Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Joseph Messina, jaloux narcissique et assassin - Le récit

Europe 1 Europe 1 8/14/23 - 28m - PDF Transcript

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Voici l'histoire d'un taré, un sacré taré.

Joseph Messina.

Je vous donne son nom parce que vous ferez sa connaissance dès le début de mon histoire.

En 1993, Messina a désingué sa femme et le nouvel amoureux de sa femme.

Froidement, sans état d'âme.

Il ira même jusqu'à dire qu'il se sent beaucoup mieux depuis.

J'ai écrit cette histoire avec Aukis, réalisation Céline Le Bras.

Le dimanche 12 septembre 1993, à deux heures du matin,

les gendarmes de Brignol, dans le va, reçoivent un appel très étrange.

Il nous a attachés. La petite.

On était... Il nous a pris ma nièce.

On pouvait plus bouger.

La petite pleur.

Faut les retrouver très vite.

Où est-ce que vous êtes, monsieur ?

On est au val.

Vous ne bougez pas.

Vous vous respirez, vous vous calmez. On arrive.

Le val, c'est juste à côté de Brignol.

Les gendarmes arrivent sur place rapidement et ils tombent sur un homme très secoué.

Flanquer d'une fillette d'environ dix ans en larmes.

Bon, c'est qui cette petite fille, monsieur ?

Victoria.

Ma nièce.

Qu'est-ce qui s'est passé, monsieur ?

Il est rentré chez nous.

Il avait un pistolet.

Il nous a nigotés sur le lit.

Il est parti avec Magani.

Essayez tout calmer, monsieur.

Qui est Magani, monsieur ?

Magani, c'est ma nièce.

C'est la mère de la petite.

Il est parti la tuer quelque part, j'en suis sûr.

Quel est son nom ?

Un Magani.

Ferrand.

Magani, Ferrand.

Et à quoi il ressemblait cet homme, monsieur ?

Mais je le connais.

C'est le mari de Magani.

C'est le père de la petite.

Il va la tuer, c'est sûr.

Il est complètement fou.

Elle vivit ici, votre nièce Magani

et votre petite nièce Victoria ?

Juste depuis deux semaines.

À cause de lui.

Mais il les a retrouvés.

Mais pourquoi il lui en voulait ?

À votre nièce ?

Bien parce que Magani, elle a un nouveau copain.

Thierry s'appelle.

Et l'autre, il est jaloux comme tout.

Il s'appelle comment, le mari de votre nièce ?

Joseph.

Joseph Messina.

Et là, les gendarmes se tournent vers la petite.

Et toi, Victoria, tu peux nous raconter ?

Papa, il est très méchant.

Il voulait tuer Maman.

Thierry aussi.

Thierry, c'est le nouveau copain de ta mère, c'est ça ?

Et comment tu sais que ton père veut le tuer ?

Tout à l'heure, il avait les clés de la voiture de Thierry dans la main.

Je les ai reconnus.

Ça veut dire qu'il l'a trouvé lui aussi.

C'est donc l'histoire d'un ex-marie, jaloux, de toute évidence,

violent, ça paraît clair,

qui est arrivé à localiser sa femme qui se planquait

et sans doute son nouvel amoureux.

Et qui va peut-être les désinguer tous les deux.

Donc, il ne faut pas traîner.

Les gendarmes lancent immédiatement un plan de recherche nationale et internationale.

Ils sont d'autant plus inquiets qu'ils ont interrogé le fichier.

Joseph Messina sort de prison.

Et il a sa réputation.

Bon, l'oncle nous a dit que Messina ne connaissait pas son adresse.

Donc s'il a trouvé l'adresse, c'est que quelqu'un l'a lui a donné

et il pense que le seul qui savait où elle était, c'est donc le nouveau copain Thierry.

Thierry Garbolino, l'oncle nous a donné son nom.

Il est censé habiter Chambéry,

donc il faut demander au collègue de Chambéry d'aller voir chez lui.

Avec un peu de chance, il est encore vivant.

Ça, il y a de quoi en douter.

Les gendarmes vont chez lui, ils sonnent.

Manifestement, le petit copain Thierry n'est pas là.

Le lendemain matin,

les gendarmes reçoivent l'appel de deux chasseurs.

Voilà, on est partis à la chasse de Bonheur

et on a trouvé un cadavre.

Enfin, je pense qu'il est mort.

Il ne bouge pas, il est plein de sang.

On n'a pas osé s'approcher.

C'est à quel endroit, monsieur ?

Mon granier.

Sur un sentier.

Entendu, donc vous retournez sur place.

Vous vous mettez sur le bord de la route

pour qu'on puisse vous localiser, on arrive.

A priori, le type a reçu deux balles dans la tête.

C'est du 11.43, c'était vraiment la vie.

C'est même sûr. Regarde dans sa poche

s'il n'y a pas quelque chose pour l'identifier.

Ouais, ouais, il y a un carnet de chèque.

Au nom de Thierry Garbolino,

donc c'est le type que les collègues de Brignol nous ont demandé

d'aller voir chez lui hier soir.

Et oui, c'est lui.

Comme le craignait l'oncle et sa petite nièce,

Messina l'a dessoudée.

Pan, pan.

Il avait 27 ans,

il était ingénieur en informatique

et contrairement à Messina,

il paraît que c'était un doux,

un tendre.

Cette fois, Magali avait tiré le bon numéro.

Mais il est mort.

Les gendarmes de Chambéry

se lança alors dans une enquête

pour tenter de savoir

dans quelles conditions

Garbolino a été abattu.

Et quand ?

Il commence par aller à son boulot.

Oui, il était au boulot.

Toute la matinée de vendredi.

Il est parti à midi.

Il nous a dit qu'il fallait qu'il récupère

le vélo de la petite victorien,

la petite fille de Magali, sa nouvelle compagne.

Il a dit qu'il fallait qu'il récupère

le vélo de Magali, sa nouvelle compagne.

Il devait les rejoindre pour le week-end.

Et donc il fallait qu'il apporte le vélo.

Et il est revenu l'après midi ?

Oui, oui, oui.

Oui, il est revenu travailler

à peu près jusqu'à 5h30.

Rien de particulier à nous signaler.

Si ?

Si quand il est parti par la fenêtre,

j'ai vu qu'il parlait à un gars.

Et après, ils sont montés dans la voiture, ils sont partis.

Le gars en question.

Ça devait être Messina.

Et on peut imaginer qu'ensuite,

il a extorqué à Thierry l'adresse de Magali.

Et qu'ensuite, il est allé le désinguer dans le bois.

Confirmation que ce Messina

est une brute épaisse.

Et qu'il y a toutes les raisons d'être inquiets pour Magali.

Très inquiets.

La suite se passe dans le Var.

En fin de matinée, pas loin de Val,

deux promeneurs tombent sur un cadavre.

Et c'est le cadavre

de Magali.

Deux balles de gros calibres dans la tête.

Les gendarmes font venir un médecin.

Bon, on regarde la température du corps

et des rigidités cadavériques.

Je dirais qu'elle a été tuée vers 1h00 du matin.

Oui, 1h00 du matin.

Ça veut dire que Messina,

qui l'a enlevée chez son oncle à minuit,

s'est arrêtée dans la chambre.

Il s'est arrêté dans la chambre.

Il s'est enlevée chez son oncle à minuit.

L'a tué 1h00 plus tard.

La brute.

À partir de ce moment-là,

retrouver Joseph Messina devient une urgence absolue.

Bon, d'abord,

dans un premier temps, il faut mettre tout l'entourage

de Thierry Garbolino et de Magali Ferrand à l'abri.

Nous, il faut qu'on s'occupe de la petite Victoria.

Il va peut-être vouloir la récupérer elle aussi.

Donc, le mieux,

c'est de la faire venir ici.

À la gendarmerie.

Elle sera vraiment à l'abri ici.

Lui, évidemment, il va essayer de se planquer.

Peut-être en Italie,

puisqu'il est d'origine italienne,

ses parents ont émigré dans la région de Chambéry

dans les années 60.

D'ailleurs, il faut peut-être que je vous dise

deux ou trois choses sur lui, le temps qu'on le retrouve.

Si on le retrouve.

Parce qu'il a passé, le lascav.

Un sacré passé qui fait craindre le pire.

Je ne vais pas pouvoir vous donner tous les détails.

Il y en a longs comme le bras.

Retenez seulement qu'à la fin des années 80.

Mais s'il n'a été à la tête

de ce qu'on appelle un gang à tiroirs.

Une bande de braqueurs

du genre qui débarque haut les mains pour de la peintre

et qui se tire avec la caisse.

Une sacré bande qui, pendant un an,

a signé douze braquages.

Évidemment, à un moment,

il s'est fait pincer.

Là aussi, je vous passe tous les détails.

Il a filé Antoine.

Et puis, le juge d'instruction

manquait de preuve.

Il y a de la chance que pour les coquins.

Et donc, dans l'attente du procès,

il était obligé de le laisser sortir

en liberté provisoire.

Et ça, ça nous intéresse de près,

parce que c'était il y a trois mois, tout ça.

Quand il désingue sa femme Magalie

et le nouveau copain de celle-ci,

ça fait trois mois

que Messina est dehors.

Et maintenant, vous allez me dire

qu'est-ce qu'elle fichait avec lui

ce sale type Magalie ?

Vous le savez,

le coeur à ses raisons

que la raison ignore.

Elle est tombée radein que de lui.

Elle avait 17 ans.

Elle le trouvait romanesque, sans doute.

Même si sa mère ne l'aimait pas du tout.

Alors elle a attendu ses 18 ans

et hop, elle a filé avec lui.

La petite Victoria est née deux ans plus tard.

Et là,

ça a commencé

à tourner vinaigre.

Il était

jaloux,

possessif.

Enfin, c'est simple.

Elle n'avait pas le droit d'avoir un copain garçon.

Juste un copain.

Il fallait qu'elle reste enfermée avec sa fille à la maison

alors que lui disparaissait des nuits entières.

Et puis, bon, il a été arrêté.

Et Magalie, elle est devenue

une femme de prisonnière.

Elle allait le voir, elle lui envoyait de l'argent.

Mais attention !

Il avait beau être rentaule.

Elle n'était pas libre.

Elle avait intérêt à marcher droit.

Elle avait les frères et la mère de Messina sur le dos.

Mais elle, elle ne l'aimait plus.

Elle n'en voulait plus de Messina.

Et lui, depuis sa prison,

il l'a bien senti.

Et ça l'a rendu fou.

Pour vous dire à jour,

elle vient le voir au parloir.

Elle oublie de porter le linge propre.

C'est elle qui faisait son linge.

Il lui a balancé une tornule

au parloir.

Et c'est à ce moment-là

qu'elle a rencontré Thierry.

Et qu'elle est tombée amoureuse de lui.

Il faut reconnaître qu'il était

tellement différent de Joseph.

J'avoue que je la comprends.

Mais il l'a su, lui,

en prison.

Elle est allée le lui dire.

Sur le coup, il n'a pas trop réagi.

Il faut dire qu'il avait besoin d'elle.

Il espérait sortir de prison.

Et pour ça, il lui fallait quelqu'un

pour promettre de l'héberger.

Il en avait besoin.

Et elle l'a fait.

Elle a signé le certificat d'héberger.

Elle a eu tort.

Parce que s'il n'avait pas signé ce parloir,

lui, il serait encore derrière les barons.

Et elle laissera

encore vivante.

Et quand il sort de prison,

comment ça se passe ?

Ça se passe mal.

Il va direct chez elle,

avec une idée fixe,

qui est ce type qu'elle a rencontré.

Un jour, il lui a même collé un grand arrêt

sur la gauche pour qu'elle parle.

Et là, elle lui a dit

qu'elle avait quelqu'un.

Elle n'a pas voulu lui dire son nom.

Mais elle,

pourquoi est-ce qu'elle porte pas plainte à ce moment-là ?

Mais elle a porté plainte.

À la police.

Et ils n'ont pas réagi.

Si, s'il a été convoqué.

Il les a embrouillés.

Mais les flics évidemment, ils ne savaient

plus qui disait la vérité.

C'était parole contre parole.

Ils l'ont laissé repartir.

Et c'est là que Magalie,

elle a pris sa fille sous le bras et qu'elle est allée

se réfugier chez son oncle

dans le va.

Là où il est venu la chercher.

Pour la tuer.

Elle avait peur ? Ah ça oui.

Elle était terrorisée.

Une impression, vous savez, d'être une bête

traquée.

Elle a caché toute sa vie.

Et donc là,

elle a écrit aux procureurs de la République

pour lui dire qu'il était dangereux.

Qu'il retourne en tole.

Il n'a pas répondu.

Alors elle lui a écrit, réécrit.

Sa dernière lettre

du 1er septembre.

Et 10 jours plus tard, il l'a tué.

Bon, ben maintenant,

je pense que vous savez à peu près tout

sur ce sale type,

sur cette borrute épaisse.

Maintenant que ce type est en cavale,

il faut le retrouver,

filsain.

La fouille de la voiture ne donne

rien. Les gendarmes bien sûr ont placé

sur les coups de tout l'entourage de Messina,

mais ça ne donne rien non plus.

Sa famille et ses amis connaissent la musique.

Ils se méfient.

Parallèlement, l'affaire fait la une

des journaux.

Un double meurtre, c'est normal.

Et du coup, les gens le voient partout.

Et les gendarmes à chaque fois vérifient.

Ils perdent beaucoup de temps à ça.

Et ça ne donne rien non plus.

Le grand espoir à ce moment-là,

c'est le pognon.

Parce que ça coûte cher une cavale.

Il faut se loger, il faut bouffer,

il faut payer des gens pour qu'ils se taisent.

Et donc l'idée c'est que, sauf s'il a des réserves,

à un moment Messina va devoir

sortir du bois pour se refaire.

Et ça ne loupe pas.

Un hold-up a eu lieu ce matin

à l'agence du Crédit Lyonnais,

en plein cœur de Chambéry.

Le braqueur est arrivé à 8h30

à l'ouverture de la banque, avec un révolver

à la main et un casque de moto dans l'autre.

Il a agi à visage découvert,

cheveux taillés courts et moustaches.

Et 5 minutes plus tard,

il s'est enfui avec la somme de 185 000 francs.

Et comment a-t-il fait

pour se faire remettre

cette coquette somme

par la directrice ?

Mais il a dit, je suis recherché par la police.

Il a dit, je n'ai plus rien à perdre.

Il a dit, personne ne bouge

ou je tire. Amenez-moi la caisse

immédiatement.

Et on voyait bien qu'il rigolait pas, quoi.

Il avait vraiment plus rien à perdre.

Inutile de vous préciser

que c'est Messina,

bien sûr.

gonfler, le gars,

gonfler et aux abroits.

Joseph Messina refait parler

de lui un mois plus tard.

Quand une lettre arrive à la rédaction

du journal local de Chambéry,

le dos finé libéré,

et au même moment au bureau du procureur,

c'est un courrier épais,

posté à Lyon,

et signé Joseph Messina.

Et au cas où on aurait en doute,

il a posé ses empreintes digitales

et vérification faite,

ce sont bien les siennes.

C'est une très longue lettre

de 80 pages, d'une écriture

régulière et sans rature.

Une lettre dans laquelle

il raconte son histoire avec Magali

de son début

merveilleux, jusqu'à sa fin

tragique.

Le journal

décide de publier 3 jours de suite

des extraits de la lettre.

Mais bon, en totalité,

les familles de Magali est tirées.

Je suis bien Joseph Messina,

né le 4 décembre

1959 à Chambéry,

actuellement en cavale.

On me dit dangereux,

face au danger certainement,

quel que soit les circonstances,

mais jamais plus que certains flics.

Je suis loin d'être un ange,

mais sûrement pas

un ennemi public commandu.

Je suis encore jeune,

mais je connais déjà beaucoup de choses

de la vieillesse.

J'en ai peur, et donc

je n'espère pas me faire vieux.

En attendant,

chaque jour de liberté

que je vous vole

est une victoire pour moi.

Et après, Messina explique

le sens de sa démarche.

Il faut que nous fassions un saut

un passé,

afin que je vous raconte

tout cela depuis le début.

Par ces mémoires,

je viens pas vous mandier la clémence

pour le jour où je passerai en justice,

et encore moins essayer de minimiser les faits.

De cette histoire

que je veux juste donner

la version détaillée.

Je ne regrette rien

de ce que j'ai fait dans ma vie.

Je ne regrette qu'une seule chose.

C'est d'avoir fait

un enfant

avec elle.

Et ensuite, il réécrit

l'histoire à sa source,

une histoire dans laquelle il n'est pas le salaud,

une histoire dans laquelle il est presque la victime.

Honnêtement,

ça me fait suer de vous lire

certains passages de cette lettre,

ça me fait suer de participer

à la mystification de ce type.

Juste quelques extraits

pour que vous voyez à quel point c'est insupportable.

Par exemple, il écrit que c'est elle

qu'il a délaissé et le trompé.

Alors qu'on sait que c'est lui

qu'il l'a délaissé et qu'il l'a trompé.

Il se plante aussi qu'elle ne soit pas venue

assez souvent le voir au parloir.

Il dit aussi qu'un jour

il est arrivé au parloir et qu'elle était habillée

comme une salope.

Bon, j'arrête là, ça me débecte.

Ce type se prend pour le centre du monde.

Et moi, j'ai aucune envie

de le mettre au centre du monde.

En revanche, ce qui est intéressant,

c'est le récit qu'il fait des deux crimes.

Parce que dans cette lettre,

il avoue, il assume

le meurtre de Thierry, d'abord.

Il l'a attendu sur le parking

de son entreprise pendant 2 heures.

Et quand il l'a vu arriver,

il lui a montré son arme

et il lui a dit,

tu me reconnais ?

Tu sais qui je suis ?

Alors ferme-la sinon je te bute.

Et là, il dit que Thierry

est mort d'autrui

et qu'il a prétendu qu'il ne voyait plus Magalie.

Si c'est Magalie que tu cherches,

je ne la vois plus.

Je ne sais pas où elle est.

C'est très embêtant, ça.

Allez, ouvre la voiture.

Ouvre la voiture !

Et là, il raconte

qu'il a vu le vélo.

Mais c'est le vélo de ma fille, hein.

Tu dis que tous ses pros, elles sont.

Et tu le ramènes des affaires.

Tu me prends pour un con.

Tu sais pas où elles sont ?

Monde dans la voiture.

Mais Sina raconte qu'il prend le volant.

Qu'il roule une dizaine de kilomètres.

Qu'il s'arrête dans une carrière désaffectée.

Qu'il fait descendre Thierry

et qu'il lui crie.

Où sont-elles ?

Où sont-elles ?

Il dit que là,

il le gifle.

Il lui passe les menottes.

Où sont-elles ?

Où sont-elles ?

Et là,

il raconte que l'autre lui balance l'adresse.

Il l'aide à se relever.

Il le pousse dans la voiture.

Il l'emmène au col du granier.

Il arrête la voiture.

Il le fait descendre.

Il lui enlève les menottes.

On va marcher.

Un peu.

Et après, je devrais t'attacher.

Je vais être sûr que tu préviendras personne.

À un moment Thierry lui demande.

Alors ?

Tu vas faire quoi ?

Moi ?

Je durerai Magalie demain.

Et toi ?

Tout de suite.

Dans cette lettre,

il raconte aussi comment ça s'est passé avec Magalie.

Dans la voiture, elle lui demande.

Tu vas faire quoi ?

La chose est...

Ben...

J'ai tué Thierry.

Tu sais.

Et tu vas le rejoindre.

Mais d'abord, je vais te montrer son cadeau.

Il l'emmène sur un sentier.

Et elle lui dit.

Mais je t'en supplie.

Pense à Victoria.

Et toi ?

Tu te faisais sauter en boîte de nuit.

Et là, il lève le bras.

Il faudra attendre 4 mois.

Pour retrouver Joseph Messina.

Par hasard.

En janvier 1994,

les policiers de la brigade de répression du proxénétisme

arrêtent un Mac à Paris.

Ils perquisitionnent un C studio.

Et dans le lavage,

il trouve un colt de 45,

des chargeurs, des munitions,

des holsters, des gants, du maquillage,

du ruman adhésif,

et une cagoule.

C'est à qui ça ?

C'est à qui ?

C'est un gars qui joue en studio.

Mais je le connais pas.

Je l'ai jamais vu.

Les policiers se mettent en planque.

Et ils le sert quand ils rentrent chez lui.

C'est Messina.

Il n'oppose aucune résistance.

Il annonce aux policiers qu'il a tué 2 personnes

et qu'il est recherché.

Et il ajoute crannement.

Eh ben bravo les gars.

Vous allez prendre du galon ?

Le procès de Joseph Messina

s'ouvre de la cour d'assises de Chambéry

le 10 octobre 1984.

Il est là, dans le box.

Fier.

La tête haute, il le regarde défiant.

Et la chemise ouverte sur son torse

sur lequel, au bout d'une chaîne, on voit

l'huile, une croix d'or.

Une vraie tête de patron d'auto-tempones.

Monsieur le Président,

je voudrais que vous lisiez la lettre

que j'ai envoyée

à voix haute

pour que les jurés sachent.

Monsieur Messina, il en est hors de question.

Et à partir de là,

il ne répond plus qu'aux questions

qui lui plaisent, c'est-à-dire pas beaucoup.

En revanche, sur les meurtres,

il est d'accord pour s'expliquer.

Et on s'aperçoit que 2 ans après les faits,

sa colère est intacte.

Madali,

elle m'a humilié.

Elle m'a piétiné.

Elle méritait la mort.

Tout comme son copain Thierry.

Ce que j'ai fait.

Je le referai 10 fois.

Alors oui, je suis un assassin.

Mais je suis un assassin propre.

Je suis empré avec ma conscience.

Depuis que j'ai tué Madali.

La vérité,

c'est que je lis mieux.

Et quand on lui demande de raconter

le meurtre de Madali,

j'ai tiré une première fois.

Ça l'a touché dans le bras.

Et là,

j'ai regardé sa sale gueule

et je lui ai remis une troisième balle

dans la tête.

Ça vous voit comme ça.

Et après,

à chaque fois qu'il parle

d'elle, il dit

c'est une pute.

C'est une salope.

C'est une poubelle asperme.

C'est une traînée.

Un expert psychiatre

vient à la barre.

Il est intelligent

et capable d'infectivité.

Mais dans le cadre

passionnel de sa relation,

la rupture

initiée par Madali Ferrand

a représenté pour lui

une blessure narcissique

absolument

intolérable pour lui.

Avant que les jurés

ne se retirent pour délibérer,

Joseph Messina a le dernier mot.

Vous savez,

quelle que soit la peine

qui va m'être affligée,

la souffrance qui m'attend,

me fera moins de mal

que de m'en à fait Madali.

Et bien ça,

on verra.

Après 3 jours de procès,

Joseph Messina est condamné

à 30 ans de réclusion criminelle

avec une peine de sûreté de 18 ans.

Mais c'est pas fini.

En mars 2019,

après 25 années

passées derrière les barreaux,

il bénéficie d'une permission de sortie.

Et il ne rentre pas.

Le revoilà en cavale

25 ans plus tard,

pas longtemps.

Il est rattrapé un mois plus tard

à la terrasse d'un café de Chambéry

et dans sa voiture,

les flics trouvent des armes.

Retour en prison.

J'en ai vu des brèles

dans ma vie.

Je vous en ai raconté des histoires de taré.

Mais celui-là,

il est phénoménal.

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En 1993, Joseph Messina tue son ex-femme et son nouvel amoureux froidement.