Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Gabrielle Russier, un amour interdit - Le débrief

Europe 1 Europe 1 10/15/23 - 18m - PDF Transcript

Donc si je comprends bien, la Ciat Ibiza est à partir de 99€ par mois, c'est bien ça ?

Voilà.

Signe le contrat.

Quoi ?

Signe, je te dis, il a dû se planter.

Et sinon, la vie, ça va ?

Euh, oui.

Eh ben, super.

Profitez-en lors des journées portes ouvertes, les 14 et 15 octobre chez nos concessionnaires,

Ciat Ibiza Copate et C-80 Cache-Chevaux, remises de 5500€ d'héduites à portes de 3500€,

LL des 37 mois et 30 000 km sous condition d'acceptation par Soltzagen Bank.

Enfin, particulier valable pour toute commande jusqu'au 31 octobre et livraisons avant 5 mai 2024.

Conditions sur Ciat.fr

Pour les trégécours privilégié, la marche au vélo.

Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Je ne vois pour moi qu'un refuge

Tout issu mais tant condamné

Mourir d'aimer

Difficile de parler sur cette magnifique chanson de Charles Asnavour.

Il n'y a pas eu que lui, d'ailleurs Serge Régiani, aussi, à écrire une chanson consacrée à

Gabriel qui a marqué toute une génération.

Dans un instant, Michel Vio vous nous raconterait dans quelle circonstance vous vous êtes retrouvés mêlés à cette histoire.

J'ai senti chez vous de l'émotion, à la réentendre.

Vous êtes prêtres aujourd'hui, à l'époque des faits, vous allez nous expliquer tout ça tout à l'heure.

Vous étiez pasteur, vous étiez aux obsèques de Gabriel, vous vous êtes occupé de Christian.

J'ai l'impression que cette histoire vous a beaucoup marqué.

Je me suis occupé des obsèques de Gabriel parce que j'étais de garde pour le 11e arrondissement.

Ce n'était pas mon secteur paroissial.

Tous les services funèbres qui devaient avoir lieu là passaient par moi.

Je vous signe aussi que pendant tout le temps où on s'intéressait à Gabriel Russier,

en lisant dans la presse les choses avant qu'elle ne se suicide, son nom n'apparaissait pas.

On n'appelait pas Gabriel Russier.

Non non, il y avait le X.

Madame X.

Madame X.

Madame X.

Et on respectait, parce qu'il y avait la présomption d'innocence, c'est-ce pas,

et on respectait, je trouve ça très beau la part des journalistes, son...

On n'est pas au qui décider de rien.

On devait leur demander de le respecter.

En tout cas c'était comme ça.

Bon, et donc quand on m'a appris que je devais faire un enterrement telle et telle heure,

c'est là que je vis le nom de Russier et que tout de suite, et bien vu ce que m'ont dit les responsables des pontes funèbres,

ben, j'ai vu que ça correspondait à l'histoire.

C'était la histoire.

Ben oui, que ça concordait.

Et vous connaissiez déjà l'histoire, évidemment.

Bien sûr, j'avais suivi, mon père était passionné par cette histoire,

parce que mon père était dans l'enseignement, était à la retraite à ce moment-là,

il trouvait qu'on avait été extrêmement forts, qu'on avait...

Et vous, vous aviez, à la priori, avant de rencontrer Christian ?

Ah ben moi, j'étais pour Gabriel Russier, je trouvais que la sanction qui avait été donnée par le...

Notre lunain.

Le Marseille était suffisant.

Avec sources.

Avec sources, parce que ça permettait, ça marquait le coup tout de même,

parce qu'il faut dire que à l'époque, vous l'avez rappelé, d'ailleurs,

c'était quand même peut-être le lendemain de 68, mais nous n'avions pas en 2019.

Et donc, un professeur...

En 2020, même.

Oui, en 2020, oui.

Un professeur qui couche avec son élève, à l'époque, c'était...

Un événement.

Ah, c'était extrêmement grave, vous comprenez ?

Et bon, en général, on ne faisait pas de publicité trop autour de ça,

et puis en plus, c'est étonnant de la part de ses parents qui avaient été sur les barricades en mai 68,

qui disaient au fond qu'ils étaient interdits d'interdire.

C'était un des slogans de l'époque.

Moi, je m'en souviens, je les ai faites aussi les barricades.

Donc les gauchistes étaient réacs.

Eh ben, ils sont donnés hyper réacs, mais pas...

C'est dingue.

Hyper réacs.

Et donc, ils sont allés jusqu'en justice.

Ce qui m'avait déjà aussi surpris, parce que je connaissais un peu les problèmes de justice,

c'est qu'on se serve le l'internement préventif comme moyen de pression.

Je voudrais comprendre, vous êtes donc amené à prêcher à ces obsèques.

Ça se passe au Père Lachaise ?

Oui, au vent de la tombe.

Oui, oui.

Ça se faisait comme ça, souvent, dans le protestantisme.

Elle était protestante ?

Oui, elle était protestante.

Elle n'était plus pratiquante, mais ses parents l'étaient,

et alors, ce qui est encore une coïncidence,

sa tante, qui s'appelait malmose, elle, russiée,

donc, était proviseur de lisser, et à la retraite,

et la thème apparaissienne, quand j'étais à M. Anthony.

Vous la connaissiez sans la connaître ?

Absolument.

Alors, vous dites, dans votre serment,

la justice, quand elle devient inique, se transforme en instrument de torture.

La justice peut détruire un être.

En 69, quand on est pasteur,

faut en avoir pour dire ça, non ?

Bah, écoutez, c'était ma conviction,

et ça, je me suis fait beaucoup d'ennemis dans ma vie,

et je n'en ai encore, parce que j'ai toujours dit ce que je pensais,

quelque soit les circonstances, vous voyez-vous ?

Je l'ai dit, je l'ai dit, oui, ce n'est pas le rôle de la justice,

parce que, si tort il y a eu, d'abord,

quand j'ai dit à un professeur qui couche avec son élève,

il faut bien se dire qu'en fait, ça n'était pas une coucherie,

c'était une histoire d'amour.

Et ça, je pense que c'est quelque chose dont on aurait dû tenir compte.

Bon, d'autant plus que pendant toutes ces histoires de 68,

il s'est passé à un certain nombre de choses, à la Sorbonne ou ailleurs,

et on a laissé dire vraiment tout et n'importe quoi,

y compris même faire l'apologie de la pédophilie

pour parler de quelque chose d'actualité,

bon, et tout d'un coup, crise de vertu,

quelques mois plus tard...

On ne supporte pas qu'une professeure,

comme vous l'avez fort bien dit.

C'est pour ça que je n'ai pas beaucoup aimé,

autant j'ai aimé le film Mourir des Mets,

mais je n'ai pas beaucoup aimé la télévision

quand on nous a représenté une autre version,

je ne veux pas dire de nom,

mais parce que dans la version du film Mourir des Mets,

Kayat avait une intelligence de choisir Annie Girardeau

et le jeune homme qui jouait le Christian,

qui avait tous les deux, enfin,

Annie Girardeau, vous en avez plus jeune que son âge,

et Christian plus vieux que son âge.

C'est très exactement le cas.

C'est pas un couple qui jurait des tournements de mineurs.

On les croisait dans la rue ?

Bah oui.

Il n'attirait pas la suspicion ?

Pas du tout.

Ils avaient l'air d'un couple normal ?

D'un couple tout à fait normal, j'avais compris.

C'est pour ça que c'est dommage aussi que vous l'avez bien dit,

que Christian n'ait pas pu être...

Comparé trop français.

Surtout que c'était à 8 clots.

Vous dites, dans votre serment évoquant

l'appel donc du procureur de la République,

Dieu a rejeté son appel,

Dieu n'a pas voulu laisser Gabriel Russier

dans vos mains, juges humains,

face à Dieu, vous avez perdu votre procès.

Oui, je pense qu'effectivement, je le maintiens,

M. le procureur général Franck,

puisqu'il s'agit de lui,

doit être mort maintenant, vu son âge,

je pense pas qu'il soit vivant.

Bien, il va s'expliquer devant Dieu,

de cela.

Mais il n'est pas seul coupable,

parce que, vous savez,

je suis une longue vie,

et jusqu'à présent,

et je me suis toujours intéressé,

je me suis jamais désintéressé de cette affaire.

J'ai quand même côtoyé dans ma vie

beaucoup de magistrats,

et j'ai pu savoir que,

en fait, M. Franck,

qui par ailleurs était un homme très répressif,

qui se ventait du nombre de peines de morts

qu'il avait obtenues dans sa vie,

enfin, c'est une sorte de carnets de chasse,

dans les sorais mondaines du côté d'Aix-en-Provence,

mais il avait agi sur demande du rector.

C'est-à-dire qu'il y avait vraiment une volonté

de l'éducation nationale

de révoquer Gabriel Russier,

et il fallait pour cela obtenir, évidemment,

12 mois fermes.

Alors, comment ça se passe ?

Les obsèques se déroulent, Christian est là,

aux obsèques ?

Non, il n'est pas là.

Dans quel circonstance, alors,

est-ce que vous rencontrez Christian ?

Parce qu'André Cayate me fait demander,

par des amis communs,

Pour retourner le film ?

Quoi, conseiller ?

Oui, il l'a pris comme conseiller,

ce qu'il a dépanné aussi,

au point de vue argent,

puis enfin, c'était bien qu'il soit là comme conseiller,

mais il fallait bien qu'il loge quelque part,

que Christian s'était de retourner

dans l'asile psychiatrique.

Il a été marqué,

c'est beau d'ailleurs qu'il s'en soit tiré,

s'il m'entend,

je le salue,

et je salue aussi son courage et sa sérénité.

Il s'est conduit un homme bien,

il n'a pas été allé sur la place publique,

il a fait une interview,

une seule,

et il a dit...

On ne l'a jamais plu.

Et c'est bien lui, non ?

Oui, tout à fait lui.

Donc, alors, pour rebondre le film,

il avait peur de l'asile psychiatrique.

Donc, c'est André Caillat,

qui vous met en relation avec Christian.

Caillat qui a recruté Christian

pour lui donner des conseils pour écrire le film.

Oui, tout à fait.

Et c'est Caillat qui vous dit,

est-ce que vous pourriez vous en occuper ?

Oui.

Ça veut dire quoi ? Il vit avec vous ?

Non, parce que je ne pouvais pas...

Vous comprenez avec la méchanceté des parents,

la punacité de Maître Pont,

je le brûlis...

Si vous n'avez pas assez d'humain d'une prof,

à celui d'un opasteur.

Ah oui, exactement.

C'est autant parce que j'étais déjà quelqu'un

de contesté pour...

parce que je dis ce que je pensais...

Donc, vous l'aurez trouvé un abri ?

Oui, oui, oui.

Où ça ?

Ah, ben ça, je ne le dis pas.

C'est un secret.

C'est un secret, mais je n'ai plus trouvé,

parce que quand même,

l'église, qu'elle soit luttérienne ou catholique,

elle a quand même de la ressource.

Et on peut...

C'est une tradition, d'ailleurs,

et personne ne nous lotera,

même les scandales d'aujourd'hui,

ne pas être des dénonciateurs.

Nous ne sommes pas des indicateurs de police.

On peut trouver refuge chez nous.

Et ça va durer combien de temps

avant qu'ils ne disparaissent ?

Ça va durer plusieurs mois.

La fin du tournage...

Après, je sais qu'après la fin du tournage,

j'ai pu faire une rencontre,

une rencontre entre Christian et son père.

Et ça, c'était très important,

je pense, qui se réconcilie.

Ils se sont réconciliés devant vous ?

Pas devant moi.

Non, non, non.

Vous savez, Christian était très pudique

et ça ne serait pas passé comme ça, non.

Ils se sont réconciliés ?

J'étais garant du fait

que s'il voyait son père,

il ne tomberait pas dans un piège.

Et qu'il n'y aurait pas une ambulance

avec des infirmiers psychiatriques

pour l'embarquer.

C'est à ça que j'ai servi.

Parce que j'ai eu la parole du père

et il l'a respectée.

Oui, parce qu'à ce moment-là,

il est toujours mineur.

Il faut quand même pas oublier

qu'il n'a pas 21 ans.

Oui, et que ce n'est qu'à la mandature

de Giscard des Cinques,

que la majorité passera à 18 ans.

Vous avez été emmené, ensuite,

à vous occuper de Christian.

Et ça, ça m'intéresse bien,

parce que dans quel état

est-il, ce garçon de 17 ans,

18 sans doute à ce moment-là,

quand vous le rencontrez ?

Ce que je ferai d'abord,

c'est que pour un jeune

qui a vécu

engager et à fond

les affaires de 68,

il en est plutôt bien ressorti.

Alors que j'en ai vu d'autres

qui en ressortaient complètement d'être raqués.

Déglinguer, vous voulez ?

Déglinguer, ah oui, oui.

C'est d'ailleurs ce qui m'a fait prendre

mes distances, parce que je vais, disons,

une certaine sympathie au début

pour ce mouvement, parce que j'étais

à l'U9, parce que j'étais

plutôt à gauche.

Ça m'a févéré ma cutie

de manière définitive et absolue.

Et Christian, il est bien dans

ses baskets ?

Tout à fait.

Ça, c'est la première chose.

Et je l'ai trouvé vraiment

à ses maîtres de lui

et de ses sentiments.

Bon.

Est-ce qu'il porte une

culpabilité ?

Pas du tout.

Vis-à-vis de la mort de Gabriel,

parce que c'est parce qu'il n'est pas

rentré qu'elle reste en prison.

Oui.

C'est parce qu'elle reste

en prison qu'elle décrit.

L'amour sincère, real et partagé,

et bien évidemment,

cette mort la déchirait.

Voilà.

Et il en veut.

Il en veut à ceux qui sont les responsables.

Mais ça n'est pas une haine

qui le transforme, si vous voulez.

Il arrive à dominer,

je l'appelle même pas la haine,

mais ça colère, oui,

vis-à-vis du juge,

vis-à-vis du procurant

qu'a fait appel,

vis-à-vis de ses parents,

bien que les parents

n'aient pas désiré cet appel,

et effectivement,

on se serait contenté du premier juge.

Il est quand même méchant,

vis-à-vis de ses parents,

mais il se maîtrise.

C'est pas un homme

qui est dirigé par la rancune,

mais on sent qu'il prend,

bon, il reste là,

parce qu'il veut témoigner

avec Kayat,

et il a besoin...

À travers le film.

Voilà.

Il veut rester.

Mais on sent très bien

que pour lui,

il a tiré une espèce de tres

sous la société.

Et nous avons un certain nombre

de conversations.

Je me doutais

qu'il partirait.

Mais quand vous dites partir,

c'est partir ou partir quoi ?

Il a l'intention de vivre

dans l'ombre

de cette femme

qui est morte,

de ce fantôme,

ou il a l'intention

de construire

une autre vie ?

De vivre autrement.

Non, non.

Christian est un garçon positif.

Il va pas vivre

dans l'ombre du fantôme ?

Non, non, non.

Pas du tout.

Non, non.

Il sait justement

qu'il est sensible

à la réalité,

parce qu'il est très intelligent,

il est très mature,

même pour son âge,

et tout ce qu'il a vécu,

toutes ces histoires de psychiatres,

ça ne l'a pas dérangé.

Une seconde,

j'ai trouvé devant quelqu'un

qui était vraiment maître de lui,

et qui voulait reconstruire quelque chose,

mais avec une séparation totale

de la vie en société.

Vous savez, c'est à l'époque

où il y a ça semble de gens

qui ont quitté la vie politique,

je vais pas dire de nom,

mais c'est lié à Pompidou,

puisqu'on évoquait Pompidou,

pour aller s'occuper

d'élever des chèvres

dans des départements.

Il a pu faire ça ?

Oui, tout à fait.

Ça lui aurait ressemblé ?

Tout à fait, tout à fait.

Il est peut-être quelque part

dans une bergerie en montagne

avec des chèvres.

Il y avait encore des gens vrais,

vous voyez-vous,

j'écoutais la voix du président Pompidou

avec beaucoup d'émotions,

parce que vous savez à l'heure

où Pompidou disait cela,

il était au début de son mandat,

mais il savait qu'il allait mourir.

Déjà ?

Oui, il le savait,

son fils lui avait dit.

Et donc il y avait une gravité ?

Oui, et quand on va mourir,

monsieur, je vous assure,

qu'on n'a pas envie de mentir et de tricher.

Est-ce qu'il a dit là ?

Oui, c'est vrai.

Quand il part, Christian,

il part comme une âme en peine

ou il part avec une autre histoire d'amour ?

Je pense qu'il partait avec...

Une autre femme ?

Oui, et qui pouvait être

le début d'une histoire d'amour.

Et d'ailleurs, on le sentait quand même prudent,

parce qu'il ne se jetait pas au coup

de cette autre femme

pour oublier l'autre.

Mais il savait que la vie continuait,

il savait qu'il était jeune

et qu'il ne pouvait pas être seul,

il avait besoin d'y vivre avec une femme

qui après tout est tout à fait normal.

Et donc il partait pas seul, voilà.

Mais serait-ce une histoire d'amour ?

Il l'espérait sans doute,

parce que c'était un homme droit,

ce n'est pas un coureur.

Et puis la fille en question

m'avait l'air aussi extrêmement sérieuse,

mais c'était clair

qu'il tirait un trait

sur notre monde, notre société.

Aujourd'hui je suis obligé

de vous poser cette question,

parce qu'on a toujours au fond raconté

l'histoire de Gabriel Russier

en disant que ça n'était qu'une histoire d'amour.

Mais peut-être aurais-t-on raconté

l'histoire de Vanessin Springora et Gabriel Matsnef

en disant que c'était une histoire d'amour.

En tout cas, c'est comme ça que lui

l'a toujours raconté,

et c'est ce qu'on a toujours cru.

Aujourd'hui Vanessin Springora nous dit

c'était une affaire d'emprise.

Est-ce que vous êtes certains,

vous qui l'avez bien connu, Christian,

que Gabriel, plus âgé,

n'avait pas une forme d'emprise

sur Christian,

beaucoup plus jeune ?

Alors je voudrais dire tout de suite

qu'absolument pas.

Parce que Christian n'est pas le genre

de garçon sur qui on peut avoir

de l'emprise.

D'autre part, je suis très heureux

que vous évoquiez le cas de Matsnef.

Parce que c'est aussi quelqu'un

dont on parlait dans ma jeunesse,

notamment en 1968.

Et cela j'aimerais que nos auditeurs

le comprennent aussi.

C'est que selon les époques,

on avait différentes façons de réagir

devant certaines choses, tout simplement.

Et que en ce qui concerne

des amours entre des gens

qui n'étaient pas du même âge,

d'une époque à l'autre,

c'est pas les mêmes réactions.

C'est pour ça que c'est tragique de juger

des événements qui sont passés en 1970.

Ce qui est d'ailleurs intéressant

dans ce que vous dites, c'est que

l'église elle-même est énormément bougée.

C'est-à-dire qu'il se trouvait à l'époque

dont vous étiez pasteur luttérien.

Mais comme vous êtes venu prêtre catholique,

vous étiez en tout cas dans le marigaud

des chrétiens de l'époque,

ils étaient de gauche,

et ils étaient progressistes,

et ils étaient du côté de l'amour,

et pas dans l'interdit du sexe.

Alors moi, j'y suis toujours du côté

de l'amour, et j'y suis toujours progressiste,

mais je ne suis plus de gauche.

Je suis de droite.

Et vous n'êtes plus pasteur.

Et je ne suis plus pasteur.

Vous êtes curé.

Mais j'étais déjà de droite en étant pasteur.

Vous comprenez ?

J'ai viré McFuty, je vous l'ai dit en mai 68,

quand j'ai vu ce que j'ai vu

sur les barricades et à la Sorbonne.

Merci beaucoup, Michel Vio

d'avoir accepté de partager tout ça.

Avec nous, c'est assez rare

de rencontrer des gens qui ont connu

les protagonistes de cette histoire

mythique dont on parle depuis

tant de décennies.

Des centaines d'histoires disponibles

sur vos plateformes d'écoute

et sur europe.fr

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En 1968 à Marseille, la professeure de français, Gabrielle Russier, tombe amoureuse de son élève, Christian Rossi, 17 ans. Elle est incarcérée à deux reprises. Elle est brisée par l’Education nationale et la Justice jusqu’à ce qu’elle se suicide.