Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Cécile Bourgeon, mon enfant comme objet

Europe 1 Europe 1 3/31/23 - 41m - PDF Transcript

L'assassin est-il au-dessus des lois?

Réponse dans le nouveau thriller de John Grisham

« Le droit au pardon ».

L'avocat pénaliste Jake Brigham s'est de retour pour défendre un garçon de 16 ans,

accusé du meurtre d'un policier dans le Mississippi des années 90.

Mais l'histoire est souvent plus complexe qu'il n'y paraît.

Parviendra-t-il à lui éviter la peine de mort?

« Le droit au pardon ».

Un drame judiciaire mené tambourbattant par John Grisham,

le plus grand auteur de thriller contemporain.

Aux éditions « La Tesse ».

On de l'âtre à compte.

Christopher de l'âte.

Vous vous souvenez sans doute de Fiona,

une petite blonde de 5 ans aux yeux bleus,

disparu en 2013.

À la télé, sa maman Cécile Bourgeon

suppliait qu'on lui rende sa fille chérie.

Elle disait qu'on la lui avait enlevée

dans un parc de clairement ferrant.

Jusqu'à ce qu'on découvre que c'est elle,

et son compagnon qui l'avait tué,

et enterrait son cadavre.

Explorons ensemble la Côte B

du dossier d'instruction de Cécile Bourgeon.

Européen.

Christopher de l'âte.

Dans le système judiciaire français,

le dossier d'instruction contient un sous-dossier appelé Côte B.

Il rassemble les rapports des experts psychiatres,

psychologues et de l'enquêteur de personnalité.

Ouvrons l'un de ces dossiers.

On de l'attracte.

Côte B sur Européen.

En 2013, Fiona, 5 ans,

disparaît dans un parc de clairement ferrant.

Après 4 mois d'enquête,

la juge d'instruction place sa mère Cécile Bourgeon

et son compagnon Berkhan Maclouff en garde-à-le.

Face au policier, la mère de Fiona craque.

Elle raconte que le 11 mai 2013, vers 18h,

son compagnon Berkhan Maclouff a frappé Fiona,

violemment,

au point de lui faire un énorme ématome à l'écoge.

Elle dit qu'elle a soigné sa fille avec de l'arnica

et que la petite s'est endormée.

Et que ça n'est que le long de main matin

qu'elle a trouvée morte dans son lit

et qu'elle lui a dit de se taire,

de ne prévenir personne

et qu'ils sont allés enterrer le cadavre de Fiona

ensemble en lisière de forêt.

Mais son compagnon Berkhan Maclouff

n'a pas du tout la même version.

Et comme on n'a pas retrouvé le corps de Fiona,

difficile de savoir ce qui s'est réellement passé.

On est habitué en tant qu'experts

à rencontrer des sujets

dont les affaires sont plus ou moins médiatisées.

Docteur Patrick Blacher,

expert psychiatre.

Ce qui est problématique en matière de médiatisation,

c'est qu'il y a des éléments qui ne sont connus

par la presse et il faut qu'on en fasse abstraction.

Donc généralement, on essaie tant que de faire ce peu

de ne pas trop regarder la télévision

et ne pas aller les articles de presse

qui sont consacrés à l'affaire.

Mais là, c'est un peu difficile

puisqu'elle a été médiatisée avant même

d'être mise en cause

puisqu'à l'époque, elle était médiatisée

en tant que victime d'un enlément

en tout cas d'une disparition inquiétante.

J'enseigne un appel à tout le monde,

tout l'éclairment de toi,

tout ceux qui peuvent nous aider.

C'est vraiment un appel au secours.

Et puis, on a assez le but de se retrouver Fiona, c'est tout.

On a vraiment besoin d'aide, quoi.

C'est vraiment la seule chose que je peux dire.

J'avais été émue par le témoignage de cette femme

réitérée à la télévision

qui faisait part de la disparition de sa fille

alors qu'elle faisait l'assiette en un parc de Clermont-Ferrand.

N'importe qui qui voit Fiona,

n'importe qui qui a Fiona,

bah, qui nous la ramène,

qui nous la ramène, c'est tout.

J'aurais jamais imaginé qu'il se repassait ça,

mais du coup, bah, quand on est face à ça,

on ne comprend rien ce qui se passe.

La seule chose, c'est de récupérer Fiona, c'est tout.

Après, le reste,

il n'y a pas d'importance de la retrouver.

C'est une petite fille pleine de vie,

une petite fille de cinq ans.

Donc, c'était difficile de ne pas être perturbée

par cette image de mère éplorée

que j'avais vue comme tous les Français.

Et lorsque je rencontre Madame Bourgeon,

elle n'est plus cette mère éplorée,

elle est en prison,

elle est mise en cause pour des faits dramatiques,

et son conjoint, elle est également.

Mais je rencontre une femme tout à fait ordinaire,

elle a un compte portement tout à fait adapté.

Elle est ni dans la séduction, ni dans l'opposition.

Elle répond à mes questions, elle comprend.

Très vite qu'elle ait le motif de ma visite.

Vous savez, docteur,

j'ai rien voulu de cette situation.

C'est Bercan.

Ça faisait deux mois qu'il était violent avec Fiona,

mais aussi avec moi.

La petite rate est souvent l'école, vous savez.

Madame, quels souvenirs avez-vous de la découverte

de la mort de votre fille?

Ce matin-là, dès que j'ai été réveillé,

j'ai été cherché Fiona.

Elle était couchée.

Sur le côté droit, je me souviens,

elle était toute violette.

Elle baignait dans son vomi.

J'ai voulu appeler les secours,

mais Bercan m'a dit non.

Je lui ai oublié.

Il a dit on va l'enterrer.

Il a mis son cadavre dans un gros sac noir,

et on est partis en voiture.

On a fait que tourner, tourner,

j'en avais marre.

Au bout d'un moment, j'ai vu une pelle dans un champ,

et voilà Bercan a enterré le corps de Fiona.

Et ensuite, il m'a dit tout la ferme,

tu fais ce que je te dis.

Je lui ai oublié.

J'ai peur de Bercan.

Pour elle, il est à l'origine des violences.

Il est à l'origine quelque part du mensonge

de la méditation.

Elle disait même qu'elle était débriefée

par M. McLoof après chaque passage à la télévision.

Et que, en ce qui concerne la disparition du corps,

elle dit là aussi

qu'elle était simplement témoin

de ce que M. McLoof décidait.

Les faits d'ailleurs sont peu datés.

On ne le sait pas exactement

quand l'enfant a été tué.

Ce cas de certain, c'est qu'on n'a jamais retrouvé

le corps de l'enfant.

Ce cas de certain, c'est que les deux

disent qu'ils l'ont enterré.

Et qu'ils sont incapables

de retrouver l'endroit

où le corps a été enterré.

En dépit de nouvelles fouilles,

les enquêteurs n'ont toujours pas retrouvé

le corps de la petite Fiona.

Hier, ils ont encore une fois ratissé la zone

près de Pierre Montferrand

où son cadavre a semblé-t-il été enterré.

Jeudi, sa mère avait été amenée sur place.

Hier, c'est son beau-père qui a été extraite

de sa prison pour participer aux recherches.

Il avait dit qu'il aiderait à retrouver

l'endroit où il avait creusé la tombe

de la petite fille, mais le flash

espéré n'a pas eu lieu à son retour

sur place.

Qu'est-ce qu'elle a fait du corps?

Je ne sais pas.

Ce que je peux dire, c'est que son amnésie

n'est pas liée à quelque chose

de médical. Et que soit,

c'est quelque chose qui est reconstruit

pour garder

sur le plan d'arsicique un certain équilibre

d'une mère qui n'est pas une horrible mère

que les médias ont décrit, soit

qu'elle le cache pour une raison utilitaire.

Ça, j'en sais rien.

Mais en tout cas, cet amnésie

n'est pas liée à une cause médicale.

Je suis là pour essayer d'analyser

sa personnalité.

Et donc, ce qui m'intéresse,

c'est de pouvoir aussi analyser

cette relation de couple qu'elle avait

avec le mise en cause. Est-ce qu'elle était

victime? Est-ce qu'elle était sous entreprise?

Ou est-ce qu'elle avait la capacité, justement,

de mettre un terme à ses violences?

En tout cas, celle dont elle dit

que sa fille avait été victime.

Chez un Madame Bourgeon,

on retrouve

des traits de personnalité typique

de sujets qui sont très vite,

non pas dépendants de l'autre,

mais dans une relation

fusionnelle à l'autre. C'est-à-dire que

votre partenaire devint essentiel

à votre équilibre. Et

le quitter ou être quitté par lui

est quelque chose d'inimaginable

et qui vous ferait courir un risque d'effondrement.

Et ce qui est particulier, dans la relation

qu'elle a avec M. McLoof,

c'est un troisième élément.

Ce que j'avais appelé moins un trivouple,

c'est la drogue. C'est qu'elle a trouvé

quelque chose de particulier

dans son idéal de vie.

C'est quelqu'un qui partage sa passion

et je ne parle pas

de dépendance ou de toxicologie.

C'est sa passion pour la drogue.

Elle a une fascination

d'un petit peu de passion

et d'un petit peu de passion

et elle a une fascination

pour les toxiques. C'est que

lorsqu'elle parle

des produits qu'elle prend, notamment

des champignons hallucinogènes,

elle en parle avec le même plaisir

qu'un onologue quand il vous parle

d'un vin qu'elle a apprécié.

Et ça, c'est quelque chose que l'on rencontre rarement.

Donc, dans cette relation

pathologique de couple qu'elle avait,

il y avait des éléments qui sont liés

à sa personnalité, peut-être aussi

à celle de M. McLoof

qui était quelle. Donc, c'était codépendant

l'un de l'autre, mais aussi parce que

les deux partageaient cette relation

à la drogue qui était pathologique.

Donc, il y avait une dépendance

qui était encore plus complexe.

C'est que si elle quittait M. McLoof,

elle quittait aussi ce triouple

parce qu'il était peut-être alors plus compliqué

pour elle de se fournir en produit.

C'est quelqu'un

qui est très instable. Elle ne trouve

son équilibre que dans cette relation

fusionnelle, qui, comme un skier

de fond qui serait un déséquilibre,

ne peut vivre que dans le mouvement

ou en prenant appui sur les étets

des bâtons. En l'occurrence, chez elle,

les bâtons, c'était la drogue.

Elle donne à voir

une image qu'elle n'est pas tout à fait.

Je la rencontre à la maison d'arrêt

de Lyon Corba, à côté de Lyon.

C'est une maison d'arrêt

plutôt neuve. Je la vois par leur avocat.

C'est des petits box.

Une table, deux chaises,

cette assaise parciate. Et donc, je l'attends.

Et je l'a voir arriver

au fond du couloir, au loin.

Et ce qui me marque, c'est la manière

dont elle se déplace. L'impression

de voir arriver une princesse

qui est vêtue d'une robe

bordeaux, d'un

serre-tête

en laine à fleurs,

de ballerines noires,

de mitaines.

Elle se déplace

avec une certaine grâce

et elle regarde devant toutes

les portes devant lesquelles elle passe

pour chercher la personne

qui est venue la voir.

Cette image, plutôt

émable,

on voit bien que

si on gratte un petit peu derrière

c'est plus du tout comme ça que sa fonction

chez elle.

Elle répond aux questions, mais

si j'essaie de lui demander

des précisions, elle fait comme si

elle ne m'avait pas entendu.

Si j'insiste,

elle insiste.

Et très vite,

on est le bon objet si on est d'accord

avec elle et on devient

immédiatement le mauvais objet

si on n'est pas d'accord avec elle.

Et là, on a affaire

à une autre facette de sa

personnalité.

C'est-à-dire une personne

qui peut se montrer verbalement

tout à fait agressive

et qui est très tenace,

très, très tenace.

Et il y a eu

d'ailleurs un moment

je vais poser une question

j'ai mis en doute, j'ai interrogé

ce qu'elle me disait

et alors là, la réponse a été

singlante.

Elle a été d'une violence

verbale

et je dois dire moi-même si t'aîrais.

Son père a eu un droit de visite

classique

il buvait

il y avait des femmes le soir

il nous prenait dans ses bras

en nous disant

je vous aime mes enfants

et puis quand il nous faisait du mal

il nous donnait 10 francs

Cécile Bourjon évoque des violences

mais aussi des attouchements

sexuels dont elle aurait été

victime de la part de son père

Ce sont des sujets qu'on dit

abandonniques, ils ont été

caranciés sur le plan effectif

elle a été, elle relate

une enfance très insecure

avec un père qu'elle décrit

comme à la fois très maladroit

et surtout

comme irresponsable

avec une hyper sexualisation

des contacts, elle raconte notamment

un rapport à la nudité

son père le ramenait

dans des discothèques homosexuels

qui auraient tenu des propos sexuels

inadaptés devant elle alors qu'elle était en fond

elle dit abarait été pris en photo

ennu avec son frère

alors qu'ils avaient 10 ans et être très gênés

elle dit je me revois dans cette photo

en train de masquer mes organes génitaux

mon frère aussi, il y avait un frère plus jeune

et ça ce sont des éléments

qui laissent penser

qu'elle a vécu en tout cas son enfance

comme extrêmement carancié

sur le plan effectif

et cette carance effective

n'est pas avec un père

qu'elle décrit comme irresponsable

et d'une mère qui ne suffit pas justement

à combler

dans ces difficultés parce que le couple est séparé

quand un enfance

n'avait pas ces éléments structurants

eh bien vous n'allez pas construire

votre personnalité de façon à être équilibrée

et à l'âge adulte

toujours cette instabilité, cette recherche

d'équilibre

puisque vous ne le trouvez pas en vous

et chez madame bourgeois quand il y a eu

cette carance effective

votre personnalité, votre structure va être fragile

et ces sujets à l'âge adulte

on n'a pas l'impression qu'ils sont malades

mais en fait leur structure est extrêmement fragile

et ils vont essayer de combler

cette fragilité par des biais

soit l'hyperactivité, l'instabilité

soit la drogue

soit une relation de couple fusionnel

Code B-50

Expertise psychiatrique du docteur Jean Mack

et le Chadus

au plan scolaire

c'est si le bourgeois on dit

ça n'allait pas super bien

j'avais des difficultés pour apprendre

mais bon c'est vrai que je ne faisais pas

c'est si le bourgeois a redoublé

le CE2

elle n'a pas obtenu son brevet

des collèges, elle a été orientée

dans un lycée professionnel

elle commence à consommer

de la drogue, après le lycée

elle a multiplié plein

de petits boulots, serveuses

femmes de ménage

ouvriers

C'est mon premier petit copain

il m'a tout appris sur les drogues

on est restés ensemble

huit ans

en 2007 je suis tombé

en scène de Fiona

je ne souhaitais pas particulièrement être maman

mais bon j'étais content

de cette grossesse

je me suis dit

je veux une belle enfant

comme ma petite voisine

je me suis dit

je veux une belle enfant

comme ma petite voisine

elle était blonde aux yeux bleus

elle me faisait craquer

je voulais la même

c'est comme si elle était dans un magasin de sac

et qu'elle voit un sac qui lui plaît particulièrement

et elle dit je craque, je vais rentrer

et l'acheter

le désir d'enfant il réduit un stade d'objets

enfin

elle ne se projette pas

autrement que pour ce que cela représente

pas pour ce que cela est

du verbe être

elle parle très très peu

de sa fille

elle a parlé de ses enfants

comme des objets

à un moment elle m'a montré une photo

de sa deuxième fille

avec son fils

voilà on voyait deux enfants

magnifiques en train de jouer

c'est l'image, c'est le cliché

c'est la photo

elle était incapable de m'en dire quelque chose

d'autres que

concernant Fiona, c'est ma princesse

pas une enfant de la réalité

si on s'en tient

ces déclarations

devant la télévision

on pourrait penser qu'elle avait

une empathie extrême

pour les enfants

quand après coup vous savez qu'elle savait très bien

que son enfant

n'était pas disparu mais était morte

c'est ce qui nous fait dire

que pour Mme Bourgeon

les enfants étaient plus des objets

qu'elles pouvaient vraiment aimer

elle a du mal aimer les gens

avoir de l'empathie à ressentir

elle est quand même très particulière

puisqu'elle est capable de maquiller sa fille

pour qu'on ne voit pas les traces de blessure

quand elle va à l'école

et puis, lorsque elle découvre

l'enfant décédé dans son lit

la violette

je lui demande quand même

si elle se souvient

comment l'enfant était habillé

quelle était la couleur des draps

qu'elle me racontait

de façon très factuelle

que l'enfant n'était pas habillé

parce qu'elle avait vomi

et que les draps étaient les draps

qui étaient ceux d'un dessin animé

que Fiona aimait bien

et ça c'est particulier parce qu'elle est quand même

très attentive à son enfant

par contre sur le plan des affectes

j'en suis pas certain

qu'elle soit capable d'avoir

un réel sentiment d'empathie

pour ses enfants

pour les enfants

pendant toute l'instruction

la mère de famille raconte que

son compagnon a battu à mort Fiona

et qu'ils se sont débarrassés

de son cadavre en lisière d'une forêt

problème, cette version

n'est confirmée par aucun

élément matériel

le corps de l'enfant ne sera

jamais retrouvé

et de son côté Bercan Matelouf répète que

cette version est fausse

il n'a pas tué Fiona

il l'a découverte au petit matin

morte dans son vomi

pour comprendre la dynamique

de ce couple

après avoir vu Cécile Bourgeon

l'experte psychologue Hélène Dubost

rencontre Bercan Matelouf

le compagnon

je l'ai vu

je crois

deux fois

enfin plusieurs fois

les deux entretiens

ont été

extrêmement tumultueux

c'est quelqu'un

qui était très très très mal

à l'époque, qui se sentait complètement

persécuté, qui tenait des propos

logoréiques

avec un sentiment

de persécution, il pensait que les surveillants

ne voulaient plus manger

quoi que ce soit

il était très agressif

il s'est levé, il a jeté sa chaise

enfin c'était

c'est quelqu'un de toute évidence

et d'agressif verbalement

et de violent physiquement

j'en étais le témoin

écoutez la colère

du beau père de la fillette à l'encontre

des journalistes qui se trouvaient devant son domicile

c'était il y a un peu plus de quatre mois

je n'en suis plus, arrêtez quand même

on est déjà en train de péter un plomb

je suis en train de péter un plomb

nous-mêmes déjà on va retrouver notre gamine

on ne sait pas où est notre pépette

on est pas en train de devenir fou

on est déjà dans l'appartement

vous pouvez profiter de la misère des gens

maintenant on aimerait pas, on aimerait avoir la paix un petit peu

Birken Maclouf c'est quelqu'un

qui est dans un sentiment d'homnie potence

de toute puissance

qui veut avoir une emprise sur l'autre

avec ça

son enfance, il parle beaucoup

il fait du bruit, on l'entend

il gesticule

on pourrait penser

que la pauvre Cécile a été victime

de ce méchant Birken Maclouf

qui n'était pas

pas très sympathique sans doute

avec elle

mais je pense que

ils étaient beaucoup en miroir

et je pense qu'elle a joué une partition

dans cette

dans cette interrelation

et je pense qu'il a pensé

qu'il avait une emprise

sur Cécile Bourgeon

il l'a pensé

et il m'a également dit

qu'il a vu qu'il s'était trompé

vous voyez, lui

il a compris

qu'il était Cécile Bourgeon

toujours de la découverte du corps

de Fiona, dit mais

quand on la découverte, elle est restée

dans l'entrobaillement de la porte

il dit, elle rigolait cette conne

effectivement

il décrit

une réaction

ou une non réaction de la partie Cécile Bourgeon

où elle reste à distance

du corps de sa fille

là Birken Maclouf a compris

que celui qui avait de l'emprise

c'était peut-être pas lui

ce qu'il a compris

qu'elle était plus forte que lui

au fond

je pense que c'est elle

qui a gagné dans la relation

je parle de l'interrelation

de ce couple

c'est elle qui l'a emmené

sur les chemins

c'est elle qui a conduit la voiture

dans la forêt d'Eda

c'est elle qui l'a emmené

là où elle voulait l'emmener

ce qu'il a compris, c'est qu'il a aussi été

de Cécile Bourgeon

Côte B63

examen psychologique réalisé

par Hélène Dubost

sur Birken Maclouf

le compagnon de Cécile Bourgeon

dit que c'est elle qui était

l'initiative de tous les mensons

il dit quand on a

retrouvé Fiona morte dans son vomi

c'est la panique

Cécile disait qu'on aurait une enquête sociale

qu'on perd une gamine

et qu'on allait perdre nos autres enfants

elle était enceinte

c'est elle qui a eu l'idée

elle disait t'inquiète pas

on va dire que Fiona s'est perdue

au parc

ma conviction c'est que

Mme Bourgeon

a eu

à vue chez M. Maclouf

c'était son bras armé

avocate de l'association

Innocence en danger

Mme Bourgeon elle était en pleine capacité

de venir instiller chez M. Maclouf

des situations pour l'amener

à être violent

et à être violent notamment sur Fiona

pour atteindre

les personnes qu'elle voulait

atteindre

elle n'a pas d'altérité

il n'y a pas de sens de l'altérité c'est-à-dire que

l'autre n'est pas reconnu en tant qu'être humain

elle peut avoir des personnes en face d'elle

la rudois elle ne peut strictement

pas réagir

parce que Jute elle ne vous considère pas

vous n'êtes pas un élément de son environnement

parce qu'elle a décidé que vous n'étiez pas

un élément de son environnement

à partir du moment où elle va choisir

que cette personne-là a un intérêt pour elle

soit de fantasme

soit de représentation

qu'elle peut avoir ou de projection

alors elle va être extrêmement sensitive

à cette personnalité-là

et donc il y avait

un élément de personne dans son entourage

qui pouvait dire Mme Bourgeon est extrêmement

gentil, agréable

mais parce que c'était des gens qu'elle ne calculait pas

si on doit dire les choses plus vulgères

en parlant

Mme Bourgeon c'est comme

je vous donne une image, c'est une coquille vide

mais cette coquille vide

c'est très insécurisant pour elle

donc elle a besoin de la remplir

et donc elle va

la remplir mais elle va faire le choix

des personnes qu'elle va

prendre pour la remplir

donc il y a une dépendance aussi

à l'autre parce que sans l'autre

elle n'existe pas, elle n'est rien

elle n'est que du vide

donc elle est dans la recherche perpétuelle

d'une adhésion

du collage à cette personne-là

mais pas dans quelque chose de très passif

pas non plus dans une posture

de dominer comme on pourrait l'imaginer

être dans le collage

de l'eau dans l'adhésion

vous pouvez être très actif

et surtout très dominant

dans ce collage-là

et d'ailleurs chez M. McLoof

beaucoup moins de possibilités

psychiques chez lui

de réagir

et de se défendre de cette relation

avec Mme Bourgeon

contrairement à ce qu'on pourrait imaginer

toute la question

qui peut se poser c'est

est-ce que Mme Bourgeon était

tout en prise

d'un mari pervers

un compagnon pervers

et aurait été incapable de

d'empêcher

ce drame

Docteur Patrick Blascher

expert psychiatre

la réponse je peux pas la donner

en tant que psychiatre

pour répondre à cette question

j'aurais dû voir les deux protagonistes

je suis certain

qu'il y avait une sorte de dépendance

d'un couple

et aussi à ce triouple dont je parlais

c'est à dire cette situation de fait

d'un couple qui vivait

autour et par la drogue

et ça c'est certain qu'elle était dépendance

est-ce que pour autant il y avait d'emprise

pour y répondre c'est plus compliqué

ce que par contre nous pouvons affirmer

les experts qu'elle avait vu c'est qu'elle avait

les moyens psychiques de se défaire

cette emprise mais qu'elle ne l'a pas fait

elle avait la capacité de s'en aller

aussi bien sur le plan psychique

qu'elle ne l'a pas fait

donc même s'il y avait une emprise

elle était pas suffisante

pour empêcher Mme Bourgeon d'agir

et préserver sa fille des violences

3 ans après la disparition

de Fiona

sa mère Cécile Bourgeon et son beau-père

Bercan McClough

sont renvoyés devant la cour d'assise

depuis le début ils se rejettent

la responsabilité de la mort de la petite

et si ce procès

permettait enfin de savoir

ce qui s'est passé

et pourquoi par an enfin

de retrouver le cadavre de l'enfant

quand je vais arriver à la cour des 6

je vais être interpellé par 2-3 personnes du public

qui vont

à partir de mes yeux bleus

me dire mais

vous êtes Fiona

Marie Grimaud, avocate de l'association

C'est une phrase

vous êtes Fiona

qui m'a un peu sidérée

et je suis rentrée

avec cette phrase là

dans la cour d'assise

puisqu'il s'avère que cette petite fille

avait les yeux extrêmement bleus

et que je serais la seule à avoir les yeux

extrêmement bleus dans cette cour d'assise

c'est un détail qui pourrait faire sourire

mais qui ne me lâchera jamais

et qui va amener une forme d'identification

et au niveau

des jurés, ça s'est senti

au niveau du public mais surtout

au niveau de madame Bourgeon

et je vais devoir naviguer avec cela

2ème jour du procès de la mère de Fiona

et de son ex-compagnon devant la cour d'assise

du puits d'hôme, l'audience de ce matin

va être consacrée au portrait de la mère

qui est vraiment Cécile Bourgeon

Il s'avère que madame Bourgeon

je pense aussi

par cette couleur des yeux bleus

va très vite chercher le contact

visuel avec moi

et il va s'avérer

que je suis l'avocate la plus jeune

que je suis blonde

qu'elle est blonde

et qu'il y a une forme

d'enjeu de féminité

qui va se mettre à l'œuvre

dès le départ

et donc elle va avoir le souci

d'être très réactive

à ce que je peux poser comme question

dans une forme de défiance

d'opposition

mais le quart d'heure d'après sur une autre question

être dans

une volonté de faire amie

copine

voire même parfois dans un rôle de sœur

c'était très confusionnant pour moi

cet aspect

d'une femme qui a tout pris

cherche à s'agriper un peu à vous

et j'ai été la seule avocate

de ces procès

de tous les procès où elle a eu

cette attitude-là

Côte B-67

examen psychologique d'Hélène Dubosse

chez Cécile Bourgeon

c'est l'immaturité

aux accents particulièrement infantiles

qui apparaît au premier plan

la modalité qui prévaut

et la dépendance à l'autre

quel que soit le prix a payé

l'amour porté à l'objet

en charge de combler au dehors

ce qui défaillait au-dedans

a aussi pour fonction de palier

les payances narcissiques

et identitaires

les angoisses de perte et de séparation

semblent l'amener

à se victimiser sans cesse

je suis une avocate

qui assume totalement sa féminité

donc au-delà de ma robe noire

j'ai du rouge à lèvre rouge et des talons

lorsque je suis en cours des six

au bout du troisième jour sur la première quinzaine de procès

Mme Bourgeon

va avoir du rouge à lèvre rouge

quelque chose

qui n'avait jamais été noté auparavant

quand je faisais une queue de cheval

elle avait les cheveux

qui étaient également tirés en arrière

il y avait une adhésion

en tout cas une recherche d'adhésion

qui allait jusqu'au physique

qui était vraiment déstabilisant

et qui avait d'ailleurs été à plusieurs reprises

des procès notés

par les journalistes qui suivaient

et c'était même devenu une forme

de petite blague sur

comment je venais habiller le matin

comment j'étais coiffée et de voir

comment Mme Bourgeon allait réagir

et ça c'est peu commun

d'une ça se

ça se prépare pas

ça se vit, ça se subit

et ça amène aussi

à adapter

ces positions dans les questions

dans la façon dont j'ai pu m'adresser à elle

je n'ai jamais senti ça

comme une volonté de me déstabiliser

parce qu'il y avait effectivement

ces éléments de personnalité et d'expertise

qui étaient dans le dossier

et qui me permettaient de comprendre

que j'étais pour Mme Bourgeon

comme une surface de projection

d'identification

et aussi quelque part

de fantasmes

j'étais un peu de tout ça à la fois

Les experts

avaient souligné dans les expertises

de la

le côté très infantil

de Mme Bourgeon, sa très grande immaturité

mais aussi son souci

d'adhésion à son interlocuteur

adhésion qui va être

tantôt dans la volonté

d'être aimée

mais aussi dans la volonté de s'opposer

mais elle ne fait pas

avec tous les interlocuteurs

et mon travail était soit

d'aggraver

finalement l'émotion

elle était pour encore une fois

aller rechercher dans l'émotion

une part de vérité sur ce dossier-là

soit au contraire chercher à l'apaiser

moi-même étant dans de la séduction

avec elle

de prendre une forme de confidence

d'une femme sous influence, obéissons au doigt et à l'oeil

elle agit sans influence

elle est toute seule

elle maquille Fiona

alors qu'elle y tue mes filles

elle le fait toute seule

cette personnalité

est le fait de la vivre

pendant quasiment 2,4,6

j'ai fait quasiment 6 semaines

tout avec madame bourgeon

ma permi

de mieux me rapprocher aussi

de qui était Fiona

de comment elle a pu vivre

elle a 5 ans

cette mère, femme

jeune fille

quelque part sœur

c'est-à-dire toutes ses facettes

de madame bourgeon

et donc de faire une plaidoirie

pour Fiona

lors du dernier procès

j'ai mal au ventre

j'ai envie de vomir

j'essaye de pas vomir

c'est dur

ma petite soeur me fait un câlin

un bisou magique

je veux aller à l'école

ce matin je veux aller à l'école

maman elle est gentille

elle me dit qu'elle va me rendre belle

elle prend sa trousse de maquillage

et elle me maquille comme une princesse

elle me met un bandeau comme une couronne

il est jaune

et que je suis belle

je me regarde dans le miroir

c'est pas vrai, je suis moche

c'est sûr, je m'en fiche

je l'enlèverai mon bandeau à l'école

et peut-être que quelqu'un verra

mon être s'aime, elle le dira

et je pourrai enfin retrouver mon papa

je suis elle et en même temps

il faut que j'arrive à la laisser là

et c'est vraiment comme ça que j'ai vécu cette plaidoirie

et avec en plus

une Fiona

qui ne dirait

j'en suis certaine pas autre chose que cela

c'est-à-dire une petite fille de 5 ans

qui ne nomme pas la violence

autrement que par

j'aimais la telle endroit de mon corps

je me raccroche à ce que je vis à l'école

j'ai vraiment vécu ce moment-là

comme

du fond de votre trip

vous avez une petite voix d'enfant

et vous devez la restituer

on dit souvent qu'un avocat

a une affaire dans sa carrière

qu'il le suit jusqu'au bout

et je crois que c'est le cas

de cette petite fille

qui se sont débarrassés du cadavre de Fiona

je veux savoir oui ma fille

et qu'est-ce qu'ils lui ont fait exactement

où ils l'ont mis

qu'elle puisse être enterrée

je suis prato entendre

je suis prato entendre

il y a eu beaucoup de policiers qui sont allés chercher ce corps dans les bois

elle emmène son monde sur ses chemins à elle

et elle tente de les y perdre

pour ne pour cacher la vérité

pour ne pas dire

ce qu'il en est de la vérité

de toute évidence

elle balade

elle balade son monde

elle est là-dessus

elle est très forte

elle a l'habitude

je pense qu'ils savent très bien

de quoi ils la retournent

l'un et l'autre

et là-dessus c'est le seul point

où ils ne se sont jamais

dissociés

il y avait un pacte

ce pacte jamais ne se délira

entre monsieur mclouf, madame bourgeon

parce que de révéler

ce qui s'est passé

pour Fiona

et je pense que c'est la conscience

de madame bourgeon de cela

ça serait définitivement

les exclures du monde des hommes

je ne pense pas que Fiona a été enterrée

je ne pense pas

un certain nombre d'indices

de propos ici et là

de déclarations qu'elle a pu faire aussi

également des tensions

auprès de côtes détenues

laisse à penser que Fiona

avait mis plutôt

dans un lieu de traitement

des déchets

et que si elle devait

expliquer cela, dire cela

et le nommer

elle ne pourrait plus

jamais en fait

amener un tout autre

regard que celui

d'une mère qui ne peut

même pas emporter

le nom

et ça madame bourgeon

a été son combat

son combat jusqu'au bout

celui

de ramener toujours sur elle

un regard compatissant

un regard

de victime

faire partie

d'un monde

pour ne pas en être abandonné

donc si vous lui enlevez cela

elle n'est plus rien

et sa vie là

même qui est en danger

il est entre

il était entre le temps du procès

mais il va bien au-delà

c'est un enjeu de vie dans la communauté des hommes

et ça elle l'a parfaitement compris

c'était On de la Traconte Côte B

rédaction en chef Guillaume Maury

en quête 2002

réalisation Mathieu Fret

ce programme est disponible

tous les vendredis dès 6h du matin

en podcast

retrouvé On de la Traconte Côte B

tous les vendredis de 14h à 15h

sur europein

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Ecoutez Christophe Hondelatte décrypter la personnalité de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, cette petite fille de 5 ans que toute la France recherchait en 2013. Cécile Bourgeon n’a jamais livré la vérité sur la disparition et la mort de sa fille. L’experte psychologue, Hélène Dubost, dépeint une accusée perverse.