Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: L'affaire dite du Grand Bornand - L'intégrale

Europe 1 Europe 1 8/13/23 - 42m - PDF Transcript

Je vais vous raconter aujourd'hui l'une des affaires criminelles les plus incroyables

du début des années 2000, l'affaire Flactif, toute une famille, le père, la mère et les

trois enfants assassinés dans leur chalet de la station de ski du grand bornant en

Haut-de-Savoie.

Il a fallu des mois d'enquête pour identifier l'assassin, David Autia, un voisin, un voisin

jaloux de leur richesse qui n'a d'ailleurs jamais vraiment livré lui-même la moindre

explication sur son geste.

Mais qui pendant des jours et des jours avant son arrestation, a paradé avec sa femme

devant les caméras pour dire « pique-pendre des morts, pique-pendre des Flactifs » et

je vous ferai entendre d'ailleurs des extraits des nombreux interviews qu'il a accordés

avant d'être interpellés.

Vous les avez sans doute déjà entendus, mais je vous jure qu'à les réécouter, on

reste absolument stupéfé.

Pour le débrief de ce récit, j'ai invité l'un des avocats de David Autia, maître

Didier Lake.

Bonjour.

Bonjour Christopher D'Athe.

Vous étiez trois-un, en vérité, et vous êtes un des trois avocats.

Voici cette histoire, et on se parle juste après, que j'ai écrite avec Thomas Houdoir,

réalisation Céline Lebrun.

Cette histoire débute par une scène terrible, car elle met en scène un gamin de 14 ans,

Mario.

Un samedi d'avril 2003, Mario dont les parents sont divorcés, vient passer le week-end

chez sa mère, Gradiela Ortolano.

Elle a refait sa vie et ils habitent avec son compagnon Xavier, Xavier Flactif, dans

une station de skis de haute-savoie, le grand bornant.

Et voilà donc Mario, le pauvre Mario, qui débarque pour le week-end en taxi, vers dix

heures du matin.

Le taxi s'arrête devant le chalet familial, il attrape son sac, il descend, et il sonne.

Pas de réponse.

C'est bizarre, mais ils ont dû aller faire une course.

Heureusement, le taxi est encore là, il fait froid au mois d'avril, en altitude.

Ça vous embête pas, si j'attends au chaud dans le taxi ? Je pense qu'ils vont pas

tarder.

Les heures passent, le compteur du taxi tourne toujours, et maintenant il est treizeur.

Dites, monsieur, vous pourriez m'emmener au restaurant le sol arrêt ? Ils y vont

de temps en temps, peut-être qu'ils ont oublié que je venais.

Mais au restaurant, il n'y a personne, ni Gradiela, ni Xavier, ni aucun des trois

demi-frères et sœurs du petit Mario.

Bon, vient le moment où il faut renvoyer le taxi.

Au revoir, monsieur.

Je suis désolé.

Et en début d'après-midi, Mario trouve refuge chez un ami de sa mère et de son

beau-père.

Et comme tout ça n'est pas normal, l'ami finit par aller au chalet.

Et là, il s'aperçoit qu'une porte fenêtre est restée ouverte.

Alors, il entre.

Ça, alors ?

À l'intérieur, c'est rangénique, elle cromme, et entre nous, c'est très étonnant.

Les flactifs qui vivent là à 5 sont du genre bordélique.

Mais à part ça, rien de particulier.

Le soir arrive, et Mario, de plus en plus inquiet, appelle sa grand-mère Vincenza.

Oui, c'est ça, mamie.

Ils ne sont pas là.

Ils ne répondent pas au téléphone.

Je n'ai pas de nouvelles.

Il n'y a personne au chalet depuis ce matin.

T'as raison, c'est très inquiet, Mario.

Il faudrait prévenir les gendarmes, non ?

Les gendarmes tout de suite pensent à un accident de la route.

D'autant qu'on leur raconte que Xavier, en général, conduit très vite, même sur

les routes de montagne.

Il a peut-être précipité toute sa famille au fond du ravin.

Et donc, on envoie des patrouilles fouillées les routes à l'entour.

Mais ça ne donne rien.

Le dimanche passe, aucune nouvelle.

Et le lundi matin, les trois enfants, les trois demi-frères et sœurs du petit Mario,

ne sont pas à l'école.

Et là, les gendarmes décident de perquisitionner le chalet.

Et un truc leur paraît tout de suite bizarre.

Il y a une marmite pleine sur la cuisine.

Et ils ouvrent le frigo, il est plein à rapport.

Et puis, les ordinateurs portables sont là, qui traînent.

Ces gens-là n'avaient pas du tout prévu de partir.

Tout indique qu'ils avaient l'intention de passer le week-end là.

Et bizarre aussi, ils manquent deux couettes sur le lit de Laetitia et sur celui du petit

Gregoré.

Tiens, ils manquent aussi la voiture, un 4x4 Toyota rouge.

Bon, vous m'envoyez un hélico, balisez tous les abords du grand bornant.

On cherche un véhicule de marque Toyota de couleur rouge.

Reçu ?

Reçu.

On envoie aussi des plongeurs fouillés le lac Dansey.

Rien.

Les flactifs, Xavier, Grasiela et leurs trois enfants, Sarah, 10 ans, Laetitia, 9 ans et

Gregoris, 7 ans, ont disparu.

48 heures après leur disparition, le procureur de la République ordonne une deuxième perquisition

du chalet.

Et là, grosse surprise.

Vous vous souvenez des ordinateurs ?

Eh bien, ils ne sont plus là.

Et il manquait aussi des dossiers qui étaient là lors de la première visite.

Quelqu'un est entré dans le chalet depuis leur dernier passage.

Étonnant.

Est-ce qu'il y avait des choses qu'on promettant dans ces ordinateurs ?

Est-ce que du coup, ils ne sont pas venus les récupérer eux-mêmes ?

Est-ce qu'ils ne se sont pas enfouis ?

Et si oui, pourquoi ?

Alors, on commence à s'intéresser aux affaires des flactifs.

Les flactifs sont des promoteurs immobiliers, et on découvre qu'ils ont des dettes.

Et que, par ailleurs, ils n'ont pas que des amis au grand-bornant.

Les gens racontent que…

Ils sont bénéficiaires de passe-droit pour leurs projets de construction, ah oui.

Et puis, entre nous, ils auraient vendu des chalets sur plan,

qu'ils n'avaient pas l'autorisation de construire.

Rago.

Le 17 avril, ça fait six jours que les flactifs ont disparu.

Les gendarmes reviennent une troisième fois au chalet.

Mais cette fois-ci avec des experts.

Et, au bout d'une heure, les experts appellent leurs commandants.

Ça sent pas très bon, hein, chef ?

On a trouvé des choses inquiétantes.

Ils ont trouvé des traces entre les lattes du plancher.

Du sang.

Du sang.

Et aussi des débris de fer sur le sol.

Et un morceau dedans.

Une molère d'enfants.

Et, au pied d'un rideau, une douille de calibre 635.

On les a tués.

On les a tués.

Et ça se confirme quand on s'aperçoit qu'une partie du tissu sur le mur de l'escalier

a été arrachée récemment.

Et que la moquette de la chambre de l'une des filles

a été découpée sur une longueur d'un mètre.

Si vous ajoutez à ça la disparition des deux couettes,

on les a tués.

On les a tués.

Ici, chez eux.

Mais pourquoi ?

Les gendarmes se lancent alors dans une enquête de voisinage.

Et ils ne sont pas déçus du voyage.

Ils apprennent d'abord que les flactifs ne sont pas de là.

Ce ne sont pas des Savoyards.

Ils sont arrivés il y a cinq ans du nord de la France.

Et du coup, les gens du coin ne sont pas tendres avec eux.

Vous voulez mon avis ?

Ils sont enrichis trop vite.

Ils avaient tout. Le bateau, la moto, le 4x4.

Et vous avez vu le chalet ?

Tout est neuf.

Mais en vérité, ce qui les excite beaucoup, les gens,

c'est que Xavier Flactif est noir.

Enfin, métis.

Un noir qui est réussi en haute Savoyard.

Ce n'est pas bien normal.

On n'a jamais vu ça.

L'un des voisins les plus féroces à leur endroit s'appelle David.

David, haute y a.

Il est passé par Xavier Flactif pour louer son appartement.

Je lui payais un loyer en liquide commune, disais tout le temps,

à la fin du mois.

Et après, au fil du temps,

j'ai su que les propriétaires n'avaient jamais timus au courant.

Nous ne savions même pas ce que je m'appelais.

Et derrière, la femme de ce David, Alexandra.

En vrai.

C'est incroyable qu'il puisse y avoir des gens comme ça,

qui fassent du mal aux autres, parce que lui,

il s'en mettait plein les poches.

Je vais dire que le chalet, où est-ce qu'il habite là-bas,

c'est quelque chose. Il y a 400 mètres qu'à l'habitable.

Sous-sol, vous pouvez mettre 3 bus dedans.

Tellement, c'est immense.

Cette femme, c'est Alexandra,

en rajoutant encore une couche devant les caméras de TF1.

Elle a travaillé pour les Flactifs.

Je ne suis pas restée longtemps, je suis restée une semaine.

Parce que c'est un con.

Déjà, il prend les gens pour des esclaves.

Donc, vous voyez, quand vous êtes en train de laver,

lui, il arrive qui répétit tout.

C'est passé, il y a plein de traces.

Vous êtes obligé de recommencer trois fois,

parce qu'il n'en a rien à foutre.

Et les gendarmes se mettent à fouiller la comptabilité

et la paparaz des Flactifs.

Et ils découvrent qu'ils ont 70 comptes pancaires.

D'ont certains sont en Belgique

et d'autres dans des paradis fiscaux.

Et ça se confirme, ils ont des dettes.

Environ 3 millions d'euros de dettes.

Et surtout, la boîte n'est pas au nom de monsieur.

Elle est au nom de madame.

Xavier est interdit de gérer une entreprise.

A la suite d'une arnaque qui date de 98 dans le nord.

Il a vendu des logements qu'il n'a jamais construit.

Si vous ajoutez qu'aux grands bornants,

qu'ils ont bossé pour lui mais qu'ils n'ont jamais été payés,

ça en fait du monde qui pourrait le renvouloir.

Et donc l'enquête s'oriente vers les gens du coin.

Et là, retour au chalet pour une quatrième visite.

Et cette fois, on fait venir les meilleurs experts,

les techniciens de l'Institut Criminel de la gendarmerie de Ronisoubois.

Ils passent le chalet tout entier au Blue Star.

C'est un produit qui fait apparaître à la lumière noire

des tâches bleues fluorescentes, là où il y a du sang.

Et il y en a partout, partout, sur le sol, sur les meubles,

sur les murs, sur les tissus et la forme des tâches.

Montre qu'on a nettoyé, qu'on a lessivé.

Le Blue Star révèle cinq zones suspectes.

Cinq, une par membre de la famille flatif.

C'est un carnage qui a eu lieu ici.

Et autant vous le dire tout de suite, malgré la présence de cette douille

qu'on a retrouvée sur le sol.

Vu la quantité de sang et la forme des tâches,

on ne les a pas tués à coups de révolver ou de carabines,

mais sans doute à coups de couteau.

De couteau.

Cinq personnes dont trois enfants.

Et là, scène surréaliste.

Les gendarmes sont en train de ratisser le chalet centimètre par centimètre

et un voisin est là, comme au spectacle, qui n'en perd pas une miette.

Ça vous intéresse qu'on fait dans le chalet ?

Ah ben oui, je regarde, ça m'attrigue.

Ce voisin, c'est le fameux Davido Tia,

qui a taillé un sacré costard aux victimes.

Lui et sa femme Alexandra ont dit beaucoup de mal des flatifs

à toutes les équipes de télévision qui traînent dans la station.

Et il est là au spectacle.

Et du coup, en parlant avec lui,

on s'aperçoit qu'il est peut-être le dernier à avoir vu les flatifs vivants.

Ah ben oui.

M. Flatif m'avait demandé un service.

Remettre des clés à des touristes qui logeaient dans un de ses chalets.

Et les touristes en question confirment.

C'est bien ce Davido Tia qui l'aura remis les clés.

Mais il y a un truc qu'on a trouvé étrange.

Ce monsieur-là, Outia, il nous a pas fait faire d'état des lieux.

Et puis plus bizarre,

c'est quelques heures plus tard qu'il est venu s'installer dans l'appartement d'un côté.

Voilà. C'est tout ce que je peux vous dire.

À force de faire le mariole,

ce Davido Tia est en train de devenir suspect.

Il n'y a pas que lui.

Les gendarmes sont arrivés à une liste de 7 suspects.

Mais lui,

lui, c'est le numéro 1.

Là-dessus tombent les analyses génétiques réalisées sur les prélèvements faits dans le chalet.

Et sans surprise,

dans les différentes tâches de sang,

on a l'ADN des 5 membres de la famille flactif.

Le père, la mère et chacun des 3 enfants.

Ils sont bien morts.

Mais il y a un 6ème ADN,

un ADN masculin

qu'on retrouve à 22 endroits différents dans le chalet.

C'est sans doute l'ADN du tueur.

Et ça, c'est une excellente nouvelle.

Il n'y aura qu'à faire passer un test ADN à chacun des suspects.

Et on saura.

Tous les suspects acceptent de passer un coton-tige dans le creux de leur bouche

pour effectuer un prélèvement ADN.

Tous.

Sauf un.

Le suspect numéro 1, évidemment.

Davido Tia.

Oh ben non, moi je veux pas.

C'est ma liberté.

Les gendarmes parlementent avec lui

et il finit par accepter de fourrer le coton-tige dans sa bouche.

Le temps d'analyser tout ça.

Et on saura.

Mais en attendant,

croyez-vous que cette autia se tienne à carreau ?

Pas du tout.

Il continue de faire le mariole devant les caméras,

ici celle de l'émission 7 à 8 sur TF1.

La séquence est absolument surréaliste.

Il est filmé devant le chalet des flactifs.

Toute la longueur, c'est toute la salle ces jours-là.

C'est-à-dire, je ne sais plus comment c'est fait.

Frigo américain, grand gazinière,

grande table, une table au moins de 20 personnes,

Louis, je sais pas quoi.

Là-bas, c'est des fauteuils en cuir,

je sais pas combien,

grand thé, grand écran.

Après, c'est peut-être l'escalier,

ou c'est les chambres,

je n'ai jamais trouvé de ces traînés dans les chambres.

Non.

Mais il me semble que dans le coin, c'est son bureau normalement.

Il les chambres ?

Il est jaloux.

Il est jaloux qu'il soit riche et pas lui.

Point !

Les résultats des analyses tombent le 15 juillet.

L'ADN retrouvait en 22 endroits dans le chalet.

C'est lui.

C'est David, au tien.

Le salaud, il paraît devant les caméras,

sourire aux lèvres, ça serait donc lui,

l'assassin.

Les gendarmes pourraient l'interpoler tout de suite.

Avec l'ADN, ils ont la reine des preuves.

Mais le but maintenant,

c'est un de retrouver les corps,

deux d'identifier des complices,

parce qu'on ne déménage pas,

cinq cadavres tout seuls, comme ça.

Et donc, il le laisse libre,

mais il le place sur écoute.

Et il commence à se rencarder

sur le personnage.

Ce David, au tien, vient d'une norpe à caler,

lui aussi, comme les flatifs.

Son métier d'origine, c'est des panneurs,

ils seraient très travailleurs.

Et puisqu'on cherche d'éventuels complices,

il semble qu'aux grands-bornants,

lui et sa femme, sont très proches

d'un autre couple.

Les Aremza.

Stéphane et Isabelle Aremza.

Des ch'tis, eux aussi.

Et enfouyant dans les fichiers,

on s'aperçoit que David Hautea et Stéphane Aremza

ont un joli passé commun.

Voil de voiture, cambriolage,

s'y faunage de réservoir des sens.

Alors, est-ce que Stéphane Aremza

n'est pas dans le cou lui aussi ?

Les gendarmes le placent,

sur écoute,

avec sa femme.

Et un jour au téléphone,

ils entendent Alexandras la compagne

de David Hautea dire.

Je suis pas bien depuis ce qu'il s'est passé au mois d'avril.

Et là, ils comprennent que le couple Hautea

se délite. Alexandras sort de plus en plus.

Seul.

Et David est fou de jalousie.

Une autre fois toujours au téléphone,

Alexandras met en garde son compagnon

au sujet d'Isabelle Aremza.

David, faut faire attention à Isabelle, hein.

Avec ce qu'il s'est passé au mois d'avril.

Ils sont mûres, comme on dit.

Alors, le 16 septembre 2003,

cinq mois après la disparition

de toute la famille flactif,

ils s'y mettent à 80 gendarmes

pour aller interpeller le couple Hautea

et le couple Aremza.

Au passage, leurs appartements

respectifs sont perquisitionnés.

Et Bingo, chez David Hautea

et sa femme,

on trouve 156 DVDs

qui appartiennent au flactif.

Et deux téléphones portables

qui leur appartiennent aussi.

Et des skis d'enfants qui sont ceux

des petits flactifs. Misérables.

Misérables.

Misérables.

Misérables.

En garde à vue,

David Hautea, qui a compris qu'il était coincé,

se couche tout de suite.

Je vais vous parler.

Je vais soulager ma conscience.

Allez-y.

Je suis arrivé vers 5h30.

J'avais sûrement un petit revolver,

un 635,

que j'avais pris au rempère de ma compagne.

Je voulais pas les tuer.

C'était au cas où, quoi.

Quand je suis arrivé, il y avait que les enfants.

Grasiela est arrivé 20 minutes plus tard.

Et puis après,

Xavier est arrivé.

J'avais un problème avec lui.

Un problème de logement.

Il me promettait un chalet depuis des années.

Et il me trouvait que des studios à me louer.

Je lui dis ce que j'en pensais.

Ils s'en fichaient.

Je me suis énervé.

Je l'ai bousculé.

On a commencé à s'empoigner.

J'ai sorti le revolver.

C'est parti tout seul.

Il est tombé.

Je l'avais touché à la tête.

Les deux gosses étaient là. Ils sont levés.

Ils n'ont pas crié.

Mais j'étais affolé.

J'ai tiré.

Je ne sais pas combien de fois.

Et ensuite, je suis descendu.

J'ai tiré sur Grasiela.

Elle n'a pas eu le temps de crier.

Et puis, il restait la petite leticia en haut.

Je suis monté.

J'ai tiré.

Ainsi, sur l'escalier.

Pour reprendre mes esprits.

Ensuite, il aurait enveloppé les cinq corps dans l'équête.

Et il les aurait mis dans le 4x4.

Et il serait allé jusqu'à la forêt du Roi du Mont pour les brûler.

Vous pouvez nous conduire sur place ?

Oui.

Sans problème.

Les gendarmes le conduisent sur place.

Et au bout d'un sentier cailluteux,

ils tombent sur un tout petit tas de cendres.

Rien de plus.

Dans lequel ils trouvent une douille de 635.

Et une branche de lunettes.

C'est tout.

Voilà ce qu'il reste de la famille flactif.

Cinq petits sachets de cendres.

Que les gendarmes

rendront à la famille.

David hautea réitère ses aveux

presque mot pour mot devant la juge d'instruction.

Froid.

Détaché.

Sans jamais exprimer un seul regret.

Aucun.

Donc si on veut le croire,

c'était un coup de folie.

Il a perdu pied.

Il a pété les plans.

C'était presque un accident.

Ah bon.

Ce n'est pas ce que disent ses amis à Reimsat

qui sont en garde à vue en même temps que lui.

Eux, ils racontent une autre histoire.

David hautea, disent-ils,

avait les flactifs dans le nez

depuis longtemps.

Et ce qu'il disait complètement dingue.

Hautea aurait eu l'idée de tuer les flactifs

en regardant un documentaire

consacré à une affaire célèbre.

L'affaire Stranierie.

Alfredo Stranierie est un tueur en série

qui, à la fin des années 90,

commettait des meurtres

selon un scénario absolument unique.

Il regardait les petites annonces.

Il allait visiter une maison

et il tuait les propriétaires.

Il les enterrait au fond du jardin

et il s'installait dans la maison

à leur place.

On l'appelait le coucou

vol le nid des autres.

Et on a donc le mobile

du meurtre de la famille flactif.

Il les a tués tous les cinq

pour s'installer dans l'un de leur chalet.

Il les a tués

pour avoir un logement.

Ding, ding, ding.

Les hares hemsards racontent au gendarme

qu'au début, ils l'ont suivi

dans son délire.

Et puis qu'au dernier moment,

deux jours avant, ils se sont dégonflés.

Est-ce qu'on doit les croire ?

Ils ont quand même donné un coup de main.

Ils avouent qu'ils ont participé

au pillage du chalet après les meurtres.

C'est pas très joli.

Et c'est pas tout. C'est Alexandre Alephèvre

qui a déplacé le 4.4 la nuit

qui a suivi les meurtres.

Et c'est Stéphane Aramesa

qui aurait fourni le gazole

pour brûler les corps.

Deux bons amis, vraiment.

Et donc on met tout ce petit monde en examen

et on envoie tout le monde

derrière les barreaux.

Mais quelque temps plus tard,

David Otiya qui a assumé

les 5 meurtres

fait marche arrière.

Devant la juge d'instruction,

il se met à raconter une histoire

à dormir debout.

Ah ben en fait, c'est pas vrai

ce que je vous ai dit l'autre jour.

En vrai, l'11 avril, j'étais dans le chalet

du Flactif chez eux.

Et là, deux hommes sont arrivés.

Ils m'ont assommé.

J'ai perdu connaissance.

Il y avait 5 cadavres autour de moi.

Et vous avez fait quoi ?

Ben j'ai fait disparaître les corps

en les brûlant dans la forêt, mais c'est eux qui me l'ont demandé.

Ils m'ont forcé à le faire.

Qui, ils ?

Ben, deux hommes.

Je connais pas leur identité.

Je suis même pas capable de les décrire.

Mais croyez-moi, j'ai eu peur des représailles.

Baliverne.

Baliverne, à laquelle il s'accroche

au moment de la reconstitution,

il refuse de refaire le geste

mais pas lui, puisque ce sont

deux hommes qui passaient par là.

La juge organise aussi

une reconstitution de la création

des 5 corps.

Je vous rappelle qu'on a retrouvé que 5 petits sachets

de cendres.

Ça ne brûle pas comme ça.

Des corps.

Les gendarmes font brûler 5 cadavres de cochons

pour en faire la démonstration.

Il leur faut 800 kilos de bois

pour les réduire ensemble.

800 kilos, presque une tonne de bois.

Et Davido Tia dit qu'il a fait ça tout seul.

Tout seul. Et que ça a pris une heure.

Impossible.

Impossible. Il avait forcément

quelqu'un avec lui. Est-ce que c'est

sa femme ? Est-ce que c'est les Aremza ?

Ça sera la cour d'assises

de le dire.

Leur process s'ouvre le 12 juin 2006

à ANSI. Le tribunal est en travaux.

La cour d'assises s'installe dans une salle

d'effet.

Mario, vous vous souvenez de Mario ?

C'est le seul survivant de sa famille.

Sa mère, son beau-père et ses 3 demi-frères et soeurs

ont été assassinés.

Et bien il est là, au procès.

Il est au premier an, du haut de ses 17 ans.

Il fait face.

Et Davido Tia entre dans le box.

Vouté. La tête baissée.

Vous vous souvenez que pendant

l'instruction, il a commencé par avouer

et puis qu'il s'est rétracté.

Et bien pendant tout ce procès,

il va s'en tenir à sa dernière version.

Celle des deux hommes

qui entre dans le chalet, qui l'assomment

et quand ils se réveillent, tout le monde est mort.

Sa seule erreur

serait d'avoir prulé les cadavres

à l'heure de monde.

Il ne bougera pas là-dessus.

Même si personne n'y croit, personne,

et il oblige ses avocats

à plaider qu'il est innocent et qu'il faut

l'acquitter.

Il est dans le déni.

L'expert psychiatre vient de dire à la barre

qu'on appelle ça un clivage.

Quand on ne peut pas assumer

ce qu'on a fait, on s'invente une histoire.

Et entre nous, c'est le signe

d'une dangerosité extrême.

Mais est-ce que pour autant il est fou ?

Pour les psy, non.

Pour les psy, il est normal.

Et donc au total, on assiste

à un procès très frustrant,

enfermé dans son déni,

rien n'expliquer.

On veut comprendre, et on n'a pas de réponse,

et on n'en aura pas.

À un moment donné, on pense qu'Otchia

va craquer.

Son ami Stefana Remza, au bord des larmes,

le prend directement à partie.

Mais putain, David !

Dis-le, quoi !

Dis que c'est toi qui a fait ça !

Tu dois le dire !

Assi à côté de lui dans le box,

Ootchia ne le regarde pas.

On se dit, il va craquer !

Mais il ne craque pas.

La position des avocats de David Ootchia

est très difficile.

Leurs clients leur demandent de plaider l'acquitement.

Mais ils voient bien que ça ne tient pas de bout.

Alors ils plaide sur une côte mal taillée.

Ils plaide qu'au minimum,

il n'y avait pas de préméditation

qui n'est pas venu au chalet

avec l'intention de tuer.

C'est pas facile, hein,

de défendre un lâche.

D'autant que le verdict ne fait aucun doute,

aucun.

David Ootchia est condamné

à perpétuité avec une peine de sûreté

de 22 ans.

Sa compagne Alexandra apprend 10 ans,

l'ami Stefana Remza

prend 15 ans pour complicité

et sa femme Isabelle, 7 ans.

David Ootchia fait appel.

Seuls, les autres acceptent leur peine.

Mais au début du deuxième procès,

Ootchia fait marche arrière.

M. le Président,

j'ai décidé de renoncer

à mon appel.

Il a compris qu'on ne le croirait pas plus

la deuxième fois que la première.

Entre nous, c'est presque un aveu.

Et là, la famille Flactif demande.

Est-ce qu'au moins, il pourrait nous dire

maintenant qu'il les a tués ?

Dans le box, Ootchia répond

par un sourire. Il n'a rien

à ajouter.

Ainsi s'achève cette histoire

qui mérite évidemment

l'éclairage de l'un des avocats

de David Ootchia. Vous étiez 3,

il y avait Maître Catherine Ray, Maître Luc Brossolet,

qui était l'avocat principal,

le premier, celui qui est là dès le début.

Et puis vous, Maître Didier Lek,

je voudrais qu'on revienne

sur ce moment du deuxième procès.

Est-ce qu'il en a parlé

avant, avec vous ?

Et est-ce que c'est vous qui lui avez conseillé

de faire défaut

à son appel ?

Ce qui relève du conseil

qu'un avocat

doit à son client,

et ce qui relève des confidences

que fait le client

à ses avocats

est couvert par le secret professionnel.

Donc je peux

rien vous dire de précis à cet égard.

Ce que je peux essayer modestement

de faire comprendre

c'est que

on se prépare

à un deuxième procès.

On réfléchit

comme n'importe quel justiciable

au risque qu'il prend

dans un appel. Lui n'en prenait aucun

puisqu'il avait été condamné

il ne pouvait pas avoir plus

ou il ne pouvait pas avoir pire.

Et comme n'importe quel justiciable

il arbitre

entre ce risque

qu'il a été nul

et la chance que l'on court a exercé

un recours. C'est la raison pour laquelle

il a immédiatement, et dans le délai

qu'il lui a été imparti, exercé ce recours.

Il s'est écoulé un certain nombre de mois

puisque les délais d'audiencement

même dans cette région sont longs

et à l'approche du deuxième procès

avec ses avocats

il a entrepris une réflexion

sur les chances qu'il estimait avoir

de pouvoir convaincre

une seconde cour d'assises. Il en est arrivé

avec nous

et il n'y avait pas une feuille de papier

à cigarette entre lui et nous à cet égard

il en est arrivé

au constat que les mêmes causes

allaient produire le même résultat

et il a pris la décision

qui est un droit

de se désister du recours qu'il avait exercé

le recours ayant été exercé

étant lui-même un droit.

Est-ce que

on peut entendre là-dedans

le début d'un aveu ?

Je suis personnellement

et pour avoir

accompagné, assisté

conseiller David Autia

je suis absolument

aux antipodes

de cette lecture ou de cette analyse.

Ce n'est pas parce qu'il renonce à cet appel

qu'il dit publiquement

« j'ai tué le flaptif ».

Non seulement objectivement

ce n'est pas ce qu'il dit

puisqu'on lui a même fait le reproche

de ne pas l'avoir dit. On lui demande de le lire.

Les partis civils

qui étaient d'ailleurs

dans une espèce de contradiction interne

absolument insurmontable

puisqu'immédiatement

après le premier verdict

j'ai participé à un certain nombre

d'émissions de radio, de télévision

où les partis civils à l'unisson disaient

« j'espère que ce sinistre individu

ne va pas avoir le tout-pais

l'outrecuidance et l'insolence

de faire appel ».

Il fait appel c'est un droit

et puis quelques mois après

il se désiste de cet appel

audience qui aurait été

une épreuve terrible pour David

mais aussi pour les partis civils

et à cet instant-là

les partis civils crient à nouveau

au scandale en disant ils se moquent de nous

c'est du cirque etc.

Simplement il a renoncé

à exercer un droit

et cette renonciation est elle-même

un droit. Il faut pas lire en creux

un aveu. La seule chose qu'il faut lire

c'est une forme

de lucidité sur le rapport

de force. La lecture

du rapport de force qu'il a fait

entre les charges

ou les preuves qui pesaient contre lui

et les moyens de sa défense

et il en est arrivé

avec nous

à considérer que faute

d'apporter d'autres éléments

ce rapport de force arriverait

et accoucherait en quelque sorte

de même résultat et que dans ces conditions

le recours était voué

à l'échec, à la confirmation

et était donc à ce titre tout à fait inutile.

Il y a aussi une lecture qui est

mais qu'on peut comprendre qu'il vous qu'on soit coupable

ou innocent d'ailleurs au fond ça n'est pas ça le sujet

mais qui n'est pas eu envie lui

dont on voit qu'il a du mal

à faire face au geste qu'il a posé

qui n'est pas eu envie lui

de faire face à nouveau à tout ce qu'il a fait

et qui sans doute lui fait horreur.

Ça c'est une interprétation

qui est presque un jugement

de valeur ou un ressenti

ce qui est sûr en revanche

on le dit beaucoup

pour les partis civils

on le dit parce qu'il y a une espèce

de tendance ou de dérive

victimaire de l'institution judiciaire

mais un procès

a fortiori un procès d'acises

qui dure comme en première instance

trois semaines

c'est dur mais j'allais dire c'est dur

pour tout le monde

y compris pour l'accuser

et donc effectivement

il a sans doute dès lors qu'il n'avait

aucune espèce d'espoir

par rapport à une amélioration

de son sort judiciaire

il a sans doute et là aussi c'est son droit

pas au sens juridique du terme

mais c'est son droit d'homme

que de ne pas vouloir s'infliger ça

pour lui faire mettre l'aie

qui est une occasion vraiment intéressante

d'expliquer ce qu'est le métier d'avocat

bon lui dit que ça n'est pas lui

bien que tout l'accuses

au point d'ailleurs qu'il est condamné

à perpétuité par la cour d'acises

sans doute voyez-vous que sa position

n'est pas facile à défendre

est-ce qu'il vous demande

explicitement

de vous aligner sur sa position

qui est qu'il est innocent

il a une position

et la sienne pendant la totalité

de l'instruction et pendant

la totalité du procès

et parce qu'il a cette position

ses avocats l'accompagnent

dans le combat

judiciaire à venir sur la base

de ce qui est sa position

et il n'est pas concevable

qu'il puisse y avoir

une espèce de dichotomie

entre la parole

de celui qui est dans le box

et la parole de ceux

qui sont censés porter la sienne

Mais ça n'est pas totalement vrai

parce qu'à la fin personne ne demande

l'acquitement de David Otiap

Écoutez je me souviens

même si les faits sont anciens

et le procès est aussi

j'avais plaidé en deuxième

juste avant mon confrère et ami Luc Brossolette

et je peux vous dire

que j'avais

sans succès je vous le conseille

sans surprise non plus

quand au résultat j'avais plaidé l'acquitement

qui était en cause c'est que

derrière votre questionnement

qui est un questionnement intéressant pour les auditeurs

c'est que Luc Brossolette

avait

une partie de la presse

lui en avait fait Gryeff

et de mon point de vue c'est un Gryeff

qui méconnait la façon dont

un débat et un combat judiciaire se mène

Luc Brossolette avait

infiné

parler à ceux

plus nombreux dans la cour d'assises

qui auraient été susceptibles

de ne pas être convaincus par la thèse

de David Autia

donc c'est au cas où vous ne croyez

vous ne seriez pas prêt à l'acquiter

ce que moins vous voulez convenir qu'il n'y a pas de préméditation

c'est ce que l'on appelle un subsidiaire

je vous demande

de condamner Monsieur Machin à 10 000 euros

dans un procès civil

mais si vous estimez que au moins

à tout le moins

donc en gros votre position

étant difficile à tenir puisque

que les jurés sont convaincus qu'il a tué

on le craint

à raison

et donc il y a une porte de sorties

qui consiste à démontrer que ça n'était pas

prémédité et pour le coup

vous avez des arguments

c'est à dire premier argument

il vient au chalet

ce jour là il garde sa voiture

devant le chalet

ça c'est le premier élément

qui avouait en termes de

précaution pour celui qui s'apprête

à commettre un quintuple assassinat

est un peu surprenant

il attend

sur la terrasse

au vu

d'absolument tout le monde

quand il arrive il y a personne, les enfants sont pas là

et les parents ne sont pas arrivés donc il ne peut pas avoir accès

à l'intérieur du chalet

donc il attend sur la terrasse

on sait bien puisque

ensuite à la reconstitution il a fallu

effectuer des protections etc

ce chalet est extrêmement visible

il a beaucoup d'endroits de la vallée

donc la voiture en bas de la rampe

et lui sur la terrasse

et puis il y a un élément peut-être moins psychologique

mais qui pesait de notre point de vue

un poids de plomb

fait que si

il est dans le projet criminel qu'on lui prête

l'assassinat et ensuite la création

des corps

il a nécessairement aussi anticipé

sur le fioul

qui va servir à la création

hors de façon constante

pour fier de la période

pendant laquelle il reconnaît l'effet

confirmé en cela par les déclarations

d'Alexandra Lefebvre

il va repasser

où il serait repassé à son chalet

pour prendre le foule

troisième élément

et puis il y a un quatrième élément qui est intéressant

sur ce que l'expression

de coup de feu accidentel n'a pas de sens

mais il a dit que le premier coup de feu

était parti de façon

qu'il avait surpris

évidemment tout le monde a l'unanimité

s'émoquer de lui en disant

comme vous le disiez tout à l'heure

fadèse sauf que l'arme

elle fonctionnait bien mais parmi

les munitions qui ont été retrouvées à son domicile

et ça le procès l'a révélé

il y avait des munitions qui faisaient que le pistolet

ne fonctionnait pas

avec certaines munitions

de sorte que quand il a dit en garde à vue

à l'époque où il reconnaît l'effet

qu'il avait pris l'arme

pour faire pression sur Flactif

et d'obtenir de lui un document

qui lui garantirait des droits dans son habitation

et qu'il avait pris aussi peut-être

le pistolet pour lui faire peur

pour l'impressionner

pour se donner du courage

et qu'il avait tiré avec la certitude

qu'aucune balle ne partirait

il dit vrai

parce que si cette scène a eu lieu

si il a mis ce jour-là

l'émunition dont il a été prouvé

par l'expert qu'elle ne permettait pas

à l'arme de fonctionner

il a dit vrai

C'est compliqué votre métier parce que vous voyez

là vous êtes en train de développer une théorie

qui implique qu'à la fin il l'est eu

C'est une hypothèse de travail

de deux choses l'une

soit ça n'est pas lui

soit on en sait tellement

peu sur la façon dont les choses se sont passées

parce que vous avez

je ne vous en fais pas le reproche

balayer un certain nombre de choses

en disant que tout l'accusait beaucoup de choses

le désigner comme étant un auteur possible

mais il y avait comme dans beaucoup de dossiers

quelques zones d'ombre sur lesquelles

la cour aurait peut-être plus interrogé

de place en plus forte

et puis troisième cas de figure

si c'est lui dans l'hypothèse

considéré par la défense comme

extraordinaire si vous deviez considérer que c'est lui

interrogez vous aussi

sur un élément décisif

qui est celui de la préméditation

la défense c'est aussi envisager

toutes les hypothèses pas seulement

celle principale que l'on avance

mais aussi celle qui est celle

au pluriel ou pas qui sont

dans la tête des juges

Est-ce qu'il y a pas quand on est avocat

un moment où face à un dossier

comme celui-là c'est à dire face à un client

qui sent tête

il faut pas quitter le dossier

lui dire écoutez c'est votre position

je la pense indéfendable

je ne passerai pas 3 semaines à la cour d'assises

pour défendre une position qui est perdue d'avance

non je suis là encore

à peu près aux antipodes

ça reviendrait

pousser à l'extrémité de sa propre logique

ça reviendrait

à cantonner l'avocat

à une défense de dossier facile

c'est un peu comme si vous

limitiez l'exercice

de la médecine au bénéfice

c'est bien important

une dernière chose j'ai échangé pas mal

de lettres avec David Haughtier

au lendemain de sa condamnation puisqu'il m'a demandé

d'écrire un livre il voulait réécrire

son histoire à sa manière ce que j'ai trouvé

c'est vraiment hallucinant d'abord cet interdit par la loi

donc il n'y avait aucune chance que ça arrive jamais

mais je me suis dit en fait il n'a toujours pas changé

il n'a toujours pas bougé

il ne parle que de lui

et jamais des victimes

est-ce qu'aujourd'hui il a bougé à votre connaissance

je l'ai pas vu depuis plusieurs mois

ce que je peux vous dire

c'est que sur le fond

il n'a pas bougé

ce que l'on essaye toujours de

j'allais dire de traquer

comprenez que pour quelqu'un qui dit

je ne suis pas l'auteur de ces crimes

l'idée

de parler des victimes

pour du coup là est un peu double

et serait un peu double et contradictoire

par ailleurs il faut aussi se mettre

dans la peau

de celui qui dans l'hypothèse

que nous défendons

est condamné injustement

à une peine perpétuelle

avec 22 ans de peine de sûreté

c'est pas absolument inconvenant

de parler de soi dans cette hypothèse

vous avez montré que le métier d'avocat

n'est pas tous les jours facile

et qu'il s'assoit

sur des principes, enfin il s'assoit pas

il se fonde

sur des principes, il est balisé par des principes

qui sont des principes intéressants

mais l'avocat est tenu par la défense

que choisit son client

et vous en avez fait une parfaite illustration aujourd'hui

vous y êtes resté fidèle

il pourra vous en remercier

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En 2003, le promoteur immobilier Xavier Flactif est assassiné avec sa femme et ses trois enfants dans leur chalet de la station de ski du Grand Bornand en Haute-Savoie.