Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Jack Unterweger, l’étrangleur de Vienne - Le récit

Europe 1 Europe 1 8/26/23 - 28m - PDF Transcript

Nous voilà donc à Vienne, la capitale de l'Autriche, dans la dernière ligne droite du printemps 1991, le 20 mai.

Les jours précédents, il n'a plus comme vache qui pisse, et voilà une éclaircie.

La pluie s'arrête en fin, et un retraité en profite pour aller se dérouiller les pattes dans les bois.

Il y a beaucoup de forêts à Vienne. Elles cernent toute la partie ouest de la capitale. Elles sont denses, très denses, sauvages par endroits.

C'est une odeur qui attire son attention, une odeur qui ne ressemble à aucune autre, la plus horrible des odeurs.

Un sanglier mort, un chien, l'homme casse les branches et carte les feuilles, et il tombe sur le corps d'une femme, à moitié nue, face contre terre.

Dans une posture obscène et détaille horrible, des animaux ont commencé à dévorer sa jambe gauche, des renards sans doute.

C'est le directeur de la brigade des homicides de Vienne en personne, Ernst Giger, qui débarque sur la scène de crime, et qui établit d'entrée que la pauvre femme a été étranglée.

Étranglée, grâce à un système diabolique, le tueur a utilisé les colants de la victime pour lui serrer le coup.

C'est propre colant, et avec il a fait un noeud très particulier.

Un noeud qui permet de faire varier la pression autour du coup à volonté, comme s'il avait voulu en quelque sorte, faire durer le plaisir.

Son plaisir.

Pour la police de Vienne, en tout cas, c'est une grosse affaire, parce qu'en général, c'est une ville plutôt calme, Vienne.

Pour vous donner une idée, l'année d'avant, en 90, il n'y a pas eu plus de 50 meurtres dans toute la capitale, et encore, la plupart étaient des crimes passionnels et des règlements de compte.

Mais des crimes de cette perversité là, ça n'est jamais arrivé.

Le type n'a même pas volé les bijoux, il les a déposés en cercle autour du corps.

Et ça, c'est le signe des grands pervers, le rituel caractéristique des grands tueurs en série.

La victime est assez vite identifiée.

Son mari l'avait signalé disparu il y a un peu plus d'un mois.

Sabine Moizi, 25 ans, une boulangère, mais pas que, accro à l'héroïne qui se prostituait à l'occasion pour se payer sa dose.

...

Trois jours plus tard, le 23 mai 1991, on en trouve une autre, morte dans les bois de Vienne.

Une autre qui se prostituait à l'occasion.

Carine Eroglou, même système de nœud complexe, même position obscène, c'est le même bonhomme.

...

Ces deux assassinats, coup sur coup en tout cas, ont semé l'effroi en ville.

La presse l'appelle l'étrangleur de Vienne, et les plus inquiètes sont évidemment les prostitués.

Qui en autriche sont en majorité des travailleurs déclarés qui ne se cachent pas.

Ce qui n'était pas le cas, des deux victimes.

La police interroge bien sûr des dizaines de prostitués.

Est-ce que vous avez des clients un peu pervers ?

Des clients un peu bizarres ?

Les filles en général éclatent de rire, tant la question leur paraît so grenue.

Ha ! Ça, des clients pervers, j'en manque pas.

Vous avez combien de jours devant vous ?

...

Une semaine plus tard, le lundi 3 juin 1991,

un journaliste, se présentant comme travaillant pour la Radio-Nationale Autrichienne,

se présente au siège de la police de Vienne.

La quarantaine, très élégant, sur de lui.

Il dit qu'il fait un reportage sur l'affaire, et il voudrait rencontrer les enquêteurs.

...

Oui, oui, il est là à l'accueil, il s'appelle...

Unterweger.

Jack Unterweger.

Vous voulez le recevoir ?

Entendu. Je vous l'amène.

C'est le détective Max Edelbacher, qui reçoit le journaliste.

Merci de me recevoir.

Je suppose que votre temps est précieux.

D'entrée, le contact est plutôt bon, entre les deux hommes.

Ce qui amène le journaliste à faire une confidence au détective.

Vous savez pourquoi on m'a choisi pour ce reportage ?

Non, mais vous allez me le dire.

En fait, c'est parce que j'ai une vraie connexion avec les prostitués.

Ma tante était une prostituée.

Elle a été assassinée par l'un de ses clients en 1967.

Il explique que ces derniers jours, il en a interviewé plusieurs.

Vous savez, tueurs ou pas tueurs, ces femmes vivent dans la peur.

Il faut les protéger.

Oui, bien sûr. Nous mesurons le danger et nous mettons tout en œuvre pour retrouver celui qui a fait ça.

Les deux hommes se serrent la main.

Et ça n'est qu'en rentrant chez lui que le détective Edelbacher va réaliser qui est ce journaliste.

Quand il va dire à sa femme,

Tiens, chérie, j'ai donné une interview aujourd'hui à un journaliste qui s'appelle comment déjà ?

Jack Hunter Weger.

Sa femme, elle.

Elle sait parfaitement de qui il s'agit.

Elle se tient au courant de l'actualité, elle.

Elle n'a pas le nez dans ses enquêtes 24-24, elle.

Jack Hunter Weger.

Mon Dieu, mais tu n'as jamais entendu parler de lui ?

Non.

Pourquoi ? J'aurais dû.

Mais si, c'est le type qui a été condamné de la prison à vie pour avoir tué sa femme.

Il a écrit une autobiographie très émouvante dans sa cellule.

Ça a fait tout en raffut quand il a été libéré l'année dernière.

Non de Dieu.

Il n'avait pas réalisé Jack Hunter Weger, mais bien sûr.

Depuis sa sortie de prison, il est devenu le symbole de la réhabilitation.

On ne voit que lui à la télé.

Pas bête d'ailleurs, poète, dramaturge.

Jack Hunter Weger l'écrivain.

Ça, alors ?

Le détective se sent un peu idiot.

Le reportage passe à la radio le 5 juin, et Edelbarer est à l'autre bout du poste.

Il écoute.

Et c'est étrange.

Il a une intuition.

Jack Hunter Weger.

Et si, c'était lui, l'étrangleur de Vienne, venu le provoquer dans son propre bureau.

Et il n'y a pas que le détective Edelbarer,

qui s'étonne de voir apparaître Jack Hunter Weger,

dans un costume de journaliste, au coeur de cette affaire.

Un ancien flic à la retraite, lui aussi,

dès qu'il entend l'interview à la radio, se dit,

c'est louche.

C'est louche de le voir là, celui là, enquêté sur ses crimes.

Cet ancien détective s'appelle Auguste Schäener.

Et tout de suite, il appelle ses anciens collègues.

Mais l'officier qui l'a en ligne ne le prend pas au sérieux.

Oui, c'est ça.

Bien sûr, monsieur.

Merci de nous avoir appelés.

On va jeter un œil.

Oui, bonsoir, monsieur.

Et pourtant, on devrait l'écouter, ce vieux flic.

Car c'est lui, Auguste Schäener, qui, 20 ans plus tôt,

a arrêté Jack Hunter Weger.

Il le revoit très bien.

Il avait 24 ans à l'époque.

Une petite frappe, avec une belle gueule,

qui avait déjà un casier judiciaire long comme le bras.

Vole, braquage, cambriolage, enlèvement,

viole, arrêter plusieurs fois,

envoyer en prison plusieurs fois,

jusqu'à cette arrestation en 1975

pour le meurtre d'une jeune femme, Margaret Schäffer.

Il s'en souvient comme si c'était hier,

le vieux détective Auguste Schäener.

Comme il connaît, bien sûr,

la suite, comme tout le monde,

la rédemption de Jack Hunter Weger.

Quand arrivé en prison,

il décide de tout recommencer à zéro,

toute son éducation.

Quand il s'installe à la bibliothèque de la prison

pour se cultiver, apprendre à écrire,

se forger un style littéraire.

Et bien sûr, le vieux détective Schäener

se souvient de la sortie, en 1982,

du premier livre d'Hunter Weger.

Purgatoire, l'histoire de son crime

et de sa rédemption.

Le vieux détective s'en souvient bien.

On en a parlé partout de ce livre.

Ça a été un carton incroyable.

Il a même été adapté au cinéma.

Et lui, il n'a cru qu'à moitié

en cet homme nouveau.

À moitié.

Et encore.

Mais que voulez-vous ?

Les gens avaient adoré.

Les milieux littéraires de Vienne

s'étaient totalement emballés.

Un tel génie ne pouvait pas rester

en prison.

Il s'était amendé.

Il avait changé.

Il fallait lui donner une chance.

Et patati et patata.

Toutes les stars autrichiennes

étaient mises à pétitionner.

La réhabilitation de Jack Hunter Weger

doit être la preuve de la réussite

du système de justice autrichien.

Sinon, cela prouve son incompétence.

Belle argument.

Et petit à petit, face à l'emballement

de l'opinion,

la justice avait cédé.

Elle avait commencé à accepter

que Jack Hunter Weger fasse des lectures

dans une vision depuis la prison.

Et ensuite, elle l'avait autorisée

à sortir pour assister aux avant-premières

de ses pièces de théâtre.

Et le vieux détective Schener,

pendant toutes ses années,

il a regardé tout ça avec

circonstpection.

Les naïfs, qu'il se disait.

Les naïfs.

Et pour cause.

Lui, depuis le début,

il pense que Jack Hunter Weger

a tué une autre femme.

Une Yugoslavia,

trouvée noyée dans un lac près de Salzburg.

Il a voulu enquêter.

Sa hiérarchie l'en a dissuadée.

Pas touche.

Il est célèbre.

Il a des amis en haut lieu.

Vous êtes à deux doigts de la retraite, alors calmez-vous un peu.

Profitez de la vie.

Voilà, ce qu'on lui avait dit.

Et finalement,

Hunter Weger, condamné à perpétuité,

était sorti en 1990

après quinze ans

et quatre mois de prison.

En Rockstar.

Et depuis.

Depuis, il placeronnait à la télévision,

il tronnait en couverture des magazines

et avec ça, il jouait les dandis

en costume blanche,

mise ouverte sur ses tatouages d'anciens tolards

avec son écharpe rouge

autour du cou.

Toujours son écharpe rouge,

sa signature de star.

Bref, quand il le voit apparaître

en journaliste dans l'enquête

sur l'étrangleur de Vienne,

le vieux détective Schäener se dit que peut-être,

peut-être,

il tient sa revanche.

Mais patience,

patience.

Car le 4 août, on retrouve le cadavre

d'une autre prostituée,

à Vienne, Sylvia Zagler.

Face contre terre,

étranglée avec ses propres collants.

Et dans les heures qui suivent sa découverte,

voilà que le détective Edel Barreur

reçoit un appel du standard.

Tiens donc, le revoilà celui-là.

Deux mois qu'il ne l'avait pas vu.

Il est revenu le provoquer.

Parce qu'entre temps,

le détective s'est rencardé.

Il a même vu le vieil Auguste Schäener.

Il le connaît un peu mieux.

Le bonhomme.

Et ça n'a fait que renforcer son intuition.

Alors il tente un coup de poker.

Jack,

il faut que je vous avoue quelque chose.

Ah bon quoi ?

Je sais que vous avez suivi l'affaire

de l'étrangleur de Vienne.

Eh bien, je dois vous informer

que je suis navré

sur la liste des suspects.

Une terveilleur accuse le coup.

Et il contre-attaque.

Ah, c'est pas étonnant.

Avec les propos que je tiens à la télévision

pour la réhabilitation et ce que je représente,

il y a beaucoup de gens qui rêvent de me salir.

Vous n'êtes pas un peu paranoïaque.

Je parie que c'est ce vieux détective

Auguste Schäener qui vous a contacté.

Ça fait des décennies qu'il veut ma peau.

Il n'a jamais digéré ma libération.

Alors pourquoi voulez-vous que je fasse ça ?

Hein ? J'ai de l'argent, j'ai du succès.

Je virais que Bianca qui est à la moitié de mon âge.

Pourquoi est-ce que je risquerais

de retourner en tolles ?

Jack Unterweger

est-il faux le reconnaître ?

Assez convaincant.

Et il n'est pas faux que le vieux

détective Schäener a l'air un peu

paranoïque.

Quelques jours plus tard,

message sur le téléscripteur.

C'est la police de Graz.

Ils enquêtent depuis six mois sur le meurtre

des prostitués retrouvés dans les bois

autour de la ville, étranglés

avec leurs propres collants.

Ils ont une liste de suspects.

D'après vous,

il est dedans

pour arrêter Jack Unterweger

et le placer en garde à vue dans

l'affaire des prostitués.

Il faut du concret, il faut du solide,

des biscuits, comme disent les flics.

Sinon,

c'est l'humiliation assurée.

D'autant que maintenant, il y aurait

un deuxième victime, a Bregans,

une certaine, hédérie, a meureur,

étranglée avec son collant,

avec le même nœud.

Pourquoi c'est Jack ?

Il faut donc prouver, par exemple,

qu'il était dans chacune des villes

quand les crimes ont eu lieu.

À Vienne, à Graz,

à Bregans.

Et en attendant, il est placé sous surveillance,

pistez 24-24

dans tous ces déplacements.

Et un jour, petit coup de pression,

il est convoqué pour quelques questions,

genre,

où étiez-vous, tel jour, à tell heure ?

Ah, je dois confesser que

je n'ai aucun alibi pour les quatre meurtres

ayant eu lieu à Vienne.

À cette époque, je travaillais beaucoup chez moi

pour préparer deux pièces de théâtre.

De toute façon, je ne peux pas les avoir

emmenés dans les bois, messieurs les policiers.

Je n'ai pas mon permis.

Il prétend que c'est un ami à lui

qui conduit sa volsagaine passate,

immatriculée.

Bonjour le bon goût.

W. Jack Wan.

Au passage, notez que le type qui lui a filé

cette plaque d'immatriculation de rouleur de mécanique

aura bientôt très honte.

Il ne sera pas le seul.

En tout cas, quand il prétend qu'il ne conduit pas

et que c'est un ami qui conduit sa voiture,

il ment.

Ça fait quinze jours que les policiers

le suivent en permanence.

Il conduit. Il conduit tout seul.

Il conduit même beaucoup.

Et pour vous dire à quel point le type

est culotté,

en sortant de cette interrogatoire,

il appelle la police de Graz.

Alors, comme ça vous me soupçonnez

d'avoir tué deux filles,

à Graz, et quoi d'autre encore ?

À l'autre bout du fil,

le policier de Graz ne se laisse pas

démonter.

C'est une pure formalité, M. Unterweger.

Vous n'avez qu'à me dire

où vous étiez le 25 octobre 90

et le 7 mars 1991

lors des disparitions

des deux femmes à Graz.

Ah, c'est facile, hein.

Je n'ai jamais eu de contact avec le milieu

de la prostitution de Graz, jamais.

Et le 7 mars, ben, j'étais à Vienne,

demandé à ma petite amie de l'époque

Katarina, j'ai passé l'après-midi

et la soirée avec elle.

Sa meilleure défense,

c'est toujours l'attaque.

Et si les flics veulent la guerre, ils l'auront.

Mais ces deux alibis

vont s'effondrer

d'un coup.

Nous avons un témoin, M. Unterweger.

Une jeune prostituée de Graz

a témoigné avoir eu

des rapports sexuels avec vous

en octobre 1990.

Et elle vous a reconnus depuis sur photo.

Et elle a précisé votre plaque

d'immatriculation. Je crois que c'est

W. Jacquwan, c'est ça ?

Cette prostituée s'appelle Johanna.

Et elle a raconté que lors

de la relation sexuelle,

M. Unterweger l'a attachée

et lui a demandé de pousser des

hurlements de terreur

pour l'aider.

Ça complète bien le portrait.

Ce type est entordu.

La police va interroger

son ex, son alibi,

la fameuse Katarina.

Ah mais non !

J'étais pas avec lui. J'ai vérifié

dans mon agenda, nous venions de rompre.

Et je me souviens très bien, nous en avions parlé ce soir-là.

J'étais à un meeting politique

et lui a une dédicace, je crois, dans la ville de Graz.

Le 13 février 1992,

le procureur de Graz

émet un mandat d'arrêt

au nom de Jack Unterweger.

Et en théorie,

il va pas être difficile à arrêter

puisqu'il est sous surveillance 24-24.

On l'a perdu.

Comment ça ?

Dans le trafic. Il nous a semés.

L'équipe de surveillance

qui suit Jack Unterweger depuis des mois

s'est fait avoir.

Vous savez pourquoi ?

Parce que grâce à ses contacts dans l'administration,

dans la presse, chez les intellectuels

et probablement chez les politiques,

Jack a eu vent

du mandat d'arrêt

avant tout le monde.

Il s'est carapaté.

Et maintenant, l'affaire est dans la presse.

Jack Unterweger serait-il

Jack l'étrangleur.

On ne parle plus que de lui.

C'est le choc dans toute l'autriche.

Un mandat d'arrêt

de Jack Unterweger.

C'est énorme car les gens adorent l'idée

que la rédemption soit possible.

Mais gare à ceux qui trahissent.

Ils ont été lâchés.

Ils seront lâchés

et lâchés.

Et en attendant,

il a disparu.

Est-il encore en autriche ?

En Suisse ? En Italie ?

Tout ce qu'on sait, c'est qu'il est avec sa petite amie,

une jeune fille de 18 ans,

Bianca Mrak.

Et évidemment, on craint maintenant qu'elle soit

sa prochaine victime.

Et en attendant,

le détective Edelbarreur obtient

l'autorisation de perquisitionner

son appartement de Vienne.

Il s'y précipite.

Et la Radio-Nationale Autrichienne

annonce qu'il donnera une interview

en direct au téléphone

demain à 5 heures du matin.

Et le lendemain,

toute l'Autriche est derrière

son poste de Radio.

Et à 5 heures pétantes,

il est là, en direct.

Et il contre-attaque.

Mais il est à l'artrette ?

Que peut-il faire ?

Alors bien sûr,

je suis le coupable idéal.

Ils ont tout monté contre moi pour sauver leur peau.

Il est décidément très fort.

Il a encore réussi

à retourner la situation.

À son avantage, bien sûr.

Sa stratégie marche très bien.

Trois jours plus tard,

il a publié un reportage intitulé

« Une chasse aux sorcières grotesques.

Le système de justice

montre son vrai visage,

mensonge, malveillance, pression.

Il lui faut des preuves matérielles

et vite.

Sinon des têtes vont tomber.

C'est à la recherche de preuves

que le détective Edel Barreur

fouille donc son appartement.

Il n'y trouve

aucune trace ADN des victimes.

Aucun journal intime

et encore moins de livres sur

comment réussir son necoulant.

Il trouve juste

son écharpe rouge.

Il l'a oublié avant de prendre la fuite.

Et coincé entre deux livres de la bibliothèque,

un petit fascicule

le menu d'un restaurant

de Los Angeles.

Et pourquoi diable a-t-il

conservé ça ?

C'est vrai.

J'avais complètement oublié.

Il est allé à Los Angeles cet été

pour un reportage.

Attends.

C'est pas à ce moment-là que les meurtres se sont arrêtés.

En rentrant,

Max Edel Barreur

appelle la police de Los Angeles

toujours cette histoire d'intuition.

On ne sait jamais.

Imaginez qu'il soit passé à l'action là-bas.

Ça parait gros.

Mais ça se tente.

Oui, bonjour, monsieur.

Nous cherchons des meurtres ayant eu lieu

au 21 et juillet 1991

des prostitués

violés et étranglés

avec leurs propres sous vêtements.

De préférence avec leurs colants.

Ça vous dit quelque chose ?

Au bout du fil,

le détective Fred Miller

du hélépidie homicide.

Eh bien, figurez-vous

que j'ai exactement ça.

Oui, j'en ai même trois. Pourquoi ?

Le détective américain s'en souvient très bien.

Ces meurtres l'avaient marquée.

Ils avaient toutes les marques

caractéristiques du tueur en série.

Sauf que ça s'était arrêté net.

Et sachez, les tueurs en série,

ça n'arrive jamais.

Il s'était dit que le type était mort

ou qu'il avait quitté la zone.

En tout cas,

c'est le jackpot.

On compare les rapports d'éligistes.

Tout concorde.

Les nœuds sur les colants, les mêmes.

Jack, l'étrangleur, n'a pas seulement

tué en Autriche,

mais aussi tué aux États-Unis.

Et les dates correspondent pile-poil

aux dates du voyage de Jack Hunter Weger

à Los Angeles.

Ce que les policiers autrichiens

et américains, d'ailleurs, ne savent pas encore,

c'est que pile à ce moment-là.

Jack Hunter Weger et sa petite amie

Bianca Mrak,

sont sur le territoire américain.

Ils sont à Miami,

c'est là qu'ils ont trouvé refuge

depuis qu'ils ont fui l'Autriche.

À ce détail près qu'ils n'ont plus un sou.

Faucher comme les blés,

ils sont partis trop vite.

Jack fait même travailler

sa petite amie Bianca.

Il y a même un moment où il veut la prostituer.

Mais elle refuse.

Et du coup, ils leur arrivent de dormir

dehors, sur la plage.

Le 26 février 1992,

il reçoit un appel de l'une de ses anciennes

petites amies, Elisabeth.

Jack ?

Oui, c'est Elisabeth.

J'ai un message pour toi, c'est le rédacteur en chef

de Success Magazine.

Il veut te payer 10 000 dollars pour une interview.

Il paye d'avant, suivez-toi.

10 000 dollars pour une interview ?

Mais il est dingue !

C'est génial, j'accepte.

Le lendemain,

il est prévu qu'il récupère l'argent

à un guichet d'USA Money Exchange.

Une borne de transfert d'argent

207 Eleven Street

à Miami.

Il s'y rend.

Mais c'est un piège.

Au dernier moment, il aperçoit

cinq agents fédéraux qui se précipitent sur lui.

Alors il se met à courir.

Ils le prennent en chasse et finalement

ils le coincent.

Jack Unterweger est arrêté.

Il est riche, vivant des droits d'auteurs de ses livres

et s'y honne de triche pour tenir des conférences.

Or après chacune de ces manifestations

la police retrouve une prostituée

égorgée, la tête tournée vers le sol

recouverte de feuilles.

Simple coïncidence peut-être.

Mais un autre meurtre, d'après le même scénario

à Prague, et nouvelle coïncidence

Jack se trouvait le jour même en Czechoslovakie.

La police lance un mandat d'arrêt

mais il réussit à s'enfuir aux États-Unis

avec sa fiancée.

On le retrouve dans un quartier de Miami

et une nouvelle coïncidence,

trois prostituées sont retrouvées à cet iné

de la même manière.

Faute de preuve, les Américains sont obligés

de le relâcher et l'extradé vers le triche

où il est immédiatement éculpé.

Le procès de celui qu'on citait

comme le modèle de la réinsertion sociale

doit débuter dans trois mois.

Vienne Lucien Jordani, Europe 1.

Et au procès,

il y a un détail qui va peser lourd.

Une preuve en béton

qui va effacer toutes ces dénégations.

L'une des prostituées, on a retrouvé

des fibres rouges.

Elle en était couverte.

Et ces fibres rouges

proviennent de la célèbre écharpe rouge

de Jack Unterweger,

l'écharpe qu'il portait à la télévision

et dans les soirées mondaines,

l'écharpe qu'il a rendue célèbre.

L'écharpe

qu'il a trahi.

Et dans sa fameuse

Volkswagen Passat, immatriculée

W. Jack Wan,

on a trouvé un cheveu

qui appartient à l'une de ses premières victimes.

L'enquête a révélé

qu'il a commencé à tuer quatre mois

après sa sortie de prison.

Sa rédemption

était un l'heure.

Au final, on lui attribuera

un minimum de 12 victimes.

Et Jack Unterweger

est condamné à la prison à vie.

Sauf que

il a toujours dit qu'il ne retournerait pas

en prison.

Le soir même du verdict,

il se pend dans sa cellule.

Et autour de son coup,

il fait

le même noeud

que celui qu'il faisait au coup

de ses victimes.

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Jack Unterweger, dit Jack l’étrangleur, est un tueur en série autrichien qui sévit au début des années 90. Il devient un symbole de rédemption avec une nouvelle carrière dans l’écriture. Mais, il n’a pas changé.