Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: J’ai oublié 30 ans de ma vie - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/17/23 - 19m - PDF Transcript

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Pensez à couverturer. Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Fondelatte reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Ils sont là tous les deux avec moi, Jacques Michel et Martine, pardon d'avoir zippé

quelques épisodes de votre nouvelle vie. Tous ceux qui voudront en savoir plus achèteront

tout simplement votre livre qui est toujours disponible sur internet. Est-ce que c'est

vrai Martine ? Toujours vrai que le nouveau Jacques Michel est mieux que le précédent.

Oui, c'est vrai. Quand je l'ai connu, il n'était pas comme ça.

C'était un osseur ? Oui. En plus il aimait bien faire la fête,

sortir avec les copains, rentrer tard. Tout à fait. Je me suis dit tant qu'il revient,

même si c'est une heure, minuit, ça m'est égal, parce que je sais qu'on était tous

vraiment l'un et l'autre. Je lui laissais pas mal de liberté là-dessus.

Et le nouveau Michel n'est pas du tout comme ça ?

Non, il est vraiment beaucoup plus ouvert, il va vers les personnes, il discute avec,

et moi c'est un plaisir de le voir, même réconforter les personnes.

Est-ce qu'il vous est arrivé de penser Martine, que vous seriez peut-être séparé de l'ancien Michel ?

Non, je ne sais jamais penser.

Jacques Michel, alors aujourd'hui, Jacques Michel, ça fait 30 ans que tout ça vous est arrivé.

Votre deuxième vie au fond a duré autant que votre première vie ?

Pour ça que je suis encore très jeune. Vous avez à peine 30 ans ?

Voilà, et j'ai la chance d'avoir la même femme que celle que j'avais avant.

Je l'ai épousée deux fois. Vous faites quoi dans la vie aujourd'hui ?

Je suis maîtreur, c'est-à-dire que je m'occupe pour un pavionnaire de faire la construction,

de recevoir les gens pour faire leur choix. Donc je construis des maisons pour les gens.

Alors, je viens de citer les mots que vous adressez à la fin de votre livre à celui qui vous a donné ce coup sur la tête.

Vous ne dites pas grand chose dans le livre là-dessus. Qu'est-ce qui s'est passé en juin 1987 qui a effacé votre mémoire ?

Vous avez donc reçu un coup.

Une enquête de police qui s'est passée plusieurs années plus tard a réussi à retrouver mon agresseur.

Je me serais fait simplement agresser en rentrant la voiture au garage.

Martin m'avait dit que c'était des choses que Martin m'a raconté.

Martin m'aurait dit que les enfants vont aller au lit, le film va commencer, on était dans un loutissement où les maisons n'étaient pas terminés,

il y avait de danger pour la voiture et apparemment j'étais très mauvais conducteur parce que Martin ne m'a pas revu et ne m'a retrouvé que 122 jours plus tard.

C'est l'enquête de police qui a pu définir que je me serais fait agresser devant chez moi.

L'agresseur avait été retrouvée après sur une agression similaire et à peu près sur le même lieu géographique.

Il m'aurait mis apparemment dans la voiture pour m'emmener plus loin.

De là, s'il m'emmène de Messe à Paris, 400 km dans le coffre, il ne voit pas de trop.

Parce que vous vous retrouvez à l'opéra quand même.

On trouve sur l'opéra un 3 jours plus tard.

Et ces 3 jours là, c'est vraiment le blackout total. Je n'en sais rien du tout, c'était pas comme j'ai été là-bas.

On oserait supposer qu'il m'aurait déposé un peu plus loin que chez moi.

Peut-être pour pas que je retourne, justement porter un cri au secours, après la police, etc., qui puisse s'en aller.

Après, comment j'ai fait ce chemin ? Peut-être en autostop, peut-être en train, je n'ai aucun idée.

Personne ne le sait, personne ne le saura jamais.

C'était important qu'on retrouve celui qui vous avait fait ça, qui a bouleversé votre vie.

Il ne savait vite ou non pas à quel point.

C'est pas quelque chose que j'ai recherché, mais c'est quelque chose qui était à mon avis très important pour moi.

Tant que je ne savais pas ce qui m'est arrivé, je me suspectais moi-même.

Est-ce que c'était moi qui m'étais blessé, peut-être volontairement, par un probable suicide ? Pourquoi pas ?

Une tentative de suicide qui n'a pas marché, je ne pouvais pas savoir tout ça.

Est-ce que c'est moi qui ai fait abstraction de toute cette vie parce que je voulais recommencer une autre ?

Je ne savais pas. Donc je me culpabilisais.

Donc le fait que l'on retrouve cet agresseur, pour moi, ça a été utile, je n'étais plus mon propre agresseur.

Et vous, Martine, est-ce que c'était utile d'avoir la résolution de ce problème ?

C'est-à-dire qu'on retrouve ce moment ou tout bascule ?

Oui, parce que j'avais appris que dans le noticement en habité, il y avait une femme qui s'est fait agresser.

Et elle, par contre, elle avait vraiment reçu un bon coup sur la tête énorme,

qu'elle est devenue, comment dire, elle a perdu la mémoire, mais elle est devenue folle.

Ah, il y a eu deux victimes ?

Du même agresseur, qui a provoqué les mêmes symptômes.

On l'a su beaucoup plus tard, ça.

Il faut qu'on revienne sur cet épisode qui a permis de retrouver votre famille, de vous redonner une identité.

Cet interrogatoire que vous avez subi à un psychiatre de l'Hôpital Sainte-Anne, sous un produit qui s'appelle le peintotale,

qu'on appelle le sérum de vérité, dont j'avais entendu parler pour des choses, franchement,

dans les bandes dessinées et les fictions américaines, qui étaient donc utilisées en France à cette époque-là,

c'est toujours autorisé d'utiliser du peintotale ?

C'est strictement interdit maintenant comme produit.

C'est un produit qui avait été utilisé dans le premier temps en temps de guerre, pour faire parler justement des prisonniers de guerre.

Et il se trouve que celui qui a inventé le peintotale est mort il y a deux ou trois ans.

Et le peintotale est mort avec lui, donc heureusement, c'est quand même, heureusement.

Moi, j'ai eu la chance d'avoir des effets qui m'ont été bénéfiques, mais qui m'ont pu me cramer le cerveau,

mais mon cerveau était tellement cramé, je voulais bien utiliser ce grippin, quoi.

C'était pas important pour moi.

C'est grâce à l'intelligence du médecin et certainement à l'intelligence de ces questions

qui ont entraîné certains indices, comme patin, cornet, mon accent, qui est plus lorrain que celui que Parigo.

Le fait que je savais peindre, il l'avait repéré aussi, que j'avais fait des études supérieures,

parce que je n'étais pas couillant complètement.

Donc tout ça, c'est tous les indices qu'il a mis les uns ou les autres.

Et également, question, réponse, etc.

Sur lesquels j'ai prononcé un prénom qui pouvait faire penser à celui de Charlie Lee.

J'aurais été dans la merde la plus totale si j'avais dit Christophe, il y en avait trop.

Restons sur le peintotale.

Vous avez l'occasion d'en reparler avec ce psychiatre,

puisque déjà en 1987, l'usage de cette méthode était controversé.

Tous les psychiatres n'auraient pas utilisé cette méthode, ça, c'est certain.

Ils ont estimé qu'il fallait aller plus loin dans cette recherche,

parce que tout ce qu'ils faisaient comme process, qui était un process normal au niveau des institutions psychiatriques,

ne fonctionnait pas pour moi.

Rien ne fonctionnait.

Donc il a tenté le tout pour le tout.

J'étais X, apparemment j'étais complètement brûlé de la tête, il ne risquait pas grand chose.

Il a dit, on va tout faire pour.

C'est comme faire une première greffe de bras à quelqu'un qui a perdu son bras, c'est controversé aussi.

Pourtant, le temps avec qui ça a marché et d'autres qui ont demandé qu'on leur enlève carrément leur bras,

qui n'était pas le leur.

Moi j'ai eu la chance de retrouver, non pas mon identité, mais ma famille, un morceau de moi quand même.

Alors Charles-Élie Couture, pourquoi est-ce que quand il prononce le mot amitié, vous dites Charles-Élie.

Et était-il un grand ami ou pas vraiment ?

Eh ben c'était pas réellement un grand ami, mais il l'est devenu depuis,

parce qu'il a même eu la gentillesse d'écrire une chanson pour moi, qui se nomme « il y a quelqu'un à l'intérieur de moi ».

Mais je pense que dans cette question de question, quand il a dit « famille », j'ai peut-être dit « Martine ».

J'ai peut-être dit « Pierre-Henri », j'ai peut-être dit « Sandrine ».

Mais ce sont des prénoms comme Christophe qui sont tellement courants qu'il n'apportait rien, il ne faisait pas avancer les choses.

Donc c'est le fait que je connaisse quelqu'un avec un prénom atypique, qu'il y a eu en plus de ça la gentillesse de se déplacer.

En disant « mais ce qu'il a dit au médecin, c'était assez marrant, ça on me l'a répété après ».

Il me dit « Quand on m'a téléphoné pour me dire qu'il y avait un mec qui n'a rien de rien, si ce n'est que de mon nom Charles-Élie ».

Il dit « Un mec dont on est, qui est souvent de moi, moi qui ne me suis jamais fait, moi qui ai plusieurs vies en une, moi qui n'ai jamais su qu'il était réellement ».

J'arrive Doug, j'arrive, j'arrive, j'arrive et il est venu tout de suite.

Alors au bout de 4 mois dont on identifie votre famille, ils sont là devant vous, vous racontez extrêmement bien tout ce que vous ressentez à ce moment-là.

Le désarroi qui est le vôtre et d'ailleurs à ce moment-là, on se dit « ça y est, on commence à comprendre pourquoi il le chute au médicament ».

Il est dévoré par les angoisses et ça ne va pas s'arranger, c'est un moment extrêmement difficile.

C'est un moment extrêmement difficile où on me présente des gens en disant « ce sont tes parents, je m'en manche, papa ».

Puis heureusement, une belle petite brunette, mais le couple de personnages, je ne faisais que le lire dans les yeux d'étrangers.

Je regarde Martine par des espoirs et c'était de nouveau une étrangère et dans mon cœur le problème c'est qu'il n'y avait rien, je n'en ressentais rien.

Si ce n'est qu'en disant « si c'est ma femme », j'ai beaucoup, j'ai beaucoup.

Pas de regret de ce côté-là, je suis prêt à y aller là, c'est bon.

Mais vous Martine, on ne sait pas ce que vous ressentez à ce moment-là.

Quand je suis arrivée avec mes beaux-parents à l'hôpital Saint-Ethane, et c'est vrai que quand il l'a franchi la porte, déjà ça n'avait pas reconnu.

On l'avait gavé de médicaments, donc il était gonfé, mais alors de partout je dis, mais c'est du mal aussi de me le reconnaître.

Et puis tout compte fait, après, il m'a regardé, mais dans le vide, alors moi je me suis approchée.

Si j'avais pris la main, je lui ai donné un baiser sur l'ajout, mais il n'y avait aucune réaction.

Mais on vous a expliqué quel conduit il fallait tenir, ou bien vous a laissé vous débrouiller avec ça.

Ah non, d'abord on a vu le docteur qui nous a dit qu'il ne fallait pas le brusquer, qu'il avait perdu la mémoire, et qu'il fallait aller tout doucement.

Mais moi, quand je l'ai vu, je ne pouvais pas m'empêcher de le prendre par la main, de lui faire un baiser sur l'ajout.

Il n'avait aucune réaction, mais pour moi, j'étais vraiment contente de le retrouver.

Le moment des retrouvaillés est très bouleversant, et là il y a deux attitudes différentes.

Il y a l'attitude de vos parents qui ne vont pas arrêter de vous dire, mais tu te souviens, mais tu te souviens, mais souviens-toi.

Et l'attitude de Martine, qui est au fond, assume que vous ne vous souveniez de rien, et vous reprend à zéro.

C'est vraiment deux attitudes de personnes qui ont été prévenues de la même manière de ce qui vous arrivait.

C'est vrai que c'est bon, je veux recasser au moment où je ne comprenais pas l'attitude de mes parents.

En réalité, j'étais un grand malade.

On me proposait une vie qui n'était pas la mienne, qui était la leur, qui était peut-être la mienne avant, mais qui était récitée.

On me récitait ma vie comme un livre, comme une lecture de livre, donc on essaie de me donner une mémoire livresque.

Et ce n'était pas mes sentiments qui parlaient, c'était uniquement le sentiment des jaunes.

On me disait, souviens-toi, on me montrait des photos, on me disait, c'est toi petit, c'est toi machin, alors ça c'était encore plus dur.

Il fallait que je me reconnaisse, moi et mes proches, avec des têtes différentes.

Et non seulement, il fallait que je me fasse à la personne qui était en face de moi, avec l'âge qu'il avait,

mais il fallait que je le reconnaisse quand j'avais deux ans sur ses genoux, quand elle, on avait 25, et c'était toujours ma mère.

Donc c'était plusieurs visages, une personne dans la vie a plusieurs visages et plusieurs façons de penser la preuve.

Maintenant je sais pourquoi je ne l'acceptais pas, j'acceptais pas par rapport à ça, je ne voulais pas être construit par obligation et par les autres.

Si je devais être construit, c'était par moi-même, ça devait m'arriver, ça va m'arriver.

Il y aura un déclic, le déclic des p'tites madelènes, par un bruit, par un sang, par une odeur, comme le dit Sidmyin Proust.

C'est le déclic des p'tites madelènes, le déclic des p'tites madelènes, il ne voulait pas l'attendre ces gens-là,

il voulait que ça vienne deux, il voulait être peut-être même eux, la p'tite madelène, et ça je ne pouvais pas l'accepter.

Vous avez des mots très durs pour vos parents, très durs, quand vous les relisez aujourd'hui, ils sont décédés, peut-être auriez-vous voulu effacer ces passages-là du livre ?

Je ne pense pas parce que j'avais hésité justement à les écrire, mais je ne crois que dans une reconstruction, il faut montrer qu'elle est difficile,

il faut montrer que l'on n'est pas forcément non plus ça facile, que l'on ne comprend pas les autres, ce qui était le cas,

je voulais simplement qu'on comprenne moi, j'avais pas envie de comprendre les autres, j'avais rien à voir, j'étais handicapé moi, c'était moi le malade,

mais j'avais handicapé les autres, je m'en n'ai pas compte, et oui je le renvoulais énormément, je le renvoulais, je sentais que c'était comme une agression,

donc je ne regrette pas les mots que j'ai dit, puisque je l'ai dit quand je devais les dire, parce que j'avais pas autre chose, aujourd'hui je dirais des choses différemment bien entendu.

Votre père a honte de ce qui vous arrive, vis-à-vis des voisins, des gens du village, de tous les gens que vous pourriez rencontrer,

il vous dit, on n'a qu'à dire que t'as fait une dépression, que tu sors d'une maison de repos, il a honte, et du coup Martin, vous, votre position vous l'avez construite contre vos beaux-parents ?

Oui, oui c'est ça, oui.

Vous avez vu qu'il s'était à côté de la plaque ?

Oui, moi au départ j'étais aussi, je l'arcelais en disant, tu vois, l'endroit-là, on a été dansés, la maison on habitait et tout, il disait tout le temps non, je reconnais pas,

donc moi ça m'énervait, puis après j'ai dû mettre ton, on va laisser de côté le passer, puis on va aller de l'avant, et puis voilà, parce que ça m'énervait, ça m'énervait aussi, je me faisais du mal aussi.

Quand est-ce que vous réalisez qu'il ne se souviendra pas de ces 30 ans, et que donc il faut recommencer une nouvelle histoire, écrire une page totalement blanche ?

Je sentais, il était nerveux, dans toutes les questions que je lui disais, il s'énervait, et puis je me suis dit, ben voilà, j'ai commencé à me dire, voilà, je veux le rendre heureux,

et quand je lui ai dit, ben regarde-moi dans les yeux, je vois qu'il y a de l'amour, comme je sais qu'il avait assisté à l'accouchement de Sandrine et puis de Pierre-Henri,

et puis je me suis dit, bon, il connaissait pas tout ça, alors je me suis dit, on va en faire un troisième, alors c'est l'occasion de parler des enfants,

moi j'ai trouvé évidemment très intéressant, parce que vous avez tous les chantillonnages, Sandrine, elle vous a connu, elle a une mémoire de vous dans l'ancienne vie, Pierre-Henri, il a un an, il n'a aucun souvenir de vous,

donc vous pouvez commencer assez aisément une nouvelle histoire avec lui, et alors Emmanuel, avec elle vous pouvez carrément écrire la page blanche,

puisque elle n'a pas d'histoire dans votre ancienne vie, est-ce que ça a été plus facile avec Emmanuel et Pierre-Henri qu'avec Sandrine ?

Ça a été beaucoup plus simple, bien entendu, avec Emmanuel, Emmanuel c'était mon enfant, c'était mon enfant, les deux autres, comme je le dis,

et maintenant on peut aimer les enfants adoptés comme ses propres enfants, mais malheureusement j'ai adopté mes deux premiers enfants, oui, dans mon cœur, oui,

il venait de mon autre vie qui n'était pas moi, qui n'est toujours pas moi d'ailleurs, Sandrine en a souffert effectivement, parce qu'elle était en âge de comprendre les choses,

parce qu'elle était en âge de voir la problématique que papa n'était pas bien, et elle a souffert également que papa il devait se taire, et papa il devait se tenir à carreau comme un enfant,

j'étais pu dans une position de père, j'étais ramené comme un enfant, et je pense que Sandrine s'en est rendu compte, donc il n'a pas eu non plus le respect du père,

l'approche entre une fille et un père, ça je crois que je l'ai perdu complètement, ensuite Pierre-Henri, un petit gamin d'un an et demi, on dit il est petit, jamais il en souffrira,

on verra bien après, parce qu'il m'a fallu tellement de temps pour me reconstruire, il m'a fallu plus de 6 ans ou 7 ans pour me reconstruire,

avant de penser aux autres plutôt que de penser à moi, pour moi c'était moi, c'était moi, c'était moi l'handicapé, je ne voyais pas que je ne donnais pas d'amour à ceux qui m'ont donné,

et j'ai handicapé mon entourage, et j'ai handicapé mon fils, et j'ai eu l'occasion il n'y a pas longtemps de lui demander pardon à ce niveau-là,

parce qu'il a quand même des petits problèmes dans sa vie, il m'a dit à un moment donné, papa oui j'ai des problèmes, mais tiens peut-être pour quelque chose,

et j'étais sauvé par rapport à Emmanuel, la petite dernière, celle que l'on refait quand je me suis aperçu que je n'étais pas nésique de partout,

c'est elle avec qui je faisais une autre vie, une autre histoire, et c'est elle qui m'a dit mais papa, tu es celui que tu es maintenant et celui que tu étais avant,

et ça tu n'en parles pas trop, j'ai entendu dire que, mais il faut en parler, ça fait partie de ta vie, et moi je veux le savoir,

et c'est elle qui a tout fait pour que j'en parle, et puis de fil en aiguille, ça s'est transformé en livre, et c'est grâce à elle qu'aujourd'hui je peux partager avec beaucoup de personnes.

Une dernière question parce qu'on est au bout de cette émission, est-ce qu'un jour ça peut revenir, encore aujourd'hui, à n'importe quel moment, là maintenant ?

Ça y est, je me souviens.

Techniquement, il vous dise quoi ?

Le professeur Francis Soustache m'a dit simplement que malheureusement, mon trouble est tellement profond, et heureusement très rare parce qu'il aurait que 3 ou 4 cas au monde comme moi, donc tant mieux, tant mieux.

Je remercie le mon Dieu à ce niveau-là parce que c'est très dur à porter, c'est très dur à vivre, mais il est certain que c'est tellement enfui que c'est irrémégable.

Et le fait est que même, comme il me dit, même si tu avais une petite réminiscence de ton avenir, de ton passé, on t'a tellement réappris ta vie, avec des souvenirs qui sont devenus livresques.

Je dis toujours quand on lit un livre comme Le Grand Monde, on imagine Le Grand Monde, on imagine même sa chambre à coucher.

On n'a pas envie de le voir.

On n'a peut-être pas envie de le voir.

Merci à tous les deux, merci infiniment d'être venus participer à ce récit et commenter ce récit qu'on retrouve donc dans un livre de Michel Lafond disponible sur Internet qui s'appelle « J'ai oublié 30 ans de ma vie ».

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En juin 1987, Jacques-Michel se réveille sur un banc, en face de l’Opéra Garnier à Paris. Il ne sait pas ce qu’il fait là. Il n’a pas de papiers et a oublié les 30 dernières années de sa vie…