La source: Géopolitique du crime 1/5 : 13 mai 1981 : le jour où on a voulu tuer le pape Jean-Paul II

Radio France Radio France 8/20/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript

France Inter.

Aujourd'hui, pour la centième émission d'affaires sensibles,

l'attentat du 13 mai 1981 contre le pape Place Saint-Pierre-aux-Vatican.

De cette tentative de meurtre, on retient deux noms, celui de la cible,

Jean-Paul II, bien sûr, et celui du tireur, Ali Aqsa.

Désormais, ces deux noms sont liés dans nos mémoires,

comme le sont ceux de Kennedy et Oswald ou de Lennon et de son assassin Chapman.

Ali Aqsa est désormais libre.

Lui seul sait comment il en est venu attirer sur le pape et qui fut son commanditaire,

un mystère qui depuis plus de 40 ans alimente la polémique et les controverses.

Scoup révélation, découverte de nouvelles archives, confessions d'espions retraitées,

relance à chaque fois question et hypothèse.

Certains, ils voient la main de Moscou par la célèbre filière Bulgar,

qu'en d'autres regardent vers Washington et les services secrets américains,

ou immanquablement vers la mafia italienne, car à chaque attentat et quelqu'un soit l'objectif,

on pense à elle, souverain poncif.

Alors, qui a voulu tuer le pape et pourquoi ?

Notre invité aujourd'hui, c'est le journaliste Baudoin Bollart,

correspondant permanent du Figaro à Rome de 1977 à 1983.

Il est l'auteur de l'ouvrage Le Roman du Vatican secret avec son confrère Bruno,

à faire senside d'une émission de France Inter en partenariat avec Lina,

préparée par Jean Gullo, avec l'appui des documentalistes de Radio France,

et de Lina, coordination Christophe Barrère, programmation musicale Thierry Dupin,

réalisation Olivier Béthard, Coyen Guyane et Jérôme Chellius,

à la technique aujourd'hui Dimitri Gronoff, Kevin Pellot.

16 octobre 1978, Rome, place Saint-Pierre.

Les Romains et les Chrétiens du monde entier attendent le nom du nouveau pape.

Après le décès de Paul II en août, puis de son successeur Jean-Paul Ier,

qui n'aura régné qu'un mois et deux jours,

l'Église connaît un nouveau conclave.

Sur la place, la foule s'est amassée comme à chaque fois, par millier.

Elle attend religieusement les yeux fixés vers le ciel

et vers la cheminée de la chapelle Sixtine,

qu'une fumée blanche veuille bien s'échapper, signe que le pape est élu.

Peu après 18 heures, dans un ciel noir,

la fumée blanche apparaît enfin.

Alors, les milliers de fidèles rassemblent les secrets,

et bien, cas, et bien, cas.

Les cloches du monde entier retentissent,

et tous dirigent leur regard vers le balcon de Saint-Pierre.

Par millier, ils accourent par la viade de la constellation.

À 1833, on confirme l'élection par les deux mots traditionnels,

Habemus papam, puis ils en donnent l'identité de l'élu.

Il s'agit du cardinal de Krakowic, Harold Wojtyla.

Stupéfaction, le pape n'est pas italien, il est polonais.

C'est la première fois depuis 1522 que la soutaine du pape échappe à l'Italie.

Quoi qu'il en soit, il sera le pape de tous les catholiques

et portera le nom de...

Sibi nomen impassuit,

Il a pris comme nom,

vient de dire le cardinal périclet Felici, le nom de Jean-Paul II.

Après l'annonce, l'homme de Krakowic se présente au balcon

sous les acclamations de Viva il papa.

Ce soir-là, on découvre une silhouette à la fois courbée et sportive,

jeune, qui porte l'histoire d'une église âgée de 2000 ans

et celle d'un homme du XXe siècle fracturé par la guerre et les totalitarismes.

Quand Krakowic Wojtyla est élu pape, il n'a que 58 ans.

Né en 1920, c'est à l'âge de 22 ans qu'il rejoint le séminaire

et le court clandestin du soir,

donné par l'archevec de Krakowic, Mousseigneur Adam, sa pied A.

Avec lui, il apprend les ordres, la souffrance des peuples

et la résistance d'un pays dans l'horreur du nazisme.

En 1946, il est hors de les prêtres

et para Rome pour y approfondir sa théologie.

Il revient en Pologne quelques années plus tard

et devient en 1964 l'archevec de Krakowic.

Pendant ces années, il est proche des intellectuels catholiques polonais.

Il suivrait qu'attention, les fractures et les bouleversements de son pays

accompagnent les heures et les peines de ce peuple placé

sous la main autoritaire du pouvoir soviétique.

Dans toutes ces déclarations,

c'est son histoire et celle de la Pologne

que l'on entend comme d'émissive d'espoir envoyé au sien.

C'est le cas lors de sa messe d'intronisation le 22 octobre 1978.

N'ayez pas peur, dit Jean-Paul Lyon s'adressant aux hommes.

Ouvrez toutes grandes les portes aux Christes.

Ouvrez ces portes à sa protection salvatrice.

Ouvrez les frontières des Etats,

des systèmes économiques et politiques.

Ouvrez vos cultures de civilisation, de développement.

N'ayez pas peur.

Quatre mots célèbres.

Un an plus tard, c'est tout naturellement en Pologne qu'ils se rendent.

À s'en arriver, l'accueil est impressionnant.

Chaque étape du voyage rassemble des milliers de polonais

qui célèbrent leur pape, de retour au pays.

Sur les balcons, à l'intérieur des maisons,

ou accrochés sur leurs vêtements,

ils unissent crucifiés, drapeaux, foi et indépendance.

C'est l'un des messages

qui est venu leur transmettre Jean-Paul II.

Dès le premier jour,

il proclame Avarsovi qu'il ne peut y avoir d'Europe juste

sans l'indépendance de la Pologne.

Le pape renoue avec la tradition du Vatican politique

qui espère peser sur les événements du monde.

Jean-Paul II réussira au-delà de ses espérances.

Quelques semaines après son départ à Gdans,

des grèves débutent et voient la naissance

d'un syndicat libre solidarnos.

Sur les images qui nous parviennent de ses chantiers en grève,

on aperçoit parfois des portraits du pape accroché au gris.

Et le 13 janvier 1981,

comme un nouveau clin d'oeil au monde et à Moscou,

lèche Valaisa, dirigeant de solidarnos,

prend l'avion pour Rome.

Pip à la bouche, sourire aux lèvres

et petit portrait de la Vierge accroché à sa veste.

La nouvelle idole polonaise,

sorte de moine soldat de la revendication sociale et politique,

répond aux questions du journaliste d'antenne 2, Jean-Freddo.

Il parle de sa foi et de son lien avec le pape polonaise.

C'est difficile de vivre quand on croit.

C'est pas comme ça.

Mais je préfère vivre avec toi.

Tu n'avais jamais douté dans votre vie.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

Je n'avais jamais douté.

A l'arrivée de l'avion,

des polonais de Rome attendent

comme des dizaines de journalistes.

Le Pape Jean-Paul II,

les deux polonais les plus célèbres de l'année

font la une de la presse occidentale.

L'image de leur accolade soulève l'espoir

dans les coeurs polonais.

Pour Moscou, en revanche,

ce pape-là est une calamité,

l'adversaire nouveau qui les prend de cours.

2 mois après cette visite en Pologne

et dans la plupart des pays du monde,

un flash spécial interrompt

pour vous indiquer que le pape Jean-Paul II

aurait été victime d'un attentat à Rome.

J'appelle tout de suite notre envoyé permanent

dans la capitale romaine Pascale de la Noix.

En effet,

c'est Lara et la télévision italienne

qui viennent à l'instant d'arrêter

ses programmes pour annoncer cet attentat.

Voilà ce que nous savons.

C'est quand il sortait du palais apostolique

donc place Saint-Pierre que Jean-Paul II

a été atteint sans butiles de deux coups de feu.

Le pape aurait été blessé.

En tout cas, il a été transporté

maintenant à l'hôpital Gemel

qui est l'un des plus grands hôpitaux de Rome.

C'est tout ce que nous savons pour l'instant.

Je vous répète donc que la télévision italienne

vient d'annoncer cet attentat

contre Jean-Paul II.

Nous n'avons absolument aucun autre détail pour l'instant

et je vous rappelle

dès que nous aurons quelques informations.

Alors, le pape est-il mort ?

Qui a voulu le tuer ?

13 mai 1981,

place Saint-Pierre, peu avant l'attentat.

Depuis son élection, Jean-Paul II bouleverse

les habitudes du Vatican.

Il aime approcher les fidèles, être hapée par ses hommes

et ses femmes qui espèrent se toucher la main

et être bendis par lui.

Chaque mercredi, le même scène devenu presque ordinaire,

celle d'un pape pris dans la foule,

se mêlant au pêlerin et aux touristes se répètent.

Et c'est donc le cas

ce mercredi 13 mai 1981.

Sous le soleil de mai,

des milliers de personnes descendent des cas

et sortent des métros environnants.

Dans cette marée humaine, danse,

des habiteurs arrivent à la bonne heure

pour être au premier rang et installer leurs petites chaises.

Et puis, des inconnus d'un jour

en provenance des quatre continents,

qui sont venus voir la star du Vatican

après avoir visité les dizaines de boutiques

qui vendent des mémoires liques, crucifignaitures

et maillots de la S-Roma

ou de l'équipe nationale italienne, ces marchands du temple

que Jésus, dans la tradition chrétienne, avait pourtant

s'y fustigé.

Sur les fontaines, certains acrobates

de l'objectif s'installent.

Apparaît photo réglée, jumelle autour du cou,

les enfants sont les épaules, tous n'attendent plus

que cet homme devenu demi-dieu, le pape

Champol II.

Enfin, de journée, il étreint la foule.

On aperçoit d'abord une silhouette,

puis la gie blanche du pape,

une fière compagnole qui roule au pas.

Champol II apparaît, vêtue de blanc,

debout, surélevé dans la voiture,

il salue, embrasse les enfants,

touche les mains et les visages, mètre après mètre.

Alors tous ont les yeux tournés vers lui

avec une admiration qui traduit leur dévotion.

Les passants, comme les gardes suits,

c'est la police qui sont pourtant en charge

de sa sécurité.

À 17h17, dans le ciel de printemps,

des pigeons de la place Saint-Pierre s'envolent.

Le pape, lui, s'effondre

dans la jeep qui s'échappe à vivalure

une tâche de sang recouvre la soutaine

du pontiffre. Que s'est-il passé ?

Et puis au deuxième coup,

j'ai eu une réaction assez vive,

j'ai dit mon Dieu, le pape.

Effectivement, la personne qui était

à côté de moi, c'était un anglais ou un Américain,

a dit, elle, papa, elle, papa,

il était en train de filmer,

et au site où nous avons entendu des cris,

les personnes s'affolaient, la voiture est passée

très rapidement à quelques mètres

de nous, et ensuite,

quelques secondes après, l'ambulance partait

à toute augure vers la finie.

Très vite, sur les télévisions

du monde entier, on diffuse et on rediffuse

machinalement les images d'une caméra

de la télévision italienne postée quelques mètres

plus loin. Le cortège,

Jean-Paul II qui bénit la foule, puis la panique

et la course des hommes, sa sécurité

qui l'entoure, on a l'impression

de revoir les images de l'attentat de GFK

en 1962 à Dallas.

Les froids et l'inquiétude traversent une nouvelle fois

les frontières, la stupeur et mondiale.

À Paris et dans toute la France, c'est l'incompréhension

dans toutes les rédactions, couples et programmes

en retransmets les images italiennes

et en réalisent des premières interviews

et des phones souvent. Nous ne sommes pas

encore à l'heure des tweets, des notifications

incessantes de notre information en continu

qui sans doute ce jour-là aurait déjà annoncé

une centaine de fois la mort du pontiff.

Alors, dans la rue, quand les journalistes

réalisent les premiers micro trottoirs

à la recherche des réactions d'inconnus,

ils apprennent bien souvent la nouvelle opassant

qui reste sans voix.

Toutes ces attentats, tout ce qui se passe,

on est dans un monde un peu...

vraiment curieux

et anormal.

Écoutez, en général,

tirer sur un type, tuer quelqu'un,

ça ne se fait pas, quoi.

Je ne fais pas beaucoup attention à l'église-doupe,

c'est un tort, mais il fait le maximum

le pape, il va à gauche, à droite, n'importe où

pour essayer de faire la paix, et maintenant

vous dites qu'ils ont fait un attentat.

C'est ignoble ça, moi je dis. C'est ignoble.

C'est un homme comme il faut.

Alors, où c'est qu'on va ?

On va quand même, là.

Un archi !

Paleris Gardestin,

qui vissait dernières heures au Palais de l'Elysée,

adresse un telegramme cardinal, Casarolle,

le secrétaire d'État ovatican,

où il parle de sa profonde émotion

et de son indignation devant cet acte insensé.

Il est en effet insensé

de vouloir tuer un pape, on soit d'accord,

ou pas avec lui, c'est rastanom de paix.

François Mitterrand, futur président

victorieux trois jours plus tôt du second tour,

l'élection déclarue qu'il s'agit d'un acte

qui fera plus manité tout entière

en la personne de Jean-Paul II.

Effectivement, de New York à Berlin,

de Rio à Tokyo, des messes et des prières

s'organisent spontanément.

Un autre dame de Paris, des milliers de catholiques parisiens

se rassemblent sous l'égide de mon Seigneur Lustigier

pour prier et espérer le rétablissement du pape.

En Pologne, c'est la cloche

du roi Sigmund, de la cathédrale de Favel,

la Krakovi qui sonne,

et des rassemblements naissent un peu partout

près de la ville,

une capitale de la Pologne.

La télévision et la radio interrompent

elle aussi leur programme et laissent place

au recueillement et aux déclarations de soutien.

La jevalese n'est pas en Pologne.

Depuis sa visite à Rome, il les reçut un peu partout.

Et ce 13 mai, il est à Tokyo,

d'où il réagit avec émotion, téléphone,

sur Antoine II.

Je suis polonais, et le Saint-Pierre

cela veut dire quelque chose pour nous.

Les sentiments ne se pèsent pas,

ne se mesurent pas,

quoi que j'ai pu éprouver.

J'ai peut-être pleuré,

j'ai peut-être perdu connaissance.

Mais cela ne se dit pas, pas publiquement.

Et surtout pas par celui qui l'a ressenti.

Voilà ce que je pense.

Je ne pouvais que m'évanouir.

Mais enfin, pourquoi avoir tenté

de tuer le pape, et surtout qui est responsable ?

Y a-t-il un lien avec son voyage

en 1979 en Pologne,

avec sa rencontre avec les chevalaisins ?

Après les images de l'événement

et les déclarations politiques

venues de l'ouest et de l'est,

les premières informations de l'enquête

parviennent au siège des rédactions.

Le tireur a été arrêté par la police italienne.

C'est grâce au courage d'une religieuse

qui s'est jeté sur lui après ce son,

tire qu'il a été appréhendé.

Il est jeune, habillé d'un costume gris

en doulière.

L'arme récupérée est un branding 9 mm,

une arme de professionnel.

Dès son arrestation, il est emmené à la Couestourre,

siège de la police anti-terroriste.

Son nom, Ali Aksa.

Il se présente comme

le plus grand terroriste turc.

Effectivement, chaque police

est service de renseignement à une fille sur lui.

Agé de 23 ans, il est recherché

dans son pays après s'être échappé d'une prison.

Il est même une célébrité du crime.

En février 1979,

il assassine à Istanbul en pleine rue

le directeur du quotidien millier

d'un certain Abdi Ipekchi.

Les fiches de renseignement le classent à l'extrême droite.

Il est membre des loups gris,

une milice fasciste ultraviolente

brarmée du groupement nationaliste MHP,

parti d'action nationaliste turque.

Après son évasion en 1979,

il refait parler de lui en envoyant

une lettre à différents journaux locaux

où il annonce au loire

tuer le pape qui doit effectuer une visite

en Turquie et qui, selon Aksa,

commandant masquer des nouveaux croisés.

Le voyage de souverain pontif en Turquie

se déroule sans heurts.

Mais deux ans plus tard, Aksa met ses menaces

à exécution.

Le pape est désormais entre la vie et la mort.

34 minutes après le premier coup de feu,

Jean-Paul II est dans sa l'opération

à l'hépital Cemil, il y a Rome.

Après plusieurs heures, où la science

vient en aide à la foi, une première conférence

avec le chirurgien annonce l'état de santé du blessé.

Ce que je voudrais dire cependant,

c'est que nous avons de bons espoirs

bien fondés que le pape

puisse à nouveau se porter bien sûr

avec quelques réserves.

Nous sommes, sinon certains,

du moins convaincus que le pape

pourra rester avec nous.

Et je crois que c'est là l'essentiel.

Professeur, est-ce que

le projectile

a suivi

un erreur dangereux,

il a effleuré en effet peut-être

des vaisseaux très importants

et compris la orte

et le pape entre autres

je dirais

qu'il a plutôt eu de la chance.

C'est la première balle qui était la plus dangereuse.

C'était l'œil qui aurait du tout le pape

par chance, ce que les croyants traduisent

par miracle.

Jean-Paul II a dévié légèrement le projectile

lors du tir par un mouvement mâoui

et l'analyse

n'a pas eu de la chance.

Jean-Paul II a dévié légèrement le projectile

lors du tir par un mouvement mâoui

un simple mouvement de main.

La balle a ainsi touché son index puis

perforait son ventre.

Cette déviation aurait permis d'éviter la orte

de quelques millimètres.

L'intestin grelle, le colon et le gros intestin

eux sont atteints.

Le second tir effleure juste l'épaule du pape

mais blesse deux fidèles.

On parle également d'un troisième tir

d'un second tireur qui n'a touché personne.

Après quatre jours de réanimation le 17 mai

Jean-Paul II enregistre un message de sa chambre d'hôpital

qui est diffusée place un pire, puis

dans le monde entier.

...

Traduction en substance

Je suis particulièrement proche

des deux personnes blessées avec moi

Je prie pour le frère qui m'a frappé

auquel j'ai sincèrement pardonné.

Vierge Marie, plus que jamais je te dis

To tous, tous, je suis tout à toi.

Jean-Paul II

pardonne devant le monde entier son agresseur

Ali Aksa, parce que le pardon

est un pilier du dogme catholique.

Le tireur lui est devenu une célébrité

qu'on découvre chaque jour comme un personnage complexe,

sombre et violent.

Les enquêteurs italiens le décrivent comme un homme fantasque

qui a tiré avec une froideur mécanique.

Dans ces dépositions

Aksa raconte l'attentat et son parcours.

Chaque jour, selon ses humeurs

et sa créativité, il ajoute un chapitre

et des détails plus ou moins cohérents.

Il dit ne pas avoir voulu teuer le pape

qu'il a agi seul, qu'il ne représente

aucune organisation ou pays.

Le 20 juillet 1981,

après une enquête expéditive

et un procès dans la foulée, Ali Aksa

est condamné à perpétuité.

Pourtant, personne ne croit

à son histoire. Dès le lendemain,

la thèse du complot international

logique dans la presse et dans l'esprit des enquêteurs

était dit de seul.

A-t-il reçu une aide extérieure

pour s'enfuir qui a armé Ali Aksa

pour tuer le pape ?

La nuit carcérale

tombant sur les dalles

et se lit glacé

Aller venir

soleil et sourire

sont de l'autre côté

Ces murs, ces grillages

ces portes et ces cages

ces couloirs, ces clés

Cette solitude

si dure et si rude

qu'on peut la toucher

Ce rayon de l'une

sur le sol à l'une

visage oublié

De celui que t'aimes

qui tire sur sa chaîne

comme un loup blessé

Mais-ti

Faut pas craquer

Mais-ti

Faut pas plonger

Je sais

Il t'en coucher

Et puis

Ils ont fermé

leur barreau d'acier

Faut pas pleurer

Mais-ti

Faut pas trembler

Je sais

Tu vas rester là

T'aimerais

Plus te réveiller

Plus jamais rêver

Plus jamais rêver

Dans un vide

on ne suive pas

pas au nailed

que l'enquête redémarre. Depuis quelques semaines, le jeune turc change de stratégie.

Il décide de parler et accuse désormais les services secrets bulgares de l'avoir

téléguidé. Le juge présente aux touheurs un album de dizaines de photos de ressortissants

de Sofia. Il en reconnaît trois, deux travaillent à l'ambassade et le troisième, c'est Antonov,

justement, qu'il qualifie de chef. C'est le turc Béchir Tcheleng, célébrité de

la paix, qui l'aurait mis en contact avec les services bulgares. Le CV de touheurs professionnels

de Daliaksa, qui a déjà menacé le pape publiquement, fait le coupable idéal.

Service secret, Vatican, Bulgari, Pégr, l'attentat contre Jean-Paul II, c'était cheveau, devient

un nouvel élément de tension entre les pays des deux blocs. À l'ouest, comme à l'est,

on se passionne pour cette affaire. Partout, l'information fait la une. Les autorités

de Sofia et de Moscou trouvent ridicules les accusations contre ces services secrets. Un

film est même diffusé un jour de janvier en prime time sur la télévision bulgares.

Ivan Garelov, journaliste vedette, est habitué des sources secrets livrés par des hommes

de l'ombre des renseignements. Alors, il accuse l'ouest de manipulation, avec pour

seul but de relancer, je le cite, la contre-révolution polonaise.

À l'ouest, Kissinger, l'ancien secrétaire d'État américain, n'est pas étonné des

soupçons contre les services soviétiques, comme de nombreux journalistes américains,

d'ailleurs. Scoupes ou manipulations, propagande ou enquête la frontière émanse quand on

reçoit des informations sur les affaires aussi sensibles. Chaque nouvelle révélation

est suspecte, étrange et brouille un peu plus l'enquête. Aliaxa, lui, change de

stature. De l'illuminer silencieux, n'ayant ni idéologie ni maître, il prend le costume

du repenti qui accuse, comme lors d'une reconstitution, où il crie au journaliste

qui essaie de l'interviewer sa vérité, du moins celle du moment.

Aliaxa donne une somme invraisemblable de détails sur la vie, les passions d'Antonov,

comme par exemple sa collection de bouteilles d'alcool mignette qui roule la décoration

de son appartement. Après plusieurs mois d'investigation, le juge d'instruction

Martel acquiert la certitude qu'un complot international est à l'origine de l'attente

à contre le pape. 7 personnes sont renvoyées vers la cour d'assises. Sergay Ivanov Antonov,

l'employé de la compagnie aérienne, deux autres bulgares travaillant pour l'ambassade

qui se sont volatilisés depuis ainsi que quatre turcs. Le juge Martel informe de l'existence

d'un second tireur, un autre turc qui portait le nom d'Oral Celiq. Il est toujours en fuite.

Le second procès de l'attente à du pape s'ouvre au printemps 1985, quatre ans après

l'effet.

France Inter, affaire sensible, Fabrice Drouel.

Notre invité aujourd'hui, le journaliste Baudoin Bollard hauteur avec son confrère

Bruno Bartolini de l'ouvrage intitulé « Le roman du Vatican secret ».

27 mai 1985, Rome. C'est ici, au gymnase d'Ifforio Italico, transformé pour laisser

la place aux caméras aux agents de sécurité que se déroule le procès de la décennie,

celui des commanditaires supposés de l'attentat du pape. Dans le box des accusés Antonov,

mais surtout l'URSS et les services secrets bulgares, les affidés de l'Union soviétique,

pas réflexe pour ceux qui concernent les bulgares contre la Turquie, leur ennemi historique.

Claire Sterling, une journaliste américaine auteur du bestseller « Le temps des assassins

» sorti dès 1984 aux États-Unis, où elle revient sur les éléments de l'enquête,

qui posent la question « Qui sont les assassins du pape ? »

« L'épreuve que les loups gris turcs d'extrême droite qui sont à côté d'achat pendant

la période qui compte sont tous liés aux services bulgares. Les ordres droits commencés

là, on peut tracer la ligne très directe qui commence à achat à travers les loups

gris d'extrême droite qui sont liés à travers le trafic de drogue à la mafia turque

et basée à Sofia et qui travaillent sous le contrôle des services bulgares. Pour moi,

l'organisation était bulgares et si les bulgares ont monté l'opération, ça devait

être parce que les russes le voulaient. Pour moi, je crois que ce n'était pas possible

même pour les chefs du KGB à l'époque faire une décision pareille qui était très

important. Alors, quand on parle des décisions tellement importantes, ça doit être la

politique pureau même qui décide. Alors, pour moi, c'était le vrai chef même qui

a donné l'ordre. »

Dès le début du procès, Aliaq s'achange une nouvelle fois son fusil d'épaule. Dans

une déclaration hallucinante, le jeune turc affirme qu'il est la réincarnation de

Jésus-Christ. L'attentat contre le pape est lié au troisième secret de la madonne

de Fatima. Au nom de Dieu Tout-Puissant, j'annonce la fin du monde. Je suis Jésus-Christ réincarné.

Cette génération verra la destruction du monde. Les années de notre civilisation sont

comptées.

Dans ces conditions, le procès a-t-il un sens ? Aliaq, ça sur lequel toute l'accusation

se fonde, est-il fou ? Pendant plusieurs semaines, les avocats et le juge décortiquent

pourtant des dizaines de milliers de pages de procès verbaux réalisés lors de différents

voyages en Turquie, en Bulgarie et en Allemagne. On découvre les nombreuses failles du scénario

d'Aliaksa. Par exemple, l'ultime préparation de cet attentat, dont le plan se résume

à tirer sur le pape et prendre la fuite grâce au mouvement de panique, aurait été préparé

dans l'appartement d'Antonov trois jours avant donc le dimé. Aliaq, ça, a décrit

avec précision son logement et l'étrée de sa femme et de sa fille présente selon

lui ce jour-là. Pourtant, ils sont à Sofia, ce dimé. Lui a-t-on soufflé les réponses ?

Une autre thèse, pendant l'ampleur, celle de la manipulation d'Aliaksa par d'autres

services secrets. C'est ce que pense l'invoquament Maître Christian Roulette au micro du Lys-Gosset

de France Inter. La piste bulgare a été lancée, nous dit-on

à partir des révélations d'Akja, mais en fait ce n'est pas la réalité. Elle a été

lancée dès juillet 1981 et des journalistes ont indiqué qu'ils avaient reçu de la

part des services secrets turcs le dossier complet pour ce scoop qui a été lancé effectivement

par quelques journalistes à travers le monde et qui ensuite, la filière bulgare a ensuite

été reprise de médias en médias, de journaux en journaux, de télévision en télévision.

Mais au départ, il y a eu un dossier complet qui a été présenté par les services secrets

de Turquie. C'est une opération de désinformation qui

tout à fait exemplaire et qui a été à dimension planétaire. Le procès a été instruit par

Monsieur Martella, qu'on a voulu présenter comme un juge au-dessus de tout soupçon,

mais ce n'est pas la réalité. Et les juristes qui se penchent maintenant, des juristes

éminents qui se penchent maintenant sur le dossier, sont effarés par le travail de

ces magistrats. Ce sont des magistrats qui ont agi d'une façon subjective et d'une

façon partiale. Ils ont voulu aboutir, à établir la culpabilité, mais ils n'ont pour cela

ni documents ni témoignages pour établir la réalité d'une relation entre AK et le

citoyen bulgare qui lui, de mai 1981 à novembre 1982, est resté derrière son bureau à Balkan

Air à Rome à attendre qu'on vienne l'arrêter. Le 29 mars 1986, après 10 mois de procès,

plus de 80 témoins interrogés, tous les inculpés bulgare et turques sont acquittés

pour insuffisance de preuves. Antonov sort libre du gymnase et embrasse devant les

photographes sa femme et ses proches. Ali Aksa lui retourne en prison purgée sa peine.

Jean-Paul II poursuit sa route de pelerins, le corps meurtri par cet attentat dont il

ne se relèvera jamais totalement. Pourtant, le 27 décembre 1983, encore convalescent,

il rend visite au détenu de la prison Rebibia, dont le plus célèbre n'est autre qu'Ali

Aksa. Il le rencontre, lui parle pendant 20 minutes et lui offre un chapelet en argent.

Jean-Paul II y ira même jusqu'à demander sa grâce en 2000 au président italien Carl

O'Champe et il l'obtient. Le 13 juin 2000, Ali Aksa quitte l'Italie pour la Turquie

où il est incarcéré pour l'assassinat d'un journaliste en 1979. Depuis 2010, il est libre

comme le second tireur Oral Caelic qui vivrait entre Ankara et les anciennes républiques

soviétiques. Alors, la question revient puisqu'il n'y a pas de réponse satisfaisante qui

a voulu tuer le pape. De nouveaux livres, de nouvelles enquêtes en Italie, à l'est

paru après la mort du souverain pontif, relance les différentes hypothèses, celle du KGB,

de la CIA mais aussi de la mafia italienne ou turque. Mais le plus étonnant, c'est cette

déclaration de Jean-Paul II lui-même. Dans un voyage en Bulgarie en 2002, il confiait

n'avoir jamais cru à la piste bulgare. Jean-Paul de Hemmer le 2 avril 2005, elle

issue d'un combat remarquable de courage contre une santé défaillante, conséquence

directe de l'attentat dont il a été victime. En 26 ans de règne et plus de 104 voyages

effectués à travers le monde, il remarquait l'histoire moderne du Vatican plus que n'importe

lequel de ses prédécesseurs. C'est pourtant Jean 23 qui a réformé l'église qui a

tenté de l'installer dans la modernité alors que Jean-Paul II lui n'a cessé de la faire

regarder en arrière. L'opus d'Eil, l'obédiance la plus réactionnaire de l'église apostolique

et romaine ne s'est jamais aussi bien portée que sous Jean-Paul II, au même titre que

la banque du Vatican, les civeuses présumées de l'argent sain, de la mafia, pompe afrique

au profit de Solid Arnausk. Mais ce pape polonais qu'avec Reagan et Gorbachev

et l'artisan de la chute du communisme en Europe aura su mieux que quiconque maîtriser

l'art de la communication et parfois de la dissimulation au regard de ses prises d'opposition

réelles si conservatrices. Le pape le plus politique depuis l'ère des États pontificaux

en Italie a subi le sort de bien des femmes et des hommes engagés en politique, la tentative

d'assassinat, c'est leur destin commun.

Action se déroule dans ta ville, vu des hélicoptères ou du haut d'un building, et puis la caméra

zoom avant jusqu'à ton appartement. Si soit-il, t'allais le nom du film, comme il est dit

dans le scénario, gros plan de toi dans ton berceau, comme il est précisé dans le

script, lumière tamisée, flou artistique, si soit-il, t'allais le nom du film, sur la

bande-son, une cloche qui seule, fondue en chénis sur la cour d'une école, un lièvre,

une tortue, de trois mousquetaires et plus tard les fleurs du mal de Charles Baudelaire.

Si soit-il, t'allais le nom du film, autre séquence, autre saine, chan contre chan,

gros plan sur elle, ta raison y a que l'amour qui vaille la peine, demande à l'écléragiste

qui l'était. Si soit-il, t'allais le nom du film, flashback, tu fiers dans l'arrière,

toutes les choses que t'as pas pu faire, tu poudrais disparaître dans le rétroviseur,

mais personne n'a jamais arrêté le projecteur. Si soit-il, t'allais le nom du film, trappling

sur un corbillard qui passe, sans faire de bruit, sans laisser de trace, un bébé qui

pleure dans la maison d'en face, quand quelqu'un s'en a un autre en sa place. Si soit-il, t'allais le nom

du film, alors la caméra zoomarienne et turmon dans l'hélicoptère.

Affir sensible, aujourd'hui, la tentative d'assassinat de Jean-Paul II, le 13 mai 1981,

nous allons en parler avec Vubodouin Bollart, bonjour. Je rappelle que vous étiez correspondant

permanent du Figaro à Rome de 1977 à 1983 et que vous êtes l'auteur avec votre confrère

Bordeaux Bartolini, de l'ouvrage intitulé « Le roman du Vatican secret » avant de vous

poser la première question, peut-être une petite rectification. Il me semble avoir

mis l'assassinat de Kennedy en 1962, et bien le 22 novembre 1963, voilà, c'est rectifié.

Alors avant l'attentat du 13 mai, Bollart, quelle était l'ambiance des premières

semaines du pontificat de Jean-Paul II qui est apparu vraiment comme un pape charismatique

avec beaucoup de personnalités dès le début d'ailleurs, il va garder ça, quelle était

l'ambiance au Vatican ? L'ambiance au Vatican, c'est difficile avec tant de recul d'en parler,

mais il me semble que le principal aspect du début de son pontificat, c'était cette espèce

de pape sportif, ce pape qui tranchait tellement avec son prédécesseur qu'il le pauvre n'avait

régné en contre-guillemets que trois semaines, le pauvre Jean-Paul I, dont on a dit d'ailleurs

qu'il avait peut-être été assassiné lui, mais enfin ça c'est une autre histoire. Tous les

cas, l'arrivée de Jean-Paul II, car on le voit ici là, le polonais, ça a été une révolution

dans tous les sens du terme, d'une part parce que c'était un polonais, après tant d'années

d'italiens qui occupaient le poste, si je puis dire, d'autre part, un polonais sportif, vigoureux,

communiquateur, communiquant, un champion de la communication, comme vous l'avez dit,

justement dans votre évocation. Et puis ensuite, il ne faut quand même pas oublier

que nous sommes en plein dans la guerre froide, avec tout ce qui se passe en Pologne, la montée

de Solidarnosk, M. Jaroud Lescu au pouvoir, le président Brezhnev font nuerrecer à ce qui

commence à prendre peur, se dit qu'est-ce qui se passe, est-ce que finalement nous n'allons pas

vers la fin d'un système, enfin tout ça, il faut se replacer dans le contexte de la guerre

froide, je crois, pour bien comprendre l'impact qu'il y a pu avoir, la nomination de Jean-Paul II au Vatican.

Est-ce qu'on peut extrapoler et penser que son élection a été une élection politique,

on pourrait se dire, bon voilà, c'est le hasard, c'est un polonais qui est élu au moment où,

trois ans avant, il y a eu la première grande Brezhne dans le glacier communiste,

c'était Solidarnosk et les chantiers de Gdansk. Est-ce qu'il y a, à votre avis, une élection politique

de la part des évêques Erchavec ?

Écoutez, moi je ne suis pas un véritable Vaticaniste, mais je pense qu'effectivement,

les Cardinaux ont voulu, ont voulu finalement trancher dans le vif, si je puis dire.

Depuis déjà assez longtemps, on pensait qu'il fallait changer, il fallait nommer à la tête du Vatican

un non-italien. Donc après la mort précipité, finalement, la mort de ce pauvre Jean-Paul Ier,

je pense que ça a déclenché chez pas mal de Cardinaux lors du conclave, dans la chapelle 16,

l'envie de tout changer, de bouleverser, de renverser l'équil. Donc ils ont nommé le pape...

Il nomme un polonais, il aurait pu le nommer, je parlais en allemand, non...

Non mais il faut savoir aussi que ce pape, enfin ce futur pape, le cardinal Wojtyla de Krakowi,

était quand même bien connu au Vatican, il parlait déjà très bien d'italien,

c'était quelqu'un qui était connu, apprécié, tout le monde savait qu'il avait...

Il faisait partie des papabilés, donc des candidats qui étaient souvent nommés,

c'était pas le principal favoris, si je puis dire, mais quand même, il figurait dans les listes.

Moi je me souviens, j'étais à Rome, donc au moment de la mort de Jean-Paul Ier,

au moment du conclave qui a élu Jean-Paul II, donc je savais très bien que

Carole Wojtyla n'était pas le premier des favoris, mais il figurait dans la liste des papabilés.

Donc il était déjà quand même bien, bien connu de ses confrères, si je puis dire, des Cardinaux qui allaient voter.

D'ailleurs on avait l'impression qu'il s'y était préparé, parce qu'il a enfilé le costume, si je puis dire.

Il a mis les Italiens dans sa poche, dès qu'il est apparu à la Balkon, si vous l'avez dit, après son nomination,

il a parlé italien, il a dit Buenasera, etc.

Il a parlé au peuple qui était rassemblé sur la Place Saint-Pierre, il a mis tout le monde dans sa poche,

parce qu'il faut se mettre à la place des Italiens qui étaient sur cette fameuse Place Saint-Pierre,

un non-Italien, Wojtyla, il y avait un voisin qui était à côté de moi,

moi j'étais sur la Place Saint-Pierre au moment où il était nommé, il a dit que c'est quoi Wojtyla ?

Mon voisin a cru que c'était un africain, vous voyez, donc un polonais, donc c'était oui,

mais il a mis tout le monde dans sa poche encore une fois, parce qu'il parlait très bien la langue,

il avait de l'humour, etc.

Et le pape François, ça a un peu inspiré quand il arrive au Balkon en 2013 et qu'il dit bonsoir,

il a un côté comme ça très simple.

Je pense qu'il s'en est inspiré, mais il faut dire aussi que le pape François, lui, a un avantage,

c'est qu'il est d'origine italienne, même s'il est argentin.

Oui, il est argentin, mais beaucoup d'argentins sont issus de l'immigration italienne.

Exactement, donc il parlait encore mieux l'Italien peut-être.

Alors, on va arriver à la question qui nous mobilise encore aujourd'hui,

parce que c'est vrai qu'on aimerait savoir, donc on en est aux hypothèses.

L'hypothèse qui tenait le plus était celle de la filière de Bliguard,

d'un tentative d'assassin de la commandité par le Kremlin,

car Jean-Paul II était politiquement très dangereux pour le Kremlin,

il faut le rappeler, c'est le fameux contexte de la guerre froide.

Il ne manquait plus, je vous dis, au polonais qu'à soutien comme celui-là,

et l'on eut, et ça a été énorme, on a vu la Chevalésa avec un pince de la Vierge Marie,

enfin, il y avait cette collusion-là qui était importante.

Donc, à votre avis, est-ce que c'est bien la filière Bliguard,

est-ce que le Kremlin, le Kremlin en l'occurrence, est commanditaire ?

Écoutez, tout à l'heure, vous avez cité au micro l'année 2002,

quand le Pape a dit qu'il ne croyait pas la filière Bliguard,

mais il se trouve que le Pape a également parlé de la tentative du 13 mai 1981

dans un livre de mémoire qui s'appelle Mémoir et Identité, qui a été publié en 2005.

Et dans ce livre, il dit textuellement,

je ne crois pas que Aliaxa était le commanditaire de l'attentat,

c'était finalement l'exécuteur des bases oeuvres.

Je crois qu'en fait, cet attentat, c'est la résultante d'une des dernières convulsions,

des idéologies de la violence au 20e siècle, au 20e siècle, bien entendu.

Donc qu'est-ce qu'il entend par une dernière convulsion des idéologies de la violence ?

Ça semble exclure, quand même dans son esprit, en tous les cas, l'hypothèse mafieuse.

Je pense qu'à partir du moment où il parle d'idéologie, on peut penser,

donc qu'est-ce qu'il reste comme hypothèse ?

Alors bien entendu, l'hypothèse du KGB ou du GRU,

qui est le service secret militaire de l'EXURSS, ça c'est la première hypothèse.

Deuxième hypothèse, c'est celle de la CIA, pour parler américain.

Donc la piste des États-Unis, la troisième hypothèse,

qui est une troisième, qui a été d'ailleurs relancée en quelque sorte par Ali Aqsa,

dans un livre qu'il a publié en 2013, c'est l'hypothèse iranienne.

Alors on va en parler, mais après le procès de 1985, de la filière Bulgar,

on pense le sujet clos, d'accord.

Mais en 2006, un an après la mort de Jean-Paul II,

un rapport d'une commission parlementaire italienne, donc accuse Brezhnev.

Alors on va écouter ensemble un reportage de France 2,

c'est très court sur ce sujet,

avec une interview du sénateur Guzzanti, président de la Commission, énorme reparlant après.

L'accusation figure en toute lettre dans ce rapport

qui doit être rendue publique dans quelques jours.

L'attentat contre Jean-Paul II aurait été décidé

par l'ancien dirigeant soviétique Leonid Brezhnev.

Une culpabilité évidente aux yeux du sénateur Guzzanti,

président d'une commission parlementaire chargée d'enquêter

sur les activités des services secrets communistes en Italie pendant la guerre froide.

Ça ne fait aucun doute.

L'ancienne union soviétique était derrière cette tentative d'assassinat du pas,

ce qui est une conclusion énorme, effrayante et alarmante.

Les enquêteurs italiens se sont appuyés sur les archives

d'un ancien agent du KGB passé à l'Ouest,

ainsi que sur la conviction du juge anti-terroriste français Jean-Louis Brugger.

Selon eux, la tentative d'assassinat aurait été décidée au Kremlin

et organisée par les services secrets militaires soviétiques.

Une thèse qualifiée d'absurde par Moscou qui dément aujourd'hui

toute responsabilité dans l'attentat contre le pape Jean-Paul II.

Bien, c'est celle qui paraît quand même la plus plausible.

Mais enfin, la CIA, pourquoi la CIA ?

Ah, pourquoi la CIA ?

Oui, ça paraît pas évident comme ça, la CIA.

Autant l'union soviétique, oui, vu ce que t'es contexte, autant la CIA c'est moins clair.

La seule explication possible, ça serait l'exploitation de ce qu'on appelle la stratégie de l'attention.

La CIA, les Américains, à l'époque, avaient peur de voir arriver au pouvoir

des communistes dans les pays occidentaux.

Donc cette stratégie de l'attention, ils l'ont peut-être, je dis bien peut-être, entre guillemets,

exercée en Italie.

A l'époque, le chef du Parti communiste, M. Berlinguer,

qui est mort d'ailleurs peu de temps après, je crois en 2003 ou 2004,

mais enfin, peu importe, M. Berlinguer était en passe,

enfin, c'était une possibilité de faire ce qu'on appelait là-bas le compromis historique

avec la démocratie chrétienne, Aldo Moro.

Donc Aldo Moro, comme vous savez, vous savez ce qui lui est arrivé, il a été assassiné par l'hybride rouge.

Donc on a beaucoup accusé à cette époque, évidemment, son certitude,

la CIA, les Américains, de faire jouer cette stratégie de l'attention

pour empêcher finalement cette espèce de coalition entre la démocratie chrétienne

et le Parti communiste italien qui pourtant n'avait rien d'un Parti communiste habituel.

Il n'avait rien à voir avec le Parti communiste chrétien.

C'est beaucoup plus, on dirait aujourd'hui, il était social-démocrate ou voire social-libéral,

si je pouvais.

Mais donc ça, c'est une possibilité, si vous voulez, les Américains, bon, peut-être.

Et ils avaient les moyens de le faire parce que à la fin de la guerre,

ils avaient créé au sein de l'OTAN de l'Alliance atlantique,

un système qu'on appelle Gladio, le glaive en Italien,

qui était une sorte de structure souterraine, clandestine,

prête à agir au cas où cela aurait été nécessaire.

Donc on peut tout imaginer, c'est une possibilité.

Sachant qu'également, en 1981 au mois de mai,

il a eu l'arrivée en France du pouvoir socialiste avec François Mitterrand,

qui avait des communistes dans son gouvernement.

Donc, vous voyez, on peut broder comme ça.

Absolument.

Mais ce n'est pas l'hypothèse pour moi la plus crédible.

Alors, l'hypothèse pour vous, la plus crédible, c'est peut-être une hypothèse

qu'on va découvrir dans trois minutes après avoir écouté The Stranglers.

Donc évidemment, 1981, Golden Brown.

C'est la première fois que j'ai eu l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir

l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion

d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion

d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir l'occasion d'avoir

d'avoir...

Nous avons tout à l'heure balayé les hypothèses pour expliquer cette tentative de meurtre de Jean-Paul II, le 13 mai 1981.

On a évacué la CIA, on a évacué la mafia, on a parlé de Moscou et il y a une quatrième piste.

Alors quelle est donc cette piste ?

Alors la piste de Moscou elle est quand même la plus, pour moi, la plus crédie, encore une fois.

Mais bon, effectivement.

Parce qu'on sait très bien qu'à l'époque, l'URSS était de toute part agressé, si je puis dire, agressé entre guillemets.

Il y avait les événements polonais, il y avait l'Afghanistan, il y avait l'affaire des oromissiles.

Il y avait beaucoup de choses, il y avait vraiment un contexte qui fait qu'on pouvait penser que

M. Brejdev en plus était malade, il a été remplacé peu de temps à paix par Andropov, qui était le patron du KGB.

Mais il y a une autre hypothèse, vous avez tout à fait raison, c'est l'hypothèse iranienne.

Alors pourquoi l'hypothèse iranienne ?

Elle a été là, Khomeini, Khomeini ou Khomeini, je ne sais pas comment dire, il était revenu.

Il est quitté naufle le château en France pour revenir à Téran en 79, quelque chose comme ça, comme deux ans avant l'attentat.

Et puis on peut très bien imaginer que, alors évidemment, il n'y avait pas encore l'affaire rouge dix, les fatois lancés comme ça,

contre les blasphémateurs de Mahomet, on n'en était pas là, bien entendu, mais enfin, c'était déjà...

On le sentait venir en quelque sorte, c'était quand même pas un rigolo, ce cher Ayatola.

Et il se trouve que dans un livre publié en 2003, il n'y a que ça, qui évidemment n'est absolument pas crédible,

lui parce qu'il a dit tout et n'importe quoi, il a changé de version 100 000 sur les trois, on l'a vu,

a dit quand même que dans ce livre, qu'il a écrit encore une fois en 2013, pardon, je faisais une erreur,

donc tout récemment, il y a à peine deux ans, il disait que l'astigateur de l'attentat c'était l'Ayatola-Homeini.

Alors c'est quoi ? Parce que l'Ayatola-Homeini, il voyait une rivalité d'une autre confession avec une autre influence,

Oui non, on en revient à ce que vous disiez tout à l'heure dans votre émission, à savoir qu'Aliaksa, après avoir assassiné

le journaliste de Milliette, là, le rédacteur en chef de Milliette, avait pondu, écrit, rédigé, une tribune libre

dans un journal avant la venue du pape Jean-Paul II à Ankara, disant que finalement, c'était le retour des croisés,

patati, patata, donc vous voyez, dans cet optique-là, on peut imaginer que le nouveau pouvoir iranien était tenté,

je n'y crois pas trop, mais enfin, bon, c'est une hypothèse, donc il faut la citer.

Une dernière hypothèse, peut-être, à l'heure à exclure la tentative de meurtre, d'un homme isolé, insinglé,

elle ne tient pas beaucoup celle-là, parce qu'il y a quand même, on voit bien dans le procès, il y a d'autres personnes qui interviennent.

Oui, je pense qu'Aliaksa était à la fois un mercenaire, d'abord un mitoman, certainement un mitoman,

et ensuite un mercenaire, donc il a travaillé à mon avis, comme ça, coup par coup, pour celui qui lui donnait de l'argent,

donc il a pu travailler très bien pour l'extrême droite, comme pour l'extrême gauche, comme pour un service secret,

comme le KGB ou le GRU du côté soviétique, il aurait pu, éventuellement, travailler pour un autre service secret occidental.

Voilà, je ne pense pas qu'il a agi pour l'argent, me semble-t-il, me semble-t-il.

Alors vous disiez, vous n'êtes pas un Vaticanie, c'est-à-dire un spécialiste des affaires du Vatican.

Un Vaticanologue.

Un Vaticanologue, oui.

Vous avez quand même été correspondant en Italie pendant plusieurs années, vous avez couvert les voyages du pape,

qu'est-ce qu'elle trace, finalement, l'estrage en Poldeux.

Alors là, peut-être sur le fond, on a parlé du style, on a dit que c'était un pape très politique.

Il semble que celui-là, François, soit aussi un pape politique, mais moins ouvertement politique.

Jean-Paul II était partisan, il le disait.

C'était le contexte historique qui lui...

Oui, non, mais c'était...

Encore une fois, il faut se replacer dans le contexte des années 1980, des années 80, donc à l'époque,

vous savez, bon, la chute du Meurre de Merlin, c'est en 1989, l'éclatement de l'université, c'est en 1991,

donc tout ça se passe à peu près dix ans avant, mais voilà, ça annonce tout ça.

Donc effectivement, le souvenir que l'estrage en Poldeux, c'est évidemment l'athlète de Dieu,

comment la... comment la définir un jour, avec justesse,

parce que c'était un athlète et un homme qui avait une vigueur extraordinaire,

effectivement, un pape très politique qui a œuvré, si je puis dire,

à la chute du communisme en Europe de l'Est, en Europe centrale et orientale et en Russie.

Alors il n'aurait juste dix secondes, on peut vous confirmer que les problèmes de santé importants

de Jean-Paul II ne sont pas liés qu'à l'âge, à partir du moment où il y a eu cet attentat,

sa santé s'est vraiment dégradée.

Ah oui, il a été opéré deux fois de suite, ensuite en 1992 et 1995, je crois.

Ensuite, il a eu une opération de la range, ensuite il a eu Alzheimer, ça s'est enchaîné.

Et si vous voulez, pendant dix ans après l'attentat, il était encore vigoureux,

mais après, il a été rattrapé, si je puis dire.

À la fois, par l'âge de l'attentat.

Merci beaucoup, Jebeau Doin.

Voilà pour ces éclairages, ces explications que vous nous avez données

autour de cette histoire de l'attentative d'attentat contre Jean-Paul II, le 13 mai 80.

Merci, au revoir.

C'était Affaires sensibles aujourd'hui de l'attentat contre Jean-Paul II,

une émission que vous pouvez réécouter en podcast sur FranceInter.fr.

Rendez-vous également sur la page Facebook d'affaires sensibles.

Mon invité me disait, demain, vous faites quoi ?

Je lui réponds en partenariat avec le journal Libération.

Nous reviendrons sur les événements de décembre 1989 en Roumanie, la révolution confisquée.

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durée :00:55:24 - Affaires sensibles - par : Flora BERNARD - De cette tentative de meurtre du 13 mai 1981, on retient deux noms : celui de la cible, Jean-Paul II, bien sûr, et celui du tireur, Ali Agca. - réalisé par : Marion Le Lay