La source: Commissaire Guillaume, Commissaire Maigret : quand la fiction se substitue la réalité
Radio France 8/19/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
François Sainte-Aire.
Aujourd'hui, d'un référent sensible, les aventures du commissaire Marcel Guillaume.
L'homme que l'histoire a presque oublié au profit de son double,
qui lui n'a jamais réellement existé, le commissaire Jules Maigret.
Érophictif et populaire des romans de Georges Simonon.
Marcel Guillaume était le policier que la presse de l'entre-deux-guerres
surnommée Lasse d'un PG, un flic craint, respecté, redouté de tout le milieu de grand banditisme,
star du transistique et des orphèves.
De l'arrestation des criminels de la banalabono,
à l'interrogatoire du toerre en Syrie Landru, en passant par l'enquête sur l'assassinat du président Doumer,
et l'affaire Stavisky, excusée du peu,
Guillaume a eu affronté et a eu ici des toutes sortes de crimes,
parmi ceux qui ont le plus défrayé la chronique judiciaire,
ceux qui lui vaudra d'être sollicité en 1945
pour intégrer le groupe d'enquête internationale sur la mort d'Adolf Hitler à Berlin.
Adeptes de méthodes d'interrogatoire novatrice,
fins psychologues, il va devenir l'une des sources d'inspiration d'un jeune écrivain
devenir un certain Georges Simonon.
Sous sa plume, Marcel Guillaume se métamorphose en un flic qui répond au nom de Jules Maigret.
D'être invité aujourd'hui, Laurent Jolie, historien, directeur de recherche au CNRS,
il a présenté et a noté la dernière édition des mémoires de commissaires Guillaume,
un ouvrage intitulé « Mes grandes enquêtes criminelles de la bande à bonneau »
à l'affaire Stavisky, qui vient d'être rééditée par les éditions Équateur.
Affaire sensible et d'émission de France Inter, en partenariat avec Lina.
Et avec RetroNews, le site de presse de la BNF,
si documentaire Adrien Carras, coordination Christophe Barreur, a réalisation Marion Lelé.
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.
Maigret revient, dans un nouveau film de Jean Delanois,
d'après le célèbre roman de Georges Simonon, l'affaire Saint-Fiacre.
Ils sont beaux, les derniers Saint-Fiacres. Ils sont frais.
Un ivrogne un peu escro, et une fille bigote qui s'empêche les gigolos.
Une affaire comme jamais Mégret n'en a connue au cours de sa carrière.
Une affaire qui le bouleversera.
Notre maman est mort ce matin, la première messe.
Mais je peux vous assurer qu'elle n'a pas souffert.
Pas souffert.
Un accident avrant ?
Non, pas un accident, un crime. Un crime que j'étais là pour empêcher.
Qu'est-ce que vous racontez là ? Vous êtes fou ?
Un crime extraordinaire commis par le plus étrange des assassins.
Va-t-il pour la première fois mettre en échec le célèbre commissaire ?
Vous connaissez l'assassin, Espoir.
Dieu le connaît.
Dieu le connaît, mais Mégret le découvrira.
Au printemps 1959, 2 millions et demi de spectateurs se presse dans les salles de cinéma à Paris et en province.
A l'affiche, le 2e épisode des aventures d'un policier, pas comme les autres,
a un personnage qui fascine le grand public par son ton.
Disons impérial, ces méthodes implacables,
et sa capacité à déterminer les mobiles les plus audacieux.
Un individu confronté à des crimes tantôt diaboliques,
tantôt mystérieux, voire parfois quasi parfait.
Cet homme, c'est le commissaire Mégret.
Dans Mégret, l'affertien Fiacca, il est interprété par Jean Gabin
dans ce film réalisé par Jean de la Noix sur un scénario Michel Audiard.
Anecdotes qui ont dit long sur l'intérêt du public.
Ni Gabin ni de la Noix ni Audiard l'avaient prévu ni voulu tourner une suite.
Mais face au succès du premier Mégret, face aussi à la demande des spectateurs
et enfin à l'insistance des producteurs, la petite équipe s'est remise au travail.
Tous là, sous le regard bienveillant et méticuleux d'un homme de 56 ans,
portant de larges lunettes à la monture arrondie,
fumant sa pipe à tabac et ne sortant jamais sans son grande imperméable veri,
lui, c'est le conseiller au dialogue du film, lui, c'est Georges Simonot.
La trite de ce second volet tient en quelques lignes.
Le célèbre commissaire retourne dans son village natal de Saint Fiacca
à l'invitation de la conteste des lieux.
Celle-ci le prévient, qu'elle a reçu une lettre anonyme
lui annonçant qu'elle mourra le mercredi décembre.
Une prophétie qui se révèle exacte.
Dans ce huis clos à l'atmosphère étouffante,
sorte de cluer d'eau sur fond d'histoire sondine,
de secret de famille et le vieil rampeur de province,
le commissaire Mégret doit déployer tout ses talents.
À l'écran, l'interprétation est parfaite.
Jean-Lébain est magistrale.
Avant lui d'autres grand-acteurs comme Pierre Renoir,
Albert Progen ou Michel Simon,
avaient déjà endossé le costume à bretelles de Mégret.
Eux aussi, c'était assis au bureau du célèbre Flic,
installé dans les étages du 36é des Orphèvres,
mais aucun d'eux n'avait réussi à faire de Mégret
un héros aussi populaire.
Il est dix heures, la nuit enveloppe la tour pointue
et le 36é des Orphèvres.
Et justement, voici qu'un homme se prépare
à pénétrer dans l'immeuble de la police judiciaire,
un homme qui regagne son bureau,
le commissaire Mégret.
À cette heure-ci, et oui,
c'est que cet homme n'est pas un homme comme les autres
et son bureau n'est pas un bureau comme les autres.
Alors, madame, vous pouvez être heureuse.
Votre chérie est libre.
Votre poussin vient de partir, il va pouvoir recommencer à tuer.
Quoi ?
Car il a déjà tué quatre fois.
Ça, je le sais, vous aussi, vous le savez.
Pensez pas sérieusement ce que vous dites, M. Mégret.
Ce monstre, c'est grotesque.
Vous avez des choses à faire, vous ?
Mais ça te fait un con !
Alors, faisez-vous.
Laquelle de vous de cette nuit
as-tu une femme jarante ?
Laquelle de vous de la comien
crime pareil aux chiens en l'espérance sauvée ?
Laquelle ?
Avant d'être venu de veudette de film
et de connaître son heure de gloire au cinéma,
le commissaire Mégret est avant tout
le héros fictif d'une soixantaine de romans policiers
et de presque autant de nouvelles littéraires.
Des ouvrages dans lesquels se mène Mégret,
Ford Inflegme et d'une intuition débordante
parcourent la France pour y mener des enquêtes
et y résoudrent des crimes.
Avec à chaque fois la même ambition,
réussir à faire avouer le ou les coupables.
Le père de ce policier au profil atypique
pour l'époque, c'est un jeune écrivain belge
jusqu'ici méconnu.
Georges Simonon, celui la même
qui plus tard sera conseillé au dialogue
sur les plateaux de cinéma.
C'est sous la plume de Simonon en effet
qu'apparaît en 1929 et ce pour la première fois
le personnage de Mégret.
L'écrivain a alors tout juste 26 ans.
Usant et abusant de multiples pseudonymes,
il a déjà écrit plusieurs dizaines de comptes
et autant de petits romans.
Il n'est pas très fier d'ailleurs
et qu'il qualifiera lui-même
de production littéraire sans envergure,
quelconque et bon marché.
C'est alors qu'une de ses relations,
un jeune journaliste d'une nom de Joseph Kessel,
lui demande une série de nouvelles
pour sa revue détective.
Simonon, qui a besoin d'argent
et qui cherche aussi à se faire connaître,
accepte bien volontiers.
Lui qui couvre depuis plusieurs années
l'actualité judiciaire et l'effet d'hiver
comme jeune reporter,
n'a aucun mal à écrire les premières lignes.
Puis les premières pages de ce qui s'intitulera
plus tard la maison de l'inquiétude
et qu'il publiera une fois encore
sous Amsterdam.
Pour autant, il manque à Simonon
un élément central pour que son scénario
tienne la route.
Un personnage qui soit à la fois le narrateur
et la clé de voûte de tout son dispositif d'intrigue.
C'est là que Simonon imagine
la première fois les traits de ce policier
du nom de Jules Mégret
comme il expliquera bien plus tard
lors d'une entrevue à la RTF.
Pourquoi est-ce que vous l'avez inventé Mégret ?
Comment est-ce que c'est venu ?
Au début, ce n'est pas du tout par passion
ni pour la recherche policière
ni pour la criminologie.
Ça a été plutôt par faiblesse de technique.
C'est-à-dire que j'étais incapable d'écrire
un roman sans meneur de jeu,
sans coeur antique, comme on dit en littérature.
Et j'ai trouvé qu'évidemment d'avoir
un policière dans un roman
permettait tout le temps d'intervenir,
permettait de pénétrer dans telle ou telle maison
de questionner les gens.
Puis je n'en ai eu plus besoin
et j'ai abandonné Mégret pendant très longtemps.
D'ailleurs, je ne le reprends qu'une fois de temps
et j'en avais été au parcentimentalité.
Mais ce qui s'est passé,
c'est que je me suis passionné moi-même
à ce moment-là à la criminologie
pour elle-même sans le faire pour Mégret
et maintenant je continue d'ailleurs à m'y passionner.
Tout de même, Mégret était au départ
de mon texte, je vous le dis,
je l'ai fait par faiblesse de techniques littéraires.
Les aventures de commissaire Médret
sont plutôt bien accueillies
par les lecteurs de la revue détective
et par la critique.
Joseph Cassel lui aurait alors commandé une suite
avec d'autres intrigues,
d'autres personnages
et lui aurait aussi recommandé de signer
cette fois avec son propre nom
de Georges Sim.
Encouragé par cette première expérience
et puis Joseph Cassel et celle tout de même,
Simonon se lance alors
dans les mois qui suivent
à l'écriture de son premier manuscrit.
Le tout premier tome des aventures
de son super commissaire,
qu'aucun crime n'arrête Mégret.
Une histoire intitulée
pître le letton et que Simonon
intimidait propose à la maison
d'édition Fayard.
L'histoire
de commissaire Médret
aurait pu s'arrêter là
sur ce manuscrit de 200 pages
et ne jamais poursuivre sa vie
dans les librairies ni les salles de cinéma.
Car aussi ce que l'éditeur répond
à Simonon après avoir lu son manuscrit.
Écoutez,
de ce que j'en ai lu,
franchement votre roman policier,
M. Simonon, n'est pas un vrai roman policier.
Il n'est pas scientifique,
il ne joue pas la règle du jeu,
tout de moins d'amour
qu'on le conçoit dans le roman policier.
Enfin, il n'y a pas de personnage
franchement sympathique, ou de personnage
franchement antipathique.
Et puis votre histoire ne me finit ni bien ni mal,
que voulez-vous de vous amouer, c'est des astres.
Vous n'aurez même pas 1000 lecteurs.
Alors quoi,
le commissaire Mégret ne serait-il pas conforme
à la réalité ?
Ces aventures seraient à ce point
un décalage avec le genre policier.
Des années après, Simonon justifiera
ses choix littéraires,
par la vision qu'il avait du flic
et du rôle que celui-ci devait jouer
dans la société.
Pour vous, un policier, est-ce que c'est
un homme entre les autres hommes ?
Est-ce que c'est un homme particulier,
un homme qui a une vision du monde spécial ?
Je crois qu'on perce souvent
que le rôle du policier
n'est pas du tout de punir
ni de juger. Peut-être a-t-on cette idée-là
un petit peu à cause de guignols,
n'est-ce pas, la bataille entre
les poules gendarmes ?
Mais son rôle est avant tout de prévenir.
C'est-à-dire que le rôle du policier
est davantage d'empêcher les crimes
que d'arrêter les criminels.
L'arrêter des criminels vient ensuite
et il y a beaucoup plus de policiers
travaillant à prévenir les crimes dans les rues de Paris
et partout que de policiers
traquant les criminels, heureusement d'ailleurs.
Quel paradoxe vous-même, quand on sait que
les aventures du commissaire Mégret vont cadettre
dès leur parution un incroyable succès ?
Eux-mêmes, lorsque 20 ans plus tard,
au début des années 50,
Simonon évoquera l'idée d'arrêter d'écrire
les aventures de son super commissaire.
Son éditeur d'alors, Galimar,
n'aura de cesse de tenter de le convaincre
de continuer et il lui réclamera
d'autres histoires.
À partir du mois de mai 31,
les aventures de commissaire Mégret
débarquent sur les étales de Librairie,
la maison d'Édition Faillard ayant finalement
accepté de publier Simonon
à la condition que celui-ci
utilise son vrai nom d'auteur
sur la couverture.
Pître le letton puis le chartier
de la providence ou encore le chien jaune
ou la nuit du carrefour,
chaque mois, Simonon produit
une nouvelle aventure de commissaire Mégret.
Des histoires dont la construction narrative
privilégie toujours les rebondissements et les coûtéâtres,
les premiers épisodes
révèlent déjà la méthode d'enquête
du commissaire.
Il s'immerge, il interroge,
il contre-interroge jusqu'à obtenir
la vérité.
Pas que Jean Raffraper a prévenu
à tâcher au radiateur, mais souvent
aidé par la chance, les premières enquêtes
de Mégret sont déjà travaillées,
très précises, très fouillées.
Mais il manque encore quelque chose
à Mégret pour être Mégret.
Il lui manque un modèle.
Or, parmi les nombreux lecteurs
de cette première série d'aventures,
il y a un vrai policier.
Cet homme c'est Xavier Guichard,
chef de la sûreté et directeur
de la police judiciaire,
autrement dit le patron du 36
qui est des Orphèvres,
lieu où travaille la brigade spéciale,
l'ancêtre de la brigade criminelle.
Guichard
est un homme malin,
un policier qui est du fleur,
du style épicé,
et beaucoup de charisme.
Et lorsqu'il lit les romans de Simonon,
ce qui est le choc en premier,
c'est que le personnage de Mégret
ne fait pas partie du 36.
Non, dans les romans de Simonon,
le héros est membre de ce qu'on appelle
à l'époque la brigade mobile,
l'unité concurrente de la PG.
Alors, prétextant vouloir
aider Simonon à corriger
quelques erreurs sur les procédures
et les détails donnés dans ses livres,
comme notamment le fait qu'un commissaire parisien
n'a un droit ni aucun pouvoir en dehors de la capitale,
Xavier Guichard
va inviter l'auteur de Mégret
à venir mettre les pieds au 36 et des Orphèvres.
Et Guichard ouvre à Simonon toutes les portes.
Il le balade partout.
Il lui permet d'assister à des réunions d'enquête.
Il lui fait rencontrer les grands flics de l'époque,
comme nos commissaires maçus.
Et surtout, on y vient,
le commissaire Marcel Guillaume.
L'homme qu'elle appraise s'en nomment alors,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qui elle appraise,
l'homme qu'elle appraise
Erst month of April 1995
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
l'homme qu'elle appraise,
Le commissaire trouve toujours la faille psychologique de ses suspects, puis il l'exploite avant
à chaque fois de parvenir à obtenir des aveux.
C'est d'ailleurs en grande partie par cette rencontre, leur série d'échanges et l'amitié
qui va se nouer entre les deux hommes, que Simonon va commencer à adopter et adopter
la manière de faire de Guillaume dans les aventures de son maigret.
Il va s'inspirer de son look, notamment, exception faite de la pipataba que maigret
et lui ne quittera jamais.
Autre changement, les intrigues des maigrets se noueront et se démêleront désormais dans
les dialogues.
Et pendant les interrogatoires des suspects, là où Simonon va tenter de faire faire améliorer
mieux que son illustre model, Marcel Guillaume.
L'opération séduction de Xaligichard, auprès des jeunes romances et Simonon, porte donc
ses fruits.
Suite à cette visite, maigret sera de leur membre de la PG et il aura son bureau dans
les derniers étages du bâtiment du 36 qui est des Orphèvres, le fameux bureau 315.
Et Simonon lui-même reconnaîtra que les rencontres qu'il a faites ce jour-là ont
été déterminantes.
Alors qui est maigret, Georges Simonon ?
C'est bien écouté, c'est assez difficile à vous répondre, on n'est pas parce que...
C'est un peu massu, c'est un peu...
C'est un peu massu, c'est un peu Guillaume, c'est un peu Guichard, c'est un peu Badin,
c'est un peu, je dirais bien tous les commissaires, il y en a même à Tokyo, on m'a signalé qu'il
y avait un type que ses collègues appellent maigret.
Mais enfin je le connais d'ailleurs pas, c'est pas d'après lui que j'ai écrit.
Seulement en réalité, je dirais bien que maigret a beaucoup changé et change selon
l'électeur pour ainsi dire.
Trois ans plus tard, c'est par une matinée glacial du mois de janvier 1934 que le chôme
à du commissaire de police et du jeune romancier se croisent de nouveau.
Le rencontre a lieu de nouvelles fois au 36 des Orphères.
Simonon vient réaliser un reportage sur les coulisses de la PSG pour le compte
de journal Paris Soir.
Il est au environ 2-5 heures du matin lorsque l'écrivain reporter entre dans l'enceinte
du bâtiment.
Escorté par deux policiers, il se dérige vers le bureau du commissaire Guillaume.
L'heure de leur rendez-vous n'a pas été fixée par ça.
Non, Guillaume veut montrer à Simonon sa technique d'interrogatoire, un exercice
dans lequel le policier passe à émettre et que beaucoup de ses collègues sont d'un
d'ailleurs l'interrogatoire à la chanson nette.
Simonon entre par une porte dérobée dans le bureau du commissaire Guillaume.
Il s'assoit sur une petite chaise, dans un coin du bureau, à l'opposé de la table
Guillaume et surtout hors du champ de vision de son suspect.
C'est dernier là depuis 1h30 environ.
Il n'a pas vraiment dormi en face de le flic des roules.
Le bureau est banal comme celui du chef écrit Simonon.
Il y a une glace grise à hâtre sur la cheminée.
Le commissaire Guillaume est assis dans un fauteuil et d'autres messieurs sont assis
au debout, autour de lui.
On a beaucoup fumé, l'a fumé les pipes et les cigarettes stagent la hauteur
de la bâjour.
En face du commissaire, un individu d'une trentaine d'années suspecte
dans une affaire de meurtres, un certain Charles Mestorino, petit diamantère parisien.
C'est lui que le commissaire Guillaume suspecte d'avoir assassiné un courtier
envers lequel il avait une dette.
Les faits sont sordides.
La victime a été retrouvée dans un fossé de salémarne, la tête fracassée,
le corps amorti carbonisé.
Aucun indice ne rédit Mestorino au crime,
excepté le mobile, ce qui n'est pas réel évidemment.
Je vous ai déranger pour élucider deux ou trois points de détails
en ce Guillaume avec un sourire.
La chaise de Mestorino craque à elle ne semble pas très solide,
alors le suspect rougit.
Oh, fais pas attention, cette chaise est un peu mal en point,
s'excuse le commissaire.
Oubliant alors de préciser qu'il s'agit de sa chaise fétiche,
l'un des pieds était cassé et réparé de la ficelle.
Ses craquements répétés et son instabilité précise Guillaume
viennent briser, figurez-vous, la confiance est sospée.
La première question du policier est simple, naturelle, innocente, atone.
Le courtier s'est présenté chez vous à 10h avec une traite de 30 000 francs.
Vous l'avez payé, celui qui l'a tué a volé cet argent
et pour le retrouver nous avons consoin de détails.
Ainsi, les 30 000 francs étaient-ils en biais neufs ?
Le suspect dit ne pas souvenir.
Bien, nouvelle question sans intérêt, Mestorino ne comprend pas.
Si menons raconte l'ambiance qui régnait dans la pièce,
il a stratégie justement de commissaire Guillaume.
Pendant une heure, Mestorino que sauvait de dix et six,
il a fait venir comme témoin, de dix et six comme témoin.
On a juste deux, trois petites questions à vous poser au fait.
Est-ce que avant-hier, à telle heure, vous étiez bien à tel endroit ?
Bon, ah oui, vous êtes bien entendu d'ailleurs.
Oui, et de fil en aiguille, vous ne risquez rien,
vous saurez que vous risquez juste d'une amende pour avoir menti avant-hier.
Et de fil en aiguille, on l'a vu, mais ça a duré 27 heures.
À chaque heure, un autre policier arrivait disait
mais je ne vois pas du tout pourquoi le patron ne fait venir.
Qu'est-ce que c'est votre dossier ? Vous êtes là pour quoi, vous ?
Ah, ah, vous, Mestorino.
C'est ce que c'est Mestorino.
Ah oui, il paraît qu'il faut que vous le mangue,
puis avant-hier, vous étiez bien à tel endroit, à tel heure.
Salut, quand on arrive à la 25e heure, il faut du blanc.
C'est ça la vraie brutalité policière.
C'est pas une brutalité physique.
C'est peut-être d'ailleurs beaucoup plus cruel
encore que la brutalité physique.
À la 25e heure, comme dirait Vergil Giorgio,
Georges Simonon n'empère pas une miette.
Il observe les talents de comédien des commissaires Guillaume.
Prêchant le faux pour connaître le vrai, c'est le béaba.
Mais encore vous dites que ça va le faire.
Jouant aussi les policiers naïfs et complaisants,
il porte alors l'estocade et oblige son interlocuteur à parler, à avouer.
Sous la pune de Simonon, c'est cette technique d'interrogatoire
que l'on retrouvera par la suite dans toutes les enquêtes des commissaires maigrés,
où désormais le cœur de l'intrigue ne sera plus l'enquête,
mais bien le face-à-face entre le policier et son suspect.
Au mois de janvier 1937,
dans un entretien accordé au magazine Leve,
Simonon confirmera que c'est sans aucun doute Guillaume
qui lui a servi de modèle pour son personnage.
C'est lui, maigré, explique-t-il.
Oui, un maigré en chère et en os.
Un maigré grognon et sensible.
T'es-tu comme une mule ?
Tellement t'es-tu.
Qu'il s'est toujours obstilé à fumer la cigarette
sans comprendre qu'il me gâchait mon personnage,
qui lui a toujours une pipe entre les dents.
Expliquant au passage avoir aussi beaucoup
utilisé les techniques d'un autre commissaire,
du nom de Massu,
et même d'un troisième inspecteur,
du nom de Février,
qu'il robotisera janvier dans ses romans.
D'une sorte de synchatisme policier,
dont il parlait tout à l'heure en ce récit.
Your looks are laughable.
Unfotographable.
Yet you're my favorite work of art.
Is your figure less than Greek ?
Is your mouth a little weak ?
When you open it to speak,
are you smart ?
But don't change your hair for me.
Not if you care for me.
Stay little Valentine.
Stay.
Each day is Valentine's Day.
Il m'arrive très, très souvent
de recevoir des protestations
parce que Maigret a dit telle ou telle chose à sa femme
ou parce qu'il a fait un interrogatoire
de telle ou telle manière.
Ce soit de très nombreuses lettres,
il y en a même qui sont envoyées
à Monsieur le Commissaire Maigret
et mon adresse.
Et la semaine dernière,
il y en a une qui m'est arrivée
par le quai des orpheurs.
On va avec carrément envoyer au quai des orpheurs.
Donc Maigret existe quand même.
Dans l'esprit du public.
Oui, et je vous dis,
il existe tellement qu'il m'a échappé.
C'est moi maintenant
qui suis obligé de me conformer au caractère.
Qui a été formé petit à petit.
D'abord d'après le Maigret initial
plus peu à peu dans l'esprit de l'électeur.
Et qui est devenu indépendamment volonté
et de moi-même.
Ainsi par le Simonon.
Le 1er février 1937,
le commissaire-divisionnaire Marcel Guillaume
prend sa retraite contraint et forcé à vrai dire
car il vient d'atteindre l'âge limite de 55 ans.
Dans la presse parisienne,
les articles à son sujet sont tous
et le juin impressionnant même.
Le commissaire Guillaume est alors considéré
par l'ensemble des journalistes
comme le meilleur enquêteur
de toute l'histoire de la police judiciaire.
Carrément.
L'homme dont tout les criminels de France
avec une peur bleus en va,
ces derniers vont pouvoir enfin dormir tranquilles,
l'ironisera un journaliste de l'Exelsior.
Lors de son pot de départ,
dans les bureaux d'Avrigates spéciales,
parmi les invités de Marc et ce jour-là,
on trouve l'un des amis du commissaire.
Le romancier Georges Simelon
perd un autre flic donc négré.
Les seuls mots de Guillaume à l'Assemblée sont les suivants.
Ils sont fous.
À 55 ans, nous avons tout juste appris notre métier
et c'est alors qu'on nous met dehors.
Mais quel gâchis.
Dans les semaines qui suivent,
Guillaume ouvre une agence de détective privée
Ruberger à Paris.
Et surtout,
il passe un contrat avec le journal Paris Soir
pour républier ses mémoires de policier
sous forme d'un feuilletoc quotidien.
Un total de 48 articles publiés
de février à avril 1937
et qui resteront le seul témoignage
de ces années à la PG.
Et c'est là, sans doute,
l'une des raisons qui explique pourquoi
Marcel Guillaume disparaîtra par la suite
des mémoires collectives après la guerre.
Le policier ne laisse en effet
les réunis aucun autre témoignage
de ces années à la crime.
Aucun livre, aucun film, rien.
Tout l'inverse de l'homme qui s'est inspiré
de sa carrière, Simonon,
qui, lui, c'est l'appareil de l'histoire vraie,
la vie et les techniques d'enquête des commissaires
dans plus d'une quinzaine de livres
et plus tard autant de films
pour créer un personnage
que beaucoup considère comme un héros
et en oublie qu'il est fictif,
Jules Maigret.
La lecture du feuilleton de Paris Soir
nous en apprend beaucoup
sur la vie du superflu Guillaume.
On comprend mieux pourquoi
également le choix de Simonon
s'est porté sur lui et pas sur un autre.
Certes,
les deux hommes n'ont qu'une ressemblance physique.
Guillaume est grand
et lancé, il a une large moustache,
maigré lui est large,
il a les épaules carrées,
il est moins atlétique et plus bougon.
Mais comme Guillaume,
maigré à des origines modestes.
Comme lui, il a du gravir seul,
à l'un tous les échelons de la police
commençant par simple enquêteur de quartier
pour devenir à la fin commissaire.
Comme Guillaume enfin,
maigré utilise son flair et son phlegme
pour aller au bout de ses enquêtes.
Là où encore une fois,
les deux hommes se ressemblent,
c'est sur l'emploi des armes et de la violence,
en vérité le don emploi.
Tant Guillaume que maigré
tente de se tenir à l'écart
des coups de poing et autres coups de feu.
Pas le genre.
Jamais il n'en prend le moyen coheur
sinon vous pourrez les arrêter.
Et là vous trichez un peu,
car vous savez bien qu'il y en a eu.
Oui mais pas tous, je vous dirais par exemple
j'ai bien connu Guillaume
et bien je ne crois pas.
Je ne l'ai évidemment pas vu tous les jours,
je ne peux pas répondre absolument pour lui,
mais je ne crois pas que Guillaume
jamais se soit servi de brutalité
et je ne pense pas non plus que Marcelle est fait.
La ressemblance entre les deux hommes
est-elle que Simonon en joue
parfois face aux journalistes
en expliquant notamment
que Guillaume n'est autre que le frère
aîné de maigré
ou que maigré c'est Guillaume
mais en moins grand, en moins beau, en plus gros.
Parmi les épisodes des plus marquants
qu'encore racont Guillaume au lecteur
il y a ceux concentrés à l'une de ses
grandes affaires, la bande à Bono.
C'est le moment.
Le sol peut-être, à propos duquel
Guillaume admette être passée au plus près de la mort.
C'était donc l'heure de l'affaire
Bono, racont-il.
Alors que nous cherchions à arrêter l'un de ses complices
de Beauet, condamné aux assises
à dix ans de travaux forcés.
L'inspecteur, Nessens et moi,
nous la recevons, parce qu'il chie.
Nessens, le premier se jette sur lui.
Les deux hommes relateurs.
Je dégage mon collègue
et mon sourd de Beauet révolvera en main
aux mains où je tire.
Puis je le maîtrise, le fouille.
Et nous trouvons dans ses poches
trois révolvers et sept chargeurs
preuves qu'il voulait défendre
chèrement sa peau
preuves que tu inflictes
ne lui faisais pas peur.
Quelques jours plus tard, Guillaume revient
dans hier, la jeune femme de 18 ans
qui rempoisonnait ses parents.
Une histoire qui va choquer l'opinion.
Là encore, il témoigne.
Je revois devant moi
son visage maigre et blemme,
ses cheveux bouplés sous le beret noir,
ses gestes fivreux
pour ajuster son manteau
au col de renard sombre.
Et je persiste à croire
que son procès dépassait singulièrement
sa misérable personnalité
et qu'il était aussi celui de toute
une relation à qui il a manqué
le goût des vertus les plus simples
les plus élémentaires,
chez qui l'égoïsme a obliter
le sens de l'honneur
et qui s'est délivré
comme d'un inutile fardeau
du poids de sa conscience.
Bien enfin, le tour des anecdotes
et des confidences sur l'affaire
du premier tour en série parisien
Henri Desiris Landry.
C'est celui qui a assassiné des femmes
pour les plaisir d'entrepercevoir
leurs souffrances
ou en tout cas de les imaginer souffrir.
Il témoigne aussi d'autres célèbres affaires
comme celle de l'assassinat
du président Paul Doumer
ou encore le dossier Stavisky
des enquêtes où Guillaume a réussi
à confondre les coupables et les faire avouer.
Oui, il est incontestablement
le meilleur policier de France.
N'est aussi flatteur qu'il soit,
ce statut ne suffit pas
à faire de vous un héros
et encore moins faire entrer votre nom
dans les livres d'histoire.
Retiré en Normandie
lors de la Deuxième Guerre mondiale,
le commissaire Guillaume fait un bref
retour aux affaires à l'été 45
lorsqu'il intègre le groupe d'enquête
internationale en charge d'élucider
la mort d'un d'œuf Hitler à Berlin.
De cet épisode méconnu
et peu couvert par les actualités
de l'époque, il ne restera rien.
Marcel Guillaume lui n'en a jamais parlé.
Il n'a jamais voulu partager
quoi que ce soit sur ce point.
Mais, avait-il vraiment
quelque chose à dire ?
Il faut attendre l'année 2005,
soit plus de 70 ans après
pour que ces mémoires soient enfin publiées
dans un livre. Marcel Guillaume
c'était un au mois de février 1963
à Bayeux, dans le Calvados
à l'âge de 90 ans.
Ces objets qui sont célébrés
de l'intimité. La presse
de l'époque n'en parle quasiment pas
même pas les quotidiens régionaux.
Parmi les rares réactions
à l'époque, celles de Georges Simenon
tout de même.
Pour moi, ce n'est pas seulement
un ami qui s'en va, mais le frère
et des demigrés, et qui vient de l'abandonner.
Quant à Mégre, malgré la mort de son modèle,
ses aventures fictives vont continuer jusqu'en 1972.
Adapter et réadapter
au cinéma, puis à la télé
pendant plus d'un demi-siècle.
D'abord par le comédien Jean-Richard,
puis par l'acteur Bruno Ramère.
Le personnage de ce commissaire hors du commun
va créer sa propre mémoire
et s'insérer dans l'histoire culturelle
du pays, au point où on a
de faire oublier son mentor.
Encore une illustration
du joyeux compagnonnage
entre la fiction et le réel.
...
La lumière revient déjà
et le film est terminé.
Je réveille mon voisin
et il dort comme un nouveau nez.
Je relève mon strapantin
j'ai une envie de bailler.
C'était la dernière séquence
et le rideau sur les crans
est tombé.
La photo sur le mot fin
peut faire sourire ou pleurer
mais je connais le destin
d'un cinéma de quartier
il finira en garage
en building supermarché
et il n'a plus autre chose
c'était sa dernière séquence
et le rideau sur les crans
est tombé.
Bye bye les ronds que j'aimais
l'entraque est terminé
Bye bye
rendez-vous à jamais
mes chocolats glacés
glacés
j'allais rue les solitaires
à l'école de mon quartier
à cinq heures j'étais senti
mon père venait me chercher
en revanche
j'en avais quitté
j'en avais quitté
mon père venait me chercher
envoyait Gary Cooper
qui défendait le primaire
c'était vraiment bien l'enfance
mais c'est la dernière séquence
et le rideau sur les crans est tombé.
Bye bye
les filles qui tremblaient
ou les jeunes premiers
mmmmm
Bye bye
rendez-vous à jamais
mes chocolats glacés
glacés
la lumière s'éteint déjà
la salle est vide à pleurer
mon voisin est dans ses bras
et il s'en va boire à café
un vieux pleur dans un coin
son cinéma est fermé
c'était la dernière séquence
c'était sa dernière séquence
et le rideau sur les crans est tombé
à faire sensibles
Fabrice Drohelle
aujourd'hui le commissaire Marcel Guillaume
personnage réel qui a inspiré le commissaire maigret
personnage fictif
bonjour Laurent Jolie
bonjour Fabrice Drohelle
historien
historien directeur de recherche au CNRS
vous avez présenté à noter la dernière édition
des mémoires de commissaire Guillaume
dans un livre intitulé
mes grandes enquêtes criminelles
de la bande à bono à l'affaire Stavisky
un livre qui vient d'être réédité par les éditions
Équateur
vous le dites vous même
à part les archives de la préfecture de police
la seule chose dont on dispose
ce sont des extraits de Paris soir
des articles qui constituent les mémoires de Guillaume
70 ans après vous allez donc faire vivre
ce commissaire dans votre livre
qui reprend l'intégralité des articles
voilà pour le contexte
voilà pour ce qu'on a à lire
d'abord pourquoi ce choix du commissaire
Marcel Guillaume
c'est un peu le hasard
moi je fais depuis des années des recherches
dans les archives de la préfecture de police de Paris
et un jour je tombe sur un dossier
dans lequel il y a des vieux articles de journaux
et je me rends compte que c'est l'intégralité
des mémoires de ce grand flic
que je connaissais vaguement
je connaissais un petit peu
le chef de la brigade spéciale
des années 30
à Paris 36 et des orphèvres
et donc il y avait publié en 37
juste après sa retraite ces mémoires
et donc je dis ça je trouve ça absolument passionnant
parce qu'il raconte toute sa carrière
ça commence avec la bande à bono
ça finit avec l'affaire Stavisky
donc il y avait comme ça 20 années d'histoire criminelle
de la France
qui était racontée
avec une pluie altente
un personnage très sympathique
et je m'informe sur lui
et puis je découvre très rapidement
qu'il a été le principal inspirateur
de Mégré
donc je m'étais dit à l'époque qu'il faut absolument sortir ça
en livre donc on avait fait une première édition
en 2005 et puis après il y en a une autre
et entre temps j'ai retrouvé son dossier de carrière
d'ailleurs qui est aux archives de la préfecture de police
de Paris
qui m'a permis
de faire la préphase
de comprendre sa carrière
de comprendre comment il est rentré dans la police
de voir d'ailleurs qu'il y avait des petites distorsions
entre ce que lui raconte
dans ses souvenirs et la réalité
mais ça c'est toujours le cas
et de donner
encore davantage cher
à ce grand policier
qui comme vous l'avez dit tout à l'heure
est vraiment tombé dans l'oubli
on a l'impression que la 2ème guerre mondiale
était un tel séisme
dans l'histoire de France
que des personnalités
qui paraissaient être des grandes célébrités
sont totalement tombés dans l'oubli
et c'est vrai que
plus personne ne sait qui est le commissaire Guillaume
sauf aujourd'hui et ceux qui nous écoutent
qu'avez-vous découvert
qui vous a vraiment... et Simon
qui s'en est inspiré
qu'avez-vous découvert
à travers la carrière de Guillaume
qui vous a particulièrement fasciné
à ce point plus que les autres
il y a d'abord
c'est l'affaire de la bande à bonheau
parce qu'il est à l'époque
elle est un peu à part dans ce qu'il raconte
parce que ce qu'il raconte dans ses souvenirs
c'est essentiellement l'époque où il est commissaire
à la tête de
ce qu'on appelle la brillade spéciale
l'après-garde criminelle
il raconte quand même avant
avant ses années 30
il raconte l'affaire de la bande à bonheau
il n'est que simple inspecteur
mais il est vraiment sur le terrain
donc c'est lui qui va traquer
cette bande
donc des gangsters
qui l'essentiel sont anarchistes
donc il va dans les mieux anarchistes
il fait des enquêtes, des perquisitions
il est aussi de mèche avec
l'un des indicateurs qui va vraiment lui donner
le lieu
où bonheau se cache
et donc il va participer aux célèbres fusillards
de choisis le roi
pour réussir à abattre bonheau
la fusillade aussi
de nos gens sur marne
où il est vraiment au première loge
il manque vraiment de prendre une balle
où là ce sont les derniers
les derniers chefs de la bande
qui sont également
abattus après une fusillade
spectaculaire donc il a vraiment été au coeur
de cette enquête et il est un témoin
privilégié et ce qu'il raconte
et aujourd'hui considéré comme un document
comme un document important
donc ça c'est une affaire qui l'a particulièrement marquée
et là-dessus pardon mais c'est
vraiment l'époque où il a été
cette affaire là par où vous pouvez
mais la bande à bonheau
a traumatisé la France
c'était pas des petits gangsters
on en parlait tout le temps
c'était vraiment prégnant
oui puis c'était extrêmement nouveau
il faut imaginer l'effet de saisissement
qu'on ressentit les français
les françaises à l'époque
pour la première fois on avait une bande criminelle
qui fonctionnait avec des automobiles
rapide donc il passait
d'un département à l'autre très rapidement
et la police telle qu'elle était
organisée à l'époque
il y avait déjà une brigade mobile
mais ils ont été
vraiment pris de cours et donc
c'était en plus des cambriolages
qui étaient ponctués d'assassinats
des revendications anarchistes
donc tout ça a vraiment
marqué la population
et après
il y a eu les crimes et puis il y a eu
aussi la
pourchasse qui a duré plusieurs semaines
et qui a vraiment été un feuilleton à le temps
donc ça a vraiment marqué plusieurs mois
ça a duré six mois l'affaire de la bande à bonheau
alors il a dû après statuer
sur une autre affaire qui n'a rien à voir
Violette Nauseer
parce que là on est dans l'intime
d'une femme et Violette Nauseer
alors merci à Chabrol qui l'a fait
connaître avec Isabelle Luper je crois
mais c'était aussi une grande affaire
mais vraiment une affaire différente
alors c'est une affaire différente
où là on voit la personnalité très humaine
et très attachante de Guillaume
parce que le commissaire Guillaume
lorsqu'il interroge
alors il n'a pas vraiment le droit de l'interroger
parce que le mandat d'amener a déjà été délivré
donc il doit la laisser au juge
mais avant de la laisser au juge
d'instruction elle a avoué
elle a tout de suite avoué dès qu'elle a été arrêtée
donc elle a avoué sur le pariside
et elle n'avoue pas devant Guillaume
le fait d'avoir voulu tuer sa mère
et elle raconte pourquoi elle a voulu tuer son père
elle raconte qu'elle a été violée
et Guillaume l'a croit
et il est le seul à l'époque
cette défense là
une jeune fille qui a été violée par son père
c'est inaudible
et d'ailleurs au moment du procès
on n'a croit pas
et Guillaume d'ailleurs voulait aller témoigner
en sa faveur pour dire moi
je sais qu'elle était sincère
qu'elle était violée par son père
qu'elle était abusée par son père
et donc elle mériterait des circonstances atteignantes
donc on voit là une personnalité extrêmement
extrêmement fine
qui sent quand les gens lui disent ou pas
la vérité
et qui peut aller à rebours
de la pensée dominante de son époque
il est sur ce point là
il est aussi sur la peine de mort
c'est l'un des rares policiers qui est opposé
à la peine de mort
c'est à la fois inutile et cruelle
et particuliers
alors au-delà de la démontologie
qu'il respecte on peut dire qu'il y a une certaine noblesse
dans
l'exercice du métier de policier à travers Guillaume
oui tout à fait
il lui se faisait une très très haute idée
une très très haute idée du métier
c'était vraiment sa vocation
c'est quelqu'un qui vient pas d'un milieu
très favorisé
ses parents sont commerçants
et il a un bagage
qui est limité au certificat d'études
donc normalement, même à l'époque
il n'aurait pas pu devenir
commissaire
de police de ce niveau-là
il fallait avoir fait le bac
déjà à l'époque, déjà avoir fait le bac
pas c'est une licence de droit
donc lui il a vraiment commencé
tout simplement en décrivant naïvement
au préfet d'épines
sur le tas
il y a comme prévenir les auditeurs
tout petit décalage de communication
c'est normal, c'est pas grave
c'est pour ça qu'il y a quelques fois
une ou deux secondes de latence
je vous laisse reprendre
oui donc
j'ai expliqué qu'en 1895
il a
23 ans
il écrit naïvement au préfet d'épines
en espérant être recruté comme secrétaire de commissariat
et on lui explique
il faut passer un concours
et donc il laisse un petit peu tomber
il a écrit l'année d'après
en se faisant recommander par son député
il fait tout, ça marche pas non plus
et il a la chance de rencontrer
une jeune fille
à l'époque il est commis d'épicerie
donc voilà il a vraiment un petit métier
mais il est très sympathique
et il rencontre une jeune fille qui est la fille
d'un commissaire de police du quartier
et donc comme ça il va réussir
à être pistonné, à avoir une recommandation
et il va rentrer comme inspecteur stagiaire
et il va passer une capacité en droit
et il va réussir le concours de secrétaire
concours de secrétaire de commissariat
qui va lui permettre ensuite de passer
le concours de commissaire de police
donc c'est quelqu'un qui est arrivé sur le tas
avec déjà une expérience de la vie
il y a à partir de 30 ans
il est policier
et il est commissaire à 42 ans
vous voyez c'est relativement
tardif
et il va se retrouver promu
aux plus hautes fonctions
à presque 60 ans
c'est une carrière assez atypique
même si à l'époque effectivement
on pouvait devenir comme ça commissaire
commissaire divisionnaire sur le tas
mais il y avait déjà
cette police technique
avec des gens très formés
et ce qu'a carné Guillaume
était déjà
et ce qui va fasciner le Simon
ce policier à l'ancienne
qui a appris le métier sur le tas
c'était déjà presque passé de mode
à l'époque donc oui il est déjà
à l'âge avec son époque
le commissaire Guillaume dans les années 30
Laurent Jolie, beau CV
que vous avez retracé
on se retrouve dans 2 minutes
le temps des côtés junior, Souda
Aux temps que besoin reste
Souda
De l'instant là
j'en suis racontre
hors feu long
survivant d'un offrage
seul témoin
de courage
on se remettra
dans le banc
traverser à la main
jour au gros ségement
Souda
Déjà
c'est déjà la fin
mais c'était jure
mourir le gérant
tu vois
ça parait
non
le pire c'était
Souda
Souda
Souda
à l'usage
on gagnera
du terrain
on tournera plus au cage
on s'enlèvra le monde
sous un ciel sans orages
j'en serai
le temps de plier
les bagages s'en revêtent
au camp
Souda
Déjà
c'est déjà la fin
mais c'était
jure
mourir le gérant
tu vois
ça parait
le pire c'est que
Souda
Souda
Souda
Souda
Souda
France Inter
Affaire sensible
Fabrice Drouel
lawyer
grand
Marcelle Guillaume
On sait à quel point Mégret est admiratif de Guillaume,
mais ce qu'il y a quand même des différences entre le vrai commissaire et son double de fiction.
Alors il y a bien sûr la pipe, mais Simonon le signalait tout à l'heure.
Sur le plan du caractère, ils sont assez proches.
Après, la grande différence c'est que Simonon a inventé un commissaire qui a une vie privée,
extrêmement rangée, on ne voit jamais sa femme, bon c'est quelqu'un.
Alors que le commissaire Guillaume était une personnalité beaucoup plus flamboyante,
qui avait une maîtresse, qui était très guillerée, moins ta situante que le commissaire Mégret.
Oui, on peut dire moins coincé.
Le concept de prévention, donc les Simonons c'est intéressant.
Selon Simonon, la police est surtout là pour prévenir le crime.
Enfin, selon Guillaume par exemple, il y a un rapport de Simonon.
La police est surtout là pour prévenir le crime.
Alors peut-être une vision idéalisée, à moins qu'elle ne soit juste, à vous ne lire.
Ben pour Guillaume, c'est ça qui est assez frappant, pour quelqu'un qui est arrivé à ce niveau-là,
était assez candid, c'est quelqu'un qui avait une déconception assez basique, on va dire,
de la morale, du bien, du mal.
Et c'était sa force aussi, c'est-à-dire qu'il considérait qu'il fallait protéger la société.
Et donc il était dans un état d'esprit où l'idéal, c'est qu'il n'y ait pas de crime,
il faut prévenir et sanctionner à bon escient.
Voilà, et c'est vrai qu'il ramène, c'est assez frappant quand on lit ses mémoires,
il ramène à plupart des crimes sur lesquels il a travaillé, à des désordres d'ordre moraux,
la corruption, l'argent, et que si on donnait une bonne éducation aux jeunes,
il ne deviendrait pas des dévoyés.
Donc vous voyez, il revient toujours sur ces éléments de base, qui sont l'éducation, la famille.
Voilà, c'était ça le commissaire Guillaume.
Bien, une toute dernière question, il reste 50 secondes, je vous dis ça,
parce qu'il y a un petit décalage de temps.
Vous avez des petits préférés, vous, chez les maigrés ?
Quels sont les épisodes qui vous paraissent les meilleurs
et qui paraissent peut-être le mieux de Guillaume en fonction de ce que vous avez lu de Guillaume ?
Moi, j'aime un certain nombre de maigrés, alors je ne peux pas vous citer de titre.
J'aime pas tellement les tout premiers, mais ce qu'il va faire au milieu des années 30
et puis après la guerre, il y a une mise en place qui est toujours à peu près la même
et qui est toujours très efficace.
Les premiers maigrés manquent un peu de... voilà, ils sont plus efficaces,
manquent un peu de chair.
Très bien.
Laurent Jolie, merci, c'était la dernière question, ce sera le mot de la fin.
Merci.
Et moi pour les éclairages que vous avez apporté, au revoir.
C'était à faire sensibles aujourd'hui le commissaire Guillaume,
une émission que vous pouvez réécouter en podcast, bien sûr.
La technique aujourd'hui l'avait Ronan Mahé.
Merci à Juliette Colomba également pour sa collaboration au montage de cette émission enquête et rédaction.
Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.
durée :00:54:13 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires sensibles : les aventures du Commissaire Marcel Guillaume, l’homme que l’Histoire a presque oublié au profit de son double, le commissaire Jules Maigret, héros fictif et populaire des romans éponymes de Georges Simenon.