Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Hondelatte raconte - L'année 1978 - 4/5

Europe 1 Europe 1 3/23/23 - 40m - PDF Transcript

Nous attaquons le 4e épisode de ma série de podcasts consacrée à l'année 1978.

Le programme, la mode du string et des seins nus, les bronzés et leur 1er film,

l'enlèvement de 2 barons et chaque braille qui s'en va.

Le repeint, on de l'attraconte, l'année 1978.

Le 23 juillet 1978, les Français se trouvent un nouveau roi, Bernard Inot.

Le Breton de 24 ans, affublé de son baillot jitane, remporte son 1er tour de France.

Vous aviez pas de contrat avec Bernard, vous l'aurez vieillé avant le départ du tour, celui-là, je le gagnerais.

Non, j'aurais pas dit, mais ils avaient tous confiance en moi.

J'ai eu un petit coup au moral quand on va au Puy-de-Dôme, mais je suis très aimé me ressaisir.

Les conseils de Cyril et les miens, en ayant une bonne réflexion tous les deux, on portait leurs fruits après.

Vous avez gagné le tour de France vers Bernard Inot, alors maintenant votre carrière, comment va-t-elle se réunir?

Je crois que maintenant, on va préparer le championnat du monde et puis les classiques de fin de saison.

Et puis après, on verra, le programme de l'an prochain n'est pas encore fixé.

L'accueil du Parisien, c'est très chaud, j'étais très content de voir autant de monde sur le bord des routes.

Il ne serait-ce que sur les Champs-Elysées, autant dans la vallée cheveureuse que dans la plaine partout.

Il y avait beaucoup de monde et je pense que pour le vélo, c'est très bon de relancer la biscite à comme ça.

Le tour de France étant terminé, intéressons-nous au vacances de l'été 1978.

La grande nouveauté de l'été, ce sont les Saint-Nus autorisés à la plage.

Les Françaises ont le droit de mettre leurs nichons à l'air sur la Côte d'Azur pour Europe n°1, un reporter sur le front.

Le Saint-Nus, c'est démocratisé, c'est un phénomène de société, une mode qui envahit toute la Côte d'Azur.

On y fait plus attention tellement il y en a sur les plages privés, sur les plages publics,

à Cannes, à Nice, à Menton, à Saint-Raphaël, à Saint-Raphaël, à Saint-Tropez, c'est la fin du soutien gorge,

à tel point que l'on voit très souvent des maires de famille jouant au boule ou prenant un verre en monokini.

Ce qui était encore un peu tabou, répréhensible aux yeux de la loi, il y a encore deux ans, est devenu maintenant monécourente.

C'est le royaume du Saint-Nu, tentez si bien que les CRS qui verbalisaient il y a encore deux saisons,

souvenez-vous, ne chassent plus maintenant que les nudistes qui commencent à s'installer, il est vrai un peu partout.

C'est en effet une évolution des mœurs, pour certains le monokini, ça ne suffit plus.

On a donc inventé le string à la brésilienne, c'est une ficelle, un fil, dirais-je,

une sorte de cache-sexe qui ne cache en fait que l'essentiel.

C'est le fin du fin, avant la libération totale, à savoir le nudisme intégral.

On n'en est pas encore là, mais à Nice, par exemple, j'ai vu certaines femmes très à l'aise, sur la plage,

portées en guise de maillot de bain, un minuscule morceau d'étoffe,

ou encore un gros galet sur le bas du ventre.

Les nibards s'en textilent à la plage, une révolution, mais attention à l'envers de la médaille, les coups de soleil.

À Saint-Tropez, on dit que les nouveaux touristes n'ont pas à la couleur de leur teint, mais de leur postérieur.

Et puis, les coups de soleil sur les seins, ça fait mal, mais sur les fesses, c'est encore plus ennuyeux, car on ne peut plus s'asseoir.

Allons demander à ce plagiste de Saint-Tropez ce qu'ils pensent de tout ça.

J'ai déjà vu quelques femmes qui étaient vraiment toutes nues là.

2 ou 3, mais enfin, ça se compte.

Elles se mettent un galet ou un tout petit morceau de tissu au bas du ventre.

Exactement, toujours un petit bout de tissu.

C'est fort sympathique, mais la mode pousse-toi.

Vous avez l'impression que le string va prendre comme les seins nues aussi, non?

Je ne sais pas, ça sera quand même un peu plus réservé.

Et pour les hommes, ça sera plus dur, hein?

Oui, oui.

Toujours en explorant le phénomène Saint-Nu, le reporter d'Europe N°1 trouve un patron de plage de Saint-Tropez qui accepte les nibards à l'air depuis longtemps.

On était entrés dans les meurs depuis 1970, c'est moi qui ai eu la première plage au Saint-Nu.

J'ai même été défendu par Maître Baden-Terre à la 9e chambre à Paris.

A l'époque, parce que vous aviez des ennuis?

Parce que j'avais des ennuis et des clients à moi avaient des ennuis.

Et c'est ce qui a fait, en fait, à travers cette procédure, que tout ça est rentré dans les meurs.

C'est un phénomène un peu sociologique, en fait.

Alors, il faut reconnaître que sur la plage de Saint-Tropez, maintenant, on ne remarque que les femmes qui ont des soutiens gorge, en fait.

Absolument. Le phénomène inverse a joué. C'est-à-dire que si une belle fille a un soutien gorge, elle est beaucoup plus remarquée qu'une fille qui a de beaux seins.

En fait, ce n'est pas quoi c'est dû. Peut-être qu'à travers toute cette évolution, le Saint n'est plus un organe sexuel.

Et c'est certainement grâce à ça que...

En tout cas, les saints sont nus, mais je vois aussi que pas mal de fesses nus. Ça, c'est le string.

Oui, il y a le string. Nous avons lancé le string avec une copine allemande en 1974.

Si la silhouette est belle, si le fessier est haut, c'est absolument ravissant.

Et nous voilà arrivés au grand débat existentiel de l'été 1978 pour, au contraire, le string.

Cette estivante n'est pas emballée.

Moi, je trouve que, ou bien on est nus, ou bien on a un maillot, mais ce milieu, là, ça ne me plaît pas.

Tout le monde se promène comme il a envie. Les gens mettent un maillot si ils en ont envie.

Et puis comme ça, tout le monde fait ce qu'il veut et tout le monde est pareil.

Au début, ça n'a pas été trop dur. Tout de même, il y a certains tabous.

Au début, ça a été défendu. Comme maintenant, les gens qui se mettent nus, c'est défendu.

Mais je trouve ça beaucoup mieux. Comme ça, tout le monde est libre. Il n'y a plus de différence entre les hommes et les femmes.

Vous pensez que l'évolution voudrait que d'ici un an ou deux ans, tout le monde soit toulé.

Mais d'ailleurs, il y en a déjà beaucoup qui sont nus, même. C'est défendu.

Il y en a déjà beaucoup qui sont nus sur les plages. Des femmes et des hommes.

Et les hommes, ils ont toujours des maillots.

Je ne trouve qu'ils ne devraient plus en avoir.

À partir du moment où on est arrivés au string pour les hommes, je trouve que ça devrait l'enlever carrément.

Chez les adeptes du string en 1978, il y a aussi celles qui veulent juste se bronzer le derrière.

On a au moins l'arrière qui est bronzée.

On est dans une plage où on doit porter des maillots.

On n'est pas chez une dice entièrement.

Comme ça, on a quand même le poste derrière qui est bronzé.

Et le string a l'avantage qu'on n'a pas de marque.

Vous n'avez pas peur que ça vous aute un peu de la féminité, comme on dit?

Non, parce que justement, il y a une certaine féminité.

Toutes nus, justement toutes nus, ça fait vraiment trop toutes nus.

Parce qu'une femme toute nue est très jolie à voir, mais ce n'est pas tellement sexuel.

C'est fantastique en tout cas comme évolution.

En l'espace de quelques années, je me souviens au début, les femmes avaient du mal à enlever leur soutien gorge.

Ah oui, maintenant, de plus en plus, de toute façon, maintenant, les femmes avec soutien gorge sont considérées vraiment comme les grandes bourgeoises de la plage.

Et à s'entroper, ça n'existait plus.

Durant l'été 1978, pendant que le reporter de rock n°1 se rinçait l'œil sur les plages,

sur notre antenne, on écoutait ça.

Si Sex & Son de Serge Gainsbourg

Si Sex & Son

Le soleil, au zénit, 20, dans 18, 17 ans à l'émite, je ressuscite.

Si Sex & Son

Toi, petite, tu aides le T, namite.

Si Sex & Son

Le soleil, au zénit.

Si Sex & Son

Toi, petite, tu aides le T, namite.

Si Sex & Son de Serge Gainsbourg

En 1978, ce titre est un immense succès et c'est aussi la bande originale du premier film des Bronzés.

1978, on de la traconte sur Europe 1

En 1978, les jeunes comédiens de la troupe du Splendid, Gérard Junio, Thierry Dermitt, Michel Blanc, Christian Clavier, Josiane Balasco et Marianne Chazelle,

se lancent en l'aventure des Bronzés, un film adapté de leurs pièces de théâtre à succès, amour, coquillage et crustacé.

Réalisation de Patrice Lecompte

On passe en Afrique en pote d'Ivoire et on va essayer de bronzer au maximum, de bouffer le plus possible, de passer les nuits les plus agréables possible, et donc c'est une satire de la vie dans les clubs de vacances, de la vie en commun.

Les Bronzés, heureux, crevés sans doute, de s'être dépensés comme ça, mais ils auraient de bonnes...

Et ironisés sur le comportement des Français en vacances, ça va être un excellent filon.

Vous allez être occupé avec un séchoir.

Vous pouvez écouter moi dans un autre genre, il est polyvalent dans mon salon de beauté pendant trois jours.

Et c'est quoi vos prénoms?

J'ai été tellement déprimé que j'écris le jeu de palaforte du musico club.

Alors il a été très chic et puis il m'a dit un petit diesel, tu sais notre amour, pourquoi on se quitte?

Parce que moi c'est Jean-Claude mon prénom, ouais.

Vous allez voir, vous allez très très vite pour mettre vous ici.

Dès qu'en 1978, aucun des jeunes comédiens du film n'est encore une vedette.

Mais le film plaît à la critique et du coup on voit les jeunes acteurs partout.

Y compris déjà chez Michel Drucker.

Monsieur Michel Blanc, dans le film Les Bronzés, vous nous êtes le gars qui prend ce qu'on appelle des Beatles.

Ah ben moi je suis...

Il drague mais ça marche pas.

Je suis quelqu'un à qui on a dit le club c'est la mort du couple qui est célibataire et qui se dit c'est formidable, je vais y aller.

Et puis en fait c'est pas aussi évident qu'on le dit, enfin pour lui ça marche très très mal.

En revanche pour votre voisin de gauche qui est lui géoprof de Jim, il est compte plus ces conquêtes.

Il est même tellement au bout du rouleau qu'il se fait une contracture en donnant un cours de karaté.

C'est pas facile, c'est du travail tous les jours quand même.

Qu'est-ce que vous avez fait jusqu'à maintenant Thierry Lermy?

J'ai fait du café théâtre et puis du café théâtre et puis encore un petit peu de café théâtre et puis le film maintenant.

J'espère que ça vous a porté maintenant autre chose. M. Junio, alors vous, c'est extraordinaire.

Dans le film Junio, avec sa femme ils ont décidé d'aller faire une expérience de couple moderne au club.

Enfin ils ont pas décidé, c'est elle qui m'a proposé un petit peu d'un tuyau qui gros beaucoup.

C'est Balasco.

C'est Balasco, c'est ma femme.

Et ils ont essayé de faire ça et ça a foiré lamentablement.

Il passe des vacances désastreux.

L'amour libre, chacun fait ce qu'il veut au club, c'est pas ça.

En tout cas dans ce contexte ils n'arrivent pas bien.

Qu'est-ce que tu fous là toi? Quelle heure il est? 11h. T'as dormi là? T'as pas trouvé ta case?

Eh si, mais mon collègue avec un mec qui rompe.

Il faut que deux heures j'en ai marre de s'y flacir sur mon lit, je vais lui dormir là.

Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, j'ai été attaqué par des baissiers.

Ils sont plutôt inoffensifs ici.

Tu parles, je vais te monter mes bras quand j'étais bouffé par les moustiques.

Après ça j'ai un lézard qui est rentré dans le sac.

Je vais me faire à patrier par repassistance, moi ça va pas faire un pic.

Dans Balpoit il vient juste d'arriver.

Dans Balpoit je peux pas supporter le soleil.

Les bronzés font un carton, 2,3 millions d'entraits.

Mais ça n'est pas le plus gros succès de l'année 1978.

Les bronzés sont devancés par l'adaptation d'une autre pièce de théâtre.

La cage au folle avec Hugo Tognazzi et Michel Cerro.

J'ai furieux, je vous connais.

Le papa de la vilaine qui m'a volé mon grand-fils.

Je vais rentrer bien compte que je suis ridicule.

Alors je me suis dit qu'il n'y a qu'un seul endroit où personne n'est plus ridicule.

Et j'y vais.

Moi j'en peux plus, je vais la toer.

Tiens là bien cette biscotte, bien fermement dans ta menotte.

Avec mesure et décision, je viens de faire dans un casque.

D'accord, oui.

Essaye maintenant.

C'est un biscotte de l'homme.

D'accord.

Allez, on passe un peu d'effets.

Tu veux te confiter?

Oui, prends la cuillère.

Je prends la petite cuillère.

Oui, c'est ça.

Non, non, non.

Cousine.

Qu'est-ce que c'est ça?

On dirait un tel moment que tu secoues.

Excuse-moi, c'est simplement une cuillère.

Tu la tiens.

Sans trembler.

D'accord, oui.

Sans trembler.

J'ai cassé ma biscotte.

Au box office, la cage au folle est égalée en France par un film américain.

Grise, adaptation d'une pièce de Broadway.

Aux États-Unis, Grise consacre John Travolta, 24 ans à peine,

comme l'un des plus grands acteurs de sa génération.

En France, on est un peu plus mitigé.

Oui, donc c'est bien toi, ce mec.

Cool et tout.

C'est la jeunesse américaine et tout.

Pourquoi aller vous voir ce film?

C'est rien du tout parce qu'il paraît qu'il n'est pas bon.

Je ne dérange pas.

C'est la première fois que je vais en voir.

C'est pour voir.

Non, c'est bien.

C'est sympa, il y a de l'ambiance.

Il y a de la musique.

Je travole ça.

Oui.

Il est normal.

C'est la musique, la danse, c'est pour ça.

Avant de faire les films de Travolta,

est-ce que vous voyez des comédies musicales?

Oui.

Lesquelles, par exemple?

Ça fait du bien la jeunesse.

C'est enthousiasme, c'est pur quand même.

Parce qu'on pose toujours la question de savoir

que 250 millions de personnes

trouvent que c'est formidable

et pourquoi il est numéro un dans un pays.

C'était You Are The One

du film Grise en 1978.

Titre numéro un aux États-Unis,

en Angleterre et en France.

Et en pleine période disco,

ce morceau à la sauce des années 50

s'est vendu à 1,8 million d'exemplaires.

Européens ont de la traconte.

L'année 1978.

Le 23 janvier 1978,

le baron en pain,

patron du groupe Schneider,

est enlevé à la sortie de son appartement parisien.

Sur Europe numéro un,

le chauffeur du baron raconte comment

les truands l'ont embarqué.

Il y en a un qui avait un révolver

à bariller dans chaque main.

Il y a un autre qui était derrière,

un plus grand qui avait un révolver.

Alors ils s'en jetaient sur moi,

ils m'ont sorti de la voiture,

ils m'ont jeté sur le trottoir,

ils m'ont pris,

ils m'ont traîné sur une quinzaine,

15, 20 mètres, je ne sais pas juste.

Ils m'ont jeté dans cette fourgonnette bleue.

À l'heure, il y en a deux qui sont montés tout de suite derrière moi,

qui m'ont ligoté.

Avant qu'il vous fasse monter dans cet estapes-fêtes,

vous avez eu le temps de voir

ce qui se passait avec votre patron,

le baron en pain?

Il n'y a pas pu.

Ils me traînaient, comprenaient par la veste,

par les épaules,

et j'avais le dos de la veste sur le visage.

Je ne voyais absolument rien.

Mais il me semble quand ces deux gars m'ont braqué,

il me semble qu'il y en a deux autres

qui passaient du côté droit de la voiture,

pour coïncer le baron en pain,

quoi pas le barrer.

Est-ce que le thème des enlèvements,

la possibilité d'un rap,

c'était un sujet que vous aviez déjà évoqué

avec le baron en pain?

Non, jamais.

Jamais.

Puis lui, il n'avait pas peur,

il a toujours dit,

sur des hommes,

ça ne peut pas m'arriver à moi,

il était trop sûr de lui,

puis moi, je ne croyais pas non plus

que j'arriverais un jour.

Le baron en pain, à l'époque,

est à la tête de près de 300 sociétés

dont beaucoup sont françaises,

alors que lui est pêche.

Cet enlèvement est revendiqué

par une organisation d'extrême gauche,

les noyaux armés pour l'autorité populaire.

Le premier secrétaire du Parti Socialiste,

François Mitterrand,

condamne l'enlèvement.

Nous condamnons formellement

ce type d'action

et que nous formons des vœux

pour que cet enlèvement

n'ait pas de conséquences tragiques.

Pour nous, la qualité des personnes,

leur situation sociale,

leur fortune,

leur absence de fortune,

leur position politique,

n'importe peu, nous tronquions

ce raisonnement pour quiconque.

Et nous le tenons, en la circonstance,

pour le baron en pain.

Et alors que le baron en pain

est retenu par des terroristes

de la semaine,

un autre aristocrate belge est enlevé.

Encore un baron.

Mais en Belgique, cette fois.

Comme le baron en pain,

le baron Brart a été enlevé

sur le chemin de son bureau.

Sa voiture a été retrouvée

sur le parking de l'immeuble

qui abrite la compagnie d'assurance

dont il est propriétaire envers

et d'où il dirige toutes ces affaires.

Apparemment, il n'y a eu aucun témoin

et les ravisseurs ont bénéficié

d'un baron en pain.

Ce n'est qu'aujourd'hui que la nouvelle a filtré.

Le baron Bracht est à la tête

de l'une des plus grandes fortunes de Belgique.

Il détient la plus ancienne société

d'assurance d'envers.

Il est très connu dans la haute société belge.

De ses amis témoignent

sur Europe n°1.

Une grande famille enverssoise,

toujours honnête,

à la pointe du progrès

et on fait le maximum pour l'économie

de notre ville et de notre pays.

C'est vraiment honnête,

un homme intègre

et un homme toujours affable,

poli, aimable.

Sans être peut-être particulièrement peu connu

du public enverssoi,

en ce qui concerne

la partie commerciale envers,

la famille Bracht est très reconnue,

tout comme d'autres familles enverssoises

et ils ont toujours été à la pointe du progrès.

Sortant beaucoup,

on le rencontre dans tous les cocktails

les plus huppés. En fait,

dans plusieurs dizaines de millions de francs lourds,

on veut dire que le Baron Bracht a une personnalité

que l'on pourrait peut-être rapprocher

de celle du Baron en pain.

Cette fortune, il est parvenu

à l'édifier non seulement grâce

à sa compagnie d'assurance, mais aussi

dans le commerce d'huile végétale

importée d'Adonésie et dans la construction

d'immobles et appartements multiples sur la Côte-Bège.

Il y a 30 ans, à peu près,

le Baron Charles Bracht s'est construit

dans la banlieue d'envers un château

entouré de plusieurs dizaines d'hectares de bois

et qui est toujours aujourd'hui considéré

par tous ceux qui le connaissaient

comme un sommet de luxe et de confort.

L'enlèvement du Baron Bracht

est une énorme surprise.

Il n'avait reçu aucune menace.

Il refusait catégoriquement

toute forme de protection personnelle,

quelle qu'elle soit.

Évidemment, deux barons ont enlevé

en moins de deux mois. On se demande

s'il y a pas un lien. Mais rien ne filtre.

Silence totale dans l'entourage direct du Baron.

Silence totale des enquêteurs.

Nous sommes sûrs que le Baron est prisonnier

et certaines informations

pourraient mettre ces jours en danger

ne faissent de déclarer le procureur du roi.

Et si certains journaux belges

n'hésitent pas à imprimer en gros titre

son pauret été demandé,

c'est uniquement parce que tout le monde

se pose des questions à propos de la petite

phrase du procureur du roi hier soir.

Nous avons la preuve matérielle

qu'il s'agit bien d'un enlèvement.

Dans la splendide propriété du Kalesberg

a dit kilomètre d'envers, sa femme

et ses trois enfants attendent, dont sa fille

Marianne, belle-sœur de la princesse

Hélène de France, qui est arrivée

hier après midi de l'hôpital où elle a dit.

Quelques jours après l'enlèvement du Baron Bracht,

sa famille reçoit un appel.

Au bout du fil, un homme à l'anglais

très approximatif, qui dit être

le porte-parole des ravisseurs.

Hélo, je suis Monsieur D.

Nous détenons le Baron Bracht.

Si vous voulez le revoir, c'est 8 millions de francs.

D'accord.

Avant toute chose, nous vous trions

la preuve que vous détenez notre père.

La famille du Baron reçoit une montre

et un trousseau de clés

qui appartiennent bien au Baron Bracht.

Mais contrairement au Baron Ampin,

derrière, il n'y a pas

de revendication politique.

A priori, il s'agit donc

de deux équipes de truants différentes.

Le 27 mars 1978,

trois semaines après son enlèvement,

le Baron Ampin

est relâché par ses ravisseurs.

Depuis la libération du Baron Ampin,

la famille du Baron Bracht

n'a reçu aucun appel des ravisseurs.

Ce qui inquiète le fils du Baron

est au Bracht, qui leur s'en appelle

à la télévision belge.

Nous n'avons pas de preuve

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

qu'il y ait des ravisseurs,

nous n'avons pas de preuve

qu'il ait envie,

mais nous n'avons aucune preuve

contraire non plus.

Vous voudriez lancer un appel

aux ravisseurs, et vous voudriez

lancer en anglais, pourquoi?

Pour la bonne raison que

le langage qui a été employé

avec les ravisseurs pendant

les quelques coups de téléphone

que nous avons eus avec eux

était l'anglais.

Vous voyez?

Le véhicule,

c'est ça?

Quel est ce message?

Le message s'adresse

à la personne

dont la lettre clé est

D

mais aussi

à tous ceux qui prennent part

à la captivité de mon père.

Vous devez savoir

et vous rendre compte

que votre silence

qui dure depuis

plusieurs semaines

et ceci sans raison

provoque

une grosse angoisse relative

à la santé et à la vie de mon père.

Vous devez vous rendre compte

du fait que

physiquement

et moralement

une longue captivité est

extrêmement dangereuse

pour un homme de 63 ans.

Le fi

supplie les ravisseurs

de reprendre contact au plus vite.

Le lendemain,

la famille Brache reçoit

un terrible coup de téléphone.

Le baron est mort.

Vous ne trouverez pas très loin

de la route envers Liège.

Immédiatement,

des bâtis ont été organisés,

l'armée et la gendarmerie ont été mobilisés

et à 9h30 ce matin

il devait faire la macabre découverte

le corps du baron Brache

à peine caché par un tas d'immondis.

35 jours après son enlèvement

le cadavre mutilé du baron Brache

est retrouvé dans une décharge.

La famille avait donc bien raison

de craindre le pire

mais contrairement à ce qu'elle redoutait

la police française dans l'affaire Empin

il a effrayé les ravisseurs.

En effet, selon les premières indications

que la police nous a données,

le baron serait mort depuis près d'un mois

soit quelques jours après son enlèvement.

Et l'autopsie confirme

que pendant que les ravisseurs négociaient une rançon

le baron était déjà mort

depuis plus de trois semaines.

En effet, ils ont dû faire la preuve

d'un cynisme à peine croyable

en essayant d'extorquer à la famille

une rançon de 8 millions de francs français

alors que le corps du baron

reposait déjà à ce moment-là

dans son assaise.

La police nous a assuré le procureur du roi

de voir se définir aucune piste

seuls des légers indices

sont examinés à la loupe.

Par exemple, nous a-t-il dit

qu'il n'y a que des habitants de la région

où le cadavre était découvert

qui aurait pu imaginer de cacher le corps

à cet endroit-là noyé dans 20 cm de boue marécageuse

une excavité creusée

à l'occasion de la construction

d'autoroute recouverte par quelques immondices.

Alors, les enquêteurs

portent tout naturellement leur espoir

sur une éventuelle mézentante

qui serait née au sein du groupe des gangsters

et le cours de téléphone

de dimanche soir mettant les policiers

sur la piste du cadavre

serait alors une sorte de défi

lancé par le porte-parole des gangsters

à l'égard de ces complices.

Et c'est peut-être là une première apprudence

qui a été commise par eux

une imprudence qui pourrait leur coûter cher.

La police belge

ne mettra

jamais la main

dans la sainte-du-baron-brache.

Je sais

cette terre d'indifférence

qui est sa défense

vous fait souvent ta force

mais quand elle est

parmi mes amis

de faillance

de faillance

je sais sa défaillance

Je le sais

on ne me croit pas

fidèle à ce qu'elle est

et déjà

vous parlez d'elle

l'imparfait

mais elle est

ma préférence

à moi

il faut le croire

moi seul je sais

quand elle a froid ses regards

ne regarde que moi

par hasard

elle aime mon incertitude

par hasard

j'aime sa solitude

c'était ma préférence

à moi de Julien Haclair

bien sûr

titre écrit par Jean-Louis Dabadi

qui propulse Julien Haclair

au devant de la scène

sachez que même si elle n'est pas citée

dans cette chanson

ce titre est destiné à Mew Mew

l'accompagne du chanteur

Mew Mew qui à l'époque

n'était plus Haclair

l'année 1978

en 1978

Jacques Brel a 49 ans

et il est affaibli par un cancer

du poumon

il vit dans les îles marquises

en polynésie française

et il multiplie les ailes et retours

pour consulter ses médecins à Paris

mais Brel n'évoque jamais publiquement

ses problèmes de santé

les français les découvrent fin septembre

1978

il multiplie des photos du chanteur

à la sortie d'une clinique parisienne

Brel est furieux

il porte plainte

l'ébdemandaire Paris Match a été saisi

aujourd'hui dès sa sortie dans tous les kiosques

et cela à la requête du chanteur

Jacques Brel

la justice a donné raison à Jacques Brel

et a donc ordonné cette saisi

la saisi d'un journal est un événement

rarissime

et si celle-ci a eu lieu aujourd'hui

c'est qu'une grave atteinte a été portée

à la vie privée d'un homme

les trois pages de photos de match

représentant Jacques Brel sortant d'une clinique

pour aller à une consultation

je n'en dirais pas plus

je vous dirais les attendus de la justice

de la décision de justice

les révélations faites par le texte

ou par l'image dans ce numéro de Paris Match

constituent une intrusion

revêtant l'aspect d'une persécution

dans la mesure où elle ne vise plus

le côté professionnel de la vie de Jacques Brel

mais le comportement

et les réactions de celui-ci

face à la maladie

Jacques Brel était entré incognito vendredi dernier à l'hôpital franco-musulman de Bobigny

sous un faux nom

un faux nom qu'il s'était fabriqué avec ses deux prénoms

Jacques et Romain

et quelques personnes seulement savaient qui se cachait

sous le nom de Jacques Romain

on le sait maintenant officiellement

Jacques Brel était atteint depuis 5 ans

d'un cancer du poumon

la première alerte il l'avait ressenti en décembre 73

tout de suite Jacques Brel avait consulté

les meilleurs spécialistes

et en février 74

il a enlevé les 3 quarts du poumon gauche

depuis Jacques Brel allait mieux

mais il était resté d'une grande fragilité pulmonaire

et il revenait régulièrement en France

subir un traitement

Brel était hospitalisé

depuis trois jours

et c'était un patient

très apprécié pour sa simplicité

Ici à Bobigny, on observe la plus totale discrétion

sur les derniers instants de Jacques Brel

c'est que chacun a été impressionné

par le calme

et la concilité de Jacques Brel

Jacques Brel qui a suivi son traitement

et l'évolution de sa maladie minute par minute

sur chaque chose il a voulu savoir le pourquoi

et le comment

il a demandé des explications sur tous les soins

qu'on lui prodigait

et il écoutait les réponses qu'on lui faisait

avec un calme et une hauteur d'esprit

qui lui ont valu le respect de tous

à l'hôpital de Bobigny, on se montre ému

et respectueux des dernières volontés de Jacques Brel

Brel, Lucide jusqu'au bout

qui avait convoqué Vendredissoir

qui a demandé que sa mort soit entourée

de la plus extrême discrétion

Brel qui a souhaité aussi que son corps soit enterré

dans le petit paradis qu'il s'était choisi lui-même

il y a dix ans, de l'autre côté de la mer

aux îles Marquises

Bobigny, Gilles Rabine, Europe 1

La rédaction d'Europe n°1

contact Eddie Barclay, qui quelques mois plus tôt

a produit le dernier album

de Jacques Brel

Il s'est donné un mal

de chien, il était très très très fatigué

c'était un effort

surhumain pour faire et finir

ses disques

et il était obligé de

partant du studio d'aller

immédiatement se reposer jusqu'au lendemain

pour commencer les séances

ça lui laissait pas beaucoup le temps de sortir

même quand il venait déjeuner ici

de temps en temps

bon bah il ne restait pas longtemps

il ne pouvait pas rester longtemps

Pourquoi il fait ce disque alors?

Il n'avait pas enregistré

depuis pratiquement dix ans

et je crois que Jacques

a voulu nous faire

un espèce de cadeau vous savez

on dit voilà je suis venu à Paris

je t'amène un cadeau

et bien son cadeau c'était

ce 133 tour en question

Parmi toutes les personnes que la rédaction d'Europe n°1

contacte le jour de la mort de Brel

il y a Georges Brassens, son grand ami

c'est d'Europe n°1

qui lui apprend la mort

du chanteur

On devait se voir la semaine dernière

qui s'en était tiré

et en m'apprenant la nouvelle

vous me fondrez je peux rien dire

je crois pas qu'ils soient morts

j'ai jamais cru que personne était mort

vous savez quand on aime les chants

ils meurent bien sûr

enfin ils s'absentent un petit peu

c'est une espèce d'absence qui va commencer

mais à la mort j'ai du mal

à l'admettre

jamais personne

de ce que j'ai aimé les morts

parce que

j'ai la faculté

de souvenir extraordinaire

et les gens que j'aime

continuent de vivre en moi et Brel

lui avec tout ce qu'il a fait

avec son oeuvre il sera relativement facile

enfin en tout cas pour moi

et pour ses amis de le faire revivre

il n'y aura qu'à écouter ses disques

et puis faire marcher sa mémoire

pour moi il n'est pas mort Georges

quel est le plus beau souvenir que vous garderez de Jacques Brel

le souvenir de Brel me demandant

à ses débuts

qu'ils aient ou non continuer le métier

parce que quand il est arrivé au Trois-Baudet

il avait le grand des difficultés à se faire accepter

par le public

il avait une petite moustache en ce temps

là une guitare

et il n'était pas le seul à cette époque là tout le monde

avait une petite moustache

et une guitare alors le public ne marchait pas trop

et il était très inquiet

il se demandait s'il devait retourner en Belgique

s'occuper le cartonnage

ou continuer à faire le métier

et nous autres ses amis des Trois-Baudets

n'étaient pas restés

il parle de la mort

comme tu parles d'un fruit

il regarde la mer

comme tu regardes un puits

les femmes sont la cive

au soleil redouté

et s'il n'y a pas d'hiver

cela n'est pas l'été

la pluie est traversière

elle bat de grain en grain

quelques vieux chevaux blancs

qui fredonnent Gauguin

et par manque de brise

le temps s'immobilise

au Marquise

on va donc se quitter avec les Marquises

titre phare du dernier album de Jacques Brel

qui s'est éteint donc en 1978

la suite est la fin demain

Guillaume Maury et Julien Pichnet sont mes acolytes

dans cette aventure

réalisation ciné Pierre-Yves Falçon

la suite de notre immersion dans l'année 1978

dans le cinquième épisode

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Christophe Hondelatte raconte l’année 1978 en puisant dans les archives d'Europe 1. Cette année-là… la mode du string et seins nus ! Les Bronzés et leur premier film, l’enlèvement de deux barrons et Jacques Brel s’en va.