Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Daval : Moi, maman de Jonathann - Le récit
Europe 1 8/24/23 - 28m - PDF Transcript
Je vous ai raconté l'affaire d'Aval sous plusieurs ans, le récit brut de l'enquête,
premier podcast, l'affaire vue par les parents d'Alexia Daval en deux podcasts, et bien
voici un dernier point de vue sur ce dossier, et ça n'est pas le moins intéressant, car
c'est celui de la mère de Jonathan Daval, Martine Henri. C'est elle d'ailleurs qui
débrifera ce récit, interview disponible dans un deuxième podcast. Elle raconte dans un livre
paru chez Michelon, moi maman de Jonathan, comment elle a vécu toute cette affaire. Et c'est un
regard intéressant parce qu'il est très rare que la maman d'un meurtrier écrive son ressenti. J'en
ai tiré ce récit avec l'aide de Tuc-du-Halle de Dieu le veut, réalisation Céline le Bras.
Moi je suis une maman et j'adore ça. J'ai eu six enfants avec mon ex-marie, le père de Jonathan,
et avec Florian mon nouveau compagnon, un de plus. Pour Jonathan, le moins qu'on puisse dire,
c'est que ça n'a pas été ça. Quand il est né, on a failli, il restait tous les deux. Il est
sorti de moi tout noir, le cordon autour du cou, et moi mon utérus a éclaté, j'ai fait une
émoragerie, il a fallu me transfuser, et lui a été tout de suite placé en couveuse, et après il allait
bien. Mais j'ai quand même été dessus de ne pas pouvoir l'allaiter à cause de la transfusion. Si
j'avais su que Jonathan et Alexia ne pouvaient pas avoir d'enfant, je lui demandais souvent,
alors, quand est-ce que vous allez avoir un petit bébé ? Attends maman, ça va se faire. Aujourd'hui,
je regrette bien d'avoir ignoré cette souffrance. Ça a dû être difficile pour eux, et moi qu'il est
questionné en plus. Le papa de Jonathan ne s'occupait pas beaucoup des enfants. Il était
ouvrier chez John Deere, et en dehors de son travail, il ne jurait que par la chasse. Il était pas
souvent à la maison, mais moi, ça ne me dérangeait pas. Je m'occupais de personnes âgées,
mais auraient été calées sur ceux de l'école, donc c'était plus facile avec les six enfants.
Quand on s'est séparé, Jonathan n'était pas proche de son père. Il n'est allé chez lui qu'une
seule fois. Son père s'est remis avec une femme, il s'ont tué deux filles, elle avait déjà une fille de
son côté. Ça faisait beaucoup de monde, et Jonathan a été marqué par une scène qu'il m'a souvent
raconté. Mal matin, je me suis levée pour aller prendre mon petit déjeuner, et je me suis fait
disputer. Il n'a jamais voulu y retourner. Quand j'ai rencontré Florent, Jonathan avait deux ans.
Je lui ai dit tout de suite que j'avais six enfants, et que vivre avec moi impliquait bien sûr de vivre
avec eux. Il n'y a pas eu de problème, et Jonathan a toujours appelé Florent papa.
Enfant, Jonathan a été sourd d'une oreille. On ne s'en est pas aperçu tout de suite. On a compris
alors qu'il avait déjà quatre ou cinq ans, et peut-être même un peu plus tard, puisqu'il a redoublé
le cours préparatoire. En vérité, Jonathan était asthmatique, remplie de végétation, et donc quand
il a été opéré, sa surdité allait mieux. Mais il s'est développé comme ça, calme, timide, dans sa
bulle. C'est devenu son caractère. A l'école, il était très bon élève. Il avait des copains,
des copines, pas de problème. Une vie de son art. Mais à la différence des autres enfants,
il aimait jouer seul, dans la cour.
L'adolescence a été plus compliquée pour Jonathan, car il avait le dos bossu. C'est une scolioze,
madame. Très marquée. Il va donc falloir lui mettre un corset. Il devra le porter jour et nuit.
Un corset? Jour et nuit à 14 ans? Oui madame, c'est indispensable.
Il a dû le garder deux ans. Autant vous dire qu'au collège, les autres se sont bien moqués de
lui. En prison, j'ai vu que ça revenait. Il a une petite bosse.
Quand Jonathan a rencontré Alexien, elle devait avoir 17 ans et lui, à peine 21. Au début,
je crois que c'est elle qui a flashé. Un coup de fou. C'est ce qu'elle a dit. Elle l'a invité à son
anniversaire chez elle dans sa maison avec Piscine. Je crois qu'il a été très surpris quand elle
l'a embrassé. Parce qu'il ne se voyait pas beau. Il ne pensait pas que quelqu'un pouvait s'intéresser
à lui. Et puis un jour, il nous l'a présenté. Papa, maman, je vous présente Alexien.
Je l'ai trouvé super bien. Naturel, poli. On voyait qu'ils étaient amoureux et ils avaient l'air de
bien s'entendre. Mais une fois qu'elle s'est retrouvée à la faculté de psychologie, ça a été fini.
J'ai senti qu'on est devenus pas assez bien pour elles. Ils ont d'abord pris un appart à
besançons et puis ils sont allés habiter chez les parents d'Alexien. Et à partir de là,
elle n'a plus voulu mettre les pieds chez nous. On était des petits et elle ne s'est jamais
gênée pour nous le faire ressentir. Moi, je n'ai rien dit. Mais je voyais bien que Jonathan
était orté. Je le voyais baisser la tête. Jamais il ne s'opposait à elle. Quand ils ont loué
la maison juste à côté des parents d'Alexien, je ne les voyais plus. C'était très dur.
On l'a fait avec. Je suis resté huit à dix mois sans voir Jonathan, sans aucune nouvelle. Pour une
maman, c'est difficile. En 2014, par exemple, ils ne sont pas venus fêter Noël avec nous. Alexien a dit
qu'on ne lui avait pas envoyé d'invitation. Je me souviens d'une scène. C'était en septembre.
Jonathan et Alexien étaient venus me voir. Et dans la cuisine, Jonathan n'arrivait pas à mettre le gaz.
En mode du don, mon fils. T'es plus fort en informatique pour t'occuper du gaz. Et Alexien a mal pris.
Allez, viens d'au doux, on s'en va. Ta mère dit du mal de toi. Et ils sont partis sans me dire au revoir.
J'en ai pleuré. J'ai retrouvé récemment, en fouillant dans des cartons, un petit carnet où j'avais
écrit. Alexien ne nous aime pas et s'aime la zizanie, mais on s'en fout. Quand quelqu'un meurt,
on a tendance à ne retenir que le bon et le beau. Moi, je veux être juste et réaliste. C'est mon
caractère, un caractère entier. Alexien a été quelqu'un de formidable. Ce qui est arrivé est une
tragédie. N'empêche qu'elle n'était pas l'être parfait que ses parents ont voulu dépeindre dans
les médias. Le 28 octobre 2017, Jonathan est passé chez nous vers 9h, 9h15. Tu vas boire un café,
Jonathan ? Non, je suis pas bien. Il avait les yeux tout mouillés. Je voyais bien qu'il n'était pas comme
d'habitude. Il était février. Alexien est parti faire un jogging. Ça m'a guilleté, elle n'est toujours pas rentrée.
À partir de là, ça se brouille dans ma mémoire. Je vais essayer de me concentrer. L'hélicoptère a
commencé à survoler la zone vers 15 ou 16 heures. On est restés devant la maison d'Alexien et
Jonathan tout l'après-midi. À attendre. Le lendemain, on a participé à la battue. On voulait tous la retrouver.
Quand on a retrouvé le corps d'Alexien, on est allé chez eux, chez ses parents. Il y a un truc qui m'a
choqué. C'est quand Isabelle Fouillot, la mère, a dit à la sœur d'Alexien qu'il fallait qu'elle
se fasse un brushing car elle ne pouvait pas aller à la conférence de presse comme ça. Dans un moment
pareil, ça me dépasse. La marche blanche, j'y étais, bien sûr, mais en retrait, non exposé. On m'a pas
vu. C'est mon caractère. Nous sommes des gens humble, simple, la lumière médiatique, très peu pour nous.
Aux obsèques, on a beaucoup parlé des larmes de crocodile de Jonathan. Mais Alexia lui manquait. C'est
sûr, c'était très difficile à comprendre, mais je sais que c'est la vérité.
Aux obsèques, il y a une scène qui m'a marqué. À la sortie de la cérémonie, j'ai réussi à coïncer
Jonathan pour le forcer à rester un peu près de moi. Bien Jonathan, on va aller dire au revoir
Alexia. J'ai mis mes mains sur le cercueil et je l'ai embrassé. Il était debout à côté de moi.
Il semblait chéné. M'a faisant autant Jonathan sur le cou. J'ai trouvé qu'il avait eu beaucoup de mal.
Évidemment, j'ai compris après.
Jonathan n'est pas sorti de chez lui pendant trois semaines. Et nous, on se relayait pour lui tenir
compagnie. Moi, j'y allais souvent le matin et je restais pour déjeuner avec lui. Il parlait peu ou presque
pas. Et quand je l'ai interrogé, il se mettait à pleurer. J'arrête pas de penser à ce jour où il
m'a dit comme ça, comme pour me préparer. Tu sais maman, je vais peut-être être placé en garde
à vue. Je suis une mari. C'est moi le premier suspect. Il faut que tu t'attendes à ce qu'il m'emmène.
Mais non, au fin Jonathan, c'est pas possible.
Aujourd'hui, je me dis qu'inconsciemment, je m'en doutais, mais que je n'ai pas voulu savoir.
D'ailleurs, dans ma première interview à l'Est républicain, j'ai dit que ça ne pouvait pas
être lui le coupable. Il faut se mettre à ma place. Jonathan, si douce, si gentil, c'est vertigineux.
J'ai encore du mal aujourd'hui à m'expliquer ça. Capacité à tenir sur ses mensonges. Comment
il n'a pas craqué. Je ne lui connaissais pas cette force.
Quand Jonathan a été arrêté et qu'il est parti en prison, j'ai accouru. Je voulais le voir.
Il ne m'ont jamais laissé passer. Je suis sa maman. Il reste mon fils, point. C'est aussi simple que ça.
C'est un pacte silencieux qui s'élabore au tout départ, alors que l'enfant grandit dans votre vente.
Le protéger. Coute que coûte. Et quand au moment de l'instruction, il s'est mis à accuser sa belle famille,
je pense qu'inconsciemment, il n'a pas voulu me t'écevoir. Moi.
J'ai bien failli ne pas pouvoir assister au procès. D'abord 15 jours avant, j'ai eu une hernie
discale. Je me suis retrouvé paralysée du bassin jusqu'au pied. Et deux jours avant, j'étais à l'hôpital et ils m'ont
mis sous morphine. Mais il y a une autre raison pour laquelle j'ai failli ne pas assister au procès de Jonathan.
Mes restrictions imposées par l'épidémie de Covid, madame, on qui n'aura pas assez de place. Je suis
désolé. Heureusement, la justice a fini par nous trouver une place. Et donc je suis arrivé au palais
justice de Vesoul en fauteuil roulant. Moi, qui voulait être discrète et éviter les journalistes,
c'était pas idéal pour rester incognito. Bonjour madame. Vous pouvez nous présenter une pièce d'identité,
s'il vous plaît, avant d'entrer dans la sainte. Merci. Allez-y.
Moi, à ce moment-là, mon esprit est ailleurs. Je pense à Jonathan, à sa vie ratée. Et Alexia,
bien sûr, à sa vie brisée. Faites entrer et l'accuser.
Assise dans la salle d'audience. Je ne l'ai pas lâché. Je l'ai regardé tout le temps. J'étais fixé sur lui,
même si, le plus souvent, il avait la tête baissée. Mais je sais qu'il sentait mon regard. Tout au long
des débats, j'ai souvent été chéné. Par exemple, quand il a été mis sur la place publique, que mon
fils était impuissant. Je me suis dit que ça ne regardait pas la France entière. Et quand la mère
d'Alexia a dit à la barre que mon fils n'était pas un homme devant tout le monde, avec les journalistes,
la caisse de résonance était énorme. L'audience est reprise. Vous pouvez vous asseoir. Personnellement,
je m'étais dit que Jonathan ne bougerait pas. Je ne m'attendais rien de spécial de sa part.
Mais je savais qu'il allait être écrasé par tout ça. Lui, il voulait juste dire ce qu'il avait fait,
c'est-à-dire le meurtre, et connaître la peine à laquelle il allait être condamné. On savait que la
famille d'Alexia allait nous accuser avec de mauvaises paroles. Mais entendre les méchancetés
comme on les a entendu, c'est très dur. Parfois, je ferme les yeux et je les entends encore.
Eux, ils ont perdu leur fille et ils ne la reverront jamais. Nous, Jonathan est là. Alexia, elle n'est
plus là. Ça n'est pas comparable. Mais nous aussi, on est sidérés et dans une immense peine.
L'audience est levée. Elle reprendra demain matin à 9h00.
Jour après jour, assise dans la salle d'audience, j'écoute la justice décortiquée la vie et la vie
secrète de mon fils. Et j'abrand beaucoup de choses. Même si nous étions très proches, Jonathan et moi,
fils ne dit pas tout à sa maman. Par exemple, pour le bébé, la fausse couche d'Alexia en 2015,
qui a tant marqué Jonathan. J'étais pas au courant avant le crime. J'ai aussi appris que quand il vivait
à Besançon, Alexia l'a mis dehors et qu'elle a rencontré un cuisinier avant qu'il ne décide de
se remettre en sang. Je me rends compte que mon fils a toujours cherché à me mettre de
bouteilles pour ne pas me faire de mal. On croit connaître ceux qui sont les plus proches.
Et en fait, ils ont parfois un immense jardin secret.
Et puis, lorsque Jonathan a eu une côte cassée, à la suite d'une altercation avec Alexia en 2016,
il m'a dit qu'il était tombé dans la baignoire. À bas, je l'ai cru. Alexia, toute menue,
toute blonde et mignonne. Je ne l'avais pas du tout tapé Jonathan.
J'ai appris au tribunal, par les experts, comment mon fils avait deux personnalités.
C'est très étrange ça pour une maman. Je me dis qu'il y a encore beaucoup de choses qu'on ne sait pas.
C'est très bizarre d'être spectatrice d'une scène où l'on disait que votre vie,
comme quand l'experte psychologue dit, Jonathan Naval, voyez-vous, est quelqu'un de très immature,
qui est passé d'une relation sapiothique à la mer, à une dépendance infective envers
ses beaux parents et sa femme. L'expert psychiatraux aussi a parlé de moi.
Il voit sa mère comme quelqu'un d'assez costaud, assais dur et forte. Dure ? Bon.
J'ai très mal vécu l'audition d'Isabelle Fouillaud, la mère d'Alexia.
Madame, vous n'avez pas adjuré de dire la vérité puisque vous êtes la mère de la victime ?
Nous vous écoutons. Elle a dit à mon fils dans le boxe qu'il n'était en somme pas un homme
et qu'il n'avait qu'à retourner chez sa mère. Je restitue, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti.
Faut le dire, un truc pareil à son genre.
Au procès, c'était étrange parce que ça faisait deux clans. La famille d'Alexia et notre famille.
Ils ne nous disaient jamais bonjour. Ils nous croyaient complice dans l'affaire ou quoi.
Comme si le meurtre ne suffisait pas. Comme si ça n'était pas déjà assez horrible.
Madame Henri, nous vous écoutons. Lors de mon audition, à la barre, j'ai été
sacrément chaleuté par les avocats de la partie civile. Je me suis senti traité comme si j'étais
en quelque sorte complice. Comme si j'étais dans le boxe aux côtés de mon fils.
Alors que je n'irai pas jusqu'à dire que je suis victime. Je ne veux pas me
mettre sur le même plan que les parents d'Alexia. Mais je la subis cette situation.
Jonathan, je l'ai mis au monde. Je l'ai élevée. Et je l'aime. Mais c'est tout.
Quand Jonathan a été condamné à 25 ans de prison, son avocat Randall faire d'or fer m'a appelé.
En votre connaissance, il voulait te faire appel ?
Non, non, non, je ne pense pas Randall. Je ne pense pas qu'il supportera de revivre une semaine comme celle-là.
Jonathan a préféré retourner dans le confort du silence.
Quand Jonathan était allé en prison après son arrestation, ça tout de suite était une évidence.
Il fallait que j'aille le voir au Parlois. Enfin quel genre de mère serait-je si j'abandonnais mon
fils ? Je condamne son acte. Mais il reste mon fils. On a mis plusieurs mois à nous accorder
un permis de visite. Et en avril 2018, on a pu enfin aller le voir à la maison d'arrêt de Dijon.
Il a fallu qu'il mette en place un dispositif spécial pour que ces parloirs ne soient pas en même
temps que les autres. Pas parce qu'il était dangereux, mais parce qu'il était le détenu le
plus médiatisé de la prison. La première fois qu'on est allé le voir, les surveillance nous ont
mis en condition. On vous prévient, madame. Jonathan, pas celui que vous avez connu quand il est
porté en prison. Vaut mieux que vous le sachiez. Ils nous ont donné un mouchoir et un verre d'eau.
Et on a eu l'impression d'entrer dans une arène.
Heureusement qu'il nous avait prévenu. On a eu très peur. A ce que l'être, il ne pesait
plus que 30 kilos. Il nous a dit qu'il avait pensé qu'on ne viendrait jamais le voir, qu'on allait le
laisser tomber. Et il nous a fait comprendre qu'il s'était laissé mourir. Papa, maman,
vous allez revenir ? Cette question, on ne se l'est jamais posé. C'était une évidence.
Quoi qu'il ait fait, on sera toujours là pour lui.
Quand il était un dijon, on allait le voir plusieurs fois par semaine. Tous les mardi et tous les
jeudi. C'est étrange à dire, mais la prison, c'est une ambiance assez familiale. On finit par
connaître les surveillants. Et on a tout de suite senti qu'il le protégeait. Vous savez,
Jonathan, je pense qu'il n'a pas sa place ici, où l'on produit tout le profil d'un criminel,
même pas d'un hélico. Et j'ai trouvé très délicat de leur part qu'il trie son courrier,
pour ne lui mettre que le bon, c'est-à-dire les lettres de soutien, et mettre de côté le mauvais,
c'est-à-dire les lettres de menace ou d'insulte. Dans notre malheur, on a vécu de bons moments
en prison, et on l'a fait de belles rencontres. Je pensais pas dire ça un jour, mais là aussi,
bah il y a du positif.
Là, a sorti, la fin de la peine. Pour Jonathan, c'est trop tôt. Il ne se projette pas.
Du tout. Avant le procès d'ailleurs, ces avocats étaient étonnés. Il n'a jamais
cherché à savoir combien de temps il allait passer en prison. Il a toujours pensé qu'il
méritait ça par rapport à ce qu'il avait fait à Alexia et à sa famille. Mais moi,
je lui en ai parlé de sa vie future, de sa deuxième vie, quand il serait dehors.
Il faudra avoir moi de secret, Jonathan. Essayez de parler davantage,
comme te le dit ta psychologue. Tu sais, maman, j'en suis pas encore là. J'ai encore plein d'années
à passer ici. Les remises de peine, il ne veut même pas en entendre parler. Mais moi, j'ai calculé.
Il a encore au moins 11 ans à faire, 8 au minimum. Aussi insupportable que ce soit pour les proches
d'Alexia. Jonathan aura une vie après.
Aujourd'hui, Jonathan est incarcéré à NCSYME en Alsace. Et c'est qu'aux détenus sont des
célébrités, un patrice à l'aigre, Guy George. Il paraît d'ailleurs que Guy George est très sympa.
Vous vous rendez compte, je n'aurais jamais pensé un jour prononcer cette phrase. Guy George est très
sympa. Mais au vu de ce qui s'est passé, j'ai plus du tout les mêmes frontières. Je vois l'homme
d'une part et l'acte d'autre part.
J'ai tiré cette histoire du livre de Martin-Henri chez Michelon, moi, maman de Jonathan.
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Un dernier point de vue sur ce dossier et ça n’est pas le moins intéressant. Celui de la mère de Jonathann Daval, Martine Henry.