Les actus du jour - Hugo Décrypte: Crise démocratique en France, Poutine en Ukraine, Agatha Christie… Actus du jour
Hugo Travers 4/18/23 - Episode Page - 14m - PDF Transcript
Rénover l'ordre républicain et démocratique
signifie également que nous devons lutter contre le sentiment
persistant que voter ne serait plus décidé.
Ce lundi soir, lors de son discours aux Français,
Emmanuel Macron a ouvert la porte à des évolutions
du fonctionnement de la démocratie en France.
En effet, après l'adoption de la réforme des retraites
contre la vie d'une majorité des Français
qui s'en votent à l'Assemblée nationale suite au 493,
et bien beaucoup évoquent une crise démocratique en France.
Alors, qu'en est-il ?
Que propose aujourd'hui Emmanuel Macron ?
Que propose aussi les autres partis et l'opposition ?
C'est ce qu'on va voir aujourd'hui.
Salut c'est Hugo, j'espère que vous allez bien.
Aujourd'hui, on va évoquer un sujet qui nous concerne tous.
C'est donc le sujet à la une des actualités du jour.
Et au passage, à vous tous qui écoutez chaque matin ou chaque soir,
je ne sais quand, ce format des actus du jour en version podcast audio.
Je voulais vous remercier d'être chaque jour plus nombreux.
Ce podcast vient de dépasser les 2 millions d'écoutes par mois
et c'est toujours le podcast le plus écouté en France aujourd'hui.
Je tenais juste du coup à vous remercier
et je me souviens des suggestions pour améliorer ce format.
Et spécifiquement d'ailleurs sur sa version audio.
N'hésitez pas à me faire part de vos retours.
Ça peut être par exemple directement en message privé
sur mon compte Twitter personnel Hugo Travers, T-R-A-V-E-R-S.
Et vous pouvez aussi au passage laisser 5 étoiles
sur votre application de podcast ou de streaming.
J'aimerais ce format vous plait.
Merci en tout cas pour votre confiance.
Alors ce samedi, le média britannique The Guardian
décrivait la promulgation de la réforme des retraites
par le président de la République comme une victoire à la pyrus.
Autrement dit donc, une victoire arrachée au prix de pertes si lourdes
que c'est quasiment finalement une défaite.
Ici la perte serait donc d'abord à l'échelle personnelle
puisque la popularité d'Emmanuel Macron a chuté.
Mais elle serait aussi à l'échelle nationale
avec un climat aujourd'hui très tendu en France.
Et une méfiance et un rejet des institutions
par une partie en hausse de la population.
Alors peut-on parler de crise démocratique ?
C'est une question qui fait beaucoup de débats.
Tout le monde n'est pas forcément d'accord.
Mais c'est avancé par de plus en plus de personnes ces derniers jours.
Une crise démocratique en fait, c'est quand les citoyens
ne se sentent plus représentés par leurs élus
et qu'ils pensent finalement que leur avis ne compte pas
ou alors ne compte plus.
Il faut dire pour avoir un peu de contexte que notre cinquième République.
C'est un modèle assez unique en Europe aujourd'hui.
Un modèle avec un pouvoir présidentiel qui est très fort.
Et le Parlement, donc l'Assemblée nationale et le Sénat,
se retrouve avec un pouvoir qui est plus faible.
On est donc dans un système qui est assez différent
de ce que l'on peut trouver par exemple en Allemagne.
En Allemagne par exemple, le pouvoir législatif
et le Parlement a beaucoup plus de pouvoir.
Alors aujourd'hui, certains jugent que le modèle de la cinquième République
avec un président de la République, chef des armées
et qui a un pouvoir important
avec aussi des éléments dans la Constitution comme le 49.3
ne correspondent plus au contexte de sa mise en oeuvre en 1958
par le général de Gaulle.
En gros, ils estiment qu'à l'époque, lorsque cette cinquième République
donc est arrivée,
il pouvait être légitime potentiellement
d'avoir un pouvoir présidentiel fort
dans le contexte de la situation en Algérie
et dans le contexte aussi de l'instabilité de la présidente République,
la quatrième République qui avait mené à pas mal de problèmes.
Par ailleurs, il faut comprendre que cette cinquième République
avec un pouvoir très fort pour le président de la République,
ça avait été vu par beaucoup à l'époque
et encore aujourd'hui comme une sorte de Constitution sur mesure
pour le général de Gaulle lorsqu'il est arrivé au pouvoir.
Mais aujourd'hui, certains jugent donc que cette cinquième République
n'est plus adaptée et qu'elle mène donc à des problèmes.
Mais alors, qui veut en finir avec la cinquième République
et pourquoi faire derrière ?
Bien, il y a notamment le Parti de gauche,
la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon
qui estime que la cinquième République actuellement,
c'est en fait une forme de monarchie présidentielle,
un sentiment qui est renforcé dans ce camp-là par la réforme des retraites
où une loi a pu être passée,
et bien sans vote sur cette réforme précisément à l'Assemblée nationale,
sans l'adhésion de la population,
que ce soit dans les sondages d'opinion ou alors dans la rue,
et donc avec une opposition assez importante.
De leur côté, donc, eux évoquent le passage à une sixième République,
ce serait une sixième République dans laquelle le président de la République
aurait moins de pouvoir et le peuple et la population en auraient davantage,
notamment via des référendums directs, plus nombreux et sur plus de sujets,
mais aussi via des pouvoirs au Parlement qui seraient renforcés.
Il faut savoir qu'aujourd'hui, concernant la question des référendums,
il y a bien un système de référendums d'initiatives partagées
qui est présent dans notre Constitution.
On en a parlé ces derniers jours sur la chaîne,
c'est un système qui permet à la population
de solliciter un référendum sur un sujet,
un dispositif qui a été mis en place en 2008 par Nicolas Sarkozy,
mais cette procédure, en fait, elle est assez complexe
et donc elle n'a jamais abouti pour le moment.
Ce qui la rend assez complexe,
c'est qu'il faut recueillir entre 4 et 5 millions de signatures d'électeurs
pour la mettre en place le tout en 9 mois.
C'est ce qui fait que, selon Baronin Morel,
qui est spécialiste du droit qui est cité par le FIGARO,
ce référendum d'initiatives partagées,
il a finalement été potentiellement conçu
pour ne jamais être utilisé tellement ce processus est complexe.
On verra d'ailleurs si le Conseil constitutionnel
valide la seconde demande de référendum d'initiatives partagées
concernant la réforme des retraites.
On aura le retour là-dessus début mai.
C'est une demande qui a été formulée par les partis de gauche.
Si c'est le cas, il y aura donc un long processus,
des millions de signatures à collecter,
puis éventuellement l'organisation d'un référendum
sur la question de la réforme des retraites,
mais vous l'aurez compris, on en est très très loin.
Certains, sans appeler à une 6e République,
veulent la possibilité pour la population
dès maintenant de pouvoir donner son avis.
Il y a un élément dont on a beaucoup entendu parler,
notamment lors de la crise des gilets jaunes,
c'est le RIC, donc le référendum d'initiatives citoyennes.
En fait, c'était une revendication des gilets jaunes,
notamment en 2019,
qui figurait notamment dans le programme de Marine Le Pen l'an dernier,
mais aussi dans le programme de Jean-Luc Mélenchon.
Dans ce référendum d'initiatives citoyennes,
il faudrait seulement 500 000 signatures
pour qu'un référendum soit organisé sur un sujet.
C'est donc forcément une procédure qui est moins complexe,
ce qu'il faut donc quasiment 10 fois moins de signatures
que pour le référendum d'initiatives partagées.
Alors, que pense le président de la République de tout ça ?
Eh bien, sur la réforme des retraites, on en a déjà beaucoup parlé,
il affirme qu'il avait une légitimité démocratique
pour la réaliser par son statut de président.
En gros, la réforme des retraites faisait partie de son programme
lors de la dernière élection présidentielle.
Il estime donc que les Français savaient à quoi s'attendre.
C'était notamment le sens de sa formule
il y a quelques jours qu'il avait prononcé devant des députés de son parti.
Il avait dit, je cite,
« La foule qui manifeste n'a pas de légitimité
face aux peuples qui s'expriment à travers ses élus.
Autrement dit donc, s'il a été élu pour ça, il peut l'appliquer.
À cela, certains répondent que certes, il a été élu avec ce programme,
mais beaucoup ont voté pour lui au second tour
pour empêcher l'élection de Marine Le Pen.
Par ailleurs, Emmanuel Macron affirme qu'il a parfaitement respecté les institutions.
Et en soi, c'est le cas.
Il n'y a rien eu d'illégal en soi dans la procédure actuelle.
Le 49-3 est autorisé par la Constitution.
Le Conseil constitutionnel ensuite a validé cette réforme,
y compris la méthode qui était très contestée et qui fait beaucoup débat.
Bref, Emmanuel Macron semble aussi s'appuyer
donc sur cette forme de légitimité légale,
si on peut dire ça comme ça,
pour justifier finalement le passage de cette réforme,
malgré les impopularités importantes et malgré donc la crise actuelle.
Alors, quelle pourrait être les évolutions de la part du président de la République ?
Ce qu'on peut dire déjà, c'est qu'en 2017, Emmanuel Macron avait intégré dans son programme présidentiel
une réforme des institutions.
Finalement, elle n'a pas vu le jour.
Cette réforme, elle portait principalement sur le Parlement.
Il souhaitait une réduction d'un tiers du nombre de députés et de sénateurs.
Mais surtout, il voulait introduire une dose de proportionnel dans l'élection des députés,
pour que l'Assemblée soit davantage représentatif de la diversité des opinions.
Je ne vais pas rentrer là-dessus dans les détails,
mais aujourd'hui, lors des élections de l'initiative pour y lire les députés,
il y a un premier tour et puis un second tour,
et celui qui a le plus de voix est élu et devient député.
Alors qu'avec une élection à la proportionnelle,
les sièges à l'Assemblée sont répartis en fonction de leur pourcentage lors des élections.
Si un parti par exemple a 20% aux élections,
il peut avoir 20% des sièges à l'Assemblée pour les choses très simplement.
Et donc Emmanuel Macron voulait intégrer une dose de proportionnel au sein de cet Assemblée.
Bref, dans la situation actuelle,
bien Emmanuel Macron pourrait être tenté de donner plus de pouvoir aux collectivités locales,
donc aux régions ou encore aux villes.
On verra donc ce qu'il en est.
En tout cas, une réforme des institutions, c'est toujours bien complexe à mettre en œuvre,
parce que ça touche à la Constitution, donc à la loi suprême du pays en quelque sorte.
On verra donc ce qu'il en est dans les prochains jours.
Ça me semblait dans tous les cas intéressant de faire un petit panorama, on va dire, de sujet aujourd'hui.
Je vous mets donc des liens en description.
Je vous laisse avec blanche pour les actualités en bref et je reviens juste après.
Merci Hugo et salut tout le monde !
On commence avec une première info rapidement.
Près de 15,1 millions de téléspectateurs étaient devant la locution d'Emmanuel Macron ce lundi soir.
C'est plus que lors de son intervention du 22 mars dernier,
au journal de 13h en pleine contestation de la réforme d'Hertret,
qui avait réuni 11,5 millions de téléspectateurs.
Et c'est à peu près autant que lors de sa dernière allocution,
lors du journal de 20h en juin 2022.
En tout cas, si vous n'avez pas suivi cette allocution,
vous en avez fait un résumé dans les actus du jour d'hier, n'hésitez pas à les regarder.
Deuxième actu, les autorités russes ont affirmé ce mardi
que le président Vladimir Poutine s'était rendu en Ukraine,
plus précisément dans les régions de Kerson et Lugansk, revendiquées par la Russie,
et qui sont situées au sud et à l'est du pays.
L'objectif de cette visite, c'était de rencontrer les militaires russes
qui s'y trouvent depuis le début de la guerre, donc depuis 14 mois.
Alors pourquoi c'est marquant ?
Et bien en fait, c'est la première fois depuis le début de la guerre
que le président russe visite ces troupes dans ces régions ukrainiennes.
Et plus globalement, c'est la deuxième visite en l'espace d'un mois de Vladimir Poutine
en zone occupée par la Russie en Ukraine.
En tout cas, ça a fait réagir les autorités ukrainiennes
qui accusent le président russe de visiter, je cite, la scène de ces crimes.
Troisième actu qui fait beaucoup parler en ce moment aux États-Unis.
Un jeune afro-américain de 16 ans, Ralph Yard, s'est fait tirer dessus
parce qu'il avait sonné à la mauvaise porte.
Le drame a eu lieu jeudi dernier à Kansas City,
dans l'état du Missouri, au centre des États-Unis.
Ralph Yard devait aller chercher ses deux petits frères chez des amis,
mais il s'est trompé de rue et a sonné à la mauvaise porte.
Le propriétaire de la maison, qui ne le connaissait pas,
lui a en réponse tiré une balle dans la tête et une dans le bras.
Alors le tireur, qui est un homme de 84 ans,
a été placé en garde à vue pendant 24 heures,
puis a été relâché sans poursuite vendredi dernier,
ce qui a provoqué beaucoup de colère dans tout le pays.
Énormément de célébrités se sont emparés de cette affaire
et ont apporté leur soutien aux jeunes hommes,
comme par exemple Madonna, Justin Timberlake, Jennifer Hudson
ou encore Kylie Jenner.
Et donc finalement, ce lundi, la justice a décidé de poursuivre le tireur
qui pourrait risquer jusqu'à la prison à vie.
De son côté, Ralph Yard est sorti de l'hôpital ce dimanche
et se remet doucement de ses blessures.
Le quatrième actu en France, et ça concerne les étudiants,
le délai de candidature sur la plateforme en ligne MonMaster,
qui est une nouvelle plateforme qui permet de postuler en première année de master,
a été prolongé de deux jours.
Concrètement, ça veut dire que les candidats ont encore jusqu'au jeudi 20 avril
à 23h59 pour déposer leurs dossiers.
Le ministère de l'Enseignement supérieur estime en fait qu'au vu du nombre de documents
à fournir et de la complexité de certains dossiers de candidature,
il était préférable de laisser plus de temps aux étudiants
pour compléter leurs candidatures.
Ceci dit, le reste du calendrier n'est pas modifié,
donc l'examen des candidatures par les établissements
est toujours prévu du 24 avril au 16 juin,
viennent ensuite les résultats d'amnissions du 23 juin en 23 juillet
et enfin l'inscription administrative à partir du 23 juin.
Cinquième actu, la Ville de Paris a annoncé vouloir transformer son périphérique à l'horizon 2030.
Le périphérique, c'est donc l'autoroute qui fait le tour de la ville.
Concrètement, la Mérite de Paris souhaiterait réserver une voie du périphérique
au co-voiturage et au transport en commun,
dans le but de favoriser ces modes de transports-là
plutôt que les voitures individuelles qui polluent plus.
C'est quelque chose qui se fait déjà aux États-Unis par exemple,
dans certaines villes comme Los Angeles, pendant les heures de pointe,
seules les personnes qui sont à plusieurs dans leur voiture
ont le droit d'emprunter la file de gauche
et donc se retrouvent moins facilement dans les embouteillages.
Alors pour décider des mesures qui pourront être mises en place
concernant cette autoroute qui est la plus empruntée d'Europe,
la Mérite de Paris a lancé ce lundi une consultation en ligne
où les citoyens pourront donner leur avis et proposer des projets.
On vous tiendra au cours.
Enfin, dernier actu culturel,
les versions françaises des livres de l'écrivaine britannique Agatha Christie,
spécialiste des romans policiers, vont être révisées.
L'objectif, c'est en fait d'enlever les termes jugés offensants
ou discriminants sur le physique ou l'origine des personnages
pour s'aligner sur les autres éditions internationales.
Ça concerne par exemple un passage dans la mystérieuse affaire de Stiles
dans lequel le personnage d'Hercule Poirot souligne qu'un autre personnage,
et je cite un juif, bien sûr.
Alors, il faut savoir qu'en 2020, le roman policier,
les deep-tinègres d'Agatha Christie avaient aussi été rebaptisés,
ils étaient dix, sur décision de l'arrière petit-fils de l'écrivaine.
D'autres œuvres ont aussi fait l'objet de révision récemment,
pour les mêmes raisons,
ça a été le cas récemment des livres de l'écrivain Roald Dahl.
En tout cas, cette décision fait débat,
certains estiment que c'est une bonne chose pour l'inclusivité,
mais d'autres estiment que ça dénature l'œuvre originale.
Voilà, c'est la fin de ce résumé de l'actualité du jour.
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Écoutez, je crois que j'ai tout dit, prenez soin de vous et on se dit à très vite.
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Écriture : Blanche Vathonne - Paul Bonnaud - Madeleine de Blic - Hugo Travers
Montage : Stanley Duplan
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