Les actus du jour - Hugo Décrypte: La France a un problème avec les accidents du travail, scandale environnemental… Actus du jour

Près de 600 000 personnes en se révictiment en France chaque année, soit trois salariés

sur 100.

Aujourd'hui, on va parler d'un problème dont on parle peu, beaucoup moins par exemple,

que les accidents de la route par exemple, ce sont les accidents du travail, et c'est

un sujet tristement d'actualité, c'est donc le sujet à la une de nos actualités du

jour aujourd'hui.

Alors, un accident du travail, selon la définition officielle, c'est un événement soudain

qui se déroule lors de périodes de travail, et qui cause ensuite un dommage soit physique,

soit psychologique, ça peut être une chute, une brûlure, une fracture, un malaise, un

choc émotionnel suite à une agression, etc.

Ces accidents, dans certains cas, ils sont mortels, et selon les autorités, ils auraient

causé la mort de près de 800 personnes en 2019, et malheureusement, ces accidents

du travail sont à l'échelle en tout cas européenne, un problème particulièrement

français.

En effet, la France est aujourd'hui le pays européen qui a le taux d'accident du travail

le plus élevé en Europe, devant la Bulgarie, la Lituanie ou encore la Roumanie, selon la

Confédération européenne des syndicats.

Et si on regarde un peu plus précisément la question des accidents mortels, et bien

sur les accidents mortels, la France n'est entre guillemets que neuvième, mais par contre,

c'est l'un des seuls pays européens, où ce taux d'accident mortel est en augmentation

ces dernières années.

Alors, le secteur le plus touché par les accidents du travail mortel, c'est la construction

avec 20% des décès en 2019, des décès souvent causés par des chutes.

Viennent ensuite le secteur agricole et l'industrie, avec par exemple des accidents liés aux

machines, le transport également, mais aussi des métiers dont on parle moins, comme le

travail du bois ou encore la pêche.

Alors, cette augmentation des morts au travail, elle est mise en lumière dans un nouveau

livre qui s'appelle « Les catombes invisibles enquêtes sur les morts au travail ». C'est

un livre qui a été réalisé par Mathieu Lépine, un professeur d'histoire géographie

en Seine-Saint-Denis et qui parle notamment depuis plusieurs mois de ce sujet, via son

compte Twitter, « Accident du travail, silence des ouvriers meurs ». Mathieu Lépine en fait

a recensé depuis près de 4 ans toutes les victimes d'accidents du travail pour tenter

de montrer que, selon lui, les chiffres de décès officiels seraient sous-estimés avec,

je cite, « un accident sur deux qui ne serait pas déclaré selon lui ».

Alors, qu'est-ce qu'il peut expliquer que la France est l'un des pays les plus touchés

à l'échelle européenne? La première raison qu'il peut jouer selon le ministère du

Travail, c'est qu'en France, les entreprises ont massivement recours à la sous-traitance.

Donc, quand une entreprise fait travailler une autre entreprise, souvent plus petite,

pour une tâche ou une mission en particulier. En gros, avec ce système de sous-traitance

qui est très développé en France, les grosses entreprises se déchargent finalement d'une

partie des risques. Sauf que, dans le même temps, ces plus petites entreprises qui ont

à faire telle ou telle mission ont souvent moins de moyens pour prévenir les différents

risques, ce qui fait donc que la sous-traitance peut entraîner dans certains cas une augmentation

du nombre d'accidents. La deuxième raison qui peut expliquer un

nombre important d'accidents du travail en France, c'est qu'ils ont manqué de formation

et d'encadrement de la part des entreprises dans certains secteurs, notamment un encadrement

des plus jeunes. Selon Mathieu Lépine, les personnes décédées d'un accident du travail

sont en majorité des personnes précaires, intérimaires et souvent des jeunes qui soient

en apprentissage ou alors en début de carrière. Il évoque notamment le décès d'Alban

Mio, qui est un jeune de 25 ans, qui est décédé le jour de son anniversaire, alors

qu'il installait des panneaux photovoltaïques sur un toit en Île-et-Villaine. Alban était

en période d'essai et il faisait équipe non pas avec un employé plus expérimenté,

mais en l'occurrence avec un jeune qui lui aussi avait la vingtaine, il ne portait pas

d'ailleurs son équipement de sécurité. Ses parents étaient d'ailleurs invités la

semaine dernière de Mediapart et de leur émission en ligne, je vous mets un lien en

description, je me volerai un soir plus, mais le procès de l'entreprise qui employait

Alban devrait avoir lieu a priori dans les prochains mois.

Justement, selon Mathieu Lépine, la justice française n'est aujourd'hui pas suffisamment

ferme concernant ces questions d'accident du travail. En fait, globalement, ce qui revient

souvent notamment de la part des syndicats, c'est une volonté que les employeurs soient

plus rapidement et davantage condamnés, que ce soit des condamnations, des amendes ou

autre. Bref, il y en a de choses qui auraient pour objectif, du coup, de mieux prévenir

finalement ce genre de problème. Et là-dessus par exemple, le journal La Provence évoque

par exemple le décès d'un apprenti boucheron de 22 ans en 2018 dans les Alpes de Haute-Provence.

Et bien, l'entreprise qui l'employait a seulement été interdite de recruter un

jeu d'information pendant deux ans, c'était la seule condamnation. Selon donc sa mère,

ce n'est pas suffisant et l'entreprise aurait dû être davantage vigilant.

Alors face à tout cela, je le disais, les associations de défense des victimes demandent

plusieurs choses, davantage de répression face à ses potentiels fautes, davantage

de prévention et de formation et enfin davantage de contrôle, avec notamment davantage d'inspecteur

du travail, pour vérifier tout simplement que tout cela est bien tenu et qu'il n'y

a pas de risque pour les différents employés.

Bref, ça me semblait important de parler de ce sujet qui est assez peu médiatisé au

quotidien, je vous laisse avec Paul pour les actualités en bref.

Merci Hugo, salut tout le monde, premier actus à part de géopolitique. Les États-Unis,

l'Australie et le Royaume-Uni ont officialisé leurs nouvelles alliances militaires qu'ils

avaient annoncées fin 2021. Cette alliance elle s'appelle AUCUS, elle prévoit de nombreuses

coopérations dans les domaines militaires, technologiques et cyber. Il s'agit notamment

en fait de produire ensemble une nouvelle génération de sous-marins à propulsion nucléaire

et des missiles. Tu vous en souvenais, c'est justement cette alliance qui avait causé

la rupture d'un contrat de sous-marin entre la France, ça avait provoqué à l'époque

une crise diplomatique. Et alors le but de cette alliance, du côté des États-Unis,

c'est de contrer les ambitions de la Chine, notamment pour la dissuader d'envahir par

la mer l'île de Taïwan. Et finalement, c'est une nouvelle preuve de la course

à l'armement que mènent actuellement les pays de la zone Indo-Pacifique.

Deuxième actus, ça parle aussi des États-Unis. Le gouvernement américain a autorisé l'exploitation

d'un grand projet pétrolier en Alaska et ça a provoqué l'indignation de nombreuses

associations de défense de l'environnement. Surtout qu'en fait, quand Joe Biden était

arrivé au pouvoir, il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers

et gaziers sur les terres possédées par l'État américain. Ce qui va là en l'occurrence

être le cas avec ce projet pétrolier qui s'appelle Willow, rien à voir avec le youtubeur.

Il est mené par l'entreprise américaine Conoco Philips. Il devrait permettre la production

de 576 millions de barils de pétrole sur environ 30 ans pour vous donner un ordre

d'idée de ce que ça représente. C'est environ indirectement l'équivalent des

émissions de CO2. De 2 millions de voitures supplémentaires, selon les propres estimations

du gouvernement américain. Et du coup, les défenseurs de l'environnement

voient dans ce projet une véritable bombe climatique qui va contribuer à aggraver

encore le changement climatique. Alors que selon les experts de l'ONU pour le climat,

il faut réduire notre utilisation d'énergie fossile et de pétrole.

3e actu, l'Afrique de l'Est a été fortement touchée par un cyclone hors norme qu'on

a appelé Freddy. Ornorme déjà parce qu'il est en passe de devenir le cyclone le plus

long jamais enregistré. Météo France l'avait qualifié à sa formation début février de

monstres. Et hors norme aussi parce qu'une fois arrivé sur les côtes africaines, il

a fait une trajectoire qui n'avait jusqu'ici presque jamais été observée dans le passé

par les météorologues, en faisant une sorte de boucle et donc en revenant frapper des

zones qui avaient déjà été touchées fortement par le séisme, notamment au Malawi, au Mozambique

et à Madagascar, où donc très concrètement, ce cyclone Freddy a engendré des vents violents,

des pluies torrentielles qui ont provoqué des inondations et des coulées de bouts,

avec un lourd bilan humain déjà. Selon un bilan encore provisoire, on compte plus

de 110 morts, un bilan qui devrait vraisemblablement s'alourdir parce qu'il y a encore des dizaines

de disparus et il y a aussi de nombreux dégâts matériels. Des dizaines de milliers de personnes

se retrouvent également actuellement sans le jour.

En deuxième info, on va parler cette fois de la réforme des retraites en France. La

Commission Mixte Paritaire, un groupe de 7 députés et de 7 sénateurs, va se réunir

ce mercredi pour discuter d'une nouvelle version de la proposition de loi. Alors c'est

une tape marquante, c'est une procédure qui arrive en gros quand l'Assemblée et le

Sénat n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une même version du texte. Et donc là,

ce petit groupe de députés et de sénateurs ont devoir travailler ensemble à une version

du texte qui prennent en compte les modifications faites par le Sénat et l'Assemblée lors

des débats. Cette nouvelle version sera ensuite soumise ce jeudi au vote du Sénat et de

l'Assemblée. Alors dans ce contexte du début de la Commission Mixte Paritaire, les syndicats

ont organisé ce mercredi une nouvelle journée de grève et de manifestation, la huitième

depuis le début de la contestation, avec un trafic par exemple encore perturbé dans

les trains et les transports en commun. Dans l'énergie, plusieurs affineries où l'on

transforme le pétrole en carburant seront également toujours en grève et les éboueurs

continuent également à faire grève. Vous avez sans doute vu ces images de poubelles

qui s'entassent dans plusieurs villes comme à Paris ou à Nantes.

Cinquième info, le niveau de 80% des nappes fréatiques est actuellement inférieur à la

normale en France, selon un nouveau chiffre du bureau de recherche géologique et minière.

Alors les nappes fréatiques sont ces grandes poches d'eau sous la surface de la Terre.

Elles sont censées se recharger pendant l'hiver quand il pleut beaucoup, sauf qu'à cause

de la forte sécheresse qu'a connu la France en février, ce rechargement est bien inférieur

à la moyenne à l'heure qu'il est. Le truc, c'est que ces nappes fréatiques, ce sont

nos principales réserves de douce dans lequel nous pouvons puiser potentiellement l'été

lorsqu'on manque d'eau et donc ça fait craindre des restrictions d'eau cet été, au moment

où les précipitations vont devenir encore moins importantes. Et d'ailleurs, des mesures

de restrictions d'eau ont déjà été mises en place dans cinq départements français

alors que l'hiver n'est même pas encore terminé. Si vous voulez en savoir plus sur

ce sujet, on en avait parlé longuement dans un épisode des actus du jour il y a trois

semaines, on vous met le lien dans les descriptions dernières actus. On a appris ce mardi la

mort de l'ancien athlète américain Dick Fosbury, alors son visage vous est sans doute inconnue,

mais son nom l'est peut-être moins si vous avez eu du saut en hauteur au collège ou

au lycée en EPS. En effet Dick Fosbury a révolutionné son sport avec une technique

qui porte aujourd'hui son nom. Avant lui en fait, les sauteurs et les sauteuses en hauteur

sautent la barre en s'enroulant du côté du ventre et certains sautent aussi par-dessus

avec les pieds, ce qu'on appelle en ciseau, et de son côté Dick Fosbury lui a commencé

à sauter la barre en s'enroulant autour de la barre mais du côté du dos à l'opposé.

Et ça s'est avéré très efficace, il a gagné la médaille d'or au JO de 1968 à Mexico

et finalement tous les athlètes ont fini par adopter cette technique de sans hauteur

qui est aujourd'hui la norme.

Voilà, c'est la fin de ce résumé de l'actualité du jour. Évidemment pensez à vous abonner

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je crois que j'ai tout dit, prenez soin de vous et on se dit à très vite.

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