La source: Dubaïgate : le Mossad dans la lumière

Radio France Radio France 9/19/23 - Episode Page - 49m - PDF Transcript

France Inter

Aujourd'hui, dans Raffercent Cible, d'Oubay-Gaith,

en janvier 2010, à Dubaï,

dans une morgue de cet émirat des golfs persiques,

on découvre le corps d'un certain Marmoud Al-Marbou,

d'une édépouille qui cache de nombreux mystères.

En tout cas, pour les responsables du Hamas,

la mort de ce palestiniens de 49 ans,

logisticien-chef de l'organisation terroriste,

n'est pas du hasard.

Durant plusieurs semaines,

les enquêteurs de la police d'Oubay-Haute

vont se plonger dans les milliers d'heures d'images

captés par les caméras de vidéos surveillance de la ville,

et vont épucher les registres de douane.

Leur conclusion est sans appel,

Marmoud Al-Marbou a bien été assassiné.

Et selon eux, c'est le Mossad,

le très réputé service de renseignement israélien

de l'opération clandestine.

Notre invité aujourd'hui, Imonique de Noël,

historien, spécialiste du renseignement,

il est l'auteur du livre Les guerres secrètes du Mossad.

Affaire sensible, une émission de France Inter,

récits documentaires garces par value,

rédaction en chef Franconnière,

chargé de programme Rébecca Donante,

réalisation Stéphane Cohn.

Fabrice de Rouelle,

Affaire sensible,

sur France Inter.

Vendredi 22 janvier 2010,

Émirat de Dubaï.

Il est encore tôt,

lorsque le lieutenant général Ralfan Tamim

franchit la porte de l'impos en siège

de la police de Dubaï.

Comme tous les jours,

le chef de la police salue les agents

prêts à partir en patrouille

à bord des dizaines de voitures de luxe

qui composent le parc automobile de l'Émirat.

À peine installé sur son fauteuil,

le téléphone sonne.

Son assistant lui explique

un membre du Hamas,

basé en Syrie, cherche à le joindre.

Le chef de la police prend l'appel.

Sans détour, son interlocuteur

lui explique la situation.

Voilà, le corps de Marmoud Al-Marbou,

un haut responsable de l'organisation palestinienne,

a été identifié la veille

dans une morgue de Dubaï.

Pour le responsable palestinien,

il ne fait aucun doute

que des agents secrets israéliens

sont derrière ce que ce membre du Hamas

considère comme un assassin a ciblé,

une opération spéciale,

genre service secret.

Combine à l'oreille,

Al-Fatami me fulmine.

Vous tous, vos comptes en banque, vos armes,

vos putains de faux passports,

dégagez de mon pays.

Connu pour ces positions modérées,

notamment vis-à-vis de l'état hébreu,

Tabim s'est donné permission de vider la ville

et de conduire des opérations

illicite et clandestine.

Le responsable Hamas,

qui espérait sûrement une réaction

plus conciliente de la part

du chèvre de la police d'un pays ami,

tente alors de résonner son interlocuteur.

Après quelques minutes d'échange,

le lieutenant général se calme

et promet de se pencher sur la question.

Même s'il en veut au palestinien

de conduire leurs affaires ici,

il doit absolument vérifier

que les agents du Mossad ont effectivement

commis un assassinat sur le sol de son pays.

Don't acte.

Il charge immédiatement une équipe

d'enquêter sur cette affaire.

Moins d'un mois plus tard,

Al-Fatami me convoque la presse internationale

et diffuse une information

qui va faire le tour du monde.

La presse internationale parle désormais

d'un Dubai gate après l'assassinat

d'un responsable du Hamas,

dans un hôtel de Dubai,

assassinat attribué au Mossad,

mais les autorités du pays

rejettent catégoriquement

ses accusations et les demandes d'explication

formulées par plusieurs pays étrangers,

malgré les images du commando

diffusé dans le monde entier.

Vous êtes notre correspondant à Jérusalem.

Pour les autorités israéliennes,

c'est toujours circuler, il n'y a rien à voir.

Montrez les preuves.

Les responsables israéliens expliquent

sur un ton ironique que ce n'est pas parce qu'on voit

des gens avec des perruques et des raquettes de tennis

sur les vidéos de surveillance,

on ne sait pas ce qui s'est passé.

Surtout, selon un responsable israélien,

il n'y a pas de preuve, dit-il,

que le commandant du Hamas était assassiné.

Ce qui est certain, c'est qu'Israël

n'avouera jamais et les membres

du commando sont cachés,

Interpol ne les retrouvera sans doute jamais,

alors Israël fait le gros dos

en attendant que ça passe.

Si le chef de la police de l'Émire

à Dubai est aussi catégorique,

c'est non seulement parce qu'il dispose

de preuves, mais aussi parce qu'il sait

parfaitement que le service de renseignement

de l'État hébrou est un spécialiste

de ce genre d'actions clandestines.

Lorsqu'en même 1948,

l'Assemblée générale des Nations Unies

vote en faveur de la création d'Israël,

les responsables du jeune État

font face à une situation extrêmement tendue.

Dès le lendemain du vote en effet,

une coalition des pays arabes

déclenche la première guerre contre l'État hébreu.

Conscient des lacunes en matière de renseignement,

pilier essentiel à toute grande puissance,

le premier ministre,

David Ben Corrion, décide rapidement

de la création de trois services.

La main d'abord chargée du renseignement militaire,

le chine bête ensuite, qui veille

à la sécurité intérieure,

puis le Mossad.

Ce service de renseignement extérieur,

dont le nom signifie institut en hébreu,

voit le jour en décembre 1949.

Sa devise est

par la ruse

tu mènes en la guerre.

Les termes sont posés.

A l'inverse des autres composants du renseignement,

le Mossad est placé directement

sous l'autorité du premier ministre

et n'a pas à répondre au loi constitutionnelle

Ces missions sont fixées

dès sa création,

renseignement,

opération spéciale, sabotage et luttant

antiterroriste, tout cela,

hors du territoire national.

Ainsi, en moins de 10 ans,

les agents de Mossad participent

activement au développement

d'un puissant réseau de renseignement

capable d'agir partout à travers le monde.

C'est en 1960

que pour la première fois,

l'institut va réaliser l'opération d'envergure.

En mai,

une équipe se trouve en Argentine

et parvient à capturer un criminel nazi

des plus importants, Adolf Heichmann.

Voici maintenant

une information qui nous vient d'Israël.

En effet, la police israélienne

vient de mettre la main sur l'un

des plus grands criminels de la dernière guerre,

Heichmann, qui est à l'origine

de la mort de 5 millions de Juifs.

Écoutez ce que nous dit de Jérusalem, André Schemama.

Les circonstances de la capture

d'Adolf Heichmann, responsable du massacre

de 6 millions de Juifs, sont encore mystérieuses

et ils le semblent que l'on ne saura pas

de si tôt dans quelle condition, ni en quel lieu,

les services de sécurité israélien

ont pu s'emparer de lui.

Mais pour l'instant, Adolf Heichmann

s'est vu notifié par un juge israélien

un mandat barré pour une durée de 14 jours.

Avec cette opération-là au vol,

qui permet de juger, condamner l'ingénieur

de la solution finale,

le Mossad gagne en notoriété

et surtout en prestige.

Désormais, plus personne ignore

la capacité de ces agents à atteindre

n'importe quel cible sur la planète.

Et les années qui suivent

vont continuer de démontrer cette force

de frappe hors du commun.

À partir de la décennie 70,

ce sont les décideurs palestiniens

de la sangue en le plus d'otage

des Jeux olympiques de Munich qui vont faire

les frais des Qidolim, les agents

opérationnels du Mossad.

Traqué partout en Europe, ceux qui israél

considèrent comme des terroristes

meurent dans une ambitieuse campagne

d'assassinat ciblé.

Attentant à la bombe ou à la voiture piégée,

élimination en pleine rue des grandes capitals européennes,

rien n'arrête les agents israéliens.

L'opération, baptisée colère de Dieu,

permet à l'Institut de rayer nos dizaines de noms

d'une liste établie en 1972

en septembre pour être précis.

C'est la fameuse liste Golda.

Elle permet aussi

de confirmer le statut d'agence

l'une des plus efficaces de la planète.

Mais c'est aussi durant cette vaste opération

que le Mossad connaît son premier grand revers.

L'assassinat d'un ressortissant marocain

en Norvège, confondu

avec l'un des cerveaux de la Tantane Munich,

un fait qui provoque

un scandale international et qui expose

pour la première fois les agents israéliens.

Le Mossad est alors contraint

de mettre à un frein ses activités clandestines.

Si les affaires reprennent peu à peu

aux années qui suivent,

le service d'enseignement extérieur israélien

est sur le déclin et il va connaître

d'autres échecs.

Le 25 septembre 1997,

deux agents sont arrêtés en Jordanie

alors qu'ils viennent tout juste de vaporiser

un poison dans l'oreille d'un haut responsable palestinien.

Encore une fois, l'affaire est étalée

à la place publique et les autorités israéliens

sont contraintes de négocier la libération

de deux agents contre l'antidote

du poison et la libération

d'un important chef spirituel palestinien.

Au tournant du nouveau millénaire,

le premier ministre Ariel Sharon

décide de nommer un homme à poignes

à la tête du Mossad.

Maire Dagon récupère un service

d'un renseignement en plein doute

et sa mission est claire, redressé la barre.

Très vite, il repense le fonctionnement

de l'institut.

Il nomme des hommes de confiance

aux postes clés et il se débarrasse

de tous ceux qui ne partagent pas

sa vision d'un mission.

Une mission qui, au début des années 2000,

s'orientent vers une nouvelle cible,

le Hamas.

Et ma nation des frères musulmans

en Palestine, ce mouvement qualifié

de terroristes par la plupart des capitales

occidentales s'impose comme la principale

force d'opposition fatale

de l'Ottawa.

Fondé par le chef Ahmad Yassin,

le Hamas déstabilise un territoire

déjà au bord du chaos.

Et en 2006, il remporte

les élections législatives palestiniennes.

Mais face au refus

des vieux cadres de l'OMP

et du fatin de reconnaître la défaite,

les territoires palestiniens s'embrassent.

Des rafales de Kalashnikov,

tirés en l'air,

pour disperser les manifestants de Hamas.

Aujourd'hui vendredi, jour de la grande prière

pour les musulmans.

La tension est encore montée d'un cran.

Ce matin, Gaza, les funérailles

d'un garde du corps,

abattu cette nuit dans une embuscade

contre le premier ministre palestinien.

Il y a quatre jours, ce sont les enfants

d'un dirigeant d'une autre faction,

le FATA, qui ont été assassinés.

L'avant d'État, les règlements de compte

se succèdent entre les deux grandes factions

palestiniennes. Le chaos s'installe

à Gaza.

Au terme d'une guerre fratricide

qui fait plus d'une centaine de morts,

le Hamas prend le contrôle d'une partie

de la sixjordanie et de la totalité

de la bande de Gaza.

Gaza, ce petit territoire frontalier

d'Egypte, long de 12 km

et large de seulement 6,

devient le centre opérationnel

de l'organisation.

De là, les combattants palestiniens

font pleuvoir des milliers de rockets

d'un territoire israélien al-Jassa.

Malgré les bombardements réguliers

de l'aviation israélienne sur les rambes

de lancement de rockets,

l'organisation palestinienne ne relâche pas

son effort.

Financée par la Syrie et l'Iran,

le Hamas est désormais la principale

menace qui pèse sur l'état hébreu.

Fidèle à sa ligne de conduite,

le Mossad fait des responsables

de l'organisation palestinienne

des cibles et surtout des cibles

prioritaires.

Après avoir éliminé son fondateur,

Armédiacine et son successeur à la tête

des mouvements, les responsables de l'institut

restent une liste des personnalités

à abattre, encore une fois.

Et toutes se savent menacées et

nombre d'entre elles s'exilent en Syrie

d'où elle coordonne les actions menées

depuis la bande de Gaza.

Parmi ces cibles se trouve Marmoud

al-Marbou.

Al-Marbou est une vieille connaissance

et il est dans leur ligne de mire

depuis le mois de février 1989.

Alors, membre actif

des réseaux du Hamas, il met

sur pied un plan pour enlever

et éliminer des soldats de tzall.

À deux reprises, et avec l'aide

d'un complice, il enlève

assassines de jeunes militaires en permission.

Une affaire qui falloir la lune

de la presse locale et qui lui vaut

son inscription sur la liste noire du Mossad.

Quelques semaines plus tard,

il quitte à bande de Gaza, direction

l'Egypte, puis la Syrie.

Au printemps 2009,

toujours actifement recherché par

les services israéliens, il revient

sur cette affaire dans une interview

aux médiacatariats de Gaza.

Nous étions déguisés, habillés

comme des religieux juifs, des rabbins.

Le 16 février 1989,

nous étions pris dans le rond-point

lorsqu'une voiture déposate

deux soldats. L'un d'eux

avise sa sportasse et montait

sur la banque à terrières.

J'ai trouvé au volant.

Après quelques minutes, nous nous

sommes fait signer qu'on complice.

Il a ouvert le feu.

Deux bables dans la tête et une dans la poitrine.

J'ai entendu le dernier souffle

du soldat.

Il est mort après le premier coup.

Pour Israël,

j'ai les mains tâchées de sang.

Ils ont tenté de m'assassiner au moins 3 fois.

Mais je suis très prudent.

Seul Dieu détermine la tâche de notre mort.

La volonté de Dieu

me rend plus fort.

Et j'espère mourir en martier.

Les années passent

et Marmoud al-Marbou devient

un grand important du Hamas.

Oh, il n'est ni responsable politique

ni une figure religieuse, non.

Son travail à lui, c'est la logistique.

Il est l'armurier principal du mouvement palestinien.

Et au fil des ans,

il s'est participé d'importants réseaux

auprès des messains du Hamas.

En Syrie, où il réside,

mais aussi en Iran, principal soutien de l'organisation.

Car les gardiens de la révolution

importent un financement important,

mais sont aussi les principaux fournisseurs d'armes

utilisés dans la bande de Gaza.

Logisticien Orper, Marmoud al-Marbou,

organise régulièrement le transfert d'armes

de l'Iran vers l'Azhar.

D'abord par la mer, depuis le Soudan.

Puis grâce à un important réseau de tunnels

dans le desert du Sinai,

l'armurier du Hamas parvient à faire entrer

armes à feu et roquettes dans les territoires palestiniens.

En janvier 2009,

un important convoi du réseau d'Al-Marbou

est la cible d'un raid israélien.

Si l'avion isra...

l'aviation israélienne parvient à détruire

une partie de la précieuse cargaison,

Al-Marbou lui est toujours en vie.

Et cela fait 20 ans qu'il échappe au service israélien.

Ça ne peut plus durer.

Pour Mayor Dagan,

qui en est à son deuxième mandat,

à la tête du Mossad,

une opération doit être menée contre lui absolument.

Le premier ministre

Éoudalmert valide alors

une autorisation d'exécution de l'individu.

Son successeur,

Benjamin Netanyahu,

la confirme à son arrivée au pouvoir.

Et Marmoud Al-Marbou est une cible difficile à atteindre.

Prudent,

il ne voyage jamais dans un pays amus d'Israël.

Ses seules destinations

sont mirent la Chine ou le Soudan.

Que les pays voulaient impossible d'imaginer

une échappatoire pour des agents en mission.

Mais une autre destination habituelle

du logisticien du Hamas

intéresse le Mossad.

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

Soudan

J'ai l'air, j'ai l'air, j'ai l'air,

Et le temps me faut le showdown.

Aujourd'hui le doubaïgette, quand le Mossad dérape.

Doubaï vous attend, goûter au raffinement,

dépasser l'ordinaire,

voyager dans le temps,

danser jusqu'au bout de la nuit,

célébrer chaque journée.

Envolez-vous vers Doubaï,

le monde n'attend que vous.

Afaire sensible, sur France Inter.

Sans être le paradis,

parmi les destinations habituelles

du logisticien du Hamas, Doubaï,

présentent, disons, un certain avantage.

Certes, ce n'est pas un pays amus d'Israël,

mais à l'inverse de l'Iran ou du Soudan,

c'est un centre d'affaires international.

Donc, chaque jour des milliers de personnes,

touristes et businessmen se croisent

dans l'aéroport de l'Émirat.

Ce qui est une couverture idéale

pour des agents en mission.

Autre avantage, le Mossad ne redoute pas

vraiment les services de renseignement

émiratis, peu habitués finalement

à prêter d'affaires d'espionnage.

Sa mission est donc apparemment son risque.

C'est du moins ce que pense Merdadan.

Dans le courant de l'année 2009,

le Mossad parvient à acquer

l'ordinateur personnel de Almarbo.

Ils ont désormais, les agents israéliens,

accès à son emploi,

du temps.

A plusieurs reprises,

des agents sont envoyés dans l'Émirat

pour observer ses déplacements

et relever ses habitudes.

En novembre 2009,

et après plusieurs mois d'observation,

Merdadan donne son feu vert

à l'exécution de cette cible prioritaire,

dont le nom de code est

Écran Plasma.

Plusieurs agents du groupe Césarais,

qui donnent le service d'action du Mossad,

sont envoyés sur place.

En son absence,

il s'introduise dans sa chambre

et verse du poison dans une boisson.

Mais à cause d'un mauvais dosage,

Écran Plasma ne subit qu'un court événement.

Ausculté par un médecin

à son retour à Damas,

l'hypothèse d'une tentative d'empoisonnement

n'est même pas évoquée, non,

et on lui prescrit du repos

en raison d'une possible monoducléose.

Almarbo n'est pas mort,

au moins il ne se doute pas que le Mossad

est sur sa trace.

Raison de plus pour ne rien lâcher.

Alors, Merdadan est catégorique.

La prochaine tentative doit être la bonne.

Quelques semaines plus tard,

le 15 janvier 2010,

les agents de surveillance affectés au dossier

Écran Plasma préviennent leur responsable.

Un nouveau voyage de la cible

est prévu dans les miras d'ici quelques jours.

Merdadan convoque

les principaux responsables de l'institut

de la surveillance.

Dans son livre « Lève-toi et tu le premiers »,

le journaliste Ronen Bergman

raconte cette réunion

où la précipitation semble dominée.

Une objection fut soulevée

lors de la réunion qui se teint le 15 janvier

à côté du bureau du directeur.

Le département de la documentation

aurait du mal à préparer des faux passeports neufs

pour l'équipentière.

Il y avait plus de 20 personnes

qui se rendaient à Dubaï,

et certains entreraient dans le même pays

d'identité et la même couverture

pour la troisième fois en à peine 6 mois.

Dans des temps pas si lointains,

l'opération aurait été annulée

pour ce seul motif.

Mais Merdadan et son adjoint

décidèrent de courir le risque.

Malgré ses réserves, l'opération

est valisée, et le Mossad

ne lésine pas sur les moyens.

Dans une mission de ce type,

où il est impossible d'anticiper

les mouvements de la cible, c'est elle

qu'elle se ratouait.

Alors, ce sont 27 membres

de l'unité César et qui sont mobilisés

la quasi-totalité du service action.

Tous sont munis de passeports occidentaux,

britanniques, français, italiens, irlandais

ou australiens

pour ne pas éveiller les soupçons, bien sûr.

Les premiers membres de l'équipe

arrivent à Dubaï dans la nuit du 17 au 18 janvier.

Les autres débarquent au con de goutte

en provenance d'aéroports européens

dans les heures qui suivent.

Peter Helginger, le commandant de la mission,

muni d'un passeport français lui,

s'installe dans l'un des hôtels

déjà visités par Almargbou.

Les autres déploient le dispositif

de surveillance à tous les points stratégiques

établis durant la préparation.

Pour communiquer entre eux,

les membres de l'équipe contactent un numéro basé en autriche.

De là, un serveur les renvoie

vers le centre de commandement

à Tel Aviv, ou directement

sur le portable des autres membres.

A 15h35, le 19 janvier,

deux agents en plan que dans le hall

de l'aéroport confirment l'arrivée de la cible.

Deux autres équidolimes

prennent le relais et le fil

jusqu'à l'hôtel al-Bustan Rotana

à un luxe yopala situé non loin de l'aéroport.

Là, dans le hall, deux agents habillants

Télisman raquettent à la main, attendent son arrivée

et l'observe récupérer la clé de sa chambre

à l'accueil.

Ils le suivent dans l'ascenseur

et descendent comme lui au deuxième étage.

Marmoud al-Marbou se dirige vers la chambre

230.

L'information est communiquée

et dans les minutes qui suivent,

Peter Winger contacte l'hôtel

pour réserver la chambre 237,

celle qui se situe juste en face.

Immédiatement après, il réserve un vol pour Munich

le soir même.

Le soir 20, Écran Plasma quitte l'hôtel

et se rend dans un centre commercial

pour un rendez-vous avec un contact iranien.

Plusieurs équipes se relaient pour le suivre.

Malgré ces manœuvres de contre-filature,

al-Marbou ne remarque rien.

Dans les minutes qui suivent,

Peter Winger se présente à l'accueil

et récupère la clé de la chambre 237,

celle qui est en face de celle de la cible.

Sans dire un mot,

il la glisse dans la main d'un autre agent,

la clé, un agent en planque

dans le hall puis il disparaît.

Un centre opérationnel

est alors établi dans la chambre

qui fait face à celle de la cible.

Et à 22h, les équipes de filature

donnent alerte

parce que la cible se dirige vers l'hôtel.

Bref, elle arrive.

Au même instant,

trois agents sortent de la chambre 237.

Deux d'entre eux se positionnent

dans le couloir et distraient un touriste

qui passe par là

à l'aide d'un boîtier électronique,

le troisième pirate la serrure

de la chambre 230.

Une fois la porte ouverte,

trois exécutants y entre

pour s'y cacher.

Ils sont prêts à passer l'action.

Quelques minutes plus tard,

Marmaud Almarbo ouvre la porte

de la chambre 230, la sienne.

Dans son livre,

Ronan Markman

raconte la suite des événements.

Almabou tenta de s'enfuir

dans le couloir,

mais deux paires de bras solides

l'agrippèrent.

Un troisième homme lui plaqua une main

sur la bouche, et avec l'autre,

lui appuie dans le cou un instrument

qui injecte un produit, sans ouvrir la peau.

L'instrument était chargé d'un anesthésiant

connu dans le commerce sous le nom de Skolin.

Il entraîne une paralysie et,

comme il empêche les muscles mobilisés

pour la respiration de fonctionner,

à se fixer la victime.

Il s'agisse jusqu'à ce qu'Almabou

cesse de se débattre.

De l'écume se forma au commissaire de ses lèvres.

Il est mis en gargouillement.

Après s'être assuré de l'amour de la cible,

les trois agents lui retirent ses chaussures

qu'il place au pied du lit.

Il lui eau de ses vêtements,

qu'il pluie soigneusement avant de les ranger dans l'armoire

et glisse le corps sous les bras.

20 minutes plus tard,

il ressort de la chambre.

Il parvienne à la verrouillée de l'intérieur

en glissant la petite chaîne de sécurité

et place l'écriteau de notre disturb

sur la poignée de la chambre.

Deux coups discrets sont frappés

sur la porte de la chambre 237.

Mission accomplie.

Moins de quatre ans plus tard,

la totalité de l'équipe a déjà quitté d'Oubaï.

Le corps de l'armuruel Uama

s'est découvert le lendemain par une femme de chambre.

Lorsque la police se rend sur place,

tout porte à croire que la mort est naturelle.

Effectivement,

affaires soigneusement rangées,

pas de traces d'effractions ni de lutte.

Et l'enquête ne va pas plus loin.

Un homme d'affaires d'âge moyen

retrouvé décédé dans une chambre d'hôtel

c'est presque banal.

Adam a sorti en range

les responsables du groupe palestinien s'inquiètent.

Le séjour de Mar Moudalmar Boone

avait duré que quelques jours

et ils sont toujours sans nouvelles.

Le jeudi 21 janvier,

un commissaire local émissionné pour le retrouver.

Il ne lui faut que quelques heures

pour revenir sur sa trace

dans une morgue de la ville.

Après avoir formellement identifié le corps,

il fait son rapport.

Dès le lendemain matin,

un haut responsable Uama

se contacte Ralfan Tamim,

le chef de la police locale.

Il lui explique que Mar Moudalmar Boone

est dans le territoire

avec un authentique passeport palestinien

mais sous un nom d'emprunt.

Et il en est persuadé.

La mort du logisticien

n'a rien de naturel, non.

C'est le Mossad qui se cache derrière cette opération.

Le chef de la police

aux États de services réprochables

est loin de se montrer coopérant.

Sa mission

est d'offrir de l'immirant un lieu sûr

et accueillant.

Alors savoir que le Hama s'y mène

et puis pour ne rien arranger,

Ralfan Tamim s'est plusieurs fois montré ouvert

quant aux relations de son pays

avec l'état hébreu.

Dans une interview donnée quelques années plus tard

au média al-Jazeera,

il affirme même être prêt à coopérer

avec les autorités israéliennes

dans la lutte anti-terroriste.

Soyez en sûr,

si j'apprends qu'une bombe doit exploser,

même dans une rue en Israël,

je prendrai les mêmes mesures

pour protéger la sécurité des personnes juives

que n'importe qui

sur les terres islamiques.

Si quelqu'un a prévoit

de tuer des personnes innocentes,

des gens ordinaires,

alors que Dieu en soit témoin,

si cela doit se produire

au cœur de telles la vives

et que des innocents sont ciblés,

alors c'est de mon devoir

de transmettre l'information même à Israël

avec qui nous n'avons pas de relation.

Dans cette situation,

j'enfreins les règles pour sauver des vies,

si il s'agit de Juifs.

Mais ces positions progressistes,

rares pour un haut responsable d'un emirat du Golfe,

ne l'empêchent pas de faire son travail.

L'information de son interlocuteur

doit être vérifiée.

Malgré une autopsie non concluante,

les enquêteurs débuteurs travaillent.

La première piste explorée est celle des passeports.

En comparant les identités

des ressortissants étrangers arrivés le même jour

qu'à le Marbeau,

la police parvient à faire ressortir

une dizaine de noms.

Presque à chaque fois,

ce sont des personnes présentes dans les miras

au même moment que le cadre du Hamas.

Une erreur grossière pour un service

aussi réputé que le Mossad

et ce n'est pas la seule.

Les enquêteurs fouillent également les fichiers téléphoniques

et très vite,

ils isolent le numéro autrichien,

celui qui a servi de relais aux membres des commandos.

Ce sont ensuite les bases

des hôtels de la ville qui sont exploités

et là encore, de nombreux indices

les mettent sur la piste des agents du Mossad.

Les règlements cachent

et l'épément via des cartes prépayées

de la société Payoneer

utilisée par la majorité des agents

l'étraïs.

La société, bien que enregistrée aux États-Unis,

a été fondée quelques années plus tôt

par un ancien agent du Mossad.

Ce sont ensuite les archives des milliers de caméras

de surveillance de la ville qui sont décortiqués

et là encore, les enquêteurs tombent

des nus en découvrant les manœuvres

souvent grossières de cette équipe supposément

d'élite.

Des tennismen râquent à la main,

sans bousses, qui attendent plusieurs heures

dans le hall d'un hôtel, en l'occurrence

l'hôtel al-Bustan Ratana,

un homme qui entre-chauffe dans les toilettes

et qui ressort à qu'une perruque mal positionnée.

Une femme blonde sur une image

et brune sur une autre,

autant d'incohérences flagrantes

qui confirment la thèse d'un assassinat ciblé.

Apprendre les services émiratis

pour des amateurs,

les agents de ces arrêts se retrouvent gros jour comme devant.

En quelques semaines,

les policiers réussissent à retrouver

la totalité des images de l'opération.

Bien, mais que faire ?

Les émirats arabes unis n'entretiennent

pour leur aucune relation diplomatique avec Israël,

on l'a dit.

Al-Fam-Tamim, c'est alors que sa meilleure arme

c'est l'arme médiatique.

Le 18 février 2010,

moins d'un mois après l'assassinat

de l'armurier du Hamas,

les médias sont invités à une retentissant

de conférences de presse.

La nouvelle va faire le tour du monde

et l'état hébreu se retrouve

sous le feu des critiques.

C'est une histoire digne des meilleurs romans d'espionnage.

Le 20 janvier dernier,

un cadre du Hamas,

le mouvement islamiste palestinien,

a été assassiné dans un grand hotel

de Dubaï. Peu à peu,

ils ont tourné vers le Mossad,

les medics services secrets israéliens

qui auraient utilisé pour commettre

ce meurtre de faux passeports anglais,

irlandais et aussi français.

Il s'agit dans cette affaire de copies

de passeports de citoyens israéliens

ayant une double nationalité.

La pression internationale s'accentue donc

sur l'état hébreu qui nie toute implication

et l'enquête s'étend maintenant aux Etats-Unis.

Les autorités des Émirats arabes unis affirment

que les tueurs présumés ont aussi utilisé

de faux passeports pour ouvrir des comptes

et d'utiliser des cartes de crédit

à la demande de Dubaï Interpol à placer les onces

suspect de se meurtre sur la liste

des personnes les plus recherchées

émettant des notices rouges

le niveau d'alerte le plus élevé.

Si durant sa conférence de presse

le chef de la police de Dubaï

révèle l'existence d'une opération clandestine

sur le sol de l'Émirat,

il en donne aussi les détails

et il expose au média du monde entier

les visages d'une grande partie

de l'équipe sésarée.

Il est délite de l'un des services de renseillement

les plus redoutés de la planète.

Autrement dit, c'est une catastrophe

pour le Mossad, qui doit suspendre

toutes les activités de ses agents les plus entraînés

mais c'est également un désastre

diplomatique pour l'État hébreu.

Alors qu'Israël s'était officiellement

engagé à ne jamais faire usage

de passeports de citoyens étrangers

ces services sont pris la main

dans le sac.

La police Dubaïote a semé le sac à Padaï.

Si la France se montre

relativement impassible

au Royaume-Uni, comme en Allemagne,

les conséquences sont lourdes.

Les services de renseillement de deux pays

suspendent immédiatement les relations

avec leurs homologues du Mossad

privant Israël de contact précieux.

Bon, l'opération n'est même

mais un succès stratégique, après tout

elle a permis de neutraliser

les principaux pourvoyeurs d'armes du Hamas.

Mais ces conditions d'exécution sont

hautement contestables

parce que c'est tous les services secrets du monde

sur le principe

droit de déroger aux règles.

Aucun ne doit s'affaire prendre

à la tête du Mossad

depuis plus d'huit ans.

Mervegan est considéré comme le principal

responsable de cet échec entendissant.

Coupable, selon les observateurs

d'avoir façonné un service à son

en images, il n'a jamais voulu

écouter ceux qui auraient pu l'avertir

des dangers d'une opération si mal préparée.

Le directeur du Mossad,

dont les relations avec le premier ministre

Benjamin Netanyer, ou sont

plus que froides,

élimogé quelques semaines plus tard.

Malgré des succès importants

comme l'élimination de l'hombre responsable

du programme nucléaire iranien,

celui qui a réussi à remettre l'institut

sur le devant de la scène reste celui

qui a conduit le Mossad

et l'Israël au désastre diplomatique.

Et l'histoire,

attendrant ça ne retenir que ça.

Aujourd'hui, au Dubai Gate,

Mossad d'Erap, on en parle avec notre

invité, Yvonique de Noël, bonjour.

Vous avons déjà reçu

dans cette émission, je rappelle que

vous êtes historien spécialiste du renseignement

et auteur du livre Les guerres secrètes du Mossad.

Alors on a tellement considéré le Mossad

dans les années 60, 70 et 80

comme le service de renseignement

mythique, une espèce de modèle.

Comment une agence comme celle-là

avec cette réputation peut-elle se relever

d'un événement comme celui-ci, la Faire de

Dubai ? On se relève toujours en réalité.

C'est-à-dire que le Mossad effectivement

a une réputation de très grande

efficacité, c'est également le service

qui sans doute conduit le plus

d'opérations

homicides. C'est la loi

des grands nombres sur

peut-être une centaine d'opérations.

Il est normal,

ou en tout cas fréquent, qu'il y en ait une

qui échoue. Et là c'est le cas.

Alors ça intervient

13 ans après un autre désastre,

celui dont vous avez parlé

l'attentative d'assassinat

de Khaled Mechal en Jordanie

qui également a causé un grand scandale

international, un vivant bara avec

la Jordanie, et bien dans ces cas-là

tout simplement.

Quand on se trompe dans la liste de Golda

et que tu as un Marocain. Alors ça c'est

l'affaire de Lille Hammer effectivement.

Donc le schéma est un peu toujours le même.

C'est-à-dire qu'on coupe des têtes.

On change des responsables

et puis on repart

sur une équipe renouvelée. Donc ça veut dire

qu'il n'y a pas de nature

à altérer sérieusement la réputation du Mossad.

Et notamment dans les pays ennemis.

Alors là pas du tout. En tout cas

dans les pays arabes, le Mossad a une

réputation d'invincibillité

de toute puissance qui fait qu'en fait on le

surestime plutôt qu'on le sous-estime.

Tous les professionnels

du renseignement, quelques sur leur pays, savent

très bien que c'est normal

d'avoir de temps en temps

un échec. Alors dans un premier temps la police

parle de 11 agents israélien

identifiés mais ce sont je crois

en réalité une vingtaine de qui donnent

qui ont participé à la mission.

Donc tous n'ont pas été repérés.

Alors on a

les photos, les images de

tous ceux qui étaient présents. C'est-à-dire qu'effectivement

ce qui est un peu ballot c'est qu'ils ont tous

utilisé

ce système de cartes

pré-payés. Ils ont tous appelé le même

numéro en autriche.

Des guisées en tennisman, 40h

dans un moteur. Et puis ils s'échangent

mais sans treu. Bon, bref

ils font quand même un certain nombre

de choses assez surprenantes

pour des professionnels de ce niveau-là.

Alors peut-être qu'effectivement ils ont

un peu pris de haut

les services de Dubaï en considérant

qu'ils étaient tellement nuls que de toute façon

c'était pas la peine d'en faire trop.

Votre présence est précieuse parce qu'elle va nous

permettre de comprendre

ce que nous avons évoqué en une phrase.

La question des passeports

européens, l'engagement

d'Israël, de ne pas les utiliser

quel est l'enjeu ?

Effectivement au cours de mission antérieure

Israël a utilisé

des passeports de pays européens

et du Canada et des États-Unis.

Tout simplement, la raison on peut la comprendre

c'est-à-dire qu'avec un passeport israélien

on va nulle part dans les pays arabes

on est immédiatement repérés

donc c'est

problématique. Alors derrière il faut

effectivement des passeports d'autres pays.

Autant la CIA peut émettre autant

de faux passeports qu'elle veut

mais ce n'est pas le cas pour Israël.

Donc la solution

c'est soit de voler des passeports

soit de s'en faire prêter

par leurs vrais détenteurs

Des binationnaux notamment ?

Des binationnaux mais

j'ai en tête par exemple le cas

d'un agent du Mossade qui avait récupéré

le passeport d'une jeune femme canadienne

qui était sa petite amie du moment

juste parce que voilà elle était amoureuse

il lui a dit est-ce que je peux prendre ton passeport

? L'important c'est que physiquement

le passeport, la photo du passeport correspond

ou puisse correspondre

à la personne qui doit

exécuter la mission. Et puis

il y a l'imitation des passeports

et ça devient de plus en plus compliqué

aujourd'hui on a des passeports biométriques

c'est quasiment impossible

à imiter donc plus on progresse

plus ça devient compliqué

en plus il y a des systèmes

de reconnaissance

vidéo maintenant dans tous les aéroports

avec parfois des systèmes de reconnaissance

faciale en direct ça devient

assez infernal en réalité

de mener des missions

à l'étranger et donc on est sur cette mission

on est vraiment à un moment

charnière où effectivement on voit que ça devient

très très compliqué parce qu'en réalité

c'est effectivement le fait d'avoir utilisé

les mêmes passeports plusieurs fois de suite

qui les a perdu alors après

les pays réagissent différemment

les anglais avaient très fermement

mis en garde le Mossade en leur disant c'est terminé

vous devez vous engager ne plus jamais

et la main sur le cœur elle dit c'est promis

plus jamais on utilise donc déjà là

ça l'aimait de très mauvaises humains

et puis il y a les allemands alors là ils ont fait quelque chose

qui a beaucoup choqué les allemands

il y a une loi en Allemagne qui permet

aux enfants et petits enfants

de mort ou de rescapé de la Shoah

qui en tout cas ont grandi à l'étranger

de récupérer quand ils le souhaitent la nationalité allemande

et donc on a un avocat israélien

qui arrive avec un client

qui est sous une identité

qui correspond bel et bien au petit-fils

d'une victime de la Shoah

et qui récupère un véritable passeport

et il se trouve que c'était une usurpation d'identité

c'était un agent du Mossade

donc les allemands sont extrêmement choqués par ça

et manque de bol l'avocat en question

à ce moment là était en déplacement en Europe

et les allemands arrivent à le faire arrêter

et donc ils passent un sale quart d'heure

et surtout les allemands disent israélien

vous nous prenez pour des cons

vous pouvez pas vous permettre n'importe quoi

et en plus là vous jouez avec quelque chose

qui est justement

les réparations par rapport à la Shoah

et puis on peut comprendre effectivement les pays européens

qui veulent pas qu'à travers l'utilisation

de passeports et de faux passeports

on est l'impression que leurs ressortissants

viennent faire des crimes ailleurs

dans leur pays

évidemment ça se comprend

comment ça se passe maintenant pour les agents du Mossade

puisqu'ils peuvent plus prendre des passeports européens

et qu'ils peuvent pas rentrer dans les pays arabes

alors en réalité il y a des pays

qui sont plus ou moins

c'est-à-dire intransigeants

par exemple sur la France

on leur dit c'est pas bien

on leur fait part de notre vie préoccupation

mais en réalité les liens de travail

et d'échange de renseignements

sont trop importants pour qu'on laisse tomber

et puis il y a des petits pays européens

qui sont je dirais

un petit peu plus complaisants

donc on arrive toujours à se débrouiller

mais effectivement c'est de plus en plus compliqué

sensibles

Fabrice Drouel

Yannick de Noël

historien auteur des guerres secrètes du Mossade

on sait qu'en Israël

les piliers fondateurs

de la création de ce pays

parmi les piliers fondateurs il y a de Sahel

et le Mossade aussi

donc elles ont été les conséquences en Israël

d'abord d'un point de vue politique et d'un point de vue d'opinion

alors en réalité

l'opinion israélienne elle a applaudi

c'est-à-dire qu'elle ne voit pas le problème

elle ne voit la mission réalisée

donc l'opinion publique

était ravie

et effectivement petit effet inattendu

puisqu'on a beaucoup parlé de ces histoires de passeports

un certain nombre d'Israéliens binationnaux

donc qui disposaient d'un autre passeport

on spontanément proposait de les confier

au Mossade

en interne en réalité il n'y a pas eu

il y a eu évidemment

des débats à la radio

à la télé pour critiquer M. Dagan

à la clé c'est aussi peut-être quand même

mais au fond il y a un relatif consensus

c'est-à-dire que

la gauche n'a pas trop attaqué Netanyahou

sur ce sujet-là

en revanche effectivement ça a eu

des conséquences dans la mesure

où il fallait quand même

tirer les conséquences

de ces erreurs dramatiques

et donc ça a notamment coûté sa tête

au patron du Mossade

M. Dagan

alors M. Dagan c'est avant tout

un homme d'action

un fils de rescapée polonais

de la Shoah

c'est quelqu'un qui toute sa vie a voulu être dans l'action

il s'est illustré dans les forces spéciales

il s'est élevé très rapidement en impressionnant

tous ses supérieurs par son courage

son audace peut-être même son inconscient

je ne sais pas

et il est devenu un protégé d'Ariel Sharon

donc il a grimper les échelons

au sein de l'armée

jusqu'à commander les forces

israéliennes au sud Liban

donc c'est Ariel Sharon qui le nomme à la tête du Mossade

à une période où le Mossade est pas très en forme

bon il y a eu

l'échec de 97

à Haman dont on a parlé

il y a surtout le programme

du nucléaire iranien qui se développe

et le Mossade n'arrive pas

à le contrer

il y a un chef perçu comme trop peinté l'eau

trop faible et fraîme à la vie qu'on voulait remplacer

de toute façon

Ariel Sharon décide qu'il a besoin d'un homme à poigne

et ce sera M. Dagan

qui prend le Mossade

il prend le Mossade et il fait le ménage

il le prend un peu à l'aussarde

le chef omnipotent qui n'accepte qu'une critique

c'est ce qui nous revient

tout à fait

il vire tous ceux qui l'estiment

trop contemplatif

pas assez dans l'action

il fait le ménage, il va voir sur le terrain

un par un tous les agents du Mossade

ce que la précédente direction ne faisait pas

de manière à essayer de comprendre

leurs valeurs ajoutées

les sources sont des bonnes sources

enfin bref il est là, il est un peu partout

il est très présent

il décide même de faire passer

les sources au détecteur de mensonges

histoire d'isoler

ceux qui par hasard seraient

des escros au renseignement

qui vendraient de fausses informations

donc vraiment il met le service

sans dessus dessous et il lance

rapidement des opérations

avec un certain succès

notamment une chose qui impressionne

non plus Ariel Sharon

puisqu'il a eu ses soucis de santé

qu'on connaît mais Eudolmer est son successeur

il arrive

à déterminer

que la Syrie a un programme nucléaire

clandestin

et cette opération-là

va permettre à Israël

de bombarder le site nucléaire

et de réduire à néant

ce programme syrien

et ce risque sur le gâteau

puisqu'il y avait beaucoup de réticence

en disant on va peut-être pas ouvrir un conflit ouvert avec la Syrie

il dit non non non mais on va faire ça

sans communiquer

et on va utiliser les turs pour faire passer

à Assad le message

si vous ne réagissez pas

nous on dira rien et donc vous ne serez pas

humilié publiquement et du coup vous n'avez pas besoin

de reposter militairement et ça marche

c'était du temps de bâchir

ou de son père ? c'était déjà bâchar

donc

il arrive par-dessus ça

à éliminer un certain nombre de scientifiques

iraniens qui bon bref

il est au réholé

d'une espèce de gloire

ou de merde qui connaît pas grand chose au renseignement

et particulièrement impressionné par ces récits d'opération

très imagés

et donc on lui donne tout ce qu'il veut

augmentation de crédit enfin on ne lui refuse

plus rien donc effectivement tout ça

fonctionne jusqu'à la faute

et la faute

qui relève sans doute une certaine inconscience

c'est à dire qu'il n'y avait plus en face de lui au sein du Mossad

de personnes qui pouvaient lui dire non mais attend

là c'est beaucoup trop dangereux on ne peut pas faire comme ça

peut-être aussi qu'on a estimé

on sous-estimé les services de police de l'Oubay

alors sans doute oui oui

et on a sous-estimé aussi ça c'est un défaut

de myrdagane

il n'est pas très technophile

et donc il ne voit pas arriver la montée

de la vidéo surveillance

de l'usage

de l'informatique

lui c'est vraiment

un homme d'action à l'ancienne

c'est le terrain, le poignard

le flingue et on y va

il n'est pas trop

dans les histoires de gadgets et technologie

et donc effectivement

l'ancienne va

c'est un homme d'action à l'ancienne

au moment de cette affaire

donc seulement en 2010

il n'existe pas de relation diplomatique

entre les Emirats et Israël

est-ce que cette affaire

a joué un rôle dans la normalisation

des relations entre les deux pays

puisque maintenant les deux pays se parlent

même plus loin

alors en surface elle l'a un peu retardé

souterrainement

en réalité les deux pays

les différents Emirats

et même l'Arabie Saoudite

et Israël se parlaient

à travers les services secrets

précisément à l'époque du prédécesseur

de myrdagane et Frayma Levi

il y avait des négociations et des discussions

souterraines et précisément le Mossad servait à ça

c'est-à-dire on pouvait parler

tout en affectant

avec Israël

et ça préparait le rapprochement

voilà un rapprochement qui est basé

sur des intérêts économiques

et également diplomatique

parce qu'il y a un ennemi commun

c'est l'Iran, c'est l'Iran, c'est les Chittes

bien parce que ce sera le

dernier mot, Yvonique de Noël

merci infiniment, je le rappelle

le titre de votre livre de référence

les guerres secrètes du Mossad

merci

Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

durée :00:48:20 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, le Dubaïgate ou le Mossad dans la lumière - réalisé par : Stéphane COSME