La source: Jacques Vasseur, le collabo zélé

Radio France Radio France 8/22/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript

François Sainter.

Aujourd'hui, dans « Raffaire sensible », l'histoire de Jacques Vasseur,

un jeune homme ordinaire que des circonstances extraordinaires

vont précipiter dans l'abject l'impartonnable.

Pendant l'occupation, il devient un collaborateur zellé de la Gestapo,

dans l'ouest de la France, et il est tenu pour responsable

de 430 arrestations, 310 déportations et 230 morts,

dont 53 exécutions sommaires entre 1943 et 1944.

Pourtant, il n'est pas resté dans le house ou de l'horreur,

moins connu que d'autres collabos comme La Fonds ou Bonnie par exemple,

sauf dans la région d'Angers,

où pour ses victimes, il est resté l'homme à l'arrêt au milieu.

Condénait à mort deux fois,

mais gracié par le général de Gaulle après la libération,

il meurt tranquillement dans son lit en 2009 en Allemagne.

Mais entre ses faits de collaboration et sa mort,

il y aura eu cette planque incroyable.

Il est resté caché 17 ans,

terré dans le grenier de sa mère comme un rat de 1945 à 1962.

Ce nom de Jacques Vasseur,

nous l'avons déjà mentionné dans La Faire sensible du 23 octobre 2020

consacré à Noël à Rougé,

la déportée qui a fait gracier son bourreau,

et bien son bourreau c'était lui.

C'est la phase A de cette histoire,

avec la personnalité lumineuse de cette femme exceptionnelle.

Aujourd'hui, vous allez découvrir la phase B,

la phase sombre,

avec cet homme, Jacques Vasseur,

traître, torsionnaire et assassin.

Notre invité aujourd'hui, Dominique Germain,

journaliste, bien sûr, et auteur du livre,

un traître publié en 2008

qui raconte précisément l'histoire de Jacques Vasseur.

À faire sensible,

une émission de France Inter diffusée en direct,

récit documentaire Sophie Deschamps

dans les donations Franconia,

chargée de programme Rebecca Donante,

réalisation Frédéric Milano.

Fabrice de Rouelle,

affaire sensible,

sur France Inter.

Lundi 18 octobre 1965,

c'est un procès particulier

qui s'ouvre à la cour de Surtête Paris.

Une juridiction créée deux ans plus tôt

par le général de Gaulle

pour juger les crimes de l'OS en Algérie.

Mais en ses débuts d'automne,

ce sont les crimes d'un collabaut,

Jacques Vasseur.

Crimes commis dans l'Ouest de l'exagone

de 43 à 44 durant l'occupation,

c'est lui qu'on juge.

Et c'est sur son dossier

que vont se pencher les 3 magistrats

et les 2 militaires qui composent cette cour.

Le principal chef d'occupation

retenu contre lui est lourd,

le plus lourd qui soit

intelligence avec l'ennemi

en temps de guerre,

autrement des hautes trahisons

très hautes.

L'audience débute ce 18 octobre

1965 par l'interrogatoire du traître.

Celui que c'est victime,

on coutume d'appeler l'homme

à l'arrêt au milieu à changer.

Il arbore à présent une fine moustache

qu'il entretient avec soin.

Cependant, petit et maigrichon,

il a perdu toute prestance,

mais pas sa morgue.

Dans son compte rendu demain octobre,

la moustache l'ouvrit écrit.

Un homme ayant choisi

de vivre 17 ans reclus

dans la maison de sa mère

pour échapper à la justice

représente un cas assez extraordinaire

pour qu'on ait pu éprouver

quelque curiosité envers la personnalité

de ce Jacques Vasseur.

Les 2 ou 3 heures

qui ont pu être consacrées

à son interrogatoire

ont suffi pour jeter des lumières

sur l'individu et pour faire tomber son masque.

L'Exboro n'est tout en bloc

des nids classiques des grands criminels

pour se défoncer des atrocités commises.

Et il tente de se justifier, bien sûr.

C'est pour échapper

au service du travail obligatoire,

le fameux STO,

qu'il s'est fait embaucher comme interprète

à la redoutable et redoutée police secrète d'Asie d'Angers.

Mais l'accord n'est pas dup.

Le STO n'a été instauré qu'en février 1943,

soit plusieurs mois après son entré

au SD, la Gestapo.

De plus, les confortables évoluements

qu'il va toucher, même réfugiés en Allemagne

jusqu'en mai 1945

ne correspondent rien

au salaire d'un simple interprète.

Mais alors pourquoi un être humain

bascule-t-il un jour du mauvais côté

quand d'autres continuent à se tenir droits

en toutes circonstances ?

C'est bien la question qui se pose

inévitablement en parcourant la biographie

de Jacques Vaseur.

Il n'est le 9 octobre 1920

à Valenciennes au lendemain de la première guerre mondiale.

Fils uniques, il passe

petite enfance dans le nord de la France.

Puis ses parents s'installent à Angers

au début des années 30

dans un quartier bourgeois de la ville.

Son père est alors caissier principal

à la borgue de France, et sa mère Yvonne,

comme il se doit à l'époque, femme au foyer.

Le petit Jacques reçoit sans doute

en ce début de 20e siècle

une éducation, disons, classique.

Un père cholérique et autoritaire

qui montre guère ses sentiments

et qui exige de son fils

qu'il refoule les siens par si un garçon

ça ne pleure pas si ça veut devenir un homme.

En revanche, sa mère

à laquelle il est très attaché

reporte son affection sur son fils

face à un mari distant et froid.

Détail essentiel

sa grand-mère maternelle

est allemande.

De ce fait, le petit Jacques

passe chaque été ses vacances chez elle

près de Schultgart, puis chez ses cousins

en 36 et 37 après la mort de celle-ci.

En grandissant

il devient le témoin direct des conséquences

du traité de Versailles

sur la vie quotidienne du peuple allemand

mis à genoux par les exigences

de réparations françaises.

C'est ce ressentiment profond

qui a permis un certain adulte fut clair

d'accéder au pouvoir le 30 janvier 1933.

Intelligeant et travailleur

Jacques Vasseur

suit une scolarité brillante

dans des écoles privées françaises.

Bercé de culture allemande

et seulement la langue de Goethe

dès son entrée en sixième.

A l'époque où la plupart des jeunes gens s'arrêtent

au sacrosin certificat d'études

lui décroche à l'île un bac lettra.

Puis en 1939

il entre dans la prestigieuse école

des hautes études commerciales

à Chaussée, à Paris.

Son père rêve de le voir prendre sa suite

à la Banque de France

et pourquoi pas accéder à un poste haut placé.

Toutefois, l'entrée en guerre de la France

à l'automne 1939

est un étudiant.

François, je me suis adressé

cette nuit à l'adversaire

pour lui demander

s'il est prêt à rechercher avec moi

entre soldats après la lutte

et dans l'honneur

les moyens de mettre un terme aux hostilités.

En juin 1940, les bottes nazis pietina 12

villes d'Angers que devaient alors le siège

d'une commandement tour agirale

et qui cherchent des personnes parlant couramment l'allemand.

C'est ainsi que Jacques Vasseur

devient interprète au sein de l'officine

aux 12 rues chevrel

dont les services sont débordés par les demandes

administratives de la population locale.

Une tâche dont il s'inquiète

avec Zelle

et il peut ainsi nourrir cette Germanophilie

qui l'a chevillée au corps.

Mais début octobre,

son père, farouchement entièrement, lui,

le renvoi à Paris finira à Chaussée

qui vient de rouvrir.

Vasseur en sort diplômé en juin 1941,

au campagne.

Peu avant Noël, de cette année-là,

son père meurt des sujets d'une mauvaise chute

laissant derrière lui le couple mère-fils.

Respectant les vœux paternelles,

Jacques Vasseur poche-t-il à la banque de France.

Une lettre arrive le 15 mars 1942,

mais le poste proposait à saint Thomas

dans le nord.

Après son mari, la mère refuse de perdre

son fils.

Jacques qui ne fréquent pas de femme

à maman, comme il le dira à l'heure de son procès,

accepte de rester au prédel.

Mais les postes haut-placés sont rares

en ces temps de guerre en Anjou.

Après quelques mois de désœuvrement,

le jeune diplômé a soudain une idée

et s'il sollicitait la commandante Tour.

Les suggestions approuvées par sa mère

et quelques proches, sympathisant,

voire adhérent du parti franciste

à un mouvement fasciste qui le facile

depuis ses années d'étudiants.

Il retourne donc au 12,

au rechevrel, où il est fort bien accueillu.

Mais il est en changé.

Les habitants terrorisés par les exactions

allemandes ne se rendent dans les sinistres locaux

que lorsqu'ils y sont convoqués.

Il est alors aiguillé vers le CIPO

SD, installé à Angers depuis juin 1942.

Cette officie de nazis

regroupe la police de sécurité

et la police politique.

Elle comporte cette section.

La quatrième,

celle où va-ceur va oeuvrer

est chargée du renseignement et de la répression

dans les territoires occupés en clair

la traque des résistants.

Et le terrain-le-jeu du jeune collab

est vaste, puisque outre le ménéloir,

il sévira également

l'oire atlantique dans la sarte en Mayenne

et jusqu'en Indraéloir.

Agé d'à peine 21 ans, va se refaire

la connaissance de celui qui va devenir

durant deux ans son mentor, voire

un père de substitution Hans Dietrich

Ernst.

Le bon cas avant la guerre, c'est le prototype

d'une asie élégant, cultivé et poli.

Ça existe.

Mais en tant que commandant du SD

danger, il se montre autoritaire,

glacial, brutal, sans pitié.

Ceux qui correspondent beaucoup plus

à la réalité de cette engeance beauté.

D'emblée, il prévient Jacques

qu'il participera des interrogatoires

avant de mener ses propres enquêtes

et d'infiltrer la résistance.

Bien, va se réaccepter.

Le salaire est confortable.

Hans lui comprend très vite ce qu'il peut

tirer de ce jeune adulte maléable fasciné

par Hitler. Il espère en faire

un homme nouveau, implacable et dur

avec l'ennemi.

Au début, Basseur ne fait qu'assister

stoïque aux séances de torture.

Ta passage nère de beux simulacres

de noyens donc la rachait brûlure

sur le corps entier.

Très vite il torture lui-même,

y prenant manifestement plaisir.

D'ailleurs, plus de 20 ans après,

ses victimes se souviennent très bien

de lui, comme le rapporte le journal

d'interactualité du 19 octobre

1965.

Ce valet des nazis a dit l'un des témoins

nous cravachait sans même que les

Allemands lui en ait donné l'ordre,

il faisait du zèle, il agissait spontanément.

De tous ces témoignages, il résulte donc

que Basseur n'était pas seulement un interprète

comme il voudrait le faire croire,

mais un agent actif, il dirigeait les interrogatoires

des résistants avec ce que tout cela

comportait de torture et de coup.

Il semble se montrer

toutefois moins violent avec les femmes.

Se souvient-il alors

que sa mère en est une ?

C'est aussi ce que déclare la résistante

Noëlla Rouget, qui arrêtait le 21 juin

43 à 23 ans par qui vous savez,

ne recevra dit-elle

que quelques claques,

ou une clémence tout relative,

puisque Basseur la fera déporter

à Ravensbruck.

Auparavant, elle devra affronter le visage

de mes filles méconnésables et confiants

pour s'exprimer avant qu'ils ne soient exécutés.

Noëlla Rouget, qui nous le verrons plus loin,

va pourtant lui éviter la guillotine.

L'apprenti torsionnaire apprend vite

et il apprend bien.

Et son chef, le capitaine Ernst,

tient parole.

Dès 1943, lui confie la direction

du service des agents auxiliares français

chargés de la répression des activités

anti-allemands pour le compte

des Gestapo d'Angers et de l'Angte.

Pendant que son patron traque les Juifs,

Basseur piste les résistants.

Et il est maintenant à la tête

d'une équipe de près de 80 français

des petites frappes brutales,

sans envergure, ni éducation,

ni éminable, en temps de paix,

qui profite de la tragédie de la guerre pour exister.

Le paradoxe, c'est que son profil

ne correspond pas à sa vie de Basseur.

On l'a dit, mais comme l'expliquera avec pertinence

l'un de ses amis d'enfance à son procès,

Basseur confond l'amour

de l'Allemagne de Goethe avec celui

de l'Allemagne nazi.

Et de fait, entre 1943

et 1944, il va démontrer

beaucoup de réseaux de résistance.

Sa méthode est aussi simple

que ma cavalique.

Basseur se présentait toujours

en résistant, en réfractaire

au service du travail obligatoire

pour mieux s'introduire dans les cercles de résistant.

Pendant un an, il a joué

l'audieuse comédie. Puis un soir,

il arriva en cachant des armes sous un imperméable.

Le scénario était bien préparé,

les agents de la Gestapo arrêtaient

tout le groupe qui fut déporté en bloc.

Même si le plus souvent, ce sont

des hommes de main qui menacent, tabassent

et tuent ceux qui leur passent entre les mains.

Parfois, Basseur n'hésite pas

à exécuter un résistant à bout portant

ce cachant à peine.

Une habitante de château brillant raconte

à la barre comment Basseur a battu son frère

à coup de révolver derrière une meule de paille.

Ce témoignage est confirmé par un ancien

collaborateur des services de la Gestapo d'Angers.

« Oui, dit-il, après la rafale,

j'ai vu Basseur revenir de derrière

la meule de paille et il m'a dit

il n'y a que cela de vrai. Devant tant de précision,

l'accusé ne sait que répondre, tout cela

est vieux de 20 ans, je ne me souviens

plus très bien. »

Mais ce qu'il aime barre de suite tout,

c'est la torture psychologique, celle qui

épargne les corps mais détruit les âmes

à tout jamais. Ces exactions

perverses vont jusqu'à effrayer

certains de ses collègues allemands.

C'est ainsi qu'il convainc, d'une

voix douce, un enfant de 10 ans

de dénoncer son papa, soi-disant

pour le sauver avant de l'arrêter

une fois les avaient du gamin

obtenu et évidemment.

Le pauvre gosse comprend alors

mais trop tard qu'il vient de livrer

son père à ses bourreaux.

Non, décidément, rien n'arrête Basseur.

En 1944, après le débarquement

lié en Normandie, il met

les bouchées doubles pour éliminer le plus

de résistants, croyant encore aveuglément

en la victoire du fureur.

Mais le 4 août 1944,

les dignes éternaisies comprennent

que le vent est en train de tourner.

Etance, le cyniste patron

du SD Danger, quitte alors

précipitamment la France avec Basseur

dans ses bagages. Et ce dernier

ne se préoccupe pas cette fois

d'abandonner sa mère, il veut avant tout

sauver sa peau. Les autres

Gestapistes français d'Angers seront eux

fusillés le 28 février 1945

dans la cour de la prison du Prépijon.

La même ou de nombreux résistants

vécu tant de moments de souffrance

entre les mêmes Basseurs et de Césbire.

Et pendant que la victoire s'apparaît

à revêtir ses habits de fête

le voile noir des désastres s'étend

oui, sur le rage

et ses derniers amis

c'est la complète

de nazis

le carré piscule

avant la nuit

qui met au coeur

des idlériens

la pre terreur

dans ses mains

elle exprime

par ses accents

la sourd'angoisse

du châtiment

dans la tempête

et dans les guéris

c'est la complète

de nazis

dans la tempête

et dans les guéris

c'est la complète

de nazis

miliciens mouchards

cette complète est également

la vôtre heureuse

vous les traite, les vendues

les vomis

vous les lâche, elle est la vôtre

aussi

torsionnaire bourreau

émercenaire

pédorique, vôtre heureuse

dernier heureuse

collaborateur, écoutez-la

bien, c'est pour vous

que chante se refroid

c'est la complète

de nazis

c'est la complète

des mouris

qui met au ventre

des salauds

la peur de la corde

ou du poteau

elle accompagne

en quelques mots

l'agonie de l'ordre

nouveau

à vos potences, hommes

de Vichy

c'est la complète

de nazis

à vos potences, hommes

de Vichy

c'est la complète

des nazis

aujourd'hui

l'histoire de Jacques Basseur

France inter

affaire sensible

en juillet 1945

alors que l'Allemagne nazie

défaite des plus que ruins et caos

Basseur entre tant bien

comme Allem-France

dans l'identité de Jean Delfierre

aux Abois, le 25 juillet

il retourne discrètement

chez sa mère

chez qui d'autre pourrait-il se réfugier

il vient de retrouver sa phrase

dans le nord, à la Madeleine les Lilles

près de la capitale nordiste

comme son nom l'indique

désigné comme la mère du bourreau

Yvonne Basseur s'est replie dans sa ville natale

où elle a acheté une petite maison modeste

une maison surveillée régulièrement

par la police locale

retrochée à tout moment

car le voile a activement recherché

puisque condamnée à mort par contre

du Basse le 11 septembre 1945

par la courte de justice d'Angers

alors une solution

rejoindre la maison de sa mère

oui mais cacher

il va y passer 17 ans

Clou a trait dans le rognet

en état de mort social

il ne peut descendre à l'étage qu'une fois la nuit

tombée il évolait Clou et encore

en marchant sur la pointe des pieds

et en chuchotant pour ne pas être entendus des voisins

alors

pour ne pas ressasser sa toute puissance

perdue sombrée dans la dépression

ou bien devenir fou

Basseur étudie Tous Asimut

la cosmogonie, les mathématiques

il apprend 8 langues dont le japonais

de sanskrit traduit Tchaikov et Dostoyevsky

mais l'histoire ne dit pas s'il s'agit

de crimes échantiments

il rédige également une anthologie

de 6000 proverbes de tous les pays

il faut bien passer le temps

le tuer même

Yvonne elle doit sans arrégomer la présence

de son fils dans son logis

dehors elle prend 1000 précautions

en achetant par exemple les deux stèques

quotidiens dans deux boucheries

éloignées l'une de l'autre

et évidemment au bout de 17 ans

la vigilance se relâche

et c'est ainsi que le 10 novembre

62 Yvonne sort pour

faire une course

et elle oublie de fermer la porte à clé

fatale et tournerie

deux gendarmes qui s'enveillent de loin en loin

la maison voient soudain, stupéfait

une ombre masculine

lissée derrière une fenêtre

ils entrent alors dans la cuisine

c'est toi maman

demande machinalement le reclu

se dénonçant lui-même

émettant du coin un terme au mystère de sa disparition

Vasseur a tout juste 42 ans

le taran du bafard par les alènes

l'ostration

il s'arrêtait sans protester

sans doute à demi-soulagé de mettre fin à sa réclusion

tout en sachant qu'une autre l'attend

en prison et qu'il ne va devoir

rendre des comptes à la justice

et sûrement il essaie sa tête

son procès débute

comme on l'a vu le 18 octobre 1965

mais il n'en est pas

et de loin la figure centrale

comme le rapporte Michel de Gris pour le monde

20 octobre

dès la première audience

il est apparu que le procès prendrait

une toute autre dimension

ce sont les combattants du peuple de la nuit

les fantômes scolétiques

évanoui derrière les barbelés de Buchenwald

ou de Dachau dont on a senti la présence

dans le prétoir

au moment de l'appel des témoins

durant l'instruction

de nombreuses victimes sont confrontées à leur ancien bourreau

et parfois cela se passe mal

comme la rencontrée en 2005

que l'ancien résistant Maurice le Toi

dans chronique une vie d'occupée saumure

un documentaire réalisé par Fernando Gomez-Monrois

et puis au bout d'un moment j'ai dit

au juge d'instruction

est-ce que c'est possible

que je lui pose une question

et je lui pose la question

tu me reconnais pas

je m'appelle Maurice le Toi

tu m'as arrêté à noyer

alors il s'est permis de le dire

mais monsieur le juge d'instruction

je vais vous remarquer que monsieur le Toi

il m'a tutoie

j'étais rentré

à l'autre côté du bureau

il y a le pire de claque

il y a le bon mémoire

et ça me rappelle encore

pour nous c'est incriminal

d'emblée

les psychiatres qui l'ont examiné

le déclar responsable de ces actes

toutefois le 22 octobre

le psychiatre boitelle

aimait l'hypothèse aujourd'hui quelque peu dépasser

d'une mère dévoratrice et castratrice

puis il évoque

les liens entre l'inconscient et la petite violence

et de domination

de manière différente

autant de verbiages médicals qui n'expliquent rien

basseur

aurait été trop aimé par sa mère

en oubliant pas ça chez son père

froid, distant

ajoutons que la violence de l'expertise psychiatrique

culpabilise Yvonne Basseur à tel point

que le 23 octobre elle s'écrit à la barre

mais punissez moi c'est moi la coupable

où est la mère autoritaire décrite

par l'expert psychiatre boitelle

mais passons au fait

ils sont évoqués en détail durant 15 jours

entre le 21 octobre et le 4 novembre 65

ou pas moins de 190 témoins

des fils à la barre

des témoins qui reconnaissent

en peine le sinistre de bourreau d'Angers

dans son compte rendu du 21 octobre

pour le monde

le journaliste Michel Legris

écrit tous les témoignages concorbes

pour établir le rôle d'agent provocateur

de policiers au service d'USD

et de torsionnaires

de Jacques Basseur

face aux faits accablants

accusés prêtant de plus souvenirs

répétant inlassablement

je ne pense pas avoir participé

à cette arrestation

ajoutant parfois cyniquement

en toute franchise

comme leur apporte un nouvel journal

d'interactualité du 19 octobre 65

Basseur lui semble avoir la mémoire

courte et bien souvent

il fin de ne pas se souvenir ainsi

un témoin déclare avoir été battu

et Basseur le maintenait

l'inculpé répond j'ai assisté à des service

pour participer alors le président

Romario questionne

tenir quelqu'un pendant qu'on le bat

comment appelez-vous cela et Basseur

de répondre avec arrogance

une simple assistance passive

tout le personnage est dépeint dans cette réponse

Mais quand le tribunal est grain à long

liste des maquis et des réseaux

de résistants détruits par le traître

ou quand les exactions décritent dignement

par les témoins sentiers réfutables

ils concèdent

des dénieux

qui ont trouvé à tel endroit à ce moment-là

mais alors c'était en simple observateur

Observateur de quoi

demande alors mordant le président de la cour

Aux ans tout

ils tentent même de jouer les âmes sensibles

en jeu partait lorsqu'on torturait

les personnes arrêtées

je déteste toutes ces scènes de violence

je ne restais que lorsque je ne pouvais pas

faire autrement

Avant la clôture des débats

il fait une ultime déclaration

soufflée sans doute par ses avocats

mais l'une s'adonne à un étrange mais à coups de pas

tout en continement donnié l'évidence

après avoir entendu

les explications de mes avocats

j'admets que ma volonté a été

paralysée

j'admettais encore jamais senti coupable

j'admets avoir été amené

à faire des choses que je n'aurais pas dû faire

mais je vous jure sur la tête de ma mère

que je n'ai jamais tué personne

j'ai toujours été respectueux du premier commandement

et je mourrais si le faux

dans ce sentiment

depuis 18 ans j'ai considérablement changé

j'ai ouvert les yeux

sur mon passé

je me suis détesté pour ce que j'ai fait

mon coeur a changé car

malgré les apparences

j'ai un coeur qui me dicte des remords

que je vous exprime publiquement

des remords traitent

mais aucun mot d'excuse

non ils ne manifestent pas

de compassion pour les victimes présentes

dans l'enceinte du tribunal pas plus que pour celle

qui l'a froidement exécuté ou fait déporter

puis c'est l'heure du réquisitoire

l'avocat général est implacable

comment pouvait-il en être autrement

face à la monstrousité

des crimes de Vasseur

alors il demande sans détour

la peine capitale

comme le relat interactualité du 5 novembre 65

il a d'abord écarté tout retour

les arguments que l'on pourrait évoquer

en faveur d'un pardon

il faut prononcer une sentence

qui est une grande répercussion a dit l'avocat général

en dépit de l'éloi de mort des faits

certains pourront dire que le Vasseur

d'aujourd'hui n'est plus le même

que les crimes sont anciens

mais leurs conséquences subsistent

les survivants souffrent encore

dans leur chair et dans leur coeur

dire qu'il est trop tard serait montré

une lassitude, une véritable lâcheté morale

le temps révolu ne s'oppose nullement

à l'œuvre de justice

l'avocat général a poursuivi

il faut prononcer une sentence

à la mesure de ces actes monstrueux

les patriotes qui furent torturés par Vasseur

il suffit à son tour d'assumer le sien

enfin après avoir dit que Vasseur

avait trahi spontanément en toute liberté

l'avocat général a conclu

il n'y a pas de pardon possible

Vasseur est pleinement responsable

il a tourmenté, il a voulu avilir, dégrader

il a voulu tuer l'esprit, tout cela mérite la mort

et sans surprise

la cour de sûreté de l'état le condamne

le 6 novembre 65

pour intelligence avec l'ennemi

sans aucune circonstance aténante

précision du célèbre chroniqueur

judiciaire Friedrich Pötcher

et voilà, Vasseur est un homme vraiment étrange

presque aussi insensible qu'Eschman

à l'évocation de crimes épouvantables

mais il faut croire qu'il y a un bon génie pour les salauds

Noéla Rougé, l'une de ses lectines

dont nous vous avons parlé plus tôt

mais une catholique fervente qui a témoigné au procès

bled sa grâce

avant le verdict auprès du président de la cour de sûreté de l'état

les horreurs vécues sous le régime concentrationnaire

m'ont sensibilisé

à jamais à tout ce qui peut porter atteinte

à l'intégrité tant physique

que morale de l'homme

j'ai rejoint les rangs de ceux qui pensent

que s'il faut combattre l'erreur

nous n'avons pas pour autant le droit de disposer de la vie

de celui qui a erré

il faut lutter contre la maladie

et non tuer le malade

en un mot, je suis de celles et ceux

qui font campagne pour l'abolition de la peine de mort

va-seur mort

nous serions vengés certes

mais notre cause d'hier n'en sortirait pas grandit

et nous nous sentirions moins bonne conscience

pour accuser nos bourreaux d'autrefois

devenus bourreaux nous-mêmes

fusses par procuration

et puis

si l'on veut bien y réfléchir

d'un côté nos milliers de morts, nos souffrances

de l'autre

la mort de va-seur

cela ne fera jamais le poids

mais le président du tribunal

comme ces deux autres collègues magistrats et

deux militaires restent au sourd

à la supplie de Noël à Rougé

cette dernière ne se décourage pas

le 14 janvier 66

elle adresse une lettre au président de la République

Charles de Gaulle

Monsieur le président

la sentence que je redoutais fut prononcée

depuis lors

va-seur a signé son pourvoi

en cassation

sachant qu'il est possible que cette cassation

soit refusée et qu'alors

le sort du condamné serait entre vos mains

il me semble devoir

si je veux être logique avec moi-même

vous présentez cette requête

parce que je crois en Dieu

en qui je reconnais le seul maître absolu

de la vie et de la mort

parce que je crois en mon pays

à son esprit humanitaire qui l'amènera bientôt

j'espère

par une réforme législative

à abolir la peine de mort

parce que je crois en vous général

que j'ai suivi avec Élan il y a 20 ans

dans les rangs de la résistance

et aussi peut-être

au nom de la grande affaire qui me lit

à votre nièce Geneviève

je vous supplie

monsieur le président de la République

d'user le cas échéant

de votre droit de grâce en faveur de Jacques Vasseur

de Gaulle accepte alors de commer

la condamnation à mort de Vasseur

en réclusion imperpétuité

puis Georges Poupidour et du Sapena 20 ans

au nom de la réconciliation franco-allemande

et à la demande

une nouvelle fois de Noël Rouget

une peine que Vasseur effectue

la prison de freine puis à la centrale de Mollin

Noël Rouget

qui veut encore croire à une rédemption possible

lui écrit régulièrement en prison

espérant renimer

l'étincelle d'humanité chez son bourreau

mais en vain

celui qui a fait vivre l'enfer

de Ravensbruck à Noël à la déportant

et dont elle est ressortie 14 au moins plus tard

comme une mort vivant de 32 kilos

à l'indécence de se plaindre auprès d'elle

de ses conditions de détention

ce reportage

de France 2 du 25 septembre 2019

avec notamment l'analyse de l'historienne Brigitte

et que chaque témoignée en témoigne

chaque fois elle essaie

de lui insuffler du courage

alors qu'en Vasseur

se plainte de ses conditions de détention

à la prison de Mollin

nous vivons comme ces arbres

poussant au bord d'un canal mort

boueux

sur lequel jamais rien ne passe

alors elle répond c'est quand même incroyable

cette conversation entre ces deux

dans votre lettre du 27 août 1968

vous vous compariez à des arbres

poussant au bord d'un canal boueux

j'ai eu aussi cette impression 2 années de ma vie

et sur ce canal

contre toute attente

à souffler un jour un grand vent

celui de la libération

depuis lors des hommes et des femmes

rencontrés sur mon chemin

à bout du canal

en 1974

contre toute attente

ils se marieront en prison avec Gerona

une bibliothèque, biothéqueur

allemande bien sûr

sa sortie de prison en 83

sans surprise Vasseur demanda

nationalité allemande

et par vivre avec sa femme à Heidelberg

dans son cher bas du Thornberg

il ne fera plus jamais parler de lui

et ne reviendra jamais en France

il cesse également d'écrire

et à sauver sa tête

Vasseur meurt le séphérie 2009

à qu'un 28 ans sans descendance

en 2014 le journaliste de west france

Benoît Robert a la confirmation de son décès

en se rendant sur place

alors en Allemagne c'était pour répondre

à cette question qui était sur l'élèvre

de beaucoup de familles de victimes

était-il vraiment encore en vie

si c'était le cas il aurait eu

84 ans en 2014

il s'avère on a pu vérifier

à la mairie de Heidelberg

où il habitait

plutôt avec sa femme

qu'il avait connu en prison

et bien

donc il était décédé

le 7 février 2009

la preuve en est apportée

au cimetière

l'urne de l'ancien collaboration

repose tout près du carajouif

mais aussi non loin de la tombe

de l'alberge paire

l'affurbement de la production de guerre

ça ne s'invente pas

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durée :00:55:11 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, l’histoire de Jacques Vasseur. Un jeune homme ordinaire que les circonstances de la Seconde Guerre mondiale vont transformer en collaborateur zélé de la Gestapo dans l’Ouest de la France.