La source: Gianni Agnelli, le dernier roi d’Italie

Radio France Radio France 8/9/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript

François Sainte-Aire

Aujourd'hui, d'un infersensible voyage au cœur de l'identité italienne à travers un homme qui l'incarne Gianni Agnelli.

Il est l'une des figures majeures de la 2e moitié du 20e siècle dans son pays.

Il est connu aussi par son surnom qui ne le quittera jamais, l'avocat.

L'avocat, bien qu'il n'ait jamais pratiqué ce métier de prénit de loin.

Il n'a pas non plus embrassé une carrière d'homme politique,

mais il a fortement influencé la vie de la péninsule durant des décennies

à la tête du joyau de son industrie, la fiat.

Il est aussi l'incarnation vivante de l'un des clubs de football les plus prestigieux du monde,

la Juventus de Tirin comme disait les Français,

ou puis encore la Juventus.

Pas trop des patrons.

Personnages le plus prestigieux de l'économie italienne, cultivés, glamour,

dotés d'un sens de l'humour et d'un style ravageur,

imitaient jusque dans ces moindres manis, consultés comme un oracle par la presse du monde entier.

Non, j'étais plus, et pourtant.

Turinois, italien, européen, citoyen du monde, l'avocato était tout cela à la fois.

Pendant un mi-siècle, ce tout puissant président de fiat,

mort il y a tout juste 20 ans,

incarné le rêve italien dans sa part d'ombre, comme dans sa part de lumière,

la dolce vite, l'immense héritage culturel de ce pays, le cinéma,

mais aussi le terrorisme des brigades rouges, le clenquant des années 80,

l'avènement du berlusconisme, il leur a tout vécu.

Frédérico Fellini disait de lui,

« Mettez-le sur un cheval, il ressemblera à un roi ».

Pour certains, il fut le dernier roi d'Italie.

Notre habité aujourd'hui, Jean-Philippe Leclerc,

directeur adjoint de la rédaction du journal L'Équipe, notre partenaire.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusion directe,

récit documentaire Héloïse Rambert, coordination Franck Cognard,

chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Hélène Bissio.

En ce 26 janvier 2003, le parvis de la cathédrale le Turin et Noir Le Monde,

des milliers de personnes s'y sont massées.

Et plusieurs Italiens ont fait le déplacement.

Des Italiquis, d'ordinaire, ne se rencontrent pas.

Pour un apolitain, par exemple, Turin, c'est l'étranger, c'est le nord,

et un peu méprisant.

En tout cas, il y a là, sous le ciel bas du pied-mont,

la classe ouvrière venu des périphériques de la ville, la noblesse des palais baroque,

le président des conseils d'alors, Sylvio Berlusconi,

le président de la République, Carlo Chiampe,

des figures du monde industriel et financier des stars du foot comme Michel Platini.

Mais, enfin, est-ce un chef d'État qu'on enterre ainsi avec les honneurs militaires ?

Presque.

C'est Gianni Agnelli, le patriarche de l'Empire fiat et l'ancien président de la Juventus de Turin.

Dans la foule, interrogé par la RAI, la télévision publique italienne,

l'émotion et l'affection sont palpables.

Je n'ai pas les mots.

Je n'ai pas les mots, je suis un ancien employé, donc...

Un très grand homme.

On a perdu le père, le père de l'Italie en fait.

J'adorais tout ce qu'il faisait.

C'est quelqu'un qui a donné du travail et du bien-être à tout le monde.

Il nous a donné tellement d'émotions, pas seulement dans le sport,

dans la vie quotidienne, et surtout à mes parents.

Et bien sûr, la RAI retransmet en direct ses funérailles.

Ce même dimanche, avant le début du match contre Piacenza,

l'équipe de la Juventus observe une minute de silence en hommage à l'ancien propriétaire du club.

Et les autres équipes de football italiennes font de même.

Les joueurs de la Juve, victorieux ce genre-là, portent des brassards noirs

et les supporters déploient une banderole d'un bout à l'autre du stade de Turin,

banderole sur laquelle on peut lire,

Ciao, avocate.

Pour comprendre une telle ferveur,

il faut comme souvent réembaubiner la copie cassette,

soit en l'occurrence plus d'un demi-siècle d'histoire italienne.

Déjà Gianni Agnelli est tout sauf un self-made man à l'américaine.

Même s'il y a quelque chose d'un peu Yankee chez cette famille Agnelli,

cette dynastie purinoise.

Gianni, né en 1921,

il est le petit-fils de Giora Agnelli, co-fondateur en 1899 de La Fiat.

Fiat, c'est un acronyme,

acronyme de Fabrica Italiana Automobili Torino,

ou en français, société automobile italienne d'auture.

Gianni est un enfant un peu tout, parfois violent,

ce qui ne déplaît pas son puissant grand-père,

mais désolé Miss Parker, saint gouvernement anglaise.

N'oubliez jamais que vous êtes des Agnelli,

ce tutelle à répéter à Gianni et à ses six frères et sœurs.

En grand admirateur Norifor,

le grand-père comprend vite que la production de masse

est le futur de l'automobile.

Il a aussi l'intelligence de diversifier ses activités,

des trains, des avions, des camions.

C'est aussi cela, La Fiat, dès le début du XXe siècle.

La marque devient le pilier de l'industrie italienne.

Dans les années 20, Giovanni Agnelli, le grand-père donc,

est nommé sénateur et se rapproche du fascisme.

Le régime des Mussolini remplit le carnet de commande

des usines fiates avec des voitures, bien sûr,

mais aussi des armes de guerre.

Au début des années 30,

le doucher se rend oligote, le site du constructeur italien.

Gianni Agnelli, à l'heure âgée de 12 ans,

évoque des décennies après l'accueil réservé à Mussolini

froid, sinon glacial.

Dans l'entre-deux-guerres, je me souviens plus

si c'était en 32 ou en 33,

je suis allé voir avec ma famille Mussolini,

qui était en visite au Lingotto.

Mon grand-père était sur une estrade.

Je me souviens que lui et les dirigeants de La Fiat

l'ont reçu en smoking,

je veux dire en tout cas par en chemise noire.

Mussolini a fait un discours retentissant

qui nous a fait de l'effet à nous qui étions jeunes,

mais il a été reçu avec beaucoup, beaucoup de froideur.

Les relations entre La Fiat et le fascisme

semblent cependant s'être réchauffées.

En 1939, le second site de La Fiat,

Mirafiori, voit le jour.

Gianni Agnelli l'inaugure cette fois en chemise noire

et dans son discours, il salue Mussolini,

le libérateur et le reconstructeur.

En 1935, alors que Gianni est âgé de 14 ans,

son père, Edouard Do Agnelli,

meurt décapité par l'hydélice de son hydravion,

première tragédie au sein du clan.

Sa mère, Virginia Bourbon d'Elemente,

une extravagante princesse italo-américaine,

meurt, elle, dix ans plus tard,

étranglée par son propre foulard dans un accident de voiture.

Gianni est le premier garçon de la fratrie.

Son grand-père ambitionne de faire de lui

son héritier. Il le prend sous son aile

et l'expédie en 1938 aux États-Unis,

histoire qu'il voit le Nouveau Monde,

histoire d'en prendre la graine.

New York, Los Angeles et surtout,

des Trois, bien sûr.

Les USA sont alors à la pointe de l'industrie en général

et du secteur automobile en particulier.

Mais l'entrée en guerre de l'Italie

porte de Gianni Agnelli aux antipodes.

En Russie, puis beaucoup plus près,

en Tunisie, dans les armées Mussoliniennes.

Et à partir de septembre 1943,

dans les rangs des forces italiennes combattant

aux côtés des Alliés.

L'après-guerre a un goût particulièrement amère

pour Gianni Agnelli.

Giovanni, le grand-père, est accusé de collaboration.

Le comité de libération nationale,

une organisation politique et militaire

composée des principaux partis

et mouvements antifascistes du pays

ne lui pardonne pas sa familiarité avec le douché

et ses affaires avec le régime.

En 1945,

il meurt sans avoir pu remettre un pied à l'usine

et dans l'indifférent général d'une ville

durement touchée par la guerre.

Ce manque de reconnaissance

reste une blessure pour son petit-fils

comme il explique à la télé en 1988.

En décembre 1945,

on a enterré mon grand-père.

Turin était en ruine bombardée.

Ses usines étaient en ruine et bombardée.

Je me souviens qu'en partant de Turin

vers Villapérosa,

les funérailles ont fait une halte

devant le site de Mirafior.

Je n'ai pas compté, mais nous étions

quelques dizaines de personnes seulement

en pensant à tout ce qu'il avait fait dans sa vie.

J'ai ressenti une tristesse énorme.

Les usines sont en ruine.

Le nom des Agnelli était claboussé par le déshonneur.

L'étoile de la fiat ne brille plus

dans le ciel de Turin pire.

Les alliés voudraient la confisquer,

la montée du communisme en Europe,

en général et en Italie en particulier.

Gianni Agnelli

doit déployer tout son charme

pour les convaincre que la marque

est un pur produit italien

Turinois, même, mais qu'elle doit le rester.

Et il obtient Gancoz,

même si ce n'est pas lui qui reprend

les reines de l'entreprise.

C'est Vittorio Paletta,

le bras droit d'Agnelli,

surnommé le professeur

qui a consacré toute sa vie à l'entreprise.

Comme chez les princes de sa voix,

il n'y a qu'un dirigeant.

En juillet 1946,

Paletta force donc le jeune Gianni

à faire un choix,

dirigeant lui-même l'entreprise

ou en déléguer la gestion.

Il y a deux possibilités,

soit tuer le président,

soit je le serai, lui dit-il.

Eh bien, faites-le professeur,

lui répond Agnelli.

Le professeur, il professeur

de la situation, les affaires reprennent.

Au début des années 50,

la fiat affiche un chiffre d'affaires

de 15 milliards de lire par an.

Gianni Agnelli est l'homme

le plus riche du pays,

sans prendre la moine décision.

Prend donc du bon temps, quand il sera temps

pour toi de reprendre la fiat, je te la céderai.

Lui assure Paletta

au moment de sa prise de responsabilité.

Et Agnelli ne va pas gêner.

À la sortie de la guerre,

l'héritier n'aspire qu'à une chose,

la vie, faire la fête, fréquenter les casinos,

courtiser les plus belles femmes,

conduire des voitures de sport, pieds au plancher.

Il entame

une véritable carrière de jet set

à l'heure internationale.

Sa base, la Côte d'Azur,

où il fait l'acquisition de la vie

d'aller au Polda, une bâtisse de 28 pièces,

à pique sur la mer, plus un yacht

et un avion personnel.

Agnelli est toujours en mouvement,

mu par un assassinable appétit pour la vie,

qui la belle.

Ce qui n'est pas forcément le cas de son entourage.

Maréla Branca,

une amie de la famille, a fait les frais

de cette vie à 100 à l'heure,

comme elle le raconte en 2017, non sans humour.

Il avait une incroyable fête,

et elle est métalisée, verte,

magnifique, à couper le souffle.

Il m'a dit, tu viens,

tu n'es pas résisté,

j'ai accepté.

Quelle idiot.

On a traversé Nice,

à une vitesse incroyable.

Bien sûr, on a été arrêté par les gendarmes.

Ils lui ont dit,

mais avocado, vous pensez

que vous pouvez venir dans nos rues avec cette Ferrari ?

Comment voulez-vous qu'on ne vous arrête pas ?

Et puis à Paris, ils l'ont dit,

on aimerait bien la voir.

Tiani avait une telle allure,

une telle charme.

Alors lui, très poliment, il s'est levé,

et il leur a fait voir l'impérieur,

qui était tout en cuir rouge.

Beau, mince, bronzé, les gangs l'amour,

Agnely, séduit, actrice et jetteteuse.

Ils nous aussi,

des amitiés internationales avec le gratte,

et là avant, quelque sorte, le nom des Agnely.

Dans son clarinet d'adresse,

le banquier David Rockefeller

côtoie le futur président des États-Unis,

John Kennedy.

Il se lit aussi étroitement avec Pamela Hariman,

l'ex-Belfi de William Churchill.

Elle devient son laissée passée pour la aristocratie anglaise.

En 1953,

après un grave accident de la route,

le Playboy se range des voitures.

Il épouse Marella Carracciolo di Castagnetto,

une princesse fille

d'une diplomate

issue de la noblesse napolitaine et d'une américaine.

Le mariage

fait la lune de Vogue,

et ensemble, ils deviennent l'un des couples

les plus en vues du moment,

des influenceurs avant l'heure.

Leurs intérieurs sont copiés,

leur look scruté,

quoi de plus chic, par exemple,

que de porter la cravate courte

ou sa montre sur sa chemise comme Agnely.

A la fin des années 50,

ils planent un parfum de dolce ebillita

et de fourri, surtout titalie.

Ce sont les années du miracle économique.

La croissance en vol,

même si le chômage de masse persiste.

Un journaliste qui lui demande

s'il est optimiste,

Pittorio Valetta répond tout sourire

qu'on ne peut pas être italien

et ne pas être optimiste.

Un italien pessimiste,

c'est peut-être un italien qui n'a pas bien regardé

les possibilités de notre pays.

Ce à quoi Jean Cocteau,

dont le Mémorial est installé

à manteau entre France et Italie,

aurait pu répondre,

en tout cas, et au-delà de ses clichés sympathiques.

Il y a de quoi se réjouir

Pittorio Valetta

il a su parfaitement dégocier le virage du boom.

Les fiat 600

et surtout les nouvelles fiat 500

en bouteilles les rues jusqu'à devenir

des marqueurs de l'Italie de son ambiance.

C'est l'époque où les stars du cinéma italien

posent pour les caméras télé

entre les chaînes de montage

des usines turinoises qui tournent à plein

et font rayonner l'Italie dans le monde entier.

Le salon de l'autor 1956

s'élèvent avec en phase

le mai d'Initalie.

Le salon de l'automobile

est l'un des grands événements internationaux

de l'automobile aturain.

Les drapeaux flottent guément au-dessus

du bâtiment d'exposition du Valentino.

Chaque année

le progrès est toujours plus spectaculaire.

Des recherches, du travail

pour présenter des modèles qui répondent

aux exigences les plus modernes

de la technologie et de l'économie.

Dans tous les salons internationaux

la production automobile italienne,

les usines et les carrossiers

mettent à l'honneur la technique et le travail italien.

Fiat est toujours présente

avec tous ces types de voitures.

Et elle peut le faire parce que sa chaîne

de montage, celle que vous voyez

ne s'arrête jamais.

Fiat 600, 1100, 1004, 1009

dans leur multiple édition

ce sont chaque jour

des dizaines et des centaines de milliers d'entre elles

dans une polychromie éclatante

qui sort de cette usine ultramoderne

prête à courir sur toutes les routes du monde.

Au tournant des années 60

c'est toujours Valetta qui est officiellement

au commande de la Fiat.

Gianni Agnelli siège lui au conseil

d'administration mais il est encore

cantonné au rôle d'ambassadeur de l'industrie italienne.

Lunitta, le journal quotidien

du Parti communiste

ne manque pas d'ailleurs de l'épinglé

dans ses pages en 1959

un prince mou qui

de ses aînés n'a hérité que

du nom et de la fortune. Voilà

comment il est qualifié, enfin pour l'instant.

Mais il y a un terrain

sur lequel Agnelli commande

où il ne craint pas les rivaux, c'est le terrain

de la foute, car il est aussi président

d'honneur de la Juventus, qui appartient

historiquement au clan Agnelli.

Pour le foot et l'équipe de Turin

au maillot noir et blanc, si on le met

avec un signe, la vieille dame, c'est un amour

viscéral depuis que son père l'a emmené

au stade à l'âge de 5 ans.

L'histoire d'amour sera longue et belle,

vécue intensivement

et par ce métriomphe. Agnelli

en est le président entre 1947

et 1954, mais ensuite

il restera toujours passionnément

lié à l'équipe. Et il

m'interrera toujours son influence

sur le club. Mais bien connerie,

comme le maillot rayé noir et blanc,

ce sont des titres de champion

d'Italie à la peine.

4 coupes nationales, 1

coupes intercontinentales, 11 finales

de couple d'Europe de club champion, l'ancienne,

l'île des champions, donc 2 gagnés, l'une

avec Platini, l'autre avec Zidane. 11

finales, 3 coupes de l'UFA,

une supercoupe de l'UFA, soit un total

de 23 trophées officielles en 48 ans.

Mais en

1966, les shows

sérieuses commencent pour l'avocato.

Il est temps pour le professeur

Valetta de laisser le trône de la fiat

à l'héritier naturel.

Étant donné mon âge

et étant donné la nécessité

de préparer de mon vivant

une solution qui assure l'avenir

de la fiat, l'avocato

Agnelli est nommé

président du conseil d'administration.

La nomination

d'Agnelli ne passionne pas

les foules. Après tout,

à 45 ans, il est surtout distingué

dans les potens mondains et il ne s'intéresse

aux voitures que pour les conduire, dit-on.

Et trop vite, en plus.

Bref, personne ne le prend

au sérieux. Ça va vite changer.

La direction

héritier de Valetta est archaïque, sclérosée.

Alors, Agnelli ouvre

grand les fenêtres, décloisant les services

à l'américaine.

Il appelle ses frères à ses côtés et il délègue.

Surtout, il mise tout

sur l'image et la communication

en se réservant la stratégie, les contacts

et les grandes négociations.

Au milieu des années 60,

40 constructeurs automobiles se partagent

au marché européen. Il n'en restera qu'une poignée.

Agnelli le sait

et il veut d'en être.

Il faut grossir et vite.

En 68, la FIAT

déjà d'abord s'en dévolue sur Citroën.

Perspectif qui fait s'étranger

le général de Gaulle. Quoi ?

Sa déesse passée sous pavillon italien, jamais.

Trouvez au moins une solution nationale

implortile.

La fusion franco-italienne ne se fait donc pas.

Qu'importe

l'appétit Danieli est satisfait,

la FIAT prend le contrôle de Ferrari

et rachète Lancia.

En 1969, l'avocato

fait la une des times avec ses mots

un héros italien.

Et pour cause,

la FIAT est devenue le premier constructeur

automobile européen, le quatrième

mondial après le général Motors

formé Chrysler.

Le désordre, pourtant,

est au porte des usines.

Quand on est à la fin

d'un amour

on souffrira

seulement d'un coeur

alors que l'autre

s'en va.

Maintenant que je pense

à mes domaines

mes mains sont baignées

c'est la crime

d'amour

dans le plus bon rêve

aujourd'hui c'est seulement

toi

tu es comme un homme

qui ne retournera

plus.

Cette chanson

ne vola

pour le ciel

les suénotes

dans mon coeur

sont enseignées

dans mon pain.

...

Maintenant que je pense

à mes domaines

mes mains sont baignées

c'est la crime

d'amour

Cette chanson

ne vola pas

pour le ciel

les suénotes

dans mon coeur

sont enseignées

dans

mon pain.

...

Aujourd'hui

Gianni Agnelli

...

...

à faire sa himselfe.

...

Les événements de mai 68

en France font âge d'huile.

l'année suivante

les mouvements étudiants

ouvriers prennent de l'ampleur

en Italie.

La révolte générale

touche les usines

et en premier lieu

la fiat.

Dans les cortèges des manifestations

on peut lire sur des pancartes

fiat succes de sang

et le slogan le plus candid peut-être

le 25 avril 1969, une bombe explose sur instant de la fiat à la foire du Milan, bilan 5 blessés.

Presque personne ne comprend alors que c'est le début des années de plomb et du terrorisme d'extrême gauche comme d'extrême droite.

Mais Gianni Agniali est l'un de ceux qui le présente.

Il décide d'ailleurs, et immédiatement, de mettre ses deux enfants à l'abri et de les envoyer étudier à l'étranger.

Eduardo aux États-Unis et Magritte en Angleterre.

A la fin de l'année 69, la contestation laisse place aux grèves. C'est l'automne chaud italien.

La fiat est encore une fois la première concernée, même si elle est connue pour offrir des conditions de travail parmi les meilleurs d'Europe.

La rebellion progresse dans la plus grande usine d'Italie. Le travail est exténuant. Les salaires, trop bas.

Agniali parle fort, mais il devient tout petit quand les ouvriers s'unissent et réussissent à combattre ensemble.

Le pays s'enfonce dans des troubles sociaux graves pour toute la décennie 70.

Confronté au rêve, Agniali cherche l'apaisement avec les syndicats. Devenu le patron des patrons italiens en 1974, il opte aussi pour cette ligne, celle d'un patronat éclairé et ouvert à la discussion.

En 75, il signe un pacte social historique avec le leader syndical Luciano Lam.

Les entreprises et les syndicats décident que pour chaque point de croissance du coup de la vie, une augmentation correspondante des salaires est automatiquement déclenché.

L'objectif est de juguler l'inflation, l'accord provoque surtout une estagnation des salaires et il sera durement critiqué.

Entre Agniali et la classe ouvrière, c'est un mélange d'amour et de défiance. Il est la figure de grand capital italien, certes, mais il est aussi le boss de la juve.

D'ailleurs, la coalition, le football italien, est surtout un phénomène nordiste lié au développement industriel et à l'urbanisation, ce qui est vrai aujourd'hui encore.

A part Naples cette année, les grands clubs de food sont honnors.

Aturain est lié à un véritable clivage social et géographique entre l'acéto-rino, soutenu par les vieux tirinoids de souche, et la jeventus étroitement liée à la fiatte.

Les supporters de la juve se recrutent directement dans les rangs des ouvriers montés à Turin depuis le sud de l'Italie pour travailler dans les usines d'Agniali.

En faisant l'acquisition à grands frais d'austare internationales comme Platini, Bognac, Brady, de manière à préserver son image de marque d'équipe Vodette,

Gianni Agniali fournit une sorte de compensation aux travailleurs méridionnaux qui forment le gros du bataillon des équipes de la fiatte.

Devant les médias, l'avocato joue largement la carte de l'investissement dans le club pour le peuple.

À Turin, la juventus, l'équipe de food de la ville, est une des meilleures équipes italiennes.

Et une des responsabilités quand on est à Agniali, c'est de faire gagner la juventus.

Lui, c'est notre ombre le plus cher. Cet homme coûte un million de dollars. Je ne sais pas si il les vaut, mais c'est ce qu'il coûte à l'équipe.

Ça doit être une responsabilité terrible pour lui, mais c'est important pour vous, non ?

J'aime ça, et ça signifie beaucoup pour la ville et pour l'Italie.

Durant la semaine, les ouvriers communistes de la fiatte affrontent le patron Agniali et le dimanche, au stade, ils sont de son côté.

D'ailleurs, hors de l'usine, Bukilaï, il est interpellé par des avocats tôt en jouets ou décrits de supporters de la juvent.

La fin des années 70, c'est cependant particulièrement tendu.

Dans les grandes entreprises, la contestation continue.

Des grèves, des sabotages rendent la production ingérable.

De 67 à 79, le terrorisme s'intensifie.

Journalistes, politiques et industriels sont séquestrés, jambisés, c'est-à-dire gravement blessés aux jambes,

ou assassinés par les brigades rouges et d'autres groupes révolutionnaires armés.

Le summum de la violence est atteint en 1978, avec l'assassinate Aldo Moro, le président de la démocratie chrétienne.

Le terrorisme noyote les usines par le biais des syndicats, affiant étant permanence dans son viseur,

et ses managers sont les cibles prioritaires, bien sûr.

Les cadres travaillent désormais dans des hôtels de la banlieue de Turin pour échapper la menace.

Agnelli est tout en haut de la liste des hommes à abattre, évidemment.

Et il ne peut plus passer deux heures au même endroit sans se mettre en danger.

Il doit donc quitter son immense villa pied-montaise, impossible à sécuriser,

pour un luxueux appartement plein centre de Rome, face au Corrinal et le palais présidentiel.

Agnelli ne cache pas son inquiétude à la télé française devant la situation politique italienne.

C'est le table de la première de public italien.

Nous sommes dans une situation d'émergence.

D'émergence économique et d'émergence politique.

Est-ce qu'il est obligé de parler en termes de guerre ?

Oui, c'est une guerre.

Dans cette guerre, dans ce drame italien, Agnelli veut montrer au monde qu'il est en première ligne.

Contrairement à de nombreux industriels Turinois et Milanais qui comptent,

ils se refusent, lui, à quitter le pays.

Alberto Bruny Tedeschi, le père de Valeria Bruny Tedeschi et de Carla Bruny,

qui a fait fortune dans les pneumatiques, par exemple,

se réfugiait en France avec sa famille.

Agnelli, lui, reste fidélaturin et à son tempérament.

Il continue à conduire sa propre voiture, une fiat, bien sûr,

mais avec un moteur de Ferrari, et il change tous les jours ses itéméraires pour se rendre à son bureau.

Et il n'hésite pas à semer les voitures de son escorte.

Les brigades rouges n'auront jamais la peau de Gianni Agnelli,

mais la fiat est un lourd tribut au terrorisme.

En 5 ans, 27 directeurs sont blessés, 4 sont réels.

Carlo Geliendo est l'un de ses martyrs.

A l'évocation de son meurtre, même 40 ans après l'effet,

Carlo Calieri, un ancien cadre de la fiat, ne peut retenir ses larmes.

L'objectif ultime, c'était la destruction de l'État.

Et dans cet État, la fiat avait un rôle symbolique, absolument majeur.

Les brigades rouges ont assassiné Carlo Geliendo, parce qu'il était Carlo Geliendo,

le directeur de la logistique.

Elles ont retenu que ce poste était austère et technique,

mais avec un rôle politique déterminant.

C'était une personne gentille et douce, abattu dans la rue comme un chien.

Turin était devenu une ville invivable.

On les a appelés les années de plomb, pas seulement parce qu'ils tiraient.

Mais parce que l'atmosphère était pesante, très pesante.

Gianni Agnelli fait le choix de la fermeté contre un syndicalisme violent.

Depuis 1974, un personnage clé est à ses côtés.

L'avocato n'a écarté son frère que pour embaucher un redoutable manager,

surnommé Hildur, le dur qui exécute les sales besoignes.

En 1979, 61 ouvriers de la fiat soupçonné de terrorisme sont licenciés.

L'année suivante, en 1980, le bras de fer avec les syndicats était en ce qu'on comble.

9 millions d'heures de travail sont perdues pour fête grève.

Le point culminant de l'attention est atteint avec un débrayage de 35 jours

et la fermeture totale du site de Mirafiori.

Une réaction inédite se produit alors.

Le 14 octobre, des dizaines de milliers d'employés de col blanc

la fiat défilent dans les rues de Turin

pour réclamer la réouverture des usines au nom du droit au travail.

C'est la marche des 40 000.

Et les grévistes s'inclinent.

Une longue lutte syndicale et politique et une période sanglante de l'histoire de la botte se termine.

Agnely évoque lui même une page qui se tourne lors d'une conférence de presse.

Je ne peux pas vous dire que la mer qui nous entourne est plus ouleuse,

mais cela ne nous empêche pas de tracer notre route.

Nous savons où nous sommes et nous savons où nous voulons aller.

Où nous voulons aller ?

Les moments les plus difficiles sont derrière nous.

Oui mais pas sans conséquences.

Dans les années 70, les ventes de voitures s'écroulent.

La fiat est obligé de faire appel au pétrodollar de la Libye de Cadeffy et de se diversifier.

Durant 30 ans, Liffy, la holding familiale Agnely, va placer ses pions partout.

Dans les loisirs, la grande distribution, le ciment, l'édition, l'agroalimentaire ou encore les assurances et la banque.

La fiat entre dans les années 80 en faisant rugir le moteur, la marque renou avec le succès et la prospérité.

Gianni Agnely devient alors pour le pays une sorte de figure unificatrice.

La décennie suivante est celle de la fin de règne.

En 1991, il est nommé sénateur à vie.

Le sourire en joleur est toujours la même.

L'énergie n'y est plus.

L'âge est en cause, bien sûr, mais surtout un cancer de la prostate qui le ronge.

Alors, vient le temps de répondre à une question qui tarole toute l'Italie.

Qui va succéder au roi ?

Le frère Humberto est en recourse.

Le neveux chéri Gianni Eno lui est taillé pour la fonction.

Mais en 1997, à 32 ans, il est emporté en quelques mois par un cancer de l'estomac.

C'est finalement son petit-fils, le fils de sa fille Magna Vita,

que Gianni Agnely choisit et fait entrer au conseil d'administration de la fiat en 1998.

A aucun moment, Gianni n'envisage de laisser les clés du château à son fils Eduardo.

Il n'a pas les épouses.

Depuis l'enfance, ils se sont écrasés par son patronisme et son héritage.

C'est un garçon fragile, un intellectuel rêveur avec des problèmes de drogue,

repoussé par le monde des affaires et, au fond, méprisé par son père,

qui lui reproche son manque de courage.

En 2000, le malheur frappe encore la dynastie Agnely.

Nombreux sont les Italiens qui surnomment ce viaduc « le pont des suicidés ».

Cette fois, 80 mètres en contrebasse est le cadavre d'Edwardo Agnely,

fils du président d'honneur de Fiat Giovanni, qui a été retrouvé hier matin.

Agé de 46 ans, Eduardo s'est probablement donné la mort.

Une autopsie du corps doit confirmer cette hypothèse.

Son père, le patriarche, est venu sur place reconnaître le corps de son fils.

La mort de son fils a faibli considérablement l'avocato.

L'héritier flamboyant, le playboy magnifique, le capitaine d'industrie d'Hue,

a fait rêver bien au-delà des frontières italiennes pendant 50 ans.

Il devient l'ombre de lui-même.

Pendant des décennies, il a épousé l'histoire de l'Italie.

Au début des années 2000, en plein dans les années Berlusconi,

en proie ou déclin économique et une perte d'influence,

le pays lui aussi a un peu perdu de sa superme.

Gianni Agnely s'éteint le 24 janvier 2003,

alors que la fille a traversé une dépierre crise de son histoire.

Mais il a réussi son pari.

Il a aussi développé la firme familiale,

qui malgré les alliances est toujours gérée par l'Agnely.

Il est surtout devenu le figure quasi mythologique de l'Italie.

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...

Bon, vous écoutez Affaires sensibles sur France Inter,

aujourd'hui portrait d'un italien,

de pas un portrait d'un italien,

Jean-Philippe Leclerc, bonjour.

Vous avez longuement intervier Gianni Agnely.

Vous êtes rédacteur-chef joint de l'équipe,

notre partenaire, une fois par mois.

J'ai en main un article que vous avez vous-même écrit

en 1997, un beau portrait dans l'équipe magazine

de Gianni Agnely,

titré l'éternel amant de la vieille dame.

Vous écriviez un livre sur Michel Platini,

je pense à l'époque, et c'est pour ça aussi, je pense,

que vous avez rencontré le patron de la Juventus,

qui aimait beaucoup Platini, on y reviendra.

Quel effet vous a-t-il fait, quel souvenir vous gardez de cet homme ?

C'était vraiment tout un cérémonial, en fait, de rencontrer Gianni Agnely,

je me souviens, donc j'avais rendez-vous au Corso Marconi,

au siège historique de La Fiat,

et on était dans l'ambiance dès l'entrée,

parce que l'accueil, il y avait une sorte de vitre blindé

pour parler à la réceptionniste,

donc déjà en souvenir des années de plomb, forcément.

J'avais un conseiller de communication qui venait vous voir,

qui m'avait posé des questions, où j'en étais de m'en lire, etc.

Et puis ensuite, c'était la secrétaire historique,

une vieille dame de Gianni Agnely,

qui m'avait emmené jusqu'au huitième état,

jusqu'au bureau de Gianni Agnely,

et c'était un bureau immense,

pas un terrain de football, mais pas loin d'un tennis,

et lui, il était absolument tout au bout de la pièce,

derrière son bureau, et vraiment, ce qui m'avait frappé, d'emblée,

il avait un physique très impressionnant,

une peau parcheminée, il avait 66 ans déjà,

c'était 6 ans avant sa mort, donc parcheminée, un peu si heureuse.

En fait, on n'avait pas l'impression de se rendre à une interview,

mais plutôt à une audience.

Il avait vraiment ce côté très...

Oui, le roi d'Italie, comme vous l'avez surnommé,

et puis quand il a commencé à parler,

c'était assez drôle, parce qu'en fait, il mélangait 3 langues,

il parlait très très bien français,

on l'a entendu tout à l'heure avec un accent un peu onctueux,

on l'entendra encore une autre fois dans 10 minutes.

Et en revanche, tous les termes du football venaient de l'anglais,

donc par exemple, ils disaient pas un centre, mais disaient un cross.

C'est bizarre, parce que les italiens justement,

c'est vertu à ne pas parler anglais pour le football,

eux, ça s'appelle le caricio.

Oui, alors lui, il a fait un cross,

c'était un superbe kick, je me souviens,

il avait ces expressions-là, et il ne parlait d'italien que pour les jurons.

Et là, je ne veux pas...

Donc quand il poussait des jurons à ces vulgaires, c'était en italien.

Donc c'était un mélange de trois langues,

et pour être tout à fait honnête,

il n'y avait pas la peine de lui poser beaucoup de questions

pour qu'il fasse des réponses assez longues.

Un bon client, quoi.

Oui, c'était un très bon client.

Surtout que c'était vraiment, enfin, c'était exceptionnel,

parce qu'il n'aimait pas beaucoup les entretiens en tête-à-tête,

comme ça, avec les journalistes.

En fait, il aimait bien parler au téléphone avec les journalistes,

souvent très tôt le matin, il les appelait des fois à 6h30,

quand il avait quelque chose à dire sur la Youve,

ou alors il aimait bien aussi s'exprimer à la sortie des matchs,

ou à la mi-temps.

Il lançait des petites phrases, en fait.

Et par exemple, une fois, il y en a une qui était restée célèbre,

c'était en janvier 83, ça n'allait pas du tout pour la Youve,

ils avaient fait match nul 1-1 contre l'Assembl d'Oriah,

et les gens l'interpellaient comme ça,

ils disaient alors, avocat, qu'est-ce que vous avez pensé du match ?

Et il avait dit, je ne viens pas au stade pour jouer fourrino en monnaieur de jeu.

Et fourrino, c'était un milieu de terrain assez besogneux,

et du coup, toute l'Italie s'était emparée de cette petite phrase,

et les dirigeants de la Youve, et l'entraîneur en particulier,

et c'est cette petite phrase qui a fait que le match suivant,

Platini, qui était jusque-là dans un rôle un peu obscur au milieu de terrain,

avec son talent, était en partie gâché,

s'est retrouvé enfin, à son poste de numéro 10,

sur une petite phrase comme ça de Gianni and Anilie.

Et on connaît la suite, Glorioz.

Si Anilie vous a reçu, c'est probablement parce que vous veniez lui parler de Platini.

Oui, alors pour deux raisons, pour Platini,

parce qu'il avait plaisir à parler de Michel Platini,

il savait que j'ai écrivé un livre sur Michel Platini,

mais pour l'équipe aussi, parce qu'en fait, quand il a voulu acheter Michel Platini,

il est passé par un journaliste de l'équipe,

Edouard Sedler, un grand ancien de la maison,

et donc Gianni Anilie avait vu un France-Italie amical au Parc des Princes,

où les Français avaient gagné 2-0, Platini avait été étincellant,

et quelques jours après, Edouard Sedler l'avait interviewvé,

et il l'avait rappelé en lui disant,

mais j'ai vu ce Platini, est-ce que vous auriez un contact,

un moyen d'entrer en contact avec lui, et c'est comme ça que c'est parti.

Et en fait, le choix de Platini, c'était vraiment un choix d'Anilie

contre le reste des dirigeants de l'Aïou.

Vraiment, ça a été son choix, et du coup, quand Platini est devenu l'un des,

si ce n'est le plus grand joueur de l'histoire de l'Aïou,

tout le crédit est allé vers Gianni Anilie,

et c'est pour ça qu'il l'adorait aussi,

parce qu'il l'avait vraiment imposé contre les dirigeants de l'époque,

en particulier Jean-Pierrot Boniperti,

pour qui Platini était un artiste,

et il n'y avait pas beaucoup des artistes Boniperti.

Et Platini va devenir le meilleur joueur du monde,

3 ballons d'or, rendez-vous compte ce que c'est 3 ballons d'or.

Donc Anilie l'adore, le monde n'est pas fort,

il en fait presque un fils naturel, d'ailleurs pour la télé,

dans un charme au jeu de rôle,

Platini interviewe Gianni Anilie dans une séquence

qui fleur boom bonheur, une juve et une youvre et flamboyante,

un jeune footballeur en pleine ascension extrait.

Nous nous trouvons devant Liffy,

Liffy est un peu le coffre-fort de la famille Anilie,

qui peut contrôler des voitures,

qui peut contrôler des assurances,

et comme un cheveu sur la soupe arrive la Juventus.

J'ai mis mon habit de grand porteur

pour aller interviewer l'avocat en Italien, c'est Mr Anilie.

Avocat, qui représente la Juventus sentimentalement pour vous ?

Enfin, la Juventus est dans les intérêts et dans les passions

de notre famille depuis entre les deux guerres,

les années 20, les années 30.

Il y a énormément de succès entre les deux guerres

et encore énormément de succès après la guerre

et pour moi, ça représente beaucoup.

Et au point de vue business ?

Au point de vue business, c'est bien autre chose.

Au point de vue business, je n'ose pas regarder ce que ça représente

parce que j'aurais honte quand même d'affaire

si je devais en parler comme d'une affaire.

Pourquoi il y a beaucoup de joueurs étrangers qui viennent d'Italie ?

Pourquoi le football italien n'est pas en crise

alors que tous les championnats européens sont en crise ?

Le football italien n'est pas en crise

parce que les Italiens aiment beaucoup le football.

Il y a toujours eu beaucoup de passion.

On a gagné les derniers championnats du monde.

On a championnat plein de champions.

Mais qui appartient le football en Italie ?

Appartient en président et appartient au joueur ?

Non, le football appartient au public, à la presse,

à la télévision.

Et pas au joueur ?

Peut-être ils le croient mais ils sont en erreur.

Sympa, non ?

Oui, c'était exactement cette voix qui me revient dans l'oreille.

Ça me rappelle beaucoup de souvenirs.

Alors, Platini pose une bonne question.

Je ne sais pas si c'est Bernard Perre qui lui a proposé les questions.

C'est une bonne interview.

Il lui dit que les clubs, les footballs européens sont un peu en crise.

L'Italie, non.

C'était le bon temps parce que c'est plutôt tout à fait le cas.

Alors on ne va pas dire que l'Italie est en déclin.

Je rappelle quand même que les Italiens sont champions d'Europe en titre.

C'est pas rien.

Mais enfin, les clubs s'arramment.

En coude d'Europe s'arramment, franchement.

Effectivement, à l'époque c'était le championnat numéro 1 de loin.

Devant le championnat de l'oreille.

C'était l'époque béni des Platini, Maradona, Naples, Zico, Lodines.

Là aujourd'hui c'est le 4ème championnat, loin derrière l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne.

Il y a eu un certain nombre de tournants.

Je pense que par exemple, au niveau des infrastructures, les stades italiens,

enfin la plupart des grands stades italiens sont dans un sale état.

Certains n'ont pas été refaits depuis la Coupe du Monde de 90.

C'est vrai que la youth en est un bon exemple.

Puisqu'ils ont été rattrapés par un autre scandale.

Donc avec, ils ont été très récemment punis, ils ont eu une pénalité de 15 points.

De plus en 15 points pour avoir un peu arrangé leur compte.

André Agnelli, donc le neveu de Gianni Agnelli lui-même a été exclu pendant 2 ans.

Donc c'est sûr que ce n'est pas l'heure la plus glorieuse du football italien,

en particulier au niveau de ses clubs.

Il y a aussi peut-être un autre problème dans les difficultés structurelles du football italien en club.

C'est l'achat de joueurs étrangers, notamment la période berlusconie est mille ans assez.

À force de faire jouer beaucoup de joueurs étrangers, ne pas former moins former de joueurs nationaux.

On finit par créer un problème.

Oui bien sûr, c'est un problème auquel on est aussi confronté en France,

où en fait nos meilleurs jeunes partent très vite vers les championnats étrangers.

Donc nos meilleurs clubs ne peuvent pas les garder.

Mais l'Italie a même du mal à former des jeunes aujourd'hui.

Ils commencent d'ailleurs à s'inspirer du modèle français.

Donc effectivement si Gianni Agnelli était encore vivant,

je suis sûr qu'il serait assez catastrophé de l'état dans lequel se trouve sa chère UV

et au-delà de ça de l'état dans lequel se trouve le football italien

avec juste cette parenthèse enchantée de la dernière victoire au championnat d'Europe.

C'est un UV qui rencontre Nantes ce soir.

Ce n'est pas tout à fait un hasard si on fait cette mission aujourd'hui.

Donc on lige Europe pas.

C'est amusant quand même parce que la UV n'est pas très forte en ce moment,

mais on entend les commentateurs dire que pour Nantes c'est un grand événement

parce que recevoir le maillot bien conner, c'est ça le prestige d'un club.

Même quand il n'est pas très fort, il reste prestigieux.

Il fait peur.

La UV reste la UV.

Et les clubs français n'ont pas trop l'habitude de faire des beaux résultats contre la UV.

À part, je crois, Lyon les avait éliminés en ligue des champions.

Le PSG a gagné aussi.

Mais si on prend l'ensemble des statistiques pour les autres clubs,

ça a rarement été une grande réussite.

On se retrouve en quelques minutes, Jean-Philippe Leclerc,

après avoir écouté l'homme pâle des crescendos.

Je veux qu'ils le ressentent.

Je le garde prisonnier chez moi.

Les prochains mois seront mochis, on va les passer ensemble.

Ah, je suis trop mal ressenté.

Et je veux qu'ils le ressentent.

Je veux le voir, le voir, et j'irai jusqu'à en avoir le pull taché de sang.

Jusqu'à la pavé, les sanglots.

Je parlerai comme un italien avec les mains.

Et j'aurai enfin plus aucun secret à dire.

Sculpture au marteau, peinture au couteau.

Je me suis jamais senti autant créatif.

Demain, j'irai gravé mon deuil sur sa peau.

Et ma balance affichera 10 kilos de moi.

Increvable colère, je suis pas désolé.

Il est mort le soleil.

Mon Dieu, quel me manque.

Tout s'éteint des crescendos.

Ma terre s'arrêtera bientôt.

Et c'est la faute de quelqu'un d'autre.

Au mon Dieu, quel me manque.

Tout s'éteint des crescendos.

Bientôt plus, rien n'a perdu.

Je vais m'occuper de ce quelqu'un d'autre.

Oh, je veux qu'ils le ressentent.

Je recherche le bruit comme une drogue.

Dans le silence, ma mémoire, je l'ai pure mélodie.

J'essaye d'éjecter le disque.

Oh, mais ça reparaît, mes maux de l'air.

Fonds des étincelles.

Je déraillais la seule qui pourrait m'aider, c'est elle.

Quelle ironie.

Ah ouais, quelle ironie.

Ok, si je suis resté affixé, les aiguilles.

Jusqu'à la fin de la nuit.

C'était pas pour voir si l'horloge marchait.

Plus je m'intervieuves, moi je sais qui je suis.

Juste cette fille-là, c'est tout ce que je demande.

Je ne saurais que faire du reste du monde.

Je l'ai désiré perdre du monde.

Et maintenant, je me sens tellement perdu.

Dieu, quel me manque.

Tout c'est un décréchendo.

Ma terre s'arrêtera bientôt.

Et c'est la faute de quelqu'un d'autre.

Oh, mon Dieu, quel manque.

Tout c'est un décréchendo.

Tout c'est un décréchendo.

Bientôt plus rien n'a perdu.

Je vais m'occuper de ce quelqu'un d'autre.

Mon Dieu, quel me manque.

Tout c'est un décréchendo.

Oh, ma terre s'arrêtera bientôt.

Et c'est la faute de quelqu'un d'autre.

Oh, mon Dieu, quel manque.

Tout c'est un décréchendo.

Bientôt plus rien n'a perdu.

Je vais m'occuper de ce quelqu'un d'autre.

France Inter.

Affaire sensible.

Fabrice Drouel.

Jean-Philippe Leclerc, notre invité.

Je rappelle que vous êtes directeur adjoint

de la redaction des journalistes, l'équipe.

Quand vous avez rencontré Agnely,

vous avez préparé votre dossier.

Vous saviez à quel point il était important pour l'Italie.

Est-ce qu'il vous a donné l'impression d'être

cette espèce d'homme Italie à lui tout seul ?

Je dirais que pour moi,

les Agnely c'est un mélange entre

la dynastie Kennedy et la famille Royal Anglaise.

C'est-à-dire que l'Italie n'a plus de roi depuis 1946, je crois.

Elle a des premiers ministres qui défilent

à une vitesse assez incroyable.

Elle a des présidents de la République

qui n'ont pas beaucoup de pouvoir.

Elle a des figures un peu titelaires, d'incarnation.

Et la famille Agnely,

de par son prestige, de par son pouvoir,

de par ses drames aussi,

incarne un peu ça.

C'est vrai que de succession, de dynastie,

et c'est vrai que parmi tous les Agnely,

c'est sûrement Gianni qui est le plus flamboyant.

C'est pas Andrea, c'est sûr.

C'est pas Andrea, c'était pas son frère Humberto non plus.

Son père est mort, vous l'avez dit, assez jeune,

décapité par une Elise d'avion.

Son grand-père a quand même un peu fricoté avec Mussolini.

C'est vrai que la grande figure,

le John Kennedy de l'Italie, c'est Gianni.

Platini était un garçon sympathique

quand il était jeune footballeur, plutôt avoulant.

Mais ça explique pas tout.

Pourquoi il était le petit préféré d'Agnely ?

Déjà parce que je pense que Agnely,

c'est une façon pour Agnely

de remercier Platini d'avoir changé la juve.

C'était une équipe qui jusque-là était une équipe

qui jouait un peu à l'Allemande, comme on dit.

Et c'est vraiment Platini qui lui a amené cette fantaisie.

Et quand on posait la question à Agnely,

quelle est la chose que vous préférez

dans la vie, disait, avoir joué Platini ?

Parce qu'il y avait une forme d'enchantement.

Et puis, moi ce qu'il m'avait marqué

quand je l'avais interviewé à Gianni Agnely,

effectivement je l'avais beaucoup interrogé sur ses liens

avec Platini, il m'avait dit une chose,

il m'avait dit, il se souvenait, il disait,

il emmenait sa fille tous les matins, lui-même à l'école.

Et c'était quelque chose qu'il avait marqué.

Et on sentait une forme de regret par rapport

à ce qui a été le grand échec de sa vie,

qui a été ses enfants, et en particulier

Édouard qui s'est suicidé.

Et qui avait un an, et deux mois je crois de différence

avec Michel Platini, donc il y avait aussi

un peu ce lien quasi filial

entre Agnely et Platini.

On disait que Platini pouvait être le fils

que Agnely voulait avoir.

En tout cas plus sûrement,

Platini était le joueur que Agnely aurait aimé être.

Ça c'est sûr à certains.

Une petite précision, Juventus vient du latin,

Juventus qui veut dire jeunesse.

Et en même temps, le surnom de la Juve,

c'est la vecca signore, la vieille dame.

Donc c'est une vieille dame jeune.

On va parler un peu actuellement,

vous êtes journaliste sportif,

même si vous n'avez pas toujours été journaliste sportif.

On va parler du PSG, parce que c'est l'actu.

Je vous pose la question toute simple,

manifestement le PSG est enterré

avant même d'avoir joué le match au retour.

Est-ce que c'est bien de s'accrocher

à ce dernier quart d'heure,

quand on avait un PSG transformé

par l'arrivée de cet extra-terrestre

qui est bapé.

Est-ce que c'est bien de s'accrocher à ça,

est-ce que c'est un vrai espoir pour le match retour ?

Je pense qu'il y a au moins une certitude,

c'est que le PSG ne sera pas hanté

par les démons et les fantômes de la Romontana,

puisque d'habitude ils font un très bon match allé

et ils ont tendance à couler au match retour.

Là ils ont fait un mauvais match allé,

donc on peut espérer que c'est eux

qui vont remontader

si vous me permettez l'expression

et qui vont réaliser l'exploit au retour.

C'est vrai que sur ce qu'on a vu

au match allé,

ça laisse quand même assez peu d'espoir

et je pense qu'il ne faut pas surinterpréter

ce dernier quart d'heure.

Le PSG était à domicile,

il était mené,

il était quand même assez normal

qu'il aie la possession et qu'il se crée des occasions.

Mais voilà, tout va dépendre

beaucoup de la gestion du KM bapé

et puis aussi peut-être d'une forme d'orgueil

peut-être de Lionel Messi

et de Neymar qui se traînent

depuis la Coupe du monde.

Oui, sauf qu'en face

il y a le Bayern Munich

chez lui.

Alors on a beau faire tout ce qu'on veut.

Est-ce que vous avez trouvé le Bayern Munich vraiment fringant ?

Pour autant, pas forcément,

solide mais pas forcément fringant.

Non, c'est pas le meilleur Bayern Munich

qu'on ait vu ces derniers temps,

mais ça a quand même suffi

pour largement dominer cette première partie.

Ce sera le dernier mot, Jean-Philippe Leclerc.

Merci infiniment, au revoir.

C'était AffaireSensibleRie,

aujourd'hui, Agnely, figure de l'Italie,

une émission que vous pouvez réécouter

en podcast, bien sûr,

la technique aujourd'hui, il y avait Philippe Duclos.

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durée :00:55:02 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, l’histoire d’une des figures les plus importantes de l’Italie de la deuxième moitié du XXe siècle. Celle de Gianni Agnelli alias l’Avvocato. - invités : Jean Philippe LECLAIRE - Jean-Philippe Leclaire : rédacteur en chef et producteur exécutif - réalisé par : Helene Bizieau