

1992,

1993,

1994,

et 1995.

Et puis, un jour de septembre 1995,

la mère de Stéphanie

reçoit un coup de fil de la mère de Donald.

Allô ?

Oui, bonjour.

Dis-moi, est-ce que les enfants sont chez toi ?

Ah non, pourquoi ?

Écoute, Donald aurait dû passer mercredi à la maison.

Il n'est pas venu.

Et depuis, j'essaye de le joindre.

Aucune nouvelle.

Je suis inquiète.

Donald, Stéphanie et leurs deux enfants

ont disparu.

Et quand la mère de Stéphanie s'en aperçoit,

ça fait au moins dix jours que personne n'a de nouvelles.

Stéphanie est agent de service dans un lycée de melins.

Elle n'est pas allée travailler depuis une semaine.

Qu'est-ce qui se passe ?

Les deux grands-mères sont très inquiètes.

Est-ce qu'ils se sont disputés ?

Mais enfin, ça n'est pas une raison pour se cacher.

Et donc, la mère de Stéphanie se met à passer des coups de fil

aux copines de sa fille.

Et elle en apprend de belle.

Oh ben vous avez bien raison de vous inquiéter.

Elle m'a raconté que Donald, d'une fois,

l'a poursuivi avec un coupe-coupe.

Je ne sais pas si vous avez remarqué

l'union sur le toit de la voiture, là.

L'Alpha Romeo.

Eh ben, c'est un coup de coupe-coupe que Donald a donné.

Pas très rassurant.

La mère commence à se demander

si Donald n'a pas tué sa fille.

Et donc, à un moment, elle se digivait.

Elle habite mon treuil, elle décide d'aller sur place

sur le fameux terrain de Volpénie.

Et comme elle a un peu la trouille,

elle y va avec son fils et sa nièce.

Ils arrivent devant le cabanon

en début d'après-midi.

T'as vu ?

C'est bizarre.

Les voitures sont là.

Le cabanon a l'air vide.

Alors, ils forcent une fenêtre,

ils entrent,

il n'y a personne.

Mais tout a l'air en place.

Leurs cartes orange sont là,

leurs médicaments,

les couches de la petite,

leurs affaires toutes et là.

Il y a même la guitare de Donald au beau milieu du salon.

C'est bizarre quand même, enfin.

Donald serait jamais parti sans sa guitare.

Et donc, il ressorte.

Et ils vont rendre visite

à l'un des meilleurs amis de Donald

qui habite le coin, Roland,

qui semble avoir sa petite idée

sur les raisons de leur départ.

Et d'après ce que j'ai compris,

Donald était soupçonné dans une affaire de drogue.

Il a dû vouloir mettre sa famille à l'abri.

La mère de Stéphanie est un peu surprise.

Elle sait que Donald fume un petit pétard de temps en temps.

C'est un musicien qui plus est guitariste de Zouk.

Ça carbure au bédo tout ça.

Mais un trafic de cam,

ça ne lui ressemble pas.

Et là, elle se dit,

tant pis, j'y retourne.

Je retourne au cabanon.

Et regarde,

il y a de la lumière.

Ils sont peut-être entrés.

Ils vont frapper à la porte.

Un grand noir leur ouvre.

Il se présente.

Il s'appelle Edgar Boulet.

Il est martiniqué.

Il dit qu'il est un ami de Donald

et le parrain de l'un des deux gamins.

Ah d'accord, Monsieur Boulet.

On cherche Donald de Stéphanie.

Vous ne savez pas où ils sont.

Donald et Stéphanie.

Ils sont partis.

Avec les enfants.

Dans un camion blanc qui est venu les chercher.

Et avant de partir,

Donald m'a demandé de garder la maison

et ses instruments de musique.

C'est ce que je fais.

Je n'en sais pas plus.

Le gars prétend que mi-septembre,

ils sont rentrés de la fête de l'humanité.

Qu'ils se sont disputés.

Et que, précipitamment,

ils sont partis dans une camionnette blanche.

Et qu'ils ont emporté d'ailleurs un matelas avec eux.

La mère remarque la présence

dans le cabanon d'une jeune femme,

blonde, la quarantaine,

qui ne se présente pas,

mais qui a l'air d'acquiesser

à tout ce qu'ils racontent.

Et puis, à un moment,

la discussion tourne court.

Le Edgar s'énerve.

Bon, maintenant, faut nous laisser.

Vous n'avez rien à faire là.

Je suis chez moi, maintenant.

Et ne repassez pas comme ça sans prévenir.

En quittant le cabanon,

la mère, son fils et sa nièce

ont comme un mauvais pressentiment.

Ils ne croient pas un mot

de ce que cet Edgar vient de leur raconter.

Enfin,

Stéphanie venait tout juste de trouver du travail.

Elle ne serait pas partie comme ça.

Et puis, elle a vu les médicaments

contre l'exhéma de la petite Donatella

dans le cabanon.

Ils ne seraient pas partis sans.

Et donc, tracassé par tout ça,

la mère file tout droit au commissariat de Melin.

Où on l'accueille par le traditionnel.

Ah, mais madame,

vos enfants sont majeurs.

Ils ont le droit de circuler librement,

de partir où ils veulent.

On ne peut rien faire pour vous.

La mère ne baisse pas les bras.

Elle écrite au procureur de la République.

Je viens solliciter votre hôte

bienveillance au sujet de ma fille.

Si je n'ai pas de nouvelles,

c'est qu'elle est en danger.

Y a-t-il pas un autre moyen

pour que des recherches sérieuses soient faites

avant qu'il ne soit trop tard,

mais ça va être

classé par le parquet de Melin.

La mère n'aura

jamais de réponse.

Et donc, la mère

retourne régulièrement sur le terrain.

Vous avez des nouvelles

de Donald et Stéphanie ?

Ah non, aucune.

Et ce qui choque la mère,

c'est que c'est

de garbouler.

Il se comporte comme s'il était chez lui.

Il s'est permis de faire installer

une arrivée d'eau sur le terrain.

Il nourrit les poules

et surtout, il a mis son nom

sur la boîte aux lettres.

La mère se rend garde.

Elle va voir les amis de sa fille

et de son gendre.

Vous le connaissez, c'est de garbouler.

Il était vraiment intime

avec Donald et Stéphanie ?

Ah non,

non intime, je dirais pas.

D'ailleurs, Stéphanie ne l'aimait pas beaucoup.

Dans mon souvenir,

elle avait même un peu peur de lui.

Les copains racontent que

cette aide garbouler est alcoholique,

qu'il est bagarreur,

qu'il a mauvaise réputation.

Et la mère commence à trouver

de plus en plus étrange que sa fille et son gendre

lui aient donné leur cabanon.

Mais la police de Mellin

refuse toujours de bouger.

Les adultes ont le droit de disparaître.

Les adultes ouaient.

Mais les enfants.

La mère qui habite Montreuil,

en banlieue nord de Paris,

décide d'aller à la brigade des mineurs de Montreuil

pour signaler la disparition de ces petits enfants.

Et là encore,

elle est reçue comme un chien dans un jetki.

Écoutez, madame, cessez de revenir.

Enfin, vous êtes une emmerdeuse.

Enfin, j'ai le droit de voir mes petits-enfants.

Je sais que c'est mon droit.

C'est la loi.

J'ai le droit de les voir.

Je veux savoir où ils sont.

Mais votre loi, madame.

Elle existe qu'au cinéma.

Bon.

Ok, la mère se dit.

Je réalertais la presse.

Alors elle prend rendez-vous avec un journaliste

de la République de Sainte-Émarne.

Bonjour, monsieur.

Merci de me recevoir.

Voilà.

Ma fille me donne plus de nouvelles depuis des semaines.

Elle a disparu.

Et surtout, il y a un homme qui occupe son logement.

Il se passe quelque chose de grave.

Vous pouvez m'aider.

Mais le journaliste s'aligne sur la police.

Il n'y a pas d'enquête.

Donc il n'y a pas d'affaires.

Et donc ça ne le concerne pas.

Avec le sentiment d'être abandonné de tous,

la mère se met alors à coller des affichettes

partout dans Melun.

Et les amis de Donald et Stéphanie

commencent à se remuer eux aussi.

Sylvie, par exemple,

va voir un voyant.

Alors vous connaissez ma position sur les voyants.

Je n'y crois pas.

N'empêche que la copine pose une photo

du couple sur la table.

Je vois...

Je vois un terrain.

Un terrain vague.

Je vois une maison.

Comme une cabane.

Oh là !

Je vois un grand homme noir.

Oh bah celui-là, sa mère aurait mieux fait pas le mettre au monde.

Attendez.

Oh quelque chose de terrible s'est passé.

Je vois du sang sur les murs.

Je vous l'ai dit.

Je ne crois pas du tout à tout ça.

Mais c'est troublant.

La copine, en tout cas, a l'air d'y croire.

Elle emmène le voyant sur place,

sur le terrain de Volpénie.

Et là, il tombe nez à nez avec Edgar.

Bonjour.

Des nouvelles de Stéphanie, monsieur Boulet ?

Ah non.

Pas de nouvelles.

De toute façon, je ne crois pas qu'ils reviendront.

Et là, le voyant fait de grands signes à la copine.

Venez. Venez, partons vite.

Cette personne-là,

elle a déjà tué.

Et nous voilà fin juin 1996.

9 mois que la petite famille a disparu.

Et une fois de plus, la mère de Stéphanie va sur place.

Et là, grosse surprise.

La voiture de Donald et celle de Stéphanie ne sont plus là.

La mère demande des explications à Edgar Boulet.

Les voitures ?

Bah, elles pourrissaient.

Donc je les ai vendues à la casse.

Vous les avez vendues ?

Mais on rêve, enfin.

Vous n'avez pas le droit.

Mais moi, la mère, je n'ai pas le droit de vendre les voitures.

Enfin, ça peut pas se passer comme ça.

Et elle remarque au passage

qu'Edgar Boulet est ivre.

Qu'il a les yeux rouges.

Qu'il est défoncé.

Alors elle retourne à sa voiture.

Elle s'effondre.

Et en rentrant chez elle, elle dit à son compagnon.

Stéphanie est morte.

J'en suis sûr.

Je suis sûr qu'elle est enterrée sur le terrain.

Et elle file au tribunal

de grande instance de Bobigny.

On ne veut pas s'occuper de la disparition de sa fille.

Ok.

Elle porte plainte pour le vol des voitures

et pour la disparition des petits enfants

directement auprès du procureur.

Et c'est grâce au vol des voitures, figurez-vous,

qu'une enquête est enfin ouverte.

Neuf mois après la disparition

du couple et de leurs deux enfants.

Que de temps perdu ?

Et les policiers se mettent à interroger

tous ceux qui sont passés sur le terrain

depuis 9 mois.

Et là ils s'aperçoivent que le fameux Edgar

a donné à chacun une version

différente à chaque fois.

Un coup il a parlé d'une camionnette blanche

et puis une autre fois d'une voiture blanche.

A certains il a parlé d'une dispute

juste avant et à d'autres non.

Alors discrétose,

il commence à se rencarder

sur cette tête garboulée.

C'est un martiniqué, il a 40 ans.

Après une scolarité chaotique,

il a vécu de petits boulots,

maçon, plombier, ouvrier, agricole.

Il est arrivé en métropole à 19 ans,

il y est resté.

Il s'est marié deux fois

et il a eu deux enfants.

Et alors, il a un casier judiciaire,

épais comme un bottin.

Violence conjugale,

une de ses femmes est passée par la fenêtre,

bagarre à coups de tesson de bouteilles,

vol, recel,

accident avec délu de fuite,

outrage, rébellion, violence,

insulte et même attentat

à la pudeur avec violence.

Et d'ailleurs, il vient d'être condamné

pour conduite en état d'ivresse

et fin juin 1996,

il file en prison.

Mais un jour, les policiers

qui veulent perquisitionner sur le terrain

vont l'extraire de sa cellule

et la mènent sur place.

Et il remarque tout de suite,

sur le bord de la fenêtre du cabanon,

des petits pots pour bébés,

moisis.

Edgar n'a pas d'enfant en basse.

Que font ces petits pots de bébés

là ?

Ensuite, ils font le tour du cabanon avec lui.

Oula !

À un moment, il a l'air très stressé.

Ensuite, ils examinent le plancher.

Et dis-donc,

t'as vu la tâche, là ?

On dirait du sang, non ?

C'est quoi cette tâche, monsieur Boulet ?

Bah oui, c'est du sang.

C'est moi. Je me suis coupé.

Les policiers remarquent aussi

qu'il manque un morceau de la moquette

et qu'une partie du mur a été repeinte

et tapissée.

Ça sent le camouflage.

Et puis, les policiers font le tour du voisinage

et ils en apprennent une bien bonne.

Edgar Boulet est à la colle.

Il a une maîtresse.

Et savez-vous quel est le métier

de sa maîtresse ?

Lui, vous avez compris que c'est un bonarien,

que c'est un bras cassé, qu'il n'y a rien à en tirer.

Eh bien sa maîtresse

est médecin.

Figurez-vous.

Quel couple bizarre.

Et donc, les policiers la convoquent.

Mesdames, étiez-vous avec Monsieur Boulet

les 16 et 17 septembre

1995.

C'est-à-dire le jour où disparaît la famille

d'Avila.

Bah oui, j'étais là.

Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé ?

Mais oui.

Ils sont rentrés de la fête de l'humanité.

Puis là, ils sont partis

dans son camion blanc.

Ils ont laissé les clés de la maison à Edgar.

Incroyable.

Elles racontent les mêmes

sortnettes que lui.

Alors les policiers la poussent gentiment

dans ses retranchements et assez vite

elles craquent.

Ce matin, j'ai reçu une lettre

d'être gar.

Depuis sa prison,

il m'a demandé de vous dire

la même version que lui.

Et qu'avez-vous fait de cette lettre, madame ?

Je l'ai déchiré.

Où ?

Je l'ai jeté dans une poubelle

devant une boulangerie.

Il trouve la poubelle.

Et dedans, la lettre déchirée.

Il refond le puzzle.

La lettre fait trois pages.

Je vous épargne les petits mots d'amour au début.

La suite est très intéressante.

Les policiers pensent que je sais quelque chose

et je ne veux rien dire.

Ils cherchent des cadavres.

Ils m'ont posé plein de questions auquel j'ai répondu.

Mais il y en a une qui me chagrine.

Celle du matelas.

Tu vas leur dire que j'ai passé le week-end

avec toi dans la maison de Donald.

Il n'y avait pas de matelas, évidemment,

puisque Donald était parti avec le dimanche.

On a donc dormi sur le sommier.

Et tu vas dire aux policiers que c'est après seulement

que j'ai pris mon matelas

et que je l'ai mis sur le sommier.

À juste titre, Edgar Boulet conclut

sa lettre par ses mots.

Cette histoire me fait peur.

Peur.

Ah bon.

Et pourquoi donc, monsieur Boulet ?

Auriez-vous quelque chose

sur la conscience ?

Et après l'épisode de la lettre,

les policiers la placent

en garde à vue.

Alors madame,

reprenons.

Où étiez-vous

dans la nuit du 16

au 17 septembre 1995 ?

Elle était là.

Et elle dit qu'il l'a

séquestrée dans le cabanon.

Qu'elle s'est assoupie.

Mais c'est la suite qui est bien intéressante.

Je me suis réveillé.

En sursaut.

J'ai entendu

comme des hurlements de bête.

Des bêtes qu'on égorgeait.

C'était décrit.

Oh oui.

Oh oui.

Elle dit les choses sans le dire.

Elle laisse entendre qu'Edgar cette nuit-là

a tué Donal,

Stéphanie et les deux enfants.

Et au dernier moment, elle rajoute

je pense qu'ils les ont enterrés

sur le terrain.

Sur le terrain.

Les policiers réquisitionnent

une pelteuse.

Et il lui donne l'ordre de creuser

derrière le cabanon.

Puis, il a l'endroit où Edgar Boulez

avait blémi lors de la perquisition.

La pelteuse

dégage d'abord un matelas.

Et puis, des eaux

et des pattes de poulet.

Et soudain.

Stop !

Un petit bijou doré

vient d'apparaître.

C'est une chaîne.

C'est une chaîne d'enfants.

Et dans le gaudé de la pelteuse,

les policiers découvrent

ce qui semble bien être les restes d'un bébé.

Sans doute,

alors on creuse encore

délicatement.

Et apparaît le corps d'un petit garçon.

Le petit Donald Jr.

Et puis deux corps d'adultes.

Donald et Stéphanie.

Les quatre corps étaient enterrés

derrière le cabanon.

Depuis le premier jour.

Depuis un an.

La mère de Stéphanie avait raison.

Pendant des mois, personne ne l'a écoutée.

Mais elle avait raison.

Les corps un an plus tard sont méconnésables.

Mais on lui montre le bijou.

Oui.

C'est la médaille de Donald et là.

On lui montre aussi un bracelet

de tissu avec des pernes.

C'est celui que Stéphanie

avait aux pieds droits.

Et puis on le présente des bagues.

Je les reconnais.

Ce sont les bagues de Donald.

Édgar Boulet est mis en examen

pour l'assassinat de Donald David.

De Stéphanie Sané.

Et de leurs deux enfants.

Mais quand on lui demande de s'expliquer.

Il n'est.

Il n'y a rien à en tirer.

Ce n'est pas lui qui les a tués.

Les médecins légistes réalisent

l'autopsie des quatre corps.

Ils trouvent du sang dans les poumons

de Donald David.

C'est le signe qu'il est mort en position couchée.

Sans doute dans son lit.

Dans la chambre.

Ce qui expliquerait que Boulet

est découpé la moquette de la chambre.

Alors que ça compagne Stéphanie.

Ce serait mortel en position verticale.

Elle présente des plaies au cou et au flanc.

Le légiste pense qu'elle a tenté de se défendre.

Et l'arme alors.

Et bien d'après le légiste,

ça serait une arme tranchante

et massive.

On pense tout de suite à un coupe-coupe.

L'emblématique désentit.

Et la maîtresse d'ailleurs confirme

Edgar Boulet possédait bien un coupe-coupe

dont la lame faisait au moins 30 cm.

On le cherche partout.

On ne le trouve pas.

Et je vous le dis tout de suite.

On ne le retrouvera jamais.

En l'absence d'aveux,

l'instruction cherche donc

à reconstituer le meurtre

en recoupant des témoignages.

Vous allez voir,

des tas de gens ont vu des choses.

Le samedi 16 septembre, en fin de journée,

des voisins entendent Edgar et Donald

se disputer.

Le lendemain,

l'un de leurs amis communs, un certain Roland,

passe sur le terrain vers 14 heures.

Il tombe sur Edgar Boulet qui lui aurait dit

j'ai fait une grosse connerie.

Et qui lui aurait formulé une drôle de demande.

Il m'a dit, est-ce que tu connais quelqu'un

qui sait faire du vaudou ?

Le vaudou.

Le vaudou est un culte pratiqué

entre autres aux Antilles.

Et ça pourrait expliquer

la présence des pattes de poulet au-dessus

des cadavres. Vous vous souvenez ?

Quand on a creusé, on est tombé d'abord

sur des autres poulets et sur des pattes.

Le sacrifice de volailles

est un classique des pratiques vaudou.

Et le vaudou d'ailleurs pourrait aussi expliquer

la présence de petits pots de bébé

sur le bord de la fenêtre du cabanon

juste au-dessus des cadavres.

Dans le vaudou, il faut nourrir

l'âme des défins, histoire que leurs esprits

ne viennent pas vous importer, vous persécuter.

Et Edgar Boulet

est un adepte de la magie noire.

Et on va s'en apercevoir, il a fini

par entrer en contact avec un prêtre vaudou

qu'il avait rencontré en prison.

On aimerait bien qu'il s'explique

là-dessus et sur le reste.

Mais à chaque interrogatoire

il se tait.

Reste à lever

un mystère.

Et la maîtresse.

Le docteur.

Quel est son rôle ?

Elle dit qu'elle a entendu des cris,

qu'elle était séquestrée dans le cabanon.

Mais est-ce qu'elle n'aurait pas un rôle plus actif ?

Est-ce qu'elle n'était pas présente

au moment des meurtres ?

Le juge d'instruction en tout cas

n'a pas l'intention de lui donner un rôle secondaire.

Il l'aimait en examen pour non dénonciation

de crimes et destruction de preuves.

Ça c'est la lettre.

Mais je vous le dis tout de suite.

Le juge est convaincu que la maîtresse

a joué un rôle plus important

qu'elle ne le dit.

Mais il ne pourra jamais le prouver.

A présent mois et demi passé en prison,

il est obligé de la remettre en liberté.

Et à la fin de l'instruction,

elle bénéficie d'un non lieu.

La mère de Stéphanie est furieuse.

Mais c'est comme ça.

Edgar Boulet est donc seul

le 6 juin 2000

dans le box de la cour d'assises de Mologne.

Un colosse,

avec quelque chose d'assez fort,

d'assez magnétique dans le regard.

Mais la maîtresse médecin

est évidemment appelée à témoigner.

Quand elle entre dans la salle d'assises,

elle ne le regarde pas.

Et trop content de ne pas se retrouver

sur le banc désaccusé, elle n'assume

rien.

Je sais rien moi.

Je me souviens. Je me souviens plus,

je suppose, enfin.

Mais enfin, madame,

vous avez quand même dit que vous aviez été

réveillé par des cris horribles.

Je le lis sur votre procès verbal.

J'ai prononcé cette phrase, moi.

Ce ne sera pas plutôt les policiers

qui me l'auraient suggéré.

Amnesique.

Comme c'est commode.

Au procès d'Edgar Boulet,

il faut comprendre le mobile

sans pouvoir compter sur lui, puisqu'il nit.

Pourquoi a-t-il tué

une famille entière ?

Pour récupérer ce bout de terrain et ce cabanon

qui n'appartenait même pas

à Donald David.

C'est probable.

On apprend que juste avant le meurtre,

en juin 1995,

Edgar Boulet, qui habitait en HLM,

à Damarine-Hélice, a été expulsé.

Il ne payait plus son loyer.

Il s'est retrouvé sans logement.

La maîtresse aurait alors menacé de le quitter

s'il ne trouvait pas un appartement.

Et vite. Alors il aurait cherché.

Il n'aurait finalement trouvé que cette solution.

Tuer Donald, sa femme et ses gosses

pour récupérer leur squat

et garder sa maîtresse.

À part ça dans le dossier,

en l'absence d'aveux.

Il n'y a pas de preuves.

Il n'y a pas d'ADN.

Il n'y a pas d'armes du crime.

Il est moins direct.

Et Boulet le sait.

Et il en joue.

À un moment, le père de Donald,

qui est aveugle, se tourne vers Boulet.

Boulet !

Libère-toi !

Ton péché n'est pas couvert.

Boulet !

N'oublie pas le sixième commandement.

Tu ne tures à poing.

Mais quant à la fin du procès,

on demande à Edgar Boulet

s'il a quelque chose à ajouter.

Il dit

J'affirme que je n'ai pas tué Donald et sa famille.

Et donc, au moment du verdict,

les jurés ne peuvent compter

que sur leur intime conviction.

Au terme de huit jours d'audience,

l'avocat général requiert

la perpétuité pour Edgar Boulet.

Et il obtient gain de cause.

Boulet est condamné à perpète.

Sans peine de sûreté.

Le bout de terrain de Volpénie

a fini par être vendu

1,50€ du mètre carré.

Aujourd'hui, c'est un lotissement.

Et je vous propose de retrouver

en direct Jean-François Calteau,

journaliste à l'époque à la République de Sénémarne

et au journal Le Monde,

où il était chroniqueur judiciaire.

Vous avez suivi, Jean-François,

cette affaire du début à la fin,

puisqu'on vient de terminer par le procès

et restons là-dessus, si vous voulez bien.

Il ne dit rien.

Pendant les huit jours, il reste muet.

Oui, Edgar Boulet

effectivement est resté

toute dans les huit jours d'audience

comme un grand mutique.

Le grand mutique qu'il était

d'ailleurs souvent, selon les

portraits que l'on fait de lui,

parce qu'à aucun moment,

on l'a entendu,

on a entendu le sens de savoir.

On entendait des borborigmes

à certains moments,

mais jamais une expression

franche et

jamais de précision, en tout cas,

puisqu'une de toutes façons, il n'y élevé

jamais aucune précision sur ce qu'il avait commis.

Quel genre d'homme est-il ?

Est-ce qu'il vous apparaît

comme un homme équilibré

ou au fond comme un déséquilibre ?

L'impression qui en ressort,

il apparaît comme un grand monstre froid.

Donc, pas d'émotion.

Alors, est-ce que c'est

un critère qui permet de définir

son équilibre, j'en sais rien,

mais il apparaît vraiment comme

un type glacial, avec un...

Moi, je me souviens particulièrement de son regard

qui plane sur l'auditoire

et qui clonz en temps aussi

sur le regard des fixes, les jurés.

Moi, je dirais que c'est quelqu'un qui

en pleine position de ses moyens, équilibré,

ça ne fait pas de doute, mais en tout cas,

qui respire, on fait

une sorte de crainte,

quoi, il est... En plus,

c'est un colosse, je crois que vous l'avez dit,

c'est un type très baraqué.

Il est physiquement impressionnant.

Il apparaît en survêtement, d'ailleurs,

il quittera pas son survêtement de toutes les 8 jours

d'audience et on sent un type

musculeux.

On imagine que les 4 pauvres

membres de la famille n'ont pas dû faire

l'enfeu entre ses mains.

Enfin, s'il y a les parents de

Donald et Stéphanie,

j'ai raconté...

Il y a la mère de Stéphanie, effectivement,

eux, ils attendent des aveux

et c'est extrêmement frustrant,

rien ne vient.

Ils n'auront pas d'explication.

Exactement, rien ne sort.

Et le seul moment

d'échange

d'une voix qui vient du fond de la salle,

c'est celle comme vous l'avez

évoquée, celle du père de

Donald, lui aussi entier,

regard mort,

parce qu'il est aveugle, donc il a regard

voilé, on va dire,

il a une belle stature lui aussi,

il lui lance, parce que vous avez dit,

il lui parle de Dieu,

il lui parle du commandement, et puis surtout

cette phrase, ton péché

n'est pas couvert, libertois,

presque énigmatique, mais on a l'impression

qu'il y a un langage commun,

et alors là, je peux vous dire que c'est le seul moment

où vous voulez Frémi, il est...

Itang.

Même au prononcé du verdict,

il ne sira pas, il n'aura pas

un mouvement, pas un...

avec la parole de l'ancêtre,

il est complètement...

il est étanisé, alors je sais pas...

je sais pas ce que ça éveille en lui,

je sais pas, je sais pas.

Alors, son avocate a appelé

l'acquitement, au bénéfice du doute,

puisqu'il n'y a pas de preuve matérielle

et qu'il n'y, en vérité, quand on est assis

comme vous, au banc de la presse,

on a zéro doute.

Absolument aucun doute, absolument aucun doute.

Toutes ces dénégations,

sont confuses, on a même l'impression

qu'il n'a pas construit le scénario

pour expliquer son affaire.

Il brudouille toujours, avec le pot

de locacité dont je vous parle,

il brudouille toujours les mêmes arguments,

la camionnette blanche,

la disparition, le réseau de drogues,

mais rien n'est construit,

et puis il y a surtout, bien sûr,

ce dont vous avez parlé, cette lettre.

C'est la seule preuve matérielle, en vérité.

C'est la seule preuve matérielle,

si on met de côté quand même le fait

que la famille

n'a pas fait preuve d'imagination.

Et si on met de côté aussi la vente

des voitures, comme vous l'avez remarqué aussi

la fête

qu'il a fait poser l'eau,

et puis chancé d'un bref, il s'est domicilié

du jour au lendemain.

Telle un coucou quoi ?

Exactement, et un coucou

qui a un patient,

parce qu'il a agi

finalement le 17 septembre, le 18 septembre,

je ne sais plus.

La maîtresse, médecin donc, c'est étonnant,

qui est-elle, comment est-elle ?

Elle est amoureuse,

elle est folle amoureuse

de ce corps musculeux ?

Je pense que c'est exactement ça.

Elle est totalement subjugée

par ce corps musculeux.

Elles sont tempéraments de médecins,

c'est un médecin social,

elle travaille sur la zube de la Marie.

Elle est d'ailleurs très appréciée

comme médecin impliqué

dans le malheur du monde.

Il est possible

qu'elle ait été subjugée par ce pauvre type,

car c'est réellement un pauvre type

qui est dans son errance,

qui est, et puis peut-être aussi

par ce qu'elle prête

à, je ne sais pas,

je ne vais pas parler

de côté chermondiste, mais elle dira

plusieurs fois, il était

ma part de négritude,

ce qui est une formulation assez bizarre,

il était ma part de négritude,

pendant que lui, l'appel s'avâche à l'aide.

Donc il y a un côté,

il y a la réciprocité dans l'amiration.

Alors Jean-François,

quel taux, je voudrais qu'on en revienne

au tout début de l'histoire, parce que

on est toujours un peu surpris

que la police ne veuille pas s'intéresser

à la disparition

d'une famille tout entière.

Et pourtant, c'est une histoire que j'ai 100 fois raconté

et qui revient souvent,

ça s'est arrivé à de nombreuses reprises.

Qu'est-ce qui s'est passé là ? Est-ce que c'est vous,

d'abord, le journaliste qu'elle va voir

et qu'elle veut t'intéresser à cette affaire

et qu'elle ne m'intéresse pas ?

Et oui, c'est effectivement moi, Jean Rougy,

un posteriori Jean Rougy.

Je ne vous jette pas la pierre !

C'est vrai qu'on s'aligne

sur un principe bien connu, c'est qu'en France

et sans doute ma maillère aussi,

les majeurs font ce qu'ils veulent,

même avec leurs enfants en bas âge,

et si ces gens-là avaient eu envie

de déménager,

de partir vers d'autres horizons,

rien ne les en empêchait,

et c'est vrai que c'était quasiment impossible

d'en faire état.

Alors moi, je me souviens quand même

avoir engagé Gilbert Cronvillier

à mener des actions publiques

qu'elle a fait à l'interprime.

Qu'est-ce qui est donc la mer, la mer de Stéphane ?

Voilà, voilà, la mer est la grand-merde.

Vous avez dit « remuez-vous et je suivrai ».

Moi, je lui ai dit « organisez des opérations »,

mais on en rende raconte,

parce que là, vous entrez dans la sphère publique.

Mais sinon,

rien n'est possible,

et c'est d'ailleurs ce que la police et la gendarmerie lui répondront,

ils ouvriront, je crois,

ce qu'on appelle une riche, c'est-à-dire une recherche

dans l'intérêt des familles,

qui est une formule un peu fourre-tout.

Oui, parce que souvent, ça reste dans un fichier informatique.

Voilà, on lance une recherche molle,

mais c'est vrai que c'est...

On peut aussi comprendre

la police et les gendarmes,

ne pas pouvoir courir...

Enfin peut-être que dans le cas

de l'affaire de Volpéni,

il y a peut-être vraiment eu beaucoup de l'étargie.

De l'étargie ?

Oui, c'est de l'étargie,

parce que vous avez eu l'occasion de vous la rencontrer pile

à ce moment-là, au même moment.

Elle était quoi ?

Exaltée,

excitée, on l'a croyé, on l'a croyé pas.

Il y avait quelque chose qui sonnait juste ou qui sonnait faux.

Qu'est-ce qui pourrait expliquer ce désintérêt ?

Moi, je l'ai toujours trouvé

en phase

et une femme extrêmement digne.

Elle a toujours, si vous voulez,

n'était pas dans l'hystérie,

comme ça peut être le cas parfois,

on peut parler d'hystérie légitime

quand on a perdu les proches, c'est évident.

Non, non, elle était...

C'est une femme très pondérée,

elle expliquait l'affaire,

mais que faire ?

Alors moi, je suis un peu troublé par une scène,

on va parler de mots du Vaudoux tout à l'heure,

mais c'est la scène du voyant qui va sur place

avec la copine Sylvie

et qui dit, je vois du sang sur le mur,

cette personne a déjà tué...

Bon, je sais pas quel est votre position,

vous avez des voyants ?

D'accord.

Ça paraît un peu...

Si vous voulez, dans cette affaire,

on côtoie le surnaturel,

mais on le côtoie parfois de façon,

à mon avis peut-être un peu fantasmée,

je ne sais pas ce que vous,

ce témoignage sur le fameux voyant.

Ce qui est clair et évident,

c'est qu'il y a eu des rites de Vaudoux sur le site,

puisque les petits potes,

là, on les a pas inventés, ils étaient bien là.

Le sacrifice de la poule noire

est un grand thème

divinatoire du Vaudoux,

mais il y avait un nombre

de doses de poulet

et de plumes de poulet

qui dépassaient

l'ingestion habituelle

de poulet pour le dimanche midi.

Alors ça a beaucoup contribué

à la médiatisation de cette affaire,

évidemment, ce fond Vaudoux,

mais ce qui a toujours de très frustrant

dans ce dossier, c'est qu'il n'y a pas d'explication

d'être garboulé.

Il n'y a pas d'explication d'être garboulé,

quand vous voyez le terrain,

moi je l'ai vu

quasiment, enfin,

d'ailleurs c'est très étrange, je le connaissais précédemment

puisque c'était l'ancien stand de tir

du club de tir de Volpénil.

Donc vous imaginez, pour tirer la carabine,

il faut de l'espace.

Il y avait donc là, moi je dirais, pas loin

d'un hectare.

Un hectare en surplomb sur la scène,

ça vaut,

même si comme vous l'avez évoqué, ça a été

vendu à ville prix, ça valait

plus grand.

La tentation de la captation

de ce squat, car au début c'est un squat

et sans doute très grande chez Boulé,

car il faut savoir qu'en France

un squat

devient une propriété

lorsqu'il y a la viabilisation du terrain

et l'occupation descende du terrain.

C'est pour ça qu'il m'élo ?

C'est pour ça qu'il m'élo, c'est pour ça qu'il aurait

très probablement payé ses impôts,

c'est pour ça qu'il se serait sans doute

comporté de façon à ce que la désérence

car c'est ça la règle en fait.

Un squat,

lorsqu'il est bien occupé,

peut devenir propriété,

des occupants.

Alors c'est là que la boucle se boucle,

le mobile, ça n'est donc que la

récupération du terrain

et des deux petites cabanes qui

y a dessus et rien d'autre.

À côté de 4 vies, ça s'apparaît

dément.

4 vies, mais pas un clochard pathétique,

un type extrêmement violent, là aussi

dans son p°.

Pour un type comme ça,

l'hypothèse peut-être de 500, 600,

700 000 euros, je ne sais pas

à combien on pouvait estimer

si vous voulez un tel patrimoine foncier.

Car les maisons, elles ne pèsent pas

lourd dans l'affaire.

Sans des maisons de petits cochons ?

Oui c'est ça, c'est un peu la petite maison.

Mais le terrain, lui en revanche,

je vois beaucoup d'argent et je pense

que tout en étant pas un intellectuel,

Boulez l'a très bien compris.

Je veux parler avec vous de cette histoire.

Merci infiniment, je rappelle qu'à l'époque

vous travailliez pour le journal

La République de Sénémar.

Je n'étais correspondant du monde,

mais je n'en étais pas le chronique.

Mais vous étiez correspondant dans la région.

Voilà, exactement.

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Une affaire criminelle qui mêle « magie vaudou » et « voyance ». En 1995, l’assassinat de « toute une famille » : le père, Donald Davilla, la mère Stéphanie Sanet et leurs deux enfants en bas âge que l’on retrouve enterrés devant le cabanon ou ils vivaient… à Vaulx-le-Pénil, en Seine-et-Marne.