Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: La bête immonde du cimetière Saint-Jean - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/6/23 - 29m - PDF Transcript

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On de l'âtre à compte.

Christopher de l'âte.

Dans l'histoire que voici, il est question d'un jeune homme qui, en 1930 et en atarbe,

étrangle, viole et tue une petite fille de 10 ans, qui s'appelait Assomption aux Sorneaux.

C'est une histoire que je tire du livre de Jean-François Fourcade de Dicoudache,

Monstres et Coquines ont pigorre aux éditions pyrénéennes.

C'est lui qui débriefra cette histoire interview disponible dans un deuxième podcast.

J'ai écrit son récit avec Nicolas Loupien, réalisation Mathieu Freyte.

Européen, Christopher de l'âte.

Nous sommes à Tarbe, un soir d'octobre 1931, dans la cuisine d'une petite maison du quartier de Gestace.

C'est là qu'habite la famille aux Sorneaux, d'origine espagnole.

Lui est au veiller, elle mère au foyer.

Ils ont trois enfants.

Il est cinq heures et demie, la nuit ne va pas tarder à tomber.

Assomption! Menga, por favor!

S'il te plaît, ma petite fille, est-ce que tu pourras aller m'achoter une boule de beurre à l'épicerie?

Oui, maman, bien sûr que je peux.

Alors vas-y tout de suite et traîne pas en route et avez la nuit qui arrive.

Il ne voudrait pas qu'il arrive quelque chose, hein.

Mais qu'est-ce qu'elle veut qu'il lui arrive?

L'épicerie où elle envoie sa fille de dix ans, Assomption, est à 500 mètres, 546 exactement.

C'est tout près.

Mais il est vrai qu'elle doit passer par ce chemin qui sépare l'ancien et le nouveau cimetière.

Et qu'à cette heure-là, il n'y a pas grand monde qui passe par là.

À sept heures et quart, Assomption n'est toujours pas rentré chez elle.

Alors la mère court à l'épicerie et l'épicière confirme que la petite est bienvenue lui acheter du beurre.

À quelle heure est-ce qu'elle est partie? Vous vous souvenez? Attendsez-vous à 6 heures 5, je dirais?

6 heures 5.

Et une heure dix plus tard, elle n'est toujours pas rentrée chez elle à 500 mètres.

C'est très inquiétant.

Et donc les parents décident de mobiliser les voisins.

Tout le monde se connaît dans le quartier et les osornos sont plutôt appréciés.

Alors tous les gens du quartier se mettent à la recherche d'Assomption.

Ça dure jusqu'à une heure avancée de la nuit, sans succès.

Le lendemain matin, vers 7 heures, deux ouvriers s'en vont travailler dans le nouveau cimetière.

Ils ouvrent la grille.

Ils s'avancent dans le cimetière.

Et dans le carré numéro 8, entre deux tons,

ils découvrent le cadavre d'une petite fille qui a l'air d'avoir dans les dix ans.

Couché sur le taux, le visage couvert d'équimose et de sang.

Et regarde, on dirait bien qu'elle a été tranglée, la pauvre petite.

Et il n'y a pas que ça.

On l'a violée aussi, probablement.

Ça a jupé et relevé jusqu'à mi-corps et au milieu de ses cuisses écartées,

soit son vagin, béant, nous s'échappons à liquide sans doute du sang.

Et sous le coeur, les ouvriers découvrent une boule de peur.

Un ouvrier court prévenir la police et la nouvelle se réponde en toute la ville.

Et les gens arrivent de partout pour voir, pour voir ce petit cadavre dont tout le monde part,

pour voir la petite assumption morte, parce que c'est elle, bien entendu.

Vers dix heures, arrivent sur place le juge d'instruction,

monsieur Trouette, le procureur d'arros et le docteur Cazade, médecin légiste.

Menez-moi donc le cadavre à la morgue de l'hôpital,

que le docteur puisse l'examiner, et à la sortie du cimetière,

se déroule une hausse saine déchirante.

La mère de la petite et satante vient d'arriver.

Il y avait moi les corps, il y avait moi les corps des ma potétofie,

je vous en supplie.

Mais le corps madame, est trop abîmé pour qu'on vous le montre, vous ne supporteriez pas.

Alors deux policiers la ramènent chez elle,

et le corps du quartier se lance tout de suite dans une collecte,

pour payer les obsèques.

Car les parents sont pauvres, ils n'en ont pas les moyens.

L'après-midi même, le commissaire Raphaël se lance dans une enquête voisinaire.

Il y avait notamment le concierge du cimetière.

Eh bien, figurez-vous qu'il y a soir,

ou que la petite elle a disparu.

Il y avait demandé à un jeune qui s'appelle Raoul Abbas,

et qui travaille au cimetière,

de fermer les grilles quand il aurait fini son travail,

et de me réporter au café du geste.

Vous savez à quelle heure il est arrivé, avec les clés, le boucle,

sept heures, moins le quart,

il lui a fait remarquer que c'était bien tard.

J'ai trouvé qu'il n'était pas là, et qu'il tremblait beaucoup.

C'est intéressant, parce que la chose est confirmée

par tous ceux qui ont participé au recherche hier soir.

Il a raconté que les portes du cimetière étaient grandes ouvertes.

Ils ont trouvé que ça n'était pas normal.

Les Abbas s'habitent le même quartier de Tarbes,

aux huitres Michelais.

Le père est mort, la mère élève seule ses quatre enfants,

donc Raoul, et la famille n'a pas trop bonne réputation.

Oh, la mère!

La mère, c'est une avorteuse!

Ah, tout le monde, c'est ça!

Doublée de ma querelle,

je sais qu'il y a des prostitués chez elle,

et pas que!

Il y a aussi des gens qui sont en prison.

Et à votre reconnaissance, mon brave,

est-ce que les Abbas fréquentent la famille

et la petite assumption en son nom?

Eh bien oui, les enfants au soreno,

et la petite assumption tout pareille,

ils ont l'habitude de les frapper chez la mère Abbas,

et elles leur donnent les caramènes et les sucre d'or.

Et savez-vous si le fils Abbas, Raoul,

a participé au recherche quand la petite assumption

a disparu hier soir?

Eh, c'est pas faute d'être allé au recherche,

il n'a pas voulu se l'élargir.

Tout ça en fait un satré suspect.

...

Le lendemain du gris,

Raoul Abbas est placé en quart de vie.

Alors, tu la connaissais, la petite assumption?

Raoul?

Et il n'est plus que bien sûr que je la connaissais,

mais à peine, hein,

dans lequel le meurre, je savais même pas son prénom.

Et pourquoi d'hommes tu l'as tué?

Mais je l'ai pas tué.

Vous m'accusait sans preuve.

Eh, comment tu sais que je n'ai pas de preuve?

Par exemple, pourquoi t'es pas allé travailler hier le matin,

le lendemain du crime?

Et de toute façon, je ne vous dirai rien de plus

tant que je n'ai pas un avocat.

Le soir même, un policier spécialiste

des affaires criminelles compliquées arrive à Tarpe,

l'inspecteur principal Pradel.

Bien, peut-être pourriez-nous mener des investigations

chez ce Raoul, la base?

Aussi t'as dit, aussi t'as fait.

Les policiers débarquent chez la mère à base.

Dites-moi, madame, pourriez-nous voir

les vêtements que votre fils Raoul portait le soir du crime?

Vendredi soir?

Ah, mais je les ai lavés?

Déjà, le lendemain.

Et c'est que je tiens quand mon garçon soit propre.

Montrez-les-nous quand même.

Il reste des tâches de sang sur les vêtements de Raoul.

Nombreuses.

Alors n'y une ni deux.

Le juge, l'inculpe du double crime de viol, est assassinat.

Et il ordonne son placement en détention provisoire.

Entre-temps, le docteur Qazad a rendu son rapport d'autopsie.

Ses conclusions sont monstrueuses.

Et bien, l'homme-femme a d'abord été étranglé

et ensuite, et seulement ensuite,

elle a été violée.

Autrement dit, elle a été violée post-mortem.

Dans les jours qui suivent,

l'inspecteur Pradel recueille un témoignage capital.

Celui d'une fillette de treize ans.

L'après-midi qui pressait le crime, elle l'était avec assumption.

Et alors dans la rue, on a rencontré Raoul.

Et assumption, elle est allée lui faire la bise.

Moi, je lui ai dit, tu embrasses cet homme.

Elle m'a répondu qu'il était bien gentil.

Et quand elle allait chez lui, il lui donnait des sous et des pastilles aussi.

Très bien, ma petite.

C'est tout?

Non.

Juste au moment où on est partis, toutes les deux.

Raoul, il l'a rappelé et il lui a parlé à l'oreille.

Et il était quelle heure, ma petite?

Je dirais cinq heures.

C'est-à-dire, juste avant que Mme Osorno

n'envoie sa fille à l'épicerie.

D'autres témoignages viendront encore charger la barque.

Les clients qui, ce soir-là, prenaient l'apéritif au café du geste

et qui ont vu Raoul Abbas arriver

pour rendre les clés au concierge du cimetière.

Il n'était tout pas là.

Il est très nerveux.

Il était tout ébraillé.

Vous souvenez quelle heure il était?

Six heures et demie?

C'était heure moins vingt, je dirais.

À titre de précaution,

l'inspecteur Pradel fait aussi interroger

tous les maniacs du canton,

les reluqueurs de potuité,

les frétillants du quels sont.

Mais après interrogatoires et vérifications

de leur emploi du temps,

ils sont tous relâchés.

Le lundi qui suit le crime,

la mère de la petite assomption

se choisit un avocat,

maître du plan,

qui va immédiatement voir le juge.

Je viens, M. le juge,

me constituer pas civil

au profit de la famille, au somme-là.

Nous souhaiterions, mes clients et moi,

que vous procédez

à une reconstitution du crime,

sur place,

dans le cimetière,

dans le cimetière.

Mais enfin, vous n'y songez pas.

Les gens de Tarbes vont tous venir.

Ils vont vouloir le lâcher.

Il n'en est pas question.

Alors, M. le juge,

peut-être, pour lui,

va nous faire cette reconstitution

ailleurs qu'au cimetière.

Et pourquoi pas la maison n'arrêt,

ou c'est incassé.

Ce sera sans risque.

Si c'est à la maison d'arrêt,

alors oui, oui,

je vous accorde une reconstitution.

Et là,

là, accrochez-vous,

parce que la scène est rude,

aujourd'hui, on prendrait un mannequin

pour représenter la petite fille.

Et bien là, on fait venir

son cadavre.

Oui, M. le cadavre

de la petite assumption.

Il arrive dans un fourgon mortuaire.

Allez-y,

mettez le corps très exactement

dans la position dans laquelle

il a été retrouvé.

Voilà, couchez sur le dos,

relevez bien la robe,

écartez les cuisses.

Très bien.

C'est une horreur,

d'autant que le légiste est passé par là,

et que la fillette est morte depuis trois jours.

M. Abbas, je vous prie,

approchez-vous.

Connaissez-vous la fillette qui est là?

Mais oui, je la connais.

Connaissez-vous ces noms

et prénoms?

Et non, je les ignore.

Je vois que vous tournez des yeux, M. Abbas.

Regardez donc le cadavre.

Regardez bien.

Vous persistez à dire

que ça n'est pas vous qui l'avez violé

et étranglé.

Et oui,

oui, je le persiste.

Je l'ai pas étranglé,

et je l'ai pas non plus violé.

La reconstitution est terminée.

On n'aura pas apporté grand choix.

Le corps de la pauvre petite est placé

dans le fourgon funéraire.

Il est temps de le rendre à la famille.

Au moment où le juge quitte la prison,

il trouve quelques dizaines

de mégères sur le trottoir

qu'il attend.

Parce que le juge,

laissé le dôme venir par ici, celui-là,

nous allons vous l'en régler, nous.

Les obsèques de la Petite Assumption au Sorneau

ont lieu l'après-midi même.

Tous les Espagnols

de la région, ou presque, sont là.

Et la plupart des habitants du quartier,

quelques personnalités locales aussi.

On l'apprend le lendemain

dans le journal.

Ce sont les pompes funèbres générales

qui, à titre exceptionnel,

ont pris en charge les frais des obsèques.

Quelques jours plus tard,

l'aspecteur Pradel va rendre

les conclusions de son enquête

aux juges.

Pour lui, il n'y a aucun doute.

C'est bien Raoul Abbas

qui a tué et violé la petite fille.

D'abord, monsieur le juge,

il a connaissé.

Et il a dit,

il n'y a aucun doute.

Il n'y a aucun doute.

Il n'y a aucun doute.

Il n'y a aucun doute.

Il a connaissé.

Et il avait sa confiance.

Ensuite, un témoin

l'a vu entrer dans le cimetière

vers six heures et quart

accompagné d'une fillette.

Il a refusé de participer

aux recherches.

Et le lendemain matin, il a fait laver

deux fois, deux fois,

ses chemises à sa mère.

Il ne s'est pas non plus

présenté à son travail.

Et enfin, nous venons de l'apprendre.

Il était sur le point de s'engager

dans la Légion étrangère.

Je crois qu'il n'y a pas de doute,

monsieur le juge.

C'est lui qui l'a tué.

Ça, aucun doute.

Avant de boucler son dossier,

le juge trouvait qu'on confrontera

Raoul Abbas à plusieurs témoins.

Il l'interroge plusieurs fois.

Mais il n'obtient aucun aveu.

Et donc, il signe

son ordonnance de renvoi.

Raoul Abbas sera jugé

devant la cour d'assises des Hautes-Pyrénées

sous la double accusation

de viol et domicite volontaire.

Quelques jours avant le procès,

le capitaine de gendarmerie

Deyrice vient avoir

le procureur de la République.

Monsieur le procureur,

j'ai recueilli des informations

que je qualifierai de sûr,

selon lesquelles

le père de la petite

qui est espagnol, et comme vous le savez,

les espagnols en le sont chauds,

s'est acheté des armes,

un pistolet et des couteaux.

Ce qui veut dire, monsieur le procureur,

qu'il va chercher

à s'approcher d'Abbas

et de le tuer pour se venger.

Et selon mes informations,

il serait accompagné

d'autres espagnols

qui seraient armés eux aussi.

Voilà monsieur le procureur,

ce que je tenais à vous faire savoir.

C'est vous dire la tension

qui règne à Tarbes

autour de cette affaire.

Le jour du procès

le 21 juin

1932,

le procureur met en place

un service d'ordre.

Il mobilise des militaires

en l'occurrence des tirailleurs sénégalais.

Il faut dire que dans la rue

du Maréchal Foch, en face

de la porte d'entrée principale

du tribunal,

il y a un

de plus en plus,

un de plus en plus,

un de plus en plus principal du tribunal.

Il y a un monde fou.

Fêtes d'entrée

l'accuser, je vous prie.

Raoul Abbas se dirige vers son box.

Il n'a pas de menottes,

mais il est encadré par deux gendarmes,

deux armoires à glace,

avec de belles moustaches.

Il n'a pas l'air d'avoir du tout conscience

de la gravité de la situation.

Il a l'air totalement indifférent.

Monsieur le greffier,

je vous prie, procédez à la lecture

de l'acte d'accusation.

Le président rappelle ensuite

le parcours de Raoul Abbas.

Sa naissance, sa scolarité

chaotique, ses condamnations

à de la prison ferme pour vol,

son engagement dans l'armée

au 9e régiment des Ouvres

à Alger et ses nombreuses condamnations

pour ivresse, absence

illégale et outrage

envers ses supériens.

Bien.

Raoul Abbas, levez-vous, je vous prie.

Je vous invite

à vous expliquer

sur les crimes qui vous sont reprochés.

Je vous écoute.

Raoul Abbas pose ses

deux mains sur la rambarde

de son pox. Et il parle

beaucoup, longtemps.

Il donne l'impression en vérité

de voir bien appris sa leçon.

D'abord,

l'après-midi du 8 octobre,

je suis allé au café du geste,

où j'allais s'ouvrir.

Et après, au cimetière,

pour travailler,

j'ai fini le travail qu'on m'avait demandé de faire

vers 3h30,

4h00,

et là, je suis retourné au café.

Et puis, vers 5h30,

je suis retourné au cimetière

avec plusieurs autres journalistes comme moi.

Vers 5h00,

j'ai entendu sonner la sirene

de l'arsenal.

C'est là

que mon camarade du Val, qui est faussoyeur,

m'a remis les clés

pour que j'aille fermer le portail du cimetière.

Et c'est ce que j'ai fait.

Et après, je suis retourné au café du geste.

Je me souviens que quand je suis arrivé,

j'ai demandé le journal républicain

à un ami.

Et je l'ai lu.

Et après, je suis rentré chez moi.

J'avais déjeuné très tôt le matin.

J'avais fait, vous comprenez?

Et vous n'avez pas croisé

la petite assumption en sorneau.

Et non, je ne l'ai pas croisé du tout.

Et si je vous dis

qu'une fillette que nous entendrons plus tard

à la barre,

vous avez, cet après-midi-là,

près du cimetière, embrasser

la petite assumption.

Ah, c'est faux!

Je ne l'ai pas vu du tout. Il y a aussi

Abbas, qui vous a vu

aux abords du cimetière

vers six heures, six heures et quart.

Et qui disent que vous aviez l'air

d'attendre quelqu'un.

À pointe du tout, à cet heure-là

j'ai fermé les grilles du cimetière.

Vous êtes sûr?

Un témoin dit qu'il y avait un homme

entrer dans le cimetière à six heures et quart.

C'était pas moi, hein.

C'est impossible.

D'ailleurs, à cet heure-là, le cimetière était fermé.

Et j'avais les clés sur moi.

Je m'assois

jamais séparé.

Le président a bien compris qu'il n'en tirera

rien de plus.

30 témoins

et experts

se succèdent à la barre.

Le moment le plus fort est la déposition

pour nous, la maman d'assomption.

Elle s'approche vers la barre

à pâle non, pâle,

totalement défaite.

Ainsi, dans son box,

Abbas n'a pas un regard pour elle.

Mais elle,

elle, elle le regarde.

Un regard dur, sévère.

Ils connaissaient très bien mes enfants.

Ils le prenont.

D'ailleurs, ils leur donnaient souvent des moments.

Moi, je ne voyais pas des mâles.

Alors, quand ils l'ont dit,

qu'ils ne savaient pas qu'à ma petite sable

les assumptions,

ils manquent.

Le président fait aussi venir à la barre

Ivette, cette gamine de 13 ans,

amie d'assomption,

qui l'a vu embrasser à Oulabbas

l'après-midi du crime.

Elle redit ce qu'elle a déjà dit

pendant l'enquête.

Le président se tourne alors vers l'accusé.

Le témoin dit-il la vérité,

monsieur Abbas.

Elle le mange.

Ce jour-là, je l'ai pas vu.

Et la petite au son nom non plus.

Et là,

la petite Ivette se tourne vers lui.

C'est lui qui mange.

Moi, je dis la vérité.

Et ensuite, le président fait venir à la barre

tout un tas de fillettes

qui viennent les unes après les autres

confirmer qu'Oulabbas

a un penchant pour les petites filles.

La petite Rose, par exemple,

agit de neuf ans.

Un jour, on jouait au bord de la doure

avec trois copères, donc deux garçons.

Et Raoul, il a demandé

si quelqu'un pouvait lui faire

une commission.

Tout le monde a dit, moi, moi, moi.

Mais il ne voulait pas les garçons.

Il ne voulait qu'une petite fille.

La petite Paulette aussi,

vient témoigner.

Onze ans.

C'était deux jours avant qu'assomption, elle a été tuée.

Raoul, il m'a demandé de le suivre

bien.

Heureusement que j'ai refusé.

Au bout de deux jours d'audience,

le dernier témoin

a déposé est le docteur

Mao, alieniste.

On dirait psychiatre, aujourd'hui.

Il a procédé

à l'examen mental de Raoul Abbas.

Il vient dire qu'il est entièrement

responsable de ses actes.

Le troisième jour est celui des plédoires.

Le président donne d'abord la parole

à maître duplomb

avocat de la partie civile.

N'est pas, messieurs les jurés,

un homme

que je vous demande de condamner.

C'est une bête immonde

que je vous demande d'abattre.

Puis vient le réquisitoire

du procureur.

Messieurs les furés,

le bruit du couperet

qui s'abattra au matin clair

sur une place

de la ville, sur l'aspect

de Raoul Abbas,

n'éveillera en vous

ni radrait, ni rameur.

Il libérera toute

une population

d'un point qu'il l'étreint

et lui apportera la paisement qu'elle réclame.

J'ai

une absolue confiance

à votre fermeté.

À

15h45,

commence la plédoirie de maître d'or,

avocat de Raoul Abbas.

Son client a nier depuis le début.

Il n'a donc pas d'autre choix

que de plaider l'inquitement

pur et simple.

On vous demandait tout à l'heure

la peine capitale.

Je ne proteste pas.

C'est bien entre cette peine

et l'inquitement

qu'il faut choisir.

Vous ne devez répondre

par l'affirmative aux questions

qui vous seront posées,

qu'à la condition

que vous soyez totalement convaincus

de la culpabilité

de mon client.

Si vous avez le moindre doute,

vous devrez répondre

non.

C'est la réponse

que je vous demande.

Raoul Abbas,

levez-vous, je vous prie.

Avez-vous quelque chose

à ajouter?

Et j'ai simplement à dire que je suis inausat.

C'est tout.

Je m'apporte au jury pour le reste.

Il est 4h30

lorsque les 12 jurés

se retirent.

Après 40 minutes de délibération,

les voilà de retour

dans la salle de la Cour d'Assise.

Le premier jury se lève.

Les 12 jurés,

à la majorité des voix,

ont répondu 8

aux 4 questions posées.

Ils ont répondu non

à la question, lui, accordez-vous

des circonstances atténuantes.

Donc il est coupable

et pleinement coupable.

Et maintenant, c'est au président et à ses accesseurs

de prononcer la peine.

Au regard des dispositions

des articles 304

à l'INEA1,

12 et 26 du Code pénal,

qui stipule

à l'INEA1

que le meurtre emportera la peine de mort

lorsqu'il aurait été précédé,

accompagné ou suivi de notre crime

en l'espèce le viol,

et que, à l'INEA12,

tout condamné à mort

aura la tête tranchée.

Et enfin, à l'INEA26,

que l'exécution se fera

sur l'une des places publiques

du lieu qui sera indiqué par l'arrêt de condamnation,

la Cour d'Assise

condamnera où la basse

a la peine de mort.

Abbas

accuse le coup.

Il est plus blême que d'habitude.

Mais il ne bronche pas.

Dehors, on entend

plus d'hommes milliers d'habitants de tarbes

qui applaudissent.

Raoul Abbas est raccompagné

à la prison de tarbes.

Les gardiens lui appliquent aussitôt

le régime des condamnés à mort,

pieds et points liés

à l'une spéciale

et sous la surveillance permanente d'un quart.

Et après, ma foi,

il se passe ce à quoi on s'attendait.

Le président de la République, Albert Lebrun,

est un opposant farouge

à la peine de mort.

Alors, sans surprise,

il commut sa peine en travaux forcés

à perpétuité.

Raoul Abbas est mort

en prison.

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En octobre 1931, à Tarbes dans les Hautes Pyrénées, on retrouve le cadavre d’une petite fille de 10 ans. Elle a été étranglée et violée alors qu’elle revenait de l’épicerie.