Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Brahim Kermaoui, L’enfant égaré - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/3/23 - 17m - PDF Transcript

Pour commenter son histoire du jour, Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Wow! Wow, Brian! Wow!

J'ai vu vos yeux s'embuer.

Vous êtes un hypersensible.

Oui, je suis hypersensible.

Non peut-être facile d'être hypersensible à Jeune-Villiers.

Non, ça fait facile ça, ouais.

Hein? Depuis tout petit, en fait, vous êtes un peu à part.

J'imagine que pour un gamin de banlieue de quartier, comme on dit, ça a été dur de raconter tout ça.

Vous vous êtes beaucoup dévoilé.

C'était très dur parce que, déjà, pour un homme, de se déballer et de raconter sa vie, c'est pas évident.

Et un jour, je me suis dit, il faut que je raconte tout, il faut que je l'écris pour me sentir mieux.

Et les gens du quartier?

Les gens, il y a eu des gens des quartiers, ils m'ont reproché pourquoi t'as écrit ce livre.

Pourquoi ils ont dit ça?

Ils disent qu'à fois de compte, ils sont fiers. Ils disent, c'est la honte, t'as pas raconté ton histoire, c'est pas bien, tu crées des problèmes.

Moi, je leur dis que non, je crée pas de problème.

Contraire, ça me soulage de partager mon histoire, sensibiliser.

Ils vous reprochent d'avoir dit que vous avez été violés, n'est-ce pas?

Oui, ils reprochent ça aussi, raconter aussi quand j'étais dans la drogue, dans la délacance.

Tout ces choses-là partaient de ma vie.

Ça fait pas bien de raconter sa live.

Sa live, oui.

Comment on dit?

Alors là, vous rentrez d'un périple. C'est tout frais.

C'est tout frais, oui.

C'était il y a 15 jours à peine.

15 jours à peine.

Vous êtes allé en vélo, au Maroc, départ devant le Palais de l'Élysée à Paris, et arrivez où?

A Rabat.

Devant le Palais Royal.

Du roi Mohammed VI.

Vous l'avez vu?

Non, j'ai vu personne.

C'était le but pourtant?

C'était mon but, j'ai fait 2400 km pour rencontrer le roi, la Majesté Mohammed VI.

Je suis arrivé devant le Palais Royal et il n'y a eu aucun contact, aucune personne qui m'a accueillie du ministère.

Vous avez essayé de le rencontrer plusieurs fois, je crois.

Oui, je l'ai rencontré plusieurs fois dans Paris.

Parce qu'il vient beaucoup, beaucoup en France.

J'ai campé devant son château.

Je suis resté 3 heures.

Après je suis venu sur Paris, je l'ai rencontré et je lui ai proposé mon livre, mon histoire.

Vous l'avez pisté dans une boutique?

Oui, j'ai pisté dans une boutique, oui.

Grâce à un copain chauffeur taxi qui vous a dit qu'il va faire ses courses là-bas?

C'est vrai.

Vous lui avez proposé votre livre?

Je lui ai proposé mon livre et il l'a refusé.

Il m'a dit qu'aujourd'hui qu'il ne pouvait pas m'écouter, mais il m'écouterait pour une prochaine fois.

Mais il n'y a pas eu de prochaine?

Il n'y a pas eu de prochaine.

Là, moi, Armitis, le Majesté du roi du Maroc, il n'y a que lui qui peut m'aider à ouvrir cette enquête.

Il n'y a que lui qui peut m'aider à faire ses recherches.

Et à retrouver votre mère?

Surtout ma maman et mes parents, mon histoire.

Vous frère et sœur?

Frère et sœur.

Parce que vous êtes à peu près sûr qu'ils ne sont pas morts dans un accident de voiture, comme vous la racontez votre mère?

Non, je pense qu'ils sont vivants.

Vous pensez que votre mère vous a acheté?

Je crois oui. Je pense que mes parents m'ont acheté.

Parce qu'il y a tout un contexte, on sait que ces choses-là ont existé au Maroc.

Il y a une enquête en Espagne qui a fait tomber un réseau de vente de bébés.

Vous pensez que vous étiez dans le même cadre?

C'est la même région, dans le même réseau.

Il y a eu plus de 30 000 bébés dans le conner du Nord du Riff.

Entre Ujda, Berken, tout ces régions, jusqu'à Nador, tous ces régions.

Même l'instance sociale m'a dit clairement qu'à l'époque il y avait eu bien dans cet hôpital.

Il y a eu un trafic d'enfant.

Il vendait à des Marocains, vivant en France ou en Espagne ou en Europe.

C'est ça.

J'ai un doute parce qu'il y avait beaucoup comme les frontières étaient ouvertes.

Il y avait beaucoup d'ossides qui habitaient dans le Nord des Français.

Il y avait des Espagnols.

Je pense qu'il y avait des Espagnols et des Français.

Je pense que oui, qu'il y a eu des Français qui sont venus acheter.

Et comme ces régions étaient assez pauvres,

je pense qu'ils ont peut-être manipulé les vrais parents

pour délaisser leurs enfants.

Ils seront au mieux en Europe.

Le sentiment que donnent vos parents, c'est d'être rongé par ce secret de famille.

Est-ce que vous pensez que votre mère,

cette dépression qu'il a détruite à petit feu et est morte aujourd'hui,

a été rongée par ce secret ?

Je pense que oui.

Je pense qu'elle a eu cette dépression.

Je pense qu'elle savait quelque chose.

Elle avait des remorpes.

Elle avait des remorpes et ça l'a perturbé toute sa période de vie.

Et en même temps, comme elle aimait Ali,

mon père adoptif, je pense qu'elle ne voulait pas le trahir ni le dire le secret.

Mais même sur son lit de mort, vous n'avez rien...

J'ai tout fait. J'ai rien obtenu.

J'ai rien obtenu. Elle n'a pas voulu le dire ce secret.

Même mon père adoptif, je pense qu'il savait ce secret et l'ont gardé.

Je pense qu'ils ont fait quelque chose de pas bien.

L'expérience que j'ai des secrets de famille,

Brayme, c'est que ce sont des demi-secrets.

C'est-à-dire qu'il y a un moment où on les apprend,

mais en vérité, il y a plein de petits signes avant qui fait qu'on les sait déjà.

On les a pas verbalisés.

Est-ce que vous saviez par des noms dits,

par des petites choses, par ce point d'interrogation sur votre carnet de santé

qu'il y avait quelque chose de pas clair dans votre naissance ?

Franchement, en fondement, je le sentais.

Je sentais qu'il n'y avait pas d'amour, déjà d'une.

En fin de compte, on ressent qu'un maman ou un père, son propre enfant,

on fait des sacrifices, on lui donne de l'amour, tout ça,

et je l'ai pas ressenti.

Il y avait une distance.

Déjà quand mon père adoptif, quand il est parti, il voulait.

Mais après, je pense qu'après, quand il a refait sa vie, il a eu des enfants.

Il a coupé les ponts.

Il s'y dit, ça y est.

Et ma mère adoptif aussi.

En fin de compte, il n'y avait pas comme elle était malade

en même temps à donner plus de cet amour.

On peut lire plein de choses comme ça.

Par exemple, quand il ouvre pas la porte, c'est une sorte d'aveu.

Voilà, t'es pas mon fils.

Et quand il vous dit, viens vivre avec moi.

Et que finalement, vous y allez pas.

Mais quand il vous le propose, c'est parce qu'il culpabilise.

Oui, c'est vrai.

Oui, je pense.

Je pense que si, c'est vrai.

Peut-être qu'il avait des remords par rapport à ce qu'il a fait

avec ma mère adoptif.

Il s'est dit, tiens, il faut que je le récupère.

Il faut que je me rattrape.

Il faut que je me rattrape, voilà.

Mais trop fier pour aller au bout ou quoi ?

Et il l'a pas fait.

Et il l'a pas fait.

Pourquoi ils ont fait ça à vos parents ?

Pourquoi est-ce qu'ils ont acheté, volé, pris un bébé ?

En fin de compte, ils voulaient combler un trou qu'ils avaient.

Ils pouvaient pas avoir d'enfants.

Ils pouvaient pas avoir d'enfants.

Ils se sont dit, tiens, on va reprendre un enfant à l'hôpital.

On va coubler ce trou qu'on a.

Mais ce trou, en fin de compte, ils ne se sont pas rendus compte

qu'ils allaient faire du mal.

Parce que là, il y avait presque un signal.

C'est un couple de maghrébins qui n'a qu'un enfant.

Un seul.

C'est extrêmement rare.

Oui, c'est vrai.

Vous n'aviez pas de frère et sœur.

Non.

Ça aussi, c'était comme un point d'interrogation dans votre vie.

Vous leur avez pardonné ?

Franchement, j'ai pardonné.

Je suis quelqu'un et je n'ai pas aucune.

Je suis joyeux.

Toutes les personnes qui le connaissent,

j'ai toujours le sourire.

Dans mon coeur, je n'ai aucune haine.

C'est juste que j'ai un peu de tristesse

parce qu'ils ont pris leur secret avec eux.

Ils auraient pu au moins vous laisser la solution avant de mourir.

Voilà, c'est ça.

Parce que vous pensez qu'ils le savaient ?

Oui, ils le savaient à 200%.

Qui était votre mère ?

Qui était ma mère, mes parents ?

Ils savaient, mais ils n'ont pas voulu.

Parce qu'ils avaient peut-être peur de problèmes d'avoir

que leur famille ait des problèmes de justice.

Il y a eu des problèmes avec votre famille.

Quand vos parents sont morts, ils n'ont pas voulu que vous héritiez ?

Non, ils n'ont pas voulu que je fais...

En plus, ce qui est marrant, je porte leur nom.

Au Maroc, il y a une noix

parce qu'il faut ramener douce témoins pour témoigner

que je suis bien leur propre fils.

Les deux familles ont témoigné que je suis orphelin.

Je leur ai dit que si je suis orphelin, pourquoi je porte leur nom ?

Ils n'ont pas voulu que j'hérite

tous les héritages qu'ils avaient au Maroc et en France.

Après, je leur ai dit que je n'ai pas besoin de cet argent.

Grâce à Dieu, ma maritienne, c'est mes enfants,

ma santé et ma femme.

Je leur ai expliqué juste avoir la vérité.

D'où je viens, ça me tient à cœur.

Ils n'ont pas voulu et ils m'ont tourné le dos.

Il y a une chose qui m'a marqué,

c'est que à un moment donné, vous écrivez dans votre livre

à partir de maintenant, c'est-à-dire de la révélation de votre adoption,

vous dites que je ne l'appellerai jamais plus maman.

Mais vous ne cessez de revenir chez elle.

C'est à chaque fois que vous sortez du foyer,

le week-end, c'est à Gennevilliers, c'est chez votre mère,

et ça dure des années et des années et des années.

Oui, c'est vrai.

En fin de compte, en fond, j'avais de l'appétit.

Parce qu'elle était malade, elle était toute seule.

Elle n'avait aucune famille.

En fin de compte, il y avait que moi, en tant que famille,

quand j'ai allé chez elle, je n'appelais pas maman, je l'appelais Safia.

C'est fou.

Et vous l'avez accompagné jusqu'au dernier souffle ?

Je vous l'avais accompagné jusqu'au dernier souffle.

Le seul amour qu'elle a eu dans sa vie, finalement, c'est vous ?

C'est moi, oui.

C'est dingue.

Alors, parmi les scènes que vous avez racontées dans ce livre,

je me doute qu'une a été plus difficile que les autres à raconter.

Ce sont ces scènes d'agressions sexuelles.

Alors, on cherchera la qualification.

Il n'y a pas de viol, puisqu'il n'y a pas de pénétration.

C'est pas faute d'avoir essayé, hein.

Il a essayé le méchant.

C'est dur quand on est un gamin de Gennevilliers

d'aller raconter ça, d'autant que vous n'avez pas été sa seule victime, n'est-ce pas ?

Oui, j'étais pas seule victime.

Il a fait ça avec plein d'autres gamin, son âge.

Il en a fait quelques envies.

Qu'est-ce qu'il est devenu, ce garçon ? Le méchant ?

Le méchant, je sais que j'avais revu un frère.

Il était marié, il avait divorcé.

Il était un peu plus... Il était un peu alcoolique.

Il avait des problèmes d'addition, d'alcool.

Et après, il avait divorcé, il est toujours en zoné.

Ils zonent par là ?

Oui, ils zonent, mais...

Vous avez jamais porté plainte ?

Non, jamais. Je l'ai pardonné.

Lui aussi ?

Je l'ai pardonné.

Non, parce que j'ai un peu de...

Le jour quand mon nom qui m'a agressé...

Il vous a sauvé ?

Il m'a sauvé, voilà.

Il vous a sauvé la vie, il aurait pu vous tuer.

Non, mon nom qui voulait me tuer.

Je sais qu'il voulait me tuer, il n'y a que lui qui m'a aidé.

Pourquoi ?

Peut-être...

L'amour ?

Non, ouais, ouais.

Peut-être l'amour ?

Ou peut-être il avait des remords ?

Allez savoir.

L'enclamède, l'alcoolo, il savait lui aussi.

Oui.

Il savait tout ?

Il savait tout, oui.

Il sait tout, il est toujours vivant ?

Il est toujours vivant, oui.

Il ne va rien lâcher, lui non plus ?

Non, il ne va rien lâcher.

Non plus.

Il ne va rien lâcher, il me dit qu'il sait rien, mais...

J'ai un doute, je pense qu'il sait la vérité.

La dace.

Alors vous avez été pendant longtemps...

Oui.

...un enfant de la dace.

Vous avez été placé, famille d'accueil, plutôt foyer.

Vous n'avez pas accroché aux familles d'accueil ?

Non.

Pourquoi ça ?

J'avais accroché quelques hommes à la fin de compte.

Ce qui est dommage, à l'époque, à la dace,

qu'on était, par exemple,

on était bien en relationnel avec la famille d'accueil.

On vous enlevait.

On vous enlevait.

On ne pouvait pas rester, parce qu'ils ne voulaient pas qu'on garde un lien d'affection tout de suite.

Il ne fallait pas s'attacher.

Voilà, c'est ça, il ne fallait pas s'attacher.

Et tout de suite, on changeait de famille d'accueil.

Est-ce que vous racontez là, vous savez que c'est un phénomène destructeur terrible...

Dès l'olerie.

...à la dace dans les années 80, 90.

Ça a fabriqué des tonnes de criminels.

Oui, c'est vrai.

Ils ont construit des gens.

Des gens.

On enlève les enfants des familles où ils sont heureux

pour aller les mettre tant qu'à faire dans des familles où ils ne sont pas heureux.

Oui.

C'est ça qui s'est passé.

J'en ai fait plein.

J'ai fait même une fois une crise.

J'ai appelé mon éducateur.

J'en peux plus.

Je veux rester en foyer.

C'est là que je me sentais mieux.

Est-ce que, d'une certaine manière,

mais là, c'est risqué un ce que je tente,

mais, ressenti comme ça, je me dis que peut-être,

la dace qui s'appelle en vérité l'aide sociale à l'enfance,

aujourd'hui, la zoo vous a sauvés.

Franchement, il m'a sauvé, oui.

Les éducateurs?

Les éducateurs du catrice, oui.

Il m'a donné beaucoup d'amour.

J'ai rencontré beaucoup d'éducateurs qui m'ont aidé,

qui m'ont aidé.

Je me mets dans mon livre, je leur dis qu'à ce nom,

je leur dis, voilà, il y avait Pierre,

il y avait Soraya, il y avait Catherine,

il y avait Bernard,

encore, je les ai tous en tête.

Ils m'ont aidé de l'amour, ils m'ont aidé,

ils m'ont aidé dans le droit chemin,

à s'accrocher dans la vie,

ne peut jamais baisser les bras.

Continuez, continuez, ça fait tellement de bien, on tente ça.

Oui, c'est vrai.

On dit tellement de mal de la dace.

Non, non, mais on tente mal.

Je pense que des fois, je suis un peu étonné,

je ne vous cache pas, parce que moi,

j'ai vécu dans l'année 80,

et franchement, je tombe à la dace,

il y avait beaucoup de jeunes qui étaient assez violents.

J'ai vu des éducatrices,

éducateurs se faire frapper par des jeunes de la dace,

14 ans, 15 ans.

Après, on me dit, oui, ils sont tombés

sur des éducateurs, éducatrices,

qui ont violé des jeunes, tout ça.

Moi, j'ai rencontré, quand j'étais à la dace,

franchement, j'ai rencontré pas mal d'éducateurs, éducatrices.

Ils étaient superbes avec nous.

Ils ont tout fait pour qu'on s'en sorte.

Moi, j'ai rencontré comme Pierre,

lui, il a tout essayé.

Et après, voilà, c'est pas de sa faute,

parce que moi, je suis fils unique,

j'étais un peu perdu dans ma vie,

j'étais dans ma tête.

J'avais aucun parent qui me donnait de l'amour.

J'étais perdu dans ma tête par rapport à mon histoire.

Donc, c'est la dace et Farid ?

Farid, ma femme, oui, qui m'a soutenu, qui m'a aidé.

Oui.

Parce qu'on se demande d'où sort votre combattivité.

Parce qu'en fait, avec tout ce que vous avez vécu,

vous pourriez très bien être comme votre mère,

dépressif, dans un coin, sous Valium,

du matin au soir.

Oui, mais il y avait un moment,

j'étais alcoolique à l'âge de 18 ans, 19 ans,

je suivais un psy, une fois tous les 15 jours.

J'avais l'obligation de voir, parce que...

Vous auriez pu plonger.

J'aurais pu, oui.

Et non.

Et ça, c'est une sorte de mystère.

On peut dire, c'est la foi.

La foi en Dieu.

C'est la foi en Dieu.

Oui, qui m'a aidé.

Vous êtes musulman, bien sûr.

Je suis musulman, oui.

Oui, pratiquant.

Pratiquant, oui.

Vous avez failli vous faire embauminer par les barbus ?

Oui, j'ai failli.

Mais grâce à Dieu, je suis rentré dans le droit chemin.

Franchement, c'est la foi qui m'a aidé,

la foi en Dieu.

Alors, vous n'êtes pas français au bout de cette histoire,

parce que vos parents n'étaient pas français.

Ils n'avaient jamais demandé la nationalité française ?

Non, jamais.

Mais j'aimerais la voir, parce que je suis venu bébé,

j'avais quelques-quintes jours en France.

Et comme j'ai pas de livret de famille,

ça complique les choses.

Mon ducateur Pierre, il avait fait une demande,

pendant deux ans, c'est bataillé,

on ne l'a pas eu à Nanterre.

Et quel nom faudra-t-il écrire

sur la carte d'identité française ?

Ça, c'est une très bonne question.

Si on pouvait éviter Brian Karmawi, ça vous arrangerait ?

Oui.

Où vous êtes en paix avec ce nom et ce prénom ?

Après, mon prénom, je suis en paix,

mon nom de famille, non.

Donc Brian, il m'en garde ?

Oui.

Et Karmawi ?

Non, j'ai plus, il portait ce nom.

Vous voudriez porter le nom de votre mère

et de votre père, les vrais ?

Mes vrais parents vieux, mes vrais parents.

Mohamed Sis, si tu nous écoutes,

il y a qui qui peut vous aider aujourd'hui.

Merci, merci beaucoup, Brian K.

Brian K, voilà.

Merci Christopher.

Je suis très ému, ça me touche

d'être un repeint, franchement,

de partager mon histoire,

de sensibiliser, franchement,

je vous remercie énormément.

Merci à vous Brian.

Votre livre donc s'appelle L'enfant égaré.

On le trouve notamment en téléchargement

et en commande chez Amazon.

Voilà.

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Brahim Kermaoui découvre, à l’âge de 12 ans, qu’il a été adopté. 20 ans plus tard, il apprend que le « vrai » Brahim Kermaoui est mort 'tout bébé', et que l’hôpital de Berkane, au Maroc, l’a 'donné'… ou peut-être 'vendu' à ses parents, pour remplacer le bébé mort.