La source: La maison de l'horreur 4/5 : L'affaire Troadec
Radio France 7/30/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
France Inter.
Aujourd'hui, l'infersensible, une histoire tragique.
La disparition de la famille Trois-Abeck en février 2017.
Ornorme, c'est l'expression employée par le procureur de la République de Nantes
pour désigner ce que d'autres ont appelé une belle affaire
avec tout le cynisme du jargon policier et journalistique car cette affaire est tout sauf belle.
Quatre personnes disparaissent à Orvaux en Loire Atlantique la mer, le père, le fils, la fille.
Une famille comme les autres dans un pavillon ordinaire d'une petite ville tranquille
que rien ne prédestinait à une morce englante.
Une enquête hyper médiatisée également qui fascine à la France et déconcerta les enquêteurs.
Entre Loire Atlantique et Finistère, à la fin de l'hiver 2017,
se furent deux semaines de doutes et de fausses pistes, de soupçons, de mystères.
Une ferme à l'abandon, une famille qui se déchire et des lingots d'or.
Retour sur un inquiétant février qui deviendra vite l'affaire Trois-Abeck au retentissement national.
Notre invité aujourd'hui, en duplex de Rennes,
le journaliste Pierre-Henri Alain qui a suivi l'enquête pour Libération,
notre journal partenaire une fois par mois.
A faire sensible une émission de France Inter en partenariat avec Lina,
préparée aujourd'hui par Jeanne Mayer, coordination, Christophe Barreur, réalisation et l'invisio.
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.
Dans la famille Trois-Abeck, il y a le père Pascal, 49 ans, employé dans une entreprise du pays Nanté
où la famille s'est installée dix ans auparavant il y a
la mère Brigitte, 50 ans, prestoise d'origine comme son mari.
Elle travaille au centre des impôts de Nantes.
Et puis il y a les enfants Sébastien, 21 ans et Charlotte, 18 ans.
Ils sont étudiants en BDS, l'un achollé dans le ménéloir,
l'autre dans le département voisin de la Vendée.
Une vie paisible en apparence et un pavillon avec jardin dans le quartier du Petit Chantilly,
à Orvaux, une petite ville de 25 000 habitants à 10 km de Nantes.
La famille de Pascal et Brigitte Trois-Abeck vit en Bretagne dans le Finisteur.
Alors pour combler la distance, la sœur de Brigitte l'appelle très régulièrement.
Mais ce 16 février 2017, Brigitte ne répond pas, son téléphone est éteint.
Bon, c'est les vacances, Sébastien et Charlotte sont chez leurs parents,
peut-être leur mère souhaite-t-elle profiter d'eux au calme tout simplement.
La sœur de Brigitte laisse donc passer le week-end.
Mais le lundi 20 février, les Trois-Abeck ne se rendent pas au travail,
malgré les appels répétés de leurs employeurs.
Et ils ne répondent toujours pas à la sœur de Brigitte qui finit par appeler la police,
car elle s'en vient que quelque chose ne va pas.
Le vendredi 24 février, une source proche des deux rédactions Nantes,
celle de presse océan et d'Ouest France,
transmet une information qui va changer le cours des choses dans les semaines à venir.
Un texto, dont la concision masque autant qu'elle annonce,
la complexité de l'affaire qui débute.
Le texto dit ceci.
Orvaux, une famille disparue, des traces de sang dans la maison.
Une famille entière, des violences, présumé pour tout professionnel
ou amateur de fait d'hiver et pour tout nanter.
Le rapprochement est inévitable et convoque de mauvais souvenirs.
Le meurtre d'une famille est revenu à Nantes en 2011,
plus connu sous le nom de l'affaire du pont de l'Igonnès,
du nom du père de cette famille, disparu, volatilisé.
Il reste aujourd'hui le suspect numéro 1.
À Orvaux, ce 24 février 2013,
concernant les trois dèques, les journalistes le pressent.
Il ne s'agit pas d'un vulgaire Fedouf,
comme on dit, mais d'un fait d'hiver, d'ampleur.
Anne Allen d'Horizon, spécialiste polyjustice chez presse océan,
puis Isabelle Lavard, de l'Ouest France,
sont les premières journalistes à se rendre aux 24 rues d'Auteuil,
là où se trouve le pavillon de la famille trois dèques.
Une maison blanche, bain étage, les volets fermés,
entourés de celles et judiciaires que toute la France
découvrira bientôt sur les écrans.
Les voisins eux sont surpris par le nombre de policiers présents.
S'ils ne peuvent répondre aux questions des journalistes,
ce n'est pas parce qu'ils en ont assez du trouble amédiatique,
ça viendra bien assez vite.
Et parce qu'ils ne savent pas grand-chose,
tout simplement, de cette famille discrète.
Oui, discrète comme beaucoup de familles massacrées,
des flactifs au Ligodès, on les présente toujours comme
sans histoire.
Juste le jour où elles ont mon thune,
le plus souvent, dramatique, terrible.
Et pour le moment, le drame-compressant se résume en 60 clignes,
publié sur les sites internet de presse océan,
de l'Ouest France, reprise le soir même par une dépêche de l'AFP.
Premier reportage télévisé le 25 février,
dans le journal régional de France 3 Pays de Loire.
C'est dans ce quartier résidentiel d'Orvaux,
que se trouve la maison de la famille Troidec,
un père, une mère et deux enfants,
qui n'ont pas donné signe de vie depuis une semaine.
Une photo, reconnue par un voisin et mise en ligne
sur le site copain d'avant,
montre le père entouré de son fils et de sa fille.
Ils sont aujourd'hui âgés pour l'un de 21 ans
et pour l'autre de 18 ans.
La famille avait très peu de contact avec le voisinage.
Ils ont disparu, c'est tout ce qu'on sait.
C'est tout ce qu'on sait et on a juste été appelés au milieu de la nuit,
enfin pas au milieu de la nuit,
mais il y a deux jours pour assister la police,
pour la visite de la maison,
pour leur perquisition.
C'est tout.
On sait juste que les quatre personnes ont disparu.
Jeudi 23 février, dans la nuit,
les enquêteurs de la Pays de Nantes
se rendent 24 heures et d'hôte-oeil
pour fouiller la maison de Brigitte et Pascal Troidec.
Dans la salle de bas,
il n'y a pas de bras à dents,
ni de bras à cheveux,
le chauffage est coupé
et dans les chambres, pas de bras sur les lits.
Pourtant, la police en est certaine.
Il ne s'agit pas d'une disparition volontaire,
la preuve.
La famille n'a pas préparé son départ.
Des bras encore humils,
sèches dans le salon,
le frigo est rempli
et des voitures d'épargne sont là devant la maison.
Chez les Troidec, le temps semble avoir été suspendu.
Disparition inquiétante déclare les enquêteurs.
D'autant plus inquiétante
que très vite ils vont faire de nouvelles découvertes
sinistres cette fois.
C'est pressociant qui dégaine le premier.
Un téléphone maculé de sang
a été trouvé, ainsi que des tâches roses
sous l'escalier, comme si
du sang avait été essuyé sommairement.
Le tableau est énigmatique
et sans clairement l'improvisation,
la maturisme, mais des détails intrigues,
les enquêteurs, comme ces ordinateurs
qui se sont soigneusement retirés.
Rapidement,
les médias nationaux envoient leurs emporteurs sur place.
Thomas Paga, pour France 2 par exemple.
Écoutez Laurent, il y a quelques minutes
encore, la police était ici,
bloquait les accès de cette rue d'Orvaux
où se trouve la maison
de la famille des Troidec
pour interroger une nouvelle fois les voisins.
Les enquêteurs veulent comprendre le parcours
de cette famille dans les dernières heures
avant sa disparition, alors ils interrogent
les proches, les parents pour cerner
notamment le profil du père Pascal
qui, si on dit,
taciturne et qui se disputer
manifestement beaucoup avec son épouse.
Mais les enquêteurs, vous l'avez entendu,
n'exclut aucun scénario, n'exclut aucune piste.
Ils disposent d'un élément matériel,
l'absence de cette Peugeot 307
du fils Sébastien alors
il fouille les aéroports,
les gares, les frontières pour essayer
de la retrouver. Il faut dire que depuis
dix jours, aucune trace d'utilisation
des cartes bancaires
ou des téléphones portables de la famille
n'a été relevée.
Huit jours après la disparition
le 16 février 2017 de la famille Troidec
aucune trace, sinon
des traces de sang. Alors
assassinats, séquestrations,
meurtres, cambriolages,
drames familiales,
toutes les hypothèses sont ouvertes
qu'on fut le procureur de la république
mais tant dit que les enquêtes
de personnalité se poursuivent
une piste se profile
le père et le fils entretenaient
des relations difficiles
Pascal qui souffrait depuis plusieurs années
d'épisodes depressifs
était un homme renfermé qui se disputait
régulièrement avec sa femme mais aussi
avec son fils Sébastien
un jeune homme qui a fréquenté à 5 ans d'intervalle
le même lycée vendéen
que le fils de Xavier Dupont de l'Igonesse
alors beaucoup de journalistes
y voient un signe funeste
Mais Sébastien, c'est d'abord un jeune homme
au profil complexe
équilibré, joyeux, fiable
dit ses amis, non
tourmenté, sombre
comme l'expliquent au contraire Sébastien Baer
sur France Inter
ses camarades de classe décrivent un garçon gentil
agréable d'où un jeune homme apprécié
et sans souci ajoute Marc
qui dit qu'il s'inquiète pour son copain de classe
avec lui il a toujours été adorable
très gentil, très attentionné
et c'est pas quelqu'un qui aurait pu faire un mâle de mouche
et on espère juste que
on puisse le retrouver en vie
lui et sa famille
Ce portrait du jeune homme est à l'opposé du profil tourmenté
que laisse apparaître le début de l'enquête
plusieurs éléments interpellent la police judiciaire
qui a découvert des messages postés par Sébastien
sur les réseaux sociaux
Vivement ma mort, ma vie me saoule
écrivez le jeune homme en 2013 sur Twitter
et puis si on savait ce qui se passe réellement
dans ma tête, on me prendrait pour un fou sans moral
...
Le 24 février 2017
les services de gendarmerie
et de police de la France entière
reçoivent un avis de recherche
Sébastien Troidek, 21 ans
est présenté comme un jeune homme instable
suspect majeur, à l'origine
je cite
d'un funeste projet d'assassinat
visant à supprimer les membres de sa famille
et peut-être lui-même
...
Plusieurs indices semblent faire de lui
un criminel potentiel
ça va dire n'est pas garé avec celle de ses parents
dans la rue d'Auteuil à Orvaux
son téléphone est le dernier des quatre à s'éteindre
dans la nuit du 16 février
à 3h15 du matin
une plainte a été déposée par Charlotte
sa sœur la veille de sa disparition
pour Froudbanker
Quant au dernier achat
enregistré sur la carte de la jeune femme
il s'agit de jeux vidéo
péché mignon de Sébastien
car le jeune étudiant en informatique est un geek
qui pratique réseaux sociaux
jeux enlignés forums obscurs
et il y a quelques années
Sébastien était même un geek malheureux
qui crachait sa peine numériquement en 146 sur Twitter
il disait on arrête d'avoir peur du monstre
en dessous de l'île
ce qu'on comprend que ce sont nous les monstres
regarde autour de toi
tout est faux écrit-il sans son profil Twitter
des messages
que journalistes et internautes vont exhumer
fabriquant ainsi et sans doute
malgré eux le coupable idéal
oui un jeune homme introverti
mal en sa peau
potentiellement psychopathe donc
et même déjà condamné à des travaux d'intérêt général
en 2011 pour des menaces proférées en ligne
comme le dévoile le parisien
une bêtise d'Auteuil.0
qui devient rapidement dans beaucoup de reportages
la possible preuve
d'un passage à l'acte sanglant
1 mars 2017
5 jours après la perquisition de la Rétauteuil
le laboratoire
chargé d'analyser les traces d'ADN
relevé dans le pavillon d'Orvaux
confirme ce que tout le monde présageait
le sang présent dans la maison
est bien celui des trois techs
Pascal, Brigitte
Sébastien, dans une moindre mesure
mais pas le sang de charlotte
la fille
les enquêteurs sont perdus car toutes les hypothèses
sont encore envisageables
il y a une certitude cependant
au vu de la quantité de sang perdue
les parents trois dèquent nous sans doute pas
survécu
une enquête criminelle est donc ouverte
pour domicile volontaire, enlèvement
et séquestration
mais en ce même premier mars
en fin de matinée
ce qu'on appelle déjà l'affaire trois dèques
connaît un premier rebondissement
depuis la disparition de la famille
c'est la première fois que la trace
de l'Inde est retrouvée
près de ce bois isolé en plein finistère
une jogueuse a découvert
un pantalon pouvant appartenir
à charlotte trois dèques et surtout
sa carte vitale
les lieux sont loin d'être anodins
car dans la région la famille a des attachés
à dix kilomètres
l'entourage de la mer Brégique
trois dèques
le père Pascal est quant à lui originaire
de Brest
étonnante découverte
à près de 300 km du domicile familial
près de Nantes
ou un périmètre de sécurité a été mis en place
c'est donc le hasard
comme souvent d'ailleurs en ces affaires
qui a permis de trouver le pantalon de charlotte
en bordure de forêt à 300 km du domicile
de la famille trois dèques
comme s'il avait été jeté d'une voiture
sans volonté le dissimuler
ou contraire explique un gendarme
le brouillard
qui règne depuis cinq jours déjà autour de l'affaire
s'épaissit encore à l'image
des collines brumeuses qui surplombent la baie de Dwallas
dans le finistère
là où les indices ont été trouvées
toute la journée
les gendarmes voratissaient la zone
ils cherchent de nouvelles pistes
on cherche décors
mais aussi la voiture de Sébastien
une Peugeot 307 qui occupe la tension des enquêteurs
il va falloir rattisser
7 km2 autour de la commune de Dyrin
un territoire
parsemé de marécage, de bras de mer
et des temps que les gendarmes pas ils s'en paient une fin
parce qu'il le faut bien
aujourd'hui les recherches ont repris
dans un périmètre élargi
80 gendarmes
un hélicoptère muni de caméras thermiques
qui a été mobilisé
des plongeurs ont même passé au peigne fin
7 étangs
dans des conditions difficiles
étant néné la faible visibilité
en visibilité les collègues ont des masques
mais ça leur sert strictement à rien
parce qu'on doit avoir 5 à 10 cm de visibilité
toutes les recherches se font
à la main, à tâton
en fin de journée dans le même secteur
un libre scolaire portant le nom du père
et un drap ont été retrouvés
de nouveaux indices qui n'expliquent toujours pas
la mystérieuse disparition
de la famille Troidek
malgré ces recherches acharnées
les gendarmes doivent progressivement se rendre à l'évidence
ils ne trouveront sans doute
ni corps, ni voiture
dans les fonds vaseux glacés du finistère
et les puissants courants des bras de mer
auront sans doute brasser les indices
au large
la mesure de Sébastien et les mains clés de l'enquête
et donc peut-être quelque part
dans l'Atlantique où elle finira bientôt
manger par la roue
mais enfin c'était sans compter
sur l'oeil alerte d'une boulangerre
après de 270 km du finistère
le 2 mars au matin
la peugeot de Sébastien Troidek est retrouvée
sur le parking de la sous-préfecture de Saint-Nazaire
à 60 km
de la rue d'Auteuil d'Orvaux
qui laisse le pavillon des mystères
aucun corps dans le coffre
mais des traces de sang et un tapis de sol en moins
à ce stade
les journalistes suivent l'enquête
de très près pour satisfaire leur lecteur
à vide de nouvelles au point parfois de talonner la police
10 minutes à peine
après que la voiture a été repérée
l'information circule
empêchant les enquêteurs de mettre le véhicule sous surveillance
un pantalon, une carte vitale, une voiture
mais aussi de vieux manuels scolaires au nom
de Pascal Troidek découvert dans le finistère
autant d'indices disséminés
entre les pays de la Loire
et la Pointe Bretonne sans désignée de cohérence
le 3 mars 2017
8 jours après les débuts de l'enquête
le procureur de la République de Nantes, Pierre Sénès
donne une première conférence de presse filmée
au palais de justice
il décrit une affaire hors norme
formule commune pour dire que la tâche est compliquée
que les enquêteurs font ce qu'ils peuvent
en tout cas, l'issue macabre de cette histoire
ne fait plus d'hôtes
chaque découverte rend la faire plus confuse
ouvre des pistes, des hypothèses
d'autant que quelqu'un semble jouer
au petit poussé
au fait qu'on retrouve comme ça disséminé
en différents endroits des objets utiles à l'enquête
la question s'est posée
est-ce que nous avons à faire un jeu
un peu morbide
avec quelqu'un qui s'amuserait à balader
en quelque sorte les enquêteurs
c'est acquis dans la réflexion
c'est un élément de réflexion
une chose est sûre
dans ce mélodin d'isobscur
l'enquête semble se détourner de Sébastien
un temps sous son nez
pour se resserrer
aux alentours de Brest
où vu une partie des proches de Brigitte Pascal Troyadec
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Troidec, la sœur de Pascal.
Ils vivent dans une ferme reculée.
Ils avouent tout à s'accompagner.
Le soir même,
retour à Orvo.
Pour la troisième fois en 24 heures,
Kawis parcourt les 275 km
qu'il se part du pavillon
des Troidec, où quatre corps
se vide de leur sang.
À Orvo, l'assassin retourne sur la scène du crime,
tandis que l'idi Troidec ferait le guédo
en contact par Tokyo Walkie
avec son compagnon.
Un domaine de 26 hectares
dans un vallon humide
couvert de bois et de maracages
où se perdent des dépendances à l'abandon.
Voilà pour le décor.
Pendant deux affroges lourds, explique le magistrat
Hubert Kawis Saint-Sanplois
et visserait démembrer les corps de ces victimes
à l'aide de Tonayame To et d'une hache.
Ils brûlent une partie
des membres dans la chaudière à bois,
tentent de broyer les os des victimes
et enterrent le reste dans les bois mozins.
L'idi qui l'a éloigné quelques jours avec son fils
l'aidera à brouiller les pistes.
Le couple nettoie la voiture de Sébastien
puis se débarrasse du pantalon de Charlotte.
Sans plan élaboré, dit le suspect,
qui nit d'après méditation.
Le lundi 6 mars 2017, enfin l'après-midi,
il y mise en l'examen pour assassiner
après méditer donc et atteindre
à l'intégrité d'un cadavre.
Tandis que l'idi 3Dec, qui démantre
toute implication, est accusée
de modification de l'état des lieux d'un crime
et recel de cadavre.
Pendant que les enquêteurs
cherchent et trouvent les restes
des 3Dec à la ferme du stand
sous une brume pluvieuse
qui donne à la propriété un air de maison hantée,
les juges continuent d'auditionner
Hubert Caouissin pour tenter de comprendre
pourquoi ces quatre morts,
pourquoi cette violence,
pourquoi cet acharnement à tuer
et puis qui est Hubert Caouissin.
En arrêt maladie après une dépression,
l'ancien ingénieur naval est décrit comme
un type à tendance paranoïaque,
un type naïf et influençable.
En sevrage médicament-teux,
il explique avoir parfois eu peur
de sa propre violence lors de son burn à haute.
Je me cogne la tête contre les murs, raconte-il.
Il envoie alors son fils Henri
chez sa belle-mère en sécurité.
Sa compagne l'idi elle est en invalidité
à cause d'un cancer du sein qui l'a handicapé d'un bras
et elle fait la classe à la maison pour le fils
car l'enfant n'aime pas les enseignants qui,
selon ses dires, le persécute.
Le couple sort peu de l'affaire
mais le fréquent de personne,
si ce n'est René,
76 ans, la mère de l'idi
avec qui la famille déjeune tous les mercredis.
Le 8 mars 2017, 3 jours après les avais du Hubert Caouissin,
René Troadec, la mère de Pascal
se livre dans les pages du parisien
comme le relate Christophe Amourio
sur France 3.
Elle confirme l'existence potentielle
d'un trésor,
dont Caouiss, lui-même, avait parlé aux enquêteurs.
Une page consacrée à cette affaire
avec des propos qu'on n'avait encore jamais entendus
à cette donc de la mère de Pascal Troadec
cet or a brisé notre famille,
ça a été repris, c'est le titre même
de cet article, ça confirme l'existence
de ce trésor familial. Il faut remonter
à 2006, on apprend le début de cette histoire.
2006, le mari de madame Troadec
découvre, en effectuant des travaux
dans sa vieille immeuble de recouvrance
à Brest, des lingots et des pièces d'or.
2010, quatre ans plus tard,
son fils Pascal Troadec,
selon toujours ses propres mots,
s'est emparé de cet or
pour détriment de Liddy, sa sœur Liddy Troadec
et donc du compagnon de cette femme,
Hubert Caouiss.
Une précision encore sur son fils, Pascal Troadec,
elle dit, il se ventait
d'avoir placé l'or à Monaco et en Andorre,
un secret qui est connu dans la famille
et donc qui exacère, vous l'avez déjà évoqué,
Hubert Caouiss, la famille envoie
des cartes postales, donnent des nouvelles,
donc Liddy est au courant,
Hubert Caouiss aussi sait tout ça,
dont voyait une rancœur familiale qui a grandi
pendant cette année qui se termine
par cette issue tragique.
Je voulais rendre justice à ma femme
et à ma famille à vous, Hubert Caouiss.
S'il a tué les Troadecs,
c'est donc à cause d'une banale histoire d'argent,
un prétendu vol perpétré par Pascal Troadec
aux alentours de 2009.
Et ces renais Troadecs,
qui auraient accusé son fils, Pascal, du vol,
elle l'aurait fait auprès du berre et de Liddy.
Mais pas du tout, n'importe quoi,
répondait l'enfin devant les enquêteurs renais
par d'une légende familiale,
d'ailleurs elle n'a jamais eu de trésor alors.
Mais cette femme de 76 ans
aurait joué un rôle troublant
dans le délire paranoïaque du Berkhaouissin,
son gendre.
Il était comme un fils pour mon mari,
on s'entendait très bien raconte celle qui dresse
en revanche un portrait de son fils plus...
mitigé.
Car si René est très proche de sa fille Liddy,
elle est en froid avec Pascal
depuis ce repas de juillet 2014.
Ce jour-là, en effet,
Hubert Caouissin invite Brigitte et Pascal Troadec
à déjeuner dans le but de découvrir
la vérité sur les lingots d'or
et suggérer un partage.
Dans ce soutien gorge, Liddy
aurait alors caché un micro
pour enregistrer la conversation au cas où.
Mais le repas s'étermine par des crises et des larmes,
comme d'habitude.
Mais c'en est trop, cette fois pour René,
qui a le cœur fragile.
Elle coupe les ponts avec son fils Pascal,
qu'elle juge, malveillant, et qui, le craint,
veut enlever Henri, le fils de Liddy Hubert.
Si Liddy Troadec enregistre le déjeuner,
c'est parce que son compagnon, Hubert Caouissin,
monte un dossier,
le dossier, crapule, comme il l'appelle,
stocké sur un disque dur.
Poussé par sa rancœur, obsédé
par cette histoire de lingots,
il veut le prouver, l'argent est caché
dans un paradis fiscal.
Alors, il n'hésite pas à jouer de l'argent secret
pour prouver que Pascal et Brigitte sont trop riches
pour être honnêtes.
Et il note tout, oui, les nouvelles voitures,
une BMW, une Audi, il garde tout,
les cartes postales de l'étranger.
Deux fois par an, il espione, il écoute
le pavillon des Troadec à l'aide d'un stethoscope.
Jusqu'à cette nuit fineste,
du 16 février 2017,
où Pascal et Brigitte le surprennent chez eux.
Sans suite, une explosion de violence
nourrie par un ressentiment ancien
qui conclut des années de harcèlement
et de lettres de menace, explique Cécile de Oliveira,
l'avocate des soeurs de Brigitte Troadec,
quatre jours après les aveux du Bercahuissin.
On a la conviction que
Pascal
et Brigitte
étaient accusés
à tort et qu'ils
vivaient évidemment
comme un harcèlement
complètement invraisemblable,
absurde et agressif,
les accusations
qui relèvent de l'imaginaire de l'assassin.
Pascal Troadec avait fait
une démarche auprès de la gendarmerie
pour se plaindre, on avait été accusés
mensongèrement et de manière
répétée par
l'assassin sur cette histoire
de l'ingot d'or qui sort de l'imaginaire
du Bercahuissin.
Et une histoire
qui sort de l'imaginaire du Bercahuissin
selon Cécile de Oliveira,
qui s'étonne également des propos tenus par René Troadec,
mère et grand-mère
de Trois des Victimes.
Un discours orienté sur
l'argent qui viserait expliquer le geste
de l'assassin présumé par des circonstances
atténuant. Je reprends
les mots de la merde Pascal Troadec.
Alors, quel rôle exact
a joué cette petite dame moche
vecourt, renvoie les eurogies par les larmes
dans une interview diffusée par Téfin
le 12 mars 2017, moins d'un mois
après la mort des Troadec ?
La justice le dira peut-être
lors du procès 13 attendus
du Bercahuissin, prévu
pour fin 2019 et peut-être
repoussé à 2020 en raison de prochaines
expertises psychiatriques du prévenu
qui risquent, rappelons-le, la reclusion
criminelle a perpétuité.
À Orvaux, là où vivait Pascal, Brigitte
Charlotte et Sébastien Troadec, la vie
reprend progressivement son cours
après deux semaines de tumultes
médiatiques et policiers.
Les habitants du quartier ont placardé
nos lettres ouvertes aux journalistes
sur les poteaux électriques. Ils y réclament
le droit de se réapproprier leur espace
de vie. La mémoire
de la famille et en particulier le fils
Sébastien a été souillé
par les médias et la police. Ils ont
beaucoup trop vite considéré qu'il était
le coupable alors qu'on a appris que ce n'était
pas de tout le cas résumé à vos incités
par le journaliste Etienne Jacob.
Quand on sort de Brigitte,
elle regrette que l'on parle encore de
l'affaire Troadec. Non, c'est l'affaire
Caouissin, surjetel
meurtri par les souvenirs
silistres que leur nom évoquera désormais.
Les obstacles des quatre membres
de la famille Troadec se tiennent le 19
mai 2017 à Landerneau
dans Finisterre. Une cérémonie
durant laquelle personne
peut oublier les tragiques motifs de
ces quadriple meurtres.
Des actes inhumains, d'autant plus tragiques
qu'ils reposent sur des sentiments
d'une banalité tristement humaine
qu'on découvre dans la plupart
de familles qui se déchirent, la jalousie,
la rancœur, la couvertise.
Une histoire de famille
et d'argent donc
ou des zones d'ombre
persiste, tenace.
Où est l'arme du crime ?
Hubert Caouissin avait-il
prémédité ces actes ?
René Troadec savait-elle
ce qui se tramnait ?
Les lingots d'or existaient-ils vraiment ?
Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org
...
...
...
...
...
...
...
...
Affaire sensible,
Fabrice Drouel.
Aujourd'hui, l'affaire Troadec.
Avec nous, notre invité le journaliste Pierre Henri Alain
du Plex de Rennes.
Bonjour Pierre Henri.
Bonjour.
Vous avez suivi et couvert cette affaire
pour le journal Libération Notre.
C'est aujourd'hui.
Où sont les premières questions ?
Hubert Caouissin est en prison.
Oui, bien sûr.
Et je pense qu'il va y rester encore un petit moment.
Quand elle y dit que Troadec
l'a été libérée
simplement parce qu'elle était
poursuivie pour modification
des lieux d'un crime et recel de cadavres
et selon la loi française
cette mise en cause
suppose
une détention provisoire qui ne peut pas exéder
pour moi.
C'est tout simplement pour une raison légale
elle a été mise en liberté.
Je ne sais pas où elle se trouve.
Peut-être chez Rennes, sa mère
peut-être dans une autre maison
que les Caouissins possédaient dans le Nord Finisterre
je crois.
L'office du couple en revanche Henri
il était confié à la grand-mère
Rennes pendant un temps
il a été retiré
à cette dame
mais il a été confié assez rapidement
au service de l'enfance.
Ce Hubert Caouissin
des expertises psychiatriques ont été effectuées
sur lui évidemment
pour juger de sa personnalité
c'est quoi les grands traits de caractère
de cet homme ?
Vous en avez parlé un petit peu tout à l'heure
une personnalité un petit peu compliquée
on parle de naïveté
on parle d'influences
enfabilité, on parle de son burn out
on parle de sa fragilité
d'autres parlent aussi d'une certaine guété
donc voilà je pense que ce sera vraiment un gros gros enjeu
du prochain procès, sa personnalité
pour l'instant
on en est simplement à une seule
si je ne m'abuse, à une seule expertise
dans le cas de l'instruction
qui est une expertise psychiatrique
qui a conclu
à une altération du discernement au moment des faits
Alors partielles
absolument tout à fait
Abolition partielle c'est ça ?
Oui tout à fait
c'est vraiment un tout début
d'expertise parce qu'il y aura d'autres
des contre-expertises
des expertises psychologiques
d'autres expertises psychiatriques
donc voilà il est vraiment très tôt pour pouvoir en tirer
des conclusions concernant cet homme
Bien sûr, alors au centre
de cette histoire, a priori
parce que encore faut-il le prouver
il y a des lingots d'or, qu'est-ce que c'est de ces lingots d'or
puisque je terminais le récit
en disant parmi les questions, après tout
les lingots existent-ils vraiment ?
Ah ça c'est une grande histoire
Oui effectivement, c'est un petit peu l'histoire dans l'histoire
puisque
si vous voulez, cette histoire de lingots d'or
a fait remonter un petit peu
j'allais dire l'enquête
ou du moins un certain nombre de journalistes
jusqu'à la période de l'occupation
le tout début de l'occupation, la banque de France
voulait donc évacuer
ces trésors
hors de France et avait amassé
un certain nombre
de lingots
à Brest et une caisse
qui a tombé dans la rade de Brest
et cette caisse
et en fait
tout le l'or dont
qu'a fait falloir Hubert Caouissant
et René
provient de être
ce trésor
aurait été trouvé par le père de Pascal
et de Lili
aurait finalement
fini entre les mains de Pascal
donc vous voyez c'est déjà vraiment une histoire dans l'histoire
assez complexe, assez recambolesque
histoire dans l'histoire
effectivement mais c'est peut-être aussi
le coeur de l'histoire
on peut imaginer aussi que s'il n'y avait pas
ces lingots d'or, il n'y aurait peut-être pas eu
ce conflit interfamilial
et c'est épilogue tragique
enfin le petit problème c'est qu'on n'a trouvé
aucune trace, strictement aucune trace
de cet or jusqu'à présent
que ce soit
solide sous forme de pièces
ou de lingots dans le domicile
d'étroïdec ou que ce soit sous forme
de dépôt soit 10 ans
dans des comptes à Monaco
pour l'instant
à ma connaissance les enquêteurs n'ont strictement trouvé
la moindre trace de cet or
donc voilà, ça pose un petit problème
sur la véracité
de ce mobile
qu'elle pourrait être le mobile
déjà lousi
interfamilial
admettons qu'il n'y ait pas d'or
soit vraiment pour brouiller les pistes
ce serait quoi le mobile ?
mais personnellement je crois qu'il est fort possible
j'aurais même tendance
ma conviction je pense qu'il est fort possible
qu'Huber K. Wissin soit
tout à fait persuadé
que Pascal Troadec
et son épouse possédaient de l'or
ou du moins qu'il était laisé dans
un héritage
alors comment il en a été persuadé c'est une autre histoire
mais je crois que c'est tout à fait possible que même si
cet or n'existe pas véritablement
lui en était absolument persuadé
vous savez la jalousie parfois
fait échapper
à travers le jugement
on peut pas mieux le dire
alors on va pas passer en revue
tous les personnages et protagonistes de cette histoire
on va s'arrêter quand même si vous voulez bien
une petite minute sur René la belle-mère
qui est cette femme qu'elle roule elle joue
eh bien
elle parle beaucoup
c'est aussi
une personnalité je pense
qui serait un petit peu au centre du procès
puisqu'elle dit beaucoup de choses
donc on l'a vu avec l'or
elle a donné beaucoup de détails
tous les détails dont je vous parlais tout à l'heure
c'est elle qui les a données
et en fait rien n'a été vérifié
donc voilà quand on voit
quelle prête à Pascal Troadec
l'intention d'enlever Henri
ça a aussi quelque chose d'un petit peu délirant
si je puis me permettre
donc voilà
il y aura beaucoup de choses à mettre au clair
en tout cas pour moi ça reste
d'une grande confusion tout ce qu'elle peut dire
même si voilà il y a une apparence de cohérence
voilà on peut
y déceler un certain nombre de contradictions
manifestement
elle penche
elle minimise un petit peu
la responsabilité du bair
elle protège peut-être sa fille
l'idi donc voilà elle a
une forme de partie-pris on pourrait dire
dans cette affaire donc il y a
la concernant il reste beaucoup
de choses à établir
et beaucoup de zones d'ombre en tout cas à lever
alors on va revenir au début de l'enquête
fin février 2017
on va sortir dans notre
discussion
pour parler largement
du fait d'hiver et de ce que celui-là
nous dit ou pas d'ailleurs
on va revenir au début de l'enquête fin février 2017
journaliste, policier voisin
personne ne sait rien au début
mais on peut déjà pressentir l'ampleur
que cette disparition va prendre
on va écouter ensemble les premières réactions
des voisins qui sonnent un peu le
déjà entendu tant elles sont
caractéristiques dans ce type d'affaires
on les voyait pas souvent mais enfin
on parlait avec la dame
quand elle était dans
Saint-Germain par exemple
on se pose des questions on sait pas
on pouvait
on peut pas dire
ce qui est arrivé
je suis très surpris c'est des gens qui avaient l'air très
sans problème
on les croisait un petit peu mais pas souvent
c'était bonjour bonsoir souvent
j'ai pas autre chose donc
j'ai travaillé chez Erlux celui
faisais peut-être d'appel journal
aujourd'hui fait un petit peu de dépression
ça commence à se laisser
et ça qui appuie
c'est un mystère
ce qui est frappant
Pierre-Henri dans cette affaire
comme dans toutes les autres
j'évoquais tout à l'heure les flactifs
du pont de l'Igonnais
à chaque fois les voisins disent c'est une famille sans histoire
jusqu'au jour où il arrive
en principe
dramatique ça vous a frappé
vous en tant que journaliste je sais pas si vous êtes un spécialiste
du fait d'hiver peut-être pas d'ailleurs mais
est-ce que ça vous frappe
est-ce que c'est un schéma qu'on retrouve souvent
oui absolument mais c'est un petit peu
le principe du fait d'hiver
qui est un petit peu mal nommé du certain de manière
puisque en fait le fait d'hiver intervient
dans la vie des gens comme une forme
d'effraction extrêmement violente
et ça n'a rien de fait d'hiver
pour les gens à qui ça arrive
c'est un caractère extraordinaire
c'est son caractère en fait
les faits d'hiver ont toujours un caractère extraordinaire
là où il se passe, là dans la vie des gens où il se passe
donc voilà effectivement
c'est comme une voiture
une voiture qui tombe en panne
avant qu'elle tombe en panne elle marchait très bien
vous comprenez ?
Oui est-ce que c'est intéressant quand les gens disent
oui c'était une famille sans histoire
peut-être même une famille qui avait quelques histoires
mais alors tellement rien par rapport à ce qui arrive
c'est intéressant de décoder ça
alors quand on est journalistes maintenant
concrètement comment on aborde
une affaire de ce type
ça veut dire d'où vient l'information
c'est plutôt les voisins, c'est plutôt la police
comment ça fonctionne
alors sans dévoiler les sources c'est juste un principe
oui la première source
c'est clairement
la justice, le parquet
le procureur
qui va accorder ou pas d'ailleurs
des conférences de presse
enfin vraiment c'est vraiment les informations
en tout cas même si elles sont partielles
qui peuvent venir du parquet de la justice
sont les plus fiables a priori
même si elles sont incompletes
il y a au moins des éléments
sur lesquels on peut vraiment s'appuyer
ensuite viennent effectivement des enquêtes de voisinage
là où il faut être
beaucoup plus prudent
comme vous l'avez suggéré
la police aussi
on pourra peut-être le développer
mais c'est vrai que notamment
les gens qui travaillent dans la presse régionale
et les localiers ont souvent des rapports
plus privilégiés
plus étroits avec les policiers
donc ça leur permet peut-être
d'avoir des informations de ce côté-là
mais d'abord la justice
ensuite le voisinage je dirais
alors on l'a aidé aussi dans le cas des soupçons qui ont posé
alors pour le coup sur Sébastien
le fils de la famille
les réseaux sociaux ont joué un rôle
important facebook, twitter
on a fait le coupable
le coupable idéal donc il faut aussi prendre
des précautions maintenant avec cette
nouvelle source
qui va finir par peu être nouvelle mais
qui n'a pas toujours existé en tout cas
des réseaux sociaux
beaucoup de précautions
notamment quand il s'agit de personnes
relativement jeunes
comme Sébastien Troadec
puisqu'on voit bien qu'effectivement
quel adolescent n'a pas déversé
son mal-être sur les réseaux sociaux
donc voilà ce sont
des éléments qui peuvent
rentrer dans le cadre d'une enquête
mais qui nécessitent forcément
d'être
plus que prudent
d'être confronté
à des témoignages
je pense que c'est le cas
dans l'affaire qui nous intéresse aujourd'hui
beaucoup de journalistes
sont allés voir les camarades
de
Sébastien Troadec pour recouper
effectivement même si tout ce qu'il pouvait avoir
dit
sur les réseaux...
ou écrit plutôt sur les réseaux sociaux
pouvait être extrêmement troublant
dans un contexte où on se perdait
totalement en conjecture
on n'avait complètement aucune piste
qui se dégagait donc
il faut ramener ça aussi au moment
où on découvre
ce type de
comment dire de choses
enfin ce type d'expression
le premier route
2017, 6 mois après le début
de l'affaire Troadec
vous publiez un article dans l'idée
vous en souvenez, intitulé
Le massacre des Troadec
glace toujours le stand
STANG
c'est un mot d'esprit
je vais lire
un extrait
de la petite route
qui surplombent les lieux
et mènent au hameau de Logana
on devine les toits d'ardoise
des principaux bâtiments du corps de ferme
des chaînes et des châténiers qui servent de l'endroit
la ferme est désormais déserte
livrée à la végétation
et seulement habitée par le champ des oiseaux
malgré la douceur de l'été
l'éclat d'une nature resplanguissante
il en émane toujours une sensation
inquiétante
pas très éloignée de ce qu'elle dégagait
déjà durant ces jours d'hiver
où une armée d'enquêteurs sont allés
en uniforme ou vêtue de combinaison blanche
bravait le froid et la brume
qui enveloppait cette vallée humide
en pâte aux gens dans la boue
pour fouiller ses dépendances et ses alentours
à la recherche du moindre indice après le carnage
perpétrait par Hubert Kawissin
pour un peu
et vous concluez comme ça, on se croirait
dans un film d'un carpenterre ou un roman de Lovecraft
ça veut dire quoi ?
ça veut dire que la fonction du fait d'hiver
c'est de raconter une histoire
et ceci avant tout
et de pas forcément dire des choses
de la société comme on l'entend beaucoup
aujourd'hui il y a une sorte de courante pensée
qui tend à nous dire que le fait d'hiver
dit toujours beaucoup de choses de la société
ce qui est pas forcément vrai
ça dit rien du tout
ça dit le besoin d'argent
la jalousie, d'une famille
ça dit des choses sur l'homme
on sait depuis la nuit des temps
le fait d'hiver ne dit pas toujours quelque chose
quand pensez-vous ?
je pense qu'il y a les deux
il y a des faits d'hiver
il y a des invariants qu'on retrouve
d'époque en époque où ce sont des histoires
il y a toujours un petit peu comme je le disais tout à l'heure
hors norme
et dans l'occurrence il y a très hors norme
celle-ci et puis des tas d'histoires
qui racontent plein de choses sur la société
ils se faisaient d'écouter le flash d'infos tout à l'heure
pour s'en rendre compte avec ces violences
entre jeunes
de mineurs etc
dans ma région je l'ai constaté aussi ces derniers temps
des violences extrêmes
avec mon expérience
je n'avais pas l'habitude de rencontrer
donc je pense aussi que
très souvent
les faits d'hiver racontent beaucoup de choses
sur une époque
sur une société
sur son état moral
sur les conditions socio-économiques
dans lesquelles les gens vivent
il y a plein de choses à apprendre
les invariants dont je pouvais parler tout à l'heure
c'est pour ça votre avis
qu'en 2013
une étude de l'institut national
de l'audiovisuel, Lina notre partenaire
montrait une augmentation de 73%
du sujet sur les faits d'hiver
à la télé
et cet engouement
vient des raisons que vous venez d'exposer
il y a un engouement
il y a un engouement vraiment
ce serait très long à développer
je pense ce sondage
mais je pense que la fascination
pour les faits d'hiver
existe depuis toujours
parce que ça renvoie aussi
à notre condition humaine
ça renvoie souvent à des passions
à trouver heureusement dans des échelles
moins violentes
mais voilà, je veux parler par exemple
de la passion amoureuse
puisque le nombre de drames passionnelles
reste quand même très très élevé
ça parle de nos cauchemars
et je pense qu'il y a une fascination
forcément ça parle de l'humain
dans toutes ces dimensions
oui forcément
ça fait diversions également
c'était pas mal vu donc je sais pas ce que vous en pensez
c'est peut-être pour ça que vous avez ce sondage
parce qu'il y en a beaucoup de plus en plus
dans tous les médias, tous confondus
pour faire peut-être diversions aussi
je crois qu'il faudrait vraiment faire
une autre émission d'ailleurs sur ce sujet
puisque là il y aurait vraiment
beaucoup beaucoup à dire
et voilà je voudrais pas trop résumer
à des phrases d'apidaire
ce qu'elle peut dire pour Dieu
en quelques mots
je note cette idée de faire édition
vous serez invité pour réfléchir
avec nous sur la place
et sur le sens du fait
d'hiver, dernière question
quelle est la particularité
si tenter qu'il y en ait
une de cette affaire
trois dèques par rapport à d'autres
affaires de familles
assassinées, factifs, ligonesces
je donne toujours ces deux exemples
il y en a d'autres d'ailleurs que j'ai pas en tête
moi deux exemples parce que c'est
cette affaire trois dèques elle tient une place particulière
ou pas ?
moi écoutez je vais vous parler
vraiment très sincèrement et très personnellement
moi ce qui me rend complètement dingue
ce qui m'interroge le plus
c'est comment un type
un être humain peut faire
passer autant de temps
après avoir commis ses homicides
avec toute la distance
que ça suppose, transporter les corps
passer du temps
à essayer de les éliminer
d'en effacer la moindre trace
pour finalement qu'on en retrouve
d'ailleurs des traces comme si vous voulez
qu'on se faire coincer
de manière inconsciente
il y a toutes ces questions
sur l'après
après les crimes perpétrés
tous ces jours
ces heures qui se passent
c'est inimaginable
on n'arrive pas à comprendre comment on peut
humainement supporter
d'être dans un espèce de
je sais pas d'état second
j'en sais rien du tout
pourquoi c'est la particularité ?
un petit peu ce qui s'est passé ensuite
et ça, ça pose
beaucoup beaucoup de questions
sur les capacités humaines
ce sera le mot de la fin Pierre-Henri Alain
avant qu'on se revoit pour une émission
sur le février et le sens du février
merci, au revoir bientôt
merci à vous
c'était Affaire sensible
aujourd'hui l'affaire 3DEC
une émission que vous pouvez réécouter en podcast
sur franceinter.fr
rendez-vous également sur la page Affaire sensible
et merci à Arnaud Caillé qui était à la technique aujourd'hui
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durée :00:54:12 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires sensibles, une enquête hors-norme et tragique : la disparition de la famille Troadec, en février 2017. Invité le journaliste Pierre-Henri Allain en duplex de Rennes, où il a suivi l’affaire Troadec pour Libération, notre partenaire une fois par mois. - invités : Pierre-Henri Allain - Pierre-Henri ALLAIN : Correspondant de Libération à Rennes