La source: La colonia Dignidad : un enfer allemand au Chili

Radio France Radio France 3/20/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Aire

Aujourd'hui, il aura faire sensible direction le Chili,

où un gourou allemand est sévi pendant 40 ans à la tête d'une secte.

Fort de son ascendant sur ses fidèles,

il les a astreint de longues journées de la beurre,

sans contrat de travail, sans salaire et sans jour ferrier, bien sûr.

Pire. Pélophile, il a abusé, violé des dizaines d'enfants,

voire des centaines, exigeant chaque nuit la présence de l'un d'eux dans son lit.

Et ce n'est pas tout.

À partir de 1973, pendant la dictature de Pinochet,

il a mis son domaine à la disposition des torsionneurs de Pinochet

contre les militants de la démocratie et de la République sociale d'Alien D.

Ce lieu, bien mal nommé, s'appelait Colonia d'inidad, Coloni d'inité.

Derrière une façade avenante,

cet homme donc, fondateur égourou, manipulateur hors-père,

Paul Schaeffer.

C'est son histoire et surtout celle de tous ceux qui l'a entraîné derrière lui

que nous allons vous raconter aujourd'hui.

C'est aussi l'histoire d'une secte malfaisante

que ni les autorités allemandes, ni les autorités chiliennes,

même après la dictature, n'ont voulu voir ni empêcher de nuire.

Notre amitié aujourd'hui, William Bourdon, avocat,

il a défendu les familles de quatre franco-chiliennes

qui ont disparu au Chili pendant les années 70.

Affaire sensible, une émission de France Inter diffusée en direct,

récits documentaires au Dile Conseil, coordination franco-cognard,

chargé de programme rébécadonnante, réalisation Frédéric Milano.

Fabrice Grouel, Affaire sensible, sur France Inter.

Nous sommes à 350 km au sud de Santiago, dans une nature splendide

où une rivière galope joyeusement au milieu des forêts,

surplombée par les neiges éternelles des Andes qui bordent le paysage.

C'est ici que la colonie d'Initée est créée en 1961.

Au départ, quelques dizaines d'hectares au milieu de Nulpar,

la ville la plus proche, Paral, est à 40 km.

Les colons allemands font rapidement de celui un petit coin de paradis.

Ils défrichent, construisent, s'aiment.

Les images filmées à l'époque, car plusieurs personnes étaient affectées

à enregistrer le bonheur à l'état brut de la colonie.

Ces images montrent des groupes d'individus travaillant avec l'enthousiasme de Pionnier,

des scènes qui pourraient rappeler celles des kibutsimes des premiers temps d'Israël.

Sauf que, ici, il ne s'agit pas de mettre en œuvre un idéal socialiste, bien au contraire.

Comme le rappelait Monsieur X dans l'émission de France Inter du même nom en mai 2004.

Il veut faire de cette entité territoriale une sorte de petite société nazie,

quasi-autarci, qui est extrêmement prospère.

Et pour cela, forcément, il va peu à peu grignoter les terres qui se trouvent autour.

Assez rapidement, la colonie regroupera presque 15 000 hectares.

Une véritable petite ville avec son école, son service de santé,

ses industries et son agriculture, et même son aérodrome.

Tous les ingrédients y sont.

Une population aveuglée, alléchée par les belles promesses d'un chef charismatique.

Une propagande de tous les instants.

Pas de journaux, pas de radio, pas de téléphone.

Des victimes, les enfants violés, et les opposants politiques torturés, souvent amores.

Un hiver concentrationnaire entouré de murs avec barbelés, miradors et chiens policiers.

Tel est le royaume qui abattit un homme tout à la fois gourou, pédophilé, assassin.

Un homme dont l'emprise aura durablement pesé sur ses fidèles.

Le 24 avril 2010, un vieil homme meurt en prison à Santiago du Chili.

Il est allemand, il a 88 ans, il s'appelle Paul Cheffer.

Il a passé 5 ans derrière les barreaux.

Mais avance-là.

Il a régné pendant 40 ans sur les membres de la colonie indignilade,

maître des corps et des esprits, magnantes dans la caresse de l'insulte.

Il était le chef, le gourou, le demie-dieu de ce petit coin d'Allemagne,

adulé par ceux qui l'avaient entraîné avec lui et qui l'avait privé de toutes et des esprits critiques.

Mais qui est donc ce Paul Cheffer?

Au départ, il n'est personne, ou presque.

Si une particulier, tout de même, chez cet homme néan 1921 à Bonne,

il a un oeil de verre, non pas à cause d'une blessure au ciel à la guerre, comme il l'affirme souvent.

Non, il s'est blessé tout seul avec une fourchette.

Une infirmité qu'il lui interdit de combattre parmi les vaffanescès qu'il admire.

Lui, il fait la guerre comme rencardie dans la Wehrmacht, rien de très héroïque.

Alors, aurait-il voulu s'en rattraper?

Comment témoigne ce texte extrait de l'ouvrage de la colonie de Dr Cheffer,

de Maria Paublette et Frédéric Plokka, publié chez Faillard en 2004?

En avait-il conçu de l'amertume?

Vrai semblablement.

Plusieurs principes chers au régime nazi avaient d'ailleurs servi d'armature idéologique à la colonie à Dynidad.

Glorification du travail, eugénisme, soumission des êtres et des âmes,

suprématie de l'homme sur la femme, système de répression militarisé.

Ce petit foyer européen transplanté dans les andes s'employait à ne pas démériter du fascisme.

Paul Cheffer aurait pu être qu'un raté ordinaire, mais il a un don.

Par le beau, il sait convaincre, il plaît.

Son grand front, son sourire facile, inspire confiance.

Au lendemain de la guerre, le voilà d'abord animateur pour la jeunesse dans une paroisse de basse-saxe, et les gens l'adorent.

Devant l'enthousiasme qu'il suscite, il crée une église évangélique,

sautant proclames prédicateurs, affirment que Jésus lui parle directement

et qu'il n'ait pas besoin de l'église pour trouver Dieu.

Mais son goût marqué pour les jeunes gens, qu'il convit chez lui la nuit,

finit par agacer le pastor, qui le congédit.

En 1956, ils font d'une communauté hide dans le lendemain de Red Anis du Nord Vespalli

et ouvrent un foyer qui accueille des orphelins ou des enfants de famille pauvre, des garçons surtout.

Grâce au travail acharné de ses fidèles, l'endroit est bien équipé.

Il y a une piscine, un atelier de peinture, des nichoires pour les oiseaux,

et même un élevage de porc, car il s'agit de vivre le plus possible en autarcie.

Lors de l'inauguration officielle, début 1960,

Schäferinville dénotable est même une représentante du gouvernement fédéral.

La télévision est là aussi qui couvre l'événement,

c'est dire l'influence et la bonne image de son fondateur.

Mais rapidement, Paul Schäfer est suspecté d'entraînir de relations coupables

avec les enfants de l'Orpholina.

Alors, il cherche à quitter l'Allemagne pour échapper à la justice.

Et la chance, si l'on peut dire, est avec lui.

Elle se présente sous les trains d'un séisme meurtrier au Chili en mai 1960.

Un séisme qui cause plus de 1600 morts au Chili et fait des dégâts considérables.

Un reporter de la radio décrit ainsi ce qu'il voit

lorsque l'avion qui l'emmène arrive au-dessus de Valdivia,

la ville du sud de pays, épicentre de ces séismes.

Quelques minutes avant d'attérir, nous survolions des fleuves de 2 à 300 mètres de largeur.

Seuls des toits de maison et des cimes d'arbre apparaissaient.

Et 15 jours plus tôt, ce n'était encore que de paisibles ruisseaux de quelques mètres.

Et l'eau y était douce.

Valdivia, à 30 km de la mer, était un port fluvial.

Valdivia est aujourd'hui un port de mer, port de mer à construire.

J'ai marché dans les rues pendant des heures.

Il ne reste pratiquement rien de cette ville de 120 000 habitants.

La perle du sud de Chiliin, le grand centre industriel,

ancien repère de corsaires dont le plus célèbre était sur Francis Drake.

Paul Schaeffer fait la connaissance de l'ambassadeur du Chiliabone

lors de l'inauguration de la maison des jeunes.

Celui-ci emballé par ce qu'il a vu lui lance,

ce sont des gens comme vous qu'il faudrait au Chili,

ceux qui ne tombent pas dans le rail d'un sourd.

Schaeffer reprend donc contact, propose de venir au Chili pour aider les pauvres.

On l'accueille à bras ouverts, sans vérification.

Il obtiendra au total 300 autorisations d'entrée sur le territoire

et pour acheter un terrain pour les 300 adeptes de la secte.

La colonie à Dénisade est née.

Schaeffer fait l'abord veilleur d'Allemagne,

ceux de ses adeptes qui lui seront le plus utiles,

artisans, ingénieurs, infirmières.

Il les convainc en affirmant que Dieu lui a ordonné d'émigrer au Chili

avec sa communauté pour y préparer l'arrivée du Christ.

Bien, en quelques mois, quelques années, des constructions s'élèrent.

Des champs apparaissent, la vie collective s'organise autour de deux mots.

Travailler prière, réunir dans une formule récurrente dans la bouche du Gourou,

travailler et servir Dieu.

Une formule qu'il appliquait assez peu à lui-même.

Comme le précise le documentaire colonia Dénisade,

une secte allemande au Chili, signée par deux réalisateurs allemands,

Annette Baume-Meister et Wilfried Hussmann,

diffusés sur arté en août 2022.

Tous les matins, à quatre heures, ils se rendent dans les champs et sur les chantiers.

On s'est habitués.

A l'époque, j'avais 26 ans.

On s'est fait à l'idée que les débuts seraient durs.

Tous prennent part au travaux, y compris les enfants.

Il n'y a pas d'école.

La matinée de travail se termine à 11h,

quand Paul Schaeffer vient tout juste de se lever.

Il avait droit à un petit déjeuner spécial,

une assiette bien présentée avec des tartines et du jambon.

Il était vraiment traité comme un roi.

Puis le maître des lieux se recouche.

Tous les autres, eux, continuent de travailler.

Le soir, après le travail, pas question de s'écrouler dans son lit.

Schaeffer, prêche, souvent jusqu'à minuit.

Qu'a-tu fait pour Dieu?

Aujourd'hui, demande-t-il aux uns et aux autres

sur un ton autoritaire et probablement inquiétant.

La colonie est construite.

Elle est même prospère,

puisqu'elle exploite une carrière dont elle vend le gravier nécessaire

à la reconstruction, après le tremblementaire.

On y élève des animaux en nombre,

on y pétrit, on y cuit quotidiennement du pain et des gâteaux.

Il est aussi un hôpital,

où les chiliens des alentours peuvent se faire soigner gratuitement.

Beaucoup d'enfants seront sauvés de la mort par mal d'nutrition.

Une façon astitieuse de mériter son nom officiel

de société de bienfaisance et d'éducation dans la dignité.

La façade est honorable.

Les autorités chiliens apprécient à tel point

que la colonie gagne l'étiquette d'utilité publique

pour l'honneur de payer des impôts.

Elle s'enrichit et elle s'agrandit.

Rapidement, elle s'étend sur 15 000 puis 17 000 hectares,

soit presque deux fois paris.

L'emprise de chef-heure, elle se resserre sur ses troupes.

Les familles sont démantelées.

Hommes et femmes vivent nuit et jour sans contacts.

Les enfants sont arrachés à leurs parents,

filles d'un côté, garçons de l'autre,

confiés à la garde exclusive, donc les deux dantes.

D'ailleurs, chef-heure s'appelait El Thio permanent,

l'ongle éternel.

La vie des colons est hérude, elle devient terrible.

Avoir des secrets interdits.

Chaque soir, le docteur chef-heure confesse publiquement

tel ou tel disciple.

Un sultan entraînant plus bactère les fautifs.

Il est particulièrement ardieux et méprisant

à l'égard des femmes qu'ils considèrent comme des êtres

de seconde catégorie.

Elles ne sont plus autorisées à participer

aux réunions de la secte.

Leur seule horizon, c'est le travail, leur seul devoir,

l'obéissance.

Mais hors des murs de la colonie, le Chili change.

En octobre 70, Salvador Allende est élu président

de la République à la tête de l'union populaire

qui rassemble les partis gauches.

Une révolution légale a lieu dans le pays,

le peuple chilien qui aspire à l'égalité,

à une vie digne et en liesse.

Retour sur ce moment d'enthousiasme populaire

lors de la prise de fonction du nouveau président,

le 4 novembre 70,

extrait des documentaires

le dernier combat de Salvador Allende

de Parfecio Enriquez.

Novembre 1970,

le socialiste Salvador Allende

accède à la présidence du Chili.

Il déclare alors,

avec moi c'est le peuple qui en rend la moneda.

Porté par la coalition

bouche de l'unité populaire,

celle-toire avait été un coup de tonnerre

dans le paysage politique chilien

et bien au-delà, en Amérique, comme en Europe.

Salvador Allende applique son programme.

Il met en place des réformes économiques,

comme le gel des prix, la hausse des salaires.

Il nationalise les banques et les mines de cuivre,

principales ressources du pays,

alors dans les mains américaines

et entame une réforme agraire d'importance.

A la colonie Adinidad,

c'est la consternation.

On imagine bien que chefeur,

imprégné de l'idéologie nazie,

sur-hommes et ludodieux,

n'est pas exactement un adepte du partage

des richesses.

Alors, il le contrata qu'rapide s'impose.

D'abord, faire de la colonie un confortigie,

une clôture de marble et ceinture le lieu.

Nous avons construit notre propre prison,

dira plus tard l'un des membres de la secte.

Des tours de surveillance ont érigé,

des fils d'éclencheurs de pièges installés,

des quinelles creusées, des bunkers construits.

Chefeur, toujours en lien avec l'Allemagne,

où la secte a une antenne,

se fait envoyer quelques armes.

Elle serve de modèle pour en fabriquer sur place

parce qu'il faut que chaque colon masculin

en soit équipé.

Les jeunes hommes sont formés au combat,

les rouges vont certainement attaquer.

Mais les gens ne sont pas réunis.

Chefeur est approché par le mouvement d'extrême droite paraméditaire

Patria et Libertade, créé en 1970,

avec comme c'est l'objectif de renverser

le régime d'alliende.

La réputation d'ordre de discipline,

le « savoir faire allemand »

les intéresse beaucoup,

tout comme les armes fabriquées à la colonie.

Via Patria et Libertade,

chefeur de décontact cordieux et fructueux,

avec des généraux chiliens

aux chiliens et des chefs d'entreprise, c'est qu'ils partagent la même détestation

du président socialiste et de ces idées ou de justice sociale. Alors, ils visent le

même objectif, éliminer la menace communiste. Chefeur, qui a désormais accès au commandant

chef de l'armée, propose même que la colonie a serve de base pour planifier un coup d'état.

On sait comment cette histoire s'est finie, tragiquement. Le 11 septembre 1973, un poudre

militaire renverse le gouvernement démocratiquement élu d'Alien D. Le palais présidentiel de

la moneda est bombardé par les avions de chasse. Avec une troupe de fidèle, Salvador

Alien D mitraillette à la main casque sur la tête résiste jusqu'au bout. Il s'adresse

pour la dernière fois au peuple chilien, un discours puissant, plein d'espoir en

ce jour noir, un discours qui se termine par ses mots.

D'autres hommes surmenteront ce moment gris et amer, où la trahison veut s'imposer.

N'oubliez jamais que bientôt s'ouvriront à nouveau les larges avenues qu'empruntra

l'homme libre pour bâtir une société meilleure. Vive le Chili, vive le peuple, vive les travailleurs.

Ce sont mes dernières paroles. J'ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain.

Et Alien D meurt. Le général Pinochet devient l'homme fort du pays et une terrible

répression s'abat sur les militants de gauche et les syndicalistes. Les États-Unis qui

ne sont pas étrangers au coup d'état applaudissent, confèrent cette transcription d'une conversation

privée entre Nixon et le secrétaire d'État, Henry Kissinger. Elle se déroule le dimanche

16 septembre, cinq jours après que la démocratie a été terrassée. Les deux hommes échangent

quelques banalités puis en viennent aux choses sérieuses.

Il y a un important de votre côté, Kissinger, non pas grand chose, la situation au Chili

s'améliore et bien entendu les journaux se lamentent parce qu'un gouvernement pro-communiste

a été renversé. Nixon, elle est bien bonne. Kissinger, au lieu de nous féliciter, sous

Eisenhower on aurait été des héros. Nixon, oui, mais n'oubliez pas que nous n'avons

rien à voir dans tout ça. Kissinger, ce n'est pas nous, nous avons seulement

donné un coup de pouce en rendant les choses possibles.

Les deux hommes échangent, les deux hommes s'améliorent, les deux hommes s'améliorent,

les deux hommes s'améliorent, les deux hommes s'améliorent, les deux hommes s'améliorent,

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Sur la dictature, le Pinochet, le petit coin de paradis de Paul Chauffeur, devient véritable

enfer pour les prisonniers politiques et autres opposants.

Une cave évidée, transformée en chambre de torture, mise à la disposition de la Dina,

la police secrète de Pinochet.

Sur ordre de Chauffeur, de grandes trous sont creusés dans le domaine, ils serviront de

fausse commune.

Les prisonniers arrivent encore par dizaines et sont interrogés sauvagement, coups, viols,

électricité.

Tout est bon pour faire parler.

Seuls quelques proches de Chauffeur sont mis dans le secret, mais durs, le mens sont parfois

audibles.

En témoignanome, qui enfant les a entendus, il s'exprime dans le documentéralement

colonia d'innisade.

Juste au-dessus de la cave de torture se trouve l'atelier de couture.

Georg, là ou beu, 12 ans à l'époque, dort dans ce local.

J'étais sur un lit de camp, et juste en dessous, il y avait l'écrit.

La Dalorbeton était épaisse comme ça, mais toutes les nuits, j'entendais des crits

terrifiants.

Et chez Fer lui-même n'hésite pas après tes mains fortes au bourreau, ce qu'il n'a

pas pu accomplir pendant la guerre, il le fait aujourd'hui et sans état d'âme.

Peut-être même avec délectation.

Pour ressembler à ces portes juifs et les juifs doivent souffrir, puisqu'ils n'ont

pas reconnu Messie, dit-il la sélectime.

Les torsionneurs chiliens savent qu'ils peuvent compter sur l'efficacité allemande,

dont il semble être le symbole, le sordid avatar.

Beaucoup d'opposants sont morts dans les joules de la colonia.

Combien?

On ne le saura jamais, puisqu'il est disparu de cette époque leçon de jour, mais des

dizaines, voire des centaines.

Quelques uns, cependant, ont eu la chance d'en sortir.

Adrien l'Amborques, il a été torturé pendant 24 jours en 1975, et elle se souvient dans

le documentaire allemand colonia d'Illidad.

Il passait de la musique, une différente pour chaque personne.

A un professeur, ils m'étaient friandises, une chanson pour enfants.

Dès que les premières notres aisonnaient, le camarade savait qu'ils allaient venir

le chercher pour l'interroger.

Moi, c'était la petite musique de nuit de Mozart.

Je n'en ai plus jamais réussi à l'écouter.

Vivante, mais contre-intellexile, Adrien l'Amborques fait partie de celles et ceux qui ont dénoncé

sans relâche les exactions commises par le régime chulien et par ses sbires de la colonia

d'Illidad.

Dans un article de libération en 2005, cette femme qui ne marchait plus qu'avec des béquisses

et qu'elle probable des tortures subies, raconte également ceci.

Je me souviens avoir senti que mes bourreaux se masturbaient pendant qu'ils me torturaient,

soit avec de l'électricité, soit en me faisant violer par des chiens et d'autres

techniques que je ne veux pas aborder.

On entendait tout le temps des cris.

La lumière n'était jamais éteinte.

Et les repas étaient apportés à des heures complètement aléatoires pour éviter qu'on

puisse se repérer tant de temps.

Chef, lui, est aux anges.

Tout va bien.

Pinochet en personne lui fait l'honneur n'y visite en août de 74.

Pour l'occasion, tous les bâtiments sont repas, les colons se surpassent, un somptueux

banquet est servi.

Le dictateur reviendra souvent.

Il aime passer ce week-end à la colonie, son épouse aussi, qui s'enthousiasme pour

ce paradis d'ordre et de propreté.

Mais à partir de 1976, l'édifice commence à se fissurer.

L'ONU publie un rapport sur les crimes de Pinochet, tandis qu'en Allemagne, à

Le Nestier International, mettant qu'au chefur et sa colonie, dans un document intitulé,

colonia d'Hilidad, propriété modèle allemande au Chili, un camp de torture dirigé par

la Dina.

Le rapport s'appuie largement sur le témoignage de trois opposants torturaires dans ce lieu.

Eric Zott, Louis Pebless, qui avait vu le visage de chefur dans la salle de torture,

Yadriana Borquez, dont nous venons d'entendre le récit glaçant.

Et ce n'est pas la première fois que le nouveau chefur apparaît dans les journaux.

En 1966 déjà, un jeune allemand qui avait réussi à fuir la secte avait alerté la

prêchilienne et un coin du voile s'était soulevé, mais il était bien vite retombé.

Face à Paul Chauffeur et à son entre-jean, un adolescent isolé ne faisait pas le poids.

Mais cette fois, l'Allemagne se doit de réagir.

L'ambassadeur du RF a façé en Tiago et donc missionné par Bonne au cours de l'année

1976 pour mener une enquête qui blanchit totalement la colonie.

Bien sûr, le fait que l'ambassadeur reçoive chaque semaine un plein panier de charcuterie

et de pâtisseries allemandes envoyés par la colonie n'y est probablement pas étranger.

En 87, nouvelle alerte pour chefur, le ministre christien-démocrate Norbert Glume, en visite

au Chili, demanda visiter la colonie à Dignidad.

Glume a longtemps fait partie de la présidence d'honneur d'admesty international et, bien sûr,

on lui oppose à refus.

Dans l'avion qui le ramène en Allemagne, il déclare ceci aux journalistes.

Le fait est que cette colonie est une ferme modèle pour le mépris des êtres humains,

et nous sommes concernés, car ce sont des Allemands qui se sont rendus coupables.

Chefeur s'enlevant du boulet, mais il faudra encore de longues années avant qu'une

chute.

En 91, Pinochet écoute le pouvoir après 17 ans d'une dictature féroce.

On estime qu'au moins 3000 personnes, militants, syndicalistes, sympathisants de gauche, ont

été tuées par le régime et ses siccaires.

A la colonie à Dignidad, on prend quelques précautions pour faire disparaître les traces

de torture et d'assassinat.

Les fausses communes sont ouvertes, les cadavres ou ce qui l'en reste, brûlés au

lapalme, les cendres jetés dans la rivière.

On ne retrouvera jamais la moindre trace d'ADN qui aurait permis pourtant d'identifier

certains disparus.

Paul Schaeffer est confronté à un autre problème.

Les années passant, son réservoir de jeunes garçons diminue.

Il n'y a pas de naissance dans la colonie puisque les couples sont séparés et les

relations amoureuses et sexuelles prohybèent.

Et bien qu'Aslantien, ce sont de jeunes chiliens qui asouviront désormais les besoins

de l'onglet Terbell.

Sous prétexte de stages de vacances, les enfants, surtout ceux à l'apoclère, sont

invités dans la colonie et ils restent sous différents prétextes.

Il en est ainsi de Rosé Fryne-Braresse et lui aussi témoigne.

Dans l'édition dominicale du quotidien, la notion du 13 mars 2005.

J'étais un des favoris de Schaeffer, mais relations sexuelles avec lui ont débuté

à l'âge de huit ans.

Il était très doux, séducteur.

Il était comme un père pour nous.

Être avec lui signifiait avoir des privilèges.

On ne travaillait pas, on pouvait se parfumer, on avait droit du champ-point.

Tous voulaient avoir cette place.

Tous ceux qui ont moins de 50 ans aujourd'hui sont passés au moins une fois dans sa chambre.

Schaeffer était très attirant, il manipulait nos émotions.

Plusieurs jeunes chiliens dans cette situation réussissent à être retirés de la colonie

par leurs parents.

Des plaintes pour abus sexuels sont alors déposés, mais pas au commissariat de Paralle,

la ville la plus proche ou la police locale qui n'ont plus été au service de Schaeffer.

Non, il faut aller à Santiago, la capitale.

Et c'est la ténacité de Luis Enriquez, chef de la police nationale du Chili qui

finira par porter ses frûles.

Enriquez est un homme bien.

Voici le portrait qu'a embrossé la revue trimestriale d'un American scholar dans

un long article consacré à la colonie d'Inidad en février 2003.

Professionnel chevronné, Enriquez avait été au début des années 70 l'un des gardes

du corps d'Alien D et il se trouvait dans le palais présidentiel lorsque ce dernier

s'est suicidé.

Dans un pays où les conspirations sont légions, Enriquez croit fermement au fait.

La vérité n'a qu'une seule version.

Il n'y a pas de vérité différente, affirme-t-il.

C'est une vision du monde peu sophistiquée, mais non corrompue par l'influence de cheffeurs.

Une enquête, une ovrée, commence en 1996.

Elle va durer longtemps.

Enriquez revient cette fois à la charge pour interpréter les cheffeurs.

Le policier pense initialement le prendre par surprise en menant une perquisition de

grande ampleur dans la colonie, mais c'était sans compter sur la police locale qui prévient

à la secte.

Et dès que les forces de l'ordre sont en vue, les cloches sonnent, les colons s'allongent

devant les roues des véhicules chou blancs.

À deux, trois, six reprises, cheffères lui licent entre les mains.

Ils se cagent à un bon cœur, confortablement aménagés quelque part dans la forêt, mais

ils continuent à y faire venir chaque soir de jeunes garçons.

Et ce sont deux d'entre eux, un chilien et un allemand, qui ayant réussi à s'enfuir

un fort menriquez de l'endroit précis où cheffèrent ce terre.

Et évidemment, avertis, l'oiseau s'est embollé.

Il y a sur le terrain un avion privé et une piste décollage.

Le gourou se réfugie alors en Argentine avec une poignée fidèle dans un domaine qu'il

avait acquis sous un phonon.

Il faut attendre mars 2005, neuf ans après le mandat d'arrêt lancé par la justice

chilienne pour que cheffèrent, dont une journaliste de la télévision a longuement cherché

la trace, finissent par le repérer et préviennent la police.

Le fugitif est arrêté, enfin.

Paul cheffèrent est condamné à 20 ans de prison pour abuse sexuelle et coups et blessures

sur le mineur.

En revanche, dans le Chili de l'époque, pas encore prêt à regarder son histoire en face,

les autres crimes perpétrés par le docteur cheffèrent, tortures et meurtres d'opposants

chiliens ne sont pas jugés.

Non, le sujet est encore trop sensible, militaires et politiques y font obstacle à l'unissant.

Cheffèrent n'exprimera jamais le moindre remord, le moindre repenti.

Ils meurent en prison en 2010 en ayant purgé que le quart de sa peine.

6 ans plus tard, enfin, et par la voix du ministre social-démocrate des Affaires étrangères,

Frank Falter Steinmeier, l'Allemagne reconnaît qu'elle porte une lourde responsabilité

morale dans le peu-glorieux épisode de la colonie à Dignidad.

Mais la colonie n'est pas morte, enfin, pas tout à fait.

À la fin de la dictature, le mot diffalence-terre a changé de nom, désormais, il se nomme

Villa Baviera, une appellation conforme à ces paysages qui évoquent la Bavière.

Les barbelés et l'immirador ont disparu, le lieu a bris un hôtel et s'est transformé

en parc de loisirs.

Mais nombreux de colons y vivent encore, certains se sont mariés, ont fondé une famille, plusieurs

sont restés fautes de savoir quoi faire, ils n'ont pas ou guéreux d'instruction,

pas de diplôme, une maigre pratique de l'espagnol.

Sur le site internet de la Villa Baviera, on est peu bavard sur le passé, à la rubrique

d'histoire, voici ce qu'on peut lire.

Ce lieu a connu de longues périodes de tristesse, de cruauté, de surveillance, de punitions

et d'assujettissement de personnes, d'enfants et de familles entières qui n'ont pu vivre

en liberté.

Une histoire longue et difficile à raconter.

Aujourd'hui, la vie à la Villa Baviera a changé, des familles peuvent se former, des

enfants naître et grandir et une vie se développe entre chiliens et allemands, nous

en des amitiés, vivant ensemble.

Tous affirment n'avoir rien su des tortures qui se pratiquaient ici.

Adrienne Amorquesque, qui a reçu les excuses de la part du porte-parole de la colonie pour

les horreurs qu'elle y a subi, n'a pas cru à leur sincérité.

Certains proches de chaffeurs étaient des bourreaux et ils sont toujours là, affirment-t-elle

à une journaliste de libération en 2005.

Les familles de l'isparu de Paral, la ville voisine, partagent ce sentiment.

Elle ne voit dans l'ouverture de la colonie qu'un changement cosmétique pour attirer

les touristes et faire oublier que de nombreuses personnes sont peut-être enterrées là.

Les familles chiliennes dont des proches ont disparu sans laisser de traces durant la

dictature pinochet n'oublient pas non plus.

Elles continuent de se rassembler sur ces lieux de l'horreur, réclament l'ouverture

d'enquête sur le sort de leur mère, père ou enfant et demandent aux anciens colons

de sortir enfin du silence.

En visite officielle au Chili le 29 janvier dernier, le chancelier allemand Olaf Scholz,

social-démocrate et le président chilien de gauche Gabriel Boric, ont décidé de créer

un lieu de mémoire et un monument victime de la colonie à Dignidad dans l'enclave

que chez Ferdinand Manfer.

C'est sans doute une bonne nouvelle, mais on aurait préféré bien sûr qu'en 1966,

le jeune homme qui avait fui et avait raconté au Chili, puise en Allemagne, ce qui se passait

dans le secret de la très fermée colonie de la dignité, était entendue.

C'est difficile de rencontrer en la sombre la clarité quand le soleil qui ne s'allumera

discolore la vérité, quand le soleil qui ne s'allumera discolore la vérité.

C'est sans doute une bonne nouvelle, mais on aurait préféré bien sûr qu'en

1966, le jeune homme qui avait fui et avait raconté au Chili, puise en Allemagne,

qui n'allumera discolore la vérité, quand le soleil qui ne s'allumera discolore la vérité.

Aujourd'hui, la colonia dignita, notre invité, maître William Bourdon, avocat.

Bonjour.

Bonjour.

Vous êtes connu pour avoir été secrétaire général de la fédération internationale

des droits de l'homme et votre nom est généralement associé à des affaires concernant la défense

des droits humains et, si vous êtes aujourd'hui notre invité, c'est parce que vous avez été

l'avocat de famille dont les proches ont disparu au Chili pendant la dictature.

Est-ce que cette recherche croise des victimes de la colonia?

Bien sûr, la colonia dignita, elle va apparaître assez vite pendant l'enquête.

D'abord, il faut dire que ça a été une enquête menée par le juge de la subduction

de Lois.

Tout à fait hors norme, à la mesure du caractère hors norme des crimes, avec des moyens aussi

considérables, des enquêteurs dédiés, avec une trentaine de commissions régatoires

internationales à travers le monde, et puis aussi, en tous les cas, c'est la conception

que j'en ai, qu'on doit en avoir quand on agit pour des victimes des crimes les plus

graves et des victimes qui portent au-delà des fantômes de leurs parents, une action

pour l'humanité tout entière et une conception très proactive du rôle de l'avocat.

Donc je me suis beaucoup déméné pour se rendre des témoins, j'étais au Chili plusieurs

fois à connecter un certain nombre de gens les uns avec les autres.

Et la colonia dignita, elle va apparaître parce qu'elle fonce sans fraud.

Un des Français disparus a été identifié dans cette colonie, et par ailleurs le gil

d'instruction sent qu'il n'est pas très loin la fin de sa carrière, il faut qu'il

termine un trajet de croire professionnel de la plus belle des façons, donc il va se

documenter, il va entendre un certain nombre de journalistes, d'historiens, et il va reconstituer

un fragment de l'histoire de la colonia dignita, il va même demander à y aller, il va se

faire communiquer toutes les archives historiques disponibles, et c'est comme ça que la colonia

dignita va aussi surgir à travers le personnage de Paul Schaeffer, qui va faire l'objet

d'Amanda Daray, mais qui va décéder, mourir en prison comme vous l'avez rappelé avant

le français, qui va se terminer en France en 2010.

Un grand regret pour la justice, évidemment, qu'est-ce que ça nous dit cette histoire-là,

du Chili, de la survivance d'idées comme ça, qu'est-ce que ça nous dit?

Ça nous dit que d'abord, il y a une capacité des grands bourreaux, des grands pervers à

instinctivement faire alliance, c'est l'alliance des bourreaux et des pervers, et cette alliance

des bourreaux et des pervers, elle va s'exprimer de façon absolument tragique dans cette

espèce de mise à disposition par Paul Schaeffer, de son grand centre aéré, formidable, qui

va être en fait un lieu pas simplement d'abus sexuel et un lieu de torture.

La deuxième chose, c'est que Paul Schaeffer va bénéficier quand même d'une mensuétude

et d'un silence, voire d'un déni, pas simplement des autorités allemandes pendant de très,

très, très nombreuses années, c'est-à-dire qu'il va falloir comme toujours l'activisme

courageux ici d'un militant, d'un député allemand, pour que tout d'un coup les masques

tombent et ils vont tomber très tardivement finalement, beaucoup trop tardivement.

Voilà, vous vous demandez si, il n'y a pas vraiment de rêve, vous souvenez qu'au procès

de Paris, ils étaient tous absents, est-ce que Paul Schaeffer se serait senti souillé

par une condamnation de plus quand on était un grand pervers, on est rarement souillé

par l'action du juge, non, le vrai regret, c'est que ces hommes qui m'étaient convoqués

en quelque sorte par les mandats d'arrêt, délivrés par le juge d'instruction, n'aient

pas eu le courage, même de dignité qui devaient, il y avait des victimes, de se présenter

devant les juges français, ou à minima d'être présentés par des avocats et dans leur boycott

du procès, c'était une forme de crachat à l'égard de tous les juges, d'ailleurs

pas simplement les juges chiliens, les juges français, pour bien montrer que jusqu'au

bout, leur ADN c'était l'arrogance et le sentiment, pas simplement d'impunité,

de le sentiment d'avoir agi pour le bien commun de l'humanité.

Alors le problème dans ces affaires-là, c'est que ce soit du côté chilien ou allemand,

il y a toujours cette volonté de réconciliation nationale après les périodes troubles, évidemment

c'est jamais bon pour les enquêtes, c'est cette démarche-là.

Bon, ce dont vous parlez c'est une tension, c'est une contradiction aussi veille que

l'humanité.

Donc chaque fois qu'il y a eu des grands traumatismes collectifs ou des guerres, il y a cet antagonisme

très puissant entre le désir de paix et donc le désir de conciliation, qui peut passer

par des formes d'amnistie ou d'absolution, et puis en même temps le désir de justice.

Et les deux parfois se carambollent, il y a quelqu'un qui a eu une intuition formidable,

c'est Mandela qui a dit bon, on ne pourra jamais ouvrir toute la boîte de pendant judiciaire.

Donc il a instauré cette idée que l'accès à la vérité, s'il était massif, s'il

était institutionnalisé, pouvait en quelque sorte compenser le fait que tous les bourreaux

n'étaient pas jugés.

C'est les commissions qu'il a instaurées où les gens venaient avouer, s'expliquer

en contrepartie de quoi il bénéficiait d'une forme d'amnistie.

On peut le discuter bien sûr indéfiniment.

Mais ce qui est important dans l'histoire chilienne, c'est que ce sont les juges européens

qui ont réveillé les juges chiliens, c'est ça, le caractère tout à fait exceptionnel

à travers l'histoire de la justice mondiale, c'est le coût de maître, le coût de force

du juge Garçon qui apprend qu'est-ce qu'on va, espagnol, c'est ça, espagnol, le juge

de Madrid.

Et qui va en secret clandestinement avec quelques amis, se dire qu'il est à Londres, mécanisme

de compétences universelles, Londres est obligé d'intercepter les suspects de crimes

internationaux.

J'y vais, j'y vais, j'y vais en défiant toute une série de principes, une alerte

passée à hiérarchie, il fait un coût de maître et il écrit à ce moment-là la grande

histoire.

Et ensuite, quand je suis saisis par trois familles, Pell, Chantfraud et Clas, sauf y tenons, saisis

par la famille Clodet, évidemment, pendant plusieurs jours, plusieurs nuits, quand je

reçois ce mandat quasi divin, si je puis dire, puisqu'il est aussi pour l'humanité,

je travaille de façon acharnée, je sollicite mon imagination des professeurs de droit,

Philippe Textier, regretté Louis Joannet, et on convainc le parquet de Paris, on convainc

le parquet de Paris, de dire quelque chose qu'il n'avait jamais été dit par un juge

français, le crime de disparition n'existe pas dans l'arsenal juridique du copain

dans le français, donc on va le qualifier, c'est qu'extraction, arrestation arbitraire,

mais il n'est pas prescrit, il n'est pas prescrit, parce que tant qu'on n'a pas

retrouvé le corps, la prescription est suspendue, et donc ce qui avait été conçu par les

bourreaux, comme une façon d'organiser leur impunité, c'est-à-dire, on fait disparaître

le corps, va se retourner contre eux, c'est-à-dire que leur cynisme non seulement ne va pas être

récompensé, par en effet de boomerang, le droit qui montre aussi sa capacité d'inventivité

de souplesse, finalement va devenir un outil, un moyen pour les familles endeuillées et

éplorées, pour obtenir justice, justice pas totalement de façon satisfaisante, mais

justice quand même.

C'est un succès, le fait qu'il y ait un procès, ne serait-ce que ça, c'est un succès quand

même, alors évidemment on n'aurait voulu plus, mais est-ce que vous considérez comme

un succès déjà?

Oui, moi j'ai du mal avec les mots de succès ou de victoire, c'est pas seulement un outil,

c'est certainement un aboutissement qui laisse un petit part que fin d'inachever,

mais qu'est-ce qu'il ne laisse pas appartre à un d'inachever, c'est certainement un

aboutissement en tous les cas, pour les familles avec lesquelles j'ai noué des relations

de grande affection, de grande tendresse et que je salue au passage pour celles qui m'écoutent.

Évidemment ça a brisé une loi qui semblait éternelle, qui était la loi de l'impunité,

ça a réveillé les juifs chiliens, modestement on y reviendra peut-être, et ça leur a donné

aussi le sentiment que l'obstination avec laquelle elle s'était battue contre le

danger de la résignation, l'obstination a été récompensée, donc de ce point de vue,

oui, ça fait partie des petites oeuvres de ma vie professionnelle pour lesquelles j'ai un petit

parfum de fierté. Oui, au moins ça. On se retrouve dans 3 minutes, William Bourdon,

après il va écouter Arthur H. La vie.

Tout croit, tout grandit dans l'éternel printemps, à l'origine une caresse qui te traverse,

un regard qui te clare et te protège, à l'origine quelqu'un qui te prend par la main et qui te murmure la vie,

la vie a choisi, la vie a choisi. A l'origine une peur qui s'est comme un crustel et qui tourne et qui

tourne dans l'absurdité, un coup mauvais sous ta peau tatouée, une mémoire malsaine qui t'a contaminé,

et l'amour qui soudain servait très si, et la flamme qui s'éteint, qui s'abscurcie,

à l'origine quelqu'un qui te lâche la main et qui te dit la vie, la vie a trahi, la vie a trahi.

A l'origine tout résonne, tout resplendit, tous ses lumines, tous s'envolent, un arbre

d'océan, un orage, un enfant, tout croit, tout grandit dans l'éternel printemps,

alors tu retournes ton regard au dedans et tu vois la beauté qui n'est jamais abîmée et c'est toi

qui t'en, qui t'en la main, la vie, la vie t'a repris, oh la vie t'a repris.

France inter, affaire sensible.

Oui Mbordon, William Mbordon, parlez-moi des juges chiliens, de la façon dont vous avez pu travailler avec eux,

leur état d'esprit, dans une justice qui était redevenue, j'imagine une justice d'état de droit,

en démocratie, comment ça s'est passé?

Il y a eu quand même une phase intermédiaire, on n'a pas disloqué l'appareil pinochetiste,

tous les réseaux, tout l'entre-gen qui existait, comme ça, par un coup de baguette magique,

d'ailleurs c'est pas possible, et l'histoire enseigne qu'il faut cette période transitionnelle

pour espérer à mon donner, éradiquer le venin, le fial qui subsiste et qui court dans les institutions.

Non, ça a réveillé les juges chiliens, mais modérément, parce qu'il y a eu à la fois ces réseaux très puissants,

l'appareil militaire chilien, avec son doux déchantage, clandestin, et puis une classe dirigeante qui n'était pas du tout en vie,

qui n'était pas du tout enthousiasme, qui vienne comme ça, rentre transparente, toute une série d'horreurs,

avec laquelle parfois ils avaient été au moins à minima, moralement, politiquement complices.

Donc il y a eu un certain nombre de procédures, au moment du procès appareil en 2010, il y a à peu près 700 procédures,

il y a 300 personnes qui ont été inculpées, il y a 66 personnes qui sont détenues.

Mais tout ça va un peu se déliter, il va y avoir des conditions d'étention pour des personnes qui sont souvent assez âgées,

qui vont être jugées scandaleuses, il va y avoir la loi de la semi-prescription qui fait qu'on va réduire considérablement certaines peines,

mais il va y avoir ce personnage tout à fait extraordinaire qui s'appelle le juge Lousman,

le juge Lousman qui était un peu l'altérégo du juge de la loi, le Baltazar Garçon,

Chiglien qui était un homme de droite au départ, les Pinochetistes l'ont pas vu venir, c'était toujours comme ça que l'histoire avance le mieux,

c'est quand on n'est pas trahi mais qu'on est les surpris par les siens, et lui il va surprendre tout le monde,

parce qu'il va dégoûter, parce qu'il va découvrir, il va mener un certain nombre de procédures avec beaucoup plus de courage que les autres.

Mais il y a beaucoup de gens, j'ai dit qu'ils considèrent que le travail judiciaire reste profondément inachefait,

il y a eu cette commission vérité réconciliation qui a participé à ce travail mémorial, qui d'ailleurs reste éternel,

mais manque dans l'histoire chilienne un très grand procès public, comme il y en a eu en 1996 à Buenos Aires,

où le monde entier a vu ses chefs d'État sanguinaire dans le boc, s'expliquer devant l'opinion publique mondiale,

manque comme ça, dans l'histoire chilienne, un grand procès des dignitaires, étant observé que les civils,

les dirigeants civils ont été très largement épargnés par les juges d'instruction chilienne.

Alors, vous n'avez pas échappé que dans le récit, on a passé un document entre Nixon et Kissinger, son secrétaire d'État.

On connaît le rôle des États-Unis et de la CIA dans l'instauration d'un régime fasciste, donc contre le communisme, c'est cette logique de la guerre froide.

Et vous avez demandé aux juges Roger Le Loire qu'ils convoient quand Kissinger, comme témoin,

au moment où l'ancien secrétaire d'État se trouvait de passage à Paris, quel était votre objectif?

Écoutez, honnêtement, c'est à des souvenirs les plus piquants de ma vie, parce que je me souviens des visages de Roger Le Loire,

quand je dis que Kissinger est là, il faut le convoquer.

Oui, j'imagine.

Il tombe de sa chaise, je récite, je fais des notes, il est à l'hôtel Ritz, etc.

Finalement, c'est lui, par rapport à l'idée, il va dépêcher deux policiers de la brouillette criminelle qui vont se rendre à l'hôtel Ritz,

on met le pli Kissinger qui est dans sa suite, qui pique une colère absolument gigantesque,

qui a la trouille et qui foule camp par l'arrière de l'hôtel en catastrophe avec sa voiture blindée,

qui se réfugie à l'ambassade américaine et qui file comme un rat renant le premier avion.

Alors déjà, c'est une satisfaction pour des millions de gens de dire que ce type n'a jamais créé personne

et qui a meurtri une grande partie de l'humanité par les forfaits, donc qui l'a couvert, les grands forfaits américains,

et puis avoir quelques minutes de trouille, c'est déjà une certaine satisfaction.

Ensuite, il y a quelqu'un qui est dépêché par l'ambassade américaine, qui va avoir le juge de loi,

qui remet à pli en disant, il n'y a pour rien, il n'a connu le plan condor comme 1976.

Donc assassinats d'opposants y compris à l'étrangère.

Le plan condor, c'est la plus grande association de malfaiteurs au monde créé par des chefs d'État, par des chefs d'État.

Argentin, chiniens, brésiliens, enfin tous les...

Bolivis, Brésil, qui ont mutualisé leurs expertises, leurs services d'enseignement pour arrêter, se livrer

les opposants qui pensaient à tort, trouvés, qui étudient et abris ailleurs que dans le pays, qui les pourchassaient.

Voilà, et le plan condor va être au coeur de l'instruction du juge Pinochet, comme du juge Garçon,

puisqu'à ce moment-là, les autorités américaines vont déclassifier les archives de la CIA.

Donc on va avoir toute une série de procès verbaux qui vont enseigner que Kissinger est au coeur de tous les dispositifs,

qui le suivent, qui se réjouis d'ailleurs des résultats arithmétiques, et le monde est horriblement cynique de cette association de malfaiteurs.

Le juge français va d'ailleurs obtenir la déclassification du ministère de la Défense, du suivi par les autorités françaises du plan condor.

Donc voilà, une histoire extraordinaire pour ces familles que j'ai porté avec certé émotion, mais qui est aussi participée à l'écriture de la grande histoire.

– Derrière chose, il en reste une minute. Les disparitions, c'est terrible pour les familles victimes,

puisque quand il y a disparition, on ne retrouve pas le corps, et comment faut-on s'endoyer selon l'expression souvent utilisée?

Vous parlez-vous d'armes, de destruction psychologique massive, sargeons à ça?

– Oui, je pense que dans le cerveau de Séboru, il y avait acheté leur impunité, mais soustraire le corps aux ayants droits à la famille.

Fabriquer cette intranchilité éternelle, mais qu'est-ce qui s'est passé?

Et s'il n'était pas mort, et s'il suiviait comme ça quelque part dans un endroit, dans une caserne,

c'est un traumatisme comme un bombardement, comme une mine anti-personnelle qui vient psychiquement créer un traumatisme éternel.

C'est la signature de l'hypersynisme de l'imaginaire de Séboru Chili.

– Et qu'on retrouvera aussi en Argentine. – Qu'on retrouve en Argentine, et qu'on retrouve aussi malheureusement dans bien des pays,

et en Égypte, en Algérie aujourd'hui. – Bien sûr, merci infiniment. – Je vous en prie, merci. – Au revoir.

C'était Affaire Sensible, aujourd'hui la colonie à Dénida,

une émission que vous pouvez réécouter en podcast, bien sûr, à la technique aujourd'hui liée à V, à Ola Kola.

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durée :00:54:46 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui, dans Affaires Sensibles, départ pour le Chili, où un gourou allemand a sévi pendant quarante ans à la tête d’une secte.