Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Happy Face Killer - Episode 1
Europe 1 9/8/23 - 21m - PDF Transcript
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Je vais vous raconter l'histoire de celui qu'on a appelé Happy Face Killer, un tueur
en série américain qui a revendiqué 185 meurtres et qui n'a été condamné que pour 8.
C'est lui notamment qui a tué Tonya Bennett en 1991 dans l'Oregon.
Meurtre pour lequel figurez-vous ? On avait condamné deux autres personnes à la prison
à vie.
Thomas Houdoir m'a aidé à écrire cette longue histoire.
Réalisation Céline Lombrasse.
Le 22 janvier 1990, dans les environs de Portland dans l'Oregon, on retrouve sur
le bord d'une route le corps d'une femme, une corde autour du cou, le visage en sang
et le pantalon sur les genoux.
Une brune d'une vingtaine d'années avec les cheveux longs et les sourcils épais.
Les policiers repèrent tout de suite une bise arrêt.
Ça à l'heure, on a découpé la braguette du jean.
C'est-à-dire que quelqu'un a tué cette femme et a découpé sa braguette.
Et pourquoi ?
Vous pouvez me râtisser les alins en tour ? On cherche une braguette de pantalon, une braguette
avec des boutons.
Mais on ne trouve pas rien et ça fait peur parce qu'on comprend pas pourquoi le tueur
a fait ça.
On pense tout de suite à un maniaque, un tordu, un timbré qui découpait le pantalon de ces
victimes façon de tueur en série.
A part ça, pas de papier d'identité sur le cadavre.
La visage est seulement à mocher, on va pas pouvoir faire une photo.
Il va falloir se contenter d'un portrait robot.
Bon ok, on fait ça et après on l'envoie au journaux avec un peu de chance pour lui
donner un nom à cette fille.
Quelques jours plus tard, une femme appelle la police.
Elle pense savoir qui est la morte.
Je pense que c'est ma fille, Tonya.
Tonya, d'accord, Tonya comment madame ?
Tonya Benet.
La dame raconte que sa fille a 23 ans, qu'elle vit toujours chez elle et qu'elle est sans
nouvelle depuis plusieurs jours.
Convoqué au bureau de police, elle raconte que Tonya était assez délurée.
C'est quelqu'un qui aimait bien faire la fête.
Une fille de 23 ans, comme beaucoup de filles d'hostage là.
Elle fréquente un garçon, des garçons.
Oui, mais disons qu'elle avait pas de relation fixe.
Mais oui, elle avait des relations avec des garçons.
Parfois elle les ramenait à la maison.
Comme je vous dis, une fille de 23 ans, normal, qui aimait bien la fête.
La mère dit qu'elle n'a aucune idée de qui a pu la tuer.
Dans la foulée, le bureau du chérif de Portland reçoit un appel anonyme.
Une femme qui prétend qu'elle connaît l'assassin.
Je l'ai entendu se vanter d'avoir commis le meurtre.
Dans un bar.
D'accord madame.
Vous connaissez son nom ?
Oui.
John Sosnowski, quelque chose comme ça.
Les policiers entre le nom du type dans leur ordinateur.
Sosnowski.
Ils essaient avec un W au milieu ?
Non.
Y à la fin ?
Non plus.
Et puis ils tombent sur un John Sosnowski, avec un E à la fin.
Bon, le gars est dans le fichier pour une histoire d'alcool au volant.
D'après ce que je vois, il a été incarcéré.
Et puis il a été libéré sur parole.
Donc il faudrait voir avec la prison pour en savoir un peu plus sur lui.
Et à la prison, les policiers tombent sur son agent de probation.
Celui qui était censé le surveiller depuis sa sortie de prison.
Ha !
Figurez-vous qu'il y a quelques jours.
J'ai déjà reçu un appel au sujet de Sosnowski.
Intéressant.
Et de qui ?
Bah, sa petite amie.
Laverne Pavlinak, quelque chose comme ça.
Ah, c'est sans doute celle qui nous est appelée aussi.
Et qu'est-ce qu'elle vous a dit, cette laverne Pavlinak ?
Ah bah, que d'après ce qu'on lui avait raconté,
son petit copain, John Sosnowski,
avait rencontré une fille dans un bar.
Elle pense que c'est la fameuse Tonya Bennett.
Elle pense qu'il la tuait.
Et donc les policiers vont chez cette laverne Pavlinak pour l'interroger.
Une femme de 58 ans, avec une vraie tête de mamie confiture.
19 ans de plus que son petit ami John.
Elle dit que si elle n'a pas contacté la police directement,
c'est parce qu'elle a peur de lui.
Parce qu'il est violent avec elle.
Et qu'est-ce que vous avez fait le soir du meurtre de mademoiselle Bennett, madame ?
Rien de particulier.
Aussi dans la soirée, j'ai accompagné John dans un bar.
Le J. B. Lounge. Vous connaissez ?
Vous devez savoir que John, il boit pas mal.
Et il va souvent dans les bars.
Donc, vous le déposez dans ce bar, dans la soirée.
Et vous venez le récupérer plus tard ?
Ah non, non.
Il est rentré tout seul vers deux heures du matin, je dirais.
Et alors, ce que j'ai trouvé bizarre, c'est qu'il a pris une douche en rentrant.
Et il fait jamais ça.
Et puis le lendemain, j'ai vu qu'il avait un bleu sur l'eau de la cuisse.
Vous êtes d'accord, madame, pour qu'on fouille chez vous ?
Ah ben oui, bien sûr.
Vous pouvez y aller, pas de problème.
Les policiers fouillent.
Et dans la chambre du couple,
ils tombent sur une enveloppe adressée à John Sofnowski.
Et dessus,
dessus, il y a un drôle de message écrit à la main.
T, Bénette,
virgule,
bon morceau.
Bon morceau.
Ça veut dire bon morceau de viande.
Ça veut dire bonne victime.
En tout cas, le lien est fait entre les deux plus de doutes.
Et là, débarque l'oiseau,
John Sofnowski en personne,
cool, détendu.
Il est d'accord pour qu'on l'amène au bureau du chérif.
L'interrogatoire de Sofnowski commence.
Est-ce que vous connaissez Tonya Bénette, M. Sofnowski ?
Oh non.
On le mange, là, qu'on est beau.
Vous êtes sûrs, monsieur ?
Figurez-vous qu'on a retrouvé chez vous
une enveloppe sur laquelle il est écrit le nom de mademoiselle Bénette.
Là voilà, cette enveloppe.
Regardez bien.
C'est bien son nom, n'est-ce pas ?
Oui, oui.
Je sais pas ce que Sof est chez nous.
D'accord.
On va se contenter pour l'instant de cette explication moisée.
John Sofnowski est libre.
Bien le bonjour chez lui.
Quelques jours plus tard,
la compagne de John, laverne Pavlinac,
rappelle les policiers.
Vous trouvez quelque chose dans la maison ?
Je pense que ça va vous intéresser.
Le policier lui répond,
qu'elle n'a qu'à venir au poste avec ce quelque chose.
Et là voilà qui débarque avec un sac à main.
Les policiers loupent.
Et savez-vous sur quoi il tombe ?
La barraquette d'Ongine.
Et là il se dit c'est lui.
C'est forcément lui.
Et donc il convoque à nouveau Sofnowski.
On a trouvé chez vous dans un sac, monsieur,
la braquette d'Ongine découpée.
Vous devez savoir que le djine de mademoiselle Bennet
a été découpée au niveau de la braquette.
Je vous repose la question.
Vous la connaissiez au cours de l'année,
je vous repose la question.
Vous la connaissiez ou oui ou non mademoiselle Bennet.
Cette braquette je suppose qu'elle faisait chez moi.
Moi oui c'est vrai je la connais.
Oui, voilà je l'ai vu plusieurs fois.
Oh j'y vais loin.
Bien.
Et le soir du 21 janvier,
vous l'avez vu dans ce bar ?
Oui, oui je l'ai vu.
Ce que je peux vous dire c'est qu'elle est partie avec un copain.
Mon copain Chuck.
Bien.
Elle est partie où ?
J'en sais rien,
moi dans un motel je suppose pour s'amuser un peu.
Et vous l'avez revu ce copain Chuck ?
Oui, oui.
Oui je l'ai revu dans la soirée.
Je lui ai demandé de me ramener chez moi.
Alors, faut quand même que je vous dise,
quand je suis monté dans sa voiture,
il y avait quelqu'un qui était couché sur le siège arrière.
Les flics se disent,
ce type nous prend pour des imbéciles.
D'autant qu'il précise que ce quel qu'il y a à l'arrière
était une femme blanche.
Et un peu plus tard, c'est en chemin qu'il s'est aperçu
qu'elle était morte.
Il raconte n'importe quoi.
C'est lui l'assassin.
C'est forcément lui.
Sauf que le lendemain,
les policiers déchantent.
Les analyses du labo sur la braguette
retrouvées dans le sac à main viennent de tomber.
La braguette en question
ne provient pas du tout du pantalon de la victime.
Les découpes ne correspondent pas du tout.
Et le tissu, non plus.
Je suis vraiment désolé.
Les policiers en restent comme deux rondes flancs.
Alors ils convoquent immédiatement la verre en au pavlinec
puisque c'est elle qui leur a apporté ce sac à main
avec la braguette dedans.
Je reconnais que c'est moi.
C'est moi qui ai découpé cette braguette sur mes pantalons.
Mais c'est pas ce que je voulais que John soit arrêté.
Je voulais vous aider à l'arrêter.
Mais quelle a brutie
puisque c'est comme ça Mme Pavlinec
puisque vous êtes une menteuse
et si on reprenait tout
depuis le début.
Les policiers lui demandent de raconter à nouveau
la nuit du 21 janvier.
Et là ils se confiant que c'est une menteuse professionnelle
parce qu'elle change complètement son récit.
Jusqu'à là elle prétendait avoir seulement conduit John
au jiby lounge
et ça n'est plus du tout ce qu'elle dit.
Il m'a appelé dans la soirée.
Il m'a dit qu'il avait des enfants
et qu'il fallait que je lui amène un ordre
ou un truc comme ça.
Alors bah j'ai pris le rideau de la douche
et alors quand je suis arrivé
j'ai vu une fille près de la voiture
elle était couchée quoi
elle bougeait plus
elle était morte
C'est un retournement complet
mais est-ce qu'elle dit la vérité cette fois-ci
ou est-ce qu'elle essaye encore
d'enfoncer John Sotnowski
dont manifestement elle veut se débarrasser.
Elle dit qu'ensuite
il a mis le corps dans la voiture
qui lui a demandé de rouler jusqu'à un bois
puis de s'arrêter
que là il a tiré le corps hors de la voiture
et qu'il a disparu pendant au moins
un quart d'heure
avant de revenir les mains vides.
Vous seriez capable madame
de nous montrer
où il a déposé le corps ?
Oui, oui bien sûr.
C'est pour ça qu'il a pris le corps.
Il a pris le corps.
Oui, oui bien sûr.
Sans aucun problème.
Il la monte dans la voiture
à droite, à gauche
stop c'est ici
elle désigne à peu près l'endroit
où on a retrouvé le cadavre
à 3 mètres près
donc elle n'a pas menti
et conséquent on se dirait
John Sotnowski est arrêté
et incarcéré
mais problème
très gros problème
le labo
ne trouve aucune trace de Tonya Bennett
dans le coffre de sa voiture
pas un cheveu, pas un poil
à rien
et on ne retrouve pas non plus le rideau de douche
dans les envions. C'est étrange
est-ce qu'elle n'est pas en train
d'accuser Sotnowski d'un crime
qu'il n'a pas commis ?
5 jours plus tard
la grenouche rappelle
les policiers car elle veut être
réentendue
d'elle là
elle sert une troisième version
de la soirée du 21 janvier
totalement au camp Bolesk
Quand je suis arrivé au jibinant
j'ai vu John en train
de parler avec cette fille
et après il a fait monter
dans la voiture
vivante
c'est ce que vous êtes en train de dire
oui lui vivante
et donc j'ai roulé
et là
John il s'est tourné vers cette fille
et il a carrément proposé
de coucher avec elle
devant moi
moi qu'est-ce que vous voulez que je dise
j'ai 58 ans
et lui il en a 39
je me doutais qu'il préférait les plus jeunes
elle raconte qu'elle s'est garée
qu'ils sont sortis tous les deux
de la voiture
qu'ils sont partis faire zizi pom pom
et que quelques temps après
John est revenu
seul chercher
une cordelette
et là il m'a dit
que c'était pour l'attacher
comme un jeu sexuel vous voyez
bien
et après
mais après il m'a demandé
de venir avec lui
mais j'ai trouvé la fille qui était couchée
dans l'herbe
vivante
et là il m'a dit
je vais la baiser
et toi tu vas lui passer la corde autour du cou
et là il me disait
mais vas-y serre serre serre plus fort
alors j'ai serré
et voilà
à un moment ben
je me suis rendu compte qu'elle était morte
incroyable scène
même si pour l'instant
on ne sait pas si elle dit vrai
elle a tellement menti jusqu'ici
mais bon
elle s'accuses alors on l'arrête
et on la met en prison
même si honnêtement les policiers ne croient pas
à cette nouvelle version
enfin comment t'imaginer
que cette mamie
avec sa tête de mamie nova
sa permanente, ses petites lunettes
et ses yeux bleus tout doux
étrangler cette femme
on la verrait plutôt tricoter une écharpe pour l'hiver
bien sûr
l'habit ne fait pas le moine
mais honnêtement
les policiers pensent qu'elle pipote
qu'elle le couve
que c'est lui qui a tué
et qu'elle s'accuses parce qu'elle est sous son emprise
et que cet emprise s'exerce
par-delà les barreaux du pénitentier
où est-on fermé Sosnovski
Les policiers ont eu du nez
finalement
juste avant le procès
la verne Pavlinaque fait marche arrière
elle revient sur ses aveux
sans être vraiment capable d'expliquer
pourquoi elle a menti
en tout cas ça n'est plus elle
c'est lui
qui a tué Tonya Pénet
Quoi qu'il en soit
maintenant il faut les juger
ces deux là
le procès a lieu un an après le crime
en janvier 1991
ils sont côte à côte
dans le box
elle dit que c'est lui qui a tué
et lui dit que c'est elle
il va falloir trancher
alors à un moment
le procureur décide de faire écouter au jury
l'enregistrement des aveux
de Pavlinaque
pensez-vous que c'est en tirant
sur la corde madame
que vous avez tué Tonya Pénet
oui
oui je pense que c'est ma faute
ça fait un effet bœuf
sur les jurés
alors elle n'a pas l'air
de mentir
et c'est là
en plein procès
qu'on découvre un graffiti
dans les toilettes nord-restaurant
sur le bord d'une route du Montana
bien j'avais donné lecture au jury
du contenu
de ce graffiti qui vient de m'être
communiqué
j'ai tué Tonya
Pénet
je l'ai battu
à mort
je l'ai violé
et j'ai aimé ça
oui je suis malade
virgule
mais ça ne me
déplaît pas
or l'avert ne Pavlinaque
ne peut pas avoir écrit elle-même
ce graffiti dans les toilettes
dans restaurant du Montana
puisqu'elle était en prison
on est en plein procès
et quelqu'un d'autre s'accusent
du meurtre
c'est troublant
il est fou pour le seul plaisir
de bouleverser le procès
en tout cas ça ne suffit pas
à faire doutel jury
ils sont coupables tous les deux
emballés c'est pesés
ils sont condamnés tous les deux
à la prison
à vie
ils vont finir leurs jours
en prison
et moi je vais aller promener
mon clé bar
cette histoire elle est finie
elle est pliée
je me demande bien si ça valait la peine
que je me dérange
ne quittez pas comme on dit
il y a une suite
à cette histoire
dans un deuxième podcast
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Un tueur en série américain qui a revendiqué 185 meurtres et qui a été condamné pour 8. C’est lui notamment qui a tué Tonia Benneth, en 1991, dans l’Oregon. Meurtre, pour lequel deux autres personnes avaient été condamnées.