Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Hondelatte raconte - L'année 2000 - L'intégrale

Europe 1 Europe 1 4/8/23 - 3h 36m - PDF Transcript

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L'année 2000, on de la traquante sur Europe 1.

Impossible de débuter notre plongée dans l'année 2000,

sans faire le tour des événements qui ont accompagné le changement de midinair.

Par exemple, le 1er janvier 2000, à Paris, c'est la Tour Eiffel qui s'embrasse.

7, 6, 5, 4, 3, 2, 1!

Nous entrons dans l'an 2000 avec Albin Venture.

Bonne année, on retrouve tout de suite Franck Bérouillet au pied de la Tour Eiffel, Franck.

Vous l'entendez?

Ce sont des explosions énormes qui sont à peine couvertes par l'explosion de choix du public.

Il faut dire qu'ici, les gens ont attendu pratiquement entre 6 et 7 heures.

La plupart étaient venus vers 5 heures, 6 heures, 7 heures pour prendre les places.

Et là, actuellement, c'est carrément le bouquet final.

Après, une explosion de petites boules blanches.

Maintenant, ce sont des boules bleues et puis des immenses trés jaunes qui s'illuminent dans le ciel.

La Tour Eiffel, on a l'impression qu'elle est en train de s'enflammer.

Le 1er janvier 2000, les Champs-Élysées sont pris tasseau.

On compte 1 million de personnes venues des quatre coins de France

pour faire la fête sur la plus belle avenue du monde.

Et on vient de la Presqu'Ile de Giens, tout en bas, dans le sud de la France.

Alors, nous avons adoré le feu d'artifice de la Tour Eiffel.

C'est des géants, les petites lumières bleues et tout, c'est excellent, ouais.

Donc, on fait ça avec plus de champagne et tout ce qui va bien.

Et alors, 2000 et bonne santé, bonne année, tout ce que vous voulez.

Génial, c'était excellent.

Quand on s'attendait pas à ça, un band full super excellent.

Les champs plein de solidarité, ça s'est super bien passé.

Je suis en manque d'argument, tellement chistomaché.

La soirée n'est pas terminée, elle commence à peine, voilà.

Là, vous avez le champagne?

Ouais, vous en voulez une goutte?

Il n'y a pas de mot, c'était tellement beau, tellement féérique.

C'est génial, vraiment super.

Mais ce chose, c'est le décompte d'hommage qui n'était pas, quoi.

La progression, ça, c'est génial.

Et la fête est d'autant plus folle que le bug annoncé n'a finalement pas eu lieu.

Rien que dit pensé, il faisait Frémir et cela depuis des années,

le bog de l'an 2000, cette punaise informatique sur laquelle tout le monde a eu peur de s'asseoir,

n'aura finalement pas piqué la planète.

Tous les grands réseaux ont passé le cap de minuit comme une lettre à la poste.

En France, les entreprises, les banques et les centrales nucléaires

publient ce matin des bulletins de santé, tous saussis rassurant les uns que les autres.

Le ministre de l'économie, Christian Sottert, est soulagé lui aussi.

Même si des sommes pharamineuses ont été dépensés pour rien.

Nous avons gagné la bataille contre le bug,

mais s'il est encore possible qu'il y ait ici ou là des incidents ponctuels,

par exemple lorsque les entreprises vont se remettre à fonctionner dès lundi matin.

Mais ce qui était important, si vous voulez, c'était d'être sûr que les grands réseaux allaient continuer à fonctionner.

Est-ce que cela veut dire que ce fameux bug de l'an 2000 dont tout le monde a parlé depuis des mois et des mois,

est-ce que cela veut dire que c'était un pétard mouillé

ou est-ce que cela veut dire qu'on a fait le nécessaire?

Il est très tentant après qu'on ait constaté aucun incident de dire qu'il n'y avait pas de menace.

Mais si vous voulez, c'est un peu comme les assurances.

On paie des assurances et puis on n'a pas d'accident.

Ça ne veut pas dire que le contrat d'assurance était inutile.

Il fallait prendre toutes les précautions.

Une fois le nouveau millénaire entamé, désormais tout est possible.

Pour sa première matinale de l'année sur Europe, Arlet Chabot a invité le généticien Axel Kahn pour parler du futur.

Êtes-vous un peu ému? On est quand même le 1er janvier 2000.

Quand vous étiez petit, par exemple, ça vous avait rêvé cette date? Vous l'imaginez?

Vous vous imaginiez en janvier 2000?

Je ne l'imaginais pas.

Et pour moi, le 1er janvier 2000 ou l'an 2000 était peuplé de petits hommes verts, les Martiens.

De mon temps, on parlait des Martiens.

On a dit beaucoup de bêtises sur le siècle 2000.

On a imaginé ce que les scientifiques, les écrivains, mais les scientifiques aussi ont imaginé, non?

Oui, c'est normal parce que chacun sait que la prévision est très difficile, surtout quand il s'agit de l'avenir.

Bien sûr.

Beaucoup de bébés, quand même, s'en est cette nuit.

Quel pourcentage de ces bébés a une chance d'être centenaire?

Un grand pourcentage, en fait.

Un très grand pourcentage peut-être 20 à 30 % peut-être même plus chez les femmes.

Mais nous autres pauvres hommes, chacun le sait.

Nous sommes très fragiles par rapport à vous, mesdames.

Donc peut-être 5 à 10 % des petits garçons qui vont être là ces mois-ci pourront atteindre le 22e siècle.

Et justement, le tout premier bébé de l'an 2000 est une fille né à Saint-Jean de Morienne en Savoie.

Elle se prénomme Clémence.

C'est le quatrième enfant de son papa et de sa maman.

Elle pèse 3 kilos 300 et elle mesure 50 cm.

Écoutez, elle était prévue pour le 22 janvier. Pour nous, forcément, c'était en 2000.

Mais bon, pas le premier, pas le premier à minuit.

Ce n'est pas ce qu'on pensait.

Qu'est-ce que ça vous fait d'être la maman du premier bébé de l'an 2000?

Moi, tout ce qui compte, c'est qu'elle se donne en bonne santé.

C'est tout ce qui compte pour moi.

Je vous dis honnêtement, que ce soit le premier bébé du millénaire ou non.

Honnêtement, pour moi, ça ne compte pas vraiment.

Je ne m'aime pas regarder l'heure, j'ai vraiment...

Ah non, je n'ai pensé à rien.

J'avais prévu de passer un bon réveillon, d'ailleurs. Je suis des amis.

Mais ça ne s'est pas passé comme on voulait.

Et ça, c'est déclenché quand?

Dans l'après-midi, à vers 17h.

Et comme les autres accouchements ont duré plus de 12h,

je ne pensais vraiment pas que ça arriverait à minuit.

Et vous avez bu une petite coupe de champagne ou en tout cas votre mari?

Mon mari, oui, mais il a bien raison.

Ah, qu'il l'entend.

Regarde tout.

Ah, qu'il le veut vraiment.

C'est tellement rien,

qu'il croit.

Mais tellement tout,

pourtant,

qu'il voit la paix

de ne vouloir

de le chercher

tout le temps.

Ce sera nous des demain.

Ce sera nous le chemin

pour que l'amour

nous saura se donner

pour donner

nos vies d'aimer.

C'était Daniel Lévy, en 2000,

avec L'Envie Démé.

On de la traquante,

Christophe Ondelat.

En l'an 2000,

le foot amateur de Calais

est un parcours exceptionnel

en coupe de France.

Pourtant, classé en CF,

c'est-à-dire l'équivalent de la 4e division.

Le Racing Union Football Club de Calais

arrive en carte finale

après avoir battu le Lille et Calais.

Les ouvriers, employés municipaux

ou agents commerciaux qui composent l'équipe

se préparent donc désormais

à affronter les professionnels

du Racing Club de Strasbourg,

le premier division.

Et là, surprise,

Calais s'impose 2 à 1

et celui sans demi-final.

Dans la ville,

on a du mal à réaliser.

Jean-Claude Lomel, le patron du café

des Canaries à Calais,

n'a dormi que quelques heures

dimanche matin.

La voie cassée,

les cernes sous les yeux.

Il répète qu'il a vécu

samedi soir au Stade Bollard,

derrière son équipe fétiche,

une sorte de 2e coupe du monde.

De retour à Calais,

la bière a coulé à flot,

nuit d'ivresse et de folie.

Dans ce quartier populaire

du Beaumaret,

entre tours de béton

et terrain de football,

Jean-Claude et tous les supporters

du Cruv se reconnaissent facilement

dans cette équipe

amateur sans complexe,

son aventure.

C'est un peu la leur.

On a jamais eu un niveau pareil,

mais là, on a une équipe de copains

parce que c'est quand même

des joueurs amateur,

très très unis.

Dans un quartier,

le terrain est situé,

c'est un quartier ouvrier,

donc il y a pas mal d'ouvriers,

ça ressout de la population

incroyable.

Vous êtes content

pour l'image

que ça donne,

finalement,

l'image sympathique

que ça peut donner

de Calais.

Après ce match

qui a mis en émoi

tous les calaisirs,

les joueurs amateurs

se préparent maintenant

à affronter

en demi-finale

les pros

des gyrontaines

de Porto.

L'obstacle est de taille,

mais à Calais,

on continue de rêver.

Et surtout d'en profiter

pour faire rentrer

des sous

dans la salle.

Les joueurs amateurs

se préparent

maintenant

à affronter

en demi-finale

les pros

des gyrontaines

de Porto.

Pour rentrer des sous

dans la caisse,

le club a même décidé

d'ouvrir

une boutique.

Chaque jour,

c'est une véritable

prise d'assaut.

Cette boutique

a été ouverte spécialement

pour l'occasion

par le club de Calais.

Et depuis,

le tiroir caisse

n'en finit plus

de chanter

déjà plus de 300 000 francs

de chiffres d'affaires.

Ça fait une semaine

que c'est comme ça.

164 heures.

Ça fait une semaine

que c'est comme ça.

Depuis samedi 1er avril,

on est ouvert.

C'est la folie.

Vous voyez,

c'est tous les jours comme ça.

Sur un match,

comme de l'arquer,

il avait dit un coup,

tout est possible.

Vous savez?

Évidemment,

ça va être dur.

Il faut le reconnaître

que Porto,

c'est un monstre.

Mais

sur un match,

on a une chance.

On a vu des journaux chinois

relater l'exploit.

Je viens de dire

qu'on peut,

on est fiers,

bien, fiers de la ville,

qu'il y aura fiers

de cette équipe.

Le 12 avril demi,

à lieu la demi-finale

au Stade Félix-Bollard de Lang.

C'est incroyable

qu'allez remporte le match

contre Bordeaux,

3 à 1

après prolongation.

David a battu Goliath

et les nordistes sont en finale

de la Coupe de France.

C'est pas vrai!

C'est pas possible!

Putain, regardez!

On a battu 3

au Bordeaux!

Non!

On est en finale

au Stade de France!

Oh putain!

J'y crois!

C'est trop fort!

C'est trop fort!

Je ne sais pas essayer

de le mettre à un autre place.

Je ne sais pas ce qu'on dit,

c'est vraiment...

Tous les mots ont déjà été dit.

Et là, je ne sais pas

ce qu'on va trouver comme mot.

Le lendemain de la qualification,

tous les joueurs se voient offrir

une journée de repos

par leurs patrons respectifs.

Mais les joueurs ne sont pas

les seuls à choper.

Certains supporters ont aussi renoncé

à aller travailler,

comme ce calaisien

qui a fêté la victoire toute la nuit

et qui n'est pas encore rentré chez lui.

Les supporters, même les plus étouris,

revoient avec émotion

les images de cette qualification

pour la finale.

Vous avez l'air fatigué un peu, hein?

Euh, je n'ai pas quand rentré.

J'étais très spontané,

mon patron m'a dit

« Retente-y-toi, t'as congé! »

Une nuit d'enfer.

Et nuit d'enfer, c'est terrible.

Et puis j'ai perdu ma femme.

On l'a perdu,

parce qu'il n'y a pas d'autres âles

à lancer, c'est plus école.

Vous allez la retrouver quand même?

Bah, j'espère, et...

Ah ouais, parce que je n'ai qu'un là.

Quel souvenir vous garderez

du match d'hier soir?

La deuxième Coupe du monde.

Et notre trainer, c'est

Emé Jacqui Enzo.

Et maintenant, tous au Stade de France?

Tous ensemble et tous ensemble.

On y va tous.

Et...

si ma vraie mère gagne,

je suis carlore.

Des fois, comme je dirais.

Trois semaines plus tard,

c'est le grand jour.

Calais dispute la finale

de la Coupe de France de football

contre Nantes

au Stade de France,

à Saint-Denis.

Jacques Girac est présent

dans les tribunes pour l'événement.

Mais, à la fin,

ma logique sportive est respectée.

Et c'est Nantes qui l'emportent

de Buzin.

La finale de la Coupe de France

disputée hier soir

au Stade de France

restera dans les mémoires

et, signant à logiquement gagner,

l'équipe de Calais

s'est bien battue

dans un Stade de France enthousiaste

et en présence de Jacques Girac

et de Lionel Jospin.

Les professionnels ont fini

par l'emporter

grâce à un penalty

tiré à la dernière minute

du match.

Un match que les Nantes

ont donc finalement gagné

deux à un.

Et puis, on retiendra

cette image à la fin du match.

Les deux capitaines

brandissant ensemble la Coupe,

même si Calais a perdu.

Le public a fait

à cette équipe

une véritable vation.

Jacques Girac,

qui a remis cette Coupe au Nantes,

a aussi rendu

un vibrant hommage aux Calaisiens.

Il y a deux vainqueurs,

a dit le président

de la République.

L'un au score.

C'est évident.

L'autre sur le plan humain.

Je voudrais saluer,

a-t-il ajouter

cette magnifique équipe de Calais

qui nous a fait vibrer

pendant des semaines

et qui a donné

une si belle image

du Nord,

mais surtout de la France.

Et malgré la défaite,

les footballeurs de Calais

et leur entourage

profitent de leur séjour

dans la capitale

pour fêter dignement

leur parcours.

Le réveil des footballeurs

de Calais

est difficile.

Après la défaite

d'hier soir,

on a veillé tard.

Dès ce soir,

il faudra revenir à Calais

sans la Coupe.

Dans le hall

de leur grand hôtel,

les joueurs ont troqué

leurs habits de sport

pour des costumes sombres.

Ils se sont nettement

moins nombreux qu'hier.

La ministre d'espoir

a finalement renoncé

à venir les saluer

au Sud-Uli

et aucun supporter

en ne fait le siège

devant l'hôtel.

La folle nuit

sera bien vite passée.

L'une des femmes de joueurs,

Cathy,

l'ami de Josée Boulanger.

On a bien pleuré

après le match

et après, on était prêtes

pour faire la fête.

Le lido,

c'était magnifique

et la discothèque,

c'était super.

Pour nous,

c'est grandiose.

On n'est pas habitués

à tout ça.

On vit pas ça chez nous.

Qu'est-ce que vous faites

dans la vie,

votre mari et vous-même?

Moi, je suis agent de service

en crèche

et Josée,

les magasiniers

dans l'entreprise de M. Cessou.

Cette nuit,

dans un grand hôtel parisien,

vous en avez profité

combien de temps?

On en a profité

très peu de temps

parce qu'on s'est

couché les des 5 heures

et on s'est levé à 9 heures.

Dans l'ensemble,

ils ne sont pas

mécontents

de retrouver

leur vie d'avant.

C'est ce que confie

le gardien de l'équipe,

Cédric Chile.

Là, ça faisait

trois mois

ou quelque part,

je dis pas que c'était

un viva,

mais bon,

c'était de plus en plus dur.

Et là,

on aimerait bien

revenir

à notre vie normale,

c'est-à-dire

les petits joueurs

de football

qui n'étaient pas connus avant.

On redescend sur Terre?

On n'a jamais

décollé,

on n'était jamais

sur notre nuage.

Ce qui s'est passé,

c'est que ça a pris

une telle ampleur

que quelque part,

tout le monde nous a

enflammés.

Donc nous,

on n'y pouvait rien,

on a fait de notre mieux

pour justement

que mon paramètre trophée.

Européen ont de la traconte

l'année 2000.

Je n'ai jamais suivi vos routes

J'ai voulu tracer mon chemin

Pour aller plus haut

Aller plus haut

Non, n'oublie ces souvenirs

Aller plus haut

Aller plus haut

C'est rappoucher de la venir

C'était l'Australienne Tina Arena

avec sa toute première chanson

en français

Aller plus haut

On de la traconte

Christophe Ondelat

A la fin du mois de mai 2000,

à Montchauvet,

dans la banlieue de Saint-Etienne,

on s'apprête à détruire

la muraille de Chine,

l'une des plus grandes

Bardimeuble d'Europe,

construite en 1963.

La muraille de Chine est un véritable symbole.

En ses premiers locataires,

c'était la modernité.

Il y avait l'idée de se faire

le plus grand nombre possible

de logements confortables

dans le délai le plus rapide possible.

Au coup, le plus bas possible,

il y avait quand même l'idée

comme ça d'une prouesse

dans le domaine du logement social.

Moi, je fais partie,

si vous voulez,

de ces gens,

de cette génération

qui a découvert

là-dedans le confort.

Cette barre, long de 254 mètres,

abrite 526 logements.

C'est une olyme de confort

à sa construction.

Elle est devenue,

au fil du temps,

le symbole d'un échec,

comme le raconte

le maire de Saint-Etienne,

Michel Tiolaire.

Il y a l'échec

de la réhabilitation des années 80.

Il y a l'échec des utopies

des années 80,

on peut le dire comme ça aujourd'hui.

En 95, la décision est prise,

la muraille va mourir.

J'en ai conclu

qu'il ne fallait pas obliger les gens

à vivre dans ce type d'habitat,

qu'il ne fallait pas remplir de force

une telle muraille.

Et donc, la conclusion,

on s'imposait d'elle-même,

il fallait démolir.

La démolition de la muraille de Chine

est programmée pour le fin de septembre.

Samedi, à 13h,

6 tonnes d'explosifs

viendront à bout de cette structure en béton.

La pause des explosives

a commencé aujourd'hui

sous haute surveillance.

L'emplacement du poste de tir,

c'est-à-dire le détonateur,

on ne le connaît pas exactement.

Sécurité oblige.

La sécurité, c'est bien sûr

le souci numéro 1.

Depuis lundi,

une compagnie de CRS

patrouille 24h sur 24

et des vigiles ont été appelées

en renfort parmi eux

Mokhtar, un enfant de la muraille.

Ça fait un petit pincement?

Ouais, quand même, ouais.

Ça fait un petit pincement,

c'est vrai, ça, tu peux le dire.

Samedi, à 13h, vous serez là?

Ouais, je travaille en plus,

ça me dit.

C'est mon anniversaire en plus.

Un anniversaire bien particulier

pour Mokhtar.

D'autant que c'est la première fois

qu'en France,

un immeuble d'une telle envergure

va être détruit.

Alors, bien sûr,

toutes les précautions d'usage

ont été prises.

Depuis 8h ce matin,

un périmètre de sécurité

est installé tout autour du bâtiment

et depuis environ 1h,

qu'une voiture ne circule

sur la voie rapide

située en contre-bas.

Les Stéphanois commencent à affluer

pour voir tomber

ce qu'il faut bien appeler

un symbole,

un symbole d'un urbanisme gigantesque

qu'on considère aujourd'hui

comme des passées.

Le ministre délégué à la ville,

Claude Bartolone,

a fait le déplacement.

La démolition sera visible

en plusieurs emplois du quartier,

mais ceux qui sont le plus près de la muraille,

les rivres, eux, ont dû

évacuer leur domicile

ce matin à 8h.

Évidemment,

les Stéphanois ont fait le déplacement

pour assister à la destruction

de la muraille de Chine.

Et pour certains,

l'émotion est plus vive

que prévue.

Il n'aura fallu que 15 secondes

pour faire disparaître 35 ans d'histoire.

Attention pour le décompte.

5, 4, 3, 2, 1, 0.

Le fracas était tourdisant

le nuage de poussière,

irrespirable.

En un instant,

la muraille de Chine se colosse de béton,

disparaît foudroyé sur une partie,

tombant comme un domino sur l'autre.

Un profond saupir parcourt alors la foule,

massée sur les collines qui entourent la muraille

ou sur les toits des immeubles voisins.

Au premier rang,

le fracas, elle, pleure son HLM.

C'est une vie détruite.

Vous avez l'impression qu'on vous a enlevé quelque chose?

Bien sûr.

On ne détruit pas la vie comme ça.

J'aurais pas parlé, excusez-moi.

C'est un sentiment étrange,

dit Cantalui Noël,

instituteur depuis toujours dans le quartier,

entre Mélancolie et Espoir.

On était très fiers de ça,

parce que c'était un grand bâtiment.

Alors aujourd'hui,

c'est émêlé comme sentiment.

C'est toute une partie de notre jeunesse

qui s'en va.

En même temps, c'est quelque chose

qui rend la vie au quartier,

qui ouvre de nouveau le quartier.

Dix jours plus tard,

c'est au tour de la barre Renoir

à la Courneuve en Seine-Saint-Denis

d'être détruite.

150 mètres de long,

350 logements.

Et comme à Saint-Etienne,

l'émotion est présente

à tous les étages.

Renoir,

la plus ancienne des bars du quartier.

Une vie comme une hauteur très riche,

mais aussi des drames,

deux enfants tués par balles,

un enfermement entre des murs de béton,

un urbanisme condamné.

À quelques heures de sa démolition,

d'anciens habitants, ces deux femmes

viennent revoir une dernière fois

l'appartement qu'elles ont occupé.

Rémond de la mer

pendant plus de 20 ans.

Il y avait des petites galères,

mais enfin,

ce qui est bon,

on a repris par dessus.

Et là, dans mon nouveau appartement,

il y a six colis qui ne sont pas défaits

parce que j'ai l'impression

que je vais repartir.

Revenir à Renoir.

Oui, j'ai toujours respiré.

Ce souvenir-là, c'est...

c'est tout.

C'était mon enfant,

c'est là que ma mère a mastery

les premiers pas de danse.

Il n'y a que...

qui m'a appris ma vie, quoi.

Malgré tous les souvenirs,

tous s'accordent quand même à dire

que ce type de construction

était devenu obsolète.

On ne peut pas reprocher les appartements,

ils sont bien, ils sont spacieux,

ils sont solides.

C'est vrai que ces dernières années,

ça s'est un peu dégradé.

Il faut démolir

son modèle de construction,

parce que...

ça y est, c'est terminé,

c'est archaïque, c'est les années 60.

De Saint-Etienne, à la région parisienne,

en passant par l'île ou Toulouse,

5 000 constructions HVM

sont ainsi détruites

durant l'année tenue.

...

...

...

Les Irlandais de U2

avec Beautiful Day.

...

On te l'attraquante,

Christophe Ondelat.

En septembre 2000,

les utilisateurs du téléphone

fixent entendre cette sonnerie

pour la dernière fois.

...

Au ancestral que pénible cette sonnerie occupée,

sa première apparition remonte à 1928.

Les PTT n'ont alors que 300 trôts téléphoniques

et peu de clients.

Elles se généralisent en 70.

Les Français apprennent la patience

et haraillent contre les bavards.

Bien sûr, depuis,

quelques parades ont été mises au point,

comme le signe elle l'appelle,

mais dès lundi, c'est une mini révolution

qui s'annonce pour l'opérateur historique.

Votre correspondant est déjà en ligne.

Écoutez.

...

Cette nouvelle formule est déjà en test

à Bordeaux depuis quelques mois.

Et les clients semblent satisfaits.

C'est un gain de temps inestimable.

La vie d'appeler cinq fois et tomber cinq fois

sur un téléphone occupé.

On reste avec une certaine bonne humeur.

Mais par contre,

c'est vrai que ça ne laisse aucun répit

à l'interlocuteur au bout du film.

Parce que dès qu'il a terminé, hop,

il aurait embrayé avec vous.

A Bordeaux, les clients sont 70%

à avoir choisi le rappel automatique.

Quand leur téléphone le permet, bien sûr.

Ça fonctionne quand on est,

depuis la ligne fixe de chez soi

vers une autre ligne fixe.

Là où ça ne fonctionne pas,

on a la machin d'être sans raccorder

un standard France Télécom qui est un peu plus ancien.

Donc 25% des lignes ne l'ont pas tout de suite

dès lundi, mais le rond dans les deux ans qui viennent.

Et ça ne fonctionne pas aussi

quand vous avez, par exemple, effectivement,

un public phone pour des raisons évidentes,

mais aussi un numéro international

ou un numéro court.

Bon, la fin de la sonnerie occupée

est un petit événement.

Mais ils ne font pas exagérer non plus.

Car en l'an 2000,

ils se sont déjà convertis au téléphone portable.

La barre des 500 millions d'utilisateurs dans le monde

vient tout juste d'être franchie.

Et les opérateurs en sont déjà

au portable de quatrième génération.

Des téléphones qui ne servent plus seulement

à téléphoner.

Le téléphone mobile de quatrième génération

n'aura rien d'un téléphone.

Tous les projets sur lesquels travaille Ericsson

et d'autres pour les années 2010

nous projettent dans une autre dimension.

Imaginez un système miniature intégré

dans votre veste ou votre sac,

capable de transmission 1000 fois plus rapide qu'aujourd'hui.

Télévision en trois dimensions,

son stéréophonique, commande vocale

pour ouvrir une porte ou commander un appareil,

il sera tout faire.

Georges Ruyot, spécialiste des télécommunications,

en dit plus sur l'antenne d'Europe 1.

C'est une espèce de combiné

entre un outil avec un clavier

ou à commande vocale.

La commande vocale, c'est la prochaine facilité

des appareils et puis un émetteur récepteur

qui sera dissimulé dans une saccoche,

dans une chemise, dans un imperméable,

dans un endroit où l'utilisateur

l'aura toujours soit sur lui, soit dans sa bagnole,

soit à la maison, etc.

Mais le téléphone, en tant que téléphone avec un clavier

tel qu'il existe actuellement

me paraît périmé pour l'année 2010.

Il y en a qui ne feront que téléphoner,

il y en a où on pourra faire de la sécurité

dans la maison, commander des volets,

ouvrir sa voiture,

toutes sortes d'actions télécommandées

ou d'un outil qui sera un peu

un organisateur de bureau, un peu un téléphone,

un peu une télécommande,

c'est des images en 3D, c'est de la télévision

de très bonne qualité, c'est des images

qui vous donnent une définition

qui est quasiment parfaite.

Donc en l'an 2000, le téléphone portable

est en plein boom

avec des avantages

et comme toujours

des inconvénients.

Aujourd'hui, un français sur 3

possède un téléphone portable.

Il y a des millions d'abonnés qui téléphonent

d'un peu partout et de plus en plus souvent

de leur voiture.

Selon un récent sondage, 40% d'entre eux

reconnaissent qu'ils leur arrivent de téléphoner

en conduisant, même s'ils savent qu'il s'agit

là d'un comportement dangereux.

Peu de gens recours à la messagerie,

peu de gens recours également

a fait de confier leur téléphone portable

à un tiers, en véhicule,

beaucoup de gens 40% nous disent

je ne prends pas de mesures particulières,

je le laisse sonner, donc je le décroche inévitablement.

Décroché, au risque de ne plus

être suffisamment vigilant,

le danger de collision serait multiplié

par quatre durant une conversation

téléphonique.

Et cette utilisation intempestive du portable

vaut pour les adultes

comme pour les plus jeunes.

Alors qui tu téléphones par exemple et pour quelle raison?

Bah...

aux parents

mais si ils savent pas où je suis, je peux leur

expliquer où je suis,

les amis, tout, n'importe qui.

Si ça ne sert à jouer

à servir de la calculette,

parce que les portables font calculette maintenant

ça peut aussi nous servir

à se réveiller

comme ils ont le réveil,

à chronométrer, à regarder l'heure.

Combien de fois tu t'en sers par jour

que portable?

Dix à quinze fois, facilement.

Le portable c'est bien parce qu'il y a la radio

et c'est super en fait.

Il faut écouter les musiques qu'on aime.

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Et un mois plus tard, la rédaction d'European reprend des nouvelles de Pascal.

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Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Christophe Hondelatte raconte l'an 2000 en puisant dans les archives d'Europe 1.