La source: Harvey Weinstein, le prédateur d'Hollywood
Radio France 4/4/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
François Sainte-Aire
Aujourd'hui dans « Raffaire sensible », la chute de Harry Weinstein.
En octobre 2017, le New York Times et le New Yorker, deux célèbres journaux américains,
publie coup sur coup deux enquêtes sur Weinstein,
le célèbre producteur Hollywoodien et faiseur de roi du cinéma mondial.
Après un travail discret de plusieurs mois,
les journalistes révèlent au grand jour des dizaines d'affaires de viols
et d'agressions sexuelles commises par le producteur
à l'encontre d'anciennes employés de ses sociétés
et de plusieurs actrices dont certaines mondialement connues.
Depuis plus de 30 ans, Weinstein s'est construit le carrière Ornorum.
Artisan de sa petite société New Yorkais de distribution de films indépendants,
il devient Magnado Hollywood, producteur favori des plus grands réalisateurs.
A son actif, des centaines de nominations d'Oscar et des dizaines de statuettes remportées.
Mais derrière le professionnel que beaucoup qualifient de talent eux,
se cachait en réalité un prédateur aux centaines de victimes.
Et c'est avec son affaire qu'en est Mithu,
ce grand mouvement de libération de la parole des femmes, une révolution en marche.
Notre habité aujourd'hui, Marine Turki, journaliste amédiaparte,
au trissant 2021, au seuil du livre intitulé
faute de preuves enquête sur la justice face aux révélations de Mithu.
Affaire sensible, démission de France Inter, diffusée en direct,
raci documentaire Gaspard-Value, coordination Franconnière,
chargée de production Rebecca Donante, réalisation Stéphane Combe.
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.
New York, Marseille 2015.
Ambre Gutierrez, une jeune mannequin italienne de 22 ans,
participait par la soirée de lancement d'une comédie musicale
au prestigieux Radio City Musical, à quelques blocs au sud de Central Park.
Pour la jeune femme qui rêve alors d'une carrière dans le cinéma,
c'est l'occasion rêvée de rencontrer tout le gratin New York.
On y croise des comédiens et des comédiens, des directeurs de casting,
des agents et des producteurs, bref toutes celles et tous ceux
qui peuvent l'ouvrir les portes du cinéma.
Alors qu'elle discute avec plusieurs invités,
Ambre Gutierrez est approchée par le Divine Stein.
Il est le plus important et le plus influent des producteurs américains.
Travailler avec lui, c'est presque l'assurance de faire carrière à Hollywood.
L'échange entre l'actrice aspirante et Weinstein,
comme disent les américains, le producteur de Hong,
se passe à merveille.
Il est charmeur, enthousiaste, la compliment sur son talent,
sur sa beauté.
Elle lui fait part de ses rêves et de ses ambitions.
Elle lui parle de son expérience déjà importante en Italie.
Et après quelques minutes, Weinstein s'excuse.
Il est demandé de toute part et doit la quitter.
Mais il lui promet de revenir vers elle
pour discuter sérieusement de sa carrière.
Et le producteur tient à sa promesse.
Dès l'an, Ambre Gutierrez est convié à un rendez-vous professionnel
dans les locaux de la Weinstein Company,
dans le quartier de Tribeca.
Mais quand elle arrive dans le bureau,
l'ambiance n'est plus du tout la même.
L'imposant producteur a changé ton.
Quelques minutes seulement après le début du rendez-vous.
Elle existe pour savoir si sa poitrine est naturelle.
Lui pose des questions intimes.
Puis, sans prévenir,
ce jet de soleil est poussé main sur ses seins.
Il la saisit ensuite par la taille et tente de l'embrasser de force.
Mais Ambre Gutierrez résiste et parvient à se défaire de son emprise.
Elle quitte précipitamment le bureau prétextant une obligation.
En réalité, la jeune femme court jusqu'au commissariat le plus proche
pour porter plainte.
Alors qu'elle fait face aux enquêteurs
des positions Harvey Weinstein,
l'appel sur son portable.
Les policiers la évitent à décrocher
pour écouter la teneur de la conversation.
Le producteur se confond en excuse
et lui propose un autre rendez-vous,
le lendemain, au bar d'un hôtel.
Les policiers demandent à la jeune femme d'accepter,
mais cette fois, elle s'y rend équipé d'un micro.
Je vais prendre une douche, assieds-toi là et prends un verre.
Mais je ne vois pas, je peux te retrouver en bas.
Non, tu viens maintenant.
Assieds-toi là et ne me fais pas honte ici.
S'il te plaît, je ne peux pas faire ça.
S'il te plaît, je ne vais rien te faire,
je te jure sur la tête de mes enfants.
Pourquoi il hier tu m'as touché la poitrine?
Je suis désolé, j'en ai l'habitude.
J'en ai l'habitude?
Moi non.
Je ne te ferai plus jamais rien,
viens juste cinq minutes.
Ne ruine pas notre amitié pour cinq minutes.
C'est trop pour moi, je ne peux pas.
Je ne peux pas.
Je ne peux pas.
Benstein né en 1952 dans le Queens à New York.
Après le lycée, il part faire ses études
à l'université de Buffalo,
la grande ville du nord-ouest de l'Etat.
Son frère cadet, Robert, le rejoint deux ans plus tard.
Là-bas, Harvey et Bob Benstein deviennent
deux figures de la scène musicale et culturelle.
Ils sont d'importants promoteurs de concerts.
Mais leur vraie passion n'est pas la même chose.
Mais leur vraie passion n'est pas la musique.
Non, c'est le cinéma.
Et c'est bien là qu'il compte faire carrière.
Si Bob y voit un business prometteur,
Harvey lui est un passionné.
En 1979, les deux font de la Miramax Company,
contraction des prénoms de leurs parents,
Miriam et Max.
Ils ne sont pas encore des producteurs
et se spécialisent d'abord dans la distribution,
apportant un soutien financier de petits producteurs,
tout en prenant en charge le travail de promotion
auprès des salles de cinéma.
En 1980, Harvey et Bob Benstein quittent du fallot
pour s'installer au New York.
Ils y développent leur image et affinent leur stratégie.
Le credo du Miramax et le pari de Harvey Benstein,
c'est le cinéma indépendant.
Celui que Boudd, qui est bouddé par les grands dios Hollywoodiens.
Alors qu'ils misent sur des jeunes réalisateurs ambitieux
et audacieux comme Quentin Tarantino,
Stevens Berber ou Jim Sheridan.
Et peu à peu, la petite société de la Côte Est
parvient à s'imposer comme une alternative
au grand studio de la Côte Ouest.
Ils cassent les codes et entendent bien le faire savoir.
Ce Miramax, nous n'avons pas la pression
des grandes entreprises qui veulent que nous grandissions chaque année.
Nous pouvons faire ce que bon nous semble
et si nos profits sont faibles l'année suivante,
nous fous sans sou,
tant qu'on a fait du bon travail.
Harvey Benstein est ambitieux
et il sait que pour arriver à poser
dans l'industrie du cinéma américain,
il faut avant tout que ses films parviennent
à décrocher des récompenses.
Le premier vrai succès de Miramax
c'est de Harvey Benstein intervient en 1989,
quand le film de Steven Soderbergh
s'ex-mensonger vidéo
est couronné de la palme d'or au Festival de Cam.
Grâce à cette récompense,
Miramax joue désormais dans la cour du grand
et à succès en appelant un autre,
les années qui suivent sont prolifiques
pour la société de New York.
Au début de la décennie 90,
elle enchaîne les performances.
Mais surtout, les deux frères,
originaire de Queens,
attirent les regards des grands studios
du Wudia, qui comprennent alors
que la vague du cinéma indépendant
est en train de l'englisser entre les doigts.
En 1993,
le mythique studio Walt Disney
propose aux deux frères Benstein
de leur acheter Miramax.
Pour la société New Yorkesse,
l'occasion rêvait de s'implanter
enfin à Hollywood.
Après plusieurs semaines de dégociation,
les deux partis se mettent d'accord,
prix d'achat, 80 millions de dollars,
donc 40 pour éponger les dettes
en grand G ces dernières années.
Mais de ce croix,
Harvey et Bob Benstein obtiennent
une totale liberté dans la gestion
et aujourd'hui, c'est le jackpot.
Désormais, Harvey se focalise
sur son principal objectif,
les Oscars.
C'est la récompense suprême
et c'est surtout la garantie d'un succès en salle
et donc d'immenses profits.
Et c'est en 1997
et après plusieurs nominations
que Benstein parvient à ses fins.
Cette année-là,
le film Le patient anglais
que Miramax a très largement financé
l'emporte, non pas une,
mais neuf statuettes,
dont une pour Juliette Binoche
sacrait cette année-là
meilleure actrice dans un second rôle.
Juliette Binoche
dans le patient anglais.
Elle n'y croyait pas.
Ce n'était ni coquetris ni inconsciences de sa part.
Elle n'avait tout simplement pas pensé
à préparer son petit discours,
persuadé que Lorraine Baccal recevrait l'Oscar.
Je suis tellement...
C'est un rêve.
C'est pareil.
Chronique d'un succès annoncé,
on voit mal comment l'Oscar du meilleur film
et celui du meilleur réalisateur
aura pu échapper à ce patient anglais
produit par un indépendant
auquel les studios d'Hollywood avaient refusé le raid
parce qu'il n'y avait pas de stars.
Belle revanche.
Ce succès,
l'équipe du film le doit en grande partie
à Harvey Weinstein.
Car le producteur qui travaille désormais
entre Los Angeles, New York et Londres
a donné de l'Oscar sa spécialité.
Grâce au moyen illimité de Walt Disney,
il se livre chaque année
un intense campagne de lobbying.
Il organise des projections privées
avec les comédiens.
Faites envoyer des cadeaux aux quatre coins du pays,
offre des diners dans les plus beaux restaurants.
Tout est bon pour s'assurer un maximum
de nominations et décrocher des précieux Oscars.
Résultat, chaque année,
Miramax parvient à placer ses films
en haut de la liste des favoris
et Harvey Weinstein rentre
de la cérémonie avec sa statuette.
Pourtant, malgré les multiples récompenses
décrochées à travers le monde,
le producteur devient de plus en plus
difficile à suivre pour Walt Disney.
Caractériel, il traîne derrière lui
la réputation de manager violent
et de producteur omnipotent.
Ses accès de colère,
sa grossièreté et sa proprension
à n'en faire qu'à sa tête,
a sérieusement agacé les vrais propriétaires
de Miramax.
Et la repure est actée en 2005.
Harvey Weinstein quitte Miramax
et c'est de Disney,
un catalogue de plus de 800 films,
le tout contre un chèque de 100 millions de dollars.
Mais les deux frères n'en restent pas là.
Quelques jours seulement après leur mépart
du Miramax, ils annoncent la création
de la TWC de Weinstein Company.
Et là encore,
les deux frères continuent de faire des miracles.
année après année,
leur film empile les récompenses.
Personnalité reconnue Harvey Weinstein
et puissant au-delà du monde du cinéma
et affiche volontiers sa proximité
avec le monde politique.
Et le parti démocrate,
dont il est l'un des plus importants donateurs.
On le voit régulièrement
lors de soirées de charité donnant de sa personne
pour ses propres associations caritatives
au fil des ans,
il s'impose comme le plus important
des producteurs américains.
Ces films cumulent plus de
340 nominations aux Oscars
et remportent 81 statuettes.
Sur scène,
il est la seconde personne la plus remerciée
devant Dieu, mais derrière, Steven Spielberg,
bref, il est une star internationale
reçue avec les honneurs
sur les chaînes de télé du monde entier.
Comme lorsqu'en 2006,
il est interviewé par Thierry Hardisson
de tout le monde en parle.
Bonsoir, merci d'être avec nous.
On est très flattés, évidemment,
de vous recevoir en vie.
Il faut défendre la diversité culturelle
en Europe.
C'est rare de la part d'un producteur américain entendre ça.
Moi, j'adore le cinéma.
Quand j'avais 10 ans,
j'entrais dans un cinéma,
je voulais voir ce film,
les 400 coups de François Trouvaucherex.
C'était un film mérotique.
Parce que le titre
ça faisait penser aux blowjobs, aux peeps.
On a fait des kilomètres sous la neige
pour les voir ce film.
Il n'y a que mon frère et moi qui avons vu ce film
parce que tout le monde était déçu.
C'était un film en noir et blanc
avec des sous-titres, pas une seule peep.
Enfin, toujours est-il que 8 de mes copains
ont quitté le cinéma en courant,
mais Bob et moi, on est restés
et on est tombés amoureux du cinéma français
ce jour-là, à l'âge de 10 ans,
avec le film de Truffaut.
Et c'est une histoire d'amour depuis ce jour-là.
C'est un score amour à Gouttierez
porte plein contre lui pour l'agression sexuelle
que nous vous avons raconté au début de ce récit.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
Si elle est à peine relayée dans la presse française,
la plainte déposée par Amour à Gouttierez
au mois de mars 2015 fait l'effet d'une bombe
aux États-Unis.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
La machine s'en raye.
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Soufle les doutes et vince les brûlures passées.
La machine s'en raye.
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