Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: « Jonathann Daval, version psy»

Europe 1 Europe 1 8/25/23 - 45m - PDF Transcript

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Voici le cinquième et dernier épisode de ma série consacrée à l'affaire Daval.

Et je vous signale que les quatre premiers sont disponibles en podcast.

Qu'est-ce qui a amené Jonathan Daval à tuer Alexia, sa femme ?

Quels sont les ressorts psychologiques et psychiatriques de son crime ?

Ouvrons ensemble la Côte B du dossier d'instruction de Jonathan Daval.

Dans le système judiciaire français, le dossier d'instruction contient un sous-dossier appelé Côte B.

Il rassemble les rapports des experts psychiatres, psychologues et de l'enquêteur de personnalité.

Ouvrons l'un de ces dossiers.

En octobre 2017 a gré la ville en Haute-Sonne, Jonathan Daval étrangle sa femme Alexia.

Et pendant trois mois, il joue les veufs éplorés jusqu'à ce que les gendarmes lui collent suffisamment de preuves sous le nez

pour qu'il soit contraint d'avouer.

Trois ans plus tard, il est jugé devant la cour d'assises à Vesau.

Au troisième jour d'audience, le président le bombarde de questions sur sa vie de couple et Daval craque.

Monsieur Jonathan Daval, levez-vous.

Une petite mire d'audition et dans le box l'accuser qui s'est la nuit.

Oui.

Il est près de 20h, quand le véhicule des pompiers évacue Jonathan Daval vers l'hôpital de Voson.

Et je pense aussi que, messieurs d'ailements, la journée était très dure.

J'attends pas de lui un but de venir grand.

Oui, c'était pas du tout.

A un moment donné, il y a de telles tensions chez l'individu, qu'il va chercher un échappatoire.

Tony Harpin, expert psychologue.

Il y a quand même, ça chez Jonathan, il y a deux personnalités.

Il y a cette personnalité qui est en full self, c'est-à-dire qui se soumet, qui dit ce qu'on veut bien et qui n'existe pas.

Et puis de temps en temps, il y a cette personnalité qui va se révolter en lui et qui va essayer de réagir.

Ces deux personnalités vont se juxtaposer sans jamais se rencontrer.

Mais de temps en temps, c'est plus possible.

Donc ces deux personnalités vont se télescoper.

Et ça, ça ne marche pas.

Donc à ce moment-là, il va y avoir ce qu'on appelle une sorte de faille et à ce moment-là, c'est le corps qui lâche.

C'est-à-dire que l'individu va faire un malaise.

C'est-à-dire qu'il va se soustraire à sa manière, à l'attention qui est trop forte à ce moment-là.

Donc l'affaire Daval, c'était quelque chose d'un peu particulier,

puisque c'est le magistrat lui-même qui tenait à ce que ce soit moi,

puisqu'il avait l'habitude de travailler avec moi et qu'il m'estimait, je crois.

Je savais que je m'embarquais dans quelque chose de très médiatisé et donc probablement de très compliqué.

C'était un détenu qui était jugé particulièrement en danger dans l'univers carcéral.

Donc il se retrouvait à la maison d'arrêt de Dijon,

mais non pas un carcéré, mais au centre de santé mentale de la maison d'arrêt.

Lorsque j'arrive, on me dit que ce n'est pas possible parce qu'il y a une réunion de médecins.

Donc il faut qu'on le trouve ailleurs.

On finit par me trouver un bureau au parloir.

J'y reste 5 ou 10 minutes et là on m'interrompt alors que je viens de commencer l'entretien.

En me disant que ce n'est pas possible, on ne peut pas assurer votre sécurité.

On perd déjà une heure, une heure et demi à finir par se dire qu'on est face à face tous les deux.

Qu'est-ce qu'on fait ?

Et c'est à partir de ce moment-là que le dialogue va s'instaurer.

Bonjour Monsieur Daval, je suis Tony Harpin.

Je suis le psychologue qui a été missionné pour vous expertiser.

J'ai quelques questions à vous poser et des questions auquel la justice m'a demandé de répondre,

principalement sur votre personnalité.

Est-ce que vous êtes d'accord pour que nous échangions ensemble, Monsieur Daval ?

Oui.

Dans le cas de Jonathan Daval, il n'y a eu aucun problème, il était tout à fait d'accord.

Donc on s'est organisé de la façon suivante le matin un entretien.

Mais comme c'était trop court, l'après-midi pour la passation des tests.

Il m'a mis une condition à cela, c'était qu'il puisse, entre temps, aller au parloir rencontrer son frère.

En ce moment où je le rencontre Jonathan Daval, j'ai l'impression d'avoir en face de moi une victime éplorée.

C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui fait relativement chétif, il aurait perdu beaucoup de kilos

parce qu'il avait déprimé au début de son incarcération.

Là, il allait un petit peu mieux, mais un chien battu.

C'est-à-dire quelqu'un qui arrive, tête baissée, l'art moyen, s'exprimant entre plus ou moins deux sanglots.

Vraiment, j'ai l'impression d'avoir en face de moi une victime éplorée,

et pas du tout un agresse.

À ce moment-là, on n'aurait rien dit, je n'aurais même pas soupçonné que c'était quelqu'un

qui puisse être soupçonné d'un passage à l'acte tel qu'il était décrit.

C'était pour moi quelque chose d'impossible.

D'autre part, quelqu'un de un peu obsequieux, prêt à répondre à toutes les questions.

Très rapidement, je me suis aperçu que c'était probablement une personnalité extrêmement fragile.

C'est-à-dire qu'il rentrait en quelque sorte en symbiose avec moi pour essayer de comprendre ce que j'attendais de lui,

et qu'est-ce qu'il devait répondre.

Et en permanence, j'avais l'impression qu'il n'existait qu'à travers mon regard et à travers mes paroles.

C'est quelqu'un qui n'a pas de personnalité, qui est construit en faux self.

C'est-à-dire qu'on se construit, mais pas comme on souhaite l'être.

Et j'ai l'impression que je n'atteigne, entre autres, dans sa personnalité, il y a du faux self.

C'est-à-dire qu'il veut tellement faire plaisir, tellement montrer aux autres qu'il est bien,

qu'il va faire non pas ce qu'il souhaite lui, mais ce qu'il pense que les autres souhaitent pour lui.

C'est une personnalité tout à fait qu'on peut dire caméléon.

C'est-à-dire qu'il va changer en fonction des personnages qui l'entourent,

comme le caméléon va changer en fonction des couleurs du paysage.

Code B21, examen psychologique de Tony Harpin.

Jonathan Daval est frustré, effectivement, dépendant de l'objet aimé.

Il ne supporte pas, dans ce domaine, le rejet ou la rupture.

Il s'agit d'un sujet mal structuré, qui peut s'adapter ou transformer la réalité en fonction des circonstances.

Il peut devenir simulateur pour préserver son égo.

Je pense qu'il a une personnalité qui est extrêmement complexe.

À la fois, c'est quelqu'un inachevé, un grand gamin, un grand immature, affectif.

C'est quelqu'un qui a besoin en permanence d'être aimé.

Il est en recherche permanente de cela, avec sa mère,

parce qu'on apprendra aussi que quand il dit qu'il va bosser, souvent il a laissé sa mère

pour se faire chouchouter un petit peu.

Et puis, c'est chouchouté par les beaux-parents, où il était reçu comme le Dieu,

le garçon qu'il n'avait pas eu, chouchouté par sa femme.

Il a un besoin immodéré des carences abandonniques de la petite enfance,

un gros appétence, un gros besoin d'être aimé et d'être reconnu.

Ça, c'est une première chose.

Une deuxième chose, on sait aussi que dans beaucoup de cas de ces personnalités

qui sont des personnalités soumises, des personnalités qui apparemment n'ont aucune agressivité,

eh bien, ils ont ce qu'on appelle des failles.

Et que si on touche dans ces failles, ils sont capables à ce moment-là

de changer complètement de comportement et de devenir, au contraire, extrêmement agressif

et, j'allais dire, dangereux dans ce domaine.

L'expert psychologue conclut que Jonathan Daval a une personnalité qu'a mêléon,

qu'il s'adapte à son interlocuteur pour lui faire plaisir.

Pendant toute sa garde à vue, ces faits et gestes sont scrutés par des profilers de la gendarmerie.

Ils parlent d'un homme particulièrement roteur.

Il est assez froid, en fait. C'est pas quelqu'un qui est dans l'émotionnel, vraiment pas.

Chef d'Esquadron Audrey Renard, analiste comportementale de la gendarmerie.

La première chose qui me frappe quand il arrive dans la salle de garde à vue, qui s'installe,

c'est qu'il correspond physiquement à ce que j'avais imaginé de lui, en fait.

Moi, je m'étais fait l'idée de quelqu'un qui était assez timide, réservé, chétif.

Il baisse la tête. Ça, il baisse la tête beaucoup, moi, je trouve.

Il n'a pas une attitude charismatique, il n'a pas une attitude de je vais me battre,

je vais affronter la situation, je vais prendre mes responsabilités.

Il est arrivé en garde à vue comme quelqu'un qui arrive au bain.

Je viens prendre ma fessée, quoi. C'était très enfantin.

En plus, il se trouve qu'il a une voix assez aiguë, donc il fait très enfantin, vraiment. C'est un enfant.

Les proches de la jeune femme organisent une marche blanche pour les rendre hommage.

Plus de 8000 personnes y participent.

Jonathan Daval prend la parole pour la première fois.

Elle était ma première supportrice, mon oxygène.

La force que nous poussons, nous sommes amus surpassés lors de mes challenges physiques.

Nous savions plus et de nos regards, nos échanges,

l'énergie nécessaire pour aller plus loin ensemble.

Cette plénitude me manquera terriblement.

Mais en vrai, ce dont on se rend compte après dans le cours de la garde à vue,

c'est qu'il est extrêmement résistant,

parce qu'on aurait pu penser qu'il est peur, qu'il soit stressé,

que du coup, il allait s'effondrer.

Or, pas du tout. On n'a pas du tout à faire à cet individu-là.

En fait, on va être assez surpris,

puisque les auditions vont s'enchaîner en lui mettant sous le nez toutes les lignes,

les incohérences, les contradictions de ce qui nous avance, pas de problème.

Il reste campé sur ces positions.

Côte D3902, audition de garde à vue.

Vous avez des déclarations à nous faire spontanément,

Monsieur Daval ?

Je l'ai pas tué.

C'est pas moi.

Nous pensons, Monsieur Daval, qu'il s'est passé quelque chose au cours de la nuit.

Quand dites-vous ?

Je sais pas.

Connaissez-vous beaucoup de personnes, Monsieur Daval,

qui se font mordre sans qu'il y ait de violence ?

Non.

Il n'y a pas de violence au sein de notre couple.

Il s'est passé quelque chose.

Je vais vous peut-être mieux vous expliquer.

Je n'ai pas tué Alexia, il ne s'est rien passé.

On a notre part de responsabilité,

dans le mensonge initial de la garde à vue.

Nous, ces avocats, on est convaincus de son innocence,

on lui explique, on ne va pas révéler les secrets de ce qu'on s'est dit,

mais très clairement, on prépare les gens à la garde à vue.

Pour nous, il n'y a pas d'éléments contre Jonathan Daval.

On lui explique le jeu des gendarmes, le gentil, le méchant,

comment ça fonctionne, les interrogatoires, on lui explique tout.

Il est équipé, on est là, on est présents à tous les interrogatoires.

On est avec lui, jusqu'à ce qu'on commence à avoir dégringolé

dans la presse des éléments dont on n'a même pas connaissance,

parce qu'on n'a pas encore accès au dossier.

Et petit à petit, on se dit non, c'est catastrophique,

parce que nous aussi, on l'a construit aussi dur que ça,

sa mère aussi, on dit, mais parce qu'il le dit à sa mère,

elle l'écrit en disant, mais non, tu sais, je suis le mari,

je vais donc être inquiété, certainement arrêter,

puisque nous, on l'a prévenu qu'il allait être arrêté de toute façon,

plus d'un mois avant qu'on l'arrête.

Et même sa mère, lui, on ne parle pas de ça,

enfin, t'as rien fait, c'est pas normal qu'on t'embête avec ça.

En fait, on l'empêche tous de parler.

Nous, ce qu'on a pu mettre en avant, peut-être en amont,

c'est ce qu'on peut appeler des personnalités passives agressives.

Passives agressives, ça veut pas dire qu'à la fois,

ils sont gentils puis méchants, ça veut pas dire ça,

ça veut dire qu'en fait, leur agressivité passe par la passivité.

En étant dans la fuite en permanence et dans l'évitement des conflits

que sa femme sollicite, sa femme, elle sollicite pas le conflit,

elle sollicite la communication, alors elle est peut-être un petit peu

virulente, un peu rentre dedans, parce qu'elle était en demande

de réassurance, tout simplement, et que lui, soit n'était pas capable

de lui donner, soit ne voulait pas lui donner.

Et si on est dans l'idée qu'il ne souhaitait pas lui donner,

alors on est dans une personnalité qu'on peut décrire comme

toute puissante, narcissique.

Et en fait, au fil du temps, on va s'apercevoir qu'on est peut-être

plus là-dedans que ce qu'on avait imaginé initialement.

En fait, je trouve que ça va dans la continuité de son narcissisme,

c'est je ne vous dirais pas, je suis dans la toute puissance,

je garderai ça pour moi, vous n'en saurez rien.

En fait, ils nous narguent.

Côte P20D, rapport d'expertise psychologique de Tony Harpin.

Jonathan Daval est un sujet mal structuré qui peut adapter

ou transformer la réalité en fonction des circonstances.

Il peut devenir simulateur pour préserver son égo

et éviter que son image soit détruite au regard d'autrui.

Après chaque entretien avec son avocat,

il revient, on a l'impression qu'il est au bord de l'aveu,

à chaque fois.

Donc on se dit, non, on n'a pas de contact avec les avocats non plus,

donc on se dit légitimement que son avocat doit le pousser

si ce n'est avoué, au moins s'expliquer.

On ne peut pas raconter ce qu'on dit à l'échange qu'on a,

parce que c'est le secret professionnel.

En tout cas, et ça, on l'a toujours dit avec Mespataphora,

puisqu'on était tous les deux avec Mespataphora pour cette dernière audition,

qui a eu lieu à notre demande,

puisque les gendarmes ne voulaient plus en faire à ce moment-là,

puisque les profilers leur disaient que de toute façon,

Jonathan Daval ne dirait rien.

Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on lui expliquait ce qu'il se passait,

bien sûr, c'est évident, mais surtout on lui a laissé le choix.

On ne lui a rien dicté, on ne lui a rien imposé,

on lui a toujours laissé le choix à chaque fois qu'il a avancé.

Mais il connaissait notre position,

on lui a toujours laissé le choix.

Il avait alerté lui-même les gendarmes de la disparition de sa femme,

Jonathan Daval, vient donc d'avouer ce soir,

avoir tué son épouse Alexia,

un meurtre par accident, viennent d'expliquer ses avocats.

Parce qu'après, dans la guerre d'avu,

quand il va finir,

je pense nous dire,

oui, peut-être je suis impliquée dans les faits,

il pleure, il nous dit,

en fait, c'est moi, il pleure.

Ces pleurs ne sont pas très crédibles en fait,

ça sonne un peu faux et il se ressaisit quand même très rapidement.

Donc il vient nous dire, ok, c'est moi qui l'ai tué,

mais c'est un accident.

Mais en fait, ça ne va pas avec ce qui s'est passé,

avec ce que les éléments médico-légaux nous montrent.

En 10 séquences en enfance,

les experts psychiatres et psychologues

découvrent qu'il est un obsessionnel

qui, dès l'adolescence,

après la mort de son père,

a développé des toques.

En général, ce type de toques va survenir

après une agression,

après la mort de son père,

après la mort de son père,

après la mort de son père,

après la mort de son père,

après une agression.

Il m'affirme que je vais bien le croire.

Je ne peux pas vérifier.

Il dit que ça va partir du décès de son père

ou à ce moment-là,

il va devenir hyper méticuleux

qui ne va pas supporter

par exemple de s'endormir

si son orélier n'est pas Crafty

cette manière,

si il n'a pas mis ses chaussettes

à tel endroit, son slip suspendu,

tout un tas de rituels comme ça, mais surtout des rituels de lavage.

Ce système de personnalité se percevait en détention.

Docteur Jean Canterino, expert psychiatre.

Les surveillants disaient de, j'allais dire de la chambre,

la cellule de Jonathan Daval, que c'était la maison de Barbie,

parce que tout était bien rangé, enfin, tout était en ordre.

Les troubles obsessionnels compulsifs, c'est le besoin de vérifier,

de vérifier quelque chose qu'on a déjà vérifié trois, quatre fois.

C'est la personne qui va y vérifier dix fois si elle a bien fermé la porte,

s'il son téléphone est bien dans la poche.

Et les obsessionnels sont des gens qui ont un amour de l'ordre,

de la propreté, du travail bien fait, qui sont très justes, très rigoureux.

Ce sont des gens qui ont une agressivité importante, qui refoulent cette agressivité.

Et sans que ce soit une manipulation, c'est important de le préciser.

Donc c'est un système qui est rigide, il y a peu de souplesse.

Et lorsque la situation devient trop pénible, le système va craquer

et l'agressivité qui a été refoulée va faire retour

et peut faire retour de façon tout à fait importante, massive.

Et surprenante.

Si on veut essayer de comprendre un petit peu comment cette personnalité s'est construite,

il faut remonter à son enfance.

On sait qu'il a d'une famille très modeste.

Le dernier, d'une fratrie de six enfants, les parents sont séparés

alors qu'il avait à peu près deux ans, il a gardé d'ailleurs de bons contacts avec son père.

Ce n'est pas le problème.

Mais ensuite, ça va être un enfant très chétif

qui va développer certaines pathologies.

À l'adolescence, en général, les adolescents, ils faisaient du foot,

on crainte un petit peu,

il a une grosse coliose et il se retrouve avec un corset.

Puis il est en échec scolaire.

Alors pourquoi il est en échec scolaire ?

Tardivement, on s'aperçoit qu'il a des problèmes d'audition.

Donc on va l'opérer, il va avoir de l'orthophonie,

mais du coup, il va se le mettre complètement un peu à l'écart de ses camarades

qui vont le prendre comme souffre d'houleur.

Donc pour leur faire plaisir, pour leur être agréable,

à ce moment-là, il va essayer de faire ce qu'il pense qui serait bien pour lui

pour qu'il soit admis dans ce groupe dont il est rejeté.

Et je pense qu'une partie de sa personnalité va se construire comme ça.

Alors il dit d'ailleurs qu'à l'époque, c'était quelqu'un de très timide,

défaçé, il rase les murs,

il va dans sa chambre, il reste pendant des heures à jouer à des jeux vidéo,

il ne cherche pas de contact.

Alors ne parlons même pas des filles.

Il a tellement une mauvaise image de lui-même

qu'il ne peut même pas imaginer qu'il est désirable.

Donc il ne va pas s'amuser à faire le quai-quai et puis à draguer.

Ah non, non, c'est pas ça.

Si une fille vient vers lui, encore à la rigueur, il se demande pourquoi.

Donc quelqu'un d'extrêmement timoré, il se décrit comme ça.

D'ailleurs, il dit timide sans volonté, voilà.

...

Côte B42.

Expertise médical-psychiatrique du docteur Geoffrey Carpentier.

Jonathan Daval évoque deux ou trois fleurs talages de 18 ans,

sans relations intimes.

Sa première vraie relation amoureuse a lieu avec Alexia.

Il dit, j'avais 21 ans,

j'étais en bac pro informatique à Dijon,

elle allait sur ses 17 ans,

elle était en seconde au lycée Agai.

On s'est rencontrés à une sortie de ski avec des copains.

C'est un de mes meilleurs amis qui me l'a présenté.

La rencontre d'Alexia et de Jonathan,

c'est une jolie rencontre, c'est une jolie histoire,

mais elle est aussi symptomatique de l'un et de l'autre.

Randall Schfer d'enfer, avocat de Jonathan Daval.

C'est-à-dire que c'est pas Jonathan qui rencontre Alexia,

c'est Alexia qui rencontre Jonathan.

Jonathan lui s'interdit de rencontrer Alexia,

en tout cas d'aller vers elle, pourquoi ?

Parce qu'il n'est pas bien dans sa peau,

parce qu'il est un peu plus âgé qu'elle,

parce qu'elle est très jolie,

parce que lui ne pense pas pouvoir intéresser une fille aussi jolie,

parce qu'il n'a pas confiance en lui.

Pour toutes ces raisons-là,

il ne fait aucune démarche vis-à-vis d'Alexia.

Moi, je l'ai appelé à un moment l'homme transparent.

Il a une faculté de se mettre complètement en retrait,

de ne pas exister pour ne pas déranger un peu comme dans son procès.

C'est elle qui va le repérer,

et je pense effectivement qu'elle va voir

tout ce que nous, nous avons vu aussi en rendez-vous,

en se disant voilà, je n'aime plutôt pas mal,

mais surtout de qui se dégage, beaucoup de gentillesse,

beaucoup de qualité et qui s'est dit qu'à flasher sur lui.

Pour moi simplement, et qui va l'inviter à son anniversaire.

Surprise, totale chez Jonathan,

déjà surprise qu'on s'intéresse à lui.

Et elle va de l'avant, et c'est même elle qui va l'embrasser.

Je ne sais pas lui qui va l'embrasser,

et en partant de là, pour Jonathan,

ça va être d'abord, c'est sa première histoire.

On ne lui en connaît pas d'autre,

même s'il a pitié de deux ou trois fleurs,

on ne sait pas trop.

Mais en tout cas, là, ça va tout de suite être

une grande histoire d'amour dès le début.

Le jeune homme toqué n'est plus toqué.

La coupe de cheveux change, les habits changent,

l'attitude change,

et on voit un jeune homme qui prend confiance en lui

au travers la force d'Alexia.

Ils vont vivre un petit moment ensemble,

dans un appartement, je crois, un peu enceau.

Puis ensuite, ils vont se retrouver chez les parents,

donc d'Alexia, qui apparemment régissent beaucoup de choses

au début de leur vie commune.

Là, vont commencer à apparaître quelques petits problèmes,

en particulier au niveau de la sexualité.

Parce qu'Alexia, qui a une chambre contigu,

ses parents, devient de plus en plus réticente

à avoir des rapports sexuels,

parce qu'elle a peur que les parents entendent,

enfin bon, s'il y a des fantasmes un petit peu comme ça.

Et donc, lui, il va en souffrir au début,

et puis en 2015,

parce que mes souvenirs, il va faire un blocage sexuel.

Et plus rien, il n'y arrive plus.

Donc, à ce moment-là, il va consulter un médecin

qui va lui donner un petit traitement,

qui dit que ça fait plus ou moins de l'effet,

mais il n'est pas revenu, disons, à sa puissance maximale.

Et ensuite, ils vont acheter une maison,

mais pas n'importe laquelle.

C'est la maison des grands parents maternels,

où ils vont s'installer.

Et là, ils vont décider,

puisqu'ils ont tous les deux un emploi,

ils vont décider, eh bien, d'avoir un enfant.

Et là, ça se complique encore,

parce qu'Alexia fait d'abord une première fausse couche.

Ensuite, elle aurait été traité à ce moment-là

pour les problèmes,

sans l'impossibilité d'avoir un enfant,

mais elle est un peu dans le déni, nous dit-il,

et elle le rend, vous voyez, je vais dire,

elle accuse lui d'être impuissant,

et que c'est parce qu'il n'est pas capable d'avoir

des relations sexuelles qui n'ont pas d'enfants.

Côte B-165,

expertise psychiatrique du docteur Jean Canterino.

Le couple d'Aval a essayé d'avoir un enfant,

mais il n'y est pas parvenu.

Jonathan Daval nous explique.

Alexia prenait un traitement,

car elle avait des ovaires polyquistiques,

et moi, j'avais un problème d'érection.

À la prison, ils ont trouvé pourquoi

j'ai un problème de tiroïde.

L'hypothyroidie, ça veut dire que la tiroïde fonctionne mal,

et dans ce cas-là,

tout le métabolisme est ralenti,

et il peut y avoir, entre autres,

des problèmes d'impuissance.

Et on pensait que c'était dû à une cause psychologique,

ce qui peut exister, d'ailleurs, mais ce n'était pas le cas.

Le fait qu'il ait une baisse de la libido

et une absence de libido, d'ailleurs,

induit des tensions tout à fait importantes dans le couple.

Et Alexia va pas l'aider.

Elle va pas l'aider,

et on le sait au travers des messages qu'elle lui envoie, etc.

Elle ne comprend pas les faiblesses de Jonathan

parce qu'elle-même ne les a pas, ces faiblesses.

Elle ne comprend pas qu'elle a affaire

de plus en plus aux petits garçons toqués

qui s'est construit alors qu'on se moquait de lui

et qui ont souffré à l'école,

et qu'elle le ramène à ça,

à chaque fois qu'il y a des phrases,

mais c'est des SMS qu'on a retrouvés

dans les portables d'Alexia et puis de Jonathan

qu'elle lui envoyait.

Ils sont rabaisants.

Il y a des messages qui sont vraiment rabaisants.

Côte D3449,

extrait des SMS envoyés par Alexia Jonathan Daval

quelques jours avant le crime.

Tout ça, c'est de ma faute.

Je suis chiante,

énervé,

peut pas faire d'enfant.

Mon mari ne me désire pas.

Je lui fais peur.

Je vais courir dehors du coup.

Tant pis pour moi.

Je ne rentrerai peut-être pas.

Et prévois un lit aussi chez ta sœur s'il te plaît.

Ça m'arrangerait.

Mieux vaut être seul que m'à l'accompagner.

Comme d'hab, quand ça va pas,

au lieu d'arranger les choses

de me prouver ton amour,

tu fuis.

Tu m'abandonnes,

car monsieur ne sait pas quoi dire

Moi, c'est fini.

Je ne veux plus ça.

Alexia essayait de le faire réagir.

Sauf que Alexia n'avait pas compris.

Parce que vous savez, quand on se rencontre,

on montre, c'est ce que disait cabresse,

dans une chanson que les plus belles pages du livre.

On ne montre pas les plus moches.

Jonathan, il a pas montré le petit garçon qui souffrait.

Jonathan, il a pas montré le petit garçon

qui s'était construit sans père.

Il a pas montré le petit garçon qui avait un corset

dont tout le monde se moquait.

Il a pas montré celui que personne ne choisissait

à l'école pour faire du foot.

Il restait toujours sur le côté.

Il a rien montré tout ça.

Elle, elle a vu un jeune homme rayonnant.

Elle n'a pas compris que c'était elle

qui lui avait apporté sa solidité intérieure

en apparence et son rayonnement.

Et donc, à partir de ce moment-là,

elle ne comprend pas

qu'il n'est pas construit,

comme elle aimerait qu'il le soit à ce moment-là.

Et il peut pas. Il n'a pas l'expérience.

Il n'a pas la ressource.

Il est très abandonnique.

Il est très dépendant d'elle.

C'est elle qui fait tous les choix de leur vie.

Vous savez pourquoi

il est manipulateur et menteur

dans sa vie quotidienne, ça se voit ?

Il peut pas gérer le conflit.

Il peut pas dire

à Alexia qu'il veut pas qu'il aille voir sa mère.

Bah, j'y vais quand même.

Et si ça te plaît pas,

il peut pas gérer le conflit.

Il peut pas dire

à Alexia qu'il veut pas qu'il aille voir sa mère.

Bah, j'y vais quand même.

Et si ça te plaît pas,

il peut pas gérer le conflit.

J'y vais quand même.

Et si ça te plaît pas, c'est pareil.

C'est-à-dire que ces propres mensonges

vont créer encore plein d'autres problèmes

dans sa vie, dans son couple,

dans sa relation.

Et lui, il croit qu'il a réglé le problème

par une manipulation.

Et la relation se déséquilibre complètement.

Et Alexia,

plus que Jonathan, je pense,

elle a un modèle de réussite.

C'est le mariage.

C'est un travail.

Et s'il n'y a pas d'enfant,

c'est le drame.

Jonathan, il est pas capable d'assumer

son rôle de reproducteur.

La finalité, ça va devenir d'avoir un enfant.

J'ai eu le sentiment

que c'est difficile pour un enfant

parce qu'il a des côtés très pu érives

de vouloir un enfant.

Et je pense que Jonathan, lui,

s'il ne rentrait plus chez lui,

s'il rentrait de plus en plus tard,

s'il allait de plus en plus chez sa mère,

c'est qu'il était plus à sa place dans cette maison.

Mais c'était devenu la maison de l'écueil

conjugal, et effectivement

soit ça se terminait

par une rupture très dure,

soit ça se terminait par

un drame, c'est ce qu'on appelle

l'effet cocotte minute. Le refouler explose.

Et là, tout ce qui a été refoulé

ressort. Et ça s'exprime

par la violence.

Il fuyait l'idée que ça n'allait

pas entre eux, pour justement

ne pas fuir le couple.

Il ne voulait pas voir que ça n'allait pas entre eux.

C'était un couple, c'était ni sans toi,

ni avec toi. C'est-à-dire qu'ils étaient

capables, ni de se séparer,

ni de vivre ensemble. Et donc ça,

c'est, ils ont des situations

extrêmement dangereuses,

extrêmement dangereuses. Et ce soir

là, eh bien

ça a explosé,

sans raison particulière.

Il n'y a eu rien de plus que d'habitude.

C'est

la goutte d'eau qui fait des bords d'élevage.

C'est à force de faire

comme si les choses n'allaient

bien. Et puis

ce soir là, il y a

la scène de trop,

la pression a augmenté,

et là ça a explosé.

Alors

le problème

c'est qu'est-ce qui s'est passé

réellement ce soir là.

Tony Harpin, expert psychologue.

Et ça c'est

bon, là-dessus on n'est pas

tous d'accord, moi j'ai

ma version des fêtes.

Je pense

réellement que

à un moment donné, il n'en pouvait plus quoi.

Il n'en pouvait plus de se soumettre.

Il n'en pouvait plus d'entendre

des choses sur lui, sur sa sexualité,

qu'il n'était pas un homme, etc.

Mais je pense qu'il y a

un mot

qui a été prononcé, et ce mot

ça a été le mot de trop. C'est ce qu'on appelle

dans notre jargon le mot qui tue.

C'est à dire qu'à un moment donné

il va y avoir un mot qui va toucher

en plein la faille narcissique

de la personne en face. Et à ce moment-là

cette personne va perdre le contrôle

d'elle-même et

va réagir de façon

totalement inattendue.

Parce que souvent, moi j'ai vu

des victimes qui s'en aient été sorties et qui disent

mais en face il était transformé.

Donc moi je pense qu'il y a eu

à ce moment-là quelque chose de cet ordre.

Et que le mot de trop c'était vraiment

un sous-homme. T'as pas

de quaiquette ou un machin comme ça.

Je crois qu'il n'a pas pu le supporter.

Après le meurtre d'Alexia,

Jonathan Daval n'a pas eu

un comportement rationnel.

Il n'a pas appelé les gendarmes.

Il a fait comme si de rien n'était

et reprit sa place de gendre idéale

au sein de sa belle famille.

Comment cet homme

fragile a pu trouver

les ressources pour mentir

à ses beaux parents ?

Et alors, c'est

un phénomène-là aussi

qu'on connaît bien en tant qu'expert

qui s'appelle le passage

alors on parle souvent de passage à l'acte.

Moi je ne parle pas de passage à l'acte.

Je parle de passage par l'acte.

C'est-à-dire qu'à un moment donné,

à l'intérieur de l'individu, il va y avoir

des tensions importantes qui vont

monter jusqu'à l'explosion.

Mais une fois que l'explosion a eu lieu,

les tensions sont retombées.

Dans ce moment-là, l'individu

va devenir lui-même.

Et quand, effectivement, Jonathan

Davan a pris conscience de la gravité

de ce qui venait de se passer,

il a essayé de trouver

les moyens logiques de pouvoir s'en sortir.

Et c'est à ce moment-là

qu'il est redevenu lui-même. Mais c'est pas

avant. C'est pas dans la préméditation.

Moi j'en sais rien si c'était prémédité

ou pas, je ne le pense pas. Mais c'est après.

C'est une fois que la tension

est retombée, là il est redevenu

l'homme raisonnable. L'homme qui...

jusqu'à un certain point.

Parce qu'aller faire passer pour une jogueuse

quelqu'un qui a enveloppé dans un drap

ça paraît pas très logique

non plus, vous voyez. Mais il y a

quand même une certaine logique, ensuite

dans le comportement

qu'on ne pouvait pas penser avant.

Alors souvent aussi ce qu'on retrouve

ce n'est pas propre à lui, c'est-à-dire

qu'à partir du moment où la personne

ne va pas se dénoncer tout de suite.

Eh bien, elle va

faire ce qu'on peut appeler la

procrastination.

Et bah je vais le faire demain. Et puis demain,

bah non, je ne sais pas le courage.

Je vais le faire après demain. Comme il dit

à un moment donné qu'il voulait se suicider.

Alors il dit qu'il a voulu se suicider

une première fois tout de suite après.

Et puis il n'en a pas eu de courage.

Et puis ensuite il a pris la voiture

avec le corps de sa femme et il avait

l'intention de se suicider. Et là encore

il n'a pas eu de courage. Et je crois que

c'est comme ça qu'il a fait que de jour en jour

il attendait, il attendait des chiens

s'il savait que ça arriverait mais bon

quelque sorte. Et il s'est enfoncé

et enfairé dans son

dans son système.

Pourquoi je n'attendais pas

à dissimuler à ce point-là le crime

après l'acte mais en attendant pas mal

de mois après ?

Docteur Jean Canterino, expert psychiatre

Puisqu'il montrait à quel point

il était malheureux, il y a le fait

qu'il voulait échapper la justice,

il y a une dimension de manipulation

très naïf. Mais je pense qu'on ne peut pas s'arrêter

là d'un point de vue psychique.

Il y a aussi, et là on revient

à la personnalité obsessionnelle, c'est

qu'il veut qu'il y ait rien qui dépasse

chez l'obsessionnel, il faut que tout soit

nickel. Là, pour le coup

ça avait bien dépassé. Donc

il faut revenir à l'état antérieur

où tout est refoulé, l'agressivité.

Et donc, tout se donnait

à voir, on pourrait le parler même de

cinéma, c'était

pas que de la manipulation, c'était

aussi une façon d'annuler ce qui s'était passé.

C'est-à-dire à nouveau

d'effectuer un système

de refoulement de l'agressivité.

Il continuait à être dans

ce système, on ne veut pas voir ce qui ne va pas.

Avant c'était, il ne voulait pas voir que

dans leur couple ça ne fonctionnait pas. Et là

il ne voulait pas voir ce qu'il avait fait.

J'ai fait tout et

ça s'est pas passé parce que je ne peux pas

avoir fait quelque chose comme ça. Il voulait gommer.

Il voulait gommer comme si c'était possible

et évidemment ça ne l'ait pas.

Je pense que

il n'a plus su

s'en sortir après.

Bon, le choix c'était de

téléphoner à la police, c'est-à-dire

que j'ai tué ma femme.

Je crois qu'il ne pouvait pas et il ne pouvait pas

l'admettre lui-même. Je ne sais même pas

si au niveau du conscient, il en était

vraiment conscient qu'il était à l'origine

de ça, ça s'appelle le déni.

C'est-à-dire qu'au départ,

c'est pas possible, c'est pas moi, je n'ai pas

pu faire une chose pareille. Moi, je l'aime

parce que je pense que s'il pleure après tout ça,

c'était quelque chose d'absolument vrai.

C'est-à-dire qu'il regrettait beaucoup

et qu'il pleurait

sa femme aimée.

Ça, c'était pas fin. C'est-à-dire

que quand il pleure, je pense qu'il pleure

réellement sur sa femme, mais il pleure

beaucoup aussi sur lui-même.

Code B19

Expertise psychologique de Tony Harpin

Ego-centré

Tane Daval ne supporte pas que son image

soit ternie et peut développer

des mécanismes de défense

propres à le préserver.

Déni, projection et clivage.

Il explique son comportement

par un état de panique

et de désarroi.

Ces propos sont en contradiction

avec la façon méthodique

dont a été orchestrée la mise en scène

de la disparition de sa femme.

Alors, la difficulté

à tenir un mensonge pendant 3 mois

comme ça, oui, oui, ça devait beaucoup

le perturber,

mais il était face à 2 difficultés

soit mentir,

soit regarder en face ce qu'il avait fait,

ce qui n'est pas non plus facile

étant donné ce qu'il avait fait.

C'est-à-dire la vérité, tout son système

psychorigine, mise en place,

tout est en ordre, tout va bien,

je suis le genre idéal,

nous sommes le couple idéal.

S'il reconnaissait ce qu'il avait fait,

tout s'effondrait, et ça c'était

impossible pour lui.

De même qu'il était impossible pour lui

de se séparer, parce que s'il se séparait

il fallait qu'il dise pourquoi

et s'il disait pourquoi,

là aussi, la vitrine implosait.

C'est impossible d'y avoir les choses

en face, fait qu'il est passé

à l'acte et fait aussi qu'après

il y avait

à nouveau un décor

qui était planté

pour montrer que tout allait bien

et tout était au mieux dans le meilleur

des mondes. Et là

pour que ça n'existe plus, et bien

finalement on est bien obligé de raconter

n'importe quoi.

Et je pense que ça a été

des mensonges qui lui ont permis quoi

de garder sa place.

Randall Schfer d'Enfer, avocat

de Jonathan Daval.

Qui lui ont permis quoi de faire que les yeux

lui renvoyaient le même regard dont il avait besoin

qui lui renvoyait

avant la mort d'Alexia,

que sa mère le prenne dans ses bras

comme avant et que lui

aurait souhaité que personne ne s'achamait rien.

Le 27 juin 2018,

quelques semaines après son rendez-vous

avec l'expert psychologue,

Jonathan Daval change de version

et il accuse son beau frère

d'être le meurtrier.

Il raconte que la soirée raclatchait ses beaux parents

à dégénérer et qu'à la fin

du repas, Alexia fait une crise

que tout le monde a tenté

de la calmer et qu'à la fin

son beau frère l'a étranglé.

Personne n'y croit,

mais Jonathan

Daval s'enferd dans son

mensong.

Et là je pense profondément

que la responsable

sans le vouloir

en partie, c'est sa mère.

Parce que Jonathan Daval

à ce moment là il veut quoi ?

Celle qui est toujours là.

C'est sa mère.

Celle qui le prend malgré tout

ce qui s'est passé encore dans les bras

lorsque lui pense que tout le monde va l'abandonner.

Après ce qu'il a fait, c'est sa mère.

Il aimerait tellement qu'elle ne souffre pas

d'être la mère d'un meurtrier

qu'il préfère qu'elle se dise

je suis la mère d'un homme accusé à tort

qui protège quelqu'un d'autre.

Je peux continuer à aimer mon enfant

et donc là on est dans le mensong

purement utilitaire mais vis-à-vis de sa mère.

Il ne faut pas la perdre et puis il aimerait tellement

lui enlever cette douleur qu'elle a

d'être la mère d'un criminel.

Cinq mois plus tard,

Jonathan Daval craque

et avoue que cette histoire de complot familial

est totalement bidon.

A son procès,

il assume le meurtre de son épouse

et il est condamné à

20-50 de prison.

Un jour, cette détention,

cette exécution de peine effectivement prendra fin.

Il a eu 25 ans, il n'y a pas de période

de sûreté spéciale et donc effectivement

il y a aussi un jour où il sera

permissionnable à deux tiers de peine,

moins les remises de peine. Et donc dans quelques années

Jonathan Daval pourra

continuer, on recommence

jamais une vie, on a continué

mais ce qui est sûr,

tout va être très difficile en France.

Et d'ailleurs au-delà de la France,

dans beaucoup de pays, on connaît l'affaire Daval,

il y avait même les articles en Chine.

Lui tout ce qu'il veut c'est être anonyme.

C'est retourner

dans l'anonymat d'avant,

ça va être très difficile.

Je pense qu'en France ça va être impossible

et que pour reconstruire

entre parenthèses sa vie, même si je déteste

ce terme, je pense que ce ne sera

pas possible en France et que ça devra se faire

ailleurs.

C'était On de la Traconte Côte B

rédaction en chef Guillaume Mori

en enquête 20-20-2B

réalisation Boris Pachinsky.

Le podcast de ce programme est disponible

tous les vendredis des 6h du matin.

Retrouvez On de la Traconte Côte B

tous les vendredis de 14h à 15h

sur Europe 1.

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Ecoutez Christophe Hondelatte décrypter la personnalité de Jonathann Daval. Sous ses airs de veuf éploré, il a pu donner l’image d’un homme fragile et timide. En garde à vue, les comportementalistes de la gendarmerie découvrent un homme retors. Les experts psychologues et psychiatres dévoilent une autre facette du meurtrier : un obsessionnel immature capable d’une grande violence. Audrey Renard, Tony Arpin et le docteur Jean Canterino reviennent sur la personnalité et les méandres du passage à l’acte de Jonathann Daval.Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ? >> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr ainsi que sur vos plateformes d’écoute habituelles.