Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Hondelatte raconte - L'année 1990 - 1/5
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En me plongeant dans les archives, je vous raconte l'année 1990, en 5 épisodes et voici le premier.
Cette année-là, on crie « Patrick, cette année-là meurt Malik Ousekine,
cette année-là Margarit Thatcher jette l'éponge et le dieu Maradona fait vibrer les fans de foot. »
Le 4 octobre 1990, un chanteur français de 31 ans débute une tournée d'un an.
Il va visiter tous les ennemis de France, de Belgique et même de Suisse.
Il répond au doux cri de « Patrick »
Partout depuis 6 mois, la même folie sur le passage de l'idol,
une moyenne de 10 000 fans par soirée dans les stades, les immenses salles de concerts ou de sports,
comme ici à la patinoire de Lausanne.
Difficile de trouver pareil enthousiasme et unanimité dans les annales des grandes stars du rock.
Après des heures d'attente pour décrocher une place au plus près de la scène,
le public conserve une énergie intacte pour recasser sa voix comme son idole.
La Stereo est en effet garantie lors des concerts de Bruel, qui a parfois du mal à couvrir l'écho de ses chansons,
qui se veulent positive et qu'au renvoyer par une jeunesse d'abord féminine.
Il est génial, il a pas la grosse tête, il est super.
Qu'est-ce qui vous plaît? C'est dans ce qu'il dit, ce qu'il a à vous dire.
Il dit des choses naturelles et puis il vrai qu'il se passe de tous les jours, puis ça c'est magnifique.
L'équipe musclée au premier rang doit jouer des bras sans répit pour évacuer celle qui tombe dans les pommes,
chaleur et émotion quand arrive la star dans un grand manteau noir.
Parole d'amour en tente réciproque.
Je peux plus croire tout ce qui est marqué sur les murs.
Je peux plus voir la vie des autres maman peinture.
Je suis pas là pour les sourires d'après minuit.
Je ne m'en veux pas si ce soir j'ai envie de casser la voie.
C'est toujours un peu inquiétant ce genre de mots.
Idol, leader, voix de génération, symbole, tout ça est un petit peu excessif.
Mais il est vrai qu'il y a des gens qui se retrouvent dans ce que je fais, dans ce que je suis.
C'est vrai que c'est pas uniquement des jeunes.
Je dirais que ça va de 10 à 50 ans avec une énorme majorité de gens qui ont entre 18 et 25.
Quand on dit certains articles de presse qui traitent du phénomène bruel, on vous compare parfois à un messie.
Ça c'est quand même une responsabilité.
Bientôt la Dieu d'ailleurs.
Bien sûr qu'il y a une responsabilité.
Bien sûr qu'on a la parole et moi je pense que les hommes ont le devoir de s'en servir.
Un homme public encore plus et l'homme public doit faire attention à ce qu'il dit, doit en user, pas en abuser.
Mais il ne s'est tellement pas stère parce qu'il y a une responsabilité dans chacun de ses propos.
Il faut au contraire prendre ces responsabilités, les assumer et quand il y a quelque chose à dire, il faut le dire.
C'est bien que je te l'ai trop dit, je te le dis quand même, je t'aime.
Il y a un grand désir d'affection.
Le sens dans vos chansons et dans vos réponses, notamment quand vous parlez du cinéma, est-ce que quelqu'un vous dit je t'aime en ce moment?
Non, non, non justement personne me dit je t'aime.
Enfin personne de très près.
Le public me dit je t'aime tous les soirs.
Et je le réponds d'ailleurs.
Mais besoin d'affection bien sûr, on a tous besoin d'affection.
Moi j'ai beaucoup de choses à donner moi.
Mais je ne peux pas le donner comme ça, n'importe qui.
Il faut donner à quelqu'un qui envahit la peine, quelqu'un qui a envie, d'abord qui a envie de l'en recevoir.
Mais c'est plus dur encore maintenant quand on est célèbre et quand on est sollicité de toute part, non?
Non, ça c'est pas, ça sont des faux problèmes, c'est sa brité d'air, des faux problèmes.
Finalement sur scène, il y a une telle quantité d'amour qui se dégage que c'est très douillet je suppose,
de dur de quitter la scène.
Oui, elle est dure à quitter cette scène, très dure tous les soirs.
Tous les soirs, on en rajoute, tous les soirs, on fait des petits choses en plus.
Rassons de la gloire.
Patrick Bruel est beaucoup caricaturé par les inconnus,
notamment ce trio qui fait marrer les Français des années 90 et qui s'attaque au tube de Bruel.
Cassez-la voir!
Oh, messieurs dames, les politiciens, vous nous traitez tous comme des chiens.
Une chanson, si tu veux, pour moi, c'est prendre parti pour une cause, puis y aller à fond, prendre des risques.
Sinon, c'est pas la peine de faire une chanson pour dur.
Vous vous emmettez tous, plein vous fouille. Moi, je dis que vous me...
Cassez les couilles! Cassez les couilles!
C'est pour ça que je vous le dis, même si j'irisse ma vie,
où les politiciens vont être vraiment entre méchants.
Lors de sa tournée 90-91, le phénomène Bruel érit du nom Bruel Mania.
Et puis, la Bruel Mania ne se dément pas, pensant qu'il pourrait aller manger incognito une pizza
près des Champs-Élysées à Paris.
Patrick Bruel s'est retrouvé face à 700 de ses admirateurs qui ont assiégé l'établissement.
Il a fallu un quart de police secours et des CRS pour contenir les fans du chanteur,
un chanteur qui a finalement été évacué en panier à salade.
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure, même peur.
On verra quand on aura 30 ans sur les marches de la Place des Grands Eaux.
Le jour est venu et moi aussi, je veux pas être le premier.
Si on avait plus rien à se dire, et si, et si, je fais des détour dans le quartier.
C'est fou ce qu'un crépuscule de printemps rappelle le même crépuscule il y a 10 ans.
Trottoirusé par les regards baissés, qu'est-ce que j'ai fait de ces années?
J'ai pas flotté tranquille sur l'eau, j'ai pas nagé le vent dans le dos.
Dernière ligne noire de la rue sous flot, combien seront là? 4, 3, 2, 1, 0.
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure, même peur.
On verra quand on aura 30 ans sur les marches de la Place des Grands Eaux.
J'avais eu si souvent envie d'être, la belle Sévrine me regardera tel.
Eric voulait explorer sur le conscient, remonte-t-il à la surface de temps en temps.
J'ai un peu peur de traverser le miroir, si j'y allais pas je me serais trompé d'un soir.
Devant une vitrine d'antiquité, j'imagine les retravailles de l'amitié.
T'as pas changé, qu'est-ce que tu deviens? Tu t'es marié de ta trois gammes.
T'as réussi, tu fais médecin, il te fait pas calme, il te part toujours pour rien.
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure, même peur.
On verra quand on aura 30 ans sur les marches de la Place des Grands Eaux.
C'était Patrick Bruel avec Place des Grands Hommes, extrait de l'album, alors regarde,
vendu à plus de 2 millions d'exemplaires.
Européens ont de la traconte, l'année 1990.
Nous poursuivons notre balade dans l'année 1990 et voici le point final d'une affaire
qui a défreillé la chronique quatre ans plus tôt.
Le 22 janvier 1990 s'ouvra paris le procès de deux policiers,
le Brigadier chef Jean-Schmidt, 53 ans, et le gardien de la paix Christophe Garcia, 23 ans.
Ils sont accusés d'avoir frappé à mort au cours d'une manifestation,
un étudiant parisien de 22 ans, Malik Ouseki.
Les faits se sont produits dans la nuit de 4 au 6 décembre 1986, au cœur de Saint-Germain-des-Prés,
re-M. le Prince, en pleine manifestation étudiante contre la réforme universitaire de Pôle-de-Vaquet.
Les deux policiers appartenaient au peloton des voltigeurs motorisés,
une brigade à moto créée pour réprimer les fins de manifestations violentes.
Des adeptes de la matraque.
Au matin du premier jour du procès, le frère de la victime est sur au repas.
Alors qu'est-ce que vous attendez exactement du procès de ces deux policiers?
Qu'ils soient jugés de façon à ce qu'ils n'oublient jamais leur geste,
et pour moi je ne considère pas comme des policiers parce que de la façon dont ils sont acharnés contre mon frère,
pour moi ce n'est pas d'ils de policiers, c'est d'ils de gens qui n'ont pas de respect de la nature humaine,
qui est un châtiment exemplaire, qui les suive toute leur vie, pour pas que ça recommence.
Ce procès sera à l'occasion probablement de rappeler que des violences policières inadmissibles ont eu lieu en décembre 1986
et qu'elles ont été exercées contre des étudiants sans défense.
Mais pour la famille de Malik Gusekine que je défends avec Bernard d'Artevel, la vengeance n'est en tout cas pas le mobile de ce procès.
C'est d'abord l'occasion de rappeler qu'un garçon de 20 ans est mort et qu'il ne peut pas être mort sans qu'il y ait des responsables de cette mort.
C'est l'occasion de rappeler qu'une démocratie doit appliquer ses lois,
or nous vivons sous le régime d'un code pénal qui punit plus sévèrement,
les représentants des forces de l'ordre qui ont commis des violences que des simples citoyens.
Ce mans code n'est appliqué ni dans sa lettre, ni dans son esprit.
Dans la pratique que voyons-nous, des policiers qui sont traités avec des privilèges.
Et ça encore une fois, une démocratie ne peut pas l'admettre.
On verra si l'on est ainsi jusqu'au bout.
Lui, c'est l'avocat qui défend la famille de Malik Gusekine.
C'est un ténor parisien, il est proche du président Mitterrand. Il s'appelle Georges Kirchman.
Et face à lui, beaucoup plus à droite, un autre ténor, Henri René Garot.
Lui, défend le principal accusé, le brigadier Jean-Schmidt.
Je ne suis pas à la faculté, je ne fais pas une thèche, je ne fais pas un ouvrage
sur la manière d'opérer quand il y a des manifestations extrêmement importantes.
Mon rôle, c'est d'assurer la défense d'un homme.
Et cet homme, son honneur, est en jeu.
Et je me mettrai tout en œuvre pour essayer de convaincre les magistrats de la Cour et les jurés de son innocence.
Schmitt n'a jamais varié dans sa position, il a reçu un pavé.
Je l'ai même pesé, un pavé semblable, un kilo 850, très exactement.
Il le reçoit dans l'épaule gauche, il est complètement croquis.
Il n'est jamais entré dans le rôle et il n'a jamais donné un coup à Malik Gusekine.
C'est un drame affreux, c'est bien évident, mais il n'y a absolument pas participé.
Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, tous nos efforts tendront dans cette affaire
vers l'acquittement du brigadier chef Jean-Schmidt.
Deux policiers au banc des accusés, sous la micraille d'une armada de photographes.
Ambiance des grands jours au palais de justice de Paris, pas moins de deux barrages et d'une fouille avant d'atteindre la cour d'assises.
Brigadier chef en retraite, Jean-Schmidt, 56 ans, porte toujours la moustache et la coupe réglementaire.
Dans son costume gris, il a l'air profondément affligé.
Mais Soudaïs s'anime pour expliquer qu'il a choisi la police sous deux gaules,
dont il fut l'un des membres du service de protection.
30 années de bons et loyaux services, récompensés par la médaille d'honneur de la police.
À ses côtés, un jeune homme d'allure sportive dans son costume vert bronze.
Le gardien de la paix Christophe Garcia, 26 ans, affronte l'épreuve avec calme,
parle de son goût pour le football, de sa compagne qui attend un enfant.
Sa mère est appelée à la barre.
Je suis vraiment très malheureuse pour la famille de Mali Kousekine,
mais pour mon fils, je peux dire qu'il a toujours été très gentil avec tout le monde.
À l'audience, le ténor Henry Garot tente un coup d'éclins,
mais l'invocat général a du répondant.
Le très distingué maître René Henry Garot a le geste 68ards,
quand Soudain il brandit un pavé sous le nez du président des Assises.
C'est un bon petit pavé de Paris, gris clair, de forme publique,
un pavé classique qui tient bien dans la main, qui semble fait pour être lancé,
et pèse exactement à 1,850, précise maître Garot.
Pour l'avocat du Brigadier Schmitt, ce pavé, flanqué au coeur des débats, il est capital.
En effet, le Brigadier assure qu'au moment où Mali Kousekine était abassée,
eh bien il venait de recevoir un pavé en pleine poitrine,
ce qui le mettait hors d'état de nuire à Kikonk.
J'ai eu un très grave malaise.
Dans l'état où j'étais, je n'aurais pas pu intervenir dans une bagarre,
et je ne suis jamais rentrée dans l'immeuble ou à l'avélieue.
Paf, qu'il est drôle le bruit du pavé qui s'abat sur le bureau de Mme l'avocat général,
qui a apporté le sien, un pavé partout.
Le mien aussi a une gueule d'atmosphère, affirme Mme Komare,
mais quel est le bon?
Quel est la valeur d'un pavé qui arrive devant la justice 3 ans après les faits?
Mme l'avocat général a l'air de dire qu'il y a une génération spontanée
de pavés sur mon bureau et sur le sien, rétorque maître Garot.
En fait, ce pavé, on veut le gommer.
Mais le Brigadier Schmitt, qui s'accroche à ce pavé comme un alibi,
est bien incapable d'expliquer comment son arme de service
fut retrouvée auprès du corps de Mali Kousekine,
aux assises de Paris Ariane Buissou, Europe 1.
Le 22 janvier 1990, devant la cour d'assises de Paris,
débute le procès de deux policiers, deux membres des Voltigeurs,
une brigade de policiers à moto, qui réprimait dans les années 80
les manifestants violents.
Deux d'entre eux sont accusés d'avoir, en 1986,
en pleine manifestation étudiante contre la réforme universitaire de Vaquet,
frappée à mort un étudiant de 22 ans, Malik Ousekine.
Au deuxième jour du procès, les patrons des deux policiers viennent à la barre.
Nous n'avons jamais couvert ces sagessements.
C'est d'abord Robert Bonnet, sous-director à la préfecture de police,
qui, rappelant l'esprit des lois, vient condamner un mot couvert
le tabassage de Malik Ousekine.
J'ai découvert dans les journaux ce qui s'était passé la veille.
Personne ne m'en avait avisé.
On n'a pas frappé des innocents.
En aucun cas, on ne peut poursuivre quelqu'un dans un immeuble privé,
et il est interdit de frapper quelqu'un à terre.
Le commissaire Georges Durvisso, responsable direct,
cette nuit-là, du peloton voltageur motocycliste, ne couvre pas plus ces subalternes.
Depuis le début des événements, les consignes étaient d'être très prudents,
face aux nombreux jeunes qui pouvaient être mêlés aux casseurs.
Dans la nuit, quand j'ai appris la mort de Malik,
j'ai demandé au Brigadier Schmitz ce qui s'était passé,
et il m'a dit, je n'ai rien vu, j'avais reçu un pavé, je ne me rappelle pas.
Aux assises de Paris, Ariane Buissou, Europe 1.
Le lendemain, les collègues des deux voltageurs viennent témoigner,
ou plutôt, soutenir leurs collègues.
La solidarité des voltageurs entre eux n'est pas un vain mot,
car si les plus hautes autorités policières ont affirmé
que les deux accusés avaient enfreint des règles très strictes,
la quinzaine de collègues de Schmitz et de Garcia a donné au contraire du PVM,
le peloton voltageur motocycliste, l'image d'une armada de motards masqués,
lancée à la veuglette dans les rues de Paris.
La consigne, on nous montre un plan du quartier où on va aller,
et puis on nous dit, bon, comme d'habitude, j'espère qu'il n'y aura pas de problème.
La consigne explique un autre voltageur, c'est de rester groupé,
mais si on ne le fait pas, ça peut se comprendre.
Et oui, dit un troisième, on roule dans une grande artère et pof,
dans une petite rue, on voit un troupeau, alors on met les gaz.
Vous voulez dire un attroupement? demande le président Ferret.
Mais dites-moi, vous apprendons à faire la différence
entre des manifestants, des casseurs et des badeaux.
Absolument pas.
Sur les faits eux-mêmes, les voltageurs parlent aussi comme un seul homme.
À les entendre cette nuit-là, M. le Prince,
les projets qu'il fusait de toute part, les pavés volaient bas
et ils plevaient même des pots de fleurs.
Tous ont vu ou entendu dire que le Brigadier Schmitz
avait reçu un pavé en pleine poitrine.
Tous l'ont vu plier de douleur, à sans lieu de m'attraquer un innocent.
Au cours du procès, l'un des rares témoins du tabassage de Manikousetine
a câble les policiers.
Quand je l'ai regardé, je n'ai même pas vu que c'était un magrès bain.
Il était méconnésable au niveau de la figure.
Donc pour vous dire que quand on dit qu'il n'y a pas eu de coups,
il n'est pas mort de coups, c'est quand même un peu probable.
Et la réaction des policiers, après avoir constaté le drame?
C'est ce qui est bizarre, ils sont restés 10 minutes.
Mais en aucun cas, ils n'ont essayé de venir porter secours
à ce jeune manifestein.
Et deuxièmement, ils n'ont même pasverti l'assamu
puisque c'est nous-mêmes qui avons inverti l'assamu.
En fin d'audience, l'asseur de Manikousetine se présente à la barre
et elle tient tête aux policiers.
Baissez les yeux, vous clamez votre innocence en nous regardant.
Eh bien moi je vous dis, baissez les yeux.
Les yeux noirs de Sarah Lance des éclairs.
Appelez à la barre la Benjamin de l'assamu-yousetine
des chaînes dans le prétoit, une colère si brutale
que le Président n'a pas le temps d'intervenir.
Baissez les yeux, c'est vous qui avez tabassé Malika mort.
Vous vous êtes acharné sur lui, pourquoi?
J'aimerais savoir la vérité, parce que la mort qui l'a frappée
est tellement injuste.
La jeune femme se tourne vers le gardien de la paix.
Et toi Garcia, tu as fait semblant de pleurer,
mais j'ai bien vu le coup d'œil que tu as fait à Schmidt.
Dans le box, les deux accusés sont pétrifiés.
Et puis Sarah se ressaisit.
Le visage, encadré d'une masse de boucle noire,
redevient enfantin.
Elle voulait surtout parler de leur enfance.
Après quatre jours d'audience,
l'avocate général, Mme Kumare, prend la parole.
Le matratage d'un homme qui ne provoquait personne,
qui ne résistait pas, et qui suppliait même qu'on le laissait tranquille.
Ces violences, ni nécessaires, ni justifiées,
doivent encourir votre totale réprobation.
Frapper un homme à terre, c'est se frapper soi-même.
Un silence de plomb s'est abattu sur la cour,
tout au long de l'implacable réquisitoire de Mme l'avocat général Kumare.
Avec force, elle a rappelé aux jurés,
citant Montesque, que dans les états modérés,
tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser,
jusqu'à ce qu'ils trouvent des limites qu'il vous revient de poser.
Pour l'avocat général, le lien entre les coups portés à Malik Osekin et son décès,
ce lien est indiscutable.
Toutefois, l'avocat général a établi une distinction
entre le jeune gardien de la paix Garcia,
inexpérimenté mais qui assume ses responsabilités,
et le brigadier Schmitt, qui ment et qui,
de par son expérience et son grade, aurait dû
non seulement maîtriser sa violence, mais encore arrêter le bras de Garcia.
Deux ans de prison, ou éventuellement avec sursis,
ont donc été requis contre Garcia,
cinq ans de prison, dont trois enfermes,
entre le brigadier Schmitt.
Le 27 janvier 1990,
l'avocat de la défense, Maître Henri Garot, se lève en ternie.
On n'aurait pas un grand malheur en commettant une injustice.
Ce n'est pas en condamnant Schmitt et Garcia
que vous ferez revenir Malik Osekin,
pour mettre Henri René Garot, pas de demi mesure.
Le brigadier Schmitt et le gardien de la paix Garcia
doivent être acquittés, parce que ce sont
deux lampistes, deux boucs émissaires,
deux brass-kippes qui ont fait leur devoir et qui l'ont bien fait.
La mort de Malik Osekin, sous les coups de matraques,
Maître Garot règle la question en deux phrases bien senties.
Mais qu'est-ce qu'il faisait là, dans cet état-là?
La voilà la cause déterminante de sa mort.
Pour le reste, mêlant dans un numéro bien réglé,
bon mot des sagesse paysanes de son mariage natal,
Maître Garot s'applique à minimiser la responsabilité
individuelle des accusés.
Le peloton voltage en motocycliste,
mais c'était une bagaille noire.
Si par malheur vous suivez les réquisitions
de Mme l'avocat général,
il sera révoqué de la police.
Et Schmit ira coupir dans un cul de basse-pose.
Ce serait un beau résultat, compréhé, Maître Garot.
Verdite, pas de prison ferme pour les deux policiers.
C'est pas l'acquittement, mais c'est pas la condamnation
demandée par le parquet.
Le parquet demandait trois ans d'emprisonnement ferme.
Autrement dit, il a mis en prison pendant trois ans
pour M. Schmit.
Et il n'y a pas de prison du tout.
Il y a 50 prisons, mais avec sursis.
C'est ça qui est important, vous comprenez.
C'est une différence grande.
Nous aurions été plus heureux
si nous avions été entièrement suffis
et si l'acquittement avait été prononcé.
Vous n'avez pas le sentiment tout de même d'un verdict
un peu mythique ni raisin,
puisque les deux accusés ont été reconnus coupables.
Je crois que, si vous voulez,
in-médiaux au stade virtu, sans disait jadis,
autrement dit, au milieu et la vertu,
c'est la ligne médiane.
Nous sommes relativement contents
de cette condamnation.
On aurait préféré bien sûr qu'il y ait un petit peu
de prison ferme,
pour que ces deux personnes puissent réfléchir
longuement à ce qu'ils avaient fait.
Mais la morale est sauf.
Et même si il y a eu
cette condamnation de principe,
c'est quand même une satisfaction
pour nous et surtout pour
la mémoire de mon frère.
Vous savez, nous avons eu
d'énormes supports
de toute la France.
Des milliers de gens nous ont écrit
et le nom de mon frère
est un peu partout en France, soit dans les universités.
Il y a des places mal écouséquines,
donc il ne sera pas oublié
demain matin.
C'est la fin de cette vidéo.
Merci d'avoir regardé.
Merci d'avoir regardé.
C'était MC Hammer.
Can't Touch This.
Un vrai son nouveau de 1990.
1990.
On de la traconte
sur Europe 1.
C'est moi, je suis toujours là.
Je vous raconte l'année 1990
et cette année-là
est historique au Royaume-Une.
C'est moi, je suis toujours là.
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et cette année-là
est historique
au Royaume-Une.
C'est moi, je suis toujours là.
Je vous raconte l'année 1990
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En novembre 1990,
celle qu'on appelle la Dame de Fer
Margaret Thatcher,
première ministre britannique
est au summum de son impopularité.
Elle vient d'instaurer la Pôle Taxe,
une taxe d'habitation
dont le montant est proportionnel
au nombre de personnes
qui composent le foyer.
pour elle, rien ne va plus.
Elle est en échec dans son propre parti.
Elle ne parvient pas à se faire réélire
comme patronne du Parti conservateur.
Et à 65 ans, Maggie jette l'éponge.
Elle quitte le parti et elle démissionne
de son poste de Premier ministre
qu'elle occupait depuis 1979.
Onze années, sans faillir.
Le kiosque de Philippe Aubert
Eh bien bonjour, à peine c'est tout juste
si vos quotidiens ne pleurent pas
le départ de Margaret Satcher.
Les commentaires ont même des allures
de nécrologie.
L'humanité semble pleurer sur l'air
de caprice et fini.
Avec ce titre, Maggie c'est fini.
Le plus ésotérique est le titre
du quotidien de Paris, Maggie à Colombais.
Il ne faut pas entendre par là
que Margaret Satcher a demandé
l'asile politique à la France
et va prendre sa retraite à Colombais
les deux églises.
Mais bien que la Dame de Fer a eu
un geste gaulien en démissionnant
soudain.
Quelques quotidiens régionaux jouent
avec le célèbre surnom, la Dame de Fer.
Le rideau tombe, titre les dernières
nouvelles d'Alsace, le rideau de fer
bien sûr.
La Dame de Fer déboulonnée
à la une de la montagne, on aurait
pu ajouter qu'elle est en fin sorti
de ses gonds.
Drôle de bruit dans la baignoire,
Satcher abdique, c'est le grand titre
de libération, oubliant qu'il y a
déjà une reine en Angleterre
qui elle n'a pas abdiqué.
Mais le meilleur mot pour désigner
l'amertume avec laquelle Margaret
Satcher démissionne, ce serait celui
de résignation.
Et bien ça tombe bien, c'est le titre
du Heralt Tribune et de la plupart
des quotidiens anglo-saxons et oui
démissions en anglais se dit
résignation.
N'est-il pas, yes, il est.
Un peu avant minuit, du côté de Trafalgar
Square, il sont quelques centaines
des filets bruyamment dans les rues
avec quelques pancares, tout l'on peut
lire.
Gotcha Maggy, on a fini par
d'avoir Maggy.
Ambiance de fête chez tous ses
adversaires de la politique Satcher
et même si c'est ouvrier, votre
conservateur à chaque élection, il
n'empêche, il fallait dit-il
qu'il avait fait ça.
Elle était là depuis trop longtemps,
dit-il.
Elle finissait par devenir omnipotente,
affamée de pouvoir.
Maintenant, on aura peut-être un premier
ministre plus souple, plus tolérant.
Du même avis, ce youpi sourillant
rencontré à la city, lui aussi pense
que Maggy a bien fait de partir.
L'homme vote conservateur et il ne
regrette pas ce qu'on appelle le
isme.
Madame Satcher, dit-il, a réussi à
redonner à notre pays une place dans
le monde, un vrai pouvoir à l'échelle
internationale.
Et quand on lui demande s'il pense que
les travailleurs sont une chance de
débarquer au Dis Downing Street
maintenant, le parti
travailliste répond-il, est un parti
has been, dépassé par l'histoire
et ce pauvre Neil Kinnock est une
histoire drôle à lui tout seul.
Les sondages disent le contraire, mais
la Grande-Bretagne, c'est certain, a perdu
l'un de ses repères, l'une de ses
valeurs, Londres, François Clémenceau,
Europe.
Le 27 novembre, 5 jours après
ses démissions, Maggy Tature est
remplacé par John Major, 47 ans,
qui devient le plus jeune
premier ministre britannique
depuis 150 ans.
Ladies and gentlemen,
we're leaving Downing Street
for the last time after 11
and a half wonderful years
and we're very happy
at the moment of leaving Downing Street
for the last time after 11
and a half wonderful years, we're
very happy to leave a country
in a much better health than
our arrival.
I've had the tremendous privilege
of serving this country as Prime
Minister, a very happy years
and I'm extremely grateful
to those who worked on my side
and supported me.
I would like to add a word of
respect to all the letters
qui continue à arriver et pour
toutes les fleurs.
Il est temps maintenant d'ouvrir
un nouveau chapitre et je souhaite
à John Major toute la chance du
monde.
Il sera soutenu par une équipe
splendide et il allait top d'un
grand premier ministre, ce qu'il
deviendra très rapidement,
j'en suis sûre.
Thank you very much.
...
What's a woman when a man
Don't stand by her side
What's a woman when a man
Has secrets to hide
She'll be weak
She'll be strong
Struggle hard
For so long
What's a woman when a man
Don't go by the room
What's a woman when a man
Makes her feel like a fool
When right turns to wrong
She will try
To hold on to the ghost of the past
When love was too last
Dreams found the best
But it's so fast
When a man in the dark
She will swear
He'll never mislead her again
...
C'était le groupe belge.
Et oui belge.
Viacognos que Dieu vous garde
avec What's a woman.
Le titre sachez-le,
obtient son meilleur classement
au top 50.
Fin novembre 1990,
il est cinquième
au moment où Thatcher démission.
Européens ont de la traconte
l'année 1990.
Je vous entraîne toujours
dans les méandres de l'année 1990
qui était une année de coupe
du monde de football.
A l'été 1990,
le mondial se déroule en Italie
et en demi-finale,
à Naples, l'Italie affronte l'Argentie.
Et c'est un sacré coup du sort
parce que c'est à Naples que joue
le dieu du football argentin,
Diego Armando Maradona.
Et donc, il est un héros
pour les deux pays.
Pour l'Argentie,
il est aussi un peu pour l'Italie.
Et lui, le vieux renard,
il surfs habilement
sur le dilemme des Italiens.
Naples se réveille ce matin
comme une belle femme
de ses romans à l'eau de rose
qui ne sait pas qui donnait son coeur
à l'Italie, à la squadra,
ou bien son roi, Don Diego Maradona.
C'est lui qui a déclenché la polémique.
C'est bizarre, a-t-il dit avec beaucoup de malice.
C'est seulement aujourd'hui
qu'on demande au Napolitain
de se sentir italien.
Le reste de l'année,
on les prend pour des camoristes
ou des cutéreux.
Nous savons déjà que les typhosines
Napolitains, sommés de choisir leur camp
ces derniers jours,
n'ont pas l'intention d'abandonner
leur roi Diego,
qui leur attend à porter.
Ce dresse donc ce soir d'immenses banderoles
sur lesquelles nous pourrons lire
mais pas contre Maradona.
L'idéal, nous confier même tout à l'heure,
l'un de ces typhosies serait que l'Italie
l'emporte par trois busins.
Maradona, un suivant un but merveilleux.
Ana Apple, Pierre Louis Basse,
un repeint.
Le 3 juillet 1990,
le match Italie Argentine
prend des allures de trajet d'identique.
Et à la fin à qui gagnent,
eh bien, les Argentines Maradona.
C'est carrément une catastrophe nationale
pour les Italiens.
Le mot est à panne un peu trop fort
qui connaît l'importance du calcho,
c'est-à-dire du football dans la vie quotidienne
des Romains, des Napolitans ou des Milanais.
Hier soir, par exemple,
les 70 000 spectateurs du stade San Paolo
avaient déboursé une fortune
pour cette demi-finale.
3 milliards et demi de centimes de recettes.
Dans Naples, et loin de Naples,
27 millions d'Italiens
étaient collés à leur écran de télévision.
Et ils ont vu Dona Doni,
puis Serena rater les fameux tirs au but
qui qualifiaient les Argentins
pour une finale où Rome devait pourtant
attendre les siens comme au temps de l'Empire.
6 fois, l'Italie avait battu l'Argentine
depuis les années 50,
pour une seule défaite.
Et hier, après le but initial de Scilacci,
tous les Italiens se voyaient en finale.
Naples a pourtant été derrière
son équipe nationale.
Naples a même pleuré
toute la nuit des larmes de sang
comme son patron Sant Gennaro.
Naples, Eugène Sacomano, Europe.
6 jours plus tard,
Maradona est donc en finale de la Coupe du Monde
face aux terribles Allemands de l'OTAR Mataos.
Centre de Mataos, deuxième poteau pour Oguentaler
qui va marquer Penalti.
Il le siffle ou pas, il le siffle ou pas.
Oh la la la la la la la la la la la la la la la.
Codé sans la.
Ouvres-tu?
Penalti sur Oguentaler.
Sa tension est tirée du droit
et il marque pour l'Allemagne,
but pour les Allemands,
Et ça y est, c'est fini, l'Allemagne championne du monde de football.
Elle avait déchoué en 1981 contre l'Islam en Espagne.
Elle avait déchoué en 1986 au Mexique devant cette même équipe d'Arantines.
Et cette fois, elle devient championne du monde.
Elle remporte ici à Rome la Coupe du Monde de football.
Le meilleur joueur du monde, Diego Armando Maradona a échoué dans sa conquête de la Coupe du Monde 1990.
Sa tristesse est infinie. Il pleure comme un gosse.
Maradona a d'abord été furieux avant le match.
Il n'a pas supporté que le public siffle l'hymne national argentin.
Ça s'était déjà produit l'autre jour à Turin.
Et hier soir, on l'a nettement vu sur les écrans de contrôle, au mouvement de ses lèvres.
Il s'est mis à crier à la foule, il rosse des poutes. Peut-être pour se motiver contre un public qui ne pouvait plus supporter l'équipe de Bilardeau.
Mais à la fin du match, on a eu de la peine pour cette Guap de Maradona.
Pour ce nosseur qui brûle son argent dans les bafons napolitains.
Pour ce personnage vulgaire, mais génial avec une balle au bout du pied.
Diego a éclaté en sanglots comme un gosse.
Et là, très sincèrement, on a eu du mal pour lui.
Il n'arrivait plus à se consoler d'avoir perdu cette finale à la tête d'une équipe qui ne mérite pas le talent de Maradona.
Pauvre Diego, tous ceux qui aiment le football, on respectait ton chagrin.
Rome, Eugène Sacoumano, Europe 1.
Je l'aimerai à travers toi. Je t'aimerai à travers lui. Je me donnerai à toi, comme si tu étais lui.
Je m'irai plus au cinéma. Si tu veux, tu seras celui. Celui qui le remplacera.
Dianne Telle avec la légende de Jimmy en 1990.
Chanson écrite et composée par Michel Berger et Luc Plamondon pour l'opéra rock du même nom qui a moins bien marché que le précédent.
C'est le moins qu'on puisse dire. La suite de notre voyage au coeur de l'année 1990 dans le deuxième épisode.
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Christophe Hondelatte raconte l’année 1990 en puisant dans les archives d'Europe 1. Cette année-là… on crie PAATRIICCCCkkk ! Margaret Thatcher jette l’éponge, et le Dieu Maradonna fait vibrer les fans de foot.