La source: Chantal Cécillon la victime effacée
Radio France 10/2/23 - Episode Page - 48m - PDF Transcript
François Sainter.
Aujourd'hui d'un faire sensible, l'affaire Cécyon, du nom de ce joueur international de Rugby, marque Cécyon.
Le 7 août 2004, il tue sa femme Chantal de quatre balles dans le Torox.
Deux ans plus tard, il est jugé aux assistes de Grenoble.
Dans la salle d'audience, toute la grande famille du rugby défile, patron de fédération, entraîneur, ancien coéquipier, ami, tous, soutiennent à la barre que marque Cécyon, joueur rugueux sur le terrain,
était un agneau loin des pelouses, un rugbyman et un homme exemplaire dont le soldat est d'avoir mal préparé sa retraite.
Cécyon est condamné à 20 ans de prison.
En 2008, pour son procès en appel, il change d'avocat et de tactique.
Son défenseur, Éric Dupont Moruti, convainc qu'il n'y a pas eu de prébélitation.
Et la peine passe à 14 ans.
Cécyon sortira finamment de prison en 2011 après 7 années passées derrière les barreaux.
Mais comme pour Bertrand Quanta, on a trouvé beaucoup d'excuse à l'accusé.
Négligeant avec ce concept éronné de crime passionnel, que la vie d'une femme s'était arrêtée nette alors qu'elle n'avait que 43 ans.
Il s'agit bel et bien d'un féminicide.
D'être habité aujourd'hui du devic Niné, journaliste sportif,
il est l'auteur du livre intitulé L'affaire Cécyon, Chantal, Recine un féminicide, paru aux presse de la Cité.
Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusion en direct, Recide documentaire Sylvie Fagnar, coordination Franconia,
chargé de programme Rebecca Donante, réalisation Frédéric Milano.
Fabrice Drouel, Affaire sensible, sur France Inter.
...
Bonsoir à tous, merci de votre fidélité à France 3.
Dans cette édition, le placement en garde à vue de Marc Cécyon pour le meurtre de son épouse,
l'ancien capitaine de l'équipe de France de rugby, Prix de Boisson, a battu sa femme de plusieurs coups de feu hier.
Stupeur dans l'interpeur de l'été.
Ce petit matin du 8 décembre, 8 août 2004, à le goût du drame.
Dans la nuit, une femme, Chantal Cécyon, 43 ans, a été tuée de quatre coups de révolver.
Celui qui tenait l'arme et bien connu des amateurs de rugby du monde entier, Marc Cécyon, son mari,
3e ligne du club de bourgouin jailleux, 46 élections en équipe de France, dont 50 ans que capitaine.
Une star du ballon oval à la carrière exceptionnellement longue.
Chantal était sa femme depuis 26 ans.
Il l'a connu bien avant la gloire.
Quand il se rencontre au printemps 1977, elle n'a pas encore 17 ans, mais elle travaille déjà.
Elle vient de laisser tomber son BOP de steno d'actilo pour un boulot chez un photographeur de 5 à 20,
à quelques encablures de bourgouin jailleux en isère.
Marc habite en face de l'entreprise.
Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils s'aiment.
Chantal, petite, un mètre 59, tout de chine.
Le visage rayonnant réolé d'une permanente châte, s'abripe au bras de son géant.
Oui, avec son mètre 90, Marc est immense.
Une baraque de muscles de 115 kilos, un dieu grec, égaré en isère.
Il a le sourire plutôt doux dans sa mâchoire carrée et ses joutrouilles de fossettes.
L'année de leur rencontre, en 1977, il intègre l'équipe première de rugby de Bourgouin jailleux.
Le rugby, c'est une religion, dans cette petite ville industrielle, à moins de 20 kilomètres de Lyon,
pourtant bien loin des terres de l'Ovalie du Sud-Ouest.
Pour Marc, le rugby, c'est aussi une affaire de famille.
Sur la pelouse du terrain de leur village, à Saint-Savain, on appelait son père Louis le Grand.
Et il marche sur ses traces. Il le dépasse même, allègrement.
En 1988, 11 ans plus tard, à l'âge de 28 ans, Marc Sessillon est intégré en équipe de France
et pour la première fois, il a les honneurs d'un portrait sur une télévision nationale.
Et c'est bien ce reportage l'antenne de qui commence à construire la légende,
ses sillons explosifs sur le terrain, mais étonnamment doux dans la vie.
Ce que sa femme chantale, d'ailleurs, confirme devant la caméra entre deux rires.
C'est un garçon très gentil qui s'occupe quand même pas mal de ses enfants.
Et puis de sa femme, surtout.
Oui, c'est un bon mari, oui.
Les élections au sein du 15 de France s'enchaînent.
Les après-midi de match, Bourgouin Jaillut retient son souffle,
fier d'applaudir son géant qui repousse les pâques adverses de sa force movimentale.
La petite cité ouvrière se flatte de voir son nom porté à travers le monde,
de la Nouvelle-Zélande, jusqu'à l'Afrique du Sud, grâce à l'enfant du pays.
En 1992, il fait partie des cinq meilleurs jours du monde, s'il vous plaît.
D'après, en tout cas, la Bible rubistique britannique, le Rodsmans Rigby & Punks.
Cette même année, il est désigné capitaine de l'équipe France.
Le compte de fait se poursuit.
A cette époque, une caméra de France 3 immortalise un moment en famille,
cette famille qui vit au rythme du ballon oval.
Aujourd'hui, chez les sétillons, ces jours d'anniversaire,
la plus jeune des deux filles fête ses dix ans.
Un moment privilégié pour ce colosse sentimentale.
On s'intéresse à la famille un peu plus, ça prend.
Je pense, déjà.
C'est vrai qu'un livre international, ça prend beaucoup de temps à s'ouvrir.
Au mois de juin, on part en tournée, un mois,
ça prend tout l'espège dans l'année.
C'est important.
Et puis, il y a toutes ses rencontres tournées d'été dans l'hémisphère sud,
tournées d'automne dans l'hémisphère nord,
le tournoi destination et les coupes du monde,
sans compter évidemment les matchs de championnat avec Bourgouin.
Puis, le Rigby, ça ne se vit pas seulement sur le terrain.
Ce sport porte haut des valeurs de solidarité, de convivialité.
Elle se concrétise notamment au cours des fameuses 3e mi de temps,
après le match, quand les équipes adverses se réconcilient en chantant et en buvant.
Beaucoup.
Marc est un sacré champion des 3e mi de temps.
Avec lui, elle peut durer plusieurs jours.
Il aime tellement la fête qu'il la fait même avant le match.
Dans les années 90, lors d'un déplacement à Biarritz avec Bourgouin,
il rentre à l'hôtel au petit matin.
Fracassé, il est incapable bien sûr de jouer la rencontre prévue ce jour-là.
Mais le président du club le couvre.
Il fait passer le mot au journaliste, se pauvre ses sillons à la fière.
Mais il n'est pas le dernier non plus à faire le coup de poing à Bourgouin,
quand il entre en rage, tout le monde sait qu'il faut appeler son père,
Louis, le seul capable de le ramener à la raison.
Maintenant, quelle est le quotidien de sa femme,
chantal, dans cette vie dévorée par le Rigby ?
Cela, plus une ligne de ses amis,
on devine le destin des épouses de champion
qui attendent le retour de leur guerrier,
du bouleau du monde, ou de leur tourner des bars.
Cette amie, Kathleen Turlonias,
elle-même mariée à un coéquipier de Marc-à-Bourgouin,
témoigne dans un livre tout à la gloire du Rigby Mann,
titrée « L'homme tranquille du Rigby français » paru en 1998.
Dans l'ombre des péribles sportifs des deux hommes,
Chantal voyait grandir Angélique et Céline et Moyer-Wan.
Quelques bonnes troisième mi-temps qui s'éternisaient jusqu'aux orores,
voire sur deux jours, six jours même,
comme ce titre de champion de France,
groupé en 1984, comme lors de toutes ces phases finales.
Il y en a eu de temps.
Souvent, en volée, les oiseaux rares
plongaient leurs proches dans la détresse du silence
ou de l'absence, mais en contrepartie
offraient tant d'émotions indélibiles
que tout pouvait s'excuser.
On ne sait pas exactement ce que Chantal excuse ces années-là.
Des absences, des insultes,
quand Marc organe le domicile conjugale,
ivre mort et qu'il menace de tout casser.
Sans rien laisser paraître,
Chantal mène la barque familiale, toujours joyeuse,
très élégante, perchée sur ses eaux talons.
Elle acquittait son boulot de photographie
et tient désormais un magasin de vêtements,
rue de la liberté, une répétition au cœur de Bourgouin joyeux.
La famille a déménagé à Saint-Chef,
un village du coin dans une grande maison.
Chantal, Norlotzéfi, Angélique, Céline,
chaque été, elle les embargue dans sa mini
avec Marinette, sa mère,
pour quelques jours au bord de la Méditerranée.
Et le bouleversement que connaît le monde de Rugby
ne va rien changer alors quotidien.
L'on valit en effervescence après l'annonce
faite par l'international Borde de l'arrivée
du professionnalisme dans l'un des derniers bastions amateurs,
le Rugby.
A Bourgouin joyeux meilleur équipe régional
la saison dernière,
de nombreux joueurs sont employés municipaux
ou commerçants,
les dirigeants craignent que ce système
ne profite aux grosses écuries
alors que le Rugby intéresse particulièrement
les moyens d'agglomération.
Côté joueurs en attendant la dissipation
du flou artistique,
créé autour de cette annonce,
tout en voyant d'un bon oeil
la possible amélioration pécunière
qu'accompagnerait le professionnalisme.
Marc se consacre désormais exclusivement
Rugby, les entraînements s'enchaînent
et la faute ne faiblit pas.
Il y a toujours une victoire à célébrer,
une défaite à oublier.
Il quitte la sélection nationale
en 1995
au tournant de la professionnalisation.
Mais il continue à soutirer
les ballons des mêlés
de ses grands bras musclés
pour le compte de son club.
En 1998, il a 39 ans.
La plupart de ses camarades
ont raccroché les crampons,
pour lui aussi, bien sûr,
la question se posée
avec beaucoup d'insistance.
Quand on évoque le mot retraite,
Marc Sessillon sourit.
Il le sait, il n'est pas éternel.
Alors il a déjà envisagé sa reconversion.
Il a créé sa propre ligne de vêtements.
Mais loin des terrains,
il restera attaché à son club.
Moi, j'arrêterai en fin de saison
parce que bon, il ne faut pas faire
la saison de trop.
Bon, on la retraite
et bon, on va être monitor de sport
après la ville de Bourouin
et s'occuper un peu du rugby, oui.
Marc Sessillon a bien du mal à dire
du rugby, malgré sa crainte
de faire la saison de trop.
Il rejoint en 1999
la petite équipe de Beaupères
vers Grenoble,
comme joueur et entraîneur.
Il restera encore 3 saisons
avant de livrer son dernier match
en 2003.
Dans les derniers mois de cette carrière
qu'il n'en finit pas,
Marc enquît les pastisses.
Chantal, elle, veut changer de vie.
Elle a repris les études
et elle décroche un poste
de secrétaire médical
chez un gynécologue de Bron
dans la banlieue lulonaise.
Mais Marc ne supporte pas
cette émancipation.
Un jour, il débarque au cabine
pour secouer le médecin
qu'il soupçonne d'être l'amant
de sa femme.
Et puis, côté Boulot
sa patine sévère,
il saura un temps
représentant d'une marque
de terrain synthétique
sans grand succès.
Il est aussi nommé
ambassadeur des clubs de Bourouin,
un titre honorifique
qui offre tant d'occasions
renouvelés de lever le coude.
Alors,
Chantal n'en peut plus.
Même s'il l'acquit
toutes les nuits pour s'en livrer
avec ses copains,
Marc exerce sur elle
une surveillance incessante.
Le 26 juin 2004,
il l'appelle
une cinquantaine de fois
entre 5h42 et 9h.
Un matin du même mois,
il sort une arme
pour menacer sa femme
et sa fille angélique
forcée de se réfugier
chez un voisin.
Alors, c'est décidé.
Trop c'est trop.
Chantal va demander le divorce.
Elle programme un rendez-vous
avec un avocat
pour le mois de septembre 2004.
Elle veut laisser passer l'été
avant le grand saut.
Le 7 août de cette année-là,
c'est la fête à Saint-Savin,
le village d'enfance de Marc.
Les meilleurs amis
du couple Sessillon,
Christian et Babette Béjouie
ont invité
de soixantaine de personnes
dans leur jardin.
Bien, Chantal arrive la première.
Les traits iraient.
Marc la suit
de quelques heures
après avoir passé
l'après-midi
à picoler au bord
du terrain de boule.
Quand il se dirige,
le pa loup
revire sa femme,
elle lui suggère
de manger un morceau
histoire de dissiper
les effets de l'alcool.
Pour toute réponse,
il lui retourne
une norme claque
qui lui dévisse les vertebres.
Christian, parlant
son ami par le col,
a basourdi de la violence
dont il vient de faire preuve
contre sa femme
et le jette hors de chez lui.
Sessillon regagne
son domicile.
Là, il s'empare
de son torus brasil,
un calibre 357 magnum
qu'il a acheté
plan destinement
d'Afrique du Sud
en 1992.
Quand il retourne
chez les Béjouis,
il semble calmer.
Il s'approche de Chantal
et lui demande de le suivre.
Il faut qu'il parle,
lui dit-il.
La réponse de Chantal claque.
Tu peux toujours attendre.
Alors Sessillon dégaine
son arme
et tire quatre mâles
dans la poitrine de sa femme
à bout portant.
Les gendarmes
le retrouvent ligotés
par ses amis,
encerré dans les pieds d'une chaise
et ils hurl.
C'est l'amour qui a fait ça.
Je l'aime.
Horreur.
Je ne sais pas qui tu peux être
Je ne sais pas qui tu espères
Je cherche toujours à te connaître
Et ton silence trôle
Mon silence
Je ne sais pas
d'où vient le mensonge
Et ce de ta voix
qui se tait
Les mondes ou malgré moi
Je plonge
Sonne comme un tunnel
qui m'effraie
De ta distance
à la mielle heure
On s'en perd
bien trop souvent
Et chercher à te comprendre
C'est courir après le vent
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans une mer
où je me noie
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans un air qui m'étouffera
Tu es le sang de ma blessure
Tu es le feu de ma brûlure
Tu es ma question sans réponse
Mon cri muet
et mon silence
Aujourd'hui, le féminicide de Marc Sessillon
France Inter, affaire sensible
15 mois ont passé depuis que Marc Sessillon a battu sa femme
Quand s'ouvre son procès aux assises de Lisère le 6 novembre 2006
il risque la prison à perpétuité
car l'instruction a choisi de retenir la pré-méditation
Dans le box, ses muscles toujours saillants
paraissent comprimés dans son costume bleu marine
Sessillon garde les yeux baissés
il fuit le regard de ses filles
Angelique et Céline assistent toutes les deux
au premier rang des partis civils
tout près de leur grand-mère maternel, Marinette
L'autre grand-mère, Solange
s'est installé de l'autre côté de la travée
derrière les avocats de la défense
et c'est elle qui est appelée la première à la barre
Elle raconte son petit garçon
à paix par le rugby dès l'enfance
On était si fiers, sangles claviers d'âme
jusqu'à la peine et la honte aujourd'hui
Son mari, Louis, le père de Marc Dung
en est mort de chagrin
Le coeur brisé par une attaque cardiaque à la veille de Noël
alors qu'il était en train d'emballer un colis pour son fils en prison
À la cour, Solange dit aussi que c'est après le drame
qu'elle a découvert les problèmes de son fils
sa dépendance à l'alcool, les disputes avec Chantal
Après sa famille de sang, sa famille de coeur défilé à la barre
Tous les grands noms du rugby français des années 90
ont fait le déplacement au tribunal de Grenoble
Et eux non plus n'ont rien vu
rien entendu de la dérive de leurs grands copains
Chomazo, manager du 15 de France
le répète à l'envoyé spécial de France Inter
à la sortie de l'audience
Il n'a jamais été suspendu sur un terrain
que sur niveau national ou international
Il a toujours montré la voie
parce que c'était un joueur de combat
mais toujours dans les règles du jeu
avec beaucoup de fierté, d'humidité
qui fait les grands champions
Mais c'est quoi la différence entre combat et violence ?
Ecoutez, au somme d'un sport
où le combat existe pour le gain du ballon
mais c'est toujours dans le respect des règles
et c'est ce qu'il a toujours fait
Il faut savoir que Marc était un extraordinaire joueur
un leader sans faille
mais qu'il était très timide et assez introverti
C'était un peu sa marque de fabrique
mais de la penser que ça aboutirait sur
sur ça, pas du tout
pas du tout
Il est troisième mi-temps, il a l'alcool
Au niveau d'équipe de France, il a été sans faille sur ce plat-là
Maintenant, on m'a dit que
sur Bourgouin, mais ça, je ne peux pas l'affirmer
puisque je n'y étais pas
Pour vous, ce n'est pas une crapule qu'on juge
Franchement non, c'est inexplicable pour moi
Au deuxième jour du procès
la mémoire de Chantal apparaît enfin
dans la salle de la Cour d'Assise
Par les mots de ses proches et leurs revies
d'un instant, une femme
vive, toujours gay, d'une gentillesse incroyable
glisse l'une de ses amis
Une femme de tête aussi
en charge de tous les aspects de la vie commune avec Marc
les enfants, les cons, les investissements immobiliers
en dépit des frasques de son mari
Justement
cheveux décollorés plaqués sur le crâne
une jeune femme proche de Chantal
rencontre à la barre de son aventure
avec le champion
C'était à la fin des années 80
elle fréquentait le couple
qui était faite à Bourgoin
Quand elle accouge d'un petit garçon
à la fin du mois de doute 89
Chantal s'inquiète pour sa jeune amie
devenue mère sans compagnon
Il paraît que le père est un notable de la ville
mariée bien sûr
Le petit grandissant
la vérité sautera aux yeux de Chantal
comme à ceux de toute la ville
l'enfant est le portrait craché de Marc
Brun, solide
Il marchera d'ailleurs sur les traces
de son géniteur qui ne l'a jamais reconnu
En 2014
Alexandre Douboulin, joueur du racing
métro 92, puisque c'est de lui
dont il s'agit, rejoindra
son tour Le 15 de France
Mais pour l'heure
aux assises de l'Isère, c'est au tour
des filles légitimes de Marc Cessillon de s'exprimer
Céline, la cadette
fou de roi son père du regard
Je ne sais pas pourquoi tu as fait ça
mais ça, ce que je ne te pardonnerais
jamais, lui à Chantal, je n'ai plus de mère
Son aîné, Angélique
triture un mouchoir en papier
quand elle lance sans glottant
je ne pardonnerais pas
mais je t'aime quand même
poignant
d'ailleurs, le colosse croule sous les larmes
et s'écroule
d'une voix étranglée, il parle enfin
lui qui était resté quasiment et jusque là
et il dit, je voudrais demander pardon
à ma femme Chantal que j'aimais
à mes filles, à sa famille
alors, de l'assistance
c'est trop tard
et ce sont probablement
les mots de Marinette, la mère de la défaite
qui a jaillis la sentence
sans haine, mais sans appel
devant les journalistes
elle répète que les excuses avancées
par son gendre n'effacent rien
Mais nous, ça nous a pas réconfortés
Non, non, non, parce que nous, on a tout perdu
moi, j'ai perdu ma fille
alors, ça peut pas me réconforter sans pardon
au 3ème jour du procès
alors que le déroulé de la soirée fatale
du 7 août 2014
exposé aux juries
la question de la prébéditation
est au coeur des débats
le retour de ses sillons à la fête
muni de son 357 magnomes
si calmes, comme déçoulés
ne signent-ils pas sa détermination
à tout sa femme ?
Les experts convoqués par la cour d'assises
confortent, eux, la thèse de la défense
celle du crime
passionnel
Traduction
c'est une jalousie maladive
qui expliquerait le geste funeste de ses sillons
Ce n'est pas la femme
qui l'aimait qu'il a tué, mais une autre femme
Cette jalousie
fondait en quelque sorte son existence
et il était
il avait tout organisé en regard
de cette perception
que son épouse le trompait
que son épouse était infidèle
téléphonée à d'autres, il tue la représentation
qu'il imaginait le trompé
par contre il garde la représentation d'une femme idéale
et ça c'est important
Cette théorie de la défense, celle du crime passionnel
ne convainc pas la vocale générale
Pour elle, Marc Sessillon n'est pas un pauvre air
diminué par sa sortie de carrière à thé
non, c'est un homme volage
jaloux, calculateur
oui, cet homme
porte la responsabilité de la mort de son épouse
comme le martel aussi l'avocate de partie civile
Une dérive, une dérive personnelle
dans laquelle il aura entraîné son épouse
et aura infiné été décisionnaire
de qui survivra à l'autre, comment et pourquoi
mais c'est une décision qui lui appartient
et dont on aurait aimé qu'il prenne
la totale responsabilité
durant ces jours d'audience
et ça ça n'a pas été fait
Au cinquième et dernier jour du procès
et sur cette ligne de la responsabilité
pleine et entière de l'accusé
la vocale générale déroule son requisitoire
en vidant votre chargeur
un mètre de distance
quelle chance lui avait voulu laisser
lui dit elle
elle demande 15 ans de prison
le président sera alors de l'usage
de procès d'assises
il propose à Angélique de s'exprimer une nouvelle fois
et elle dit
je ne pense pas que mon père avait prévu de tuer ma mère
puis son cri déchire la cour
mes parents me manquent tous les deux
15 ans sans vivre avec mon père
je ne peux pas
il est déjà puni
la défense boit du petit le
après la plaidoirie de ses avocats
Marc Sessillon implore une nouvelle fois
le pardon de sa famille et de sa belle famille
je sais que cela ne l'a fera pas revenir
mais jamais je n'ai prémédité ça
les jurés ne se laissent pas convaincre
après 5 heures de délibération
ils répondent oui à toutes les questions
qui leur sont posées
oui Sessillon a tué son épouse
chantal intentionnellement
oui il a prémédité son geste
en conséquence
il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle
en s'adressant au jury
au cours des audiences
Marc Sessillon avait affirmé qu'il accepterait sa peine
faites le bon choix
leur avait-il dit
10 jours après la sentence
il fait appel de cette décision
pour le second procès
qui s'ouvre deux ans plus tard
le 1er décembre 2008
l'ex rugby man change de stratégie de défense
et c'est là que le ténor des assises
Éric Dupont-Moretti entre en scène
la corde d'assise c'est pas le stade de France
et si l'on veut que chacun
puisse le regarder
comme un criminel
mais aussi
comme un des nôtres
il faut qu'il soit présenté
comme un homme ordinaire
ce procès en appel s'ouvre devant la corde d'assise du gare
délocalisé, loin de gros l'homme
de bourgouin jailleux
et du clan qui se tient serré autour de Marc Sessillon
Dupont-Moretti ne fait citer aucun témoin
à la différence
des audiences agronobles
les camarades de l'Ovali ne défilent pas un bar
la star du ballon
et des mises de son pied d'estal
l'avocat veut plaider le drame familial
l'enjeu
comme en première instance
réside dans la qualification du crime
meurte ou assassina
l'accusé a-t-il prémédité son geste
ou a-t-il agi sur un coup de folie
directement après la lecture
de l'acte d'accusation
Marc Sessillon insiste
comme il l'avait fait dans son premier procès
je ne veux pas être jugé
pour quelque chose que je n'ai pas prémédité
dit-il
comme agronobles
la dignité et la tristesse infinie
de deux filles du couple
font frissonner dans les travées de sa l'audience
elles occupent toujours
deux positions différentes
Céline, un cabotte
rejette puissamment le père qui l'a privé d'une mère
regarde-moi
lui dit-elle je ne te pardonnerai jamais
si je suis là
c'est pour la défendre elle
parce que je la pleure tous les jours
dans un fil de voix étranglée
Sessillon murmure des excuses
elle n'en veut pas
sans pardonner pour autant
le public elle se raccroche à ce parent restant
depuis la condamnation de son père
à 20 ans de réclusion
elle va régulièrement le visiter en prison
elle lui a même présenté son fils Louis
avec ce père meurtrier
elle se montre plein de compassion
ce n'est pas quelqu'un de méchant
c'est plutôt un grand enfant dit-elle
à la fin de sa carrière
il attendait plus de reconnaissance de l'autre part
on a raté quelque chose
à l'heure de son réquisitoire
l'avocat général reste sur la ligne
sans collègues renobloises
il a requiert 20 ans de réclusion criminelle
parce que pour lui la préméditation
est incontestable
ce à quoi s'oppose
Dippon Moretti qui déroule dans sa plaidoirie
il a des circonstances atténuantes
Marc Sessillon
la première c'est que ce n'est pas
une crapule
est-ce qu'il y en a un d'entre vous qui peut dire
que c'est pas un brave type Marc Sessillon
la deuxième c'est que le crime
n'est pas un crime crapuleux
un crime passionnel
quelle différence entre Quanta qui bat sa femme à mort
et qui prend 8 ans
Quanta il ne rencontrera pas
Sessillon en prison où il est sorti
la troisième circonstance atténuante
c'est sa dépression
mais il la soigne au pastis lui
ah bien sûr on peut lui reprocher de ne pas être
aller voir un psy
mais vous l'imaginez vous cette bestiasse
aller voir un psy pour lui dire qu'il est devenu une merde
Marc Sessillon il faut qu'il comprenne
qu'il a été jugé comme un type ordinaire
descendu de l'Olympe qui nous ressemble
la semaine prochaine
son nom
ce n'est pas à la une de l'équipe qui va le lire
mais à celle de détective
je vous demande de rendre justice
des arguments qui font mouche
la préméditation n'est pas retenue
Marc Sessillon est comme d'une peine réduite
à 14 ans de prison
il ne restera que cette année
au centre pénitentiaire de Muray
près de Toulouse
en juillet 2011
à mi-penn il bénéficie d'une mesure de liberté
exceptionnelle
les autorités judiciaires l'assurent
aucun traitement de faveur en l'espèce
non il n'a que profité du jeu habituel
de remise d'open
en détention il s'était montré exemplaire
à Bourgouin
la décision fait quelques heureux
sa mère Solange estime
qu'il a payé sa dette à la société
mais sa belle mère marinette
n'accepte pas
ça me fait mal, confie-t-elle au journaliste
le 7e anniversaire
de la mort de sa fille n'est même pas encore passé
3 ans plus tard, en 2014
la famille Sessillon se retrouve
une nouvelle fois devant la justice
avec Marc dans le rôle de l'accusateur
cette fois
il assigne ses filles au tribunal Bourgouin jailleux
parce qu'ils considèrent
qu'elles ont mal géré le patrimoine familial
pendant son emprisonnement
ces lignes commentent
c'est un coup de poignard en dos
Sessillon finira par renoncer
à sa démarche après nos conciliations
devant notre ère
mais l'ex-tribunal
n'en a pas fini avec les tribunaux
à la fin de l'été 2018
les vendanges s'achèvent dans le Languedoc
depuis sa sortie de prison en 2011
Sessillon est ouvrier agricole
chez un viticulteur de Colliure
loin de Bourgouin
un soir de fête, son patron leur accompagne chez lui
marqué trop pivre
pour conduire
en chemin, il s'amuse à tirer le frein à main
de la voiture
jusqu'à agacer le conducteur qui le dépose
sur le baccote de la route
mais quelques dizaines de minutes plus tard
Sessillon est de retour sur l'exploitation
il se jette sur son patron
ce dernier sentira avec un jour
d'incapacité temporaire de travail
puis Sessillon reprend la voiture
avant de quitter les lieux
il percute une voiture garée sur le parking
il se fait cueillir par les gendarmes
quelques kilomètres plus loin
le 11 septembre
il est condamné à 12 mois de prison
dont 6 avec sourcils par le tribunal correctionnel
de Perpignan
devant le juge, il reconnaît avoir
un problème avec l'alcool
pour adoucir la sentence
son avocat plaide l'indulgence
pour cet homme qui a porté haut les couleurs
de la France, je cite son défenseur
comme quoi
l'argument n'a pas varié
qu'il soit jugé pour conduite en état d'ivresse
ou pour un féminicide
France Inter
Affaire sensible
Fabrice Drouel
aujourd'hui l'affaire Sessillon, notre invité ludovique Nine
bonjour
journaliste sportif et auteur du livre
intitulé L'affaire Sessillon Chantal
un féminicide d'abord
pourquoi avez-vous voulu
avez-vous voulu
écrire ce livre
quelle était votre intention editoriale
tout à l'origine
en fait c'est
une démarche un peu egoïste
disons d'auteurs qui cherchent un sujet
d'abord pour un roman policier
et puis là l'étincelle ne prend pas
et puis pour un roman ensuite
voilà et là
au moment où je cherche ce sujet de roman
peut-être que c'est l'intuition de l'écrivain
qui s'exprime
parce que je commence à tirer un fil
et probablement parce que je sens que quelque chose
cloche et en fait c'est quelque chose qui cloche
j'ai compris après que c'était mon regard
sur cette histoire
parce que cette histoire je l'avais suivi de loin
au moment des faits et des procès
parce que j'étais occupé moi à traiter l'actualité sportive
c'est-à-dire l'événement sportif
et j'ai compris après coup
que l'actualité sportive c'était aussi
ce genre d'événement aussi triste puisse-il être
que la mort de Chantal Sessillon
et donc j'ai vu
moi qu'une personne avait été effacée
dans cette histoire
et voilà je pense que j'ai eu
j'ai considéré qu'il fallait la remettre
au centre du récit
qui en l'occurrence Chantal ?
oui voilà Chantal, remettre Chantal au centre du récit
alors vous l'y écrire un roman vous êtes aperçu
comme beaucoup que
parfois voire même souvent le réel
à plus de talent que la fiction
et c'est une histoire
évidemment assez spectaculaire
et qui est assez
qui nous met
à la fois mal à l'aise
et il y a des choses qu'on a du mal à comprendre
notamment cette façon de juger
imprévenu en fonction
de ce qu'il a apporté à la France
ce qui n'est pas finalement dans la philosophie de
de l'état de droit
oui disons que
disons qu'il faut peut-être remonter dans le temps
c'est la dîlée, c'est la dîlée, c'est la dîlée
mais bon il y a quand même cet argument là
oui je pense que c'est aussi
peut-être la difficulté de tout un monde
là en l'occurrence on regarde un peu le monde du rugby
mais ça part de notre société en règle générale
je pense d'avoir probablement
la difficulté à se rendre compte
à accepter qu'on a admiré
parfois adulé des personnes qui ont
une face très sombre
et que cette face sombre on aurait probablement
pu la voir avant
et puis on l'a bien mis de côté parce que ça nous a rangé
de voir en l'occurrence là le grand sportif
et puis tout d'un coup tout ça rejadis
parce que c'est assez difficile à supporter
et à admettre j'imagine
donc c'est pas ça qu'il fallait remettre Chantal
la victime
donc au coeur de l'enquête
au coeur de notre réflexion
c'est cet argument là qui vous a poussé
à écrire
oui oui c'était vraiment
en fait ce qui s'est produit
c'est que j'ai cherché
à contacter beaucoup de gens pour mieux
comprendre cette histoire
je pense que c'est la fibre journalistique
et en fait très peu de gens me parlaient
et je me suis retrouvé face
à un silence et je pense que c'est
ce silence en fait qui m'a amené à voir
l'histoire différemment et je me demandais
mais pourquoi est-ce que personne ne veut me parler de cette histoire
si elle a été a priori entre guillemets
bien jugée et bien comprise
et de fil en aiguille j'ai réussi
à entrer en contact avec Céline
et en fait tout s'est ouvert
je dirais à ce moment là parce que
tout a pris corps, tout ce que je sentais
de manière un peu diffuse et là tout d'un coup a été nommé
et puis ensuite grâce à Céline
et bien j'ai pu avoir accès
la fille de Céline
l'une des deux filles
la fille cadette de Chantal et de Marc Cécien
et puis ensuite grâce à Céline j'ai eu accès à Marinette
donc c'est la grand-mère de Céline de la mère
de Chantal et puis
encore à une autre personne qui est Uguette
qui était une amie d'enfance
et une des meilleures amies de Chantal
qu'il a connaissait depuis le collège
donc moi en fait ce livre je le dois aussi beaucoup
à ces trois femmes parce qu'elles ont
trouvé qu'il était juste de redonner
à Chantal sa place
et moi en fait en reconstituant
grâce à leur témoignage l'histoire
de Chantal en fait, l'histoire de sa vie
en quelque sorte, j'ai pu aussi
refaire le récit de sa mort
vous voyez d'une manière peut-être ce qu'on pourrait qualifier
d'un peu plus juste, c'est à dire
et bien en fait de pouvoir bien expliquer
que ce crime
qui avait été présenté comme
comme la résultante d'un coup de folie
ou d'une crise de jalousie passagère
en fait ils prenaient ces racines bien plus loin
et c'est pour ça en fait qu'on a
nommé aussi avec l'éditeur
ce livre récit d'un féminicide
parce que tout d'un coup
on pouvait bien comprendre
que ça prenait racines comme je l'ai dit
depuis déjà des dizaines d'années
si vous voulez. Le comportement, il y a vu
un comportement de Marx et Sidion
un comportement on va dire de domination
et c'est au moment
où sa femme finit par vraiment décider
de s'émanciper
que là sa lui devient insupportable
et il commet ce crime.
Alors l'alcool est souvent mis en avant
c'est probablement une cause
mais l'alcool n'est jamais une fin en soi
en termes de cause, c'est le symptôme d'autre chose
qu'est ce que les psychiatres disent de ce point de vue ?
En fait
moi ce que j'ai trouvé c'était que
le jugement
plutôt l'expertise
des psychiatres et du psychologue
elle s'arrêtait un peu rapidement
j'ai quand même cherché à recontacter
un des psychiatres
pour reparler de cela avec lui
et son explication, je la cite dans le livre
elle est d'une légèreté assez incroyable
en fait où on m'explique que
ce brave type qui était un peu
un grand enfant
il a piquolé un coup de trop
et il tire
et je pense que tout ça
ça dit quand même qu'en tout cas à l'époque
on avait du mal à voir au-delà
de ce qu'on a appelé cette crise
et je pense que si on occulte
vraiment la peur
l'angle de domination masculine
dans ce crime, on rate l'essentiel
bien sûr
on l'est compte rendu que fait la presse des deux procès
deux façons inanimes, ce qui apparaît
c'est l'image de deux familles, celle de Marc Sessillon
et celle de Chantal, unies dans la douleur
de ce drame, or je crois que ce n'est pas
ce qui ressort des entretiens que vous avez pu monner
non en effet ça
ça fait aussi un peu partie du récit
légendaire de cette histoire
mais trois témoiles m'ont raconté vraiment
vraiment tout autre chose, il y avait un clan
qu'on pourrait qualifier, appeler le clan rugby
disons, dont faisait partie la famille Sessillon
et donc qui soutenait, qui défendait Marc Sessillon
et militait en quelque sorte
pour une sanction clémentine
et c'est parfaitement illustré par les propos d'Angélique
qui ont été cités tout à l'heure
et en face il y avait donc
quelques rares personnes
complètement orifiées, mortifiées de ce qui s'était produit
et c'est comme si
ces personnes
c'est l'image que je donne dans mon livre
donc ces personnes, Céline, Marinette, Huguette
elles s'étaient senties autant accusées que l'accusé
comme si leur colère, leur peine
leur intransigence
à l'égard du criminel
leur était aussi reprochée
Vous dites que vous avez beaucoup parlé avec Céline
donc l'une des deux filles, vous ne m'avez pas parlé d'Angélique
alors qui a un comportement différent
par rapport à son père ?
Oui alors Angélique en fait c'est une des
premières personnes que j'ai contactées
parce que je trouvais que sa position
est très ambivalente de dire
qu'à la fois elle pardonnait pas à son père
pardon et qu'elle continuait à l'aimer
que ses parents lui manquaient
et qu'elle voulait quand même
continuer à garder un lien avec son père
moi c'était presque de l'ordre de la fascination
j'avais vraiment une curiosité
à vouloir comprendre cette position
mais en fait elle ne m'a jamais répondu
je l'ai sollicité à plusieurs reprises
elle n'a jamais donné suite
effectivement c'est une position
peut-être qu'ensuite elle en est revenue
tout à l'heure en 2014 quand il se retourne
contre ses filles pour les histoires de gestion
de patrimoine peut-être que voilà
mais bon voilà je ne peux pas vraiment plus en parler
que ça j'ai pas eu son témoignage
Alors Cessillon Tussafam a l'été 2004
un an pile après le meurtre
de Marie Trintignant par Bertrand Quanta
et d'ailleurs du Pomboretil
du procès en appel
cite la peine infligée à Bertrand Quanta
pour réduire celle de son client
Marc Cessillon il y a un écho entre les deux affaires
et surtout la façon d'aborder
cette affaire-là parce que
on ne parlait pas de féminicides
pour ce qui concerne Bertrand Quanta
or ça en est état évidemment
Oui disons
qu'on est quand même
encore dans une période où ce mot
n'existe pas, n'est pas
n'est pas d'employé et
il se trouve que ces deux personnages
alors Quanta encore plus que Marc Cessillon
étaient quand même des personnes très populaires
et donc
glorieuses en quelque sorte
et les explications qui sont recherchées
pour expliquer le crime
je trouve qu'elles se transforment
en excuse et pour Cessillon en tout cas
j'ai le sentiment que ces explications
devenant des excuses c'est comme si
la responsabilité du crime
tout d'un coup devient extérieur au martrier
Oui c'est le bon
et d'ailleurs c'est le concept du crime passionnel
pas que pour
pas que pour les gens connus
le concept du crime passionnel c'est
ah mais c'est un coup de folie, c'est pas après médité
ça ne vaut pas plus que 8 ans
voilà c'est ça
il y a quand même un geste
d'ailleurs qui est complètement oublié
par tous les témoins qui viennent
soutenir Marc Cessillon qui est d'une sauvagerie
quand même rare
ces 4 coups de feu à bout portant
sur une victime assise totalement vulnérable
Mais sur ce point la société évolue
et la justice avec bien sûr
France Inter
sensible
Ludovic Niné vous êtes journaliste
sportif et l'auteur du livre intitulé
l'affaire Cessillon Chantal
réside un féminicide
et vous avez signé une enquête en 4 volets
paru dans le parisien la semaine dernière
très intéressant d'ailleurs
sur les dangers pour la santé de la pratique de rugby
et ce qu'on peut penser
que les chocs que Cessillon encaissait
lui ont
impacté le cerveau, la psychologie
que ça pourrait expliquer
sans excuser bien sûr
expliquer son geste
ou une partie de son geste
Très drôle votre question parce que c'est
quelque chose qui m'a été sorti
plusieurs fois au cours de mon enquête
les gens voyant que j'avais fait ce livre
sur l'infer Cessillon
et bah on peut peut-être
pourquoi pas ça peut en faire partie
mais ces personnes-là le présentaient comme
ça aurait été la raison majeure
et je pense que vraiment
c'est vraiment ce que j'ai compris
le travail que j'ai fourni sur cette histoire
comme je disais tout à l'heure ce crime
pour moi il prend racine vraiment bien plus loin
en fait dès le début de leur histoire
probablement dès le début de son histoire
à lui puisqu'on voit que dès la fin
des années 70
on me rapporte des événements
où sous l'empire de l'alcool
il est déjà extrêmement violent
et puis qu'il a déjà ses aventures
extra conjugales
voilà mais il est fort possible
que lui
ait eu en tout cas le cerveau peut-être
endommagé par sa pratique
du rugby qui c'est vrai
ça fait penser aussi la façon dont le monde du rugby
a géré Cessillon parce qu'il avait
des comportements déjà un peu
déviants par l'alcool
au moment où il était joueur on raconte
que pour un match il peut pas jouer parce qu'il est rentré
au milieu de la nuit
est-ce que les instances du rugby ont été
assez
regardantes, assez rigoureuses
concernant ce jour-là
non non je pense que là
on peut le dire clairement
et puis on l'entend bien
au témoignage que vous avez diffusé tout à l'heure
de Joe Mazo et il y en a eu d'autres
en 2006 au procès de Grenoble
en fait moi j'y vois
une forme d'inconscience
et d'inconséquence
en fait quelque chose d'assez réfléchi
vous voyez ces personnes quand même
elles viennent témoigner
brosser le portrait d'un type idéal
irréprochable auquel personne
peut croire mais surtout
elles le font en fait devant
les proches de la victime
alors qu'on est déjà en train
d'oublier la vraie victime
de ce crime comme si vraiment
elle se rendait pas compte de cette histoire
et pour faire peut-être un petit parallèle
avec l'enquête que j'ai faite dernièrement
il y a peut-être quelque chose aussi un peu de ça
quand même de pas forcément
prendre bien conscience des choses en profondeur
je dirais
vous pourrez mettre
ce drame sur le compte
en partie vraiment en partie
de l'approche de la retraite
pour ces sillons et ce que ça pose
le problème de la retraite
des sportifs de haut niveau c'est manifestement
un moment du parcours
d'un sportif c'est un moment très délicat
vous voyez alors ça c'est sûr
que c'est un moment extrêmement délicat
on parle même de petites morts
donc c'est pas courriant
après dans le cas de Marc Sécillon
c'est sûr que c'est un facteur
disons qui est venu
voilà c'est un facteur aggravant
qui est venu compliqué disons
une situation
voilà maintenant ce n'est qu'un facteur
aggravant de la même manière que l'alcool
comme ça aurait pu être de toute haute substance
illicite vient là pour permettre
tout d'un coup à l'extrême violence
de s'exprimer mais elle n'est pas plus que ça
je rappelle Ludovic
Nîné que vous êtes un journalis sportif
spécialiste de rugby peut-être se détendre
on peut parler d'une chose agréable
vous êtes d'accord ?
on parle un peu de rugby
bon on va commencer par la France
il apparaît que cette équipe est très forte
qu'elle joue chez elle et que de ce recroix
elle propose un rugby
très séduisant
très inventif
alors qu'on peut penser que la France
il y a plusieurs favoris évidemment
mais quand même la favorite de ce tournoi
en tout cas elle est clairement l'une
des grandes favorites de ce tournoi
produit depuis
depuis quatre ans
effectivement un jeu qui est à la fois très solide
et avec des vraies fulgurances créatives
comme vous l'avez mentionné
donc on va dire qu'il y a un très bel amalgame
qui a été fait, il y a une génération
extrêmement talentueuse, un staff
je pense d'une grande compétence
donc pour la première fois de son histoire
on va dire que la France
est armée
vraiment peut-être pour l'emporter
maintenant on verre bien
le tableau comme tout le monde
je ne doute pas
normalement l'Irlande devrait finir première de son groupe
et la France devrait éviter l'Irlande en quart de finale
mais rencontrer l'Afrique du Sud c'est bien ça
que j'avais joué hier
contre les Tongas
c'est solide aussi
c'est pas forcément un cadeau
l'Afrique du Sud
l'équipe de France l'a joué il y a un peu moins d'un an
à Marseille
et le match avait été gagné
dans les dernières minutes
c'est extrêmement rugueux
pour à presque dire violent
je sais que j'ai eu des témoignages de gens
sur le bord du terrain qui avaient été vraiment marqués
par la force des impacts
de toute façon ce soit l'Irlande ou l'Afrique du Sud
c'est vraiment le gros morceau
et bon bah de toute façon
il a toujours été dit que pour remporter
une coupe du monde fallait être capable de remporter
un certain nombre de matchs de très haut niveau de suite
de meilleures consécutives
donc voilà si la France
veut l'emporter elle doit de toute façon réussir
oui l'Irlande est premier
reclassement mondial des équipes nationales
de rugby
puis il y a les hallblacks aussi qu'on va finir
sur eux parce qu'ils ont été assez lourds
devant la France
et devant l'italie
c'est vrai que la défense italienne était particulièrement faible
c'est dommage parce que le reste
n'est pas mal
les hallblacks quand même sont pas tout à fait
ce qu'ils étaient mais ils sont encore quelque chose
on va dire ça comme ça
je pense qu'elle s'est bien dit
peut-être qu'en début de coupe du monde ils n'étaient pas non plus
au top physiquement
ils n'étaient peut-être pas très bien dans leur tête
faut pas les enterrer
je pense que sur le papier avec les deux équipes
en tout cas France et Nouvelle-Zélande très en forme
moi je donnerais forcément l'avantage à la France
parce que je pense qu'aujourd'hui on est plus structuré
plus puissant
mais bon pour peu que nous on soit un peu
un peu rouillé peut-être je ne sais pas pour quelle raison
peut-être un peu la peur ou je sais quoi
et ben on verra
c'est des jours intéressants qui nous attendent
merci infiniment on lui donne avec l'inné
au revoir merci à vous
c'était Affaire sensible aujourd'hui l'affaire Cessillon
une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr
à la technique aujourd'hui il y avait
Florian de Rimini
Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org
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durée :00:47:23 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui, dans Affaires Sensibles, l’affaire Cécillon, du nom de ce joueur international de rugby, Marc Cécillon. Le 7 août 2004, il tue sa femme Chantal de cinq balles dans le thorax.