La source: Chlordécone, les bananes de la colère

Radio France Radio France 8/3/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Aire

Aujourd'hui, il a un faire sensible, un fait d'actualité,

le scandale du clor d'école en Martinique et en Guadeloupe.

Oui, fait d'actualité, car jeudi,

le parquet de Paris a demandé un non lieu dans cette affaire,

provoquant l'indignation des plaignants qui avaient pourtant beaucoup d'arguments.

L'histoire que nous allons vous raconter le prouve à l'épreuve des faits.

Dès 1972, et pendant plus de 20 ans,

cette insecticide extrêmement toxique

est utilisée dans les balanerais des antifrançaises,

pôlement durablement la terre, les cours d'eau et la mer.

Pour protéger l'industrie bananière et ses grands producteurs,

l'État autorise alors l'utilisation d'une molécule

dont on connaît pourtant les risques graves sur la santé.

Cette catastrophe environnementale et sanitaire

est emblématique également des tensions

qui traversent encore aujourd'hui la Guadeloupe et la Martinique,

où les inégalités sociales, raciales et économiques

héritent du passé colonial perdure.

Elle rappelle aussi, par l'ampleur de la pollution,

l'urgence de produire et de consomber autrement.

Notre invité aujourd'hui, Cécile Evrar, journaliste.

Elle a co-écrit avec Thierry Derouet

le documentaire Chlordéconne Poison durable

co-produit par France Haut et Bonobo Productions.

À faire sensible, une émission de France Inter diffusée en direct,

récit documentaire Jean Maillard, coordination Franconnière,

chargé programme rébécadonnante, réalisation Charles Silya.

La ballonne, le fruit préféré des Français.

728 000 tonnes ont été vendues en France en 2021,

soit plus de 11 kilos par personne.

Moins écologique que la pomme, mais plus que la mangue,

l'un des fruits dont la consommation en France

génère le plus de gaz à effet de serre.

La ballonne, qu'on mange en métropole,

est pour un quart des importations antiaises.

En martyrique en Guadeloupe,

la ballonne est l'une des principales ressources économiques,

notamment parce qu'elle bénéficie d'un accès privilégié à l'exagone,

et ce depuis une décision du général de Gaulle en 1962,

qui a décrété les deux tiers du marché réservé à la ballonne antiaise.

Entre ces fruits et les antifrançaises,

il y a donc une relation organique.

Et pourtant, la banane n'est pas originaire des îles.

Mais non, elle y est introduite par les Européens

au temps de la colonisation et de l'esclavage,

avant de devenir un produit d'exportation

à la fin du XIXe siècle,

grâce à la sélection de variétés résistantes

au long trajet en bateau.

D'abord la Gros Michel, puis à partir des années 60,

la Cavendish,

plus résistante aux maladies,

n'est pas des plus goûteuses.

Au cours du XXe siècle, en Martinique et en Guadeloupe,

c'est pourtant cette Cavendish

qui va peu à peu remplacer

non seulement les autres variétés de banane,

mais aussi tout autre produit d'exportation.

Mais le principe de la monoculture est toujours risqué.

Il suffit d'un changement de législation,

d'un concurrent nouveau,

d'une catastrophe naturelle,

pour que tout un système soit déséquilibré.

Même un insecte peut venir tout gâcher.

Et aux anti, au début des années 70,

alors que la banane anti est ce que l'inascension fulgurante

sur le marché mondial,

c'est le charonçon qui menace le rendement.

Un sacré client, celui-là,

un coléopteur ravageur,

sur qui les pesticides habituels n'ont plus assez d'effets.

En 1972, Jacques Chirac,

ministre de l'agriculture et de l'aménagement rural,

donne alors l'autorisation au planteur

d'utiliser une nouvelle molécule

venue des États-Unis,

la Chlordécone vendue sous l'appellation de Keppon.

Les études américaines démontrent portant sa toxicité

depuis 1963,

mais la France prend le risque.

L'important, en pensant, c'est de sauver

l'industrie bananière.

Et personne ne se doute qu'un demi-siècle plus tard.

Neuf personnes sur dix ans martiniques,

comme en Guadeloupe,

seront contaminées par cette molécule cancerogène.

Les techniciennes nous disaient

qu'il fallait mettre ça tous les trois mois.

Il faut avoir de la banane,

il faut en mettre tous les trois mois.

On n'avait pas d'autorisation.

On voulait pas durer.

On voulait pas durer,

et quand on vous disait,

on avait de l'argent fort.

Il nous disait qu'il faut passer

à 50 tonnes de nectar.

50 tonnes de nectar ?

Oui.

Pour l'exportation,

il faut l'exportation.

Il faut avoir de beaucoup d'autorisation

pour s'assurer à la table.

Je savais que c'était un poison.

On plantait de la banane

et à Robert.

Il s'est simé comme ça.

Il y a un oiseau qui est venu.

Il a appui une graine,

et quand il est arrivé dans cet auto-là,

il est tombé.

Et quand il était le chef,

il était déjà red.

Il était mort.

Nous, c'est le moment,

mais il red.

Aux Antilles,

les ouvriers des plantations de bananes

constatent rapidement

la dangerosité du clor d'éconnes.

Comme cet homme que l'on vient d'entendre,

interviewé par Stéphane Bonfoy,

pour France Culture.

Sur les exploitations,

nombre d'entre eux témoignent

un effet de malaise

ou de vomissement,

sans que leurs patrons

ne leur fournissent

ni masques, ni gants.

Les patrons,

ce sont souvent

ceux qu'on appelle les bequets.

Des créoles blancs,

descendant des colons

qui détiennent

encore une très large partie

des terres antilles.

Les ouvriers des secteurs bananiers,

eux, sont majoritairement noirs.

Au début de l'année 1974,

deux ans après la mise

sur le marché français

du clor d'éconnes,

les ouvriers des plantations bananières

qui souffrent d'une très grande précarité

se mettent en grève en martinique.

Outre une augmentation

de salaire de 5 francs par jour,

ils alertent sur la toxicité

de ce nouveau pesticide

qui manipule au quotidien

et dont ils réclament

l'interdiction

le clor d'éconnes.

Mais cette revendication

n'est entendu

ni en martinique,

ni en métropole

et le conflit social

se crispe

alors qu'un drame surgit.

Un mort et sept blessés,

peut-être demeur,

on ne sait pas,

les affrontements qui ont eu lieu

jeudi après-midi

à la martinique

entre manifestants

et forces de l'ordre

ont été particulièrement violents.

Que s'est-il passé exactement,

Bernard Benjamin,

il faut reconnaître

qu'il est assez difficile

de le dire

d'autant que deux thèses

sont en présence.

Selon les autorités,

c'est dans le nord de l'île,

dans le village de Lorin

qu'un petit groupe de gendarmes

a surpris une centaine d'armes

armées de coupes-là

et de gourdins

qui se dirigeaient

vers une exploitation agricole.

Très vite,

des incidents éclatées

et toujours selon

le ministère

des départements du commerce

c'est pour se dégager

que les gendarmes

ont fait usage de leurs armes.

Versions des manifestants,

la police nous attendit

une véritable souricière.

Les gendarmes ont tiré

froidement dans le tas.

Un an plus tard,

en 1975,

aux États-Unis,

c'est un autre drame

qui va frapper

d'autres ouvriers.

Une cinquantaine d'employés

de l'usine d'Opwell

en Virginie

qui sous-traitent

la fabrication

des clorne-écones

est un toxique.

Troubes de la motricité,

de l'élocution,

de la mémoire,

tremblement,

mouvement incontrôlable

aux yeux,

autant de symptômes

qui vont convaincre

les autorités de procédé

à des analyses

dans le flove James

qui joue cette usine.

Conclusion,

l'eau est largement

contaminée

par cette molécule

dont les scientifiques

ont établi

qu'elle favorise

la stérilité

et le cancer.

En 1976,

les États-Unis

interdisent

le clorne-écone

et l'usine est fermée.

La même année,

au bénéfice

des producteurs antiaires

qui rachètent

les stocks américains,

la France

est tombée sur le marché

de ses pesticides.

Et puis la météo-sime.

David est arrivé

en début d'après-midi

sur la Martinique.

Le cyclone annoncé

comme l'un des plus violents

de ces dernières années

a tout de même évité

les partis les plus habités

de l'île.

Il a touché le nord

de la Martinique,

le point sur place

avec Raymond Calyxtre,

acteur en chef

de FR3 Fort de France.

On peut dire

que le plus gros cyclone

David

est maintenant

passé

s'éloigne de la Martinique.

Ça ne signifie pas

que tout danger soit écarté

car nous avons

en ce moment

les restituts de vent

de la périphérie

de la formation cyclonique.

Et en ce qui concerne

les dégâts

après le passage

du cyclone.

Il a difficile

d'adresser un bilan.

Cependant,

je peux danser

à vous dire

que les Pananarets

ont énormément souffert.

Beaucoup d'arbres

aux fruitiers

ont été littéralement

décapités.

Et pour ma part,

j'ai eu l'occasion

de voir d'un voisinage

quelques maisons

dans les trois

maisons.

L'horragand David

en 79,

puis son frère Allen

en 80,

fragilise non seulement

la monoculture badanière

aux anti-françaises,

mais favorise

la prolifération

du charançon,

cet insecte

qui ronge

les troncs d'intérieur.

Les stocks américains

de clor d'éconnes

sont rapidement épuisés.

Tasslentienne,

la société

martiniquaises

Vincent de la Garigue,

qui importait

le clor d'éconnes américains

sous le nom de

Keppon,

rachète le brevet

pour produire

au Brésil

son propre insecticide,

le Kerlon.

En 1981,

cinq ans après

la traduction

de la molécule

aux États-Unis,

la France donne

son accord

pour une deuxième

autorisation

de mise sur le marché.

Pourtant,

deux ans auparavant,

le clor d'éconnes

avait été classé

cancerogène potentiel

par le centre international

de la recherche

sur le cancer.

Et il existait

des alternatives

à son utilisation.

Mais les défenseurs

de la santé publique

minoritaires

et artistes

de l'agriculture baladière

ne parviennent pas

à se faire entendre.

Le produit, finalement,

finit par être interdit

par la France

en 1990.

Le député

de martinique,

Guy Lordinot,

se souvient

dans, pour quelques bananes

de plus,

un documentaire

de Bernard Crutzen.

J'étais à l'époque

député de la martinique

et la quasi-totalité

des responsables agricoles

de la martinique

me soutenaient.

Et ils me considéraient

comme étant

le député

d'un problème.

Et lorsque

la décision

était prise

d'interdire le clorodécon,

ils se sont inquiétés.

Ils me disent, finalement,

si on supplie

le clorodécon,

comme il n'y a pas

encore de produits de non-placement,

que ferons-nous

avec le charançant ?

De l'eau plantation

feront des tweets.

Donc l'économie

est pour dire un mauvais coup.

Donc est-ce que tu peux demander

au gouvernement

de prolonger de 5 ans

la durée de vie

d'utilisation

du clorodécon ?

Ce que j'ai fait,

une question écrite

posée au gouvernement

qui m'a répondu

par la négative,

puisque automatiquement

les deux emplois coulés

les stocks étaient un peu

affinables.

Mon action,

c'est arrêter là.

Et c'est ainsi

que la réglementation française

permet au clorodécon

d'être vendue pendant

un an encore

après son interdiction

en février 90

et utilisé pendant

deux ans.

Les établissements

lagarigues

qui commercialisent

le pesticides

décident d'en commander

massivement.

Juste après son interdiction,

Edouane Française

laisse ainsi entrer

aux anti-1560 tonnes

l'appellation commerciale

du clorodécon,

une quantité astronomique

qui dépasse

de loin les besoins réels

des producteurs.

Il en reste

même tellement.

Qu'à l'issue

de la date légale

d'homologation du produit

en mars 1992,

le nouveau ministre

de l'agriculture

Louis Mermas

leur accorde

d'une dérogation.

On pourra utiliser

ce qui reste

de clorodécon

pour un an

supplémentaire.

À la manoeuvre

dans ce fructueux lobbying,

le BK Ivaillotte,

à la fois président

de la Sikabam,

la coopérative

des producteurs de Bannham,

et directeur général

de la Garrigue,

une icre-vendeur

du clorodécon aux Antilles.

Pour lui,

l'État n'a que de bonnes nouvelles.

Attentif et satisfait

les planteurs antiais.

Eux qui bloquent

depuis quatre jours

les aéroports

de Pointe-Apitre

et de Fort-de-France

ont écouté ce midi

le ministre

des Domes-Tommes,

Louis Le Pincec.

C'est promis,

le gouvernement fera tout

à l'avenir

pour réserver

aux bananes antiaises

les deux tiers

du marché français,

comme c'est

la règle

depuis 30 ans.

Plus question donc

de laisser

la banane africaine

des planteurs antiaises,

les planteurs antiaises

et les planteurs antiaises

pour laisser

la banane africaine

dépasser largement

les quotas

qui lui sont imposés.

La coordination

des producteurs,

c'est aussi tôt réuni

pour envisager

la levée du blocus

des aéroports

et des barrages

établis sur les roues.

Une décision

attendue

avec impatience

par les 4000

touristes

bloqués sur place

privés de vol repus.

Alors que

les frontières

européennes

s'ouvrent

au 1er janvier 1993,

la France

entend protéger

la banane antiaise

d'une concurrence

de la banane

antiaise.

Jean-Pierre Soissons,

ministre

de l'agriculture,

répond positivement

en pression d'Ivaillote

et de la Sikabam.

Les producteurs

de banane

pourront épendre

légalement

le pesticide

pendant encore

6 mois.

6 petits mois

et ça

sera fini

du clorvécon.

Pourtant

les stocks

continueront

d'être écoulés

hors de tout

cadre légal

pendant

encore plus de 10 ans.

Comment témoin

une s'est pétite

d'un co-opératif

qui vendait des produits

?

Il a vendu du clorvécon

pendant des années

?

Bien sûr, mais tout le monde

peut l'avoir acheté.

Moi non,

parce que

dans les années

1992,

les gens étaient audits.

C'était discotement

qu'ils vendaient ça

et moi j'ai un produit

personnellement

que je n'ai pas utilisé.

Discrètement,

ils continuaient

d'en vendre discrètement ?

Si, les gens

ont fait

enregistre ça,

pour la suite.

Ils ont donné

jusqu'à

12 pour vendre ça.

Mais vous savez,

c'est complètement...

A la fin des années 90,

des voix s'élèvent.

Et si le clorvécon,

ce pesticide

qu'on s'est rémanant,

c'est-à-dire qu'il peut

persister dans les sols,

avait survécu

justement

au temps qu'il passait.

Pour en avoir

le coeur net,

des distributeurs

d'eau finance

une campagne

de prélèvement

des autres sources.

Il en ressort.

Qu'a-t-il bien

?

Les sources

ont été contaminées

au clorvécon.

Éric Godard,

ingénieur

de l'agence régionale

de santé qui dépend de l'État,

coordonne alors plusieurs études

pour comprendre

les mécanismes

de cette pollution.

En 2002,

il met en évidence

la présence

de clorvécon

d'un des racines

comestibles

et en particulier

les patates douces,

des ignames moules et carottes.

Mais l'ingénieur

est mis à l'écart

par sa hiérarchie

qu'il accuse

de tenir un discours

anxiogène.

C'est qu'il ne s'agirait pas

de mettre

le feu aux anti

déjà prompt

aux revendications.

Pire encore,

la pollution

ne s'arrête pas

au sol,

ni au sous-sol.

Non,

les rivières

ont charrié

la molécule

jusqu'au littoral.

N'avait

Beu et Crevis

Corot

dix ans après

son interdiction,

on découvre

le clorvécon

à empoisonner

la martinique

et la goutte

de l'oupe

dans leur écosystème.

C'est donc

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

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plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

plus

Par le mot de l'occasion

Peuple à plier à notre âge, on a sa bâbilan

De ma poison, oui

M. Papillon, de ma poison, oui

Si c'est Politician, de ma poison, oui

Oh, ça c'est ton unique glow, décon

Fais-nous qu'à respirer, ça augmente

De ma poison, oui

M. Papillon, de ma poison, oui

Si c'est Politician, de ma poison, oui

En boisson, il nous jure un paillou

Tout tout fait dans le méthode efficace

C'est une maladie qui n'a pas qu'à tout fait, pas d'un côté

Quoi d'un aimatignique, ça y'a qui peut toucher

Toucher, ne vais pas faire pleins de boulot

Tu vas faire coucher, coucher

Les bonnes cités, c'est grand, c'est grand, c'est grand

C'est un drapeau, pas je

Mais on m'a l'information, pas même pas le

Ça augasse, tout pas tout faux, qu'est-ce que j'ai masque

Les taquettes, la jaha, y'a fait mis, j'ai bêqué

Qu'est-ce que j'ai fait, oui, le quai

De ma poison, oui

M. Papillon, de ma poison, oui

Si c'est Politician, de ma poison, oui

En poison et nous j'en paillons

Le tout fait dans mes dons efficaces

A faire c'est ainsi

Sur France Inter

Après qu'une tonne et mille patates douces

Contaminées au clor de conne a été saisi

Puis détruite à Dunkerque en août 2002

Le quotidien libération titre

En marténique patates douces et toxiques dures

C'est la première fois qu'un journal national de cette ampleur

Évoque ce pesticide

Alors qu'aux antilles

De nombreuses associations alertes

Depuis des années

Bon, l'article ne remue pas

Vraiment l'opinion publique

Mais l'année suivante

Deux arrêtés préfectoraux contraignent

Les agriculteurs entiers

A faire analyser leurs sols

Avant toute mise en culture de légumes racines

Les plus exposés à la molécule

Elion Rella, par exemple

Interviewé par RFO Wadlow

Découvre que son terrain est pollué

J'ai fait des analyses de sols

Les analyses sont positives

Parfois, on a eu des analyses

Mais il n'y a pas eu de plan de relance

De plan de conversion

Il n'y a pas eu de plan de conversion

Et ça m'a écouté énormément

Parce que j'avais un super-officier de 4 hectares

dont j'ai détruit entièrement

Alors j'ai perdu ces poches

Et ça c'est pour le reste

Au moins 600, 700, 700 mille fois

Ce que je voulais souhaiter, ce que je voulais aimer

C'est à dire que des gens qui ont tout perdu

Parce qu'il y a beaucoup de personnes

qu'on a fait confiance à l'igname

parce que là, il n'y a aucun plan d'aide, il n'y a rien là.

On ne se montrait pas, on m'a simplement dit d'auti de faire l'un d'eux,

puis absolument rien dit quoi.

Les analyses effectuées aux hortis confirment que la contamination est bien avancée.

20% des surfaces agricoles sont touchées en goit de loup,

30% en martinique et 65% des cours d'eau en général.

Et puis on commence à mieux comprendre comment fonctionne la molécule.

La clore des cônes ne monte pas dans la serre,

donc elles préservent les tomates, les aubergines ou encore les arbres fruitiers,

ce qui rendrait possible la reconversion des agriculteurs de légumes racines,

si l'État apportait le soutien nécessaire.

Mais malgré un rapport interménistériel, rendu en 2005,

les autorités restent timides dans la prise en charge du dossier pour ne pas dire qu'ils mouraient.

Tout va lentement, trop lentement, et des dizaines d'agriculteurs,

mais aussi de pêcheurs sont contraints de mettre la clé sous la porte.

Quant à la population, elle ne sert rien ou pas grand-chose.

Les liens qui existent entre le clore des cônes et les risques du cancer sont tus,

et de manière générale, on communique peu sur le sujet, à faire sensible.

Jusqu'à ce que le scandale éclate pour de bons, tout le même.

En 2007, Louis Boutran et Raphaël Confiant publie

Le chronique d'un empoisonnement annoncé, un livre qui va connaître un certain retentissement aux anti-françaises.

Beaucoup de Guadeloupe et de Martinique, comme cet auditrice d'Alola Planète sur France Inter,

découvrent alors les tendus de dégâts.

Je suis une citoyenne et je souhaitais vous interpeller sur ce sujet,

et je suis tout à fait indignée parce que nous n'avons jamais eu d'informations véritablement qui puissent ôter le doute.

Alors, Louis Boutran et Raphaël Confiant ont rédigé ce livre,

c'est ainsi que j'ai pu être un peu plus informée,

et j'ai tendance à croire qu'effectivement, on essaie de faire taire cette information,

où les deux auteurs disent tout simplement, essayons d'avoir la vérité.

Essayons de faire un petit peu la transparence sur cette histoire,

les services de l'État de leur côté nous disent,

eh bien écoutez, il n'y a pratiquement rien à craindre, bref.

Mais non, moi, très honnêtement, je ne suis absolument pas rassuré.

En 2007, un gros pont de l'association Martinique et les Guadeloupéennes

portent plein de contricks pour empoisonnement et mises en danger de la vie d'autrui.

Mais c'est le rapport d'un cancerologue qui va achever de révéler l'affaire au grand public.

En septembre 2007, Dominique Bellpom, le cancerologue,

publie les résultats d'une expertise qu'il a menée au senti et il déclare dans la presse,

c'est un scandale beaucoup plus grave que le sang contaminé.

Les médias nationaux s'en valent.

Les études du docteur Bellpom sont imprécises,

mais son intervention a le mérite de mettre la charge cancérigène du clandécon sur le devant de la scène.

Car la Martinique détient le triste record du monde, du nombre de cancers de la prostate, par habitant.

En 2008, l'État lance le plan clandécon.

33 millions d'euros consacrent notamment à la recherche sur la contamination des sols

et l'impact du pesticides sur la santé.

Deux ans plus tard, une étude statistique de l'Inserm vient alors confirmer

ce que les entiers prouvent dans leur chair.

Pascal Blanchet, chère du service urologie de Pointe-Apitre,

l'explique au micro de Fabien Marcell sur RFO.

Il existe une augmentation du risque de survenue du cancer de la prostate

lorsqu'on a été exposé au clandécon.

Et ceci est vrai dans la tranche des patients qui ont les taux de clandécon les plus élevés dans le sang,

c'est-à-dire ceux qui ont plus de 1 microgramme par litre de sang.

Donc dans cette partie de la population, cette élévation du risque est statistiquement significative.

Mais selon l'Inserm, les hommes ne sont pas les seuls victimes du pesticide.

En 2012, l'Institut de recherche démontre notamment que le clandécon augmente le risque de naissance prématurée.

Les inourissons exposés à la molécule pendant ou après la grossesse

connaissent par ailleurs des retards de développement psychomoteur.

Enfin, et selon le pédiatre martyrique Féliciem Bou,

le clandécon, qui est un perturbateur endocrinien,

pourrait aussi avoir un impact sur les pubertés précoces.

Le médecin qui exerce depuis plus de 20 ans en martyrique

en effet remarquait dans son cabinet une incidence dix fois plus élevée qu'en France Métropolitaine

sans que pour l'instant aucune étude publiée ne vienne effectivement corroborer ses observations.

Quoiqu'il en soit, 95% des wild-oopers et 92% des martyriques sont contaminés

pas la clandécon à des degrés d'hiver.

Parmi eux, ceux et celles qui souffrent des taux les plus élevés

sont d'abord des travailleuses et les travailleurs des balanerais

qui ont manipulé directement le produit.

Viennent ensuite toutes les personnes qui s'approvisionnent

à enfrouiser les gums chez les petits vendeurs de Bordeaux-Routes,

moins contrôlés ou qui cultivent eux-mêmes les traditions de la vie.

J'ai un ami à Cap Ester qui m'a dit que

il y a une analyse de son son qui a été faite par le programme JAFA

donc c'est une analyse officielle.

L'analyse du jardin familial de ses parents.

Donc au lieu de sortir des légumes contaminés à 20 microgrammes

ils sautent que les légumes étaient contaminés entre 3000 et 4000 microgrammes.

J'ai dit que c'est une analyse de son son qui a été faite par le programme JAFA

donc c'est une analyse officielle.

Les légumes étaient contaminés entre 3000 et 4000 microgrammes,

le jardin familial.

Le père ont venu de l'intérêt de le cancer de la prostate,

eux ils avaient toujours mangé des végétaux de ce jardin,

leurs enfants ils les avaient noulés aussi avec.

Et l'étude carou de prostate montre que c'est à peu près

après 30 ans d'exposition que le cancer apparaît.

Donc ils sont en train de se regarder là,

ils se demandent à qui le prochain, à qui le tour.

Le jardin créole c'est le jardin traditionnel entier,

une sorte de potager verger très dense

où chaque famille cultive des plantes mangées et des plantes médecines

dans le respect des savoirs ancestraux.

Une poche de résistance à l'agriculture de l'exportation

et de la colonisation autant qu'un moyen de subsistance.

Car dans les supermarchés, tout coûte cher aux anti-françaises,

beaucoup plus cher qu'en métropole,

y compris ce qui est produit sur place,

la faute notamment un système de monopole.

Le monde diplomatique établit ainsi que 8 familles béquées

contrôlent à la fois l'import d'exports

et les grandes surfaces sur les deux îles.

Et évidemment, Guadoupéin et Martéliques n'en peuvent plus

de ces prix qui ne cessent de grimper.

Et le 20 janvier 2009, le collectif Compte Profitation,

collectif contre l'exploitation outrancière en français,

appelle en Guadoup à la grève générale contre la vicheur.

Récide Michel-Claude Agneau, sur France 3.

La deuxième journée de grève générale a été marquée par des mouvements

divers et en partie improvisés comme ce cortège d'enseignants.

Mais réunis au palais de la mutualité,

le collectif a constaté une mobilisation renforcée

et décidé de faire preuve de fermeté.

Chaque fois que notre collectif va rencontrer les décideurs de ce pays,

ce sera pour négocier.

Quelques instants plus tard, les manifestants quittaient le palais

pour se rendre à Pôle Caraïbe,

obligant au passage une grande surface à baisser le rideau,

ils ont réussi à contourner les forces de l'ordre

et à bloquer un temps le hall de l'aéroport,

provoquant des retards pour des voyageurs déjà victimes

de l'absence de transport.

Les syndicats ont établi hier une vaste liste de revendications

qui comportent notamment les salaires, les loyers, les transports,

l'éducation, la formation, la santé, la pêche, l'agriculture,

et bien sur les prix.

Les négociations s'annoncent longues.

Le mouvement qui s'étend rapidement à la Martinique

durera 44 jours.

44 jours de grève, de manifestations et de blocages,

dont les tensions chaque jour accrue, trouvent leur apogée

lorsqu'un syndicaliste dit qu'il a pêtué près d'un barrage.

Dans ce contexte de douloureux,

le clor d'éconne fait figure de catalyseurs,

car dans les combats du collectif contre profitation,

outre la vie chère et la hausse des salaires,

il y a aussi l'indemnisation des victimes du pesticide,

ainsi que la mise en place de mesures sanitaires

pour protéger les populations.

Et pour les manifestants,

ceux qui décident du coup de la vie sans l'archipel

sont les mêmes que ceux qui ont salis la terre

pour protéger leurs grandes exploitations balanières,

les bequets, dont les ancêtres se sont enrichis

grâce au travail des esclaves en Martinique et en Wadloop.

Une micro-société soudée ces bequets peut-être,

un pour cent de la population, fermée sur elle-même

et parfois réfractaire au bequissage,

qui maintient les anti-françaises

dans des rapports de domination hérité de la colonisation.

Pour le sociologue Justin Daniel,

interrogé sans transculture,

le clor d'éconne exacerbe des souffrances historiques.

Là où c'est historiquement intéressant également,

c'est que ça remet en scène les rapports hérités

de la période coloniale, puisque dans l'imaginaire collectif,

c'est quelque part perçu, comme...

Je t'ai mis dans les guillemets, bien évidemment,

un empoisonnement collectif,

plus ou moins organisé par les bequets

qui sont encore une fois très présents dans le monde agricole,

qui ont contribué à importer ces produits de côté,

et puis de l'autre, l'État qui a donné son accord.

Même si ce n'est pas nécessairement vrai,

mais en tout cas, c'est perçu par une bonne frange de la population.

Donc ça réactive la vieille question coloniale,

qui n'est pas totalement soldée,

si je veux dire, dans le territoire, comme l'aventure.

À l'issue de la grève générale de 2009,

le gouvernement accorde des hausses de salaires de 200 euros

aux habitants de la Martinique et de la Guadeloupe.

Mais les prix, eux, ne baissent pas.

Au contraire, la vie devient très chère.

Beaucoup d'ontilliers perdent alors définitivement confiance en l'État,

et ce n'est pas la gestion du dossier clor d'éconne

qui va les faire changer de vie.

Pourtant, les gouvernements successifs agissent.

Un plan clor d'éconne 2,

puis plan clor d'éconne 3, sont mis en place,

et des dizaines de millions d'euros investis entre 2011 et 2020

pour protéger la population et accompagner les professionnels impacutés.

Concrètement, on finance des programmes de cartographie de la pollution,

de surveillance médicale,

de contrôle des dents résolimentaires, de prévention.

Mais malgré son engagement,

l'Etat peine a contré la défiance d'une partie de la population antiaise,

qui est aussi entre résignation, des intérêts et colère.

On reproche aux autorités de ne pas tout dire ou de mal dire.

On leur reproche de ne pas désigner les coupables.

On leur reproche de ne pas assumer leur responsabilité.

Au cours des années 2010, des rapports successifs

démontrent effectivement les défaillances de l'État dans ce dossier.

Le dernier en date,

et celui de la Commission d'enquête parlementaire sur l'impact du clor d'éconne,

est présenté à l'Assemblée nationale en novembre 2019.

Les députés Justine Benin, rapporteur de la Commission et Serge Lechimiste Président, résument.

Ce rapport met en évidence la responsabilité de l'État,

la responsabilité des lobbies,

la responsabilité de certains élus

qui ont demandé des homologations, des autorisations,

alors que l'utilisation du clor d'éconne était interdite au niveau de par le monde.

Ceux qui me concernent, je ne suis pas favorable,

une indemnisation de type, on donne à chacun 2 000 euros,

puis c'est terminé,

parce que la clor d'éconne ne disparaît pas que 2 000 euros.

30% des suffices maritimes de la Martinique se trouvent polluées.

Ça veut dire que les gens ne peuvent pas pécher.

Qu'est-ce qu'ils ont fait alors ?

On doit donner une petite indemnité qui part dans la retraite, c'est pas ça,

voilà une réparation.

La lenteur des actions sur le point national discrédite l'État.

La Commission parlementaire qui a enquêté 6 mois avant de rendre son rapport

soulignent donc officiellement l'implication du lobby des professionnels de la banane

et la responsabilité de l'État,

qui a fait subir des risques inconsidérés aux populations de ces territoires.

Je cite la Commission.

Une responsabilité qui oblige les autorités françaises,

selon Serge Lechimi,

a une vraie réponse,

une réponse à la hauteur de l'anxiété,

des maladies et des faillites que le clor d'éconne a causé en Martinique et en Guadeloupe.

En novembre 2021,

la colère sociale gronde de nouveaux anti-françaises,

où l'on manifeste encore et toujours contre cette vicheur,

12 ans après la crève générale de 2009.

C'est dans ce contexte que le gouvernement offre un cadeau de Noël inattendu,

oui, un décret pour calmer les esprits contestateurs.

Le 22 décembre, c'est officiel,

les cancers de la prostate,

quand ils sont liés à l'exposition que leur déconne dans le cadre du travail,

sont reconnus comme maladies professionnelles.

Cette décision, qui offre la voie et qui ouvre la voie

une indemnisation à vie pour les agriculteurs concernés,

est saluée.

Pourtant, regrettes les associations locales,

elles restent incomplètes.

Car les effets néfastes du clor d'éconne

ne concernent pas seulement les travailleurs de la banane,

sur un territoire où la molécule a contaminé le sang

de plus de 90 % des habitants.

Trois mois après ce décret,

c'est à notre dossier l'effet qui se ferme dans l'affaire des clor d'éconne

et cette folle de complète déception.

Le 25 mars de cette année-là,

la justice l'annonce,

les plaintes pour empoisonnement et mise en danger de la vie d'autrui

déposées par des associations anti-aise en 2006 et 2007

n'aboutiront pas un procès.

Réaction au micro d'Albanoucien sur France Un 4.

C'est encore mépris pour le Pépin.

Parce que le gouvernement français

ce n'est pas une décision justice qui va se décider

dans les jours qui arrivent,

c'est une décision politique.

Il y a des morts, il y a un crime,

il y a des gens qui sont malades,

et il y a personne qui sont responsables.

Mais je ne comprends pas.

Mais en tout cas,

ça veut dire que nous allons continuer la lutte,

nous irons vers tout ce qu'ont dit les tribunaux français en Irak,

mais en Irak vers les tribunaux internationaux,

parce que la loi dit qu'il faut épuiser

tout ce que disent les tribunaux français avant d'aller ailleurs.

Voilà, c'était en mars de cette année, 2020.

Le clor d'écon est un scandale empêché,

selon les mots du sociologue Cyril Le Mieux,

empêché car il n'y a officiellement pas de coups à le désigner

et encore moins condamné.

Pourtant, les responsabilités sont là,

imbriquées, plus ou moins assumées.

Il y a l'état d'abord,

les producteurs de bananes, les petits et les grands,

les grands surtout.

Qui ont utilisé le clor d'écon pour protéger une agriculture destructrice

dans un contexte social extrêmement inégalitaire.

Et puis peut-être aussi,

il y a-t-il la responsabilité des consommateurs

qui exigent des fruits parfaits et en quantité,

sans s'interroger sur la façon dont les cultives.

Aujourd'hui, la molécule du clor d'écon

coule encore dans le sang de 9 personnes sur 10 aux antifrançaise.

Sans que tous ces effets nocibes

sur la santé ne soient encore connus.

La terre, la mer et les cours d'eau

y sont pollués pour 50 ans,

500 ans peut-être, selon les études.

...

...

...

...

...

...

France Inter.

...

Affaire sensible,

Fabrice Droëlle.

Aujourd'hui, l'affaire du clor d'écon,

dont nous parlons avec notre invité, c'est si l'évraire.

Bonjour.

Bonjour.

Vous êtes journaliste.

Vous avez écrit avec Thierry Desraux

le documentaire clor d'écon, Poison durable,

co-produit par France Web Bonobo Productions.

Comment avez-vous découvert le scandale de clor d'écon ?

Au détour des années 2000,

je suis partie travailler en Martinique.

Je travaillais au quotidien France anti.

À cette époque-là, la presse avait plus de moyens.

Et là, mes rédacteurs en chef avaient déposé sur mon bureau

une étude de mémoire.

C'était l'Institut national de veille sanitaire

avec un petit post-it dessus.

Je pense que c'est un bon sujet pour une journaliste scientifique.

Effectivement, on ouvrant l'étude.

J'ai découvert cette molécule,

cette espèce de monstre.

Mais il faut quand même...

C'est vrai qu'on a fait beaucoup de dossiers

dans France anti, des 8 pages, des 12 pages,

sur une molécule pendant des années.

Mais il faut quand même, comme vous l'aviez souligner,

qu'il y avait déjà des journalistes qui travaillaient dessus avant,

que les militants militaient déjà depuis 15 ans, 20 ans,

je pense en particulier à la Sopamar en Martinique,

et que les lanceurs d'alerte au cœur de l'État

essaient de prévenir que les chercheurs cherchaient.

C'est à leur travail qu'il faut rendre au majeur.

En fait, libération, on l'a dit,

qui sort, paraît de l'affaire.

On ne la connait pas en métropole.

L'affaire n'est pas un sujet préniant non plus, pourquoi ?

Parce qu'il est quand même...

Il a tous les attours d'un vrai scandale, tout y est.

Ça reste lointain, je pense que c'est pour cela.

Effectivement, c'est un peu par période, ce scandale-là.

C'est cyclique.

C'est exactement, c'est cyclique.

Et l'attitude des acteurs change selon les périodes.

L'État est plus ou moins frile, et puis d'un seul coup,

il décide de communiquer idem pour les planteurs.

Par moment, on sent qu'ils ne dépassent son fait,

et puis d'un seul coup, ils ne veulent plus entendre parler du scandale.

Les méditants, là, en ce moment, ça devient de plus en plus,

face à ces dernières années,

les mobilisations sont devenues de plus en plus violentes.

Une phrase citée dans le récit qui dit,

95% des goûts de loupéas et 92% des martiniquets

sont contaminés par le chlorodécon,

à des degrés divers,

ce sont des proportions incroyables.

Alors, l'affaire du sang contaminé,

la comparaison du cancerologue avec l'affaire du sang contaminé

n'est pas forcément pertinente,

mais elle montre bien la gravité de l'affaire.

Les proportions sont dingues, c'est plus 9 sur 10.

Oui, tout à fait.

Alors, ce qu'il y a, c'est que ça peut être une imprégnation,

on va dire, qui peut être ponctuelle,

ou qui est vraiment chronique.

Voilà.

Par exemple, les associations ont vraiment réclamé

qu'il puisse y avoir, justement,

des dépistages de chlorodécon dans le sens,

ce qui n'est pas banal.

En général, on dépiste plutôt des maladies.

Alors, il y a des scientifiques qui étaient opposés à cela,

en disant, mais non, mais ça ne sert à rien,

puisqu'on ne peut pas mettre une maladie en face de cela,

mettre une maladie réelle,

pas comme, par exemple, pour l'amiante,

où il y a un cancer qui est clairement affiché comme le mesothélium,

on ne peut pas...

Et puis, au niveau des conseils sur l'exposition,

ce seront les mêmes que l'on soit imprégnés de chlorodécon ou pas.

De toute façon, il ne faut pas manger de produits contaminés.

Et on ne sait pas si c'est parce que l'on a mangé

juste des patates douces contaminées à la veille,

ou si c'est plus chronique.

Et en même temps, ce dépistage de chlorodécon dans le sens

est effectivement un outil qui peut être utilisé

pour que la population puisse diminuer son exposition.

Mais c'est énorme, oui.

Mais il n'y a pas que la population entierse

qui peut être touchée, puisque nous en métropole,

on en mange des bananes qui viennent de là-bas.

Les bananes ne sont pas chlorodéconées, en fait.

Le chlorodécon est profondément enfoui...

C'est une molécule qui est lourde,

elle est profondément enfouie dans le sol,

et elle ne monte pas.

Ah oui, c'est vrai.

Mais oui.

Donc c'est pour ça, vous, les patates douces,

les légumes racines, etc.

Et après l'exposition,

un touriste qui part, je n'ai pas été rémunéré

par le comité martinique et du tourisme pour dire ça,

mais je veux dire,

un touriste qui part en martinique

ou en Guadeloupe,

même s'il mange un peu de chlorodécones,

ça va vite partir de son sang

des semaines suivantes.

Le danger, c'est tous les jours.

Tous les jours, pendant des décennies.

Pendant des décennies,

dans l'eau, les gens n'ont mangé,

mais à la petite cuillère du chlorodécones

dans les années 90,

avant que les sources soient fermées.

Enfin, oui, vraiment,

c'était des taux,

les taux étaient impressionnants.

J'ai dit que le parquet de Paris

a demandé un non lieu dans cette affaire,

provoquant la dignation des plaignants.

Et évidemment,

quelle peut être la suite du parcours judiciaire

de cette affaire ?

Pour l'instant, ce n'est pas définitif,

puisque c'est dans le camp

des juges d'instruction.

Alors, ça fait des années

que les avocats,

des partis civils,

essayent de trouver des brèches,

mais on sait à quel point,

je parlais de l'amiante il y a un instant,

on sait à quel point c'est difficile.

L'amiante, on ne sait même pas

s'il va y avoir encore,

on le saura en mars, je crois,

s'il y aura un gros procépétal.

Donc, le pleur des cônes,

enfin, tous les freins sont là,

en permanence.

Dans ce dossier,

il y a quelque chose d'intéressant,

c'est qu'il faut savoir qu'il y a quand même

17 ans d'archif

qui se sont envolés

au ministère de l'Agriculture.

Bien donc ?

Oui, c'est bizarre.

C'est bizarre,

vraiment de 72 à 89, je crois.

C'est-à-dire que toutes les commissions,

et ce n'est pas faute,

avec d'autres journalistes,

d'avoir demandé la commission

d'accès aux documents administratifs,

ces documents,

ils se sont envolés,

ils ont disparu.

Alors, il y a la question

des indemnisations,

elle est importante concernant

les maladies professionnelles.

Donc, reconnues comme maladies professionnelles,

ça veut dire indemnisations à vie,

ça c'est la théorie,

est-ce que dans la pratique,

ça s'est vérifié ?

Alors, pour les maladies professionnelles,

ce n'est pas seulement le pleur des cônes,

en fait, ce sont tous les pesticides,

et il faut savoir que c'est une vieille,

une vieille demande, en fait.

Et je crois et je l'ai entendu

à vos propos que l'Etat a bien réussi

sa communication sur la question,

parce que ça a été un peu mis en avant

comme une véritable avancée

dans le dossier, alors qu'en fait,

c'était une vieille demande

et c'est tout à fait logique

que le cancer de la prostate,

notamment, soit reconnu

comme maladie professionnelle,

mais pas seulement pour le pleur des cônes,

c'est vraiment pour toutes les expositions,

enfin pour l'exposition

à de nombreux pesticides.

Le gros problème de cette reconnaissance,

c'est qu'il faut non seulement

avoir été déclaré,

et je ne sais pas quelle est

la proportion d'ouvriers agricoles

qui étaient réellement déclarés

par les exploitations à l'époque,

et puis il faut pouvoir prouver

aussi cette exposition, c'est pas simple.

Alors je sais qu'il y a des aides

qui sont apportées par des associations

pour que des dossiers puissent être montés,

mais ça exclut une grande partie

des gens...

Sur le terrain des réparations,

quand est-il pour ce qui concerne

la dépollution des sols, on y travaille ?

Ah oui, alors la dépollution des sols,

alors, ce ne sera pas...

Il ne faut pas en attendre une solution

de miracle, et certainement pas

ces prochaines années, d'autant que

on ne sait pas par exemple

si les produits de dégradation,

alors, il y a de la recherche,

on pense qu'on peut faire des choses

avec, que ce soit par la voie chimique

ou microbienne, mais on ne sait pas

si les produits de dégradation

de la chlordéconne ne seront pas

aussi dangereux que la chlordéconne.

Il semblerait que non.

Mais voilà, donc la dépollution,

il faut être très prudent avec...

de la même manière que l'on a dit,

que le chlordéconne,

alors comme tout le monde, je basque

du le, voilà, le chlordéconne...

C'est la molécule mais c'est le produit.

Non, c'est une sétone, donc scientifiquement

c'est une sétone, pardon, c'est une sétone,

donc ce serait là, et en fait on dit le

depuis très très longtemps, et c'est

presque politique de dire le,

ou la chlordéconne en fait, il y a quelque chose.

Pourquoi ? Parce que le...

C'est vraiment dire le, c'est le

terme ancien, c'est le terme des militants,

on est un peu plus du côté des militants

qu'on dit le, et qu'on dit là, on est un peu plus

du côté des services de laitresses, c'est un peu étrange.

On a dit le, on a toujours essayé.

Ça veut pas dire que des positions,

c'est vrai, c'est vrai.

Il y a quelque chose d'important,

et je sais que vous y tenez, et vous avez raison,

c'est que cette affaire des chlordéconnes, elle dit aussi

autre chose, et bien autre chose sur

la martyrique et la Guadeloupe

sur les antifrançaise, on va en parler

des pailles qui chantent, et de ces

des circonstances, des graines.

Le futur paraît vain, le tyran

s'est puissant mais même est, tout provient

de ses chances et voit qu'on entend.

Dictateur comme un père, la bouche

pâteuse de rêve, un jour se désaltère

Humidifie ses lèvres, libère ce qu'elle

retient, les formules qu'elle célèbre

et le pays qui vient, renverse

la dictature, piétine ses statues

On repeindra les murs, m'a dit l'homme

de la rue, dépôté le despot

planté des fleurs nouvelles, additionné

nos coeurs, en faire des archipels.

Le soleil au zénith

la rue nous invite

nous abrite un jour

on se lève pour être libre

on débat, on s'agite

au départ on évite

la violence qu'ils impliquent

le renvoi qu'ils appliquent

on répond par des rimes, on s'invente

des rites, on déconstruit leur mythe

on refuse de la fuite, il nous traque

au satellite, nous envoie l'armée

les flics, l'humeur est sismique

donc un jour on réplique, c'est le fracas

un bras-vourd du civil, et la force

vient de loin, de l'amour, de la vie

on affronte le destin, chauffé à blanc

sont les points, et l'on frappe, on riposte

le regard vers demain, et l'espoir

qui nous porte nous aide à tenir

on écrit au jour d'huit, les poèmes à venir

bien qu'on tombe constamment

sous le feu de leur haine, s'ils nous enterrent

ils perdront car nous sommes des graines

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

ah

vous vous écoutez à faire sensibles

qui nous parlent aujourd'hui du scandale

du Claude Econ avec notre invité

Cécile Évrahe, je rappelle que vous avez écrit

le documentaire Claude Econre Poison durable

alors, autre source d'informations

c'est BD que je tiens entre mes mains

qui s'appelle Tropic Toxic de

Jessica Obley et Nicolas Gobi, Catherine Avram

et Vincent Lebrun, ils se mettent à plusieurs

parce qu'il y a un scénario et des dessins

et qui raconte cette histoire de façon très claire et assez remarquable,

où on a une liste des ministres de l'agriculture,

les différents ministres de l'agriculture qui ont donné l'autorisation d'utiliser le clorne-écon,

autorisation renouvelée pendant près de 20 ans, de façon constante.

Alors Jacques Chirac, Christian Bonnet, Pierre Maynerie, Edith Cresson, Michel Rancard,

Henri Nallet, Louis Mermage, Jean-Pierre Soisson et Stéphane Travert, le dernier sous-olendais.

Ce livre se termine avec cette phrase,

repensez les ponts possibles entre tous les êtres du vivant et ainsi édifier le monde d'après.

On l'attend encore, le monde d'après, après le confinement, c'était dit ça va changer.

Tu parles, rien du tout.

Jean, on en revient à notre clorne-écon.

Alors, c'est important, cette affaire-là est aussi un catalyseur,

le réceptacle de beaucoup de revendications anti-économiques, sociales et politiques.

Diriez-vous que le clorne-écon a ouvert des débats qui dépassent le clorne-écon ?

Complètement, complètement.

C'est vraiment un catalyseur de rancœur et il faudrait trouver un moyen

pour que le clorne-écon soit considéré comme ce qu'il est à savoir une molécule.

Je m'explique.

En fait, on a l'impression qu'il manque un troisième espace.

C'est-à-dire qu'il y a l'espace judiciaire.

Là, le tribunal, ça a l'air mal barré, mais bon, il faut encore espérer qu'un procès puisse se tenir.

Il y a toute la sphère plan clorne-écon, c'est-à-dire au sens large.

C'est-à-dire ce que fait l'État, comment il s'agit, tout ce qui est décidé, la recherche.

On va dire ça, tout à fait.

Et ensuite, il manque comme un troisième espace de dialogue ou de confrontation.

Je ne sais pas, c'est selon.

En fait, c'est-à-dire que d'un côté, c'est malhonnête de dire que l'État ne fait rien.

C'est pas vrai.

Depuis 20 ans, on ne peut pas dire ça.

Ou alors, j'ai vécu quelques années en Côte d'Ivoire,

un État qui ne fait rien.

La Côte d'Ivoire est polluée par le clor d'écon, personne ne parle, personne ne le sait.

Et c'est une information qui est cachée, comment dire.

Donc c'est malhonnête d'un côté de dire que l'État ne fait rien.

Mais c'est aussi malhonnête de l'autre côté de ne pas faire le lien,

et vous l'avez fait très bien dans la première partie, entre clor d'écon, esclavage, colonisation.

Histoire.

Histoire, parce qu'il faut réparer toutes les atteintes,

tous les impacts du clor d'écon, avec ce prissement tête.

Par exemple, lors de l'abolition en 1848 pour la Martinique,

les esclavagistes ont été indemnisés, alors que les esclavisés, pas du tout.

Donc effectivement, la population,

lorsque par exemple les planteurs se portent partie civile dans le procès,

la population légitimement se dit, mais comment ça se fait ?

Ils vont être indemnisés, que se passe-t-il,

alors que de l'autre côté, d'un point de vue juridique, ça se comprend.

Puisque les planteurs disent, mais on avait l'autorisation de l'État.

Donc on avait l'autorisation de l'État pour les pendre.

Donc c'est normal, on a pollué nos terres.

Donc c'est une espèce de dialogue de sourd.

D'ailleurs aujourd'hui, les gros planteurs, la tendance actuelle,

je parlais de cycles tout à l'heure, la tendance actuelle,

et que les gros planteurs ne veulent pas entendre parler de clor d'écon.

Voilà, ils évacuent vraiment, alors c'est vrai qu'il y a eu énormément de progrès

qu'ont été faits dans les bananrées.

En 10 ans, la quantité de pesticides épargnés dans les bananrées

a diminué de 70%.

Mais il faut voir d'où ils partaient.

Et ça, la deuxième partie de la phrase, ils ne l'aiment pas, voilà.

Et puis de la même manière, oui, l'État s'est comporté comme un État colonisateur.

Sur ce dossier, c'est sûr, vous l'avez bien dit.

Et donc du coup, c'est comme s'il manquait un espace,

c'est un espèce de dialogue dessous.

J'ai un collègue de la BBC, où j'ai travaillé,

qui est venu en Martinique faire un reportage.

Il était atterré par la violence des propos de toutes les parties.

Que ce soit du côté de l'État, que ce soit du côté des planteurs,

que ce soit du côté des militants.

En fait, aujourd'hui, chacun, selon ses intérêts propres,

qu'il soit louable ou pas, manipule le clor d'écon,

alors que ça devrait être un sujet d'ordre universel.

Les pesticides, ça concerne la terre entière.

Bien sûr.

Alors, est-ce que ce clor d'écon est un sujet qui mobilise encore aujourd'hui

la société civile en Martinique, comme en Guadeloupe, et si oui, de quelle façon ?

Oui, tout à fait.

Ça mobilise parce que pour qu'il y ait réparation sur ce dossier,

il faut déjà, en tout premier lieu, que les victimes sentent qu'il y ait réparation.

C'est un peu la base.

Ça, ça ne peut pas se décider d'en haut.

Ça ne peut pas, on ne peut pas décider que les choses sont faites.

Que le problème est évacué, que la population n'est plus exposée comme on part avant.

Il faut continuer.

C'est un sujet complexe.

Tout dernière chose sur l'Afrique, que vous me parliez de la Côte d'Ivoire,

je crois, où le clor d'écon s'est vie et l'État ne s'est vie pas.

Il y a d'autres pays africains comme ça touchés.

Cameroon aussi, oui, tout à fait.

Exactement, parce qu'en fait, le clor d'écon a été pendu à l'époque

avec les mêmes producteurs, les mêmes industriels

et les mêmes planteurs qu'en Martinique et en Guadeloupe.

C'est Sylvain Rar, merci infiniment.

Je rappelle que vous avez réalisé ce documentaire clor d'écon, Poison durable.

Et si nos auditeurs s'intéressent à cette question,

je les renvoie une deuxième fois parce que ça vaut le coup.

Et parce que j'aime tout petit peu de temps.

Atropique toxique, le scandale du clor d'écon.

Formidable, formidable.

Et l'ABD, c'est incroyable comme l'ABD serre.

Si maintenant, l'actualité et l'histoire, c'est un formidable superbe.

Je tiens à ce que ce soit un relais auprès des jeunes.

J'ai si qu'à oublier l'autrice, c'est important de former d'éduquer les jeunes sur cette question.

Très bien, c'est Sylvain Rar.

Merci, au revoir.

Merci.

C'était Affaire sensible, aujourd'hui l'affaire du clor d'écon,

une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr.

À la technique aujourd'hui, il y avait Marie Potier.

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

durée :00:54:34 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires sensibles, le scandale du pesticide chlordécone en Martinique et en Guadeloupe. - réalisé par : Marion Le Lay, Stéphane COSME