Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Johnny Hallyday, le chanteur abandonné - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/19/23 - 25m - PDF Transcript

Je vous raconte aujourd'hui notre légende, Johnny Alidé. Je vous raconte comment il s'est construit.

K1K.

Europain, Christopher Doulat.

C'est la félure de Johnny Alidé, la blessure autour de laquelle il s'est construit.

K1K, à la naissance son père ne l'a pas reconnu, son père l'a abandonné.

À ceux qui ont voulu l'aimer, il a donné ce qu'il avait.

Mais lui, il se demande qu'il est abandonné, oui abandonné.

C'est une mère qui nous a manqués, surtout.

Non, c'est surtout à peur.

Je l'ai inventé tout entier. Il a fini par exister. Je l'ai fabriqué comme j'ai pu.

Ce père que je n'ai jamais su.

J'imaginais ma main d'enfant, à l'abri dans sa main de con.

Le seul homme en qui j'aurais cru.

Père que je n'ai jamais su.

Johnny n'est en pleine guerre, à Paris, le 15 juin 1943, à 13h, à la clinique Marie-Louise, dans le 9ème arrondissement.

Et si vous vous penchez sur son berceau, si vous regardez le petit bracelet en carton qu'il porte à son petit bras,

il est écrit le nom de Jean-Philippe Clair.

Clair, c'est le nom de sa mère, Huguette, 23 ans, belle, grande, blonde, qui travaille dans une crème rie.

Et le père, alors? Il est où, le père? Pourquoi est-ce que le gamin ne porte pas son nom?

Le père? Ah, c'est un sacré loustique. Aller savoir si Astorcy n'est pas au bistro, ou dans le lit d'une donzelle.

Le père s'appelle Léon. Léon se mette. Il est belge, acteur et professeur de théâtre.

Bogos, avec des grands yeux clairs, à ce d'année. Il a 35 ans et Huguette n'est pas sa première greluche.

Il a déjà été marié deux fois. Et ce marmot, eh bien ce marmot, il s'en fiche. Ce marmot, il n'en voulait pas.

Donc, il ne veut pas le reconnaître à la mairie. Et il se barre, il se carapate.

Le petit Jean-Philippe a trois mois et un jour de septembre 1943, Léon vend tous les meubles de la maison.

Tous y compris le berceau du bébé. Il le dépose sur le parquet, sur une couverture et il se casse.

Le diable emporte même l'étiquet de rationnement. Il les échangera, à contre, une ou deux boutanges.

Il est dans l'alcool jusqu'au cou. Et Huguette se retrouve fit mère et elle va se réfugier à la campagne, en Normandie.

Pendant la guerre, on était toujours mieux à la campagne.

Huguette revient à Paris sept mois plus tard. Et complètement par hasard, elle tombe sur Léon.

Tu pourrais assumer, quand même, pour le gamin. Tu pourrais au moins le reconnaître.

Et contre toute attente, Léon dit oui. Il fait même mieux que ça. Il épouse Huguette le sept septembre 1944.

N'imaginez pas une grande cérémonie. Les témoins sont des voisins et à la fin, il se sert la main.

Point. Et le petit Jean-Philippe Clair devient Jean-Philippe Smet. Il a 14 mois, il n'est pas prêt de le revoir.

Son papa. Et Huguette, la maman, se retrouve seul avec le marmot, en pleine guerre, à Paris.

Elle a trouvé un boulot. Faut bien faire bouillir la marmite. Elle est mannequin cabine chez l'envin.

Attention, ça ne consiste pas à défiler sur les podiums. Huguette se contente de défiler dans la boutique pour donner aux clientes l'envie d'acheter des vêtements.

Et comme elle n'a pas trop le temps de s'occuper du gamin, elle confie Jean-Philippe à sa belle-sœur, la sœur de Léon.

Hélène. Elle a déjà deux filles, Desta et Ménène. Elle s'est s'y faire avec les minots.

C'est elle qui a en partie élevé Léon quand leur père est mort.

Alors au début, elle le confie à Hélène pour un jour ou deux et puis, ça dure.

La tati Hélène tente un jour de réintéresser le père à son fils, mais Léon est reparti en Belgique.

Vous l'avez abandonné?

Non, je ne l'ai pas abandonné. C'est ma sœur qui, un jour, elle m'a dit, écoute, tu dois faire quelque chose avec ton fils.

Tu ne vas pas le laisser comme ça.

Je dis, quand c'est le lieu que je vais faire avec lui. Encompte-toi, débrouille-toi. Je ne vois pas.

Elle aurait été occupée de lui et le résultat, vous le connaissez.

A la libération, en mars 1945, le tonton, le mari d'Hélène, est arrêté pour collaboration.

Et il est envoyé en tole.

Du coup, la tati Hélène décide de s'exiler, de fuir la France, d'aller à Londres.

Ces deux filles, Desta et Ménène, viennent de décrocher un contrat de danseuse à l'international ballet.

Et le plus naturellement du monde, eh bien, elle emmène Jean-Philippe avec elle.

La maman est d'accord. C'est pour quelques mois. Je reviendrai.

En vérité, elle ne reviendra pas tout de suite. Le petit Jean-Philippe n'avait déjà pas de père.

Il vient de couper les ponts avec sa maman.

C'est rude, hein. Il n'a même pas trois ans.

Tout ça pour se retrouver à Londres, à quatre dans la chambrette d'une pension de famille.

Pour vous dire, Jean-Philippe n'a même pas de lit. Il dort dans une valise,

juste au-dessous du fil à l'âge, qui traverse la piole de part en part.

La mère Huguette réapparaît au bout d'un an et demi. Elle vient le voir à Londres.

Sauf que lui, pauvre gamin, il l'avait oublié. Il ne la connaît pas.

Et sa tante Hélène, qui l'appelle maman, on lui dit que cette dame est sa maman.

Et lui, il lui dit, non, toi, t'es trop jeune.

Dans les couloirs de cette pension anglaise, le jeune Jean-Philippe a pas mal de succès.

Blondiné avec de belles boucles, de beaux yeux.

Et c'est à ce moment-là que l'on voit poindre le futur tionnalier.

Car le petit garçon qui n'a pas de papa sentige de l'occupant de la chambre voisine.

Un danseur, un américain, Lee Ketcham.

Un grand blond très costaud, originaire de l'Oklahoma et qui porte toute la journée

un chapeau de coboy, une chemise à carreau, un gin et des potes pointues.

...

Il lui raconte le ranch de son enfance, des histoires de coboy et d'indien.

Et il l'emmène sur sa moto, une royale Enfield.

Le petit Jean-Philippe est fasciné par ce type.

Et comme l'autre ne sait pas prononcer Jean-Philippe, il l'appelle John, tout simplement.

C'est lui en quelque sorte qui baptise le futur tionnalier.

Et pour ne pas refaire le tout, Lee Ketcham tombe amoureux de la cousine Desta.

Et se faisant, il devient l'homme de la famille et le père de cœur du petit Jean-Philippe.

Je vous l'ai dit, seul Lee est danseur.

Et vous vous souvenez que les deux cousines, Desta et Ménène, sont danseuses elles aussi.

Et bien ensemble, ils vont former un trio de danseurs.

La tantélen s'occupera des contrats et le trio choisit un nom.

Ils s'appelleront les Hallie Days.

Et oui, je vous le disais, c'était des années clés de l'histoire de John Halliday.

Et voilà le trio qui part pour une grande tournée européenne.

Avec le petit Jean-Philippe sous le bras, bien sûr.

Et voilà comment le gamin devient un enfant de la balle.

Il ne va pas à l'école, il suit des cours par correspondance.

Il apprend surtout le violon et la danse classique.

Si, si, la danse classique.

Un jour une voyante dit à la tantélen.

Je vois une étoile dans votre famille.

Oui, oui, je vois une étoile.

J'ai été élevé par une famille d'artistes qui voyageaient beaucoup,

qui faisaient beaucoup de musicales, beaucoup de camarades.

Donc je ne voyais pas très honnêtement, je ne me voyais pas comptable plus tard.

Et c'est comme ça qu'un jour, le jeune Jean-Philippe monte sur scène

en première partie des Halliday.

À l'époque de Jean-Philippe David Croquet, d'un des Croquettes, l'homme qui n'a jamais peur.

A 12 ans, Jean-Philippe croise la route d'un guitariste de Flamenco.

C'est lui qui lui apprend à jouer de la guitare.

Voilà, Jean-Philippe n'est pas encore Johnny, mais toutes les bases sont posées.

Et la suite va se passer à Paris.

Et en disant, les choses ont bien changé dans le 9e arrondissement.

Pas question de retrouver sa mère, elle a quitté Paris.

Elle vit à Grenoble, où elle s'est remariée.

Elle a deux autres enfants, deux garçons.

Donc Jean-Philippe reste avec sa tantélaine.

Je vous l'ai dit, pendant toutes ces années anglaises, le gamin n'a pas mis les pieds à l'école.

La vraie.

L'école de la vie, oui, mais c'est tout.

Et maintenant, à Paris, que voulez-vous qu'il fasse à l'école?

Il traîne.

Il traîne en battre chez lui dans une drôle de tenue, entre nous.

Des sentiagues et un chapeau de coboyes.

Et les gamins du quartier ne sont pas tendres avec lui.

Moi, quand j'entrais à la maison, j'avais pas tellement de compréhension. Dans mon quartier, tout le monde savait que mes parents avaient divorcé.

J'étais un peu mal vu par les enfants du quartier.

Par exemple, j'avais des amis, mais les parents m'acceptaient pas.

J'en ai souffert jusqu'à l'âge de 18 ans.

Jusqu'à ce qu'un jour, un gamin du coin, un certain Hawley Calafaté, vient lui parler.

Tu fais quoi?

Bah, je regarde à droite et à gauche.

Tu fais qu'on marche un peu?

Bah, ouais.

Alors, ils marchent tous les deux, jusqu'au scoire de la trinité.

C'est là que se retrouvent les jeunes du quartier.

Ils s'assoient sur un banc, et c'est le début d'une amitié. C'est la première bande de Jean-Philippe.

Mais qu'est-ce qu'il va faire de sa vie, ce gamin, hein?

Pour l'instant, ils rêvent d'être comédiens.

Et d'ailleurs, ils jouent des petits rôles dans des réclames.

Ils jouent même un tout petit rôle dans les diaboliques d'Henri Georges Clouseau.

Bon, sa réplique est coupée au montage, mais on l'a vu au cinéma.

Il en est fier. Le cinéma, pour un franc trente, il y passe toutes ses journées.

Moi, je l'avais surtout dans les cinémas de quartier.

Quand j'étais môme, d'abord parce que nous n'avions pas l'argent,

mais que les cinémas de quartier étaient les cinémas les moins chers.

Il y avait deux films différents, par soir, un petit peu, comme la fameuse émission d'Eddie Mitchell.

C'est-à-dire, il y avait un film, il y avait un intrigue, il y avait une attraction,

il y avait un documentaire, il y avait les actualités.

Et puis, il y avait un deuxième film.

Donc, si tu veux, c'était bien parce que ça faisait passer une soirée complète.

Il est fasciné par Marlon Brando, et bien sûr, par James Dean.

Et un jour au cinéma, il voit Elvis Presley.

Dans un cinéma de quartier, j'avais été...

Il y avait un cowboy, il y avait un cowboy.

Je lui ai dit, je vais y voir, mais ce terme.

Et puis après, je me suis planté, je vois une comédie musicale, finalement.

Et puis quand même, je vois Elvis quand même.

Et puis sa façon de bouger, etc.

Et puis c'était une musique qu'on n'avait pas trop l'habitude d'entendre.

Et ça m'a intrigué.

Et je suis revenu le lendemain à revoir ça.

Il y avait très peu de gens dans la salle.

Il y avait quand même quelques filles qui criaient quand ils chantaient.

Et j'ai dit, tiens, ça commençait à m'intéresser.

Et à l'époque, je jouais de la guitare classique.

J'ai troqué ma guitare classique, où je me suis fait enguler d'ailleurs par Lee et Destin.

Et puis j'ai devenu un fan de Elvis.

Et après, c'est du mimétisme.

Il veut tout faire comme cet Elvis Presley.

Il apprend ses chansons à la guitare.

Et il passe devant la glace des heures à limiter avec le col relevé.

Et il se met à chanter dans les balles et les dancing.

Et c'est là qu'il se fait appeler Johnny Halliday.

Johnny, parce que Lee l'appelait John et Halliday comme le trio de danseurs que formait Lee et ses deux cousines.

Mais attention, il ne chante que pour se payer des cours de comédie.

Il n'a pas du tout l'intention de devenir chanteur.

Il veut toujours être acteur.

Mais c'est bien en tant que chanteur qu'à l'âge de 16 ans, en décembre 1959,

il est invité à sa première émission de radio.

Paris Cocktail de Pierre Mendelssohn à la RTF.

Et c'est juste après qu'il sort son premier 45 tours, quatre titres, et notamment celui-ci.

Johnny a 17 ans et sur la pochette de son premier 45 tours, sa maison de disques fait un gros mensonge.

Elle écrit « Américain de culture française, il a été élevé dans un ranch et chante aussi bien en anglais qu'en français ».

Et quand il participe en avril 1961 à l'École des vedettes, un télécrochet présenté par Emmet Mortimer,

Céline Renault, qui ne le connaît pas, qui le présente, ou plutôt qui présente sa légende.

Eh bien Johnny Halliday, il a 16 ans, je crois.

Vous voyez, ça change tout.

Pourquoi s'appelle-t-il Johnny Halliday?

Il s'appelle Johnny Halliday parce que son père s'appelle Halliday.

C'est tout simple, il fallait y penser.

Mais le père est américain, je suppose.

Le père est américain et la maman française.

Alors c'est un produit moitié français, moitié américain.

Et lui, il ne dément pas, de toute façon il est timide.

Et puis ça lui plaît bien d'être le fils d'un cowboy américain.

Il entre sur la petite scène de l'émission et il chante sa chanson.

Heureusement pose-moi pour Monsieur Dmitier, mon papa, qui me dit toujours vas-y mon gars,

que les petites vêtements, laisse-le-filer.

Oui, laisse-le-filer de Calinet, de Carré, de Cajolet, quoi moi.

Oui, laisse-toi et médefi.

Oui, laisse-toi et médefi.

Ce qui frappe tout le monde ce jour-là, dans ce télécroché, c'est qu'il bouge comme personne.

Le standard explose et au bout du fil, il y a surtout des jeunes filles.

Est-ce que je pourrais avoir une photo de ce Johnny, s'il vous plaît?

Les jeunes adorent ce qu'ils viennent d'entendre, du rock'n'roll.

Les vieux en revanche détestent.

Quand j'ai commencé, j'étais très controversé. Les parterres des salles, c'était des gens qui étaient plus bourgeois.

Ils comprenaient pas très bien ce que je faisais. Par contre, j'avais les Balkans, ou c'était les maumes qui eux me soutenaient à mort.

Et puis voilà, je crois que j'étais le premier à faire ça en France, en tout cas.

Il est le premier aussi à se rouler par terre avec sa guitare.

Et à partir de ce moment-là, à chaque concert, il y a des fans qui l'attendent à la sortie.

Vous avez toujours quelqu'un qui fait le gai?

Toujours, matin, soir, par n'importe quel temps, sous la pluie, quand il fait chaud, quand il fait froid.

De samedi, le dimanche. Tous les jours, je le dis, toute la semaine jusqu'à 10h.

Ah mais ici on travaille.

Mais entre nos heures de travail, en sortant du travail, on vient.

Il n'a pas besoin de parler. Il passe, ça y est, on est contents. On n'a pas attendu pour rien.

Voilà, c'est pas une passage. Comme il fume énormément, chaque fois qu'il jette une cigarette par terre, je le ramasse,

puis je le garde, et puis après, dans les petites boîtes, je mets la date, puis les cravates aussi.

En septembre 1961, le jeune Johnny Halliday est invité chez un chanteur qui s'appelle Charles Asnavou.

Il est invité à faire du cheval puisqu'il est américain et qu'il a grandi dans un ranch.

Mais assez vite, Charles s'aperçoit que le gamin ne sait pas faire de cheval.

Mais qu'est-ce qui se passe, gamin?

Ben, c'est la première fois que je fais du cheval.

T'as pas vécu dans un ranch? T'es pas américain?

Non.

Alors il faut le dire.

Sinon, ça va te rester sur les épaules toute ta vie.

Et qu'est-ce que je dis?

Ben, tu dis que ta maison de disque a voulu faire de la publicité avec ça, c'est tout.

À partir de ce moment-là, Johnny cesse de mentir.

Et pour autant, il ne raconte pas l'histoire vraie de son père.

Il est timide de toute façon, il n'aime pas parler de lui.

Et c'est sans doute cette timidité qui plaît à une jeune chanteuse qui s'appelle Sylvie Vartan.

Il se rencontre en 62, Johnny à 19 ans, il n'est même pas majeur.

Il se marie le 12 avril 1965 à Locomville, dans l'Oise.

Sylvie Vartan est absolument ravissante, elle a réussi à traverser la foule sans salir sa jolie robe blanche.

Sylvie, ce qui pourrait être une larme, oui, Sylvie a des larmes dans les yeux.

Et vous savez, on la comprend car il y a non seulement l'élément émotif, bien sûr, elle se marie,

mais il y a aussi cette foule, cette foule qu'il l'a pressée à sa sortie de voiture.

Je crois que c'est un petit peu raté l'un petit peu.

Oui, c'est quoi?

Pas trop déçu.

Non, qu'on se crasse.

Johnny, regardez, Johnny à l'idée arrive.

Johnny est habillé en chaquette courte, il porte des pantalons rayés, il porte des cravate-grises.

Et Johnny aussi semble ému.

Pour ce mariage, Johnny est bien seul.

Il n'a pas invité sa mère, Huguette.

Huguette regarde le mariage de son fils à la télé, chez elle.

Et puis Johnny a maintenant 21 ans et il doit faire son service militaire, comme tout le monde.

Il part pour Offenburg en Allemagne au 43e régiment blindé d'infanterie de Marine.

Et un jour là-bas, en Allemagne, son père vient à l'entrée de la caserne.

Ça fait 21 ans qu'ils ne se sont pas vus.

Et je me disais qu'est-ce que mon père viendrait faire à Offenburg, en Allemagne, à l'entrée de la caserne où j'étais en base.

Et puis, je ne voulais pas y aller.

Et puis en m'as redonné d'y aller, donc j'y ai été.

Et puis j'ai vu un monsieur, avec un long manteau, se précipiter sans moi.

Alors ça m'a fait un rôle d'épée parce qu'il m'a parlé avec l'accent belge.

Et en me disant, c'est, je suis ton père.

Et puis il a sorti un accent plus de son manteau.

Et là, j'ai vu des paparazzas sortir un petit peu de partout, faire la photo.

Et là, par la suite, j'ai appris qu'il avait touché de l'argent pour venir faire cette fameuse photo à sortie de la caserne où j'étais basé.

Au début, j'ai dit, tiens, mon père veut me voir. Il s'intéresse à moi.

Et puis, j'ai été... Le monde s'est un peu écroulé.

J'ai été très dissu quand j'ai appris que c'était pour le pognon, finalement, qu'il avait fait ça.

Pour cette misérable paparazzade, Léon a touché 5000 francs.

Et après, après, il disparaît comme un voleur.

Cette nuit-là, Johnny, dans le dortoir de sa caserne, sous les couvertures règes de l'armée, pleure toute la nuit.

Et puis, il est rattrapé par la vie.

Sylvie accouche, en août 66, d'un petit garçon qu'il s'appelle David.

Il est papa! Il est papa! Un mot qu'il n'a jamais prononcé lui-même.

Il est papa, mais il est chanteur. Et donc, il doit partir pour l'Italie.

Ça l'angoisse, ça. Il ne veut pas reproduire ce dont il a tant de souffert.

Il ne veut pas laisser tomber son bébé. Il fera ce qu'il peut.

C'est pas simple, la vie.

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Son père belge le reconnait du bout des lèvres. Sa mère débordée le confie à sa tante qui, elle-même, l’emmène dans une pension à Londres. Là, il rencontre un père de substitution, Lee Ketcham. Jean-Philippe forme un trio avec des cousines, les Hallidays, et devient un enfant de la balle.