Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: La femme, le fils et le viticulteur - Le récit
Europe 1 8/10/23 - 30m - PDF Transcript
Voici l'enquête sur l'assassinat de Jean-Aprin en décembre 2012 à l'arroque brussane dans le va.
Il était viticulteur et on l'a retrouvé mort au milieu de ses vignes.
Je ne peux pas vous en dire plus, sauf à dévoiler la fin, mais sachez déjà que vous allez tomber sur une sacrée cocotte.
Vous ne serez pas déçu du voyage. J'ai écrit cette histoire avec Thomas Houdoir, réalisation Céline Labrasse.
Cette histoire a pour décor, un vignoble dans le va.
Un vignoble dans un village de presque 2500 habitants, l'arroque brussane.
À l'après-midi de décembre 2012, une femme se présente à l'agenda armerie accompagnée de sa belle-sœur.
Elle est toute tournevoulée. Et il y a de quoi ?
Bonjour. Je m'appelle Nadine Aprin. On est viticulteur ici à l'arroque brussane.
Et voilà, je viens de trouver mon mari mort dans le hangar au milieu de nos vignes.
Et où ça exactement, madame ?
À la sortie du village, au cours de l'escalier. Vous voyez ?
Oui, je vois très bien. Ça ne s'est pas assez calme, madame.
Je ne sais pas vraiment. Il a passé la nuit là-bas dans son hangar, il faisait ça souvent et il avait peur qu'on lui vole le matériel.
D'accord. Et il n'est pas rentré ce matin ?
Non. Je me suis pas inquiété. Je me suis dit qu'il avait chainé à travailler sur nos vignes et passé tout son temps là-bas le pauvre.
Mais c'est à midi, quand je n'ai pas vu qu'il est revenu pour déjeuner, j'ai commencé à me faire du souci et donc j'ai pris ma voiture.
Et je suis allé jusqu'au hangar avec ma belle-sœur. Et vous l'avez trouvé mort dans le hangar ?
Non. Pas dans le hangar, dans le coffre de sa voiture.
Dans le coffre de sa voiture ? Je ne comprends pas.
Oui, dans le coffre. Alors, comme je suis de soignante avec ma belle-sœur, on l'a sorti du coffre.
Et j'ai essayé de lui faire un massage cardiaque. J'ai vite vu que ça servait à rien.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, qu'est-ce qu'il y a pu se passer ?
17 ans qu'on était mariés. Vous en avez compte ? 17 ans.
Bien madame, vous pouvez nous amener sur place ?
Oui, oui, bien sûr.
Allez, passez devant et on vous suit.
Quand ils arrivent devant le hangar, les gendarmes découvrent le cadavre de Jean-Aprin, 48 ans,
couché au pied de sa voiture.
Et donc vous dites, madame, qu'il était dans le coffre et que c'est vous qui l'avez sorti
pour lui faire un massage cardiaque. C'est ça ? Oui, c'est ça exactement.
Je dois vous dire qu'il avait des problèmes cardiaques, mon jeune.
Je sais pas si ça vous intéresse, je le savais tout de suite, mais il buvait pas mal.
D'accord, madame, mais si il avait fait un malaise, on l'aurait retrouvé sur le sol,
de son hangar, ou éventuellement dans ses mines.
Et là, vous me dites qu'il était dans le coffre.
Je me dis que peut-être il a commencé à se sentir mal,
essayé d'aller jusqu'à sa voiture et qu'il tombait à la renverse dans le coffre.
C'est une hypothèse, mais quand même j'ai un peu de mal à croire.
Même si je vois pas de traces de cou sur son corps, pas non plus de pertes sang, pourquoi pas ?
En posant quelques questions dans le village, les gendarmes découvrent qu'effectivement,
ces derniers temps, Jean-Aprin n'allait pas bien.
Les vandals, je l'avais épuisé.
Vous voyez bien qu'il n'arrivait pas à s'en remettre.
Il était fatigué, il avait mon résumé.
Moi, ça m'étonne pas trop qu'il lui fait un malaise.
C'est la vigne qu'il a tuée, et l'un a tué d'autre avant lui.
Et l'un tuerait d'autre après, je vous le dis.
Et les gendarmes n'ont pas beaucoup de questions à poser
pour découvrir l'histoire de ce couple, Nadine et Jean-Aprin.
Les vines sont ailes, elles ont la hérité de son père.
Lui, à la base, il était chef de rayon dans un supermarché.
Et puis, en les poussant Nadine, il y a 17 ans, il est devenu viticulteur.
Mais attention, au début, c'était en plus du supermarché.
Oh, attention ! C'était un courageux, là.
Il s'était pris de passion pour ses vignes.
Il s'y donnait corps et âme dès qu'il a épousé Nadine.
Et il avait transmis le virus à son fils, Romain.
Il veut même devenir unologue, le gamin.
À l'arroque brusseaine, les gendarmes ne trouvent personne
pour dire autre chose que Jean était un courageux.
Que Jean d'avec un rêve, faire de la petite exploitation familiale
une propriété de référence, le croix de l'escalier.
Tous racontent qu'il a bâti de ses mains ce grand hangar
devant lequel on l'a trouvé mort.
Et tous disent que, tous les jours, il se levait aux orores
et passait des journées entières dans ses vignes.
Rien de plus à tirer des gens du coin.
Mais tout ça, en vérité, les gendarmes de la brigade de l'arroque brusseaine
ne l'entendent que d'une oreille.
Parce que, définitivement, dans cette mort apparemment naturelle,
il y a un truc qui l'échagrine.
Ce type, ça.
Sa femme, elle le trouve en chaussette dans le coffre de sa voiture.
On est d'accord.
D'abord, qu'est-ce qu'il fichait en chaussette ?
Et pourquoi il est allé faire son malaise devant le coffre de sa voiture
en chaussette, en laissant ses chaussures rangées dans le hangar ?
Mais il n'y a pas que ça.
La voiture, elle est à quoi ? 30 mètres du hangar.
Si on veut bien admettre, même si c'est bizarre,
qu'il y soit allé en chaussette.
Alors pourquoi il n'y a pas de saleté sous ses chaussettes ?
Et elles sont propres comme pour aller à la messe ces chaussettes.
Il y a un truc qui ne colle pas.
On ne m'enlèvera pas de l'idée que le type est mort à 20.
Et qu'ensuite, on l'a mis dans le coffre.
Et les gendarmes font eux-mêmes l'expérience.
Ils enlèvent leurs grolles dans le hangar
et vont en chaussette jusqu'à la voiture.
Tiens, qu'est-ce que je t'avais dit ?
Elles sont rados mes chaussettes.
Elles sont pleines de sable.
Et du sable, il y en a partout sur le sol.
Et sur ses chaussettes à lui, il n'y en a pas un grain.
Ça veut dire que ce type-là, on l'a amené dans le coffre,
il n'y est pas allé tout seul.
Et il n'est pas tombé dans le coffre en faisant une malaise.
On l'a tué, secondes les gars.
On l'a tué, c'est un meurtre.
Et le rapport d'autopsie quelques jours plus tard
confirme les intuitions des colombaux de la roue brussonne.
Alors, je peux te torsé déjà vous dire
que votre gars n'est pas mort d'une crise cardiaque, hein.
Ça, c'est absolument certain.
Mais alors de quoi il est mort, docteur ?
Eudaine Pulmoner.
Il a été tout fait, votre homme.
Et c'est de ça qu'il est mort.
Mais c'est pas tout, il a aussi été étranglé.
Etranglé ? Avec les mains ?
Non. Non, pas avec les mains.
Avec, je dirais, une corde, un lacet,
plutôt large, quelque chose comme ça.
Donc c'est un homicide ?
Donc c'est un homicide, oui.
Il s'en doutait déjà.
Mais maintenant, c'est officiel.
Et vous aussi, n'est-ce pas, vous vous en doutiez ?
Je vous raconte rarement des histoires
de viticulteurs en chaussettes
qui font une crise cardiaque
devant le coffre de leur voiture.
Le temps de rendre le corps à la famille,
genre après être enterré à l'arroque brusseaine
le 24 décembre veille de Noël.
Au premier an évidemment, Nadine
et leurs fils romains
et derrière, serré dans la petite église,
la quasi-totalité des habitants de l'arroque brusseaine
hanté par une seule et même question.
Mais qui ? Qui a pu faire ça ?
Et pourquoi ?
Certains avancent une explication.
Il venait juste acheter du matériel tout neuf.
Ça a pu faire des amieux, non ?
Vous ne pensez pas ?
C'est pas pour rien qu'il dormait dans son regard.
Il avait peur qu'on lui fasse son matos.
Et il avait bien raison.
Alors mon ami, c'est de ce côté-là qu'il faut chercher
tous ces traîneurs savates de la région
qui n'ont qu'une idée et nous voler notre matériel.
Il a dû les surprendre.
Et oui, s'attendez pas à ce qu'ils soient là et piment, pam, pom.
Ils l'ont étouffé.
Je vais être très honnête avec vous.
Les gendarmes ne croient pas trop à ce scénario.
Les voleurs n'étouffent pas.
Les voleurs fracassent la tête.
Les voleurs sortent le fusil.
Mais on n'a jamais vu un voleur étouffé sa victime.
Et ensuite l'étrangler.
Mais au cas où, ils explorent la piste d'une rivalité
entre viticulteurs du village.
Ça, je peux vous dire, ça me trompait
que Jean n'avait pas d'énormie.
Aucun.
Et une maîtresse, un mari jaloux.
Jean ?
Non, pas du tout le genre.
Des cholapins, ils la manquent pas dans le coin.
Mais pas Jean, ça, c'est sûr.
Bon ben, ça nous fait zéro piste, ça.
Une semaine après les obsèques,
les gendarmes sont de retour au hangar du crot de l'escalier.
Pour une raison très simple.
On leur a dit que les scellés qui condamnaient la porte du hangar
avaient été brisées.
Ça arrive. Le vent, peut-être.
Ils sont en train de remettre les scellés.
Quand arrive le fils,
que j'ai décidé pour mon histoire d'appeler Romain,
mais ça n'est pas son vrai prénom.
Il n'accélère pas.
Il a bien le droit que son prénom ne soit pas révélé.
Et d'ailleurs, c'est la loi qui nous s'y oblige.
Alors appliquons la loi.
Et donc, Romain arrive sur place.
Et franchement, il n'a pas l'air dans son assiette.
Son père est mort, ça n'est pas tout à fait, à normal.
Mais il se dandine comme ça, d'un pied sur l'autre,
avec l'air d'avoir quelque chose à dire.
Et bonjour Romain, ça va ?
Pas trop, ouais.
Dis-moi, Romain,
tu serais d'accord pour qu'on discute tous les deux tout à l'heure ?
Tu pourrais passer à la gendarmerie, comme ça.
Ça sera informel.
D'accord.
Je veux bien, mais
il faut que je me parle d'abord à ma main.
D'accord.
On dit quinze heures, ça te va ?
À tout à l'heure, Romain.
Le gamin arrive pile à l'heure.
Et il s'assoit en face du chef d'enquête.
Et là, ça va très vite.
J'ai des révélations à vous faire
sur la mort de mon père.
C'est moi qui l'ai tuée avec ma mère.
Le gendarme ne s'y attendait pas du tout.
Il ne l'a absolument pas vu venir.
Il est sur le cul.
D'autant plus que le gamin enchaîne.
Ça a commencé l'après-midi du 5 décembre.
On lui a mis des somnifères dans son café.
Et c'est moi qui les ai écrasés.
Comment viennent nos somnifères, en tout temps de souviens ?
Combien ?
Je ne sais plus, mais beaucoup.
Et après, Romain.
Et après, j'ai mis la poudre dans le café d'hier.
Il a pris son café.
Ça agit tout de suite. Il s'est mis à bailler.
Il est monté dans sa chambre.
Et il s'est endormi.
Il s'est endormi immédiatement ?
Oui.
Après, avec maman, on est monté pour vérifier.
On l'a secouée.
Il ne se réveillait pas.
Attendez la suite.
Vous n'allez pas le regretter.
Après, avec maman,
on a mis de l'alcool à brûler et de l'eau de javel sur un coussin.
Et on lui a mis le coussin
sur son nez et sur sa bouche.
Et voilà.
On l'a étouffé.
Mais on n'était pas sûr qu'il était mort.
Alors, au cas où, avec maman,
on a pris une ceinture.
On lui a mis autour du cou.
On a tiré chacun de son côté.
En serrant le plus fort possible.
J'ai tiré tellement fort que j'ai eu mal au même temps plusieurs jours.
Ça durait combien de temps, tout ça, petit ?
Je ne sais pas.
Je dirais une demi-heure.
Et après ?
Et bien, on a vérifié que son cœur n'a pas tiré plus.
Et puis on l'a mis dans le coffre de sa voiture.
On est allé au hangar à deux voitures.
Et voilà, on a laissé la voiture là-bas.
Ça alors, mon Dieu qu'elle a veut.
Tout ça dans la bouche d'un gamin de 16 ans
qui manifestement ne mesure pas la gravité de ce qu'il a fait.
C'est un assassinat, Romain.
Tu risques la prison pour longtemps et ta mère pour perpétre.
Il n'a pas du tout l'air de réaliser.
Et ce qui est stupéfiant,
c'est qu'il n'a pas du tout la tête de quelqu'un qui peut commettre un tel meurtre.
Il est tout frais le tout, gentil un peu, introverti peut-être.
Il ressemble à tellement d'ados de cet âge-là.
Et pourtant, avec sa mère,
ils ont passé une ceinture autour du cou du père
et tirer ensuite sur la ceinture pendant de longues minutes,
chacun de l'autre côté.
C'est un crime terrifiant de froideurs.
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait, les amis ?
Eh bien, les gendarmes convoquent la mère
et ils font plus que ça.
Ils la placent en garde à vue pour lui coller un bon coup de pression.
Bien madame Apprenne,
je suppose que vous savez pour quelle raison vous êtes en garde à vue.
Eh ben non,
là je vois pas du tout pourquoi vous me mettez en garde à vue.
Je sais pas ce que je fais là.
Vous êtes en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour assassiner madame.
Assassiner de qui ?
De mon mari ?
De chat ?
Oui madame.
Moi ?
Assassiner mon propre mari ?
Mais jamais.
J'avais rien contre lui.
On s'entendait très bien vous savez.
Votre fils madame,
vient de nous raconter sur procès verbal,
que vous lui aviez tous les deux administrés dans un premier temps un somnifère,
qu'ensuite vous l'aviez étouffé avec un oreiller,
et qu'enfin,
vous avez fini par l'étrangler avec une ceinture.
Vous savez,
mon fils il a beaucoup d'imagination,
selon vous il nous a menti.
C'est un adolescent très imaginatif, oui,
ce qui raconte est complètement faux.
Il affabule totalement.
Et elle dit ça,
avec des accents de sincérité,
il faut bien le reconnaître.
Et du coup les gendarmes se disent,
et si le gamin avait menti,
pour des raisons qui restaient à explorer,
s'il avait menti,
s'il était dérangé, mitoma,
affabulateur comme elle le dit,
ça arrive,
il faut se méfier des salles gosses.
Pour savoir qui ment,
du fils et de la mère,
les gendarmes ont une solution,
les analyses toxicologiques,
c'est-à-dire les prénèvements réalisés
de Jean-Aprin au moment de l'autopsie.
Prénèvements durines,
de sang,
et du contenu de son estomac.
Les résultats arrivent en général,
bien après l'autopsie.
Dites-moi docteur,
est-ce que vous avez relevé des traces somnifères
dans le corps de M.Aprin ?
Ah oui, ça je vous le confirme.
Une grande quantité d'un somnifère
qui s'appelle noctamide,
c'est un hypnotique très puissant.
Ca vous dit de grosse quantité docteur.
Vous pourriez être plus précis.
Ecoutez, je dirais,
si ça s'est comprimé de noctamide
de 2 mg,
sachant qu'un seul comprimé
peut faire dormir un assombiaque pendant
au moins 5 heures.
Donc si ça s'est caché, je vous laisse imaginer.
Alors, les colombaux
du dimancheur,
qu'est-ce que vous en dites ?
Ca valide plutôt la version du fils, non ?
Il a parlé spontanément
de somnifères,
qu'il a pu l'inventer.
Et c'est pas fini.
Vous devez savoir que je n'ai pas trouvé
que des traces de noctébine
dans les prélèvements.
J'ai aussi trouvé des traces
qui me paraissent plus anciennes
de deux neuroléptiques très puissants
qui sont l'aldol
et le tercian.
Ce sont des médicaments qui sont en vente libre
en pharmacie, ça, docteur ?
Ah non, pas du tout, non.
Il faut d'une ordonnance en général d'un psychiatre.
Les gendarmes vérifient
Jean-Aprin ne s'est jamais vu
prescrire de neuroléptiques.
Et si les traces sont anciennes,
c'est donc qu'ils ont tenté
de le tuer
avant.
Immédiatement,
les gendarmes procèdent
à la perquisition de la maison des aprins.
Et ils saisissent notamment
l'ordinateur de Nadine
qu'ils font expertiser.
Oh putain, regarde,
regarde les recherches qu'elle a
faite sur internet.
Comment tuer avec la mort au rat ?
Quel est le pouvoir
l'étal du aldol,
du tercian
et du noctamide ?
Ces questions, elles les a posées
à Google plusieurs semaines
avant la mort de son mari.
Et tout ça évidemment
vient définitivement valider
les aveux du fils
qui dit avoir tué son père
avec sa mère.
Et qui dit aussi qu'ils avaient déjà essayé
de le tuer
deux semaines avant.
C'était un dimanche.
Maman aimait-il de broyer
48 comprimés de somnifères
et on l'a mis dans son manger.
Et après papa il est parti
se coucher
et il s'est réveillé deux jours plus tard.
Et quand il s'est réveillé
il n'a rien dit.
Il a dit que c'était sans doute
à cause des vendages
que ça l'avait fatigué.
Fatigué au poids
depuis on sait d'un jour ?
Je veux bien, mais je n'ai jamais vu ça.
Et il ne s'est pas inquiété quand il s'est réveillé.
Oui.
Et maman l'a amené
à l'hôpital de Brignol, où il travaille.
Et ils lui ont fait des examens de sang
et ils ont trouvé
un légétaux de cholestérol.
Le cholestérol
ça ne vous fait pas dormir
deux jours.
Mais à l'hôpital
ils n'ont pas fait d'analyse toxicologique.
Et donc ils n'ont pas vu
la masse de somnifères qu'il avait
dans le sang.
Et avec 48 achetons
elle espérait sans doute qu'il allait mourir de lui-même.
Ça s'est joué à pas grand chose.
Et donc comme ça n'a pas marché
elle a recommencé.
Il va falloir qu'elle arrête de nous balader maman.
Et d'ailleurs réinterrogée
elle finit par lâcher le morceau.
Et au passage
elle livre un mobile.
Bon.
Oui c'est moi qui ai tué
avec mon fils.
Mais c'est pas ce qu'il était où tu avais moi.
Il buvait comme un trou.
Il me battait.
Et des fois il m'a même violé.
Et tout ça depuis le début de votre mariage
madame.
Non pas tout à fait.
Ça faisait 22 ans qu'on était ensemble.
Mais depuis 17 ans qu'on était mariés
il passait son temps.
A me mettre en plus bas qu'au terre.
A m'insulter.
A me donner des coups de poire.
Souvent dans le ventre pour pas que ça se voit.
Mais ça n'est pas tout ce que Nadine
a pas lancé sur son mari.
Pour vous dire comment il était violent.
Il y a 10 ans on a eu un deuxième enfant.
Un petit garçon.
On l'appelait Flavien.
Il est mort à l'âge de 2 mois et demi.
C'est Jean qui l'a tué.
Il le frappait.
Il le secouait.
C'est lui qui l'a tué.
Voilà maintenant vous savez tout.
Vous savez pourquoi avait mon fils.
On a fini par le tuer.
Ah si c'est vrai.
Ça change tout.
Ça reste un meurtre.
Mais avec un mobile assez bouleversant.
Si c'est vrai.
Parce que le médecin urgentiste
qui a constaté le décès du petit Flavien
il y a 10 ans
ne raconte pas du tout la même histoire.
A moi je suis absolument formel.
L'enfant ne portait aucun signe de violence.
Il est mort de ce qu'on appelle
une mort subite d'une nourrisson.
Il est même établi
que quand Flavien est mort
il était à l'arrière de la voiture
de sa mère
et que son père était en déplacement
ce jour-là.
Alors au cas où les gendarmes cherchent
tout de même à vérifier si Jean Aprin
était porté sur la bouteille comme elle le dit.
Personne ne confirme.
Elle nous balade mes mères.
Elle nous balade.
En auscultant l'ordinateur de Nadine
les gendarmes découvrent
autre chose d'assez croustillant.
Elle est inscrite sur 7 sites
de rencontres libertines
et échangeistes.
En étudiant son téléphone portable
ils trouvent encore mieux.
Ecoute bien, tu ne vas pas y croire.
Entre la mort de son mari
et ses obsèques
et la entretenue
t'es bien assis.
Des relations avec 6 hommes
différents.
6.
La salope.
La salope.
La salope.
La salope.
Pardon.
Je sais que c'est pas bien.
Mais ça m'a échappé.
Et c'est pas tout.
Et là aussi une garçonnière
à petit appartement pour recevoir ses amants
à la sortie du travail.
Bref, au terme de leur garde à vue
la mère et le fils
sont mis en examen pour
assassinat.
La suite de l'enquête
va chercher à définir le rôle précis
de la mère et du fils dans ce meurtre.
Comment en a-t-elle fait
le complice de cet assassinat ?
Un gamin de 16 ans.
Et là, on découvre le potoreuve.
Romain
n'était pas le fils
de Jean.
La épousée, elle était déjà enceinte.
Et lui, il a fermé les yeux.
Et ça,
elle ne l'avait jamais dit
au gamin, jusqu'au moment
où il a fallu le motiver
pour qu'il aide à tuer Jean.
Alors elle lui a dit, ton père n'est pas ton père.
La salope.
La salope.
Et là,
on en vient à la question éternelle.
Pourquoi n'est-elle pas divorcée
au lieu de le tuer ?
Eh bien, parce qu'ils étaient mariés
sous le régime de la communauté intégrale.
Si elle divorçait,
elle perdait la moitié
du vignoble.
Le vignoble, dont elle avait érité
de ses parents.
Et puis, il y a peut-être un autre élément
qui l'a poussé au crime.
Donc, Jean travaillait au supermarché.
Elle avait tout le temps d'organiser ses 5 assets
dans sa garçonnière avec ses amants.
Quand il a arrêté
pour se consacrer au vignoble,
et donc il est devenu encombrant,
le procès qui va suivre est bien intéressant.
Est-ce que le fils
va prendre autant
que la mère ?
Le procès de Nadine Apprin
et de son fils,
s'ouvrant juin 2015
devant la cour d'assises de Draguignan.
Et comme le gamin était mineur
au moment des faits, le procès a lieu
à huit clos, c'est-à-dire sans public
et sans journaliste.
Mais grâce aux avocats, on s'étend un peu
ce qui s'est passé à l'intérieur.
Le fils comparé l'hymne.
Il est sorti après un an de détention provisoire.
Elle, bien sûr, est détenue.
Lui, maintient
ce qu'il a dit lors de ses aveux.
Il assume.
Elle finisse
avec une certaine lâcheté.
Moi, j'ai juste aidé mon fils
à déplacer le corps de mon mari
quand j'ai vu qu'il était mort.
Rien de plus.
Mais elle ne dit pas non plus
que c'est son fils qui l'a tué,
rendant lui cette grâce.
Le gamin, en revanche, est assez bouleversant
quand il raconte.
Elle m'a manipulé
pour me montrer contre mon père.
Je pensais vraiment
qu'il était violent avec elle.
Et je l'ai créé aussi quand elle m'a dit
que mon père était responsable de la mort
de mon petit frère.
Le soir du crime,
je peux vous dire que j'ai lutté
pour l'adissue à des jeux.
Je ne sais pas pourquoi
j'ai continué à l'aider.
Et là, il fait un malaise.
Et puis, un deuxième malaise.
Il faut l'évacuer
d'expandre l'audience.
Les débats reprennent le lendemain.
Et Nadine ne dira rien de plus
que ce qu'elle a déjà dit.
Pas un mot.
Jusqu'au bout, elle exerce son droit
aux silences.
L'avocat général se lève
pour les réquisitions.
Elle est l'instigatrice.
Et le malheur,
c'est qu'elle a réussi à convaincre son fils
et à l'entraîner.
Alors son silence est frustrant
pour les jurés.
Mais il est aussi dévastateur
pour son fils.
Je vous demande en conséquence
pour Nadine Poéto et Pousaprin
une peine de 30 années
de réclusion criminelle.
Et pour son fils
une peine de 8 années
de réclusion criminelle
qui tiendra compte de son jeune âge
et de l'emprise que sa mère exerce sur lui.
Finalement
les jurés sont encore plus compréhensifs
pour le fils
que l'avocat général.
Il est condamné à 5 ans
dont un enferme seulement.
Et comme il a déjà purgé
sa peine en détention provisoire
il ressort libre du tribunal.
En revanche
Nadine Aprin est condamnée
à 25 ans de réclusion criminelle.
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L’enquête sur l’assassinat de Jean Aprin, en décembre 2012, à La Roquebrussanne dans le Var. Le viticulteur a été retrouvé mort au milieu de ses vignes…