La source: Juifs contre cochons : le sort de la communauté juive de Roumanie après-guerre

Radio France Radio France 8/15/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Saint-Aire

Aujourd'hui dans « Affaire sensible », encore les dirigeants sans scrupule d'un pays européen, la Roumanie, échangent des juifs contre du bétard.

Entre la fin des années 50 et la chute du régime communiste, en 1989, la Roumanie donc, a laissé partir les juifs implantés sur son territoire, malgré ses frontières barricadées,

d'abord contre des bestiaux, vaches, boutons et même des porcs, ensuite contre des valises de billets.

Tenu secret, se tronque tellement choquant, tellement timorale, à rapporter des centaines de millions de dollars à la dictature de Ceausescu et de son prédécesseur.

Il a aussi conduit à effacer, presque totalement, la population juive de Roumanie.

La moitié, au moins appérée dans une Shoah à la Roumaine, particulièrement créée et méconnue.

Les survivants, eux, ont dû ensuite emprunter les chemins de l'exil, poussés vers la sortie par les politiques antisémites, qui se sont poursuivies sous les communistes, contre marchandises ou devises.

Et c'est ainsi que se réalisa le vœu des régimes totalitaires, qui ont gouverné le pays avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, bâtir une Roumanie ethniquement pure.

Notre invité, aujourd'hui, Sonia de Villar, de France Inter, bien sûr, autrice d'un ouvrage, paru au mois d'août dernier, intitulé Les Exportés, chef la Marion,

elle y raconte l'histoire de sa famille, l'histoire de sa mère et de ses grands-parents, dont la liberté dû être troquée contre des cochons.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusée en direct, récite documentaire, Sylvie Fagnard, coordination franco-nière, chargée de programme Rebecca Donante, réalisation LNBZO.

Fabrice de Rouelle, Affaire sensible, sur France Inter.

Un petit matin de juillet 1978, un homme se présente à la réception de l'ambassade des États-Unis à Bonne, capital de la République fédérale d'Allemagne.

Il porte un banal costume croisée gris et ses épaises lunettes de caille que les messieurs-sérieux affectionnent à l'époque.

Cet homme, qui ressemble à un n'importe qui, est pourtant loin d'être n'importe qui.

Il s'appelne Yon Myai Pachépa, et il va devenir l'espion le plus grand dépassé d'est en Ouest en ces temps de guerre froide.

C'est en effet un casque du pouvoir communiste roumain qui vient de frapper à la porte des États-Unis.

Il était premier adjoint de la direction de l'information extérieure, les services secrets, de 1966 à 1972.

A cette date, il devient conseiller à la sécurité du Nikalao Chowskyu avant de claquer la porte six ans plus tard.

Ce transfuge provient en ligne direct du Saint-Déceint, l'entourage immédiat du leader communiste.

Autrement dit, un gros poisson pour le camp occidental.

Une prise de guerre froide.

Et forcément, son passage à l'ennemi provoque une déflagration Saint-Dépoir à Bikarest.

Un tiers des ministres limogés sans délai, comme 22 ambassadeurs, ainsi que tous les cadres de la direction de l'information extérieure.

Ils se chuchotent même dans les chancelleries d'Occidentale que le conductateur, ainsi que ce nomme le dictateur roumain,

ne sort pas de la dépression dans laquelle plongeait cette trahison.

Par deux fois, le régime communiste condamne pas de chez pas mort Chowskyu, mais sa tête a pris pour 2 millions de dollars.

Ils charge même le terroriste Carlos d'éliminer leur rédégat.

Mais sans succès, celui-ci mourra du Covid aux États-Unis en 2021.

Les secrets de pas de chez pas sont si nombreux qu'il faudra quatre longs années, s'il y a pour les dévorifs faits, comme ils disent chez les espions.

Hommes libres désormais, ils ne se comptent pas de tout dire au service secret américain.

Non, en 1987, ils publiceraient ses mémoires, titrés Red Horizons.

Elles sont traduites en français un an plus tard, sous le titre Horizon Rouge,

que son éditeur annonce ainsi une description de la dictature de Chowskyu,

qui rejoint et dépasse parfois celle qu'avait fait Alfred Jari de la pole d'avis du but.

Paché pas à lève le voile sur les obsessions diverses de Chowskyu, Ligien, notamment, et son immense paranoïa.

Il est cornimage travaillé de la Roumanie, celle d'un membre du pacte Varsovie, sachant faire preuve d'indépendance vis-à-vis de l'URSS.

Et c'est là qu'il décrit aussi le marchandage auquel se livre le régime roumain.

Bucca reste devait recevoir une certaine somme en liquide,

à négocier au cas par cas selon l'âge, l'éducation, la profession, la situation de famille, selon chaque juif autorisé à immigrer.

En 1978, cette somme allait de 2000 à 50 000 $ par personne.

Dans certains cas, elle pouvait atteindre 250 000 $.

Ainsi donc, en Europe, dans les années 70, on vendait des Juifs.

Les lecteurs du monde et de Libé de l'époque n'en seront rien.

Dans les articles consacrés à la sortie du livre de Paché pas, nul mention n'est fait de cette étrange commerce.

Les rédactions en chef auraient coupé les passages le mention Nord, trop énorme pour être crédible.

Dans ces mémoires, l'ancien agent secret date la morse du trafic à la fin des années 50.

Moins de 15 ans après le génocide perpétré par l'Allemagne nazie et ses alliés,

c'est donc la Roumanie qui, cette fois, traite les Juifs comme une marchandise.

Pour comprendre cette folie, il faut remonter bien avant-guerre, jusqu'au traité de Versailles de 1919.

La Roumanie signe, aux côtés des alliés, les conditions de rédition des ennemis allemands et au stront-groi.

Elle double ainsi sa superficie grâce à de nouveaux territoires prélevés au vainqueux.

La Roumanie est également signataire, toujours en 1919, du traité des minorités

qui l'engage à accorder la naturellisation à toute sa population juive,

notamment celle très nombreuse de ces nouveaux territoires.

Dans le chaud de Rombouilland d'époque des années 30, la Mittele-Europe pas,

la Roumanie n'est pas épargnée par la logorie antisémite.

Ici, comme ailleurs, sur le continent, Jaïs, dans le sillage de la Grande-Dépression de 1929,

des mouvements nationalistes, dont les dénominateurs comme

restent la haine du Juif et du Bolshevik confondus dans la même période.

Pour couper l'herbe sous le pied de la vie de l'angarde d'offre,

le mouvement fasciste qui fait défiler dans les villes et les villages des colonnes de jeunes gens

chemise verté bleu, les gouvernements nationalistes et conservateurs qui se succèdent au cours des années 30

entre près d'une romanisation accélérée du pays.

Comprendre, barrer au Juif l'accès aux études et aux professions intellectuelles,

comme à l'administration et au fonction d'encadrement dans l'industrie,

tout en leur interdisant la propriété financière, foncière et financière.

Mais on préfère toujours l'original à la copie.

Les décisions antisémites du gouvernement conservateur ne suffisent pas.

La garde-offeur et son leader Cornelieu Caudréanou

continuent à imposer leurs lois dans la rue et menacent le pouvoir royal.

Oui, la Roumanie est alors une homologerie parlementaire.

En tout cas, sans les troupes pour le souverain, Carole,

il leur donne l'exécution de Caudréanou.

De quoi faire basculer le pays dans le sang et le chaos.

Beaucoup le craignent et, en particulier, les membres de la communauté juive.

L'un d'eux, avocat mais aussi écrivain de Picasso,

écrit sa peur dans son journal, au lendemain de l'enterrement du chef de fil fasciste.

Stupeur et calme. Une sorte de calme figée.

J'ai l'impression que personne ne s'est rumide l'effondrement initial.

Il serait logique que cette peur mouette débouche sur de l'antisémitisme.

C'est une soupape de sécurité.

Il n'est pas impossible que le gouvernement l'ouvre lui-même.

Il se pourrait que ce soit encore nous qui payons.

La mort de son chef ne décapite pas la guerre de fer.

Les attentats se multiplient et plusieurs ministres sont eux.

Comme convenu dans les avenants secrets du parc de Germano-Sovietique,

l'URSS en vaillait occuper la Romanie du Nord.

Hitler, de son côté, a découpé une partie à l'Ouest.

En trois mois, entre juin et septembre 1940,

le pays a perdu un tiers de son territoire et de ses habitants.

Le peuple roumain, chauffé à blanc par les légionnaires de la guerre de fer,

tient le roi pour responsable ce démembrement de la Grande Romanie.

En octobre 1940, le souverain a contraint l'Abdicke.

Il sait de pouvoir au général Lyon-Antonescu,

un militaire proche des milieux d'extrême droite qui gouvernera avec la guerre de fer.

En roi fantoche, Michel, le président de la guerre de fer,

Michel, fils de Carole, serve par avant à l'agent fasciste.

Cette dernière institue un nouveau régime

qu'elle baptise l'État national légionnaire tout à programme.

L'une de ses premières mesures est d'établir un statut des juifs

inspiré des lois raciales de Nuremberg.

Deux 1940 à 1942, 32 textes, 31 décrets et 17 résolutions gouvernementales

antisémites sont publiées dans le journal officiel.

Fin 1940, la Roumanie rejoint les puissances de l'Axe.

Comme ça, c'est complet.

La coopération militaire avec l'Allemagne s'amorce.

Extrait des actualités mondiales du 8 janvier 1941.

La Roumanie a adhéré dernièrement à ce pacte.

À cette occasion, a vu Carestre, le roi Michel, ayant asécoité le général Antonescu

face en revue des troupes allemandes qui défile devant le jeune souverain.

Avec la rupture du pacte Germano-Sovietique et le début de l'opération Barbarossa

le 22 juin 1941, le jour où l'armée allemande envahit l'URSS,

la guerre entre de plein pieds en Roumanie.

Et au côté de la Wehrmacht, les Roumains sont en première ligne,

avec l'objectif clair et assumé de reprendre les territoires

dont les Soviétiques les ont spoliés en 1940.

Mais la reconquête s'accompagne d'un feu vangeur

entre les populations juives locales.

On les accuse d'avoir accueilli trop émablement l'occupance soviétique.

On les caricature sur des feuilles imprimées qui passent sur la tête,

fossillées marteaux dans les mains.

Ayash, 400 km au nord de Bucarest.

Les murs se noirent six d'affiches.

On y lit.

Rouman, à chaque youtre que vous devez,

c'est un communiste que vous liquidez, l'heure de la Vorge en saçonnée.

Le 27 juin 1941, le général Antonescu donne l'ordre

d'étoiller la ville de Yarche et de sa population juive.

Et le 28, la chasse à l'homme commence.

Dans une sain-martelle immédiation pogromme,

les militaires et les gendarmes, épaulés par les citoyens roumains,

massacrent 8000 juifs en une nuit, dans la rue.

Un coup de baïonnette dans la rente, une balle dans la tête.

Plus de 5000 autres personnes sont emmenées dans des wagons à bestiaux,

sans eau ni nourriture.

On leur promet la déportation, loin, en URSS.

En réalité, ces 5000 hommes, femmes, enfants mourront

pour la plupart dans leur cercueil roulant, gasfixis, de soif, de faim.

Ça a été un incident d'une sauvagerie inouïe,

d'une bestialité qu'on ne peut pas trouver trop souvent,

même dans l'histoire de la Shoah, en Europe pendant la 2e guerre mondiale.

Les gens ont été massacrés dans les rues de Yassi,

avec des bars de fer, avec des coups de baïonnette,

de nouveau par des soldats roumains, par des soldats allemands,

mais aussi par des voisins roumains.

Témoignages des grands historiens de la Shoah en Roumanie,

Radu et Yonadit, sur l'antenne de France Culture, c'était en 2004.

13.226 victimes seront identifiées.

Et d'autres pogromes suivront.

Un déchaînement de violence et de cruelté au-delà de l'imaginable.

Le régime d'Antonescu installe des camps de prisonniers

pour les opposants politiques, les Tziganes et les Juifs, et évidemment.

Abonanovka, dans une abomination absolue, 8000 d'entre eux sont parqués.

En décembre 1941, les forces roumaines ont eu d'abord 5000

en les enfermant dans une porcherie à laquelle ils mettent le feu.

1000 seront précipitées dans des puits,

le restant abattu à bout portant avant d'être précipitées dans Arabes.

Les roumains y bollent fiches des enfants.

Près de la moitié de la population juive de Roumanie disparaît ainsi au cours de la guerre.

Deux-huit cent mille dans les elènes trente, il n'en reste plus que trois cent cinquante mille en quarante quatre.

Même si les frontières auront beaucoup bougé entre les deux époques

et qu'il est difficile de tracer les contours précis d'une population d'une date à l'autre,

les historiens estiment le nombre des victimes juives de 200 000 à 400 000 personnes.

Résultat, plus un seul juif où presque en Bessarabie,

en Bicovine et en Transylvanie du Nord,

en revanche, la population juive du vieux royaume composé de la région du Bikarest

et de la Transylvanie du Sud garde la vie sauve dans sa grande majorité.

Pour autant, les Juifs de la capitale connaissent l'espoillation, les enfermements arbitraires,

les interdictions d'exercer toutes les professions ou presque, et les terreurs permanentes.

L'historienne Alexandra Lényel-Lavastine en explique la raison au micro de France Culture en 2009.

Les plans de déportation pour le camp de Belzac des Juifs du vieux royaume

étaient en réalité fin près à l'été 1942,

jusqu'à dans les moindres détails, ils devaient être déportés par trains jusqu'à Belzac

et puis au dernier moment, les Roumains se ravisent,

commencent à entamer des négociations secrètes avec les Alliés

et se disent qu'il serait peut-être préférable en quelque sorte, si j'ose dire,

de garder leurs Juifs, en tout cas les Juifs du vieux royaume,

comme monnaie d'échange, dans l'hypothèse d'un retournement des armes contre l'Allemagne.

Monnaie d'échange dans la perspective de négociation avec les Alliés,

les Juifs l'ont bâboréter dans les rapports d'Antonescu avec les Ferre.

Le général roumain retarde son intention de déporter massivement

pour faire plier le dictateur nazi au sujet de territoires qui le refuse de rendre à la Roumanie.

Au cours de son procès, on met 46,

l'ancien chef du gouvernement fasciste joue cette carte précisément,

celle du défenseur, du sauveur, même des Juifs du vieux royaume.

En réalité, ceci ne dure leur survie

qu'au retournement de veste opportuniste d'Antonescu et de sa clique.

Parce qu'à ce moment-là, le vent commence sérieusement à tourner.

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Au cours de la bataille de Stalingrad, qui dure 6 mois,

l'armée roumaine perd 200 000 hommes.

Fin novembre 42, les Soviétiques encircle la ville que les Allemands étaient presque parvenus à conquérir.

Fin février 43, la verme art est asphyxiée dans la cité assis-jeux,

le maréchal allemand Paulus capitule.

C'est le grand tournant de la Seconde Guerre mondiale.

Et pour la Roumanie, c'est l'heure de change et de camp.

Comme le raconte, ce documentaire consacrait la conférence de Yalta diffusée sur le RTF en 1965.

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Les prisonniers allemands prennent le chemin des camps d'une tende antifasciste.

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Lucca reste est libéré par les patriotes le même jour que Paris, le 24 août.

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De après, la capitale fait un accueil enthousiaste aux troupes soviétiques.

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La République populaire romaine voit le jour le 30 décembre 1947, dirigé par un parti unique, le Parti Ouvrier Rouman.

Le communisme n'est pourtant pas un courant dominant dans le pays.

Les formations sur réclament du marxisme sont encore embryonnaires en 1944,

quelques centaines de partisans, tout au plus.

Mais le Parti Ouvrier va compter rapidement des centaines de milliers de membres.

Ainsi va la division du monde décider par les grandes puissances victorieuses à la conférence de Yalta.

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Parmi ces nouveaux convertits au communisme, de nombreux juifs.

Oui, pour eux, cette promesse d'égalité entre les humains ne peut être qu'un soulagement.

L'espoir d'une vie sans la peur.

Et pour appuyer cet espoir, il y a ses responsables en haut lieu, juifs, comme...

Anna Parker, par exemple, n'est Anna Rabinovich, la numéro 2 du régime, ministre des Affaires étrangères.

Mais tous les juifs humains ne se montrent pas aussi optimistes.

Nombre d'entre eux sont candidats au départ, immédiat pour Yusraël, dès sa création en 1948.

Les autorités romaines délivrent cette année-là, 60 000 passeports pour Lalia, le retour vers la Terre Promise.

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L'appui pragmatique et cynique, les communistes voient le succès de l'immigration proche orient,

comme une façon de régler la question juive, entre guillemets, bien sûr,

qu'il n'a pas été purgé au cours des procès de la trahison nationale,

les procès en collaboration du général Antonescu et de ses affidés.

Mais les communistes, ils voient aussi le signe d'un trait éternel affublé aux juifs,

un trait trise à la patrie des bourgeois sans racine.

Au-delà même de la question roumaine, la consigne est venue du grand frère soviétique dès 1949.

Le cosmopolitisme menace les républiques populaires, il faut donc les radiquer et qu'il dit cosmopolite.

Dix juifs.

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En 1959, Anna Parker, la dirigeante historique des forces communistes romaines,

est l'imojet dans un climat antisémite-intense.

Cette année-là, l'immigration vers l'Israël est interdite.

Et la répression en panne-tubelle en 1957, puis en 1958.

Parmi les intellectuels dont ont fait le procès expéditif, de nombreux juifs, bien sûr.

D'autres sont accusés de délits économiques pour des peines passibles de mort.

Le régime ordonne des fermetures arbitraires de cabinets médicaux, de boutiques et d'ateliers

empêchant des familles juides subvenir à leurs besoins.

Alors, quand la rumeur court d'une réouverture de l'immigration légale vers l'Israël,

la réaction ne s'a fait pas atteindre, comme le raconte dans ses mémoires

le grand raban de Roumanie, Moïse Ravenne.

Quand les juifs ont entendu, à Yom Kippur, en 1958,

qu'il pouvait s'inscrire pour émigrer en Israël,

l'effet fut électrique.

Ils commençaient à faire la queue au commissariat de police pour des permis de sortie.

Ces scènes dramatiques se multipliaient partout dans le pays.

Tous les jours, des milliers de juifs rassemblaient à Bucharest,

à l'extérieur du commissariat central.

La queue s'étirait sur des kilomètres.

En septembre 1958, les autorités donnent leur accord pour 21 000 départs,

mais 100 000 personnes en avaient fait la demande.

Un camouflet adressait à la vie radioeuse dans les États socialistes.

C'est d'ailleurs pour cette raison que l'URSS n'a jamais décéré les taux

sur l'immigration vers l'Israël.

Pour ne pas donner au monde extérieur les preuves que certains citoyens veulent quitter

les pays de l'Est, des fois qu'on y verrait pas bien.

5 mois passent, et l'ouverture déjà se referme.

Les pays arabes protestent auprès de leurs amis roumain

contre cette collaboration apportée au peuplement juive de Palestine.

Des familles sont déchirées par les séparations.

Certains ont pu partir, d'autres restent.

Les candidats au départ malheureux subissent,

qui plusaient un ostracisme social sévère.

Ils perdent leur emploi pour ceux qui en avaient encore un,

et leurs amis leur tournent d'eau.

Au sein de la diaspoir, on s'organise.

On tente d'agiter des contacts restés au pays,

de préférence des amis du régime.

Un homme fait l'objet de la sollicitude de nombreux roumain exilés.

Il a des contacteurs réguliers et anciens au ministère de l'Agriculture,

à Bucharest, mais aussi, et surtout, au sein de la sécurité,

la fameuse politique, police, politique, toute puissante.

Cet homme provenantiel, c'est Henri Yacombeur,

un roi juif lui aussi, immigré en Angleterre.

Il est dans le commerce agricole.

Brésil, Australie, Norvège,

il fait venir de tous les coins de la planète les plus belles bêtes.

Il propose aussi du matériel dernier cri.

Petit replais.

On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de planète,

il n'y a pas de planète,

il n'y a pas de planète,

il n'y a pas de planète,

Petit replais.

Henri Yacombeur porte des costumes très bien taillées,

la London Touch.

Il présente bien et il fait rêver

les grands chefs du ministère de l'Agriculture,

car la Roumanie, profondément rural,

veut faire sa grande vue productiviste au cours des années 50.

Malheureusement, le pays manque de budget

pour s'offrir la technologie de pointe

que développent les industries occidentales.

Faute d'avoir choisi le bon camp dès le début,

le pays est assommé par les dommages colossaux

avercés à l'URSS en réparation de la guerre.

Bref, la Roumanie n'a rien à offrir

et souffre d'un manque cruel de devise.

Mais Yacombeur a une solution.

Sans cesse, il est contacté par des familles roumaines juives,

désormais tablées à Paris ou à Londres.

Ces gens seraient certainement prêts

à débourser de fortes sommes

pour réunir leurs proches restées

derrière les frontières fermées de la Roumanie.

Le deal est simple.

Les roumains accordent des permis de sortie

à certains juifs dont les familles régleront la transaction.

Cet argent tombe dans la poche de Yacombeur

qui, moyennant commission au passage,

dégote les plus beaux produits

du secteur agricole pour la Roumanie.

Cet accord entre Yacombeur et l'État communiste

qui n'a jamais été formalisé

a tout de même laissé une trace

dans les archives de la sécurité,

chaque action de ces agents

avec un soin maniaque

comment font preuve toutes les dictatures.

Des notes comme celle-ci,

datées d'octobre 1960,

recueillies par l'historien Radoul Yonit.

Yacombeur livrera les deux taurs aux ébuts d'Afrique

et prendra également les frais de transport

jusqu'à Bucharest.

En échange, il demande que Yossif Loupescu

et son épouse Margareta

soient autorisés à partir.

Tous deux sont des juifs âgés.

Pour les cinq ports et pour le Sperm,

Yacombeur demande que les personnes suivantes

soient autorisées à partir.

Sigmund Schwarz et sa femme Sylvia,

Saraga Stefania et son fils Yon Ali.

Henry Yacombeur ne dit pas seulement

des bêtes de concours et leur paix être productives.

Non, il propose aussi, dans son catalogue,

des tracteurs hyper modernes,

voir des installations cléantes

comme ce Poulaïx XXL.

Dans la région Péris,

à une trentaine de kilomètres de la capitale,

les installations consacrées à l'élevage

poussent alors comme des champignons.

En 1965, on y construit

même une usine de céréales pour Kellogg.

Parce que toute la production inquise

grâce au marchandise de Yacombeur

est destinée au marché extérieur.

Le délicieux bacon,

c'est pour le petit déjeuner des anglais,

pas pour les rouments,

qui souffrent régulièrement de pénurie.

Ces exportations

rapportent 8 à 10 millions de dollars par an

aux trésors roumains.

Le business de Yacombeur

et de la sécurité

auraient pu se poursuivre tranquillement.

Mais en 1965,

Georges et Georges Youdège,

chef de l'État roumain

depuis l'institution du régime communiste en 1947,

meurt d'une crise cardiaque.

On lui désigne donc un successeur.

Le 9ème congrès du parti communiste

roumain

restera inscrit en lettre d'un

dans l'histoire de la Roumanie.

Cet homme que vous venez d'entendre

ouvrir le 9ème congrès du parti communiste

qui le consacre,

c'est Nicolas Chausescu,

cette graine de dictateur,

le sociopathe que le monde découvrira

lors de la révolution décembre 89.

Pour autant,

quand il apprend la corpassée avec Henri Yacombeur

Bestio, le nouveau leader voient rouge.

Yon, pas de chez pas le raconte

dans son livre, il qualifie

l'entreprise d'autres agents.

Alors, un type bien,

finalement, ce Chausescu.

Rien du tout.

Car deux ans plus tard, il se ravise.

Le besoin d'argent ferait se fait trop pressant

et le cynisme l'emporte.

Chausescu, on a besoin

de cet argent pour sortir la Roumanie

sa dépendance économique à l'URSS.

Et le trafic humain reprend.

Mais plus besoin de s'embarasser d'intermédiaire,

plus question non plus de s'appuyer

sur les familles des candidats à l'exil,

avec Chausescu, le troc imaginé par Henri Yacombeur

prend une dimension industrielle

et diplomatique.

Les roumans veulent maintenant

traiter directement avec l'état d'Israël.

Alors Yacombeur sort de scène

pour relisser place à un autre personnage,

une figure haute en couleur,

un certain Shaikadan,

spécialiste du passage

des Juifs vers Israël.

Avant la guerre, déjà,

il accompagne des familles de leur pays

peu vers la Palestine.

Depuis, il a abaissé sa rabite en enfance

ou toutes les autres régions d'Europe

dans lesquelles la vie des Juifs est menacée

et est sombreuse.

Après 1945,

il poursuit son œuvre

pour le compte des services au crais Israélien.

Et c'est tout naturellement avec lui

que les roumans commencent à faire à faire.

À partir de 1967,

à un intervalle régulier,

il rencontre dans des hôtels chiques

de Vienne ou de Genève,

celui qui était déjà le correspondant

d'Henri Yacombeur, le dédommé Georges Marcou,

membre redouté de la sécurité.

Shaikadan n'oublie

jamais sa malette remplie de billets

pour ses rendez-vous.

De son côté, Marcou

tient à disposition une liste de noms.

Tous les cinq ans, éjecant l'exécution

du dictateur roumain de son épouse

en décembre 1989,

l'accord entre Dan et Marcou sera renouvelé.

C'est un plan

à exécution lente.

Chaussescu ne veut pas d'annexone massif.

Les Juifs sont

une marchandise trop précieuse.

Ne le dira-t-il pas,

selon des propos rapportés par l'espion

d'Hertorian Pachépa, que le pétrole

et les Juifs sont les meilleurs produits

d'exportation roumain.

Alors il est la sortie du pays

à environ

1500 personnes par an.

Entre 1968 et 1989,

selon le calcul approximatif

de l'historien Radouïa Onid,

Chaussescu a vendu 40.577 juifs

à Israël

pour 112.498.800 $

au prix de 2.500 $

et plus tard

de 3.300 $ par tête.

Et il est clair

que la corps israéloroumane

n'aura pas pu prendre le corps

sans le concours des autorités religieuses

de la communauté juive de Roumanie

au premier rang desquelles Moïse Rosen

grand rabat du pays.

A la chute de Chaussescu,

le dignitaire religieux juif

sera accusé de collaboration

avec le dictateur roumain,

mais il assume.

Notamment sans France Culture,

au micro d'Antoine Speer

dans une émission diffusée en 1990.

Si j'aurai l'occasion de le faire,

je le ferai demain encore une fois.

A cette époque, 800.000 juifs y vivaient.

En décembre 1989,

quand Nicolas et Elena Chaussescu

sont exécutés en direct

devant les caméras du monde entier,

la communauté juive roumaine

ne compte plus que 9000 membres.

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durée :00:54:31 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui, dans Affaires sensibles, les dessous d’un commerce immoral. - invités : Sonia Devillers - Sonia Devillers : Productrice - réalisé par : Helene Bizieau