La source: La chute de la IVème République en mai 1958

Radio France Radio France 7/26/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainterre

Aujourd'hui, dans Affaire sensible, la chute de la Quatrième République en mai 1958

morte pour certains de son inaptitude à régler la question algérienne,

assassinée pour d'autres par des congirés qui voulaient s'apartre.

Raconter la fin de cette République s'est évoqué le retour d'un homme,

bien sûr, le général de Gaulle, opposé au régime parlementaire de la Quatrième

qu'il appelait « méprisant la République des partis »,

il a eu sa peau après 12 ans de traversée du désert.

Selon les gens, le général était revenu en toute égalité

tel un homme providentiel pour sauver une nouvelle fois la France d'un grand péril.

La vérité, c'est que la Providence s'est organisée tel une toile,

tissée à plusieurs mains.

Tout s'est déroulé en un peu plus de trois semaines,

du 13 mai 1958 au 1er juin de la même année.

Trois semaines, où diverses congérations se sont entrecroisées

pour donner à cette République son coup fatal.

Trois semaines, où des bancs de l'Assemblée nationale

apparaissent jusqu'au balcon du gouvernement général d'Alger,

les militaires ont envahi le champ politique pour tenter de changer l'histoire.

Trois semaines, pendant lesquels les Français de Métropole furent des témoins souvent passifs,

des événements qui se déroulaient en Algérie, ce département français,

où depuis quatre années, une partie de la population colonisée algérienne

se battait pour obtenir son indépendance.

Notre invité aujourd'hui, l'historien Michel Vinoch,

professeur et méritant de l'histoire contemporaine à Sciences Po,

auteur notamment, je le dis bien notamment car il a écrit en livre,

de l'agonie de la Quatrième République et de la République Sommeur.

Affaire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina,

préparée aujourd'hui par Jean Boulot,

coordination Christophe Barrère, réalisation David Jakuboviez.

Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.

L'histoire de la chute de la Quatrième République débute le 8 février 1958 à Saquette-Sidi-Douceff,

dans un village tunisien situé à la frontière avec l'Algérie.

Cet état samedi, jour de marche et les rues, était bondé, bruyante.

Et puis, vers onze heures, un bruit sourd et lointain surgit,

recouvrant peu à peu le broie des vendeurs.

Certains ont dû lever la tête vers le ciel et voir des bombardiers survoler la ville,

puis lâcher leur bombe.

Ce jour-là, 148 personnes sont blessées, plus de 70,

dont des enfants, perdent la vie.

Les bombardiers sont français, les cibles sont des indépendantes algériens

qui auraient trouvé refuge dans une mine aux abords de ce village.

Une nouvelle fois, la guerre d'Algérie fait la une dans le monde entier,

voilà quatre ans que les indépendantes algériens du FLN,

le Front de Libération Nationale, ont entamé leur combat.

Quatre ans durant lesquels les différents gouvernements

de la jeune Quatrième République tombent face aux événements,

espérant toujours que les armes anéantiront les aspirations d'indépendance.

Mais malgré l'envoi de plus en plus de soldats,

dont une partie des jeunes Français devenus appelés,

malgré la mise en place de zones interdites,

l'instauration de Nelour à l'état d'urgence,

l'attribution de pouvoirs spéciaux en Algérie, la guerre se poursuit.

Le drame de Saketsdiussev n'est qu'un épisode supplémentaire

pour cette République à bout de souffle.

Quelques jours après ce bombardement,

l'envers du décor de ce qu'on appelle alors la pacification

est dévoilée par un journaliste comédie.

Dans cet ouvrage intitulé La Question,

Henri Allegre raconte en détail les tortures

qu'il a subies quand il a été arrêté par les para-français.

Même si le livre est censuré aider sa publication,

il est lu et diffusé, ici, comme à l'étranger.

Si en France, cette guerre ne porte pas de nom,

ou en vérité ne veut pas dire son nom,

à l'étranger, elle est à la une.

Sur le front diplomatique,

les gouvernements de la Quatrième perdent presque toutes les batailles.

Les morts de Siliussev installent de nouveau la France

sur le bord des accusés.

Face aux critiques des puissances internationales,

dont les Alliés américains,

la Quatrième République sombre dans une crise politique

qui pousse le radical,

Félix Gaillard, président des conseils et chef du gouvernement,

a démissionné le 16 avril.

À partir de cette date, une course contre la montre s'engage.

En vertu de la Constitution,

c'est le président de la République renaît-coti

qui a la charge de nommer un nouveau président des conseils

qui aura pour mission, lui, de former un gouvernement.

Semaine après semaine, les refuses accumulent.

Dans le même temps, en Algérie,

comme sur le territoire en métropole,

les conspirations s'organisent.

Finalement, c'est le FNN qui allume l'Etincel

qui va faire chaviré Paris et Algérie.

Le 10 mai, par un communiqué,

les indépendants d'Otis-Algérie

annoncent l'exécution de trois prisonniers français

reconnus coupables de tortures, de viols

et d'assassinats contre la population civile.

Trois jours plus tard, le 13 mai, Algérie,

l'insurrection approche.

Français d'Algérie, la Grèce totale

a commencé depuis environ déjà un quart d'heure.

Les rues sont désèves,

les magasins sont fermés à 100%.

Pensez d'Algérie, tout à l'heure,

nous nous retrouverons tous au plateau d'Egliaire,

par milliers pour manifester

contre toute politique d'abandon

et contre tout ministre-Résident

ne représentant pas à Algérie

un gouvernement de salier public seul capable de s'enlever.

...

Alors qu'à Paris, le président de la République

a enfin trouvé, en la personne de Pierre Piumlin,

le futur chef du gouvernement, qui, à 15 heures,

se traise de mes savances à la tribune de l'Assemblée

pour obtenir la confiance des députés,

des dizaines de milliers d'Algérie

ont retrouvé eux aux abords du Monument au Mord de l'Algérie

pour honorer la mémoire des trois prisonniers français.

...

Voici maintenant dans les jardins

qui entourent le Monument au Mord.

On domine la place, la place noire de monde.

Je vois des drapeaux qui s'agitent,

des pancartes portés par les délégations

qui arrivent sans cesse plus nombreuses.

Il est impossible d'évaluer le nombre

des gens qui sont rassemblés là.

Il y en a peut-être 20 000, peut-être 30 000.

Il y a des gens sur tous les balcones,

sur toutes les terrasses.

Il est actuellement 16 heures 45

et, pratiquement, la manifestation

n'est pas encore commencée.

Et toujours, toujours, on entend les slogans Algérie,

Algérie française et, de temps à autre,

la Marseillaise qui est retentie.

La manifestation devait se limiter à un hommage,

mais à 15h30, soutenue par l'écrit de la foule,

des étudiants mettaçables

le Centre Culture à l'Américain,

ainsi que le locaux du journal

l'Algérie République.

La rue gonfle, se cabre,

puis se révoltent.

Per 18 heures, une foule compacte et de ranse

prend d'assaut le gouvernement général

un symbole des pouvoirs métropolitains.

La grille était ventrée,

les vitres sont brisées,

les archives jetées par la fenêtre.

Quand les journalistes de la RTF arrivent sur place,

ils découvrent une foule en l'IS.

Et vers 19 heures,

les généraux salants à la Rémasue

arrivent sur place et tentent de se frayer un chemin

pour rejoindre les bureaux de gouvernement général

où se trouvent les responsables de l'occupation.

Face à la situation

et pour éviter un basculement

vers un soulevement armé,

le général Massu accepte la demande des insurgés

de constituer un comité de celles publiques

dont il prend la tête.

En début de soirée,

il s'avance sur le balcon.

Au côté du héros de la bataille d'Algeant,

trouve des militaires, des activistes de toute obédiance,

des civils,

mais aussi quelques personnalités gaulistes venus de Paris,

dont Lion Delbeca.

Arrivée la veille,

se proche de Jacques Chabandelmas,

alors toujours ministre de la Défense,

a su se trouver au bon endroit,

au bon moment,

la Providence en l'autre.

Après le soulevement et la constitution

d'un pouvoir dissident,

les hommes des comités de celles publiques

décident d'enrayer la radio.

A 20 et 30,

ils pénètrent dans les locaux de la RTF.

Avec sans froid,

le journaliste interroge

les insurgés maîtres

désormais de l'Algérie.

Non mais rentrez parmi nous,

il est tard.

Vous êtes des manifestants ?

Oui.

Alors, qu'est-ce que vous voulez ?

Je ne sais pas.

Venez nous dire,

qu'est-ce que vous voulez ?

Hein ?

Vous voulez pénétrer dans les studios ?

Oui.

Vous voulez l'annoncer dans les studios ?

Oui.

Mais nous l'avons déjà annoncé.

Oui.

L'arrivée de celles

n'est pas encore officielle.

Nous n'avons pas le droit d'annoncer

tant que nous n'avons pas

la fierté de suite.

Oui.

Et faudrait que vous rendiez,

que vous calmiez vos camarades.

Monsieur,

il y a des résolutions très graves

qui viennent d'être mises.

Il est normal,

il est normal que tout le peuple

avant de s'endormir

et on soit en coureur.

Il est normal que tout ce qui

a eu des morts ici en Algérie

puisse être informé

avant que ce qu'un disparaigarait

au gouvernement général

peut pouvoir vendre

une fois une Algérie française

avant que nous soyons

complètement tous enculés.

Excusez-moi le terme.

Effort de faire au CD.

Au même moment,

à Paris, la République reste stoïque.

Certes,

les débats ont été suspendus

quelques minutes

pour que chacun prenne connaissance

d'effets,

mais par question

le chef des gouvernements.

C'est à trois heures et quart du matin

que Pierre Publain

obtient la confiance du Parlement

et devient ainsi

le 22e président

du Conseil

de la Quatrième République.

Quelques heures plus tard,

Algel, général Massil,

chef désigné

du comité de salut public,

né de l'insurrection,

supplie, je cite,

le général de Gaulle

de rompre le silence

en vue de la constitution

d'un gouvernement de salut public

qui seul peut sauver

l'Algérie de l'abandon.

Les insurgés d'Algel

dessinent le nom

de l'homme

qui pourrait éviter la rupture

de Gaulle.

Mais le général est-il au courant

de la présence

de ses soutiens Algel ?

Evidemment,

de Gaulle a été prévenu,

mais à chaque fois,

il a toujours préféré

laisser faire,

sans réputier,

ni soutenir.

Au lendemain,

du coup de force,

du 13e,

il ne change rien ses habitudes.

Comme chaque mercredi,

il quitte son domaine

de Colombler les deux églises

en haute marne

parier ses bureaux

de la rue de Salferino.

Là, il consulte,

rencontre ses conseillers,

mais préfère

pour leur garder le silence

face aux événements.

Oui, mais Algel,

ce silence inquiète.

Après la foris,

c'est l'incertitude

qui imprègne

l'esprit de ses dissieux,

les militaires contrôlent,

mais se gardent

de prendre toute initiative.

Étonnamment,

les nouveaux gouvernements

ne les condamnent pas

pour avoir plus la tête

de ce pouvoir dissident.

Pierre Fumelin

espère-t-il que le temps

les fasse revenir de même

sous les ordres

de la République.

Et puis,

les condamnés,

ne sera-t-il pas

les pousser vers l'impensable ?

En tout cas,

le nouveau chef

de gouvernement

préfère jouer

l'apaisement

plutôt que les preuves de force.

À la radio,

Pierre Fumelin

prend la parole

dès le 14

étant de rassurer

la population d'Alger

sur son souhait

de sauvegarder

l'Algérie française.

Si les militaires

sont attentifs,

les gaullistes refusent

eux de baisser la garde.

Minicieusement,

ils essaient d'accéder

à les choses

et d'obliger l'armée,

tout comme le général,

à battre leurs cartes.

Et c'est ainsi

que,

dans la matinée du 15 mai,

Léon Delbeck

s'entretient avec

le général Salan.

Est-il prêt

à soutenir Delbeck ?

Oui.

Alors Delbeck

le convainc

de le dire à la foule

devant les micros,

ce qu'il fait.

À demi-mour.

Les amis,

cibent la France,

cibent l'Algérie,

cibent l'Algérie.

À 17h30,

le général de Gaulle

répond à cette oration.

Via un communiqué de presse,

il s'est dit prêt

à assumer les pouvoirs

de la République.

L'information

traverse très vite

la Méditerranée

et c'est ainsi que

l'influent Léon Delbeck

donne lecture

des mots du général

à la foule

rassemblée devant le forum

d'Alger.

Algéroie, Algéroie !

Je vais vous lire

le texte

d'un communiqué

qui vient de nous paraître.

Le général de Gaulle

vient de faire

une déclaration

qu'il a rendu public

aujourd'hui.

Depuis 12 ans,

la France

auprise

avec des problèmes

trop rudes

pour le régime des partis

est engagée

dans un processus

désastreux.

Naguerre,

le pays

dans ses profondeurs,

m'a fait confiance

pour le conduire

tout entier

jusqu'en son salut.

Aujourd'hui,

devant les épreuves

qui montent

de nouveau vers lui,

qu'il sache

que je me tiens prêt

à assumer

les pouvoirs

de la République.

Après les incertitudes

des premières soeurs,

les Gaullistes

ont suturé leur épingle

du jeu.

Algiers a désigné

par acclamation son sauveur.

Il s'agira

d'où Charles de Gaulle

ou de personne.

Cela s'est firmenté

la faire chavirer

la métropole

dans les bras du général.

Pas encore.

Car à Paris,

la situation est toute autre.

Il reste au Gaulliste

à convaincre

l'opinion

et à faire plier le pouvoir.

Rappelons que,

à ce moment-là,

le général et ses partisans

n'ont pas bonne presse.

Dans le journal Le Monde,

le journaliste

Hubert Boeuf-Merry

qualifie la réaction

du général

de parole malheureuse.

Il explique dans son édito

et je le cite

qu'en parlant

comme il l'a fait,

le général a multiplié

les risques et compromis l'espoir

de salut que beaucoup pressés

par la nécessité

voulait encore mettre en lui.

Des jours sombres

se prépare

conclut le journaliste.

Il le sait d'ailleurs.

L'avenir ne peut être

qu'incertain et risqué

quand il se joue

entre un pouvoir d'ici-dedans

aux mains de militaires

revanchards

et un pouvoir légitime

mais fragile

qui vient d'être lommé.

Alors chacun avance ses pions

en espérant ne pas trop

dévoiler ses lignes

de défense

ou d'attaque.

Le 16 mai,

le président du Conseil,

Pierre Cumin,

obtient de nouveau

la confiance des parlementaires

avec l'instauration

d'état d'urgence.

Grâce à cela

et pour éviter tout

débordement en métropole,

son gouvernement

interdit tout rassemblement

que ce soit

pour soutenir

les insurgés

ou le gouvernement.

Seul,

le pouvoir militaire

et encore

à ce gouvernement pire,

le jour même,

le général

Elis,

le chef

d'état-majeur

des forces armées

démissionne.

D'où l'apprend,

le lendemain,

ses proches annoncent

la tenue

une conférence de presse.

Va-t-il répondre

à l'appel

des faccieux

ou les condamnés ?

Le 19 mai,

jour de la conférence,

le dinkère

Tataman rassète

tous les Français

ont leur aim

collé au transistor

Mesdames messieurs,

il y aura tantôt

trois années

que j'ai eu le plaisir

de vous voir.

Lors de notre dernière

rencontre,

si vous vous en souvenez,

je vous avais fait part

de mes prévisions

et de mes inquiétudes

quant au développement

probable

des événements.

Et aussi,

quant à ma résolution

de garder le silence,

jusqu'au moment

où, en le rompant,

je pourrais

servir le pays.

Voilà trois ans

qu'on n'avait plus

entendu sa voix.

Sa silhouette,

c'est un peu épaissie,

certes, mais son esprit

toujours vif

étrangeant.

Est-ce que j'ai jamais

attendu

aux libertés publiques

fondamentales ?

Je les ai rétabus.

Il y ait une seconde

attendu jamais.

Pourquoi voulez-vous

qu'à 67 ans,

je commence

une carrière

de dictateur ?

Pour l'heure,

le général préfère

le verbe aux armes,

qu'il manie

tout aussi bien,

peut-être mieux.

Tout au long

de cette conférence

de presse,

il s'efforce

de tisser un lien

entre son action

et la légalité démocratique.

Il rappelle

qu'il est prêt

à assumer les pouvoirs,

tout en affirmant

les événements en Algérie.

Il explique qu'il comprend

le soulèvement

de la population

comme le choix de l'armée

de prendre les choses

en main

pour éviter le désordre.

Sont-ils défaxieux ?

Le gouvernement

n'est pas condamné

alors pourquoi lui

les condamnerait-il ?

Et le général conclut

son grand oral

par ses mots.

J'ai cru

utile

au pays

de dire

ce que j'ai dit.

Maintenant,

je vais rentrer

dans mon village

et je m'y tiendrai

à la disposition

du pays.

Mesdames, messieurs,

je vous remercie.

C'est ça qui s'appelle

prendre date.

A la fin de cette journée

du 19 mai,

comme premier Charles de Gaulle

remonte dans sa traction

direction Colombelais

de l'Église,

que doit-il se dire

en rentrant ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Jusqu'où lui

et ses partisans

sont-ils prêts à aller

pour prendre le pouvoir ?

Ah-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha

Ah-ah-ah-ah-ah-he-he-he-he-he…

Ah-ah-ah-ah-he-he-he-he-he…

»

One of these mornings

You can arise

I'm singing

Yes, you spread your wings

Et tu te prends jusqu'à l'église

Mais jusqu'à ce matin

Il n'y a rien pour moi

Et tu te prends jusqu'à ce matin

Et tu te prends jusqu'à ce matin

Et tu te prends jusqu'à ce matin

Sommertime

Et tu te prends jusqu'à ce matin

Et la vie est facile

Et tu te prends jusqu'à ce matin

Et la vie est facile

Et la vie est facile

Et ta vie est facile

Et ta vie est facile

Et ta vie est facile

My little baby, baby, don't you cry

Oh, don't you cry

Oh, don't you cry

Oh, don't you cry

Oh, don't you cry

Oh, don't you cry

Cinq jours après la conférence de presse,

le général de Gaulle est toujours à Colombes,

les deux églises attendent encore que la France fera pas sa porte.

En Algérie, les comités de salut public se sont multipliées.

Les insurgés ont organisé des rassemblements dans toutes les grandes villes du département

pour légitimer un peu plus leur prise de pouvoir et sans doute pour se rassurer aussi.

Le gouvernement à Paris tient et se laisse du temps pour mettre fin à cette mésaventure.

Le 24 mai 1958, au petit matin,

un dacoit a atterri à l'aéroport Saint-Catherine-de-Calvis à 160 km d'Ajaccio.

A son bord, plusieurs corps, dont le député Pascal Arigui et des militaires venus d'Algérie,

ils ont pour mission de faire de l'île de beauté un nouveau département d'incidence.

La chaude se déroule sans coup de feu, sans blesser.

En quelques heures, ils pénètrent dans la préfecture d'Ajaccio,

mettent aux arrêts le préfet, puis organisent la célébration devant les micro-dejournalistes,

engagés ou requisitionnés de la radio d'Algérie.

Ici Tony Arbonna, qui vous parle non pas d'Algérie, mais d'Ajaccio.

En effet, nous sommes arrivés cette nuit dans cette coquette-ville Corse

pour nous rendre compte aussi de l'enthousiasme

qui avait provoqué la formation du comité de salut public.

Nous sommes en ce moment sur la place magnifique où se trouve le monument au mort

et passent près de nous un peloton de parachutistes qui chantent, comme vous l'avez entendu.

Ces parachutistes vont prendre position sur cet esplanade

où se trouve le monument au mort et évidemment une foule qui se presse autour de nous.

Cette foule qui semble aussi enthousiasme que celle d'Alger,

qui bénéficie, il faut le dire aussi, du même soleil et du même décor.

En écoutant ce reportage, on pense que comme Alger, la Corse serait soulevée comme un seul homme.

La vérité est plus complexe, car si Ajaccio tombe,

Abastia en revanche la résistance organise, qu'importe.

Avec cette prise d'armes relayée par des micros,

le comité de salut public d'Alger souhaite mettre à la pression à Paris ce qui est le cas.

Le jour même, Pierre Pfilmlin ne cache plus son inquiétude à ses concitoyens.

La voix est grave, les mots sont lourds de sens.

Dans ces heures d'inquiétude, je sais que beaucoup d'entre vous

mettent en doute la valeur de nos institutions.

Je sais que le grand changement sont nécessaires,

mais ces changements doivent être opérés dans l'ordre et la légalité.

Il ne serait pas admissible qu'une fraction de la nation

tente d'imposer sa volonté au pays tout entier.

Je demande à tous les Français de comprendre,

dans la métropole et en Algérie,

que la nation risquerait d'être cruellement divisée,

si nous ne demeurions pas tous unis dans le respect des lois de la République.

Face à la situation où Jules Mock, le ministre de l'Intérieur,

prépare un plan pour réintégrer l'accord sous l'autorité de l'État par la force.

Pfilmlin réfléchit, puis préfère la sécession de l'accord

sur le risque d'une guerre civile, ainsi l'État de roi s'incline.

Jours après jour, les derniers obstacles au retour du général tombent l'un après l'autre.

D'abord, c'est l'union des partis qui va s'effriter.

Solidaires et unis depuis le début de la crise,

les forces de gauche n'ont pas su parler d'une seule voie,

construire une sorte de nouveau front populaire face aux militaires.

Non, ils se sont interdits la rue en votant l'État d'urgence

et n'ont pu appeler les Français à manifester leur soutien à la République.

Au sein du bloc des Gauches,

c'est le socialiste Guimollet vice-président du Conseil

qui fait basculer la situation en écrivant directement au général.

Il lui indique ses craintes, mais reconnaît qu'il est sans doute

le seul à pouvoir éviter la guerre civile.

Désiré, contacté, de Gaulle fait le même et invite Pierre Fumlin à le rencontrer.

Et le président du Conseil, bien sûr, ne peut qu'accepter.

La rencontre s'est déroulant direct durant la nuit du 26 au 27 au abord de Saint-Clou,

à minuit, et deux hommes sont en effet face à face.

L'entretien est courtois, mais succès.

Fumlin souhaite que le général désavoue les hommes d'Ajaccio,

de Gaulle refus sauf, sauf si le régime le charge d'arbitrer les dégociations.

Elles sont là pour l'heure dans l'impasse.

Pour le président du Conseil, il ne s'agit que d'un premier rond,

du moins le Panstil.

Le lendemain, une émissive signée du général est lue sur les antennes de la RTF.

Je m'excuse de vous interrompre, mais l'agence France Presse

nous communique à l'instant le texte d'une communication du général de Gaulle.

Le voici.

J'ai entamé hier le processus régulier nécessaire

à l'établissement d'un gouvernement républicain

capable d'assurer l'unité et l'indépendance du pays.

Je compte que ce processus va se poursuivre

et que le pays fera voir, par son calme et sa dignité,

qu'il souhaite le voir abouti.

Et le communiqué se conclut par ses mots.

Dans ces conditions, toute action de quelque côté qu'elle vienne,

qui met en cause l'ordre public,

risque d'avoir de graves conséquences.

Tout en faisant la part des circonstances, je ne saurais l'approuver.

J'attends des forces terrestres, navales et aériennes

présentes en Algérie, qu'elles demeurent exemplaires

sous les ordres de leur chef, le général Salant,

l'amiral Obuano, le général Jouot.

A ces chefs, j'exprime ma confiance

et mon intention de prendre un sessament contact avec eux.

A quoi joue de Gaulle ?

Historien et témoin s'interrogent toujours

sur ce coup de bluff du général.

Voulait-il une nouvelle fois prendre la main

sur le gouvernement en place ?

Où était-ce un moyen de contrer l'impatience

de ses partisans ?

Car la prise de la Corse n'était en réalité

qu'une étape, une opération,

une étape d'une opération plus vaste intitulée,

une résurrection qui avait pour but

l'invasion de la métropole par les militaires d'Alger

et donc l'installation par la Corse.

Dans l'esprit de ce dernier,

cette opération n'était qu'une épée

de Damocles sur les gouvernants

de la Quatrième République.

Ce 28 mai, à Alger,

les généraux se préparent

à toutes les inventubilités.

Au même moment, à Paris,

les défenseurs de la République investissent

à la fin des rues de la capitale.

Étudiants, salariés, professeurs,

ouvriers, clouats très jusqu'à l'heure

dans leurs appartements, leurs enfu, leurs ateliers

répondent aux insurgés d'Alger et leurs partisans.

Ils sont presque 200 000 personnes

à défiler entre nations

et la République en criant ces slogans.

Le fascisme !

Le fascisme !

Le fascisme ne passera pas

car la crainte était grande

pour ces manifestants d'ouvrir l'État

entre les manas générales

dans un contexte de guerre et de chaos.

Certes, il était l'homme de la France libre

mais pouvait-il être l'homme de la paix

en Algérie, de la fin des appelets

du refus de la torture ?

Ils ne le savent pas.

Mais en coulisse, jusqu'au dernier marche

qui vont le conduire à l'Elysée,

d'abandonner l'opération résurrection.

Le 29 mai,

son chef de cabinet Olivier Guichard

prie un même salant de se tenir prêt.

Finalement, ni l'Elysée, ni l'Assemblée

ne seront pris par les militaires d'Alger.

Ce 29 mai, René Coty, président de la République,

décide d'appeler officiellement

le général de Golo-Pouvoir.

Dans une longue lettre

lue à l'Assemblée, il explique

les raisons de ce choix.

Je me suis tourné vers le plus illustre

des Français, vers celui

qui, aux années les plus sombres

de notre histoire, fut notre chef

pour la reconquête de la liberté

et qui, ayant réalisé autour de lui

l'unanimité nationale,

refusa la dictature

pour établir la République.

A quel condition accepterait-il

d'assurer la charge à câblante du pouvoir ?

Ces conditions permettraient-elles

d'esconter pour son investiture

la majorité nécessaire ?

J'ai demandé à M. le Président

de l'Assemblée nationale et à M. le Président

du Conseil de la République

que je remercie de leurs précieux concours

de bien vouloir son entretenir d'urgence

avec le général de Golo.

Cette entretien m'a révélé qu'en l'Etat

il reste à surmonter

des difficultés considérables.

Dois-je donc renoncer à fait rappel

à celui dont l'incomparable autorité morale

assurerait le salut de la patrie

et de la République ?

En un pareil jour,

elle est le devoir suprême.

Elle nous commande à tous

d'y sacrifier s'il le faut

une part de nos préférences

et même de nos convictions.

Représentant de la nation,

le destin de ce peuple est en vos mains.

Chacun de vous,

avec son froid et dans la dignité,

arrêtera le moment venu

ses résolutions pour que vive la France

et que vive la République.

C'est tourné vers le plus illustre des Français.

Les communistes ont préféré s'asseoir

suivi par certains députés socialistes.

Une heure plus tard,

le général quitte Colombais

direction Paris.

Il s'arrête dans ses bureaux de la rue de Solferino

puis rejoint l'Elysée

à l'abri des regards.

Soutenu par le président,

il lui reste à convaincre

une majorité de parlementaires

de lui accorder la confiance

de l'exposition.

Dans cette quête, il reçoit le soutien

de Guimollet de Vincent Riol

qui lui offre cette majorité de temps en souhaite.

Le dimanche 1er juin 1958,

le général en costume civile

s'installe sur les bancs de l'hémicycle

puis s'avance à la tribune.

Dans un silence de funérailles,

il lit sa déclaration d'investiture

sans en phase, sans éclate.

Tout a déjà été dit, expliqué, analysé.

Des députés connaissent ses critiques

à l'encontre de la Constitution

comme les grandes lignes de celles

qu'il veut faire naître.

A la fin de son intervention,

le général quitte l'hémicycle,

puis à temps sera les résultats du vote.

329 députés contre 224

lui accordent la confiance.

Charles de Gaulle devient

ainsi le dernier président

du Conseil de la Quatrième République.

Le lendemain, il obtient

les pleins pouvoirs ainsi que la charge

de préparer un projet de nouvelle Constitution.

Après avoir été approuvé

par référendum le 4 octobre 1958,

la Cinquième République

est promulguée, la Quatrième

est enterrée.

Soixante ans après, nous sommes toujours

les héritiers de ce régime né du coup

de force des militaires, d'insurgés,

du plus illustre des Français.

Un régime où l'exécutif semble toujours

plus fort, au fil des jours, jusqu'à

aujourd'hui, comme pour faire oublier peut-être,

cette Quatrième République

parlementaire accusée à

Torois raison de tous les mots.

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...

Aujourd'hui, fin de la Quatrième République

début de la Cinquième République,

force d'agir tous là en même temps,

fait partie évidemment de la même histoire

que nous allons commenter.

Avec l'historien Michel Vinoc, bonjour.

Merci d'être avec nous.

Je le rappelle aux auditeurs, vous êtes professeur

et mérite d'histoire contemporaine

de ne plus vous être resté de référence.

Ça veut dire ça et mérite.

Auteur notamment de l'agonie de la Quatrième République.

C'est un livre, mais aussi de la République Seumeur.

C'est un autre livre.

Vous vous évoquez vos souvenirs d'étudiant en Paris

lors de ces années de troubles, nous y reviendrons.

Alors tous les gens qui sont passés par Sciences Po

ont dû lire, avec plaisir,

beaucoup parfois, un peu moins parfois,

du Vinoc, fortement, qu'on a lu de la Zema.

C'est obligatoire.

Voilà, donc on va commenter tout cela.

Avant d'entrer dans le vif du sujet,

évoquer ensemble cette Quatrième République,

ce régime,

trop souvent mal aimé,

voué aux Gémonies, je le disais tout à l'heure,

à tort, ou à raison,

quelles étaient ces forces à cette Cinquième République

et ces forces et les faiblesses ?

La force c'est probablement

le bon état

de l'économie,

puisque

pendant ces années-là

c'était

le plein emploi,

la croissance,

et que du reste,

la crise du 13 mai 58

n'a absolument pas d'origine,

de racine économique et sociale.

C'est une crise purement

politique.

Donc la Quatrième République

peut se défendre en disant, mais vous voyez,

nous avons bien gouverné

l'État de la France,

mais malheureusement,

politiquement, ça ne marchait pas.

Parce que quand on a

un régime dont les gouvernements

ne durent pas plus que

7 ou 8 mois, et parfois

c'est une moyenne, parce que parfois

il pouvait durer un mois,

6 semaines,

c'est évidemment

une faiblesse considérable, d'autant que

la France

est affrontée

à un problème, qui est un problème

planétaire, mais

dont elle s'est mal tirée,

qui est le problème de la décolonisation.

Elle s'est embourbée

dans l'Indochine, dans la guerre d'Indochine

Mais les France en est sorti quand même

rapidement. Tout à fait.

Mais ça a duré des années et des années.

Et

l'armée, parce qu'il faut tout de suite

parler de l'armée à propos du 13 mai,

s'est juré après

avoir été chassé

d'Indochine, que

en Algérie

elle resterait, et que l'Algérie

resterait française.

Donc, l'armée a prêté

les cadres de l'armée,

ont prêté serment,

de rester

en Algérie.

Et le grand problème du 13 mai

58,

c'est évidemment le rôle

de l'armée. Depuis,

le coup d'État de Louis Bonaparte

qui date

de 1851,

2 décembre 1851,

l'armée était devenue la grande

mais n'intervient pas

dans le domaine politique.

Or, pour la première fois,

parce qu'en depuis plus de 100 ans,

voilà une armée qui va soutenir

la rébellion

d'Algérie. Ça veut dire que c'est une crise de régime

parce que l'armée

grande-mouette, aux ordres du pouvoir civil,

c'est l'un des piliers de la démocratie.

Exactement. Donc là, on est bien

en crise de régime.

Une crise de régime évidente

à partir du moment

que Massu fait sa déclaration

après avoir intégré

le comité de salut public

d'Alger et en exigeant,

en exigeant, vous en rendez vous compte

de la France,

du gouvernement français,

du Parlement français,

de mettre sur pied

un gouvernement de salut public.

On n'a jamais vu cela. On a l'air

saureux, c'est-à-dire que c'est les militaires

qui prennent pas dans la hiérarchie

sur le pouvoir civil. Exactement.

Donc ça, c'est le premier

facteur, je dirais, de la crise.

Le deuxième facteur,

c'est qu'en face de ce danger,

il y avait tout de même

dans l'histoire de la République

un réflexe qu'on appelle

la défense républicaine.

Ça note de l'affaire de Réfus.

C'est-à-dire que, devant le danger

imminent d'une subversion,

il y a

l'union

de tous les républicains, quel que soit

l'ordre à peau,

pour maintenir, pour défendre

le régime en place. Or, ça ne marche pas

en 58, pourquoi ?

Parce que le principal,

le plus grand parti français, c'est le Parti communiste,

est que celui-ci est

marginalisé.

Auto-marginalisé, si on veut, mais en tout cas

marginalisé. Le résultat est le même.

C'est que nous sommes en pleine guerre froide,

que deux ans par avant, on a

vu une union soviétique

briser avec ses chars

l'insurrection de Budapest,

et que la gauche

non-communiste ne veut

en aucun cas salier

au Parti communiste. Alors, qu'est-ce

qui reste pour défendre

le régime ? Fimelin lui-même,

une fois investi, il dira

je me bats sur deux fronts,

c'est-à-dire qu'il disait, je me bats

contre évidemment la rébellion,

et je me bats aussi contre

la subversion communiste possible.

En fait,

les communistes à ce moment-là ne veulent absolument pas

prendre le pouvoir. Ils veulent

défendre effectivement le régime. La preuve

c'est qu'ils vont voter soutenir

le gouvernement Fimelin jusqu'au bout.

Donc, la défense

républicaine, on l'a vu

rejouer en 1936,

par exemple, au moment du front

populaire, cette défense républicaine

est impossible en raison

du poids de la force,

de la puissance et de la marginalisation

du Parti communiste.

Ça montre à quel point la déclaration

de Général de Gaulle, qui se détrait

un peu humoristique, dit comment vous voulez vous,

qu'à 67 ans, je commence une carrière

dictateur, elle est énorme, parce qu'il aurait

pu le faire, il aurait pu ramasser le fruit.

Est-ce qu'il aurait pu ramasser le fruit, tomber de l'arbre

de Général de Gaulle, c'est-à-dire arriver

et mettre un pouvoir fort, qu'ils n'ont pas

de démocratique ?

Oui, mais de Gaulle,

de Gaulle n'est pas Franco,

de Gaulle ne l'oublions pas,

était le chef de la France libre

et dans sa conférence

du 19 mai, il dit bien

c'est moi qui est restitué

la liberté en France,

les libertés fondamentales,

et c'est vrai, et c'est vrai.

Donc, lorsque il était

battu à ce moment-là,

puisque l'Assemblée constituante

a refusé ses propositions d'institution,

il a démissionné en janvier 46

et il a tenté

de faire autre chose, en 47,

en créant un grand mouvement, un grand

rassemblement, le RPF

et qui a eu

un succès considérable dans les médias

mais comme il n'y avait pas d'élection

législative à l'horizon

ça s'est délité

complètement et ça a été

un deuxième échec, et voilà

que pour la troisième fois,

et cette fois ça va marcher

de manière tout à fait inattendue

au fond, imprévisible,

imprévisible ou prévisible

parce que... Un peu les deux quand même

parce que la quatrième République

n'y arrivait pas, elle est dans un passe

elle est complètement enlisée

dans cette guerre d'Algérie, elle a

elle craint l'armée

mais elle n'a pas de solution

qui molait, avait évoqué

la possibilité d'une consultation

générale, mais les rebelles,

le FLN ne veut absolument pas

d'élection, il veut

avant tout qu'on lui reconnaisse

le droit d'indépendance

donc c'est une impasse totale

ajoutons à cela que

il y a la question de l'opinion

la question de l'opinion c'est que

vous l'avez dit

la quatrième est mal aimée

elle est mal aimée parce que

elle n'est pas forte

elle donne l'image justement

d'une faiblesse

continue, et pas conséquent

on n'a pas tellement envie

de défendre ce régime

et même, il y a

des gens d'extrême gauche, je pense

un article de Jean-Paul Sartre

qui dit évidemment

qu'il est contre la rébellion, qui veut défendre

la démocratie, mais il dit

on va donc défiler

dans la rue pour défendre qui

Guy Mollet qui fait

la guerre en Algérie, Max Lejeune

Robert Lacoste

donc même

la gauche intellectuelle

la gauche anti-colonialiste

est très embarrassée

néanmoins, bon

on s'alliera avec qui on s'alliera

et surtout il faut s'allier avec le parti communiste

puisque c'est le parti communiste

qui a les militants qu'il faut

la force, la structure etc

et il y en a un parmi les socialistes

qui est prêt à tout et c'est

un peu inattendu parce qu'il a

longtemps passé pour le roi

le roi c'est-à-dire

des anti-communistes et julmoques

julmoques, mises intérieures

qui a brisé les grèves

en 1947

pour instaurer les CRS etc

et lui est tout à fait prêt à se battre

avec les communistes contre

la rébellion d'Alger

mais certainement pas

Guy Mollet et certainement pas Pierre Fumelin

Alors ce pauvre Pierre Fumelin

alors quand je dis ce pauvre il y a beaucoup

de respect dans cette situation

vraiment difficile il est appelé

à répondre à la question suivante

faut-il utiliser les armes contre les insurgés

et vous allez entendre ce qu'il en pense

lui-même extrait du documentaire

Pierre Fumelin d'une république à l'autre

réalisé par Bernard Courte

et co-produit par Eural Film

production documentaire qui date de 1990

Lorsque on en arrive

au niveau du drame

alors on est seul

avec sa conscience

ça a été un drame

mais pas une tragédie

c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu

véritablement

de fusillade

mais la tragédie elle a eu lieu

peut-être au plus javril après

deux ans après

est-ce que vous avez cru

à un moment

qu'il faudrait que vous donniez l'ordre de tirer

ou d'avoir un acte gouvernement

La question m'a été posée

la question m'a été posée par le préfet

d'Auron

et je lui ai interdit de tirer

Est-ce qu'on n'entend pas

la voix là d'un démocrate

qui ne veut en aucun cas

qu'il y ait la violence dans la rue

quelque chose qui ressemble à

est-ce qu'elle n'est pas tout l'honneur

de la démocratie

dans ce qu'on entend

Je ne sais pas parce que la démocratie

doit savoir se défendre

et pas conséquent

affronter

l'adversité

et l'ennemi

En l'occurrence il y a eu une fiction

dans toute cette histoire

Pierre-Pierre Femmeland dès le début

a donné

à Salon

c'est-à-dire au chef supérieur

de l'armée en Algérie

le pouvoir a maintenu

leur pouvoir, y compris les pouvoirs spéciaux

qu'il a fait

revoter

donc d'un côté il luttait

contre la rébellion

qui était largement soutenu

par les militaires

et d'un autre côté il reconnaissait

au chef militaire

l'égalité

et Salon se trouvait dans une situation

d'une ambivalence totale

et lui avait rallié

complètement l'idée

à la fois de l'Algérie française

et l'idée d'un gouvernement de salut public

c'est-à-dire qu'il était dans une illégalité

totale

mais non, puisqu'il était reconnu

légalement par Pierre Femmeland

et son gouvernement

vous voyez cette espèce de jeu

de ruse

n'était pas une qui était au fond

une fuite

en avant, au vert jeune

c'est quelle solution

c'était insoluble

et dans cette affaire

il y a un homme qui a joué un rôle important

Outre le Général de Gaulle

c'est René Coty

dernier président de la Quatrième

exactement, comprenez

pour un président

vous savez un peu Fallot

c'est président de là

et là il arrive et lui dit

j'ai des pouvoirs

et voilà

il va solliciter de Gaulle

bon ça c'est pas trop difficile

mais il sait que

quand il le sollicite

il a encore de Gaulle

une majorité contre lui

contre lui

c'est alors que

alors que se prépare

l'opération, résurrection

c'est-à-dire le putsch

il va

couper l'herbe

sous les pieds des putschistes

en écrivant

cette lettre au parlement

et en leur disant

si vous n'investissez pas

de Gaulle, moi

je démissionne

il avait un sens politique égut

remarquable

parce qu'en plus

il a voulu respecter

les institutions jusqu'au bout

il a soutenu Fimlin

comme Fimlin était en place

mais après que

Fimlin eut démissionner

il s'est dit la seule solution

c'est de Gaulle, je l'appelle

et dans son fort intérieur

il se disait sans doute je vais y arriver

alors on a dit

dans l'introduction

l'homme providentiel

la légende

bon enfin il avait

ses chevaux de 3

c'est un rôle de Gaulle au sein de la 4ème république

je pense à Chaban

notamment, je pense à Neuverte

qui ont eu un rôle très important

très important

et en particulier

Léon Delbec

qu'on a cité plusieurs fois

si j'aurais dû commencer par lui

vous avez à Paris

une petite cellule

dont le

le président

Michel Dobré

donc Olivier Guichard

Focac

qui veulent le retour

du général au pouvoir

tous les grands ministres

et ils ont

en Algérie

une antenne

qui a été placée en Algérie

par Chaban Delmas

du temps où il était ministre de la défense

et Léon Delbec a un travail à faire

qui est de préparer l'opinion

algérienne

exactement des Français d'Algérie

de l'armée au retour du général de Gaulle

et ce retour du général de Gaulle

c'est pas joué d'avance

parce que là-bas on n'est pas gaullistes

qu'est-ce qu'il y a de vrais gaullistes

dans l'état major

il y en a un, le général Massu

mais certainement pas Salan

et certainement pas les autres qui lui reprochent

très souvent son action de 40

44

on va Salan le voir plus tard d'ailleurs

il le pourra plus tard

il fait quand même partie des quatre

effectivement et donc

Delbec a fait un travail

d'agitateur, d'intrigue

de manipulateur extraordinaire

il a convaincu

n'est-ce pas Salan

qu'il fallait appeler de Gaulle

et alors il y a cette scène extraordinaire

du 15 mai

au balcon du Forum d'Alger

quand Salan n'est pas fait son grand discours

et qu'il termine par vivre

la Gérie Française

et il a oublié de dire vivre de Gaulle

alors que Léon Delbec

l'avait convaincu un peu auparavant

qu'il fallait crier vivre de Gaulle

et c'est Delbec qui est derrière

qui lui souffle à l'oreille

crier vivre de Gaulle, vivre de Gaulle

et Salan va dire vivre de Gaulle

et ça y est, on a trouvé une solution

ça y est, parce qu'à partir du moment

où la ribéliion

avec l'appui des militaires

s'enlisaient un peu dans l'incertitude

la métropole était

leur adversaire

presque les 4-5e du Parlement

était contre

qu'est-ce qu'on allait faire ?

le 14 on interview Massu

qui se dit un petit peu vague

c'est pas où on va

le 15 ça y est

et alors aussitôt nous entendons

le communiquer du général de Gaulle

le même 15 mai et qui dit

je suis prêt, je suis prêt à prendre en charge

les destins de la République

alors on connaît la suite, ce sera le destin

de la nouvelle République

cette 5e République dans laquelle nous vivons

et qui a 60 ans maintenant

est-ce que vous pensez qu'elle a assez évolué

cette 5e République

qui a été mise en place, on le voit bien

sur une crise de régime

60 ans après, nous ne sommes pas en une crise de régime

est-ce qu'elle a besoin d'être un peu ripolinée

pourrait plus en être d'équation avec la période d'aujourd'hui ?

certainement

on remarquait qu'elle n'est plus exactement

aujourd'hui celle

qui a été écrite

et voté en 58 et 62

il y a eu

un certain nombre d'amendements

ne serait-ce que le quinquennat

mais il est certain

que nous sommes passés

d'un excès à l'autre

un excès de pouvoir exécutif

par rapport à

celui qui ne l'avait pas avant

pardon de vous bousculer

je suis vraiment désolé mais il reste que 10 secondes

donc il faut arrêter là, ça veut dire quoi

c'est un qui sont des kits de pouvoir

merci infiniment Michel Vinoc

on revoit

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durée :00:54:37 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Christophe Barreyre - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles : La IVe République est morte il y a 60 ans, pour certains de son inaptitude à vivre dans un pays en guerre; assassinée pour d’autres par des conjurés qui voulaient sa perte pour sauver l’Algérie Française