Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Hondelatte raconte - L'année 2000 - 1/5

Europe 1 Europe 1 4/3/23 - 43m - PDF Transcript

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Voici le premier épisode de ma série consacrée à l'année 2000 au programme.

Des footballeurs amateurs en finale de la Coupe de France,

la fin de la sonnerie occupée au téléphone,

des barres d'immeuble détruites partout en France

et le discret Jacques Villarret qui se raconte.

L'année 2000, on de la traconte sur Europe 1.

Impossible de débuter notre plongée dans l'année 2000

sans faire le tour des événements qui ont accompagné le changement de midimaire.

Par exemple, le 1er janvier 2000 à Paris, c'est la Tour Eiffel qui s'embrasse.

7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...

Nous entrons dans l'an 2000 avec Albin Venture.

Bonne année, on retrouve tout de suite Franck Bérouillet au pied de la Tour Eiffel, Franck.

Vous l'entendez?

Vous l'entendez sans des explosions énormes qui sont à peine couvertes par l'explosion de joie du public.

Il faut dire qu'ici, les gens ont attendu pratiquement entre 6 et 7 heures.

La plupart étaient venus vers 5 heures, 6 heures, 7 heures pour prendre les places.

Et là, actuellement, c'est carrément le bouquet final.

Après, une explosion de petites boules blanches.

Maintenant, ce sont des boules bleues et puis des immenses trés jaunes qui s'illuminent dans le ciel.

La Tour Eiffel a l'impression qu'elle est en train de s'enflammer.

Le 1er janvier 2000, les Champs-Élysées sont pris tasseau.

On compte 1 million de personnes venues des quatre coins de France pour faire la fête sur la plus belle avenue du monde.

Et on vient de la Presqu'Ile-de-Gien, tout en bas, dans le sud de la France.

Alors, nous avons adoré le feu l'artifice de la Tour Eiffel.

C'est des géants, les petites lumières bleues et tout, c'est excellent, ouais.

Donc, on fait ça avec les champagnes et tout ce qui va bien.

Et à l'an 2000, et bonne santé, bonne année, tout ce que vous voulez.

Génial! C'était excellent.

Donc, on s'attendait pas à ça, un band full super, excellent, les champs plein de solidarité, ça s'est super bien passé.

Je suis en manque d'argument, tellement schistomacé.

La soirée n'est pas terminée, elle commence à peine, voilà.

Là, vous avez les champagnes?

Ouais, vous en voulez une goutte?

Il n'y a pas de mots, c'était tellement beau, tellement féérique.

C'est génial, vraiment super.

Mais la seule chose, c'est le décompte d'hommage qui n'était pas coin.

La progression, ça, c'est génial.

Et la fête est d'autant plus folle que le bug annoncé n'a finalement pas eu lieu.

Rien que d'y penser, il faisait Frémir et cela depuis des années, le boc de l'an 2000,

cette punaise informatique sur laquelle tout le monde a eu peur de s'asseoir n'aura finalement pas piqué la planète.

Tous les grands réseaux ont passé le cap de minuit comme une lettre à la poste.

En France, les entreprises, les banques et les centrales nucléaires publient ce matin des bulletins de santé,

tous saussis rassurant les uns que les autres.

Le ministre de l'économie, Christian Sottert, est soulagé lui aussi.

Même si des sommes pharamineuses ont été dépensées, pour rien.

Nous avons gagné la bataille contre le bug, mais s'il est encore possible qu'il y ait, ici ou là, des incidents ponctuels,

par exemple lorsque les entreprises vont se remettre à fonctionner dès lundi matin.

Mais ce qui était important, si vous voulez, c'était d'être sûr que les grands réseaux allaient continuer à fonctionner.

Est-ce que cela veut dire que ce fameux bug de l'an 2000 dont tout le monde a parlé depuis des mois et des mois,

est-ce que ça veut dire que c'était un pétard mouillé ou est-ce que cela veut dire qu'on a fait le nécessaire?

Il est très tentant après qu'on n'ait constaté aucun incident de dire qu'il n'y avait pas de menace,

mais si vous voulez, c'est un peu comme les assurances.

On paie des assurances et puis on n'a pas d'accident, ça ne veut pas dire que le contrat d'assurance était inutile.

Il fallait prendre toutes les précautions.

Une fois le nouveau millénaire entamé, désormais tout est possible.

Pour sa première matinale de l'année sur Europe,

Arlette Chabot a invité le geneticien Axel Kahn pour parler du futur.

Êtes-vous un peu ému? On est quand même le 1er janvier 2000.

Quand vous étiez petit, par exemple, ça vous est rêvé cette date, vous l'imaginez?

Vous vous imaginez en janvier 2000?

Je ne l'imaginais pas.

Et pour moi, le 1er janvier 2000 ou l'an 2000 était peuplé de petits hommes verts, les Martiens.

De mon temps, on parlait des Martiens.

On a dit beaucoup de bêtises sur le siècle 2000, ce qu'on a imaginé,

est-ce que les scientifiques, on les écrivait, mais les scientifiques aussi, on imaginait, non?

Oui, c'est normal parce que chacun sait que la prévision est très difficile,

surtout quand il s'agit de l'avenir.

Bien sûr.

Beaucoup de bébés, quand même, sont nés cette nuit.

Quel pourcentage de ces bébés a une chance d'être centenaire?

Un grand pourcentage, en fait, un très grand pourcentage.

Peut-être 20 à 30% peut-être même plus chez les femmes.

Mais nous autres pauvres hommes, chacun le sait, nous sommes très fragiles par rapport à vous, mesdames.

Et donc peut-être 5 à 10% des petits garçons qui vont être là ces mois-ci

pourront atteindre le 22e siècle.

Et justement, le tout premier bébé de l'an 2000 est une fille,

née à saint Jean de Morienne en Savoie.

Elle se prénomme Clémence, c'est le quatrième enfant de son papa et de sa maman.

Elle pèse 3,3 kg et elle mesure 50 cm.

Bah écoutez, elle a été prévue pour le 22 janvier, pour nous forcément, c'était en 2000,

mais bon, pas le premier, pas le premier à minuit.

Ce n'est pas ce qu'on pensait.

Qu'est-ce que ça vous fait d'être la maman du premier bébé de l'an 2000?

Moi, tout ce qui compte, c'est qu'elle se donne en bonne santé.

C'est tout ce qui compte pour moi, je vous dis honnêtement.

Que ce soit le premier bébé du millénaire ou non, honnêtement, pour moi, ça ne compte pas vraiment.

Je ne me suis même pas regardé l'heure, j'ai vraiment, ah non, j'ai pensé à rien.

Et j'avais prévu de passer un bon réveillon d'ailleurs.

Je suis des amis, mais ça ne s'est pas passé comme on voulait.

Et ça s'est déclenché quand?

Dans l'après-midi, à vers 17h et comme les autres accouchements ont duré plus de 12h,

je ne pensais vraiment pas à mon mari, que ça arriverait à minuit.

Et vous avez bu une petite coupe de champagne ou en tout cas votre mari?

Oui, mon mari, oui, mais il a bien raison.

A qui l'entend, regarde tout, à qui le veut vraiment.

C'est tellement rien, tu crois, mais tellement tout, pourtant,

qu'il vaut la paix de le vouloir, de le chercher tout le temps.

Ce sera nous des demain, ce sera nous le chemin

pour que l'amour nous sera se donner

et donne nos vies d'aimer.

C'était Daniel Lévy, en 2000, avec l'envie d'aimer.

On de la traquante, Christophe Ondelat.

En l'an 2000, le club de foot amateurs de Calais est un parcours exceptionnel en coupe de France.

Pour tant classer en CF, c'est-à-dire l'équivalent de la quatrième division.

Le Racing Union Football Club de Calais arrive en carte de finale après avoir battu l'île et calme.

Les ouvriers, employés municipaux ou agents commerciaux qui composent l'équipe se préparent donc désormais

à affronter les professionnels du Racing Club de Strasbourg, club de première division.

Et là, surprise, Calais s'impose 2 à 1 et ce 800 demi-finals.

Dans la ville, on a du mal à réaliser.

Jean-Claude Lomel, le patron du café des Canaries à Calais, n'a dormi que quelques heures dimanche matin.

La voie cassée, les cernes sous les yeux, il répète qu'il a vécu samedi soir au Stade Bollard

derrière son équipe fétiche, une sorte de deuxième coupe du monde.

De retour à Calais, la bière a coulé à Flo, nuit d'ivresse et de folie.

Dans ce quartier populaire du Beaumaret, entre tours de béton et terrain de football,

Jean-Claude et tous les supporters du Cruv se reconnaissent facilement dans cette équipe amateur sans complexe,

son aventure, c'est un peu la leur.

On a jamais eu un niveau pareil, mais là on a une équipe de copains parce que c'est quand même des joueurs amateur.

Très très unis dans un quartier ouvrier, donc il y a pas mal d'ouvriers, ça ressoudre la population, on le croit.

Vous êtes content pour l'image que ça donne finalement, l'image sympathique que ça peut donner de Calais?

Tout à fait, tout à fait, tout à fait.

Vous voyez, bon, Calais on parle de nous souvent pour le tunnel, pour le port.

Maintenant on va pas être Calais pour le football, on est très contents.

Après ce match qui a mis en émoi tous les Calais, les joueurs amateurs se préparent maintenant

à affronter en demi-finale les pros des Girondins de Porte.

L'obstat est de taille, mais à Calais on continue de rêver et surtout d'en profiter.

Pour faire rentrer des sous dans la caisse, le club a même décidé d'ouvrir une boutique.

Chaque jour, c'est une véritable prise d'assaut.

Cette boutique a été ouverte spécialement pour l'occasion par le club de Calais

et depuis le tiroir qu'est ce nom finit plus de chanter, déjà plus de 300 000 francs de chiffre d'affaire.

Ça fait une semaine que c'est comme ça, 64 heures je vous le dis.

Ça fait une semaine que c'est comme ça, depuis samedi 1er avril on est ouvert et c'est la folie.

Vous voyez, c'est tous les jours comme ça.

Sur un match, comme de l'arquée, il avait dit un coup, tout est possible, vous savez?

Ça serait, ça serait dur.

Évidemment, ça va être dur, il faut le reconnaître que Bordeaux, c'est un monstre.

Mais sur un match, on a une chance.

On a vu des journaux chinois relater l'expo.

Je viens dire qu'on est fiers de la ville, puis on est fiers de cette équipe.

Le 12 avril demi a lieu la demi-finale au stade Félix Bollard de Langue.

C'est incroyable, Calais remporte le match contre Bordeaux, 3 à 1 après prolongation.

David a battu Goliath et les nordistes sont en finale de la Coupe de France.

C'est pas possible, putain, regardez! On a pas dit 3 à Bordeaux, non!

On est en finale au stade de France!

Oh putain, c'est super, j'ai cru en force.

C'est trop fort, c'est trop fort.

Je n'ai pas essayé de le mettre à notre place.

Je ne sais pas ce qu'on dit, c'est vraiment tous les mots qui ont déjà été dit.

Et là, je ne sais pas ce qu'on va trouver comme moi.

Un exploit signé au terme d'un long suspense durant les 90 premières minutes,

le gardien de Calais gare facteur violé,

César et empêche les Bordeaux l'est de concrétiser leur domination.

Le lendemain de la qualification,

tous les joueurs se voient offrir une journée de repos par leurs patrons respectifs.

Mais les joueurs ne sont pas les seuls à chomper.

Certains supporters ont aussi renoncé à aller travailler,

comme ce Calaisien qui a fêté la victoire toute la nuit

et qui n'est pas encore rentré chez lui.

Stade de France, en niveau, oui, en niveau.

Et en 12 ans.

Les supporters, même les plus étouris,

revoient avec émotion les images de cette qualification pour la finale.

Vous avez l'air fatigué un peu, hein?

Euh, je n'ai pas quand rentré.

J'ai été très spattant, mon patron m'a dit,

« Retourne-je-toi, t'as congé, une nuit d'enfer. »

Et « Lui d'enfer » c'est terrible.

Et puis j'ai perdu ma femme.

On l'a perdu, parce qu'il n'y a pas d'autre qu'à ralence, c'est plus écolé.

Vous allez la retrouver quand même?

Bah j'espère, et...

Ah ouais, parce que je n'ai qu'un à l'heure.

Quel souvenir vous garderez du match d'hier soir?

La deuxième coude du monde.

Et notre entraîneur, c'est Eméjacket en second.

Et maintenant, tous au stade de France.

Tous ensemble, et tous ensemble, on y va tous.

Et si m'avoir ma mère-garde, je suis carlore.

Des fois, comme je dirais.

Trois semaines plus tard, c'est le grand jour.

Calais dispute la finale de la Coupe de France de football

contre Nantes au stade de France, à Saint-Denis.

Jacques Chirac est présent dans les tribunes pour l'événement.

Mais à la fin, la logique sportive est respectée.

Et c'est Nantes qui l'emportent de Buzin.

La finale de la Coupe de France disputée hier soir

au stade de France restera dans les mémoires.

Et si Nantes a logiquement gagné, l'équipe de Calais s'est bien battu

dans un stade de France enthousiaste et en présence de Jacques Chirac

et de Lionel Jospin, les professionnels ont fini par l'emporter

grâce à un penalty tiré à la dernière minute du match.

Un match que les Nantes ont donc finalement gagné 2 à 1.

Et puis on retiendra cette image à la fin du match.

Les deux capitaines brandissant ensemble la Coupe.

Même si Calais a perdu, le public a fait à cette équipe une véritable ovation.

Jacques Chirac, qui a remis cette Coupe au Nantes, a aussi rendu un vibrant hommage aux Calaisiens.

Il y a deux vainqueurs, un dit le président de la République, l'un au score.

C'est évident. L'autre, sur le plan humain.

Je voudrais saluer, à-t-il, ajouter cette magnifique équipe de Calais

qui nous a fait vibrer pendant des semaines

et qui a donné une si belle image du Nord, mais surtout de la France.

Et malgré la défaite, les footballeurs de Calais et leur entourage

profitent de leur séjour dans la capitale pour fêter dignement leur parcours.

Le réveil des footballeurs de Calais est difficile.

Après la défaite d'hier soir, on a veillé tard.

Dès ce soir, il faudra revenir à Calais sans la Coupe.

Dans le hall de leur grand hôtel,

les joueurs ont troqué leur habit de sport pour des costumes sombres.

Les journalistes sont nettement moins nombreux qu'hier.

La ministre des Sports a finalement renoncé à venir les saluer au seuil du lit

et aucun supporter en ne fait le siège devant l'hôtel.

La folle nuit sera bien vite passée.

L'une des femmes de joueurs, Cathy, l'ami de José Boulanger.

On a bien pleuré après le match et après, on était prêtes pour faire la fête.

Le lido, c'était magnifique et la discothèque, c'était super.

Pour nous, c'est grandiose. On n'est pas habitués à tout ça.

On vit pas ça chez nous.

Qu'est-ce que vous faites dans la vie, votre mari et vous-même?

Moi, je suis agent de service en crèche

et j'oseille les magasiniers dans l'entreprise de M. Cessou.

Cette nuit, dans un grand hôtel parisien,

vous en avez profité combien de temps?

On en a profité très peu de temps

parce qu'on s'est couché il était 5 heures et on s'est levés à 9 heures.

Dans l'ensemble, ils ne sont pas mécontents de retrouver leur vie d'avant.

C'est ce que confie le gardien de l'équipe, Cédric Chile.

Là, ça faisait trois mois ou quelque part.

Je ne dis pas que c'était un viva, mais bon, c'était de plus en plus dur.

Et là, on aimerait bien revenir à notre vie normale,

c'est-à-dire les petits joueurs de football qui n'étaient pas connus avant.

On redescend sur Terre?

On n'a jamais décollé, on n'était jamais sur notre nuage.

Ce qui s'est passé, c'est que ça a pris une telle ampleur

que quelque part, tout le monde nous a enflammés.

Donc nous, on n'y pouvait rien.

On a fait notre mieux pour justement garder les pieds sur Terre.

C'est dommage qu'on n'a pas emmené le trophèque.

Européens ont de la traconte l'année 2000.

Tant caché mes différences sous des éros de fausse semblant.

J'écoute que d'autres ne cruent pas des danseurs

mais cacheraient en yeux des gens.

Je n'ai jamais suivi vos routes.

J'ai voulu tracer mon chemin pour aller plus haut.

Non, n'oublie ces souvenirs.

En les plus haut, en les plus haut, c'est rappouché de l'avenir.

C'était l'Australienne Tina Arena

avec sa toute première chanson en français allée plus haut.

A la fin du mois de mai 2000, à Montchauvet dans la banlieue de Saint-Etienne,

on s'apprête à détruire la muraille de Chine,

l'une des plus grandes barres d'immeuble d'Europe, construite en 1963.

La muraille de Chine est un véritable symbole.

On s'est premier locataires et c'était la modernité.

Il y avait l'idée de faire le plus grand nombre possible de logements confortables

dans le délai le plus rapide possible.

Au coup, le plus bas possible, il y avait quand même l'idée

d'une prouesse dans le domaine du logement social.

Moi, je fais partie de ces gens, de cette génération qui a découvert

là-dedans le confort.

Cette barre, longue de 254 mètres, abrite 526 logements.

Synonyme de confort à sa construction, elle est devenue, au fil du temps,

le symbole d'un échec, comme le raconte le maire de Saint-Etienne, Michel Tiolaire.

Il y a l'échec de la réhabilitation des années 80,

il y a l'échec des utopies des années 80, on peut le dire comme ça aujourd'hui.

En 95, la décision est prise, la muraille va mourir.

J'en ai conclu qu'il ne fallait pas obliger les gens à vivre

dans ce type d'habitat, qu'il ne fallait pas remplir de force

une telle muraille et donc la conclusion s'imposait d'elle-même, il fallait démolir.

La démolition de la muraille de Chine est programmée pour le fin de septembre.

Samedi à 13h, 6 tonnes d'explosifs viendront à bout de cette structure en béton.

La pause des explosives a commencé aujourd'hui sous haute surveillance.

L'emplacement du poste de tir, c'est-à-dire le détonateur,

on ne le connaît pas exactement, sécurité oblige.

La sécurité, c'est bien sûr le souci numéro 1.

Depuis lundi, une compagnie de CRS patrouille 24h sur 24

et des vigiles ont été appelées en renfort parmi eux Mokhtar,

un enfant de la muraille.

Ça fait un petit pincement?

Ouais, quand même, ouais.

Ça fait un peu un petit pincement, ça, tu peux le dire.

Samedi à 13h, vous serez là?

Ouais, je travaille en plus, ça me dit.

Et c'est mon anniversaire en plus.

Un anniversaire bien particulier pour Mokhtar.

D'autant que c'est la première fois qu'en France,

un immeuble d'une telle envergure va être détruit.

Alors, bien sûr, toutes les précautions d'usage ont été prises.

Depuis 8h ce matin, un périmètre de sécurité est installé tout autour du bâtiment.

Et puis, depuis environ une heure, qu'une voiture ne circule

sur la voie rapide située en contrebas.

Les Stéphanois commencent à affluer pour voir tomber

ce qu'il faut bien appeler un symbole,

un symbole de nirvanisme gigantesque qu'on considère aujourd'hui,

comme des passés.

Le ministre délégué à la ville, Claude Bartolonne,

a fait le déplacement.

La démolition sera visible en plusieurs emplois du quartier.

Mais ceux qui sont le plus près de la muraille,

les rivres, eux, ont dû évacuer leur domicile ce matin à 8h.

Évidemment, les Stéphanois ont fait le déplacement

pour assister à la destruction de la muraille de Chine.

Et pour certains, l'émotion est plus vive que prévue.

Il n'aura fallu que 15 secondes pour faire disparaître 35 ans d'histoire.

Attention pour le décompte.

5, 4, 3, 2, 1, 0.

Le fracas était tourdisant le nuage de poussière, irrespirable.

En un instant, la muraille de Chine se colosse de béton disparaît,

foudroyé sur une partie, tombant comme un domino sur l'autre.

Un profond soupire parcourt alors la foule,

massée sur les collines qui entourent la muraille

ou sur les toits des immeubles voisins.

Au premier rang, Malika, elle, pleure son HLM.

C'est une vie détruite.

Vous avez l'impression qu'on vous a enlevé quelque chose?

Bien sûr, on détruit pas la vie comme ça.

J'aurais pas parlé, excusez-moi.

C'est un sentiment étrange dit quant à Lui Noël,

instituteur depuis toujours dans le quartier, entre Mélancolie et Espoir.

On était très fiers de ça, parce que c'était un grand bâtiment.

Alors aujourd'hui, c'est millé comme sentiment.

C'est toute une partie de notre jeunesse qui s'en va.

En même temps, c'est quelque chose qui rend la vie au quartier,

qui ouvre de nouveau le quartier.

Dix jours plus tard,

c'est autour de la barre Renoir,

à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis, d'être détruite.

150 mètres de long, 350 logements.

Et comme à Saint-Etienne, l'émotion est présente

à tous les étages.

Renoir, la plus ancienne des bars du quartier.

Une vie comme une hauteur très riche, mais aussi des drames,

deux enfants tués par balles,

un enfermement entre des murs de béton,

un organisme condamné.

A quelques heures de sa démolition,

d'anciens habitants, ces deux femmes

viennent revoir une dernière fois l'appartement qu'elles ont occupé,

Raymond de la mer, pendant plus de 20 ans.

Il y avait des petites galères, mais enfin,

ce qui est bon, on a repris par dessus.

Et là, dans mon nouveau appartement,

il y a six colis qui ne sont pas défaits,

parce que j'ai l'impression que je vais repartir.

Revenir à Renoir.

Oui, j'ai toujours espéré.

C'est tout. C'était mon enfant.

C'est là que ma mère m'a appris les premiers pas de danse.

C'est là qu'elle m'a appris ma vie, quoi.

Malgré tous les souvenirs,

tous s'accordent quand même à dire

que ce type de construction

était devenu obsolète.

On ne peut pas reprocher les appartements.

Ils sont bien, ils sont spacieux,

ils sont solides.

C'est vrai que ces dernières années,

ça s'est un peu dégradé.

Il faut d'immolir

son modèle de construction,

parce que

ça y est, c'est terminé,

c'est archaïque, c'est les années 60.

De Saint-Etienne, à la région parisienne,

en passant par Lille

ou Toulouse,

5 000 constructions HLM

sont ainsi détruites

dans l'année tenue.

...

...

...

Les Irlandais de U2

avec Beautiful Day.

...

On te l'attra compte,

Christophe Ondelat.

En septembre 2000,

les utilisateurs du téléphone

fixent entendre cette sonnerie

pour la dernière fois.

...

Aussi ancestral que pénible,

cette sonnerie occupée.

Sa première apparition remonte à 1928.

Les PTT nont alors que 300

téléphoniques et peu de clients.

Elle se généralise en 70.

Les Français apprennent la patience

et hara les contrôles et bavards.

Bien sûr, depuis, quelques parades

ont été mises au point comme le signal d'appel.

Mais dès lundi, c'est une mini révolution

qui s'annonce pour l'opérateur historique.

Votre correspondant est déjà en ligne.

Écoutez.

...

Cette nouvelle formule est déjà en test

à Bordeaux depuis quelques mois.

Et les clients semblent satisfaits.

...

A Bordeaux, les clients sont 70%

à avoir choisi le rappel automatique.

Quand leur téléphone le permet, bien sûr.

...

...

Bon.

La fin de la sonnerie occupée

est un petit événement.

Mais, ils ne font pas exagérer non plus.

Quarant l'an 2000, beaucoup de Français

se sont déjà convertis au téléphone portable.

La barre des 500 millions d'utilisateurs dans le monde

vient tout juste d'être franchie.

Et les opérateurs en sont déjà

au portable de quatrième génération.

Des téléphones qui ne servent plus seulement

à téléphoner.

Le téléphone mobile de quatrième génération

n'aura rien d'un téléphone.

Tous les projets sur lesquels travaille Ericsson

pour les années 2010 nous projettent dans une autre dimension.

Imaginez un système miniature intégré dans votre veste

ou votre sac, capable de transmission

mille fois plus rapide qu'aujourd'hui.

Télévisions en trois dimensions,

sont stéréophoniques, commandes vocales

pour ouvrir une porte ou commander un appareil.

Il sera tout faire.

George Ruyon, spécialiste des télécommunications,

en dit plus sur l'antenne d'Europe 1.

C'est une espèce de combiné entre un outil

avec un clavier ou à commande vocale.

La commande vocale, c'est la prochaine facilité

qu'il y aura sur tous les appareils.

Et puis un émetteur et scepteur qui sera dissimulé

dans une saccoche, dans une chemise,

dans un imperméable, dans un endroit

où l'utilisateur l'aura toujours soit sur lui,

soit dans sa bagnole, soit à la maison, etc.

Mais le téléphone en tant que téléphone

avec un clavier tel qu'il existe actuellement

me paraît périmé pour l'année 2010.

Il y en a qui ne feront que téléphoner.

Il y en a où on pourra faire de la sécurité

dans la maison, commander des volets,

ouvrir sa voiture,

toutes sortes d'actions télécommandées,

à partir d'un outil qui sera un peu

un organisateur de bureau, un peu un téléphone,

un peu une télécommande.

C'est des images en 3D, c'est de la télévision

de très bonne qualité, c'est des images

qui vous donnent une définition

qui est quasiment parfaite, quoi.

Donc en l'an 2000, le téléphone portable

étant plaboom,

avec des avantages et, comme toujours,

des inconvénients.

Aujourd'hui, un Français sur 3

possède un téléphone portable.

21 millions d'abonnés qui téléphonent

d'un peu partout et de plus en plus

souvent de leur voiture.

Selon un récent sondage, 40% d'entre eux

reconnaissent qu'il leur arrive de téléphoner

en conduisant, même s'ils savent

qu'il s'agit là d'un comportement dangereux.

Peu de gens recours à la messagerie,

peu de gens recours également

à confier leur téléphone portable

à un tiers, en véhicule.

Beaucoup de gens, en fait, 40% nous disent

je ne prends pas de mesures particulières,

donc je le décroche inévitablement.

Et cette utilisation intempestive du portable

vaut pour les adultes

comme pour les plus jeunes.

Le portable c'est bien parce qu'il y a la radio

et c'est super.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

On peut écouter les musiques qu'on aime.

Mais avant d'accepter ce rôle, le comédien a pris son temps.

Il faut dire qu'il sortait de deux pièces à succès.

La contrebasse, écrite par Patrick Suskin,

est surtout le dîner de con

sous la direction de Francis Weber.

La dernière pièce que vous avez joué,

ça a été un succès absolu, tout le monde s'en souvient,

c'est le dîner de con.

900 représentations, disiez-vous.

Ça doit pas être facile de choisir un nouveau rôle

derrière une pièce comme ça.

Ça a été le problème, surtout que j'ai été un peu gâté,

puisqu'il y a eu la contrebasse aussi

qui n'avait été jouée que 600 fois

et qui était une très belle pièce.

J'ai été très heureux de trouver cette pièce-là

parce qu'on n'aime pas pour descendre d'un étage.

Ça a été un hasard, je me suis retrouvé à Londres

pour présenter un film de Jean Becker.

C'est Les enfants du marais, j'ai vu Peter O'Toole.

En lisant la pièce, je me suis aperçu

qu'il ne s'agissait pas forcément,

ce rôle n'était pas lié à un physique,

c'est-à-dire qu'il ne prenait pas le balai.

Bien sûr, quelque chose de très britannique au début,

mais après, ça devient un citoyen du monde.

C'est un peu le même principe que la contrebasse.

C'est-à-dire qu'il avait des problèmes de plein de gens.

Le 30 novembre 2000, quelques heures avant sa première pari,

Jacques Villeret est l'invité du journal des spectacles sur Europe.

Et il a du mal à cacher son track.

Ce soir, au théâtre Fontaine,

vous préfériez être en train de pécher à la ligne

au bord d'un état en Normandie,

ou être dans votre loge en écoutant le murmur du public

qui commence à monter.

J'ai pas le choix.

Je pourrais pas être à la pêche.

Dépicile comme question.

Je suis très heureux d'y être,

malgré toutes les peurs que ça peut engendrer,

mais ça fait partie de ce métier.

La fameuse pression, comme on dit.

La fameuse pression.

Mais vous m'avez toujours dit,

vous êtes venu dans cette émission,

que vous avez toujours eu beaucoup, beaucoup le track.

Oui, qui disparaît très, très, très rapidement,

mais c'est un copain inséparable le track,

parce que les jours, on l'a pas, on cherche à l'avoir.

En vingt-cinq ans de carrière,

Villeret a aussi découvert quelque chose.

Il est plus facile de jouer un rôle dramatique que comique.

Oui, bien sûr, c'est plus simple,

mais alors il faudrait surtout pas que des camarades, collègues,

qui jouent quelque chose dramatique, le prennent mal.

Il y a beaucoup d'artistes qui écoutent l'émission en plus.

Ah bon, très bien, je salue tout le monde.

Non, le rire obsessionnel.

C'est-à-dire que la sanction,

on l'a qu'au théâtre, on l'a une fois devant le public,

et au cinéma, c'est des mois qu'il faut attendre.

On n'est pas sûrs de faire rire,

là où on avait envie.

C'est pour ça qu'un monsieur comme Chaplin faisait

ce qu'il s'est lancé être des prévus.

Il partait avec son camion,

et il allait dans des petites villes, des grandes.

Et puis, si au bout de trois jours,

un endroit où là, il comptait faire rire,

ça n'avait pas ri, il le coupait.

Et même quand on a un rôle comique,

cela ne garantit en rien

l'ambiance entre les prises.

Francis Weber, en tout cas, avec qui vous avez tourné

dernièrement le dîner de con.

Je sais si c'était un succès.

Il ne fait pas de prévus, mais il est vachement malin.

Très obsessionnel, très honnête,

parce que je me souviens du dîner de con au théâtre.

Il y avait un moment où il y avait quatre rires de suite,

qui étaient très forts et puissants,

mais qui, comment dire,

qui court circuitait un tout petit peu

l'énorme rire de situation qu'il y avait après.

Le lendemain d'une couturière triomphale,

il a quand même enlevé ses quatre répliques,

et je trouve ça...

Il faut le faire.

Il faut le faire.

De toute façon, tous les comics sont professionnels.

De funèses pouvaient recommencer

faire 20 prises pour un humeur.

Et vous?

Pareil.

Pareil, je vous dis.

Je m'amuse beaucoup plus à tourner un check-off

que j'avais fait avec Sabina Zema.

Je veux dire, entre les prises, c'est un climat

très détendu.

Dans le comics, c'est le contraire.

Au cours de cette interview,

Villeret raconte aussi que quand il en do s'enrôle,

il ne le fait pas qu'à moitié.

Son personnage, dit-il,

lui colle à la peau 24 heures sur 24.

Est-ce que ça veut dire que le personnage

se balade toute la journée avec vous?

Ça empoisonne la journée, il faut bien le dire.

C'est vrai?

Ça la raccourcie.

Oui.

C'est-à-dire, c'est un rendez-vous du soir.

Le matin quand vous levez, paf.

C'est pas immédiat, non, mais il faut quand même

considérer qu'à partir de 17 heures,

il n'y a plus que ça qui compte.

C'est pas un travail de deux heures

comme peuvent se l'imaginer.

C'est pas une obsession à se prendre la tête.

Mais simplement, pense plus qu'à ça.

N'est pas peur, personne d'autre pourrait

si facilement te remplacer.

Oh non, pas toi.

Vraiment, pas toi.

Parce que c'est toi, le seul à qui je peux dire

qu'avec toi, je n'ai plus peur de vieillir.

Parce que c'est toi, rien que un bousin.

Parce que j'avoue, je ne suis pas non plus tenté.

Dresse-t-es seul dans un monde insensé.

Si tu crois un jour tout est à refaire,

il faut changer mon été si bien à guerre.

N'est pas peur, je veux pas te compliquer.

Pourquoi se fatiguer?

Il commence pas à te cacher pour moi.

Oh non, je te connais trop bien pour ça.

Je connais par coeur ton visage.

T'es lesirs, ces endroits de ton corps

qui me disent encore.

Parce que nous, c'est fort.

Parce que c'est toi, le seul à qui je peux dire

qu'avec toi, je n'ai plus peur de vieillir.

Parce que c'est toi, rien que un bousin.

C'est le raid avec, parce que c'est toi,

une déclaration d'amour écrite par la chanteuse à l'homme

qui partage sa vie depuis longtemps.

La suite de notre découverte de l'année 2000

dans le deuxième épisode.

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Christophe Hondelatte raconte l'an 2000 en puisant dans les archives d'Europe 1. Au programme : des footballeurs amateurs en finale de la Coupe de France; la fin de la tonalité "occupé" au téléphone; des barres d'immeuble détruites partout en France et le discret Jacques Villeret qui se raconte.