Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Coco Chanel : Coco la Collabo - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/16/23 - 27m - PDF Transcript

Cette histoire va vous faire tomber de l'armoire, j'en suis sûr.

Je vais vous raconter comment Coco Chanel est devenue pendant la guerre une collabo

et même une espion allemande pour tenter de reprendre le contrôle de son parfum n°5.

Une histoire méconnue, ressuscité par un documentaire de Stéphane Benamou pour France

sur lequel je me suis appuyé la guerre du n°5, la réalisation et de Céline Le Bras.

Europain, Christopher D'Olatte.

Si je vous parle du n°5 de Chanel, vous évoquerez tout de suite Marilyn Monroe,

n'est-ce pas? Marilyn qui l'a dit et redit pendant toute sa carrière.

Vous savez, on me pose des questions, par exemple que portez-vous pour dormir,

un pyjama, un haut de pyjama, une chemise de nuit? Alors j'ai répondu, Chanel n°5.

Parce que c'est la vérité? Si elle avait su, Marilyn, ce que vous saurez dans un instant,

l'aurait-elle dit? Auraient-elle osé le dire? Pas sûr.

Alors prenons cette histoire à son tout début. Nous voilà à Doville à l'été 1920.

Doville ou Gabriel Chanel, qui n'est pas encore coco, vient d'ouvrir une boutique.

Et cet été-là, c'est son amant, le grand du Dimitri, cousin germain du Tsar Nicoladeu

de Russie, Deschut, qui a l'idée. Vous devriez faire un parfum à votre nom, ma chère.

Un parfum. C'est une idée, ça. Notant que la haute couture ne rapporte plus grand chose.

C'est une très bonne idée, mon cher, d'autant que je déteste les parfums d'aujourd'hui.

Après Doville, les deux amants vont poursuivre leurs vacances sur la côte d'Azur. Et Dimitri

profite de l'occasion pour traîner Gabriel à Grasse, chez un chimiste de Chénie.

Je vais te présenter Ernest Beau. C'est un russe, lui aussi, d'origine française.

C'est lui qui a créé les parfums pour la cour de Russie. Tu verras, il est formidable.

Et c'est donc à lui que Gabriel Chanel commande son parfum. Avec une idée très claire de ce qu'elle

veut. Ce que je veux, monsieur Beau. C'est un parfum pour les femmes ayant une odeur de femmes.

Vous voyez, je ne veux pas qu'ils sentent une fleur, le jasmin ou que sais-je. Je veux qu'ils sentent la femme.

Car à l'époque, le parfum n'est pas un art. Ce sont des odeurs de fleurs, un bouquet floral,

comme on dit. Et Ernest Beau a l'idée géniale d'ajouter au traditionnel bouquet floral ce

qu'on appelle des aldehydes, des molécules de synthèse qui rendent les odeurs de fleurs plus

floues, qu'il les transforme. Ernest Beau se met au travail et au printemps 1921, il fait venir

Gabriel Chanel et lui présente le résultat. 10 petits flacons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24.

Elle les sent longuement, un par un. Oui, j'aime bien celui-là. Ah non, pas celui-là, non. Ah,

celui-là, c'est mon préféré. Le numéro 5. Le parfum de Coco Chanel a trouvé son nom. Et elle va tout

de suite le tester sur la croisette à Cannes. Elle fait un pas, petit, petit, et dit mètre plus loin,

encore petit, petit. Et elle s'aperçoit qu'à chaque fois les gens se retournent, son parfum fait sensation.

Et ensuite elle s'attaque au flacon, pas question qu'il soit à rococo comme les parfums de l'époque,

d'arabies cotés. Elle fait quelque chose de simple, de minimalisme, qui ressemble un peu à la flasque

de whisky de l'un de ses anciens amants. Le 5 mai 1921, noté la date, 05-05, Coco Chanel présente

son numéro 5 dans sa boutique de la rue Cambon, à Paris. Il est formidable votre parfum à chair. Ah,

merci. Je vous conseille de le vaporiser. Partout, vous pensez qu'on va vous faire abaiser. Le

succès est immédiat. Mais assez vite, les ventes dans ces petites boutiques plafonnent. Il faudrait que

mon numéro 5 soit au galerie Lafayette, comme les autres parfums. Mais le directeur des galeries

Lafayette, à peur qu'avec les quelques centaines de flacons produits à grâce, Coco Chanel ne

tienne pas la cadence. Ma chair pour être au galerie Lafayette, il faut être capable de fournir en

quantité. Il vous faudrait une usine, madame Chanel. Et pour cela, il vous faudrait sans douter

s'associer. J'ai peut-être une idée. Est-ce que vous connaissez pas les pires Verteimer?

Ce sont tous qui ont les parfums bourgeois et aussi des chevaux de course. Je vais vous les

faire rencontrer. La rencontre avec les frères Verteimer a lieu à Doville. Et c'est un coût de

foudre. La société des parfums Chanel naît le 4 avril 1924. Et là, il faut que je vous donne les

termes de cet accord. C'est essentiel pour la suite. Les frères Verteimer, qui assument tous les risques

financiers, prennent 70% des parts. Le directeur de galerie Lafayette, qui les a faits, se rencontrait,

prend 20%. Et Coco Chanel, qui offre son nom et la formule du numéro 5, ne prend que 10% des parts.

C'est pas beaucoup. Et elle va le regretter, mais pas tout de suite. Parce que dans l'immédiat,

elle devient richissime. À coups de réclames dans les journaux, les frères Verteimer diffusent

le numéro 5 dans le monde entier, en Europe, aux États-Unis, dans tous les grands magasins de la

planète. Cinq ans plus tard, en 1929, le numéro 5 de Chanel devient le parfum le plus vendu du

monde. Et donc au début, ça lui va. Désormais, elle vit à l'année dans une suite de l'Hôtel Ritz,

à Paris. Et son nom est célèbre dans le monde entier, et c'est bon aussi pour sa maison de haute

couture. Et puis à un moment, elle se dit tout de même, est-ce que je n'ai pas fait une bêtise en

ne prenant que dix pour cent. Et à partir de ce moment-là, elle rentre en guerre avec les frères

Verteimer. Elle commence par leur envoyer des experts comptables pour examiner les comptes. Mais

tout est réglant. En 1930, elle les traite publiquement de bandits. Et après, elle snobles les

conseils d'administration. Si bien qu'en 1933, les actionnaires décident de l'écarter de la

direction des parfums Chanel. C'est parfum. Son nom, elle est folle de rage. Et puis arrive

l'année 1939, l'année de la guerre. Elle décide une dernière collection au taux-niverre. Et quand

la guerre éclate en septembre, à la surprise générale, elle annonce qu'elle ferme sa maison de haute

couture. Vous comprenez, l'époque n'est pas à acheter des robes. La période est trop grave pour

s'intéresser à la mode. Et puis je n'ai pas le coeur à décider des modèles. Ça se tient. Cela dit,

elle licencie tout de même 2500 personnes. Mais elle garde tout de même sa boutique de la rue Cambon

pour vendre ses parfums. Parce que c'est quand même ça qu'il a fait vivre. Les Allemands avancent

vite. En juin 1940, l'usine de Pentein, en banlieue parisienne qui fabrique le numéro 5, est détruite

par un bombardement. Et en août, la principale usine de parfums des Verteimer accrodonne en

Angleterre et dévastait à son tour. Coco Chanel va se réfugier dans les pirénées. Et les frères

Verteimer, qui sont juifs, décident d'aller se réfugier aux États-Unis, à New York. Mais avant de

partir, ils laissent les rennes des parfums Chanel à l'un de leurs amis, un constructeur d'avion de

Bordeaux, Félix Amieux. Ils lui vendent la société des parfums Chanel. Fictivement,

ils ont confiance en lui, il leur rendra leur bien après la guerre. Et bien sûr, ils ne disent

rien à Coco Chanel. Au mois de juillet 1940, comme beaucoup de Français qui avaient fui lors de

la débâcle, Chanel rentre à Paris, où les Allemands régnent en maître. Et figurez-vous qu'elle se

réinstalle au Ritz, au milieu des officiers nazis. D'ailleurs, sa suite est occupée. Elle doit se

contenter d'une suite plus petite. Drôle d'ambiance au Ritz à cette époque. Vous y retrouvez le gratin

des officiers nazis, dont le bras droit d'Hitler, Göring, qui occupe la suite impériel. Et à côté

de ça, une partie de l'élite parisienne confrontée à de très graves soucis. On n'arrive pas à

trouver des suites, c'est ennuyeux. Et ce qui devait arriver, arriver, Coco Chanel tombe amoureuse

d'un officier allemand. Le baran vende d'inclage, un cadre des services secrets de l'armée. Elle a

57 ans, il en a 44. Ça fait jaser. Et elle, pour se dédouaner, prétend que c'est un âge en double.

Les frères Vertheimer, eux, arrivent à New York début août 1940. Et la première chose qu'ils font,

c'est de créer une société pour exploiter le numéro 5 en Amérique. Ils trouvent une usine

à Hoboken, dans le New Jersey, juste en face de Manhattan. Et assez vite, ils butent sur un os.

Paul, on va manquer de matière première. Le jasmin de grâce en France est inégalable. Tu as raison

bien. Dieu sait qu'il ne manque pas de jasmin dans le monde, mais il faut bien reconnaître que le

jasmin de grâce est unique. C'est un peu comme un terroir pour le vin. Et là, accrochez-vous.

Les frères Vertheimer décident d'envoyer, en France, occupé, clandestinement, un espion.

Herbert Gregory Thomas, qui est l'un des piliers de l'OSS, l'ancêtre de la CIA,

qui n'est pas non plus ignorant des choses du parfum, puisqu'il est vice-président des parfums

bourgeois. Herbert, il faut absolument que tu nous trouves en France un lot de concentrés de jasmin.

Il faut que tu ailles à grâce. D'accord Pierre? D'accord? Mais par les temps qui courent,

ils vont demander de l'argent. Ils vont être très gourmands. On va te donner des lingots. Tu les paieras avec.

Et donc au début de l'automne 1940, Herbert Gregory Thomas quitte New York avec de faux papiers

sous l'identité d'un diplomate brésilien. Et surtout avec une grosse valise pleine de

lingots d'or. Il arrive à Lisbonne au Portugal, pays neutre, et à la gare de Lisbonne, il embarque

dans le sud-express, en direction de Paris, deux jours et deux nuits de voyage à travers la France occupée.

Et un matin de l'automne 1940, Herbert Gregory Thomas arrive à la gare d'Osterlitz. La première chose

qu'il fait, c'est d'aller au galerie Lafayette, où il voit les affichettes sur les vitrines. Attention,

entreprise juive, le grand magasin est sur le point de passer sous administration aryenne.

Mais surtout, il constate que le rayon parfumerie ne désamplie pas les Allemands, adore le numéro 5.

Et ensuite, il prend la direction de Grasse, toujours en train, toujours avec son faux passport

diplomate brésilien, toujours avec sa valise pleine de lingots. Il passe les contrôles,

il franchit la ligne de démarcation, et il arrive sur la côte d'Azur, en zone libre. Et là,

il file tout droit dans la vallée de la Sianne, près de Pégomass, à une trentaine de kilomètres de Grasse.

Car c'est là que se trouvent les champs de la famille Mule, fournisseur exclusif du numéro 5,

depuis sa création en 1921. De tout ça, soyons clairs, Coco Chanel n'est absolument pas au courant.

Félix Amur, le nouveau président de la société des parfums Chanel,

oui, il a d'ailleurs prévenu le fournisseur, mais Coco Chanel, non. Quand il arrive sur place,

on est en pleine récolte. Bonjour. Vous savez, je suppose, pourquoi je suis là.

J'ai absolument besoin de tout le concentré de chassement que vous pourriez produire,

la totalité de votre récolte. Je suis prêt à vous la va, non bien en donnu.

Mais vous pouvez payer. Et là, il ouvre sa valise. Les lago brille au soleil. C'est très convaincant.

Mais avant ça, il faut passer de la fleur qu'on vient de récolter au concentré. Et donc il assiste

à tout le processus de transformation pour faire un litre d'absolu de chassement. Il faut 660 kilos

de fleurs. Et quand c'est fini, le producteur lui remet 300 kilos de concentré, produit à partir

de 350 millions de fleurs de chassement. Il l'aimait dans la même valise qui contenait les lago,

et il reprend le bateau pour New York. Herbert Grégory Thomas arrive à New York avec sa précieuse

cargaison début 1941. La production de numéro 5 peut repartir. L'usine d'Oboken se met à tourner

à plein régime et les ventes repartent en flèche. Dans les grands magasins américains, on s'arrache le

numéro 5. À Paris, Coco Chanel apprend la nouvelle. Elle est ivre de rage. Ils produisent mon

parfum aux États-Unis en pleine guerre. Ces gens sont monstrueux, monstrueux. Cela dit,

ça doit être une copie misérable. Je vais me venger. Je vais me venger. Et là, qui mobilise-t-elle?

Eh bien, ses amis allemands et colabots. Son amant, d'abord, le baron vende d'inclage. Et puis,

le commissaire aux questions juives Xavier Vallac, qu'elle connaît bien. Et puis, son ami René

Bousquet, futur secrétaire général de la police de Vichy. Et même au taux à bête, l'ambassadeur

d'Hitler à Paris. Elle annonce qu'elle va lancer un nouveau parfum. J'ai décidé de l'appeler

mademoiselle, mademoiselle numéro 1. Il sera exceptionnel, en tout cas bien supérieur à

cette heure-ci de numéro 5 qu'ils font aux États-Unis. Elle n'a pas le droit de faire ça. Son contrat

avec la société des parfums Chanel, le lui interdit. Mais elles sont filles. Et avec notamment l'appui de

son ami José de Chambrin, la fille de Pierre Laval, le dauphin de Pétain, elle se met à propager

une salle rumeur. La société des parfums Chanel est une entreprise juive. Ceux qui, sur le papier,

effond, puisque les frères Vertheimer l'ont cédé à leur ami Amio. Mais n'est-ce pas une vente

fictive. Dès janvier 1941, le haut commandement militaire allemand ouvre une enquête. Et des

lettres de délation commencent à arriver au service des affaires juives. On y réclame

l'arianisation des parfums Chanel. Et du coup, les autorités de Vichy, qui n'ont qu'une trouille,

c'est que les Allemands leur piquent les entreprises françaises, disent aux Allemands, on va s'en

occuper nous-mêmes. Et le 8 février 1941, le gouvernement de Vichy nomme un certain Georges

Madou, administrateur provisoire des parfums Chanel. Lequel Georges Madou déclare le 3

mai 1941. Selon mes investigations, il ne fait aucun doute que la société des parfums Chanel

est encore une société juive. Aucun doute. Et Coco Chanel elle-même écrit alors une lettre à

ce Georges Madou. Une lettre que, malheureusement pour elle, sa mémoire et son honneur, on

a retrouvé dans les archives. Je vous en lis un extrait. Je me porte à quereur de la totalité

des actions parfums Chanel qui sont encore la propriété de juifs, et que vous avez pour

mission de céder ou faire céder à des sujets à rien. Signé Gabriel Chanel. Mais il se

trouve qu'en face, Félix Amio a lui aussi des amis à Vichy et à Berlin. Je vous rappelle

qu'il est par ailleurs fabricant d'avions. Göring lui a commandé 370 appareils et donc

les Allemands sont bien embarassés. À qui donner raison? À Coco la collabaut? Ou à Amio dont

ils ont tant besoin? À votre avis. Ils ont choisi Amio. En juin 1941, Courte Blanque,

en charge de la confiscation des biens juifs, déclare. Je peux conclure, en toute bonne

fois, que la parfumerie bourgeois est passée en des mains aryennes d'une façon légale et correcte,

et qu'aucun grif ne peut être formulé contre monsieur Amio. On ne voit pas très bien comment

monsieur Amio chercherait à sauvegarder les intérêts des frères Vartimer, alors qu'il est

associé avec la société allemande Juncker pour la construction de 370 avions. Les Allemands

ont choisi de privilégier leurs intérêts militaires. Terrible échec pour Coco Chanel,

qui n'a pas dit son dernier mot. Elle veut récupérer son numéro 5,

notant que mademoiselle numéro 1 est un échec. Et là, son amant, le baron Vendinclage,

lui propose un marché. Voilà ce que je te propose. Tu vas effectuer pour moi une mission.

Une mission d'espionnage. Et après, je t'aiderai personnellement à récupérer ton parfum. Et elle

accepte, elle accepte de travailler pour le contrespionnage allemand. Vous en doutez? Et bien

regardez les registres de l'avert. Gabriel Chanel, matricule F-71-24, c'est écrit,

et donc elle se rend à Berlin pour rencontrer le chef du service de renseignement de l'AESS,

Walter Schellenberg, le bras droit d'Himler. Vous connaissez Monsieur Churchill, mademoiselle

Chanel, n'est-ce pas? Oui. Je l'ai bien connu dans les années 20. On allait même à la pêche

ensemble et à la chasse. Excellent. Voilà ce que nous attendons de vous, madame Chanel. Nous

souhaitons négocier une paix séparée avec les Anglais. Et je vous charge de faire passer ce message

à Winston Churchill. En vérité, depuis les parties de chasse et de pêche en écoce dans les années

20, Chanel et Churchill se sont un peu perdus de vue. Coco Chanel se rend à Madrid, sous prétexte

d'ouvrir une boutique, et elle fait venir une de ses amis, Vera, qui elle connaît bien Churchill.

Il faut que tu m'aides, Vera. Je dois absolument rencontrer Churchill. Je suis porteuse d'un

message de la part des Allemands. Seulement, voilà, sa copine Vera la trahit. Elle contacte

les services secrets britanniques et leur fait savoir que Chanel est une espionne au service des

nazis. Mais Chanel sent tête. Elle écrit à Churchill. Mon cher Winston, excusez-moi de vous

approcher en de tels moments. Vous pouvez imaginer, mon cher, qu'après toutes ces années dans la

France occupée, j'ai rencontré beaucoup de monde. J'aurai énormément de plaisir à en parler avec

vous. Croyez-moi toujours, très affectueusement, Coco Chanel. Il ne lui répondra jamais. Et en

janvier 1944, Coco Chanel rentre à Paris. Et quelques mois plus tard, Paris est libérée.

À New York, les frères Verteimer reçoivent un câble de France. Tout va bien, tout est sauvé,

signé Félix Amiot. Le 29 août, à 8h du matin, deux effets filles viennent toquer à la porte de la

suite du Ritz. Oui? Bonjour, que se passe-t-il? Madame Chanel? Veuillez nous suivre s'il vous

plaît? Euh, pour quel motif? Vous avez été dénoncés comme collaboratrice, Madame.

Elle les suit. Et va-t-elle être tondue comme les autres? Va-t-elle être jugée? Va-t-elle

être condamnée? Au bout de deux heures, elle ressort libre. Et d'après ce qu'on dit,

c'est Churchill qui est intervenu directement, auprès du général de Gaulle, en sa faveur. Et

quand elle sort, Coco Chanel se précipite dans sa boutique de la rue Cambon. Et elle annonce

que chaque G.I.S se présentant à la boutique aura droit à l'un des derniers flacons de numéro

5, qui reste encore dans sa réserve. L'envers de la veste n'est pas mal. Mais ça n'est pas

tout à fait fini. En septembre 1944, Coco fait charger ses mâles dans sa Mercedes. Vous pouvez

démarrer. Amenez-moi en Suisse, s'il vous plaît. Et savez-vous qui elle va rejoindre en Suisse? Le

baron vende d'inclage, son amant allemand, son exil va durer huit ans. Et en mai 1947, les frères

Vartimer lui versent sa part des ventes réalisées aux États-Unis pendant la guerre. 9 millions de

dollars. Et à partir de là, chaque année, elle reçoit 25 millions de dollars. Et tout le reste,

on décide de l'oublier. J'ai tiré cette histoire du documentaire de Stéphane Benamou pour

France 5, la guerre du numéro 5. Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute

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L’histoire vient écorner l’image d’une icône Française, Gabrielle Chanel. Pendant la guerre, Coco Chanel a été collabo, espionne au service de l’Allemagne et même pire.