Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Dian Fossey, la dame aux gorilles - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/2/23 - 25m - PDF Transcript

L'assassin est-il au-dessus des lois?

Réponse dans le nouveau thriller de John Grisham,

Le droit au pardon.

L'avocat pénaliste Jack Brigham s'est de retour pour défendre un garçon de 16 ans

accusé du meurtre d'un policier dans le Mississippi des années 90.

Mais l'histoire est souvent plus complexe qu'il n'y paraît.

Parviendra-t-il à lui éviter la peine de mort?

Le droit au pardon.

Un drame judiciaire mené tambour battant par John Grisham,

le plus grand auteur de thriller contemporain, aux éditions La Tesse.

On de l'âtre raconte.

Christopher Delat.

Je vais vous raconter aujourd'hui une formidable histoire,

celle d'une grande aventurière des années 60 et 70.

Diane Fossé qui a consacré une grande partie de sa vie,

la quasi-totalité de sa vie active, à la compréhension et à la défense

des gorilles des montagnes de la région des grands lacs en Afrique.

Diane Fossé qui a raconté son combat dans un livre qui est devenu un film

gorille dans la brume, dont je me suis évidemment beaucoup inspiré pour mon récit.

Et voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Emmanuel Denis,

réalisation Céline Le Bras.

Européen...

Christopher Delat.

Quand Diane Fossé débarque au début des années 60

dans la région des grands lacs en Afrique,

il ne reste plus que 250 gorilles dans les montagnes du massif volcanique

des Verungas.

250 survivants qui vivent à plus de 2000 mètres d'altitude

dans les montagnes du Zaire, qu'on appelle aujourd'hui le Congo démocratique,

du Rwanda et de Luganda.

Traqués, chassés, ils sont condamnés à l'extinction.

Quand Diane Fossé quitte le Rwanda très en plus tard,

ils sont 500, deux fois plus nombreux et aujourd'hui 900.

La bataille de leur survie n'est pas encore gagnée,

mais dans cette région minée par les guerres, par le braconnage et par la corruption,

elles restent jouables.

Les gorilles des montagnes sont nos plus proches et nos plus troublants cousins.

Ils vont pouvoir continuer à partager avec nous un petit bout de la planète Terre.

Et ils doivent beaucoup à Diane Fossé.

La première fois que Diane s'intéresse à eux,

c'est en touristes, à la fin de l'été 1963.

Elle a 31 ans, elle est alors éducatrice auprès d'enfants handicapés aux États-Unis.

Elle voulait être vétérinaire, elle n'a pas réussi le concours.

Mais elle est attirée par les animaux sauvages et mentés.

Alors elle casse s'attirlir.

Elle s'endette à hauteur de trois années de son maître salaire

et elle s'achète un billet pour qu'une chassa aux aïe.

Et sur place, elle embauche un pisteur et avec deux photographes animaliers,

elle s'enfonce dans la forêt.

Et Souda...

Chut!

Ne faites plus de bruit.

Ne bougez plus.

Regardez là.

Là. Ils sont là.

Face à elle toute une famille de gorilles.

Diane écrit, je n'oublierai jamais cette première rencontre avec les gorilles.

J'entends, je sens avant de voir une puissante odeur musquée,

une odeur de basse courte et en même temps, une odeur presque humaine.

L'air retentit soudain de cris persants, suivi d'un bruit de battement rythmé.

C'est un énorme mal à doigt argenté,

qui est caché derrière un rideau de végétation impénétrable.

Il se frappe la poitrine.

Lentement, Diane sort son appareil photo

et, sans s'approcher trop près à travers les feuilles d'embausquet,

elle se met à les photographier.

Notamment le plus imposant d'entre eux,

le mal dominant, reconnaissable à son doigt argenté,

deux mètres de haut quand il se relève,

plus de 200 kilos de muscles.

Et pendant des heures, elle observe son manège

et celui de toute sa smallart, ses femelles et leurs enfants,

qui tourent à tour, font son plan de manger,

bâillent, se frappent la poitrine,

brisent des branches avec ce sentiment étrange,

qu'ils font tout ce cirque à la fois pour intimider l'intrus,

car ils ont senti bien sûr qu'elle était là,

mais aussi pour attirer son attention.

Diane est fascinée, envoûtée.

Mais bon, elle est là en touristes

et donc à un moment, elle doit rentrer aux États-Unis.

Mais quand elle quitte le sol du Zahir, elle se fait une promesse.

Elle reviendra.

C'est sûr, elle reviendra.

L'occasion se présente trois ans plus tard, en 1966.

Diane Fossey va montrer les photos qu'elle a prises,

là-bas dans les montagnes du Zahir,

à l'un des plus grands primatologues américains,

le professeur Louis Liquey.

Ah ben, c'est très bien.

Mademoiselle Fossey, c'est très bien.

Dites-moi, vous seriez prêts à y retourner?

À y retourner?

Bien sûr, j'en rêve, pourquoi?

Eh bien, je cherche quelqu'un pour ma fondation,

pour étudier les gorilles des montagnes.

Est-ce que ça vous tente?

Mais je n'ai aucune formation, je n'ai aucun diplôme.

Ça n'est pas grave.

Je cherche des gens motivés.

Vous m'avez l'air d'une jeune fille très motivée, non?

Vous?

Bien, je ne sais pas trop.

J'imagine que oui.

Oui.

C'est à ce moment-là que la vie de Diane Fossey bascule,

et celle des gorilles des montagnes, aussi.

Et cette fois-ci,

c'est au Rwanda qu'elle débarque,

le 24 septembre 1967,

et elle file tout droit, dans ce que les Rwandais appellent,

le parc naturel des volcans, au nord du pays,

aux zones protégées de 160 km2.

Et elle commence par bâtir un campement au milieu de la forêt.

Un petit camp qu'elle bâtisse, carise au quai.

Contraction du nom de deux montagnes voisines.

Une grande tente pour elle, avec son lit, son bureau,

et sa machine à écrire.

Et une autre pour les Rwandais qu'elle a embauchées comme assistant.

Au début, ce n'est pas évident.

Elle ne parle pas un mot de qu'il n'y a Rwanda, la langue locale.

Et les Rwandais ne parlent pas un mot d'anglais.

Alors, il parle par geste.

Et Dianne se lance à corps perdu dans sa nouvelle tâche,

repérer des troupes de gorilles, les observer et rédiger des rapports.

Et tout l'enjeu, c'est de s'en approcher.

Or les gorilles sont timides.

Quand il l'entend d'arriver à 30 mètres, il déguerpisse.

Ou alors à l'inverse, il charge, parce qu'ils ont peur.

La première fois que des gorilles lui foncent dessus,

elle est en train de gravir une petite colline,

et tout d'un coup, elle entend des cris strident.

Et elle voit cinq gorilles fous furieux dévaler la colline.

Je me rendis compte que les gorilles étaient au-dessus de ma tête,

quand je vis les futer s'écarter,

comme au passage d'un tracteur fou,

qui fonçait directement sur moi.

Et là, que faire?

Elle ne se jette à terre,

et elle prend une position aussi soumise que possible.

Les cinq gorilles s'arrêtent au-dessus d'elle.

Et pendant une demi-heure, elle ne bouge pas.

Et eux, ils ne bougent pas non plus.

Une ou deux fois, elle tente de se redresser un peu,

mal dominant lui, hurle dessus.

Alors comment sortir de cette situation de blocage?

Diane a une idée géniale.

Tout doucement, elle tend son bras,

et elle attrape une feuille d'arbre,

et elle se met à la manger.

Manière de dire, regardez, je suis comme vous,

je mange des feuilles.

Et bien, ça marche.

Les gorilles ne sont pas naturellement agressives,

ils sont juste effrayés.

Et Diane entire une conclusion.

Face à un gorille inquiet,

il ne faut jamais rester debout.

Il ne faut pas se redresser.

La station debout pour un gorille,

c'est une position de combat.

Il ne faut pas non plus s'enfuir en courant,

ils ne vous lâcheront pas.

Et pourtant, quand on les entend grenier,

on entend de s'enfuir.

Et c'est comme ça que, petit à petit,

millimètre par millimètre,

Diane parvient à s'approcher.

30 mètres, 20 mètres, 10 mètres, 5 mètres,

aucun chercheur n'a jamais été aussi intime

avec des gorilles des montagnes.

Et il lui faut deux ans et demi

pour franchir l'étape suivante.

Et un jour de 1970,

elle est en train d'observer un groupe

et soudain un jeune gorille

qu'elle a baptisé Pinot

s'approche d'elle lentement.

Et il vient s'asseoir juste à côté d'elle,

à moins d'un mètre,

l'air de rien,

sans la regarder.

Et elle, elle fait semblant de manger des feuilles

comme elle le fait depuis le premier jour.

Et la Pinot se met à lui jeter

des coudeilles furtives.

Alors elle s'allonge sur le dos,

dans l'herbe, les pommes de main vers le ciel.

Et elle le voit qui hésite, pas longtemps,

et qui avance sa main à son tour,

jusqu'à la toucher.

Pas longtemps, il l'a juste effleuré.

Et après,

après il se redresse,

et il se met à se battre la poitrine

avant de rejoindre le groupe.

Et tous les soirs,

tous les soirs de retour au campement,

Diane fossé s'enfonce dans sa tante

et elle s'assoit devant sa machine à écrire.

Et elle écrit tout ce qu'elle a observé,

ressenti pendant la journée.

Elle est la première

à observer aussi longtemps

des groupes de gorilles des montagnes.

Elle rédige des articles,

dans lesquels elle tente de décortiquer

la structure sociale des groupes,

comment les différents groupes qu'elle croise

sont organisés.

Par exemple, elle a remarqué

que le mal dominant,

avec son dos argenté,

est celui qui a le monopole de la reproduction.

Il peut y avoir d'autres mal dans la troupe.

Mais il se la mette sur l'oreille.

Les femelles sont réservées

aux dominants,

et rien qu'aux dominants.

Les femelles sont classées hiérarchiquement.

Le dos argenté a une première femme,

une deuxième femme,

une troisième femme, etc.

Et quand ils croisent d'autres groupes de gorilles,

les mal dominants

s'échangent les femelles.

Et la femelle, qui n'était que la quatrième femme

d'un dos argenté,

peut devenir d'un coup la deuxième femme

d'un nouveau mal.

Et là, Diane observe quelque chose

de tout à fait cruel.

Quand un mal dominant acquiert une nouvelle femelle,

il lui arrive de tuer ses petits.

Les bébés qu'elle a eu

avec d'autres gorilles,

pour avoir l'exclusivité

de sa descendance.

C'est tout ça qu'elle décrit

le soir, dans sa tente,

dans de longs articles

pour faire avancer la science.

Ce qui fait que le temps passant,

on commence à parler de Diane Fossey

dans les journaux aux États-Unis.

Et d'ailleurs, à un moment, elle revient

au pays le temps de décrocher un doctorat

en zoologie.

Et sur place, le Karisoka Research Center

son petit campement

s'agrandit.

A la place de la tente qu'elle occupait au début,

il y a maintenant une grande cabane de deux pièces.

Et tout autour d'autres cabanes,

où vivent ses assistants africains

et des étudiants américains de plus en plus nombreux

qui viennent étudier les gorilles.

Diane leur apprend toutes les ficelles

et notamment leur langue.

45 ans, Diane a appris à pousser

les mêmes grognements que

les mêmes petits cris, et il lui répond

« Figurez-vous!

Mais il y a autre chose

qui mobilise Diane et ses étudiants.

Les braconniers,

la chasse aux braconniers,

qui commencent à lui valoir

beaucoup d'ennemis.

Les braconniers, qui chassent des antilopes

et qui posent des pièges,

des pièges dans lesquels tombent aussi les gorilles.

Et qu'en par hasard, ils tombent

directement sur un gorille,

ils le descendent.

La tête de gorille en paillait souvent

à prix d'or et les mains.

Vous savez ce qu'ils font avec les mains des gorilles.

Ils en font des cendriers.

Alors comment combattre ces abrudis?

Diane en la matière n'a pas d'état d'âme.

D'abord, elle organise des battus

pour récupérer et brûler les pièges.

Et puis, elle leur fait peur.

Les braconniers rwandés sont nourris

de magie noire.

Alors avec ses assistants, elle a acheté

des masques d'Halloween.

Et quand les braconniers apparaissent,

ils les apparaissent pour les effrayer.

Et en même temps, ils en capturent.

Un chasseur.

Et ils le ramènent au campement.

Et ils l'humilient.

Et ils le fouettent.

Et parfois, ils le barbouillent

de crottes de gorilles.

Et tout ça fait que Diane

ne se fait pas que des amis au Rwanda.

Les gens du coin l'apprennent

pour une sorcière.

Ils l'appellent Nirmachabeli,

littéralement la femme qui vit

ces gorilles aux hommes.

Et pourtant, Diane a eu un amant,

un homme.

Pas longtemps, elle ne lui consacre

que trois lignes dans son livre.

Alors qu'elle écrit des chapitres entiers

sur sa chienne et sur ses deux poules.

Il s'agit d'un photographe animalier,

Bob Campbell, du National Géographique.

L'idée là durait plusieurs mois,

mais le joli coeur a fini par comprendre

qu'elle ne quitterait jamais ses singes

pour lui.

Les gorilles sont devenues sa famille.

Et d'ailleurs, elle aura donné à tous

des petits noms. Par exemple,

le grand mal à Dois-Argenté

qui dirige le groupe le plus important

qu'elle observe, elle l'appelle Inkel Berth

parce qu'elle lui trouve une ressemblance

avec son oncle aux États-Unis.

Et dans cette même famille,

il y a aussi Pétula, Macho, Tiger,

Augustus.

Mais son préféré,

celui avec lequel elle passe le plus de temps,

c'est Digit.

Digit, elle le connaît depuis tout petit

quand il posait moins de 50 kilos.

Elle appelait comme ça à cause d'une malformation

qu'il a sur les doigts.

Et le temps passant, Digit est devenu

un grand gorille, pas encore un mal dominant

mais pas loin. Il aide

le patriarche Unkel Berth

à défendre le groupe.

Et surtout, il est très sociable.

Dès que Dianne s'approche, il vient

à sa rencontre. Et il adore

qu'elle ramène du monde.

Et ça, c'est une découverte

qu'elle a faite récemment.

Les gorilles pratiquent l'amitié

par association. C'est-à-dire que les amis

de leurs amis, sont leurs amis.

Et Digit, c'est faire la différence

entre les hommes et les femmes. Il aime bien jouer.

Il joue avec tout ce qu'on lui apporte,

des carnénotes, des thermoses, des appareils photo,

des miroirs, tout ce que vous voulez.

Mais du haut de ses 120 kilos,

Dianne a observé qu'il est plus prévenant

avec les femmes et plus rude

avec les hommes.

Et quand les autorités rwandaises

pour récolter de l'argent, décident

d'organiser des safaris, d'emmener

des touristes, voire les gorilles,

c'est lui, Digit,

qui prend la poste pour les affiches.

Avec ce titre qu'on va retrouver

dans toutes les pubs de parlement,

venez me voir au Rwanda.

Qu'est-ce que Dianne Fossey

pense de tout ça?

Vous la connaissez un peu maintenant.

Elle n'est pas emballée par l'arrivée des touristes.

Mais elle accepte leur présence

pourvu qu'il ne soit pas trop nombreux,

parce que les touristes, c'est de l'argent.

Et l'argent lui permet d'embaucher

de plus en plus de gardes.

Elle a maintenant à sa disposition

une sorte de milice privée.

En plus des gardes du parc national

à qui elle ne fait absolument pas confiance.

Elle sait qu'ils sont corrompeux.

Plusieurs fois, elle a vu

des bébés gorilles être enlevés

pour le compte de riches américains

ou de zoos européens.

Les autorités fermaient les yeux.

Du coup, elle a choisi

de faire la justice elle-même.

Elle appelle ça la protection active.

Sur le plan

de la défense des gorilles, c'est formidable.

Mais vis-à-vis du Rwanda,

Dianne Fossey est souvent hors la loi.

Un jour, par exemple,

elle traque un groupe de braconniers

dans la forêt.

Et elle tombe sur un petit enfant

prêt à tirer une flèche sur une antilope.

Elle s'approche de lui sur la pointe des pieds.

Elle le jette sur lui, elle le capture

et elle le ramène au camp.

Et là, elle fait passer un message aux braconniers.

Je vous rendrai l'enfant

si vous me promettez

de ne plus mettre un pied dans le parc.

C'est un enlèvement.

C'est du kidnapping, c'est rien d'autre.

Deux jours plus tard,

la famille de l'enfant accepte.

Mais ce qu'elle a fait, fait grincer des dents

jusqu'à l'ambassade américaine

et même chez les étudiants

qui lui servent d'assistants,

Dianne Fossey ne fait pas l'unanimité

loin de là.

Le 1er janvier 1978,

dans la soirée,

l'on de ses pistes rentre au camp tout essoufflé.

Dianne, Dianne,

Dianne, le groupe d'un culbert est de Digit.

On sait pas où ils sont.

Ils sont en trouvable.

Dès le lendemain,

elle envoie deux patrouilles à leur recherche.

Et c'est un étudiant, Yann Raymond,

qui tombe sur le cadavre de Digit.

On lui a coupé la tête

et les mains.

Le corps est ramené au camp.

Dianne est en larmes,

elle se penche sur la dépouille de son ami

et instantanément, sa douleur

se mu en colère.

Elle écrit, je revoyais des filets

devant mes yeux toute la vie

de Digit depuis le premier instant

où je l'avais vu, disant plutôt,

petite boule soyeuse de fourreurs noires.

Je me sentais comme en putée

d'une partie de moi-même.

L'assassinat de Digit

annonce la fin

du séjour de Dianne Fossey,

au Rwanda.

Digit est enterré dans le cimetière

pour y le 2 janvier 1978

à quelques pas du camp.

Dianne est inconsolable.

Elle se mette à picoler,

à fumer cigarettes sur cigarettes

et elle est devenue misentrope

au dernier degré.

Et six mois après la mort de Digit,

un matin,

un étudiant en panique vient frapper à sa porte.

Dianne, Dianne, vite,

ils sont tués, Uncle Bert.

Une balle en plein cœur.

En menant sa petite enquête,

Dianne découvre qu'un Colbert

a été tué en défendant

un bébé gorille de son groupe.

Les braconniers voulaient kidnapper le bébé.

Le conservateur du parc

les a laissés faire.

Sa réaction est terrible.

Elle envoie à sa milice

brûler des cases dans les villages

où vivent les braconniers.

Elle a dépassé les bornes.

Le gouvernement rwandais

n'en peut plus.

Le gouvernement rwandais

n'en veut plus.

On ne fait pas justice soi-même

dans un pays qui par ailleurs

n'est pas le sien.

Même l'ambassade américaine

ne peut plus la protéger.

Alors en 1982,

au revoir madame.

Vous avez fait un travail formidable

mais vous avez dépassé les bornes.

Et donc, Dianne rentre

aux Etats-Unis.

Elle devient professeur d'université

à New York et elle profite de sa célébrité

pour courir les plateaux télé

et alerter le plus de monde possible

sur la disparition des derniers gorilles

des montagnes.

Elle publie un livre gorille dans la brume

mondiale dont elle vend les droits

à Hollywood pour en faire un film.

Mais vous vous en doutez,

elle n'a qu'une idée.

Elle veut retourner au Rwanda.

Elle l'écrit dans son livre.

La vie est au juste supportable

si loin de chez moi, du camp et des animaux.

Je vendrais mon âme

pour être là-bas en ce moment.

Alors en 1985,

elle brave l'interdit

et elle retourne à Carrizoquet

après trois ans d'absence.

Quand elle arrive,

la situation a beaucoup changé.

Le tourisme s'est beaucoup développé

et le gouvernement Rwandais,

qui a compris qu'il y a beaucoup d'argent

a fait beaucoup d'efforts pour protéger les gorilles.

Mais en échange, son centre est devenu

un hôtel pour touristes

qui ont eu mal à le supporter.

Et puis elle picole toujours autant.

Sa santé petit à petit se dégrade.

Elle sort de moins en moins

pour aller voir les gorilles.

Et elle dit un jour à un de ses rares amis

je me sens menacé.

Je pense qu'on cherche à se débarrasser de moi.

Paranoya?

Non. Le 27 décembre 1985,

on trouve le corps de Dianne Fossey

dans sa cabane.

Elle a été massacrée à la machette.

Par qui?

On ne le saura jamais.

Dianne Fossey est enterrée

dans le cimetière des gorilles

aux côtés de son ami Dijid.

Elle avait 53 ans.

Grâce à elle,

la population de gorilles

des montagnes a doublé.

A sa mort, ils sont 500 à évoluer

dans les massives des verrungas.

900.

Les gorilles sont la seule espèce de grand singe

à avoir vu leur population augmenter

au cours des dernières décennies.

Et c'est grâce à Dianne Fossey, mais pas que.

C'est aussi grâce au gouvernement Rwanda

qui a fait le choix

d'un tourisme très limité

et donc très haut de gamme.

Si vous voulez aller voir les gorilles du Rwanda

une ou deux heures

depuis le parc national des volcans,

il faut aujourd'hui un permis.

Un permis qui vaut tenez-vous bien

1300 euros

pour une visite.

Le nombre de visiteurs est volontairement

limité à quelques dizaines par jour.

C'est le prix

de la préservation des gorilles

dans leur habitat

pour leur bonheur.

Et pas le nôtre.

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Dian Fossey s'installe, en 1967, dans les montagnes du Rwanda où elle étudie les gorilles des montagnes. La chercheuse américaine mènera une lutte acharnée pour leur sauvegarde et leur protection.