Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Mon père "amoureux" d’une fille de 8 ans

Europe 1 Europe 1 9/21/23 - 27m - PDF Transcript

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On de l'âtre raconte.

Christopher Delat.

Voici une histoire à la fois folle et étrange. L'histoire d'André Berthot qui durant l'été 1961, en Vendée, à la plage, alors qu'il est âgé de 38 ans, tombe littéralement amoureux d'une petite fille de 8 ans.

Et après les vacances ne supportant pas de ne plus l'avoir, il l'enlève. Cette histoire a fait la une des journaux, à l'époque, et elle est racontée presque 60 ans plus tard par sa fille, Daniel Berthot, qui a été mêlée à cet enlèvement complètement fou, alors qu'elle avait 17 ans.

Elle raconte tout ça dans ce livre qui paraît chez un tout petit éditeur, c'est écrit et qui s'appelle Les Ongles Rouges. Ça donne une histoire stupéfiante, que Nicolas Lupien m'a aidé à écrire, la réalisation est de Seline Le Bras.

Européen, Christophe Fondelat.

Voici quelques clichés de ma petite enfance, pourquoi sachiez ? Mon petit frère était malade et fragile. Il a réussi à atteindre 6 mois sans jamais avoir su sourire.

Et il est mort en pleine été, seul. Les parents étaient partis voir un film, il l'avait oublié. Ils n'ont jamais su donner d'amour. On l'a mis en terre dans un petit cercueil blanc.

Les policiers les ont placés en garde à vue. Ils ont nier, ils ont menti, ils ont joué aux pauvres parents éplorés. Et ils ont été relaxés.

Ma grand-mère paternelle. A deux ans, elle m'a enlevé à eux pour m'emmener à la campagne dans sa vieille ferme délabrée. J'y suis resté tranquille et aimé pendant cinq ans.

C'était la guerre ? Le pépé faisait du marché noir ? Il était pas joli joli, pépé. Tous les matins, il attachait les chiens et il les battait à mort.

Et un jour, il en a visé un à la carabine pour rigoler. Il s'appelait Kid et il est mort.

Et moi, il m'enfermait quelque fois dans la soue avec les cochons pour me punir de ne pas manger ma soupe.

À cinq ans, fini le bonheur de la campagne. Mes grands-parents ont vendu leur ferme. Je rentre chez mes parents.

Et je me retrouve confiné dans une seule pièce, sans eau, sans confort, sale. Nous sommes des pauvres et je le découvre.

Et à part ça, je grandis désormais dans l'indifférence générale.

Et déjà, mon père me dit, ces mots d'amour, t'es une abrutie et une conne.

Mais comment ta mère a pu faire un ladron pareil ?

Et moi, je sais déjà qu'il faut baisser les yeux, ne pas bouger. La conne apprend vite.

Mon père travaille assez peu, il faut le dire. Il fait des livraisons pour des confectionneurs de fringues avec un triporteur.

Et tout le reste du temps, il dévore des romans policiers, couchés sur son lit.

Ah, je crois qu'il a fini par faire un transfert avec sa propre vie. Il est rentré dans la peau des personnages.

Quand ta maman, maman, elle pince ses ongles en carmain, en grenat, le plus rouge possible.

Elle ne s'occupe pas de moi, elle vit dans une bulle.

Le dimanche, parfois, nous allons chez ta tigermaine, en triporteur.

C'est un vélo coupé en deux surmonté d'une grosse caisse.

Mon père devant, sur la salle, ma mère derrière lui et moi, dans la caisse.

Et quand on arrive chez ta tigermaine, papa devient raffiné.

Et hop une main au cul à maman et hop une main au cul à tata, qui entre nous et sa maîtresse.

Chut !

Et après, il s'assoit sur la table et il pète sur la toile cirée à fleur de tata.

Et les fameries, c'est comme ça que j'ai été élevé.

Les rôles, les pêles, les gros mots, les bafes, les coups de martiner les insultes.

Il ne fallait rien attendre d'eux.

Il ne pouvait que faire du mal.

Tous les matins, je dois vider sa cuvette de pisse.

Mais attention, surtout ne pas verser une goutte.

Il m'attend devant la porte, autant de pipi par terre, autant de pâf.

A la SPA, mon père a acheté un berger allemand.

Et puis il s'aperçoit que le nourrir est trop cher, il veut l'abandonner.

Et c'est moi qui l'envoie l'abandonner dans la rue.

C'est ça ou une trompe ?

Alors je pleure et je rentre seul avec la laisse vide.

Putain de vie.

Comme je commence à avoir des seins et des fesses,

une idée saugrenue fait-il dans sa pauvre tête.

Son beau-frère Albert a une fille de mon âge.

Et bah il n'y a qu'à les échanger.

Et les déflorer.

Mais heureusement Albert, qui est menteur, voleur et alcoolique,

mais qui n'est pas un mauvais bourg à des scrupules,

il finit par casser la gueule à papa.

J'ai 13 ans.

Un jour il est assis sur le coin du lit,

et il sort des bouquins.

Mais pas des polars, hein.

Des pornaux.

Des pornaux avec des images en couleur.

Tiens.

Lissa t'auras de la couleur.

Je ne veux pas.

Il m'attrape par le coup, il me force à lire.

Et après il se déshabille,

il s'allonge sur son lit, tout nu.

Et il commence à se masturber lentement,

puis de plus en plus vite.

Et à la fin,

il j'ai mis en me regardant.

Et les yeux dans les yeux il me dit.

Quand on rassa dans le cul,

on me disant ça.

Il ouvre

une brèche de haine,

de haine tellement forte,

qu'elle ne partira jamais.

Je vais maintenant sur mes 17 ans.

Et un matin du mois d'août,

nous voilà partis dans sa juva 4,

sans siège arrière, ni vitre,

en vacances pour un mois,

à Notre-Dame-du-Mont, en Vendée,

comme d'habitude.

Il attend ça depuis un an.

Il est heureux.

C'est un papa tout doux,

presque une peluche.

Et pourtant,

à cet instant,

une curiosité incommensurable.

Je ne pourrai jamais m'en remettre.

À partir de ce moment,

où nous partons en vacances

l'année de mes 17 ans,

il brise ma vie hanteuse.

Quand on arrive à Notre-Dame-du-Mont,

ma mère se précipite au soleil

sur le sable.

Pour oublier sa vie difficile,

ce mari brutal qu'elle n'aime plus

depuis si longtemps.

Je retrouve mes copains.

On vient là, en vacances tous les ans.

Nicolas m'en préférait

et venu cette année avec sa petite soeur,

Louise,

une blondasse bronzée

que j'appelle tout de suite la Noire Aude.

Collante, chiant,

une peste, un vrai poison.

Mais papa,

la trouve tout de suite amusante.

Et donc, petit à petit,

elle est là, avec nous, sur la plage.

Elle fait du ballon avec mon père,

il se baigne,

et ses parents à elle.

Il trouve ça naturel que leur enfant s'amuse.

Personne

n'a rien vu venir.

Mon père

lui amène des gâteaux.

Et le soir après la plage, il enforche son vélo

pour aller lui acheter des bonbons

pour le lendemain.

Ma mère, elle,

la trouve envahissante.

Quand d'ici,

j'en ai marre d'avoir tes parents.

Les deux familles sont là,

à quelques mètres,

et on se sourit,

et on se fait des signa-mico.

Je vous en prie,

protégez-la par piquet.

Les jours de pluie,

pas de plage.

Alors il ne mange plus,

il ne parle plus.

On va aller roder autour de la maison de ses parents

pour essayer de la voir,

quelques secondes.

Demain, avec un peu de chance,

il fera beau.

Maintenant,

Louise l'appelle papa d'aider,

et la trouve un nouveau papa.

Et il se cherche tous les deux.

Il se regarde, il se touche.

On pourrait presque croire à

un coup de foudre.

Même, il vient de tomber amoureux

à 38 ans,

d'une fillette de 8 ans.

Le retour vers Paris

se fait dans un mutisme total.

Son visage est gris,

ses yeux fixe,

une tête de mort.

Et dans notre pièce minable,

il se met à tourner en rond,

à pleurer, à refuser de manger,

et surtout,

à devenir de plus en plus brutale.

Et maman, le traite de fou.

Mais t'es complètement dingue.

T'es malade.

Mais tu ne peux pas comprendre.

Je l'aime, cette môme.

Elle me manque, c'est tout.

J'ai besoin d'œufs.

On est terrorisés.

Il est capable du pire dans ces moments-là.

Il commence à parler

de descendre la voie.

Pas longtemps.

Juste un jour ou deux.

Et après, je pourrais l'oublier.

Tour deviendra comme avant.

Mais en mieux.

Je vais changer.

Vous allez voir, vous serez étonnés.

Et un jour, je l'entends dire à ma mère.

T'inquiète pas.

Ça ira très vite.

Je veux juste revoir ma petite Louise.

Et après, je remonte.

Les parents de Louise

auraient dû le foutre en l'air

de sa descente de voiture.

Au dernier moment,

il a voulu que j'y aille avec lui.

Il a mis quelques affaires

dans un vieux sac.

Moi, je n'ai rien emmené.

J'appréhende ce voyage

qui n'a rien de normal.

J'ai envie de fuir.

J'ai envie de hurler.

Tu comprends.

Elle est un peu comme ma fille.

On a passé de bon moment sur la plage cet été.

Ensuite, je te promets, je l'oublierai.

On roule toute une longue journée.

On ne s'arrête pas

pour déjeuner.

La nuit tombe.

À un moment, il trouve un hôtel crasseux.

Il veut absolument que je dorme avec lui.

J'ai détesté

cette nuit-là.

Tu sais,

je lui ai écrit,

plusieurs lettres.

Elle m'a même pas abondue.

Elle avait promis de me répondre.

C'est pas gentil.

Le lendemain,

on est arrivé très tôt devant l'immeuble des parents.

Il a tourné autour,

longtemps, en marchant vite.

Il pleuvait, il ne s'en apercevait même pas.

Il fallait qu'il la voie vite.

Alors, il a eu

une idée.

On va aller la chercher à l'école.

Et puis, on va faire

une fausse autorisation de sortie.

Et toi, tu iras la chercher.

Ok ?

Mais comment la directrice de l'école

a-t-elle été aussi naïve ?

Louise était demi-pensionnaire.

Quand je suis arrivé dans la cour de l'école,

elle a couru vers moi.

Je la connaissais.

Et puis j'avais cette lettre des parents.

J'étais habillé sagement.

La directrice l'a laissée partir.

Quand j'y pense quelques années plus tard,

enfin, j'aurais dû tout arrêter.

J'aurais dû le dénoncer.

Mais j'avais peur.

J'avais peur.

Quand ils se sont retrouvés,

ça a été une explosion de joie,

de l'arme, de rire.

Et moi, je me suis retrouvé

l'aspectatrice d'un onsen sordide.

Il m'a dit qu'il voulait rester seul avec elle.

Alors il m'a amené à la gare.

Et il m'a acheté un billet de train pour Paris

en me disant

je vais être clair.

Si tu parles,

je te crève.

Je te retrouve et je te surine.

Tu m'entends ?

Mets-toi bien ça dans ta tronche.

J'aurais dû le foutre en l'air.

Je me retrouve à la gare.

Mon train n'arrivera que dans quelques heures.

Alors je vais faire quelques pas dehors.

Une voiture de police passe.

Et si c'était pour eux ?

Non.

Non, c'est trop tôt.

Quand j'arrive à la maison,

dans le couloir de mon immeuble,

il y a un policier qui m'attend.

Mademoiselle Berto ?

Oui.

Suivez-nous s'il vous plaît.

On a quelques questions à vous poser.

Ça ne sera pas long.

J'entre dans un bureau.

Où est votre père ?

Où est-ce qu'il a amené l'enfant ?

Il avait prémédité son geste ?

Vous êtes sa complice.

Pourquoi est-ce que vous êtes allé chercher

l'enfant à son école avec une fausse lettre ?

C'est lui qui voulait.

Ne me dites pas qu'à votre âge

vous avez 17 ans, c'est ça ?

Votre père vous force.

Ah si ? Il me force.

Vous savez où est votre père

et vous allez me le dire.

Je sais pas.

Comment est-ce que je peux savoir

où ils sont allés ?

J'y suis pour rien.

Et bien si, j'y suis pour quelque chose.

D'après eux.

Ils ont.

C'est ce qui vous attend, si vous ne dites rien.

Et je peux vous garantir

que vous y resterez longtemps.

Allez-y, crachez le morceau.

Dire quoi ?

Dire que j'étais une enfant martyr ?

Que mon père a menacé

de me tuer, qu'il me terrorise

depuis mon enfance, que ma mère

laisse tout faire sans jamais intervenir

et qu'elle a les ongles rouges.

Alors pour en finir

je m'accuses de tout.

Oui, c'est moi.

J'ai tout organisé, tout est ma faute.

Mon père, il a rien fait.

Et après je me dis que je vais pas finir

ma vie en prison à cause de lui.

Alors je fais marche arrière.

J'ai menti.

Mon père, il m'a forcé.

J'ai toujours eu peur de lui.

C'est un monstre.

Il m'a obligé.

Il m'a menacé de me tuer.

Je m'embrouille.

Je sais, on dirait, une abrutie.

Je m'enfonce.

Je n'ai pas supler de ma cause.

Bien mademoiselle,

eh bien vous allez passer la nuit au dépôt.

Vous verrez, les soeurs sont très gentils.

Et je me retrouve

au dépôt du palais de justice.

Une gré fier prend mes emprunts,

ma photo.

On me donne une couverture,

un drap, une assiette cabossée,

un verre en ferraille et du papier vécé.

Et voilà.

La cellule, sans la moisissure,

elle est latrine.

Donc mon père a encore fait le con.

Il n'a pas rendu l'enfant

comme il l'avait promis.

Pourvu qu'il se passe rien

de fatal.

J'en veux à ma mère.

Elle pouvait tout arrêter.

Elle pouvait faire capoter son projet.

Elle pouvait lui interdire

de m'emmener avec lui.

Elle n'a rien dit.

Elle n'a pas eu le courage.

Elle s'en foutait.

Famille,

je vous ai...

J'ai passé

une journée entière

assise sur le lit,

ratatiné au fond de ma terreur

avec l'envie de hurler.

Le matin du troisième jour,

les policiers m'ont encore interrogé.

Et j'ai dit

ce qu'il m'avait ordonné de dire

comme un enfant bien sage.

Je suis allé au bout de l'absurde

comme si j'avais besoin

d'une punition.

La conciergerie

du palais de justice de Paris

est gérée par des bonnes sœurs.

Elles viennent me voir dans ma cellule

et dans leurs bras.

Je craque enfin.

Je leur raconte tout en bloc.

Je me délivre

de mon mal de vivre.

Et ça dure longtemps.

Et elles se rendent compte de la tragédie

qui se prépare.

Et une des sœurs va même voir maman

à son travail à monoprix pour qu'elle agisse

auprès de la police

pour me faire sortir de cette enfer.

Mais elle n'a rien voulu entendre.

Elle a fraqué, elle a fait un scandale,

elle a appelé le chef du magasin

et elle a fait jeter la sœur à la porte

sans ménagement.

Un matin,

trois policiers arrivent.

Mademoiselle,

préparez-vous, vous vous êtes transférés

à la prison de la petite requête.

Ma mère

n'est jamais venue me voir

en prison.

Jamais.

Elle s'en est lavé les mains.

À la prison de la petite requête,

quand la lourde porte se referme derrière moi,

je comprends que j'ai atteint

le fond du couvre.

Je me retrouve dans une cellule

avec deux détenus qui me sont de méchamment

et je comprends que si je veux survivre,

il faudra que j'apprenne à me battre.

Je n'ai aucune nouvelle de dehors.

Si.

Si une sœur est venue me voir,

je n'ai aucune nouvelle de dehors.

Je n'ai aucune nouvelle de dehors.

Si une sœur est venue me voir au parloir,

comme ça.

Par pure bonté.

Oh, ma pauvre Daniel.

Votre père et l'enfant sont toujours

introuvables.

Personne ne sait où ils sont.

On ne sait pas s'ils sont vivants

ou s'ils sont morts.

Un matin,

il me demande au bureau de la chef.

Bien.

Votre père mademoiselle a eu

un accident.

Il est blessé ?

Non.

Il est mort.

Et moi,

je pleure.

J'ai tant prié pour que ce jour arrive.

Et voilà que je pleure.

J'ai appris plus tard

ce qui s'était passé.

Le jour

où il m'a laissé à la gare.

Il ne l'a pas ramené

à ses parents.

Il a loué une chambre.

Et il a passé la nuit

serrée contre elle.

Pas plus, pas moins.

Le lendemain matin,

il a allumé la radio.

Disparation d'une fillette,

le ravisseur est un transporteur

de 38 ans qui est inconnue des services de police.

Mais qui est peut-être dangereux.

Et là, il a pris la pire décision

de sa vie.

Il l'a emmené vers la mer.

A Notre-Dame-du-Mont, là où il l'a rencontré.

Il a loué une maison.

Et toutes les demi-heure,

il est allé à sa voiture

pour écouter la radio.

Il était devenu

unique numéro un.

Et puis il l'a emmené jouer sur la plage.

Il l'a porté sur son dos.

Ça a duré trois jours.

Et puis il s'est fait repérer.

Alors il s'est enfu vers Paris.

Il est allé se planquer avec Louise,

d'abord dans la forêt.

Et puis il a fini par appeler sa mère et son beau-père

qui ont accepté de le planquer

dans leur villa de Champigny.

Quand il est arrivé,

sa mère n'a pas voulu l'embrasser.

Et son beau-père l'a injurié.

Ils l'ont gardé quelques jours.

Et puis ils ont fini par le balancer

à la police.

Tu vas parler ?

Dégolasse, va !

Fumier, pédophile !

Dis que t'en as profité !

Dis que tu l'as violée !

À un moment,

profitant de l'inattention des policiers,

il s'est élevé.

Il s'est emparé d'un couteau.

Et il s'est enfoncé la lame

sur le côté gauche.

Trop tard,

il était mort.

Le cadre ingénaire qui avait l'âge mental

d'un enfant de 12 ans vient de se donner la mort

en s'enfonçant un cran d'arrêt dans le coeur

pendant son interrogatoire

dans les locaux de la police.

L'enfant est sain et sauve

et elle vient d'être remise

à ses parents.

Et moi,

on me transfère

dans une autre prison, en Avignon.

Et je me retrouve seul

abandonné

par cette famille maudite.

Mais merde,

où est ma mère ?

Elle m'a jamais écrit.

Elle n'est jamais venue me voir.

Elle ne vaut pas mieux que mon père.

Et puis un jour,

la porte de ma cellule s'ouvre.

Le jeu, je veux vous voir mademoiselle.

On me pousse

dans une pièce.

Je vous prie.

Bien.

Mademoiselle, les parents de l'enfant

ont décidé de retirer leurs plaintes.

C'est le plus généreux des pardon.

La mort de votre père a en quelque sorte

fourni les preuves de votre innocence.

L'enfant est sain et sauve.

Elle n'a subi aucun sévice

pendant son enlèvement.

Et donc vous êtes libres.

La maman de Louise m'a dit

« Je vous en veux pas, vous savez ?

Vous avez agi sous la contrainte

de votre père.

Vous pouviez pas faire autrement ?

Alors ce drame nous a

un éantie.

Et il nous faudra du temps

pour essayer d'oublier, mais

je souhaite de tout mon coeur

que vous puissiez en faire autant.

Et la paix

de votre père,

et la petite Louise,

m'a sauté dans les bras

et elle m'a embrassée.

Tu sais,

tous les soirs avant que je m'endorme,

eh bien il m'embrassait

et il me racontait des histoires.

Je l'aime beaucoup,

il est où maintenant mon papa

d'aider.

Il va bientôt venir me voir.

On s'amusait bien tous les deux.

Quand je suis arrivé chez moi,

ma mère,

ma mère m'attendait

en haut de l'escalier.

On ne s'est rien dit.

J'ai dû faire face seule.

On avait que quelques années ensemble

dans l'indifférence

et puis un jour,

je suis parté.

Ça fait des années

que je cherche à comprendre

qu'il a eu pour cet enfant de 8 ans.

Personne n'a compris.

Ni les psychologues,

ni les médias,

et moi, encore moins.

Peut-être qu'il n'y a simplement rien

d'en comprendre,

mais entre nous deux

reste la haine.

La sienne

qui est encore tenace après la mort

et la mienne

qui est indestructible

n'attend

aucun pardon

de ta fille.

J'ai tiré cette histoire de livre de Daniel Berthot,

Les Sangles Rouges,

aux éditions s'est écrite.

Sous-titrage ST' 501

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

A l’été 1961, André Berthaud, 38 ans, tombe 'amoureux' de Louise, 8 ans, sur une plage de Vendée. Les vacances finies, la fillette lui manque. Alors, il l’enlève avec la complicité de Danièle, 17 ans, sa fille qu’il martyrise…