Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Michel Vaujour, Episode 1

Europe 1 Europe 1 9/19/23 - 25m - PDF Transcript

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Je vais vous raconter en deux épisodes, une vie absolument exceptionnelle,

la vie de Michel Vauxjour qui est là devant moi et que je salue. Bonjour Michel.

Bonjour.

Vous avez été Michel au siècle dernier, dans les années 70 et 80, l'un des gangsters les plus célèbres de France.

Vous avez passé 27 années en prison, donc 17 en quartier de haute sécurité, les fameux QHS.

Vous vous êtes évadé 5 fois de prison et vous racontez tout ça dans un livre formidable.

Formidable. Vraiment.

Chez XO, l'amour m'a sauvé d'une offrage.

Alors au début je pensais vous raconter votre histoire en une seule émission et puis je me suis rendu compte que c'était pas possible.

Il en fallait au moins deux.

Et donc aujourd'hui le premier épisode, une chose que je veux vous dire avant de commencer.

En vérité je n'ai pas d'admiration pour ce que vous avez fait.

Il y a beaucoup de violence dans ce que vous avez fait malgré tout.

Quoi que les cinq évasion tout de même, j'ai un poids de l'admiration pour au moins trois d'entre elles.

En revanche j'ai beaucoup, beaucoup d'affection sans vous connaître du tout.

Mais à la lecture de votre livre pour l'homme que vous êtes.

Voilà, vous êtes un homme libre.

Ce qui est assez paradoxal pour quelqu'un qui a passé 27 années en cabane.

Voici donc le premier épisode qui va nous amener jusqu'au lendemain de votre troisième évasion.

Il a été réalisé comme il se doit par Céline Le Bras et on débriefe tout ça après.

Derrière le gros dur, derrière le fier abrain, toujours chercher la félure.

La blessure, toujours.

Et en général la félure vous la trouverait du côté de l'enfance.

Michel Vaudour ne fait pas exception à la règle.

Il n'est pas devenu un gros dur par hasard.

Je n'ai pas le temps de tout vous raconter de l'enfance de Michel.

Retenez trois choses.

D'abord son père lui faisait peur, peur.

Ensuite Michel a quatre ans, ses parents l'abandonnent.

Il l'abandonne à sa tante, maman germaine.

Une femme formidable qui meurt d'un cancer quand Michel a huit ans.

Retour chez le père qui le terrorise.

Et puis dernière chose que je veux vous raconter sur l'enfance de Michel Vaudour.

Quand ses parents l'abandonnent, sa maman germaine, pour le consoler, lui offre un chien, Rita.

À partir de ce moment-là, tous les soirs, Michel s'endort contre Rita.

Tous les matins, il se réveille à la caresse de sa langue sur son visage.

Il l'aime et Rita l'aime.

Et puis un jour, alors qu'on l'a rendu à ses parents, il rentre de l'école.

Rita n'est pas là.

On l'a donné, on va déménager dans un immeuble, on peut pas avoir de chien.

Voilà, c'est comme ça qu'on fabrique un gros dur.

Alors, par où commencer l'histoire du gros dur ?

Je vous propose le printemps 1970.

Michel a 19 ans.

Il habite dans un HLM de chalon en Champagne, près de Rince,

avec sa chérie de l'époque, Zabette, et leur petite fille, Célia.

Il est 9h du matin, ils ont passé la nuit en boîte à la ceriser à Rince.

Alors ils sont toujours au pieux, quoi.

Et soudain, Michel glisse un œil sur le réveil.

Oh merde, il est 9h.

Il est à la bourre, normalement, il devrait être au boulot, à l'usine.

Alors il enfile un pantalon en vitesse, ses baskets,

et pendant ce temps-là, Zabette va pour ouvrir.

Elle revient qu'un seconde plus tard.

Michel, Michel, il y a des flics devant la porte.

Ils veulent que j'ouvre. Je fais quoi ?

Police, police, ouvrez-vous, s'il vous plaît.

Ni une ni deux, Michel saute par la fenêtre, et il se fait la mal.

Qu'est-ce qu'il a fait de grave pour s'enfuir comme ça ?

Au pas grand-chose, il a emprunté une voiture qui n'était pas à lui.

Ça arrive de temps en temps.

En général, il la remette à sa place au petit matin, pas vu, pas primé.

Cette nuit, il est étonnase, il l'a garé devant chez lui.

Voilà pourquoi les flics sont venus toquer à sa porte.

Sa cavale, sa première cavale, dure deux semaines.

Et puis il se fait pincer, et il se retrouve pour la première fois en prison à Chalon.

Un jour, un détenu lui demande.

T'as fait quoi, toi, pour te retrouver là ?

Michel lui raconte son histoire de voiture empruntée et sa petite cavale de deux semaines.

Moi, t'inquiète, toi, tu vas manger quelques mois avec Sursy, pis c'est tout.

Quelques mois avec Sursy ?

Tu parles.

Fin 1970, pour cette histoire de voiture empruntée,

Michel prend 30 mois de prison ferme,

deux ans et demi,

a sorti d'une interdiction de ses jours dans 21 départements pendant cinq ans.

Ils ne l'ont pas loupé,

et c'est ce sentiment d'injustice que Michel ressent au moment de cette première condamnation,

qui est la clé de toute la suite.

Imaginez que le juge, ce jour-là, le condamnage,

c'est pas moi, trois mois avec Sursy,

ce qui est la norme pour un vol de voiture.

Alors vous n'auriez peut-être jamais entendu parler de Michel, vous-jour.

Enfin, peut-être.

Et il sort avec une obsession,

récupérer sa zabette,

qui évidemment ne l'a pas attendue,

elle a filé avec un autre,

mieux, elle s'est mariée.

Mais il veut la reconquérir.

Alors il va planquer devant chez elle,

il la suit dans la rue,

et puis un jour à la sortie de la boulangerie,

le regard se croise.

Bonjour Zabette,

oh Michel.

Et là il s'embrasse sur la bouche,

et elle lui dit,

tu sais Michel,

il est très méfiant depuis que t'es sorti.

Il s'est son mari,

elle n'est pas libre Zabette.

Le lendemain il font l'amour,

mais elle n'est pas libre.

Voilà, Michel n'abandonne pas

complètement l'idée de la reconquérir,

mais en attendant,

il fit la fausse surmère près de Marseille,

où son cousin lui a dégoté un job.

Monteur Voltiger

dans un complexe pétrolier,

ça consiste à assembler des poutres d'acier

à 50 mètres de haut.

Et pour crêcher,

le cousin l'installe discrètement

dans une petite caravane

sur un terrain de camping.

J'ai dit discrètement,

parce qu'il y a un souci.

Il y a un gros souci,

il n'a pas le droit d'être là.

Vous vous souvenez qu'il est interdit

de séjour dans 21 départements

pendant 5 ans,

et ça comprend les bouches du Rhône.

S'il se fait pincer,

il y retourne.

Donc Michel se fait discret.

Il fait le maximum d'heures supplémentaires,

et il se constitue un petit pécul,

toujours dans l'idée

qu'au plus vite, ça zabette.

Il l'appelle de temps en temps.

Elle répond de moins en moins.

Et puis un jour,

elle ne répond plus du tout.

J'ai eu l'impression

de tomber dans un gouffre sans fond.

Ce que je vivais dans la solitude de ma caravane

était pire que tout ce que j'avais vécu

dans les cachots.

Zabette était tout ce qui comptait pour moi.

Alors un jour,

il se dit j'y vais,

la chercher.

Alors il s'achète une petite voiture,

et il prend la route de Chalon.

A la nuit tombée, il s'arrête à Valence

pour chercher un hôtel.

Et là, la voiture le lâche.

Il essaye de redémarrer,

il essaye,

et puis il descend pour la pousser,

et pour la garer.

Et là, une voiture de police s'arrête

à sa hauteur.

Vous avez un problème, monsieur ?

Ouais, je suis en panne,

je suis arrivé, ça va aller.

Le policier a dû flairer chez lui

une sorte de fébrilyté.

Vous allez où ?

Moi, je vais chez ma sœur là-bas.

Le policier descend.

Vous avez les papiers du véhicule ?

Il n'a aucun papier.

Le seul papier qu'il a sur lui,

c'est son carnet d'interdiction de séjour

à Valence, entre autres.

Et là, ça va très vite.

Le seconde, il prend la mauvaise décision.

Il se met à courir.

Arrêtez-vous !

Arrêtez-vous !

Il court,

il court, et il parvient à les semer.

Je n'étais plus qu'une bête aux aboies

chassée par la meute.

Et le voilà, à nouveau,

en cavale.

Il a laissé tous ses papiers dans la voiture.

Maintenant, il save qui il est

et d'où il vient.

Et donc, il ne peut plus retourner à fausse sur mer.

Alors là, qu'est-ce qu'il fait ?

Et bien, il vole une voiture.

Il roule 200 km.

Il arrive à la hauteur de Macron.

Et là, bisserait Petita.

Vous n'allez pas le croire.

Sa voiture le plante.

Et là, une voiture de gendarmerie,

cette fois-ci.

Ça arrête aimablement à sa hauteur.

Vous avez un problème, monsieur ?

Et là encore,

il se met à courir.

Les gendarmes courent derrière.

Oh putain, la sonne lui barre la route.

Il plonge.

Et là, il voit une camionnette

de gendarmerie de l'autre côté.

Il est cuit. Et il se retrouve

en prison à Macron.

6 mois après être sorti.

Dans une cellule crasseuse,

à marcher d'un mur à l'autre,

la tête pleine de pensées noires.

L'idée de rester enfermée là-dedans

des mois et des mois,

une année et plus peut-être,

et là, une idée commence à faire son nez.

Il a repéré des prisonniers

qui chargent des camions

juste à l'entrée de la prison.

Des prisonniers de confiance,

comme on dit,

dès qu'ils se tiennent à carreau.

S'ils voulaissent faire la mal, cela.

Ça serait un jeu d'enfant.

Il n'y a qu'à courir.

Et donc, il se dit, si j'arrive à atteindre

cette cour près de l'entrée,

au moment où il y a un camion,

qu'est-ce que j'avais à perdre ?

Rien.

Ni personne.

Seul comptait ce que je pouvais y gagner.

Ma liberté.

À partir de ce moment-là,

il n'a plus que cette idée en tête.

Et ça change tout.

Il va s'évader.

Il va redevenir maître de sa vie.

Il ne bois plus du noir,

il gamberge.

Pendant deux jours,

il observe le manège

des rondes des surveillants.

Et aussi, les miradors,

leurs angles morts.

Il a trouvé comment il va s'y prendre.

Il va se faire passer

pour l'un de ces détenus de confiance.

15 jours plus tard,

il force la main d'un prisonnier de confiance.

Il prend sa place.

Quand le surveillant le voit débouler dans la cour,

il comprend tout de suite.

Il veut s'interposer, mais s'être autant

Michel fonce vers le camion.

Il se glisse entre la remorque et le portail.

Et à ce moment-là, derrière,

les matons se mettent à défrailler.

Il court.

Il court.

Il arrive dans une forêt.

Il est libre.

Du plus profond de moi,

je suis alors que je ne renoncerai plus jamais

à la liberté que je redécouvrais-la.

Libre.

Il est libre.

Il est libre.

Libre.

Mais où aller maintenant ?

La vie ne lui a pas laissé beaucoup d'occasion

de se faire des amis, et surtout des amis

qui acceptent d'héberger un prisonnier

en cavale.

Et donc, il rentre chez lui, à Chalon,

en volant une voiture, et il trouve refuge

chez l'ex-petite amie de sa sœur.

Babane.

Un ancien tolard comme lui.

Michel est à l'abri,

mais il n'a pas un radis.

Et il lui en faut à tout prix,

de l'oseille, une cavale.

Il lui faut de l'argent.

Et donc, un soir avec deux bras cassés,

il se lance dans un cambriolage

minable.

Il ne trouve rien à voler,

que des timbres postes

foireux.

Et le pire, c'est qu'après ce cambriolage,

il se font pincer.

Retour en prison.

À Chalon cette fois.

Et comme Michel sort d'une évasion, on le colle direct

au mitard.

Le mitard, c'est le quartier disciplinaire.

Seul en cellule, seul en promenade.

Un plumard rivé au sol,

une couverture miteuse qu'on vous donne le soir

et qu'on vous enlève le matin,

une assiette, un bol,

des couverts en plastique, et basta.

Une douche par semaine.

Aucun contact avec les autres prisonniers.

Il a fait son petit calcul.

Il va en prendre pour cinq ans.

Oh oui,

cinq ans minimum.

Sauf,

sauf si il s'évade.

Il peut le faire, puisqu'il l'a déjà fait.

Et donc tout de suite,

il se met à Ganbergé.

Il remarque d'abord,

que quand il est en promenade,

seul comme un lion en cage,

pendant une heure,

il va voir ce qu'il fait, pas un gardien.

Et puis il s'aperçoit que le grillage

là-haut, de la cour de promenade

du mitard, ne tient sur les côtés

que par du fil de fer rouillé.

Vous voyez où il veut en venir.

Hop, il ouvre le grillage.

Hop, il escalade le mur.

Hop, il saute dans le chemin de ronde.

Faut affiner,

mais ça tient la route.

Là-dessus, au bout de 30 jours,

il sort du mitard,

et on le place en cellule avec les autres.

Fin du purgatoire.

Mais il a toujours son idée d'évasion en tête.

Il lui manque juste

une vision d'ensemble de la prison.

Alors un dimanche, il va à la messe.

Et il en profite pour regarder

par la fenêtre.

La porte est entrée.

Ok, là le mur dans saint.

Ouais, ouais.

Là, il y a un câble électrique qui longe le mur

dans saint en haut, d'accord.

Là, j'ai un point d'accroche.

Là, je peux m'appuyer.

Ouais, ça passe.

Il a réussi à se procurer un gros clou

pour faire péter le fil de fer.

Et maintenant,

il faut qu'il retourne au mitard.

Et donc il provoque un incident avec un surveillant

et il se retrouve au mitard.

Le lendemain, à midi,

un gardien l'accompagne dans la cour de promenade.

Il a une heure devant lui.

Il sort son gros clou.

Il commence à s'attaquer au fil de fer.

Et là, il s'aperçoit que ça va prendre

plus de temps que prévu.

Il ne finira pas aujourd'hui.

Mais il s'y recole deux jours plus tard.

Et là, ça y est.

Il parvient à se faux filer au-dessus du grillage

qui recouvre la cour de promenade.

Il escalade un poteau couvert de barbelet.

Ça griffe. Ah, ça arrache la peau.

Mais il se retrouve en haut.

Et là, 5, 4, 3, 2, 1.

Il fait un saut de 6 mètres.

Et là, 5, 4, 3, 2, 1.

Il fait un saut de 6 mètres.

Et bam ! double fracture de la cheville

et du tibia.

C'est râpé. Le voilà

à l'hôpital de freine pour 3 mois.

Et après, retour au mitard de chalon.

Et quand il sort au bout d'un mois,

on le colle dans une cellule dite de sécurité.

D'après vous,

ça va le dissuader.

La fenêtre donne sur le poste de gars.

Ok.

Donc je scie les barreaux.

J'attends que les surveillants tournent le dos.

Voilà, voilà.

Je saute dans la cour.

Je traverse jusqu'au pied du grand bâtiment.

Là, ils ne pourront plus me voir.

J'escalade.

Je monte sur le toit.

Je vais jusqu'au bout.

Je m'approche de la corniche.

Je saute dans la rue.

Ouais, c'est faisable.

Il est à peine dans sa nouvelle cellule

qu'il a déjà son plan.

Tête de bourrique !

À sa vie de Michel se trouve un complice.

Mad.

Un bagarreur pas très futé.

Il s'arrange pour être placé en cellule avec lui.

Il se débrouille tous les deux

pour récupérer des lames de scie à métaux.

Et ils se mettent à scier les barreaux

lentement, un peu toutes les nuits.

Et à côté de ça,

ils se font une corde avec des draps

et une échelle de corde avec des ficelles

volées à l'atelier de la prison.

Et c'est parti.

Hop, le surveillant tourne le dos.

Hop, ils retirent les barreaux.

Hop, ils sautent, lui et matent dans la cour.

Et ensuite, ils escalade le mur.

En se huissant avec la corde de draps

de fenêtre en fenêtre, d'étage en étage.

Et les voilà sur le toit.

Et maintenant, ils sont au sommet du fronton

de la prison qui donne sur la rue.

Ils n'ont plus qu'à dérouler

leur échelle de corde.

Et ils se retrouvent dehors,

libres, fin de la deuxième évasion

de Michel Vaudjour.

Incroyable.

Et après ?

Mais après, c'est toujours pareil.

Il faut de l'argent.

Et donc, ils montent de petits braquages,

ma délui.

Un jour, à Saint-Dizier,

ils débarquent dans une banque

avec un pistolet en plastique.

Aux les mains, peaux de lapin.

Le guichetier leur donne la caisse.

Ils s'enfuient dans une voiture volée

et là, ils tombent sur un barrage de gendarmes.

Michel accélère,

il passe en force,

ils abandonnent la voiture,

ils envolent une autre

et ils reprennent la roue.

Deuxième barrage de gendarmes.

Et là encore, Michel fonce

et les gendarmes tirent.

Et Michel est touché,

la voiture part dans le fossé.

C'est fini.

Retour à la prison de Chalon,

la même.

Et là, pas besoin de vous expliquer.

Direction le Mitter.

Et vous savez déjà

qu'il pense à sa prochaine évasion,

n'est-ce pas ?

Sa troisième évasion.

À mon avis,

c'est la plus belle.

Et comme d'habitude,

ça commence par 45 jours de Mitter.

Et puis, retour en cellule.

Et là, gros changement.

Depuis son évasion par la fenêtre,

il y a maintenant 2 rangées de barreaux.

Et derrière,

un rouleau de fil de fer barbelé

coupant comme des lames de rasoir.

Donc, impossible de s'arracher par la fenêtre.

En revanche,

par la porte.

Pourquoi pas ?

En cellule,

Michel se retrouve avec un certain Luigi.

Un braqueur corse.

Un type du milieu.

Lui, jusque-là,

il n'a jamais fait partie du milieu.

Ça l'impressionne un peu le milieu.

Et puis, l'avantage,

c'est que dans le milieu,

on vous attend à l'extérieur.

On vous procure des faux papiers.

Et donc, il est tenté de s'associer

avec ce Luigi

pour sa prochaine évasion.

Et puis, dans sa cellule,

débarque un jour un troisième bonhomme.

Incroyable !

C'est un copain de Babane.

Gilles.

Lui s'évader,

ça ne l'intéresse pas trop.

Il sort dans 3 mois.

Ça vaut pas la peine.

Mais il est auqué pour donner un coup de main.

Alors, voilà le plan.

Je vous préviens,

c'est un coup de génie.

La porte.

La porte de la cellule

ne fait que 4 cm d'épaisseur.

C'est par là qu'ils vont passer.

Et donc, pour commencer,

il lui faut la clé.

Alors, avec Gilles,

ils vont fabriquer

ce qu'on appelle une caroupe.

Un double de la clé.

Et comment ?

Et bien régulièrement,

en repas,

on leur donne du babybel.

Vous connaissez le babybel, hein ?

C'est une pâte de fromage assez insipide

qui se présente

dans un écrin de cire rouge.

C'est la cire qui nous intéresse.

Au fil des repas,

Michel se met à stocker

de la cire de babybel.

Et puis, un jour dans le couloir,

il voit arriver le surveiller en chef

avec un trousseau de clé à la ceinture.

Il s'approche.

Il bouscule un peu le gardien.

Oh ! Excusez-moi !

Et pendant ce temps-là,

avec la cire de babybel,

il prend l'emprunte

de la clé de sa cellule.

Génial !

Il n'y a plus qu'à la reproduire

avec un morceau de fer.

Ils ont une petite lime.

Ils ont un bout de scie à métaux de 8 cm.

Ils usinent pendant des semaines

et des semaines.

Et un jour, ils essayent.

Ça marche.

Ils ont la clé de leur cellule.

Sauf que la serrure, évidemment,

se trouve à l'extérieur

de la cellule.

Et donc, pour ouvrir,

il faut faire un trou dans la porte.

4 cm d'épaisseur.

C'est faisable.

Et là, nouveau coup de génie.

En prison,

pour faire chauffer l'eau

d'une escafée,

les détenus disposent

de ce qu'on appelle

une bite chauffante,

un thermoplongeur,

une résistance

qu'on plonge dans l'eau.

Ils vont cramer la porte

millimètre par millimètre

avec une bite chauffante.

Un soir de septembre 1974,

c'est parti.

Gilles pose le fer incandescent

sur la porte.

Ça grésille.

Le bois commence à cramer.

Et ça dure des heures et des heures.

Il y a des rondes, bien sûr.

Et là, ils se recololient

et ils font semblant de dormir.

Et ils s'y remettent

et au milieu de la nuit,

un trait de lumière

perce l'obscurité de la cellule.

La lumière du couloir

passe à travers la porte.

Bingo !

Michel passe la main

dans le trou.

Avec la clé,

il ouvre la serrure.

À côté de ça,

Gilles et Luigi

ont fabriqué

une échelle

avec des morceaux de lits superposés.

Et ils sortent tous les trois.

Le plan est que Gilles

ne s'évadera pas.

Seuls Michel et Luigi partiront.

Mais au dernier moment,

Michel,

cet enfoiré de Luigi,

il flippe comme un dingue.

Il veut plus partir.

Il veut retourner en cellule avec moi.

Et donc Michel, il va seul.

Et il connaît le chemin.

Il sait déjà évader

de cette prison.

Il est sur le mur d'Enceinte.

Il va sauter.

La sirène.

L'évasion a été découverte.

Alors il saute.

Et le voilà dehors.

En bas normalement,

il doit y avoir

les copains de Luigi.

Mais en vérité,

il n'y a personne.

Et comme les fois précédentes,

Michel se retrouve seul.

Mais il est libre.

Il vient de signer

sa troisième.

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En 1970, Michel Vaujour, 19 ans, est condamné à 30 mois de prison ferme pour un vol de voiture. Débute alors l’histoire de l’un des plus grands gangsters des années 1970 et 1980.