Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Christophe Fauviau : le père qui ne voulait pas perdre - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/26/23 - 31m - PDF Transcript

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On de l'âtre à compte.

Christopher Delat

Voici une histoire criminelle très étonnante et très atypique. L'histoire de un père qui empoisonne les adversaires de tennis de ses enfants.

Ça se passe dans les Landes au tout début des années 2000 et malheureusement au bout de cette histoire qui aurait pu nous faire marrer.

En 2003, il y a un mort. J'ai écrit cette histoire grâce aux articles du quotidien régional Sud-Ouest et grâce à un excellent documentaire de la série Verdict sur France 5.

La réalisation est signée Céline Labras.

Europe 1

Christopher Delat

Le 28 juin 2003 se déroule la finale du tournoi de tennis de Bascons dans les Landes.

Il y a 900 habitants à Bascons. C'est pas Roland Garros. L'enjeu se limite à une coupe en plastique qui finira avec les autres sur l'étagère à prendre la poussière.

Cette finale va opposer Benoît, 17 ans, à maximum 15 ans. Benoît arrive en avance, il balance son sac sur un banc dans le vestiaire et il va jeter un œil à la finale d'âme.

Et quand il revient, il est intrigué parce que dans le vestiaire, ces affaires ont été déplacées. Rien ne manque.

Mais sa bouteille dominérale a été ouverte. On l'a bu dans sa bouteille. C'est pas cool ça. Mais bon Benoît n'est pas chichiteux, il l'emboît quand même.

Il enfile son short et son polo, il prend sa raquette et il se dirige vers le cours pour sa finale. Il sert la main de son adversaire, maxime donc et le match commence.

Mais au bout du premier set, Benoît se sent faiblard, plus de jus, plus de gaz et voilà qu'il rate des balles faciles.

Et plus le match avance, plus ses jambes deviennent lourdes et ses bras aussi. Et maintenant, il a carrément envie de dormir.

Il n'y a rien de plus. Alors il déclare forfait et Maxime déclare vainqueur. Et le père de Maxime leur paye un coup à boire à tous les deux.

Ça va Benoît ? Tu as un coup de chaleur ? Je sais pas ce qui m'arrive, mais je le vais pas très bien.

Et là Benoît file dans le vestiaire et il s'écroule sur un banc, au point qu'il faut appeler un médecin, qu'il envoie direct aux urgences un monde marseillais.

Il y reste 48 heures en observation sans qu'on puisse expliquer ce qui lui est arrivé.

Quand il rentre chez lui, un de ses copains, Sébastien, joueur de tennis comme lui, l'appelle.

C'est lui qui a joué la demi-finale contre le fameux Maxime et lui aussi avait laissé sa bouteille d'eau sur un banc dans le vestiaire.

Et bien figure-toi, quelqu'un de son revenu au vestiaire. Je suis tombé né à nez avec le père de Maxime qui tenait ma bouteille à la main et qui était en train de la remboucher.

Ah bon ? Et il a fait quoi après ?

Et bien il a posé la bouteille et il est reparti. Et moi je me suis méfié et d'eau je n'en ai pas vu.

Parce que tu crois qu'il y avait quelque chose dans la bouteille ?

J'en sais rien mais je l'ai gardé en tout cas la bouteille.

4 jours après la finale perdue, Benoît et Sébastien accompagnés d'un responsable de la ligue régionale de tennis et d'un avocat se présente à la gendarmerie de Grenade sur la Tour avec la bouteille.

Bon ben on va l'envoyer au laboratoire pour analyser et puis c'est tout. Et on verra bien.

Le lendemain, le résultat de l'expertise toxicologique arrive par fax.

Oh il députe, regarde moi ça. Il y avait du thémestat à la bouteille, fire toi.

Le thémestat est un anxiolytique à base de baseaux d'Yazepine. Vous en prenez un et vous tombez dans les bras de Morphée.

La bouteille a donc été empoisonnée pour une finale de tennis sans enjeu dans un bled délande. Un truc de fou.

Jusque-là, on pourrait rire de cette histoire mais la suite est à pleurer.

Le même jour, à 18h, Maxime, le même Maxime joue dans un tournoi à Tartas, toujours dans les Landes, 3 000 habitants.

Mais c'est toujours pas Roland Garros, face à lui Alexandre Lagardère, 25 ans.

Je, c'est, et match.

C'est Maxime qui a gagné, 6-3-6-1.

Et objectivement, son adversaire Alexandre n'a montré aucun signe de faiblesse pendant le match.

Et après, il ne traîne pas. Il doit rejoindre des copains à Dax, alors il file au volant de sa voiture.

C'est une fois arrivé chez ses copains qu'il ressemble comme un coup de barre.

Alors il mange un morceau, il se pose sur le canapé et il s'endort comme une souche.

Il émerge à 23h, groguis, nozéoeux, patraques, avec l'envie de rentrer chez lui, à Hortès.

38km, c'est pas le bout du monde. Il arrive de son plumeur. Il n'y arrivera jamais.

Au bout d'une ligne droite, il manque un virage, sa voiture heurte un arbre et elle finit sa course dans un fossé.

Alexandre Lagardère, 25 ans, meurt sur le cou.

Et c'est à ce moment-là que cette histoire qui aurait pu nous faire marrer devient criminelle et plus dute ou drôle.

Quand les gendarmes apprennent qu'Alexandre Lagardère, décédé au volant de sa voiture, avait participé l'après-midi même au tournoi de tennis de Tartas,

ça fait tilt, évidemment. Eux, ils font tout de suite le lien avec la déposition de Benoît et de Sébastien Lavey.

Bon, de toute façon, cet accident, il est bizarre. La route, elle était sèche et elle était en bon état.

Il n'y avait pas de gravillon, il n'y avait pas de ruine, il n'y avait pas de trace, de coups de frais.

Il est allé droit dans l'arbre. Il s'est endormi, le gosse.

Alors, ils attendent les résultats de l'autopsie avec une petite idée tout de même de ce qu'elle risque de révéder.

Et ils ne sont pas déçus.

Nous avons retrouvé une forte dose d'un anxiolytique, dans le son de la victime, un anxiolytique qui s'appelle le Temesta.

C'est un truc de fou. Sa bouteille d'eau aussi a été empoisonnée. Et par qui ? Et bien, par le père de Maxime, probablement, Christophe Fauvio.

Le gendarme pourrait aller l'arrêter tout de suite. Il décide d'attendre un peu le temps de se rencarder sur l'oiseau discretos.

Bon, voilà ce que j'ai pu apprendre. Le type, c'est un ancien militaire, rentré dans l'armée très jeune, devenu pilote d'hélicoptère à la base de DAX.

Il a pris sa retraite à l'âge de 43 ans. C'est jeunesse quand même. Et puis, ma foi, depuis, il s'occupe de ses enfants, qui sont tous les trois joueurs de tennis.

Il s'occupe, il s'occupe. Il se passionne pour la carrière de ses enfants. Il est devenu un peu leur coach. Il les motive, il les accompagne dans les tournois.

Il y a beaucoup de papas et de mamans comme ça, qui orientent toute leur vie vers le succès de leur bambin.

D'après ce qu'on a dit au gendarme, pour Maxime, le père a des ambitions régionales. Mais pour sa fille Valentine, il a carrément des ambitions internationales.

Elle n'a que 13 ans, pourtant. Mais il pense qu'elle peut devenir professionnelle. Et d'ailleurs, elle est bien partie.

Elle est classée première dans sa catégorie au niveau national.

Moi, je crois que c'est ça le moteur de ce qu'il a fait. C'est-à-dire qu'il a tellement d'ambitions pour ses gosses, que ça l'a rendu fou.

Et qu'il s'est mis en poisoné les adversaires pour qu'il gagne. C'est taré. Mais à mon avis, c'est ça.

Bon, il ne reste plus qu'à aller le cueillir. Le problème, c'est que dans l'immédiat, il est en Australie avec sa fille pour un tournoi international.

Le 2 août 2003, à 5 heures du matin, le père et la fille arrivent à la gare de Dax. Il fait encore nuit.

Et au moment où ils s'approchent de la station taxi, M. Christophe Favio, veuillez nous suivre s'il vous plaît.

À partir de cet instant, vous êtes placés en garde à vue et nous allons nous occuper de votre fille.

M. Christophe Favio s'éloigne avec les gendarmes. Il n'ose pas regarder Valentine.

Le même jour sa femme et son fils Maxime le rejoignent en garde à vue. Elle y passera 10 heures et le gamin 6 heures.

A priori, il n'était au courant de rien.

Et lui, alors, le père, qu'est-ce qu'il dit ?

Je reconnais que j'ai pu introduire du thémestan dans le bouteille d'Alexandre, la gardère.

Très bien. Et celle du jeune Benoît ? Oui, aussi. Et celle du jeune Sébastien ? Aussi.

Et le thémestan ? Où le trouvait-il ? Ça n'est pas un vent libre, le thémestan. Il faut une ordonnance.

Sa femme en prend. Il lui a piqué les cachetons.

Alors, il est mis en examen pour administration de substances nuisibles avec préméditation ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Et un mois après le décès d'Alexandre, il est écroué à la maison d'arrêt de Monde Marseille.

Mais les gendarmes n'ont pas encore tiré tout le fil de cette richerie.

Depuis que Christophe Fauvio est en prison et que c'est sorti dans le journal Sud Ouest, les gendarmes reçoivent des lettres et des coups de filles.

Voilà, je vous appelle au sujet de ma fille qui joue au tennis à haut niveau. Il lui est arrivé de jouer contre Valentine Fauvio.

Et elle aussi, je dois dire, a eu des sortes détourdisements avant et pendant ces matchs. Vous voyez, un peu comme les jeunes qui ont dénoncé M. Fauvio.

Le père aurait donc appliqué la même recette aux adversaires de sa fille des gamines de 12-13 ans.

Il est temps pour Christophe Fauvio de se choisir un avocat.

Et ah bon, il choisit Pierre Blasie, l'un des ténors du barreau de Bordeaux, qui fixe sa ligne de défense dans une interview au journal Le Monde.

Je dis qu'il n'est pas très étonnant que des joueuses se soient trouvées mal le jour où elles ont été battues à plate couture par la jeune Valentine.

Aucun élément ne permet de prouver que du thémestat a été administré au rival de Valentine.

Autrement dit, Christophe Fauvio et son avocat veulent bien assumer la mort d'Alexandre et l'attrêcherie contre Benoît et Sébastien.

Mais les autres, tous les autres, les adversaires de Valentine notamment, il n'y a pas de preuves. C'est pas nous.

Non, pêche que les gendarmes n'aient plus. Toutes les feuilles de matchs disputées par les deux enfants Fauvio ces trois dernières années, au-delà c'est pas la peine, il y a prescription.

Ils appellent chaque joueur, chaque parent, dans les Landes, aux pays basques, à Bordeaux, à Toulouse, à Montpellier et jusqu'en haut de Savoie.

Et ils identifient une trentaine de cas suspects parmi les adversaires de Maxime et de Valentine.

Et même quelques cas parmi les adversaires de Christophe Fauvio lui-même chez les vétérans, dont un qui est carrément rentré dans un poteau avec sa voiture et un autre qui a dû arrêter le sport.

Et tous racontent la même chose.

Pendant le match, j'ai eu des sortes de vertiges, des nosés, des engordissements et après j'ai fini par m'endormir.

Les gendarmes en arrivent à la conclusion qu'avant les matchs du père, du fils et de la fille, à chaque fois qu'un sac de sport d'un adversaire était laissé sans surveillance Christophe Fauvio

en profiter pour dissoudre un ou deux comprimés de thémestades dans leurs bouteilles.

Et que pour les plus costauds, ils doublaient la dose.

Et les enfants, justement, est-ce qu'ils savaient ou pas, Maxime du Haut de ses 15 ans et Valentine du Haut de ses 13 ans ?

Je vous promets, je savais rien du tout.

Mais votre père, il vous disait quoi, à 20 matchs ?

Eh bien toujours la même chose que le tennis et le ferplé, qu'il fallait se battre, qu'il fallait pas tricher, tout l'inverse.

Au bout de deux années d'instruction, le juge a identifié 28 victimes, 7 hommes et 21 femmes.

Et parmi ces victimes, 9 mineurs de moins de 15 ans.

Et donc, contre Christophe Fauvio, il a retenu trois chefs de mise en examen.

L'administration de substances nuisibles, l'administration de substances nuisibles sur mineurs de 15 ans et enfin,

l'administration de substances nuisibles avec préméditation et ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Et il renvoie le père devant la Cour d'assiste des Landes.

Il a au cours 20 ans de réclusion criminelle.

Au prison, au parloir, Christophe Fauvio dit à l'un de ses amis, géante.

Je me dégoûte moi-même.

Au quotidien, prenez les transports en commun.

Le procès de Christophe Fauvio s'ouvre en mars 2006 devant les assises des Landes à Monde-Morçant.

Et il ne passe pas inaperçu.

Soixante journalistes sont là.

Il y a même des journalistes américains.

Cette histoire, il leur a compté dans tous les sens.

Et maintenant, ils veulent comprendre.

Comprendre comment et pourquoi cet ancien militaire a déraillé dans l'écran de largeur.

Alors, est-ce que l'explication se trouve dans son histoire personnelle ?

Il est le fils d'un chirurgien d'antiste et d'une professeur de sport.

Une psychologue qui l'a rencontrée vient à la barre.

Je dirais que M. Fauvio a grandi dans un milieu familial.

Régné, c'est le moins qu'on puisse dire, le nom dit.

Avec un père absent et une mère castratrice.

Et une histoire qui, évidemment, l'a beaucoup marqué.

Puisqu'il a été agressé sexuellement, enfant, par son grand frère.

Ce frère, justement, est appelé à témoigner.

Et c'est un peu gênant parce que tous les deux ne se sont pas vus depuis plus de 20 ans.

Ils lavent leur lâche sale en public et on se demande quel rapport ça a avec les faits.

Je suis content de t'avoir en face de moi.

Tu sais combien tu m'as fait souffrir ?

Tu as orienté ma personnalité pour la vie.

La réponse du frère supposé violeur ?

Allez, vite ton 5.

Vite ton 5 si ça te fait du bien.

Si ça te fait du bien, moi je suis content.

On s'intéresse aussi à ce moment où il quitte l'armée jeune, à 43 ans.

Ce moment où ses repères disparaissent.

Lui dit que ça a été une période de cassure.

L'expert psychiatre a, là-dessus, un regard très intéressant.

Je dirais que Christophe Vio,

aura passé son temps à saboter ses succès en quelque sorte.

Sa carrière, par exemple, interrompt plus très tôt.

Et en tout cas je crois qu'il souffrait d'une incapacité à être.

Autrement dit, il voulait que ses enfants gagnent à tout prix

parce qu'ils n'assumaient pas les défaîtes,

le regard des autres dans l'échec.

Et manifestement, cette recherche intime du pourquoi elle a beaucoup agacé

parce qu'il accrape le micro et il lance.

Tout ça, c'est pas une histoire de points ou une histoire de gagner.

Ça venait de moi.

C'est tout !

L'avocat général lui demande.

N'avez-vous jamais pensé à vous faire soigner ?

Non.

Dans ma famille, aller voir un petit.

C'était réservé au taré.

Sa fille, Valentine, vient à là-bas.

C'est pour la faire gagner et en faire une joueuse professionnelle

qu'il a empoisonné ses adversaires.

Vous savez papa,

il s'intéressait pas tellement à mes victoires.

C'était jamais la fête quand il y avait une grosse victoire.

On passait à autre chose.

Les victimes, évidemment, viennent aussi témoigner.

Est-ce qu'il y a ces essences ?

C'est que ce sont des gamins.

La plus jeune avait seulement 12 ans

quand elle a affronté la fille de Christophe Fauvion en tournoi.

Elle s'avance dans son t-shirt trop grand.

Pour moi,

ça s'est passé au tournoi international de Dragignan.

Je me souviens,

le père de Valentine, il était là.

Et au bout du 2e set,

j'ai commencé à avoir les champs lourdes.

Mais je me suis tout éteurien.

Depuis son box, Christophe Fauvion a peine la regardé.

Ensuite, un adolescent prénommé Franck

raconte que Fauvion lui avait proposé de remplir sa bouteille d'huile.

Après le match, j'ai pris ma voiture.

J'étais tellement fatigué

que pour rester veillé,

j'ai dû parler au téléphone avec ma petite amie pendant tout le trangé.

Depuis le début du procès,

Christophe Fauvion s'est montré assez sincère.

Il assume.

Et évidemment, s'il n'y avait pas la mort d'Alexandre,

il s'en sortirait pour pas cher.

Mais il y a la mort d'Alexandre

et son avocat le sait,

il est là le danger.

Je dis, sereinement,

qu'on ne peut pas être certain

que seul le thémestat

a provoqué l'accident mortel.

Vous en êtes sûr ?

Maitre Blasie.

Écoutez donc ce que dit cet pharmacologue.

Alors le thémestat a pour effet la somnolence,

une vigilance diminuée

et un état qui est proche de l'ébriété.

Et il est compatible avec la conduite.

Et je dirais même que ces effets sont accentués

par la pratique du sport.

Du coup,

l'avocat passe à autre chose.

Il s'en prend maintenant à la Ligue de Ténis,

Côte Basque-Bérnélande.

La Ligue était au courant

que Christophe Fauvio

était en train de dériver complètement.

C'était à elle d'agir.

Elle savait ce qui était arrivé,

à Benoît et à Sébastien.

Elle n'a rien fait.

Et cinq jours après, il y a eu l'accident.

Est-ce que vraiment la Ligue savait ?

Savait que Fauvio avait pipé le match

contre Benoît et Sébastien.

Et qu'il n'y avait aucun doute

sur le contenu des bouteilles après les matchs.

Et bien la réponse est oui.

Si on l'en croit à Sébastien qui vient à la barre.

Je crois que tout le monde le savait, oui.

On l'a tous raconté.

Ça se savait par le bouche à oreille.

Forcément, c'est un petit milieu, vous savez.

Évidemment, l'avocat de la Ligue de Ténis

n'est pas d'accord.

Moi, j'affirme que les responsables de la Ligue

ne connaissaient pas le contenu de la bouteille.

Ni les résultats de l'expertise toxicologique.

Et là, maître Astabi,

l'avocat de la famille d'Alexandre Lagardère,

remet les choses à leur place.

Enfin, ça n'est pas la Ligue,

c'est la Ligue de Ténis.

C'est la Ligue de Ténis.

Enfin, ça n'est pas la Ligue

qui a armé le bras de M. Favio tout de même.

Le dernier jour,

l'avocat général se lève pour requérir.

Je dirais que c'est le procès

d'un homme sans gravité,

dans un monde sans limite.

Pour vous, M. Favio,

la fin justifie les moyens.

Mais la terre, M. Favio,

ne vous en veut pas.

Nous ne sommes pas en guerre.

Il y a par ailleurs dans cette affaire

tous les éléments

de la préméditation.

Favio amenait le thémestat.

Il repérait les lieux,

les sacs et les bouteilles.

Ça n'était pas une impulsion.

Il n'a pas pu avoir 28 flashs impulsifs

en 3 ans.

Et puis, il en vient à Alexandre

qui en est mort.

Pour lui,

il fallait la dose,

la vraie dose

de 4 à 6 cachés de thémestat.

Une dose qui cloue

parce qu'il vous énervait, M. Favio,

parce que votre fils l'avait joué

deux fois auparavant

et que ça s'était mal passé.

M. Favio,

est-ce que la mort d'Alexandre

vous aurait arrêté

si vous n'aviez pas été pris ?

Je laisse cette question

à votre appréciation, mesdames et messieurs les jurés.

Et je vous demande pour Christophe Favio

une peine de 8 à 10 ans

de réclusion criminelle.

Je vous remercie.

Dernière,

l'avocat de l'accusé M. Blasie

plaide que son client était une plébéante.

On a voulu que Christophe Favio

donne une explication rationnelle

à ses gestes

alors qu'il avait complètement disjanté.

Avez-vous eu un but ?

Moi, je dis que non.

Il abrigait les matchs

parce qu'il souffrait.

Vous ne pouvez pas,

comme le demande M. Avocat Général,

lui donner une peine lourde

et longue.

Pour information récemment,

un chauffard responsable d'un accident mortel

a été condamné à 4 mois ferme.

Et un président de Club de Foot

qui avait administré du Valium

à l'équipe adverse

a pris 6 mois

avec sur-circule.

Il a fait 6 mois

avec sur-circule.

Il a pris 6 mois

avec sur-circule.

A mon sens et dans ce canton de peine

qu'il faut chercher la peine

que vous déciderais

pour Christophe Favio.

Et avant de délibérer,

je voudrais que vous gardiez à l'esprit

que Christophe Favio

ne recherchait

certainement pas

d'amour.

Le procès touche à sa fin

et c'est à lui Christophe Favio

que revient le dernier mot.

D'une voix mort mais fatiguée,

il dit

je me rends compte maintenant

que j'ai nuit

toutes ces personnes.

Je voudrais vous dire que je porterai

toujours la mort d'Alexandre Lagardère,

en moi.

Je le demande

pardon.

La peine

doit-elle se limiter

à 3 ans de prison

pour couvrir la durée

de détention que Christophe Favio

a déjà effectué ?

Ou doit-on

faire de la peine

pour la peine

pour la peine ?

La peine

doit-elle se limiter

à 3 ans de prison

pour couvrir la durée de détention

effectuée ?

Ou doit-on aller jusqu'à 10 ans

comme le réclame l'avocat général ?

Au terme de 2 heures

de délibérer,

les jurés regagnent leur place

et ils rendent leur verdict.

8 ans de prison, le verdict est rendu

dans un silence absolu.

Pas de commentaires, pas de cris.

2 familles qui prennent la mesure d'une peine.

D'abord, les parents d'Alexandre Lagardère

à l'issue de l'audience,

son père Bernard Lagardère

très digne, tient à rappeler

qu'aucun jugement ne lui rendra son fils.

J'espère une toute chose

que lorsque la famille Favio

se retrouvera tous ensemble,

ils penseront que chez nous,

y'en même que toujours.

La maison d'arrêt de Monde-Marsan

est juste en face du palais de justice.

Accompagné de sa femme en larmes,

Christophe Favio traverse la rue

pour regagner sa cellule.

Il a déjà fait 3 ans

et il considère

que la condamnation est raisonnable

et donc il ne fera pas appel.

Il est libéré 9 mois plus tard

sous le régime de la liberté conditionnelle.

En mémoire de ce drame,

la Lille de Ténis Côte-Basque-Bernélande

a créé un trophée

pour sensibiliser les joueurs et leurs parents

à la nécessité d'une pratique sportive

pacifiée.

Et ce trophée

porte le nom

d'Alexandre Lagardère.

Sous-titrage ST' 501

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Au début des années 2000 dans les Landes, un père empoisonne les adversaires de tennis de ses enfants ! Mais en 2003, l’un décède…