La source: La grotte Cosquer : l'Histoire engloutie

Radio France Radio France 10/6/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript

François Sainterre

Aujourd'hui, il va faire sensible la grotte Coscaire ou l'histoire Angloutie.

Dans le parc national des Calanques entre Marseille et Cassis,

se trouve un trésor que la mer a gardé pour elle pendant des millénaires.

10 exactement. Depuis la fin de la dernière ère glacière, 10 millénaires donc,

pendant lesquels la Méditerranée a caché aux hommes un bout de son histoire et de l'heure histoire.

Parce que dans les entrailles de ces falaises, au fond d'une brotte,

certains de nos ancêtres ont laissé sur les parois des traces de leur passage,

des peintures, des gravures, par centaines, belles et enigmatiques.

C'était à une époque où la Proverance était une grande steppe froide et où la mer était encore loin.

Puis le climat a changé, les glaces ont fondu et la montée des eaux a condamné le passage de cette caverne sacrée.

Il a donc fallu attendre 100 siècles avant qu'un homme, Henri Kosker, et certains de ses amis,

naît la curiosité et le courage d'explorer sous l'eau par 40 mètres de fond le long boyau que 30 000 ans plus tôt,

les premiers artistes de l'histoire de l'humanité avaient emprunté à pied.

Découvert en 1991, la Grotte Kosker est la seule grotte ornée sous-marine que l'on connaît au monde.

Notre invité aujourd'hui, Luc Vanrel, plongeur, photographe, archéologue,

responsable scientifique de la Grotte Kosker depuis 2001, il la connaît comme sa poche.

C'est lui aussi qui a découvert l'épave de l'avion d'Antoine de Sainte-Exupéry, 60 ans après sa disparition, bref, un chercheur dans tous les sens du terme.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusée en direct,

récit documentaire, Romain Weber, coordination Franconnière,

chargé de programme, Rebeca Donante, réalisation Stéphane Cône.

Fabrice Drouel

Affaire sensible

Sur France Inter

Entrer dans une Grotte, c'est un peu...

Entrer dans un autre monde, il y a toujours un côté magique,

on a aussi de l'intimité de l'intimité, c'est ça, c'est extraordinaire.

C'est la découverte de ce que ces gens ont fait.

Entrer dans leur intimité, savoir ce qu'ils ont fait, comment ils ont vécu, comment ils ont pensé, voilà, ça, c'est un grand bonheur.

9 juillet 1991, Cassis, la nuit tombe.

Un petit chalutier quitte lentement le port de la ville qui s'endort.

Il ne part pas pêcher, ça fait bien longtemps qu'il ne sert plus à ça. Non, c'est le bateau du club de Plonge.

Ce soir-là, à la manœuvre, il y a le patron Henri Kosker et sur le pont Sanyès-Sandrine,

accompagné d'une monitrice et d'un moniteur, respectivement Pascal Oriol et Jan Gogan.

Le bateau part vers le large, puis bifure qu'à l'ouest en direction des calanques.

Les bouteilles d'oxygène sont pleines, les lampes sont chargées, les quatre plongeurs partent pour une expédition de nuit.

La mer est plate et c'est la pleine lune.

Alors, comme en plein jour ou presque, les quatre amis regardent et filent ces calanques

et qu'ils connaissent depuis toujours mieux que quiconque,

parce qu'en plus d'y être menés et d'en fréquenter les sentiers, ils en explorent les fonds marins tous les jours.

Pourtant, ce soir-là, Henri Kosker emmène Sanyès et ses moniteurs dans un endroit qu'ils n'ont pas encore exploré.

Et pour cause, si l'on se fie aux cartes, cet endroit n'existe pas.

Henri Kosker est l'une des seules personnes au monde à savoir que là,

à côté du cap Morghieu, à une poignée de mille marins de Cassis, il y a quelque chose de caché dans la pierre.

Il coupe le moteur et mouille à une trentaine de mètres de la falaise au bout de ce lombre à calcaire qui s'avance dans la mer.

Les quatre amis s'équipent et ils plongent.

Bon, je vais aller à l'eau avant, tu me suis ?

Vue du ciel, la Seine n'est plus qu'une danse de quatre fessaux lumineux qui s'agit de sous la mer et qui s'estompe lentement.

L'entrée de ça quelque chose, qu'a découvert Henri Kosker, se situe à 37 mètres de profondeur.

C'est un trou de trois mètres de large sur un mètre trente de haut qui conduit à une galerie de 116 mètres de long.

Il ne faut que quelques minutes au plongeur pour y accéder et pour que les lumières, depuis la surface, disparaissent totalement.

Aucun d'entre eux, même pas Henri Kosker, ne le sait encore, mais cette expédition dans la cœur de la falaise est aussi un voyage dans le temps de 33 000 ans.

Seul, silencieux, bercé par la mer, le vieux chaloutier attend les plongeurs à bateau baptiser l'eau.

Cromagnon, ça ne s'amende pas.

Henri Kosker l'a acheté trois ans plus tôt, en 1988.

L'année tient donc ou est sortie d'un de ses films préférés.

Jacques, parle-moi encore.

Raconte-moi une histoire.

Une histoire ?

Une histoire ?

Tu sais que ce qu'il faut faire pour vivre au milieu des sirènes,

tu descends en fond de la mer très loin.

Si loin que le bleu n'existe plus, là où le ciel n'est plus qu'un souvenir,

une fois que tu es là, dans le silence, tu y restes.

Et si tu décides que tu veux mourir pour elle, rester avec elle pour l'éternité,

alors elle vient vers toi et juge l'amour que tu leur portes.

Si il y s'insère,

si il est pur,

et si tu leur plais,

alors elles t'emmèneront pour toujours.

Vous avez peut-être reconnu un extrait du grand bleu et surtout sa musique.

Le grand bleu, le film culte des plongeurs.

Mais pourquoi les fascinent-ils autant ?

Peut-être parce qu'ils restent du bien leur attirance mystique pour le fond de la mer

et les drôles de relations qu'ils entretiennent entre eux.

Chacun son goût de mer, son territoire, ses secrets jalousement gardés.

On ne dit pas grand chose de ce qu'on a trouvé sous le lot, même aux amis.

Les abysses, ça se mérite, et on y fait sa place dans le silence, c'est ça.

L'ambiance du petit cercle des plongeurs de Marseille, dans ses années 80,

et que le grand bleu a si bien retranscrit.

Surtout à Marseille, qu'on appelle alors la capitale de la plonge.

Parce que c'est dans cette ville que cette pratique est née.

C'est là que, dans les années 60, un certain bocha fabrique les premières combinaisons.

C'est là que le commandant Cousteau se fait connaître.

C'est à Marseille encore que née la première société d'exploitation sous-marine,

la Comex, celle qui retrouvera le Titanic.

Oui, la mer y est gorge et trésor.

Il suffit presque de se jeter à l'eau pour retrouver les enforts, les statues, les épaves.

De l'occupation fosséenne jusqu'à la Seconde Guerre mondiale,

ce sont les témoins de plus de deux millénaires et de mille histoires

qui se trouvent là, au fond de l'eau, à attendre, ou pas.

Bref, Marseille, c'est l'aile d'orado de l'archéologie sous-marine,

et tous les plongeurs rêvent de trouver leur trésor à eux,

en fouillis sous un banc de sable, ou dans le crâne.

C'est à Marseille qu'il y a encore une fois,

des plongeurs rêvent de trouver leur trésor à eux,

en fouillis sous un banc de sable, ou dans le crâne un rocher.

Bien, mais à côté de Marseille,

il y a des rochers qui rencontrent beaucoup des creux.

Les calanques, ces immenses bouts de calcaires

qui s'étendent jusqu'à Kassis, 20 km à l'Est,

constituent un terrain d'exploration infinie.

Des trous, des galeries, des grottes creusées dans cette roche extrêmement fiable,

il y en a des milliers.

Quelques cavernes subvergées sont découvertes,

les centres de plongée emmènent les touristes les visiter,

et c'est dans cet environnement qu'évolue un certain Henri Kosker.

Lui, c'est le patron du club de plongée de Kassis.

C'est un homme trappu, tésueux, avec une grosse barbe brune,

genre lumaire, on le surnomme barbu d'ailleurs.

Il est à la fois marin, scaphandrier et moniteur de plongée,

un vrai travailleur de la mer.

Et un jour, de septembre 1985,

ses promenades sous-marines de conduisent au Cap Morbius,

au coeur des Calanques, il raconte.

Des plongées de ce type-là ont les faits pour le plaisir.

J'ai la capacité de faire des plongées profondes,

ou autres sous-terres,

et le plaisir, c'est de rentrer un peu dans le rouge

et de trouver de l'incodue.

Donc là, j'ai trouvé un trou dans la roche,

à 37 mètres de profondeur,

et j'ai commencé à explorer l'entrée.

Et là, j'ai commencé à avancer dans la guérerie,

qui est assez longue.

On s'enfonce dans le noir,

qu'une sorte de mâchouard qui nous accueille,

nous pouvons pénétrer.

Voilà, je me glisse,

30 à 40 mètres, le fesson de la lampe porte très, très loin.

Nous continuons à nous enfoncer dans cette grande,

de ce moment, il y a 36 mètres.

Ce cap est un coin pris de décorilleurs et des pêcheurs d'oursat.

Eux récolte la mer comme les paysans leur chant.

Pour Kosker, c'est assez similaire.

Je fouille les calanges, dit-il, comme d'autres cherchent des champignons.

Mais cette petite ouverture,

il ne la trouve pas tout à fait par hasard.

C'est un autre plongeur qui lui a signalé.

Elle n'est pas très engageante,

mais elle est presque inconnue, donc,

et ne serait-ce que par principe, il faut l'explorer.

Poster devant son entrée, on n'en voit pas le fond.

Sur les premiers mètres,

des coraux recouvrent la partie supérieure.

Kosker, il passe la tête, les épaules,

puis il rentre complètement.

Quelques mètres parcourus,

et le voyau fait maintenant 3 mètres de haut.

Le corail laisse place à une vase noire

qui recouvre la paroi,

garne pas la touchée.

Elle est très volatile,

et on y verrait plus rien,

s'il venait à se décoller.

À mesure que Kosker progresse,

la lumière fait blie.

Il n'a pas de lampes.

L'entrée est déjà 20 mètres derrière,

et il n'apparçoit pas le goût de cet endroit

qui est en fait une véritable galerie.

Donc, il faut rebousser chemin

pour cette fois.

Quelques jours passent avant que Kosker

ne reprenne son exploration.

Sans prévenir personne,

il redescend avec une lampe cette fois.

Il entre, avance droit devant,

sa torche éclare le boyau

qui s'allonge encore plus que ce qu'il imaginait.

La première fois il avait parcouru 20 mètres,

le voilà maintenant à 50 mètres de l'entrée

et devant lui,

un embranchement.

Une fois, par sur la gauche,

un peu plus étroite.

Ce reste le début d'un dédale

se perdre dans cette tunnel.

Seul, alors que personne ne sait

où il est,

le mettrait en assez mauvaise posture.

Mais il faut comprendre cet endroit,

en faire la topographie.

Alors, Kosker curieux s'engage

dans la vote gauche.

Il parcourt une quinzaine de mètres,

c'est une impasse

et le temps commence à lui manquer.

Il sait qu'il lui faudra suivre

la voie principale pour la suite.

Cette fois, il préfère y aller

avec l'un de ses monitors

et il écrit.

Depuis son entrée jusqu'à la ramification

où j'avais abandonné mes efforts

la dernière fois,

devant moi, il se déroule toujours plus loin.

Parfaitement linéaire

sans que ça le taire

ni sa forme, ni sa taille.

Son envergure de 3 mètres

est idéale pour les promeneurs que nous sommes.

J'évalue à 100 mètres

la distance que nous avons parcourue à présent.

Nous avançons toujours.

Et puis quelque chose, une forme incertaine,

ont dû la l'extrémité

du faisceau de ma torche,

mon pouce accélère.

Nous sommes à environ 14 mètres

une étroite ouverture de la taille d'un homme

laisse filtrer le faisceau de ma lampe

l'univers qui se meut derrière la Strat

restera pour aujourd'hui inexploré

il est largement temps de réintégrer le pont du bateau.

Nous sommes à la fin du mois de septembre 1985

Kankosker, excité par sa découverte

retourne dans la galerie pour la quatrième fois.

De nouveau, il est seul

et il a maintenant la drôle d'impression d'être un peu comme chez lui.

J'y pénètre comme un propriétaire attendu

et crie-t-il.

Il progresse rapidement dans le boyau

et atteint l'étranglement là où il s'était arrêté.

Passage très étroit.

Les bouteilles râchent les parois

sur une quinzaine de mètres.

Kosker jette un œil à son profondimètre

il n'est plus très loin du niveau zéro

et le boyau s'ouvre soudain

sur une grande vasque immergée.

Ça veut dire qu'il a atteint la grotte.

Kosker est seul donc, sous l'eau,

au milieu de gigantesques piliers minéraux

qui ont poussé du sol.

Il tourne sur lui-même

éclairant les uns après les autres

ses dizaines d'énormes stalagmites.

Kosker pointe son phare vers le haut

et voit son faisceau se heurter

une sorte de miroir

parfaitement lisse que transpercent les stalagmites.

La voilà la surface.

Alors il palme à la verticale

dans le sillage de ses bulles

qui fuient dans la lumière

suite de son récit.

Donc après qu'on arrive

dans cette grande salle

où je dois manquer l'arrivée

éma gestueuse

le sol devient blanc

c'est que tout est blanc

on dirait qu'il a neigé

et vous passez en plongée

dans des stalagmites

de 6-7 mètres de haut

et ça c'est l'arrivée

qui est un temple grec

ça vous marque profondément

le geste que j'ai eu

c'est de regarder l'endroit

où je venais le faire en plongée

les stalagmites qui continuent

et ça c'est une merveille au départ

après la grotte

bon là commence les petits problèmes

parce qu'on enlève pas son masque

et son étendeur comme ça

l'air se goûte

parce qu'il peut être vici et tout ça

et il faut faire attention

Kosker est entré dans une grande cavité

entre deux diamètres

les stalagmites montent comme des colonnes

trillées jusqu'au plafond

5 ou 6 mètres dessus de la surface

des chapelets de stalactite

assez répandes de la voûte

et dessinent comme un réseau de 20 couleurs

occres dans la roche blanche

stupéfait

Kosker promène son faisceau

il n'y a aucun autre bruit que sa respiration

et il la trouvait son trésor

rien qu'à lui

il le seul, l'unique en connaitre l'existence

le premier s'est sûr à y poser le pied

oui mais Henri Kosker se trompe

d'autres sont entrés dans cette grotte avant lui

mais ça ne va pas d'hier

c'était avant les grecs et même avant les égyptiens

avant l'invention de l'écriture

ou encore bien avant celle de l'agriculture et de l'élevage

l'humanité a connu 33 millions d'histoires

depuis que d'autres homo sapiens ont

avant lui laissé dans cet endroit

des traces de leur passage

que le faisceau de sa lampe n'a pas encore éclairé

non car le plus beau, le plus grand

reste à découvrir

au fond de l'eau, les rayons se font

vers la muraine obscur à pondre

la main se taut qui pêche sur ses membres

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

les coraux qui pousseront

En fond de l'eau le sauf le couper

L'horreur gloralentie de la brène

Dans un écho le cœur frapper

Au fond de l'eau les rives se fondent

Il a déposé sa vie basée

Sur l'autre rive on voit encore ce temps

Et que ma vie de lèche s'est piée

Aujourd'hui la Grotte Coscaire

La Grotte, jardin secret d'Henri Coscaire

Nous sommes à la fin de l'été 1985

Il est le seul à en connaître l'entrée

Le seul à l'avoir vu, c'est son territoire

Alors il est retourné, dès qu'il peut, seul

Il explore sa propriété

La première salle est beaucoup plus grande que ce qu'il a vu la première fois

Elle mesure 70 mètres sur 55

D'énormes blocs de stalagmites la découpant

du multitude de petits espaces, certains au sec

d'autres dans une eau peu profonde

Et puis il y a une deuxième salle, grande elle aussi

à laquelle il accède en crape à utor

et en se faufilant en travers un passage étroit

Au bout, il y a un puits très profond

au-dessus duquel la cavité monte en flèche dans la falaise

jusqu'à une hauteur que sa lampe ne parvient pas à atteindre

Cet endroit le fascine l'obsède même

Mais la saison se termine

Le club de plongée entre en hibernation et causcaire

laisse sa grotte de côté

Les mois passent, les saisons, les années même

Il explique

Ensuite, cette grotte, j'ai fait surface en 85 dedans

Donc c'était en fin de saison de plongée

Les verres, je suis parti qu'on voyait un bateau

en dalle Sfaix en Tunisie

L'année suivante, donc à 86, l'hiver suivant

Pendant l'été, je n'ai pas eu l'occasion

d'y aller à cause du travail

de pas mal de petits problèmes de plongée

que j'avais réglés, donc je n'avais pas trop le temps

de plonger pour moi

L'hiver suivant, donc j'ai envoyé

la même bateau sur les Antilles

et l'hiver d'après aussi

Été 1991, 6 ans après les premières explorations

Causcaire n'est pas retourné souvent sans sa grotte

Un peu en 88, avec son nouveau bateau, le Cro-Bagnon

Donc, puis en 90, avec deux plongeurs

Il parle sa découverte parfois même de façon

illusive, alors on insiste pour qu'il partage

D'ontacte, il emmène d'abord

deux plongeurs spéléologues, qu'il connaît bien

les frères Van Espen, qui tirent un fil

d'Ariane dans le tunnel

Puis, le 9 juillet 1991, il se décide

d'inviter deux nues trois personnes

Une monitrice et un moniteur de son club

Pascal Oriol et Yann Gauguin

et Sanier Sandrine

Avec un appareil photo

Une fois entré, ça ne manque pas

Ces invités sont aussi stupéfaits

que lui la première fois

Il leur fait faire le tour du propriétaire

et émerveiller l'amp à la main

Il passe deux heures à explorer

Et c'est au moment de repartir

que Yann Gauguin fait passer sa lampe

sur quelque chose que Cosscaire, jusque-là

n'avait pas vu

Cette chose, c'est une main

ou plutôt le contour d'une main

imprimé sur la roche

Comme si quelqu'un l'avait posé sur la paroi

et avait craché de la peinture dessus

Étonné, Cosscaire rigole

en se demandant qu'il y a bien putain

gué dans sa grotte

Pascal Oriol dit immédiatement

on dirait une peinture hupeustre

Le fait saupraqué sur cette étrange emprunte

il prenne une photo

puis quitte la grotte

Intriguée que vient-il donc de découvrir

Cosscaire fait déloboper la photo

et on y regardant plus près

Il n'y a pas qu'une seule emprunte

Non, il en a deux autres

à côté qui apparaissent sur le tirage

Trois mains fantomatiques

qui donc barbu, ils disent les trois nouveaux

qui ne nous auraient pas découvert un nouveau lasco

Alors tous les quatre ils retournent

Et voilà la caverne

qui alors retourne à raison de leurs cris de joie

parce que là, d'autres mains

des rouges, des noirs

là, un bison et là, des chevaux

et des oiseaux, des boutins, un felin

des serres, deux or trente de foris

des dizaines et des dizaines de peintures

De retour sur la terre ferme

Cosscaire se précipite sur les dictionnaires

cherche le délivre sur la préhistoire

Ce qu'ils ont trouvé ressemble à lasco

et lasco

c'était il y a 18 000 ans

à une époque où la mer était à plus de

dix kilomètres de la côte actuelle

ce qui veut dire

que la grotte était accessible à pied

Sandrine Cosscaire se souvient

de ses moments, trente ans plus tard

sur France bleue

Mon histoire avec la grotte

elle représente quelque chose d'extraordinaire

que je souhaite à tout le monde de vivre

et je vais pas regarder mes amis sinon

je vais verser nos larmes

c'est de vivre ce lien

indéfectible de la vraie amitié

on était vraiment comme dans le

le château de ma mère

on était des gamins dans la garrigue

on était le petit pagnol et le petit lili

en train de chercher les trésors

Mais que faire d'une telle découverte

Cosscaire le sait il doit la déclarer

au pouvoir public

mais annoncé au monde l'existence de ses grottes

c'est céder son territoire

de toute façon avant de la déclarer

il veut établir une topographie précise

et apporter aux autorités des photos et des films

l'occasion d'inviter d'autres amis

pour la dernière fois

avant que certainement

l'accès à la grotte ne soit interdit

il emmène alors fin juillet de cet année 1991

un autre grand connaisseur des calanques

un plongeur

qui est aussi un archéolog sous marre

et cet homme prévient l'une de ses connaissances

un certain Jean Courte

spécialiste du néolithique

qui lui aussi connaît bien les calanques

il y a plongé dans les années 70

on disait la recherche déjà de grottes immergées

et bien là il va être servi

ce Jean Courte

se trouve sur des fouilles quand il reçoit la nouvelle

la lettre ne parle pas de grotte

non elle parle simplement d'une belle découverte

ce doit être encore

ce dit Courte

des enfants comme on en trouve des centaines

ça peut attendre

les semaines passent

la saison touche à sa fin

fin août Cosscaire est prêt à déclarer la grotte

mais le 1er septembre

d'autres plongeurs s'engouffrent dans la galerie

et s'y perdent

France Inter annonce à Noël

le drame dans les grottes sous marines de la calanque

de Sormieux au sud de Marseille

trois plongeurs y ont trouvé la mort ce matin

en ligne de Marseille, François Lucasso

c'est vers midi que l'un des plongeurs appartenant

à une équipe de spélé au sous-marin, amateur

venu semble-t-il de Grenoble, a donné l'alerte

en tirant une fusée

les secours ont immédiatement été déclenchés

le cross-med et les marins-pompiers de Marseille

ont envoyé 11 plongeurs sauveteurs et une assistance médicale

les corps des 3 plongeurs amateurs disparus

ont été repêchés tout retour

dans l'après-midi entre 10 et 50 mètres de fond

les plongeurs ont pu perdre toute visibilité

et céder à la panique

à l'intérieur d'une des grottes sous marines

de la calanque de Sormieux

François Lucasso, Radio France Marseille

pour France Inter

que s'est-il passé dans ce tunnel

eh bien les plongeurs n'ont pas pris les précautions nécessaires

la vase s'est soulevée sur leur passage

obstruant totalement la visibilité

et dans ce brouillard

trois d'entre eux se sont noyés

dans la panique effectivement

alors qu'un quatrième réussissait à trouver la sortie

les secouris s'en fait appel à Kosker lui-même

alors il s'est à nouveau rendu dans la galerie

dans sa galerie

et cette fois pour évacuer 3 corps

mais pourquoi ces plongeurs sont-ils allés dans le trou

savait-il ceux qui se trouvaient au bout

probable

pressé par cette triste histoire

Kosker sera à Marseille pour déclarer sa découverte

enfin

s'agit-il de peinture

rupestre dans une grotte sous-marine

voilà qui demande une expertise scientifique

répond des autorités

mais en toute discrétion

il ne faut surtout pas donner l'idée

à d'autres plongeurs d'aller visiter la grotte

et il y a un spécialiste

de la préhistoire capable d'explorer cette grotte

immergée

il en existe un et un seul

Jean Courta celui-là même

qui avait reçu la nouvelle quelques semaines plus tôt

c'est extraordinaire qu'on prend Courta

on n'a jamais rien trouvé de telle dans la région

pensait donc

des peintures rupestres aux fonds grottes

on en connaît beaucoup en espagne

dans les pyrénées, dans le périgoir mais à l'est du Rhône

rien

alors Courta qui est né en provenance

se souvient de se canoncer des années avant

un certain escalon de fonton

le pionnier de l'archéologie provençale

le paléolithique provençal

disait-il est en majeure partie

sous la mer

alors en ce mois de septembre

91 Henri Koscaire emmène Jean Courta

à la grotte

avec appréhension

l'archéologue suit le plongeur professionnel

pendant les quinze minutes que dure la traversée du boyaillot

de longues minutes

d'autant plus quand on sait que des hommes

sont meurs à cet endroit quelques jours plus tôt

mais c'est courta

vous avez sûrement lu Alice au pays du merveille

on franchit le purgatoire de ce boyaillot

et puis on arrive

on sort la tête de l'eau, on passe de l'autre côté

alors montrez-moi les chevaux

les bisons, les oiseaux demandent-ils les merveilles à Koscaire

Jean-Claude

un autre paris historien resté en surface

fait un premier inventaire

il y a des mètres carrés, des mètres carrés

couverts de gravure

à quel moment, et ça je peux vous le dire

c'est un scoop on peut dire, il y a

à peu près 25 mènes négatives

il y a

44 animaux déjà qui ont été

répertoriés

à peu près la moitié de peinture

et la moitié de gravure

il y a un fonds qui est commun à tout l'art

européen, j'allais dire de l'époque

c'est-à-dire le cheval est dominant, puis vit du bison

il y a un grand surprise sur les animaux marins

c'est-à-dire il y a 2 focs

et 3 penguins

des focs et des pingouins

oui, c'était à ça que ressemblait la biodiversité provençale

avec dans les hauteurs

des boutins et des chamois

et aussi représentés sur les parois de la grotte

avec un félin, des serres

et même un bandes méduses

et des mains, par dizaines

certaines entières, d'autres, c'est étonnant

qui représentent des doigts

des doigts incomplés

des mains blessées peut-être, ou simplement des doigts repliés

partout les pingouins sont encore frais

de toutes petites boulettes d'argile sont encore délicatement

collées à la paroi

un souffle suffirait à les faire tomber

par endroit, dans quelques creux du sol

il y a de la sainte entre des charbons

si des concrétions calcaires

ne s'étaient pas formées sur les peintures

on pourrait croire que les hauteurs n'étaient là que quelques jours plus tôt

et évidemment, ce n'est pas le cas

et l'authenticité de la grotte ne fait aucun doute

pour Courta

tout cela, à première vue, devrait dater

d'une vingtaine de millénaires

de l'époque où la Provence avait le même climat

que les pays scandinaves d'aujourd'hui

alors que l'Europe était pris sous les glaces

changement climatique, dites-vous

et ce que Jean Courta imagine

se confirme

la plupart des animaux ont été peints

il y a 19 000 ans

soit 1000 ans avant la grotte de Lascaux

et les mains, elles,

datent de plus de 30 000 ans

11 000 années au moins

c'est par les différentes périodes d'occupation

de la grotte, rendez-vous compte

si ces peintures avaient été faites aujourd'hui

il faudrait imaginer d'autres hommes

revenir au même endroit pour dessiner

de nouvelles choses en l'an

13 000 ans

en un mot commençant, la découverte

de Kosker est prodigieuse

elle sort dans la presse d'abord régional

20 000 ans sous les mers

à un Lascaux sous-marin, titre des journaux

puis dans la presse nationale

puis à l'international

Kosker, le tesou

de force à répondre à toute l'Europe

à l'Amérique, au Japon

puis il est reçu par le ministre de la Culture

Jacques Lang en octobre 1991

et il se souvient sur France Rulture

alors quand je suis rentré dans le son bureau

déjà il me dit

c'est toi que l'homme qui a découvert

cette grotte en faisant de l'apnée dans les calanques

est ministre

j'ai dit Monsieur le ministre, je m'excuse

c'est pas de l'apnée que je faisais

alors je vois que l'information du bas

vers le haut ça marche pas

voilà et je me racontais

et puis comment je découvre la grotte

ça réponde, ça a été

mais c'est une belle histoire

fantastique ça

et puis il m'a dit on m'a donné 4 noms

pour appeler la grotte

alors c'était la grotte de Morgue

de la triprie, de la pointe de la voile

et le dernier la grotte Kosker

alors que j'ai vu que j'étais le dernier

j'ai dit quand même il y a quelque chose qui va pas

et puis il m'a dit tout ça c'est une trop belle histoire

elle m'a rapporté ton nom et prénom

et lui qui a décidé

le paradoxe on le racont l'appel la grotte Kosker

donc mais elle sera tout le monde

autre paradoxe

cette grotte appartient au monde entier

et effectivement mais sans que qui compte

ne puisse l'avoir

à l'exception d'émissions scientifiques pour lesquelles

sont accrédités que des plongeurs ont pu

à ces expéditions difficiles

plus de 500 peintures et gravuries

ont été trouvées

mais 30 000 ans après que nos ancêtris

ont laissé l'empreinte de leurs mâts

subsiste des mystères

qui ne seront jamais percés

comme expliqué par exemple

que ces dessins soient similaires d'une grotte

à l'autre en Espagne, dans les Pyrenees

en Dordogne quand parfois

des centaines de kilomètres et des milliers d'années

les séparent

sans qu'elles butent ces hommes et ces femmes

ont-ils laissé ces oeuvres sur les parois

pourquoi ne trouvent-on presque jamais

de représentations humaines

de préhistorien Jean-Cloct

ancien responsable de l'étude scientifique

de la Grotte-Cosquère résume

nous nous trouvons dans la situation

d'un extraterrestre en visite chez nous

et qui découvrirait un peu partout

des croix sans rien connaître l'histoire

de Christ

alors il ne peut qu'imaginer

ces dessins sont des dessins magiques, religieux

quand l'artiste voit

cet animal dans la paroi

pour lui il ne se dit pas que

ça ressemble à une bison, je vais compléter

c'est bien comod, c'est pas ça du tout

non, certainement

il pense qu'il y a une bison

dans la roche, ou un esprit de bison

dans la roche

à le complétant

il entre un contact avec lui

ou il prend le pouvoir sur lui

ou il obtient ses graesses, ses faveurs

en tout cas il établit un contact

avec l'animal qui est juste derrière la paroi

ou qui est pris dans la roche

21 ans après sa découverte

la Grotte Cosquère

est entièrement numérisée

pour en faire une copie taille réelle

avant elle, la Grotte de Lascaux

et celle de Chauvet

ont été reproduites de la même façon

il était d'autant plus urgent

de créer cette copie que la mer monte

et que l'eau salée

efface les peintures

millimètre après millimètre

38 nm après ses premières peintures

la Grotte Cosquère

sera noyée dans quelques dizaines d'années

et ses peintures

effacées par le changement climatique

le nôtre

la copie de la Grotte des Calanques

est ouverte au public depuis l'année dernière

à Marseille sur le Vieux Port

elle a remonté les fonds marins

quand elle est fouillée

c'est que dit-il

on perd la moitié du paradis

à rester la surface de la terre

du coup

le reflet des rayons

te caresse

la joue

la joue

je suis la vie

qui te remet

sur les récits

quand tu te perds

je suis le soleil

qui te brûle

quand tu reviens

nous sur les tours

je suis la vie

qui te remet

et le soleil

tu te perds

te signe

te signe

superbe dans le souffle du vent

tu sèmes les rafales et le temps

oh

sous

ta peau

le sel et le sens se mélangent

en mouvant jusqu'au range

à tirer

par le fond

tu te perds

sans doute

le reflet des rayons

te protège

de tout

je suis la vie

qui te remet

sur les récits

quand tu te perds

je suis le soleil

qui te brûle

quand tu reviens

nous sur les tours

bonjour

vous êtes plongeur, photographe, archéologue

responsable scientifique de la grande cosqueur

depuis 2001

et vous avez également découvert

l'épave de l'avion d'Antoine de Saint-Exupéry

60 ans après sa disparition

on en dira 2 mois à la fin de l'interview

mais d'abord la grande cosqueur

combien de fois avez-vous plongé

dans cet endroit

il faudrait que je...

à peu près

à peu près 1200 fois

ah oui quand même

décrivez-nous qu'est-ce qu'on ressent quand on y accède

c'est un joyau qui se mérite

c'est vrai que

l'accès

est assez

engagé

et participe un petit peu

à l'exaltation

qui attend à l'arrivée dans la grotte

avec un paysage minéral

absolument exceptionnel

et il y a très très peu de grottes

sur la planète

qui soit aussi belle

sur le plan minéral

et bon en plus bien sûr

sur le plan patrimonial

tombé sur une grotte qui a été

fréquentée pendant

un peu plus de 14 000 ans

c'est absolument exceptionnel

on a parfois du mal

à se caler par rapport à ces

grands chiffres

33 000 ans

plus ancienne date obtenue

14 000 ans pour la fréquentation

il faut se rappeler que Jésus-Christ, Jules César

c'est 2000 ans

c'est hier à côté

donc on est sur des temps

excessivement anciens

qui nous ramènent au période glacière

donc c'est vertigine

alors justement

vous parliez, vous disiez

aspirite d'aller jusque là

quels sont les dangers déjà pour le plongeur

alors il s'agit

des dangers classiques

de la plongeuse souterraine

donc tout ce que l'on appelle

techniquement la plongeuse

sous surface non libre

c'est-à-dire dans des zones où on ne peut pas

faire surface pour respirer si besoin

donc là effectivement

pendant 116 mètres

le plongeur est sous surface non libre

et dans des zones

parfois un petit peu étroites et confinées

ce qui met toujours en péril

un petit peu la structure

les parties fragiles du matériel de plongée

comme par exemple les tuyaux

moyenne pression et haute pression

qu'on peut choquer

sur les plafonds

et briser

donc on utilise

systématiquement

du matériel redondant

par sécurité donc on a

deux scaphandres au lieu d'en avoir un

tout le monde a l'impression qu'on a des bi-bouteilles

mais les bouteilles sont séparées

avec chacune un détendeur

on gère la consommation de gaz

en alternant régulièrement

d'un détendeur sur l'autre

de façon à conserver suffisamment

de gaz dans chaque bouteille

pour pouvoir ressortir sur une seule

si jamais on perd du gaz

en cassant un tuyau

on double tout le matériel

en général on a un petit masque de secours

on a de l'éclairage de secours

et de l'éclairage main libre

de façon à pouvoir continuer

à travailler, à s'éclairer, à se diriger

avec bien sûr

une main qui reste sur le fil toujours

le fameux fil d'Aryan

qui permet de se diriger même si on a plus de visibilité

donc c'était une concentration

de tous les instants j'imagine ?

absolument mais qui n'est pas terminé

parce que quand on va travailler dans la grotte

la grotte a des planchers

assez décalés

et parfois de

certaines hauteurs

et donc la moindre chute

d'un sol qui est très glissant

imaginez une fracture ouverte

ou une fracture du rachis

dans la grotte coscaire

et la question de l'évacuation de la victime

de sa mise en sécurité

c'est absolument

prodigieusement complexe

organisé

et la meilleure des façons

de s'en prémunir

c'est la prévention du risque

de toujours être attentif

à ne pas risquer une chute

et c'est la même chose pour le matériel

scientifique fragile que l'on transporte

on a beaucoup

de précautions à prendre donc

c'est très fatiguant

c'est quelque chose qui est épuisant

en plus de la dépense physique

c'est la tension

et la concentration permanente

que nécessite le travail dans la grotte

mais ça vaut le détour

oui absolument

ça vaut tous ces efforts

et je pense

qu'il faudrait

10 fois plus ou 100 fois plus d'efforts

ça vaut toujours la peine

c'est un lieu magique

bien sûr on l'a dit à la fin du récit

la grotte coscaire c'est terrible mais va disparaître

est-ce que vous avez vu l'eau monter

depuis tout ce temps que vous plongez

dans la grotte vous avez vu les évolutions

à l'œil nu ça se voit

oui absolument et c'est

quelque chose d'exceptionnellement

déprimant quand on connaît la grotte

depuis le début des années 90

de voir ce qui a commencé à arriver

de façon assez violente

à la fin de l'année

2011

pour le plus grand choc

au niveau

du rehousement du niveau marin

dans la grotte

il faut bien comprendre une chose

c'est que l'eau monte progressivement

en suivant

les effets du réchauffement

et on a

des effets de palier

mais le contraste

c'est-à-dire la différence

entre les

les eaux les plus hautes

c'est-à-dire le haut de l'estran

et les eaux les plus basses

augmentent également

c'est-à-dire que l'amplitude

du marnage dans la grotte

est passée de

à peu près 90 cm

dans les années 90

à aujourd'hui 1,50 m

oui

non seulement

le niveau moyen du plan d'eau s'élève

mais la limite

supérieure atteinte par les eaux

ce qui pour nous est la limite des dégâts

maritime

monte beaucoup plus vite

que la Méditerranée

on a donc

des dégâts majeurs

le célèbre panneau des chevaux noirs

qui est le panneau le plus

publié

et le plus emblématique de la grotte coscaire

est aujourd'hui

au deux tiers noyé

c'est-à-dire quand elle sera entièrement noyée ?

alors on peut l'estimer

on peut l'estimer

il faut d'abord se voir et comprendre

que nous sommes dans la partie somitale

de la grotte la seule qui soit restée

encore atmosphérique

deux tiers des volumes de la grotte sont immergés

et perdu

définitivement au niveau

de l'arc qu'elles contenaient sont déjà donc

décapés par la Méditerranée

ça représente à peu près on a estimé

à peu près à 4-5

des surfaces qui étaient perdues et

immergées

donc on peut considérer qu'aujourd'hui nous restent les 20%

les plus hauts dans la grotte

et que la plupart de cet art là qui a été fait dans la partie

la plus difficile d'accès donc la plus

profonde sous terre

mais la plus élevée en termes d'altitude

heureusement puisque elle reste au-dessus de la mer

a été faite par des hommes

debout

donc la plupart des oeuvres sont entre

le plancher

et deux mètres de mètres 50 maximum

oui c'est en hauteur mais c'est pas haut

c'est pas haut

donc toutes les oeuvres qui sont déjà

dans la tranche

0 à 1 mètres sont déjà

agressées par la mer

régulièrement et malheureusement

pour des périodes de plus en plus longs

chaque année la mer monte plus haut

mais le temps

où la mer reste la plus haute

augmente chaque année

donc c'est plus haut

et plus longtemps chaque année

ça on mesure et on le voit

et donc pour atteindre

on va dire la cote 2 mètres

et la disparition de la plupart des oeuvres

si on suit à peu près

les projections

du GIEC par exemple

et puis de certains glaciologues

on peut estimer

qu'on n'y sera dans 150 à 200 ans

l'eau est également

polluée dit-on dans la grotte

on dit même qu'il arrive condiçante les égouts de Marseille

c'est vrai ou pas ?

oui absolument

les mystères des égouts de Marseille

est à un peu plus de 2 km

à l'ouest de la grotte

et le mistral

fait rentrer les effluents

dans la grotte

et malheureusement ils y rentrent facilement

mais ils en sortent plus lentement

donc on a effectivement

assez régulièrement

de la pollution marine

dans la grotte

tant qu'elle est

le problème c'est qu'elle n'est pas que bactériologique

elle est faiblement bactériologique

parce que l'eau de mer

et les ultraviolets puissants en province

aseptisent assez bien le milieu

mais on a

des détergents qui rentrent dans la grotte

on a d'autres polluants qui sont beaucoup plus embêtants

et on a toujours la peur d'une marée noire

par exemple qui serait pénétrée dans la grotte

donc il était temps de construire

une copie

donc on va parler dans 3 minutes

après avoir écouté Olivia Dean

qui chante Dive

c'est

c'est

c'est

c'est

à faire sensible

aujourd'hui la grotte Koskersky

qui est sensible dans cette affaire

c'est ce dont on a parlé avant

c'est à dire l'immersion

de la grotte

le sel de la Méditerranée

qui peut effacer donc ces merveilles

ces trésors qu'on a retrouvés de peinture rupeste

donc il fallait faire une copie

elle est ouverte au public

à Marseille depuis l'année dernière

on va voir comment elle a été réalisée

d'abord combien de temps ça a-t-il pris

alors déjà la partie

je dirais numérisation

puisque

au départ

la numérisation

a commencé dans le cadre

des campagnes scientifiques

c'est une volonté

que nous avons émise au sein de l'équipe scientifique

qui travaille dans la grotte

à ce moment-là

dès 2010 on a fait des expérimentations

pour savoir comment on pouvait

adapter du matériel

pour travailler de façon excessivement

précise dans la grotte coscaire

donc la première vocation de ce matériel

c'était

une sauvegarde numérique

c'est à dire un clone numérique de la grotte

de façon à conserver ce qui allait disparaître

ensuite

c'était aussi un outil de laboratoire

ça nous a permis de travailler

au niveau microscopique

en laboratoire

ce qui n'est absolument pas possible dans la grotte

un grotte coscaire vous pouvez pas amener une table

c'est de poser une loupine oculaire

c'est absolument irréaliste

et fort de ces résultats

le ministère de la Culture

s'est intéressé

à notre cas

et a engagé

un marché public

d'ampleur

un marché international en 2016

donc j'ai quitté

ma casquette scientifique

pour reprendre celle de professionnel

et

avec le groupe Fugro

qui est le plus gros groupe de topographie

internationale

nous avons répondu à cet appel d'offre

nous avons gagné

l'appel d'offre

et nous avons commencé la numérisation

en 2016

et nous l'avons terminé

en 2021

donc un petit peu après

la réalisation de

coscaire méditerranée

par le coup

mais

qui a redessiné les chevaux

les pingouins, les marres

par le numérique mais il faut bien d'abord de l'endome

absolument

donc nos résultats

nous avions aussi prévu

qu'il puisse servir à une médiation

culturelle

et ça a été le cas

donc ils ont été remis

aux ateliers d'Alindalis

et de Giltosello

Alindalis a mis au point

une fraiseuse

qui se nourrit

de la 3D qu'on transpétait

et qui permettait

de recopier sur des peintres

de polystyrène

les reliefs

et même comme la 3D était suffisamment

précise et fine

même les gravures, les micro détails

de chaque paroi

et ces panneaux ont servi

de moules

de moules en quelque sorte

pour recevoir

des coques qui ont été réalisés en fibres de verre

et qui sont les fameux panneaux

que l'on voit dans la grotte et qui sont associés

au reste des décors qui eux sont en général

en béton projetés.

C'était des techniques nouvelles par rapport à Lascaux et Chauvet ?

Ça a été beaucoup plus simple je dirais

parce que le niveau

de résolution

de la numérisation

était si fin

qu'il n'y a eu guère que la couleur

à appliquer en général

c'est-à-dire à retraiter la couleur

alors que par exemple

pour Chauvet

la 3D étant moins définie

il a fallu rajouter

du mastic

et se baser sur

de la documentation, de la photo etc

pour reproduire les petits reliefs

les petits détails donc évidemment

c'était beaucoup plus de travail en termes de main d'œuvre

ça a ajouté des centaines

de kilos de mastic

par panneau

alors que là ça a été

il a été possible de mouler

les panneaux directement

après le travail

de fraisage sur les panneaux de polystyrène

Alors maintenant on va parler un peu

de l'interprétation de ces peintures

c'est-à-dire si ce sont des hommes

ou des femmes qui ont peint sur les parois

ou plus d'hommes que femmes ou le contraire ?

Alors c'est toujours

délicat comme réponse

parce qu'on ne peut se filer

qu'à certaines traces

pour savoir

si on a affaire à des individus mâles

ou femelles

et essentiellement bien sûr

aux empreintes des mains

Alors dans la grotte coscaire

on a 24 mains sur 70

qui permettent une certaine

lisibilité pour

l'indice de manning

alors actuellement c'est l'indice de manning évolué

qui a progressé

donc on n'a que 24 mains

qui permettent de différencier

le sexe

de l'artiste

sur ces 24 mains

on a 15 mains de femmes

25 majorités donc

oui

et ce qui est intéressant c'est que

ces 15 mains de femmes

sont sur les deux secteurs

de réalisation des mains

et donc des mains rouges et des mains noires

alors que les empreintes

de main d'homme

ne sont que des mains noires

et ne sont que

au niveau du puits terminal

c'est-à-dire que ça nous dit

qu'est-ce que ça nous dit ?

au rien simplement que

simplement

après on

rentre dans l'interprétation

mais simplement que

les hommes et les femmes

ont eu

des activités au même endroit

un endroit

les hommes n'ont pas eu d'activité

d'accord

donc il n'y avait pas de parité

il y avait plus de femmes que d'hommes

une toute dernière question

sur votre découverte

formidable

concernant l'avion de Saint-Exupéry

un petit mot

on a 40 secondes

de la fameuse gourmette

c'est une

une découverte majeure

faite par hasard

par Jean-Claude Bianco

pêcheur marseillais

qui va être le déclencheur

d'une enquête qui va durer

presque 30 ans

encore aussi pour moi

et qui se déroule au large de la Grotte-Coscaire

donc c'était

mes deux ateliers en même temps

c'est très chic

ces deux ateliers entre Saint-Exupéry

et les pâtes du Rupestre

bravo

très beau bureau

merci infiniment

j'ai demandé pour Lucas

pour vos explications et votre témoignage

au revoir

c'était à faire sensibles aujourd'hui la Grotte-Coscaire

une émission que vous pouvez réécouter en podcast

bien sûr, à la technique qu'aujourd'hui il y avait

Florian Dorimini

merci

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durée :00:55:06 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, la grotte Cosquer, dans le parc national des calanques, entre Marseille et Cassis. Un trésor que la mer a gardé pour elle pendant des millénaires... jusqu'à sa découverte en 1991. - réalisé par : Stéphane COSME, Helene Bizieau, Frédéric Milano