Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Hondelatte raconte - L'année 1965 - 5/5

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Voici le 5ème épisode de ma série de podcast, consacré à l'année 1965.

Le programme, Pierre Dac, candidat à la première présidentielle au suffrage universel.

Pierre Dac est déjà François Mitterrand.

A Los Angeles, des émeutes raciales, sans précédent.

Et puis, le phénomène salvatore et Adam.

En 1965, pour la première fois, les Français élisent leur président de la République au suffrage universel direct.

Et ça commence par un éclat de rire.

Car début 1965, l'humoriste Pierre Dac, ancien animateur de Radio Londres pendant la guerre,

se déclare, candidat.

Son parti, le MOU.

Hier soir, à l'Elysée Matignon, Pierre Dac présentait son nouveau mouvement, le MOU.

Qu'est-ce que le MOU?

Oui, MOU, ça veut dire mouvement ondulatoire unifié.

Évidemment, ça peut donner une impression de molesse, ce qui n'est pas le cas du tout.

Au contraire, justement, de ce que les sceptiques pourront penser, ce n'est pas un mouvement d'abandon, de velrines,

ils ne lâchent pas le mois du monde.

Et vous savez que nous vivons dans une époque extrêmement surexcité, énervée, etc.

Et extrêmement hyper tendue.

Alors, est-elle tant tendue que nous avons pensé qu'il était bon de donner du MOU

à cette tension, et de rétablir un équilibre?

En quelque sorte, le MOU, donc, ondulatoire universel.

Les ondulatoires signifient que ça peut suivre les fluctuations de l'actualité et les événements.

L'autre mouvement est donc consacré à apporter un élément de détente,

tant à l'intérieur, tant social qu'international.

Le MOU à pour slogans, les temps sont durs, votez MOU.

Et Pierre Dac a déjà son chef de gouvernement en tête, ce sera Jacques Martin.

La force de Pierre Dac devient très vite populaire.

Et le président de la République, le général de Gaulle, commence à rire jaune.

Il n'apprécie pas que l'on se moque du scrutin qui décidera du prochain chef de l'État.

En septembre, il prit Pierre Dac de cesser la plaisanterie.

Et l'humoriste s'exécute.

Et début novembre, le président sortant, le général de Gaulle,

donc, annonce qu'il se présente à sa succession.

Aujourd'hui, je crois devoir me tenir prêt à poursuivre ma tâche,

mesurant en connaissance de cause de quel effort il s'agit,

mais convaincu qu'actuellement, c'est le mieux pour servir la France.

Car ainsi, notre pays se voit offrir le meilleur moyen de confirmer par ses suffrages

le régime stable et efficace que nous avons ensemble institué,

que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonction

l'avenir de la République Nouvelle sera décidément assurée.

Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt.

Avec cette première élection présidentielle au suffrage universel direct,

apparaissent les règles de temps de parole à la télé et à la radio.

Le ministre de l'information à l'imperfit annonce les règles du jeu.

A partir de 19 novembre, début de la campagne légale, si vous préférez,

les candidats pourront développer leurs arguments pendant des tranches horaires

d'un total de deux heures à la radio et de deux heures à la télévision

pour chacun sous réserve que les candidats ne se multiplient pas trop.

Les journaux télévisés ou les journaux parlés se contenteront d'annoncer ces émissions spéciales.

Nous tâcherons de nous tenir bien tranquillement dans notre coin,

mais vous parlez d'émissions spéciales, de tranches spéciales,

comme s'il s'agissait de la loterie nationale, toute élection étant évidemment une loterie.

Alors comment ce découpage en tranches va-t-il se faire?

En application de la loi constitutionnelle,

le ministre de l'information doit fixer le nombre et les horaires des émissions

pour l'ensemble des candidats.

De son côté, la Commission nationale de contrôle, présidée par M. Parody,

doit aménager ces tranches horaires.

Je peux vous dire que les tranches horaires seront fixées aux meilleures heures des coûts,

de midi 30 à 13h et de 19h30 à 20h pour la radio,

de 13h à 13h30 et de 20h30 à 21h pour la télévision, sauf le dimanche.

Pour cette campagne, le président Charles de Gaulle adopte une stratégie assez surprenante.

Il laisse le champ libre à ses adversaires.

Il n'apparaît que très peu dans les médias.

En novembre 1965, à un mois de l'élection,

Marcel Barbud, le plus petit des postulants,

apparaît plus souvent dans les médias que le général de Gaulle.

Et d'ailleurs, le voici sur Europe n°1 quand on lui demande si là les 100 parrainages nécessaires.

M. Marcel Barbud, avez-vous vos 100 signatures?

La centième est en route.

Elle est en chemin de fer actuellement, elle vient de l'est.

Je pense qu'elle arrivera pour 11 heures.

Que pensez-vous du marché commun?

Moi, je suis pour.

Moi, je pense que tous ces problèmes,

problèmes du logement, de l'enseignement, du marché commun, de la bombe atomique et tout,

ne seront des vrais problèmes que le jour où les positions prises

seront celles qui représenteront le résultat d'un dialogue avec la nation.

Aussi longtemps que ce sont des spécialistes absolument coupés de la nation

qui se permettront de trancher,

qu'à qu'importe mon opinion, elle n'a absolument qu'une chance de percer dans l'état actuel des choses.

Avez-vous une étiquette politique?

Aucune.

Le mot lui-même est aussi pervertique le mot politique, alors je ne vais pas vous le dire.

Quelle est votre place au milieu des autres candidats qui se présentent au milieu des six autres candidats à gauche, à droite, au milieu?

Je suis sphérique, moi.

Quand je suis allé à la chambre, j'ai demandé à siéger à gauche des communistes que j'estimais parfaitement réactionnaire.

Et j'ai menacé un moment donné, comme on me le refusait, de prendre un petit banc

et de m'asseoir à la gauche des communistes.

On a fini par me convaincre qu'il était plus confortable de m'installer à la montagne entre le dernier des communistes, le dernier des socialistes, enfin.

Marcel Barbud obtient sa dernière signature à l'ultime minute.

Il peut donc concourir à l'élection présidentielle.

Alors qui est ce Marcel Barbud?

Eh bien, c'est un chef d'entreprise qui a la fibre sociale.

Il a œuvré aux côtés de la bépierre.

Il dit parler au nom des mallogés, des vieillards, des sans-soins et des jeunes sans espérance.

Il devient le premier petit candidat d'une élection présidentielle.

Le 29 novembre 1965, Marcel Barbud connaît son heure de gloire.

Derrière un bureau, il choisit de s'adresser directement au général Tocole.

Je vous supplie donc de bien vouloir me recevoir et m'entendre le plus tôt possible.

Je suis sûr que vous avez un cœur, un cœur d'homme,

mais ce cœur, vous l'avez rendu inaccessible à tout ce qui n'est pas le prestige et la grandeur de la France conçue en termes de domination.

S'il existe une chance de toucher votre cœur d'homme,

je crois qu'elle ne peut passer que par le regard, que par une main affectueusement serrée.

Je crois, mon général, que ce serait un très grand malheur pour la France et pour les Français

que de vous voir revivre la fin du maréchal pétain, 20 ans après, nous n'en sommes pas encore remis.

Mon général, vous avez faim de l'amour des Français.

Je suis sûr que cela crève les yeux.

Mais jusqu'ici, vous n'avez su obtenir d'eux que leur admiration.

Après sa prestation, le général de Gaulle aurait lâché quel brave couillon ce barbu.

Le premier sondage donne Charles de Gaulle, le président sortant, grand favori.

Son adversaire le plus sérieux est le candidat de l'Union des Gauches, il s'appelle François Mitterrand.

Le socialiste s'empare d'un sujet encore tabou en 1965, l'égalité salariale entre les sommes et les femmes.

Vous savez qu'il y a une formule très employée qui est presque un slogan, à travail égal, salaire égal.

En réalité, sur le quart des salariés français qui perçoit au moins de 55 000 anciens francs par mois,

on compte 72 % de femmes.

De la même manière, alors qu'en 1958, le salaire féminin et le salaire masculin étaient très proches l'un de l'autre.

Aujourd'hui, ils sont les plus éloignés dans l'Europe occidentale et au détriment des femmes.

Tout à la sorte qu'on peut dire sans risque de se tromper, qu'à l'égard du salaire, la femme est considérée comme un être inférieur

alors que son rendement est le plus souvent égal.

Et ce pose-là aussi une question que tout homme responsable ne peut que se poser.

Et si on évite de se poser cette question, c'est qu'en réalité, on refuse aux femmes leur droit.

Lorsqu'ils s'expriment, François Mitterrand fixe la caméra.

Il regarde les Français droit dans les yeux.

Car Mitterrand a appris de la dernière présidentielle américaine, dans laquelle Kennedy a triomphé grâce à la télé.

Le centrist Jean Le Canuel, lui aussi, utilise la télévision pour toucher les Français.

M. Le Canuel, avant-hier, vous nous avez présenté votre plan de progrès économique. De quoi allons-nous nous entretenir aujourd'hui?

Et bien aujourd'hui, nous allons parler des problèmes sociaux.

L'économique et le social sont d'ailleurs deux questions étroitement liées.

On ne cherche à développer la production économique que pour améliorer la situation des hommes.

Au demeurant, je constate que les lettres qui me parviennent de plus en plus nombreuses manifestent une préoccupation essentielle du pays pour les problèmes sociaux, c'est-à-dire pour la vie de tous les jours.

Il ne s'agit pas, vous l'imaginez bien pour moi, de présenter un catalogue de revendications sociales.

Ce que je veux, c'est tenter avec vous de prendre l'exacte mesure des étapes d'un effort social que le pays doit consentir.

Et il faut bien reconnaître que les classes populaires apprécient le ton direct de chacune des prestations télévisées de Le Canuel.

À une semaine de l'élection présidentielle, il est crédité de 15% d'intention de vote. L'avance du général de Gaulle, c'est frite.

Si bien que le président de la République sortant change de stratégie, il se décide enfin à entrer en campagne et il parle aux Français et là encore, via la télévision.

Française, Française, la décision que par votre vote vous allez prendre après demain engagera sans doute pour toujours le destin de notre pays.

C'est donc une décision d'ensemble et qui implique un jugement d'ensemble sur la République nouvelle, ainsi que sur le Français qui a l'honneur de la présider.

Le 5 décembre 1965, jour du premier tour, la participation est de 85%. Preuve que les Français veulent profiter de ce nouveau droit de vote.

M. Claude Fort, Toulousein, ajusteur et coureur cycliste à ses heures, s'est entraîné ferme ce matin avant sa première course électorale.

Il est sans doute le plus jeune électeur de France puisqu'il a eu 21 ans et le droit de voter hier soir à 22h45.

26% des Toulousins inscrits avaient accompli leur devoir électoral à 11h. La présence de nombreux jeunes électeurs qui votaient pour la première fois a été particulièrement sensible ce matin pour ce scrutin.

A quelques heures du résultat, un micro s'y mise dans une partie de pétanque à Marseille, une partie dans laquelle on parle politique. Et voilà ce que ça donne.

Je ne peux pas vous le dire, c'est mon droit.

Oui bien sûr, je vous en prie. Mais vous avez bien une opinion, tout de même, en général.

Et pour celui qui fera augmenter les retraites pour les vieux, c'est pas?

Est-ce que vous avez une opinion concernant l'élection présidentielle?

C'est ce que je concerne que depuis qu'il a de l'évenue au pouvoir, en 1958, c'était la faillite de la France. Et depuis, on s'est relevé et tout le monde le crie et tout le monde le vit bien.

Je n'aime pas le pouvoir personnel.

Je n'aime pas le pouvoir personnel.

On a beaucoup fait le gouvernement, mais pas pour nous, pas pour l'ouvrier.

Et vous, vous voterez pour le représentant de la classe ouvrière?

Exactement, oui. Je suis un ouvrier, je voterai pour le représentant de la classe ouvrière et c'est mon droit le plus complet.

Vous estime que c'est une bonne chose qu'il n'y ait qu'un seul candidat pour la gauche?

Oui, parfaitement, oui. Et j'estime que dans toutes les élections, il y a un seul candidat pour la gauche.

Et vous avez une opinion?

Oui, j'ai une opinion. Je suis toujours à gauche.

Après, j'étais un peu rouge. Maintenant, je suis écarlate. Je n'ai pas besoin de vous dire ce que je pense.

Votre vote pour François Mitterrand?

Il faut tout le mieux. Je ne vais pas faire voter pour un communiste. Il n'y en a pas. Je vote pour Mitterrand.

Et le résultat est bien plus serré que les sondages ne le prévoyaient. La maîtrise de l'interview télévisée a clairement aidé François Mitterrand et Jean Le Canuet.

Nous sommes à l'heure actuelle pour de Gaulle entre 39 et 48.

39,48?

39 et 48, il y a une petite modification.

Il y a une légère baisse en ce qui concerne la fourchette supérieure du général de Gaulle. Entre 39 et 48, Mitterrand entre 26 et 34.

Le Canuet entre 15 et 24, Tixier Vignoncourt entre 4 et 6 %, Marciassi entre 1 et 3.

Et Barbu également une précision supplémentaire. C'est maintenant entre 0,5 et 1,5 %, qu'il faut le situer.

De Gaulle finit donc en tête avec 44% des voix. Et François Mitterrand est deuxième avec 31% des suffrages.

Le socialiste est galvanisé par cet écart bien plus faible que les sondages ne le prédisait. A huit jours du second tour, Mitterrand se lance dans un discours rageur contre le général de Gaulle.

Alors quel est le devoir d'un candidat à la présidence de la République? Il est de dire de la façon la plus claire ce qui se passera quand il sera éleux.

Au début de la campagne présidentielle, nous avons tous entendu le général de Gaulle dire, proclamer, affirmer.

Ce sera moi ou le néant. Et d'une certaine manière s'il est élu, ce sera frais à une correction près. Ce sera lui et le néant.

Jusqu'ici nous avons vécu depuis quelques années sur les bases suivantes.

Un homme seul, tout puissant, détenant l'essentiel des pouvoirs, pouvant agir à sa guise dans le domaine de la politique étrangère ou dans le domaine de la défense nationale.

Vous tous saurez que le destin, celui de la France, celui de nos familles, celui de la cité, n'appartiendront plus à la volonté d'un seul homme, mais dépendront désormais et pour toujours de la volonté nationale.

Après ce discours, Mitterrand est crédité de 45% d'intention de vote. Et trois jours plus tard, le général de Gaulle répond à Mitterrand et à cette occasion.

Et bien il laisse éclater tout son art aura toi.

Vous me dites, à droite on dit vous faites une politique de gauche au dehors, à gauche du reste vous le savez bien, on dit de gauche et il est là pour la droite, pour les monopoles, pour je ne sais pas quoi.

Le fait que les partisans de droite et les partisans de gauche me déclarent que j'appartiens à l'autre côté prouve précisément ce que je vous dis, c'est-à-dire que maintenant, comme toujours, je ne suis pas d'un côté, je ne suis pas de l'autre, je suis pour l'instant.

Et ça n'est pas tout. Pour soutenir son raisonnement, le général de Gaulle fait appel à des références tirées de la vie quotidienne des Français. C'est efficace.

Il y a pour ce qui est de la France, ce qui se passe dans une maison, la maîtresse de maison, la ménagère, elle veut avoir un aspirateur, elle veut avoir un frigidaire, elle veut avoir une machine à laver. Et même si c'est possible qu'on ait une auto.

Ça, c'est de mouvement. Mais en même temps, elle ne veut pas que son mari s'en allait m'embaucher de toute part, que les garçons mettent les pieds sur la table et que les filles ne rentrent pas la nuit.

Ça, c'est l'ordre. Et la ménagère veut le progrès, mais elle veut pas la pagaille. Et bien c'est vrai aussi pour la France. Il faut le progrès, il faut pas la pagaille.

Le soir du 2e tour, le 19 décembre 65, la télévision organise bien sûr une grande soirée électorale. Mais le dépoulement à l'époque est long. Et donc en attendant, il faut meubler. Et pour meubler, on fait appel à des chansonniers ou à des chanteurs de variété.

L'Inrono, par exemple, chante en attendant notre président avec Pierre Thierniens et Roger Pierre.

Sur ordre numéro 1, et bien c'est la première fois qu'on va annoncer les résultats d'une élection présidentielle, on dirait. Et le ton est, disons, beaucoup plus solennel.

Depuis un peu plus d'une heure et demie, nous soumettons à leur appréciation les résultats qui nous ont été communiqués concernant ces bureaux test. Il est 20 heures. Avant 20 heures, nous ne voulions rien vous dire. Il est 20 heures, le vote est terminé partout.

Et j'appelle Besançon à notre centre de calcul. 20 heures. Le général de Gaulle est élu. Selon notre estimation, à l'heure actuelle, il ne devrait pas pouvoir descendre en dessous de 50% entre 50 et 62%.

La machine tourne actuellement et nous aurons une meilleure précision d'ici quelques instants, je vous rappelle, dès que nous savons mieux, Jean-Gorigny.

Donc, c'est l'essentiel. Nous ne pouvions rien vous dire avant 20 heures. À 20 heures précises, au moment où le vote était terminé partout en France, notre première estimation, Julien Besançon, vient de vous le dire, nous permettait de vous annoncer.

Le général de Gaulle est élu parce que sa fourchette se situe au-delà des 50% de suffrages exprimés.

Et finalement, pour la première élection présidentielle au suffrage universel direct, c'est Charles de Gaulle qui est réélu avec 55,2% des fois.

Oh la la la la, où est-on passé ce chien? Je le cherche partout, où est-on passé ce chien? Il va me rendre fou, où est-on passé ce chien?

Oh, ça y est, je le vois, veux-tu venir ici? Je le répéterai pas, veux-tu venir ici? Hmm, ça le bête pas, veux-tu venir ici? Oh, il est reparti!

Vous avez sans doute reconnu Mirza par Nino Ferrer, la première fois que le chanteur interprète ce titre à la télé, c'est lors des interludes de variétés justement de l'élection présidentielle de 1965.

On de l'être à compte, Christophe Ondlatt. Le 11 août 1965, à Los Angeles en Californie, un policier californien blanc arrête un jeune conducteur afro-américain de 21 ans, il le soupçonne d'être ivre.

Quant à toi, mon gars, tu vas me suivre? Mais le jeune refuse de suivre le policier, il estime que cette arrestation est raciste.

Des renforts de police s'arrivent, un attroupement se forme, la voiture de police est encerclée, des centaines de vibrats empêchent la police d'embarquer le conducteur, le contrôle de police dégénère en guerria urbaine.

Là-bas un white man, là-bas un homme blanc, ce sont les cris du haine que vous venez d'entendre, ceux qui de temps en temps percent avec les coups de feu, le bois, de la révolte qui s'évite à Los Angeles.

Il ne s'agit plus d'une simple émeute, mais d'une véritable insurrection. À 11h hier matin, heure de Los Angeles, par coeur le chef de la police, jugeant qu'il ne pouvait plus contenir l'émote, demandait l'aide de la garde nationale de Californie, qui n'y a ni plus ni moins une partie de l'armée de réserve stationnée en Californie.

C'est la première fois dans l'histoire de Californie qu'il faut prendre une telle mesure.

Les meutes, dont l'origine rappelons-le, semblent être l'arrestation d'un noir qui conduisait en état de briété. C'était limité pendant la première nuit à un périmètre d'environ 8 rues.

Il semble maintenant qu'elle s'est attendue à quelques 150 rues et continue toujours à faire tâche d'huile dans la direction des quartiers blancs.

14 incendies brûlent et il est souvent impossible pour les pompiers de s'en approcher, sous les rafales de pierres, de briques, de moillons, de cocktails molotoffes et d'armes à feu.

En l'espace de quelques heures, le quartier de Watts devient un champ de bataille. Les émeutiers dénoncent une police raciste et violente.

Le correspondant d'Europe n°1 Los Angeles, Gérard Alquin est au cœur des émeutes.

Los Angeles est à feu et à sang. Quelques 300 incendies ont été allumées et une centaine brûlent dans ce moment.

La furie qui pousse les incendiaires à mettre le feu au boutique qu'ils viennent de piller touche tout simplement à la sauvagerie. Dans un endroit, les pompiers ont dû revenir 3 fois de suite pour éteindre le même incendie réallumée 3 fois.

Ailleurs, un gosse bandait des bouteilles de coca-cola rempli des sens aux incendiaires qui passaient. Ailleurs encore, la police saisissait une voiture et trouvait dans le coffre arrière plus de 50 carabines volées dans un magasin.

Un groupe d'enfants volait des articles dans un autre magasin au nez et à la barre d'un policier impuissant et les enfants se moquaient de lui.

Un homme fatigué de charroyer les meubles qu'il volait en venait avec un camion et changeait toute la boutique tranquillement.

Plus loin, des gens poussés sur une charrette, un coffre fort qu'ils avaient décélé dans un magasin, l'emmenait dans une cour et en faisait sauter la porte puis se ruait tous dessus pour en saisir le contenu.

C'est incompréhensible, il faut le voir pour le croire.

La situation devient incontrôlable. Le maire de Los Angeles instaure un couvre-feu et il appelle à l'aide le Président des États-Unis.

Mais il donne Johnson en voie des troupes fédérales.

Ce que vous venez tout juste d'entendre est une compagnie de la 48e division maintenant en action dans les rues de Los Angeles.

D'abord vous avez entendu un rassemblement puis un ordre et faites les avancés à coups de crosse s'ils ne veulent pas bouger.

Un couvre-feu a été institué à 20h heure de Los Angeles et à ce moment là quelques 3500 hommes de troupes et 600 policiers patrouillent la zone dangereuse, la troupe couvrent la police et la police essayant d'arrêter pilleur et incendiaire.

Le couvre-feu s'applique à un quadrilatère de 40 000 carrés soit environ l'équivalent des deux tiers de la superficie de Paris mais la zone dangereuse ne représente qu'environ 50% de ce quadrilatère.

Le couvre-feu semble avoir vidé non seulement la zone critique mais aussi la majeure partie de Los Angeles, la ville la plus motorisée du monde ou d'ordinaire, le samedi soir n'est qu'un vaste embouteillage.

Il y a déjà plus de 1000 blessés et le nombre des morts commence à monter régulièrement à cause de la fusillade entre les toits et la rue qui ampirent.

21 morts ont été officiellement comptés, c'est-à-dire davantage que dans les rangs américains du Vietnam pendant la même période.

Les émettes vont durer une semaine et le bilan est terrible, 34 morts et plus de 1000 blessés.

Ce sanglante épisode de l'Histoire américaine a inspiré beaucoup de chansons, ton celle-là, in the heat of the summer, interprété par Juddy Collins.

1 mois après les émettes,

la mission de télé 5 colonnes à la une consacre un numéro spécial à ce soulèvement des afro-américains de Los Angeles et dans le reportage, un jeune noir dénonce un racisme quotidien.

Le racisme ici n'est pas ouvert, tandis que dans le sud c'est ouvert, c'est-à-dire que dans le sud on vous appelle un sang necre quand il est en face de vous.

Mais ici, les blancs vous disent que ça va, vous êtes bien, vous êtes en bon noir et quand vous tournez le dos, c'est là où ils vous appellent ça.

Vous n'avez qu'à lire dans les journaux, tous les jours, qu'il y avait un noir qui a fait ça, un blanc qui a fait ça, pas un citoyen et un autre citoyen.

Un noir qui a fait ça et un autre noir qui a fait ça, un blanc qui a fait ça, un mexicain, un japonais, un chinois.

Vous vous entendez toujours parler des races différentes. Ici, vous pouvez sentir votre race parce qu'on vous a élevés pour le sentir.

Ces émeutes de Watts ne seront que les premières d'une très longue série.

Pendant deux ans, 300 émeutes similaires éclateront dans les guêtes noires pour un très triste bilan de 200 morts.

Les émeutes de Watts ne sont pas les premières d'une très grande série.

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Aujourd'hui c'est le bal des gens biens, de moisel que vous êtes jolies.

Pas question de penser aux folies, les folies sont affaires de vos rien.

On n'oublie pas les belles manières, on demande au papa s'il permet.

Et comme il se méfie des gourmets, il vous passe la muse vierre.

Vous permettez monsieur que j'en prenne votre fille.

Et bien qu'il me sourit, je sens bien qu'il se méfie.

Au tout début de l'année 65, cette chanson vous permettait monsieur qu'il y a plusieurs semaines dans l'Oïe de Parade.

Et puis Adamo enchaîne avec cet autre succès, la nuit.

Si je t'oublie pendant le jour, je passe mes nuyettes maudiles. Et quand la lune se retire, j'ai l'âme vide et le cœur loup, loup.

Comment voyez-vous votre avenir Adamo?

J'essaierai l'année prochaine de doser mon travail, c'est-à-dire avoir un dimanche, un jour de repos.

Est-ce que cette vie de vedette vous permet d'avoir une vie de jeune homme normal?

Pas tout à fait normal non, du côté féminin ça passe moins d'une aperçu qu'avant si jamais on essaie toujours de savoir si je suis filmé ou pas.

Mais malgré les regrets du balle avec les copains le dimanche, est-ce que votre nouvelle vie vous plaît?

Énormément bien sûr, j'adore vraiment le moment où je suis en scène, c'est le meilleur moment de la journée.

Et en août 1965, Adamo place un troisième titre, en tête de huit par has, le Célébrissime « Mes mains sur tes hanches ».

Et c'est pourquoi je te les chante et les présente, tour à tour.

Oui c'est pourquoi je te les chante et les présente, tour à tour.

Oui c'est pourquoi je te les chante et les présente, tour à tour.

Mais laisse mes mains sur tes hanches, ne fais pas ses yeux furils bons, oui tu leur as ta revanche, tu seras ma dernière chanson.

Oui que j'ai connu, c'est un peu toi que je cherchais. Quand dans mes bras je t'ai tenu, moi je tremblais, je comprenais

que tu es sorti d'une fable pour venir habiter mon rêve. Et ce serait bien regrettable que notre amour ainsi s'achève.

Oui ce serait bien regrettable que notre amour ainsi s'achève. Mais laisse mes mains sur tes hanches, ne fais pas ses yeux furils bons, oui tu leur as ta revanche,

c'était bien sûr mes mains sur tes hanches de Salvatore Adamo, avec ce titre le chanteur Sicilien passe 14 semaines en tête d'une parade. Et donc c'est avec Adamo que nous allons refermer le livre de 1965.

Je veux remercier une fois de plus ma petite équipe Guillaume Maury, Julien Pichnet et Guillaume Basso qui a réalisé cet épisode.

Vous trouverez sur votre application de podcast, d'autres séries consacrées à d'autres années.

C'est la seule show en comédie qui est allée.

Au moins, nous avons 10 grenades pour 6 heures dans un endroit. Et si quelqu'un rigole, c'est...

Je vous frappe.

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Christophe Hondelatte raconte l'année 1965 en puisant dans les archives d'Europe 1. Au programme : Pierre Dac candidat à la 1ère présidentielle au suffrage Universel et déjà Mitterrand ! A Los Angeles des émeutes raciales sans précédent et le phénomène Salvatore Adamo.