Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Fabrice Autrand, la pire des trahisons

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En 2013, dans le quart, Fabrice Autran organise le faux cambriolage de sa maison

pour se débarrasser de Rachelle, sa compagne.

Mais malgré trois balles dans le buffet, Rachelle s'en sort.

Le fond de cette histoire est passionnant, car le vrai moteur de cette tentative de meurtres

C'est que Fabrice Autran n'arrivait plus à gérer les disputes entre sa compagne Rachelle et sa propre mère.

Ouvrons ensemble la Côte B du dossier d'instruction de Fabrice Autran.

Dans le système judiciaire français, le dossier d'instruction contient un sous-dossier appelé Côte B.

Il rassemble les rapports des experts psychiatres, psychologues et de l'enquêteur de personnalité.

Ouvrons l'un de ces dossiers.

Nous sommes le 6 avril 2013 à Alès dans le gare.

Il est deux heures du matin.

Fabrice Autran et sa compagne Rachelle dorment à l'étage de leur maison.

Leurs petits garçons donnent un ennemi dans la chambre d'à côté.

Soudain, la lumière s'allume et un homme hurle.

Bouge pas ! Bouge pas !

Fabrice Autran roule hors du lit.

Le cambrioleur s'avance et il tire sur Rachelle.

Trois balles à bout portant.

Une première dans le thorax, qui lui transperce le sein gauche.

Une autre se loge dans la cuisse et une dernière lui explose le moulé.

Fabrice Autran lui n'est pas blessé.

Et à aucun moment, il n'a été visé.

Et là-dessus, le cambrioleur tétale.

Rachelle va essayer de se sauver la vie.

Parce que son homme, qui est à côté d'elle, est un peu pétrifié par la situation.

Et elle se va se faire un point de compression.

Finir par réussir à appeler les secours,

qui arriveront à un moment où il n'y a pas de compréhension.

Et elle va se faire un point de compression.

Finir par réussir à appeler les secours,

qui arriveront un moment après pour l'apprendre en charge.

Et de façon stupéfiante, cette femme va survivre

à cette exécution dans son lit de trois balles.

C'est terrible parce que d'abord, cette femme est hospitalisée pendant longtemps.

On lui dit qu'elle finira par survivre.

Il faut qu'elle se rétablisse, elle ne peut plus marcher

parce qu'une balle à travers c'est la cuisse

et l'autre, elle lui a effait exploser un mollet.

Elle est extrêmement affectée parce que c'est au même moment,

elle a laissé le trésor de sa vie, c'est-à-dire son petit garçon,

qui a dit « moi » à la maison.

Et qu'elle sait que pendant ce moment-là,

c'est les premiers temps que ce petit garçon

se redresse en se levant dans son parc.

Et pour elle, c'est un crève-coeur.

Donc cette femme va aller au bout de ses forces

pour essayer elle-même de se redresser.

Et après, en rentrant chez elle, elle va vivre au terrain.

En fait, c'est elle qui va s'enfermer

avec l'aide de son compagnon, parce qu'elle est terrifiée.

Parce qu'il est un lieu où on est le plus en sécurité possible,

c'est chez soi, dans les bras de l'homme qu'on aime,

et à partir du moment où cette sensation de sécurité-là a explosé,

on n'est plus jamais en sécurité, mais psychiquement nulle part.

Donc à partir de là, elle va développer des angoisses

qui vont faire qu'elle va s'enfermer.

Elle a tellement peur que Fabrice, son compagnon,

fait installer des caméras de surveillance

et qu'ils seront sous l'œil en permanence

d'une société de sécurité tenue

par une connaissance de son compagnon,

pour être sûre qu'il ne leur arrive rien.

Elle vit les volets fermés,

elle les porte fermées

avec des angoisses de vérification,

une hyper vigilance,

et c'est des mois suspendus à l'horreur

de ne pas savoir où sont ceux qui sont venus l'agresser

et même l'exécuter,

parce que c'est la sensation que cette femme a.

Elle a la sensation d'avoir été visée, elle,

et pas son mari,

parce que c'est exclusivement elle

qui a été touchée par les impacts de balle.

Un vol, une tentative de vol,

plus exactement avec violence, avec arme,

dans des circonstances extrêmement particulières,

puisque on a ces violences,

ces violences avec arme, sans raison spécifique.

Mais surtout, lorsque des voleurs

font usage d'une arme comme ça,

c'est en général, soit qu'ils se sentent en danger,

ce qui n'est pas le cas, soit qu'ils se sentent découverts,

ce qui n'est pas le cas,

parce que dans d'autres cas de figure,

ce ne sont pas les habitants qui descendent

dans le salon et surprennent un voleur,

c'est le voleur qui monte à l'étage dans un champ,

ou apparemment il n'a rien à faire,

sauf s'il a envie de fouiller,

mais il fait usage de son arme immédiatement.

Donc les choses, oui, sont étranges dès le début.

Ce cambriolage a intrigué

énormément les policiers

de la police judiciaire de Montpellier.

Naturellement, il creuse la piste

du mari qui a miraculeusement échappé

au tir du cambriolage.

Et très vite, il découvre que Fabrice

autrand qu'a acheté secret.

Il a une situation conjugale un peu compliquée,

ou disons qu'il se la complique lui-même,

c'est-à-dire qu'il y a des rapports extrêmement conflictuels

entre sa mère à lui et son épouse.

Il y avait un projet de mariage qui a été reporté.

Bon, voilà, il y a un peu d'eau dans le gaz,

il y a des choses qui ne vont pas.

Et on s'aperçoit que sur son ordinateur chez lui,

quand on a saisi et sur lequel on analyse,

on retrouve un historique un petit peu particulier.

C'est-à-dire dans les recherches qu'il a faites,

il y a des recherches sur la façon d'empoisonner quelqu'un

sans que ça laisse de trace.

Il y a des recherches sur les risques que les goûts ont courus

lorsqu'on te tue quelqu'un.

Voilà, des choses qui commencent à se sentir extrêmement mauvais.

En huit mois d'enquête,

les policiers de Montpellier établissent qu'avant le faux cambrioleur,

Fabrice Autrand a été plusieurs fois en contact

avec l'un de ses amis et ancienne employée,

un certain Murad Boabida.

Et dans un sac plastique utilisé au monde et fait,

ils ont retrouvé l'ADN de ce même Murad Boabida.

Les deux hommes sont interpellés,

ils vont devoir s'expliquer.

Un matin de décembre,

la police arrive au domicile pour une perquisition,

pour placer en garde à vue le compagnon Rachel

et avec toutes les précautions du monde.

Ils essaient d'expliquer à cette jeune femme

qu'il est probable que depuis huit mois

elle ait été allongée toutes les nuits

dans le lit à côté de celui qui avait tenté de l'assassiner.

Alors qu'elle a encore du mal à y croire

parce qu'elle est partagée,

parce qu'elle aime éperdument cet homme

parce qu'elle a décidé de faire sa vie avec lui,

de faire un enfant avec lui

et parce qu'il est finalement la dernière personne

avec qui elle peut établir un lien et avoir confiance,

eh bien on le lui enlève, elle doute

et elle ne le doutera pas très longtemps

parce que pendant sa garde à vue,

son compagnon va reconnaître l'intégralité des faits.

Ce qui s'est passé en garde à vue

et ça se passera par la suite de la même façon

durant toute l'instruction c'est assez simple

au train avouder le début

et Boabida ni toute implication

elle le niera jusqu'à la fin.

Quand je dis qu'au train avouder le début

c'est qu'il nous explique

qu'Huegar a cette situation conjugaux familial un peu complexe

et je préfère dire que lui est estimé complexe.

Il a décidé de supprimer son épouse,

il ne savait pas comment faire,

il a eu recours à Boabida

avec lequel il avait des rapports par le passé

moyenne en finance, quelques milliers d'euros

ils ont réfléchi ensemble

la façon dont ça a déspacé, un accident

et puis finalement ils ont mis au point ce plan

consistant à dissimuler un vol

et Fabrice Autran indique à Boabida

qu'ils se trouveront tous les deux dans la chambre

que la position dans le lit

lui est le plus loin de la porte

son épouse est le plus près de la porte

qu'il a qu'à entrer et faire feu

et puis que les choses seront réglées

ça ne va pas se passer tout à fait comprévu

mais c'était le plan

et Fabrice Autran nous l'avoue dès le début de la garde d'aigu

Boabida lui dit non, moi j'ai rien à voir avec tout ça

et il restera sur ses dénégations jusqu'à la fin

et c'est la pire chose qu'on ait pu lui faire

c'est-à-dire, imaginez que l'homme

en qui elle avait placé toute sa confiance

et avec lequel elle a fondé un foyer

et puis pendant des mois avant sa tentative d'assassinat

dormir à côté d'elle

alors qu'il prévoyait toutes les façons de pouvoir la tuer

et des mois après

elle est allée dans la chambre

être aussi faux, être aussi traître

ça veut dire qu'on ne peut plus jamais faire confiance à personne

tout de suite il sort de l'ordinaire

il est grand, on voit déjà qu'il a un charisme

on voit que ce n'est pas le justiciable comme les autres

donc le parloir c'est petit, il arrive et là il occupe tout l'espace

on voit que c'est quelqu'un de poser, de réfléchir

il est à l'aise sur le plan relationnel

il a déjà trouvé, il a pris ses repères dans la maison d'arrêt

et ça me sera confirmé par le surveillance

qui me dira qu'il est là depuis un mois

et qu'il a déjà une cellule individuelle

et qu'il donne déjà des cours

qu'il intervient dans telle situation

donc il est à l'aise, comme un poisson d'eau

si je puis dire, déjà dans la maison d'arrêt

Côte B42, enquête de personnalité de Karim Poulin

Fabrice Autran est âgée à ce jour de 43 ans

il est l'aîné d'une fratrie de 2 enfants

de formation ingénieure

il est diplômé de l'école des mines d'Alès

depuis 17 ans, il est directeur d'une entreprise de recyclage de déchets

dont il a contribué au développement

il a un fils d'un an et demi avec sa compagne Rachel, la victime

C'est un fils d'ancien commissaire de police

il a grandi dans un milieu plutôt favorisé

sa mère était employée de banque

et ça se voit, dans sa façon d'être habillée

pourtant la prison, c'est pas toujours simple

en termes d'hygiène, en termes de fringue

mais on voit déjà que c'est quelqu'un qui sort de l'ordinaire

on voit que c'est quelqu'un qui a, je dirais, un certain charisme

Vous savez madame, je vais pas vous faire perdre votre temps

j'ai tout reconnu au policier

et je peux vous le redire

ou oui, j'ai voulu la mort de ma compagne Rachel

mais si j'en suis arrivé là, c'est que j'étais coincé

coincé entre les deux femmes que j'aime le plus au monde

ma future épouse et la mère de mon fils Rachel

et puis ma mère, elle se détestait

Sa compagne et sa mère finissent pas tellement bien, s'entendent

surtout quand l'enfant arrive

il y a une forme de rivalité

quoi qu'il en soit, des choses sont toutes relativement banales

mais qui font que compte tenu du caractère de la mère

qui est extrêmement possessive et entière

tout devient catégorique

Rachel se braque aussi

et il y a un moment où elle souhaite pour être rassurée

que sa place à elle soit reconnue, soit dite

et que son compagnon dise, mais écoute, à sa mère

voilà, c'est Rachel avec qui je fais ma vie

c'est elle qui doit avec qui je prends les décisions

tu ne peux pas interférer là-dedans

on sait que la mère est très envahissante

on sait même que parfois quand elle continue à gérer ses comptes

sa mère est toujours là à avoir la main sur tout ça

et ça, celle qui partage sa vie à lui

ça devient pour elle de plus en plus insupportable

jusqu'à lui expliquer la façon dont elle devrait élever son fils

Très rapidement, les mêmes mots reviennent

j'essayais de ménager la chèvre et le chou

j'arranissais les angles, ça c'est des termes qui reviennent

beaucoup dans sa bouche

c'est au coeur des dernières années qu'il a vécu

finalement dans ce dilemme

le cul entre deux chèvres, si je puis dire

partager, tirayer entre ces deux femmes

et donc ça occupe tout l'espace

puisque quand on reconstitue son parcours de vie

quand on parle de son parcours son enfant

son adolescence, de son parcours affectif

et bien il est question de cette mère

il ne s'est pas se positionné

il ne s'est pas dire non

il n'a jamais grandi en s'opposant à sa mère

il a toujours fait semblant d'essayer de se conformer

et puis fait des coups en douce en gros

pour essayer de respirer un peu

donc c'est quelqu'un qui ne sait pas s'opposer

c'est quelqu'un qui est perpétuellement dans l'évitement de tout

ou dans la compensation

mais certainement pas dans l'affrontement

et dans l'argumentation pour essayer de défendre un point de vue

c'est quelqu'un qui manque de colonne vertébrale

tout simplement

probablement un peu de virilité

clairement ça pourrait être une femme

on n'irait pas virilité

mais c'est quelqu'un qui va manquer de personnalité

en tout cas

et donc ça devient très compliqué

de sorte qu'il est dans une espèce d'impasse

parce qu'il sait pas quoi faire

et on sait que le week-end

qui suit la tentative d'assassinat

doit y avoir une forme de médiation

avec à la fois s'accompagne sa mère, son père

pour essayer de voir

et cette rencontre-là

peut-être dispute à venir

lui est totalement insupportable

en fait c'est un enfant

c'est un enfant

qui va essayer de faire disparaître le problème

comme si en supprimant une des deux femmes

les choses allaient naturellement prendre leur place

il va essayer de régler le problème

par suppression du problème

après il sera veuf et plauré

avec un petit garçon

il aura plus besoin de se battre avec personne

il dessinera

et finalement il supprime la femme mère

c'est-à-dire s'accompagne

et quelque part un peu symboliquement

sa mère à lui

qui a dû être très castratrice

quand-eux il était jeune homme

on gomme et ça doit disparaître

alors il a quelque chose comme ça

de l'enfance dans ses mécanismes

parce que cet homme fait

parfois quand les choses ne gènent

comme si elle n'existait pas

avant Rachel Fabrice Autran a connu deux autres femmes

et à chaque fois sa mère ne les a pas supportées

la première compagne fumée soi-disant trop

et la deuxième a embarqué son fils

dans la gestion d'une boîte de nuits

paradoxalement alors que cette mère

la mère de Fabrice Autran avait

beaucoup critiqué la première et la deuxième compagne

de son fils

cette compagne Rachel est bien

elle est acceptée

il y a une vraie volonté de l'intégrer

mais autour de sujets importants

tel que le mariage, les enfants

il va y avoir des points d'achopement

et tout va être prétexte

un moment donné derrière ça

chacune revendique son espace de liberté

sa place

et tout est prétexte à la discord

et lui Fabrice Autran

alors qu'il aurait pu

sans doute s'il avait eu une autre personnalité

crever le conflit dans l'œuf

et bien finalement par son inaction

par son inercie, par son incapacité

à se positionner

il va malgré lui entretenir ce conflit

il va entretenir ce conflit parce que

sur des places, la place de grand-mère

elle Rachel

qui a eu un parcours chaotique

a eu un modèle de mère

plutôt défaillant

n'a plus de famille, elle le revendique sa liberté

et elle ne supporte pas

l'ingérence des parents

de Fabrice dans leur vie

or lui, il en a besoin de cette ingérence

parce qu'il s'est mis

en situation de dépendance

il a grandi avec cette mère

qui était envahissante

surprotectrice

extrêmement infectueuse

elle ne lui a pas octroyé

beaucoup de marges de manœuvres

dans les expériences qu'il a pu faire dans la vie

et finalement il s'est mis en situation de dépendance

un de ses amis me racontait que

juste avant de passer le bac

il avait pas tout à fait 18 ans

il allait encore se roucher à 20h30

un peu comme les petits

et puis au moment où il prend son autonomie

c'est à travers ses études, là il jouit d'une grande liberté

il n'y est pas du tout préparé

il a sorti, il n'a pas fait ses expériences de la vie

et là

très rapidement

il va se remettre en situation de dépendance

vis-à-vis de cette mère, sur le plan financier

il ne s'est pas géré l'argent

ça va générer

des découverts assez conséquents

des découverts qui nécessitent l'intervention de sa mère

puisqu'elle travaille dans une banque, la même

dans laquelle il est affilié

et toute sa vie il va avoir besoin de cette mère

pour combler un petit peu les déficits

et pour

faire un petit peu les brèches sur le plan financier

et le problème c'est que

ce sont deux femmes

avec une très forte personnalité

et moi ce que j'ai pu dire

c'est qu'elles ne pouvaient pas exercer

leur pouvoir sur lui de façon concomitante

puisque c'était pas possible

la mère aurait dû laisser la place à la femme

la femme aurait dû laisser

une place à la mère

et elles sont incapables

de faire un pas de côté

et finalement elles le mettent en demeure

fabricent de tranchées

de distribuer les bons points

de se positionner

ce qu'il est incapable de faire

du fait de sa personnalité

dès l'enfance

d'ailleurs il le dit

il est incapable, il est dans l'évitement des conflits

il reconnait même qu'il est menteur

et ça marche de manœuvre

pour pouvoir s'extraire des situations délicates

donc en fait ces deux femmes

elles le mettent en situation de tranchées

de taper sur la table

il ne sait pas le faire, il ne sait pas le faire

il ne sait pas dans sa personnalité

la capacité de se positionner

il va même jusqu'à

faire des choses dont il n'a pas envie

une semaine avant d'emménager avec Rachel

il reconnait lui

qu'il pensait sans séparer

en fait il suit le mouvement

et même si

ça ne fait pas partie des choses qu'il désire dans la vie

eh bien pour éviter les vagues

pour éviter le conflit il est capable

d'amonder dans le sens de l'autre

...

Fabrice Autron

est un fils effacé

un père effacé

et un compagnon effacé

et cette attitude lui vient de son père

policier, commissaire divisionnaire

qui lui aussi

ne s'opposait

jamais à sa femme

la mère de Fabrice

...

il est là mais il n'est pas là

Karine Poulin

enquêtrice de personnalité

il est là parce qu'il rentre tous les soirs

il s'intéresse à ses enfants

lorsque sa femme lui demande, il joue avec eux

mais il faut qu'elle le sollicite

mais en fait cette mère elle est omniprésente

c'est elle qui prend tout en charge

elle arrête de travailler pendant 12 ans

pour s'occuper de ses enfants

et elle réjante tout

elle gère la scolarité

elle gère les loisirs

elle gère tout

...

cet homme a reproduit ce qu'il a connu chez lui

c'est-à-dire qu'il y a un papa qui socialement

est très en avant

il a été commissaire, commissaire divisionnaire

un grand flic apparemment

mais pourtant quand il rentre à la maison

il met les patins parce que c'est maman

qui est d'origine calabresse et qui employait de banque

et qui dicte la loi

en fait c'est elle qui tient le ménage

très clairement et qui tient tout le monde

donc cet homme a évidemment

une crainte aussi

projetée sur son couple avenir

que ça puisse se reproduire

même si c'est pas nécessairement la réalité

donc on sent qu'il est enfermé

dans des schémas de l'enfance

qui font une espèce d'impasse

à l'âge adulte

et qui va régler la façon la plus

spectaculaire qui soit

et très rare avoir autant de froideur

et de méticulosité

il le dit lui-même

il était ingénieur, il parle

des géniaux ingénieurs

qui viennent dans son poème

et bien il va mettre

toute sa malice et son savoir-faire

à la préparation de l'exécution

de sa femme

ils ont envisagé d'abord

et il le dit

qu'elle puisse mourir dans un accident

dans la circulation

donc avec l'autre son compars

ils ont essayé de voir

les trajets qu'elle faisait

mais ça ne fonctionnait pas

après le compars vient

vient comme un bureau d'études

dans la maison familiale

et parce qu'ils avaient envisagé

de faire passer ça pour un suicide

mais pour ça ils avaient envisagé

de la prendre à la rampe

mais le compars en homme de main

et de terrain vient lui dire

non cette rampe n'est pas assez solide

elle va risquer de se casser la gueule

on ne peut pas, ce sont ces mots que je reprends

opté pour ce scénario-là

donc c'est vraiment des gens qui vont s'ingéner

à trouver froidement et tranquillement

une solution

pour faire mourir cette femme

dans des conditions qui paraîtraient le moins suspect possible

et finalement ce qui va être choisi

c'est le cambriolage qui l'est rapide

...

et le pire

ce qui est d'insynisme épouvantable

c'est qu'après avoir commis ce crime

c'est ce même homme qui a une société de sécurité

qui va installer les caméras

de vidéos surveillance

pour surveiller Rachel

et qu'elle sera enfermée

dans sa maison à côté de celui

qui a voulu l'exécuter

c'est à dire son compagnon

sous l'œil finalement de son joli

qui est celui qui avait mis

à exécution le contrat

pour l'assassiner

c'est d'insynisme

terrible qui fait que cette femme

aujourd'hui

a les pires difficultés

à pouvoir faire confiance

...

le plan a foiré

Rachel survit au cambriolage

alors Fabrice Autran reprend sa vie normale

il devient un compagnon parfait

bienveillant

au chevet de sa fiancée blessée

et traumatisé

pendant 8 mois

Fabrice Autran joue la comédie

...

cette femme va faire comme si ça n'avait pas existé

c'est à dire qu'il va

se précipiter au chevet

de sa compagne, s'occuper de son enfant

après la rassurer, être là à côté d'elle

il va même essayer de se racheter une conduite

il va défendre

Bec et Hong, sa femme

dans les conflits avec ses parents

des parents qui bien évidemment

compte tenu des circonstances

des histoires à l'arrière-plan

vont faire aussi des efforts

il est même question

Mathilde dit d'avoir un deuxième enfant

donc on est vraiment de mettre le mouchoir

sur sa bouche

...

puis une fois qu'il va être arrêté

il va faire aussi comme si tout ça

finalement le dire

mais comme si le fait de le dire

suffisait à être finalement pardonné

il me dira qu'il a pensé

passer à travers les mailles du filet

un peu comme la pensée magique des enfants

c'est à dire si je ferme les yeux ça n'existe pas

lui c'était tellement énorme

finalement ce qui s'était passé

ce qu'il a pu me dire c'est qu'il a réellement réalisé

la portée de ses décisions

lorsqu'il a vu sa femme blesser

mais ensuite c'est un peu comme une seconde chance

qu'il lui ait donné et oui

dans ses mécanismes de défense, dans ses tentatives

à éluder il n'y a pas vu pas pris

c'est la pierre des trahisons

c'est la pierre des trahisons

parce qu'il lui offrait

le visage d'un homme sécurisant

attentionné

elle préparait leur mariage

c'est à dire que pendant qu'il préparait

son assassinat et son exécution

elle cherchait sur internet

les décorations

pour le jour de ses nos

parce qu'il devait se marier

à pas avoir eu un enfant

c'est imonde

d'amplitude, dans l'horreur

et dans la recherche d'un bonheur à venir

donc cette femme elle est détruite

quand on lui donne les détails

de

l'ingéniosité

mise au service de tous les scénarios

pour l'exécuter

4 ans après le faux cambriolage

Fabrice Autran et son bras armé

Murat Boabida

comparèent devant la cour d'assises

Fabrice Autran assume

le faux cambriolage qui tourne mal

c'était son idée

quant au mobile

Fabrice Autran répète qu'il a imaginé ce scénario

parce qu'il n'arrivait pas à régler

les conflits entre son épouse

et sa propre mêlée

Faites entrer l'accusé

Un homme grand

plutôt

de belle allure

les cheveux poivrés celles

qui inspire naturellement et spontanément

une forme de confiance à l'autre

ce qui est saisissant

d'ailleurs il a des vêtements gris

on dirait un séminariste

sur le tard

il parle calmement

il tient des propos un peu lénifiant

sur le pardon

sur le rachat

qui sont en décalage total

avec la réalité du dossier

comme si chez lui

rien ne vibrait

ou s'il était dans l'incapacité

en gros de faire advenir

et de la dire

et de la communiquer

donc c'est vrai que c'est quelqu'un qui ne s'énerve pas

c'est quelqu'un qui semble aussi un peu résigné

et qui raconte les choses

avec une froideur

qui est assez spectaculaire

mais aussi une belle élocution

une belle rhétorique

et ce qui donne

une sensation d'étrangeté

c'est à dire le décalage

entre la personnalité de cet homme

et les faits qui ont été commis

et préparés

je n'ai pas trouvé changé

moi je pense qu'il attendait

malgré tout quelque chose de ce procès

il m'a dit d'ailleurs

ces derniers mots

quand je l'ai quitté au paroi

il m'a dit dans mes rêves

elle me pardonne

encore une fois je pense que

comme l'enfant qui est en vie

cette pensée magique c'est que

dans mes rêves les plus fous

elle puisse lui pardonner

comme si c'était pardonnable

mais même encore maintenant

même à la cour de six

il m'a dit j'espère qu'un jour

on me pardonnera

comme si faut avouer

mais on n'est pas à l'école maternelle

cet homme a fait exécuter

sa femme

à côté du berceau de son enfant

de 10 mois

et alors qu'elle dormait dans ses bras

il n'est pas question aujourd'hui

d'envisager ou d'imaginer

que cette femme soit en capacité

de se remettre de ça

et de lui pardonner

quoi que ce soit

comme si par enchantement

on pouvait faire disparaître

mais il n'y avait pas d'autre choix

monsieur Autran

levez-vous je vous prie

pourquoi avoir imaginé

ce plan criminel

il n'y avait pas d'autre choix

quitter votre compagne

parler avec votre mère

je pouvais pas monsieur le président

j'étais dans une impasse

je savais pas comment m'en sortir

il y avait eu une nouvelle

dispute entre ma mère et Rachel

et j'ai pris

la décision de cet acte fou

chacun était une anime

pour me dire que les derniers mois

il était tourmenté

il était mal

parce qu'il sentait que

les choses de lui échappaient

il sentait bien qu'il lui aurait fallu

se positionner mais il en était dans l'incapacité

il n'a pas

les armes pour ça

donc il ne sait pas faire

donc il ment, il le voit

il l'amène son fils à ses parents

derrière le dos de sa compagne

il sort boire un coup avec son copain

il fait un crochet

pour prendre une autre rue

pour pas qu'on le voit rentrer avec son copain

ça c'est sa vie

c'est-à-dire que c'est marche de manœuvre

c'est marche de liberté

c'est dans le mensonge, c'est dans les cachoteries

il se ressentait qu'on prie

entre Neto, entre sa mère et sa femme

un Bertrand, avocat général

entre lesquels ça frittait un petit peu

chacune roulant un petit peu

prendre le pouvoir sur l'autre

il y avait un enfant au milieu

et il savait pas quoi faire

je pense que Neto s'est resserré

autour de lui

il y a Noël qui est là

et Noël c'est la catastrophe

les parents sont invités

finalement ça se termine

il n'y a plus le cadeau

rend le cadeau que lui a offert les parents

et met les parents à la porte

donc ce qui est quand même symboliquement

très fort

et dans ce contexte

la mère dit ça ne peut plus continuer

il faut qu'on crève l'apsez

crever l'apsez pour lui c'est juste impensable

voilà c'est impensable

ça veut dire une deuxième confrontation

crever l'apsez ça veut dire se positionner pour lui

et il n'en est pas capable encore une fois

la cour

nous sommes partis civils pour Hachel

et pour leurs fils

c'est à dire que cet enfant

de 10 mois

dont on a voulu faire exécuter

la mère à côté de son verso

dont le père a voulu faire exécuter

la mère à côté de son verso

il doit avoir une voix

dont nous avons été la voix

tant de cette femme que de ce petit garçon

et le message

qui a été adressé à cet homme

c'est de dire laisser

essayer de laisser grandir ce petit

loin de vous parce que comment il va se construire

ce petit garçon

comment ils vont se construire alors qu'une part

de lui a voulu tuer l'autre

comment on peut dire à un enfant qu'on aime

alors qu'on a voulu faire exécuter sa mère

c'est à dire sa première figure

d'attachement sachant que Hachel

s'occupait de son enfant

à la maison et qu'elle était son seul

univers évidemment

en permanent

comment peut-on dire ça

comment peut-on dire j'aime mon enfant

et je voulais être là

à ses côtés pour le mieux pour lui

donc le message a été de lui dire mais

à un moment la meilleure preuve d'amour

c'est de laisser quelqu'un

vivre sans vous

Fabrice Autran

assume d'avoir commandité

l'exécution de sa compagne

et il désigne Morad Boabida

qui est assis à ses côtés dans le box

commettant son homme de main

mais Boabida prétend qu'il n'a

rien fait

on a Boabida

le tireur soupçonné

c'est quelqu'un que tu peux râbler

un peu vouté

et qui regarde pas les gens en face

mais qui se positionne

de côté

pour répondre et pour voir les gens

c'est qu'il a un problème

on le verra dans les expertises qui seront

effectuées sur lui

il a un problème aux yeux depuis très longtemps

il n'a quasiment pas de vision centrale

il n'a qu'une vision périphérique

c'est-à-dire que c'est un petit peu comme si

il voyait le monde avec de l'anti noir

au milieu des yeux

donc il voit pas en face, il voit la périphérie

et donc en tournant légèrement sa tête

il arrive à s'adapter à voir

il voit essentiellement des mouvements et des ombres

ça devient une évidence

que c'est Boabida le tireur

puisqu'en fait quand on reprend les faits tels qu'ils se sont passés

le tireur

monte dans la chambre

d'abord il allume la lumière, c'est anti naturel

normalement on n'allume pas la lumière

ne serait-ce que pour qu'on puisse pas voir

à quoi on ressemble, ne pas donner des descriptions etc

il allume la lumière

et au-delà d'allumer la lumière

il ne va pas rester sur le seuil de la porte et faire feu

non, il va s'approcher

il va s'appuyer sur le lit

s'y poser avec un genou ou deux et là faire feu

à bout portant quasiment à bout touchant

le tireur agit

comme aurait agi quelqu'un qui avait des gros

problèmes de vision

le truc

auriçant de cette histoire

c'est qu'il est ingénieur, il réfléchit à tout, il pense à tout

et il engage probablement la seule personne

à laquelle il n'y a pas de garantie que ça pourrait aller au vous

parce qu'avec ces problèmes de vision

il peut louper sa cible

et d'ailleurs c'est ce qu'il va faire, il va l'atteindre

mais il va pas réussir à la tuer

Monsieur l'avocat général

vous avez la parole pour vos réquisitions

la main armée c'est Wabida

d'accord mais c'est tellement préparé

tellement muri, tellement

qu'on peut imaginer que si ce n'avait pas été lui

on aurait réfléchi, on aurait trouvé quelqu'un

on aurait eu recours à quelqu'un d'autre

voilà donc c'est vrai que sa responsabilité

est

à mon sens plus engagé

et puis c'est lui qui a un intérêt à l'affaire

quand on dit toujours à qui profite le crime

c'est toujours la bonne question à se poser

pour identifier les auteurs mais également

pour serrer les responsabilités

raison pour laquelle dans les réquisitions

je demande une peine plus lourde pour Fabrice Autran

pour Wabida

et d'ailleurs je voudrais les jurer dans l'heure délibérée

mais c'est plus important

Murad Wabida

le tireur est condamné

à 20 années de réclusion criminelle

Fabrice Autran le commanditaire

prend 7 années de plus

soit 27 ans de réclusion criminelle

il accepte le vernis

et il ne fait pas appel

seul Murad Wabida fait appel

et il écobe finalement

de 17 années de réclusion criminelle

c'était

temps de la traconte

dans sa version

code B

la rédaction en chef et signé Guillaume Mori

et la réalisation

Mathieu Frais

Retrouvez on de la traconte

code B

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des 6 heures

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