Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - Meurtre au paradis

Mais U peut-on trouver plus de 3 millions d'euros en bond d'achat mis en jeu ?

Je peux les trouver dans mon caddie ?

Non, vous allez récupérer des jetons en caisse.

Ah oui, pour ensuite gagner des bonds d'achat.

Oui, voilà, c'est dans ce sens-là.

Donc c'est bien chez U que plus de 3 millions d'euros sont mis en jeu sous forme de bond d'achat de 2, 5, 10 et 100 euros.

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On de l'âtre à compte.

Christopher de l'âtre.

Voici une affaire criminelle disons un peu exotique

puisque c'est un crime qui est commis en Nouvelle-Calédonie en 2002

aux abords d'une baie qui s'appelle la Baie de Canumera.

Il s'agit du meurtre d'une jeune touriste japonaise qui s'appelait Mika Kuzama.

Mais vous allez me dire, un meurtre est un meurtre ?

Qu'est-ce que ça change qu'il était commis en Nouvelle-Calédonie ?

C'est la France, la Nouvelle-Calédonie.

Eh bien vous verrez, c'est la France, mais ça ne marche pas complètement pareil.

J'ai écrit cette histoire avec Auquise, réalisation Selene Le Bras.

À la Nouvelle-Calédonie, les plages de sable blancs,

de l'eau émeurant des cristallines, le récif corallien,

le paradis, quoi ?

Et là nous sommes dans le paradis des paradis,

l'île des pains, un atoll de 14 km sur 18 km,

la douceur de vivre à l'état brut.

Mais vous vous doutez que je vais casser un peu l'ambiance, n'est-ce pas ?

Je ne peux pas m'empêcher de transformer le paradis en enfer.

Je me soigne, mais pour l'instant c'est un échec.

Sur cette île des pains, se trouva un gîte pour les touristes,

le gîte de Kouberquin.

Nous sommes le 2 mai 2002, en fin de soirée,

et la gérante est inquiète,

au point d'appeler la gendarmerie de Couteau.

C'est au sujet d'une jeune japonaise qui voyage seule.

Elle a pris un banque à l'eau ce matin,

elle devait dîner ici, elle m'a même commandé des langoustes,

et ça fait des heures que je l'attends,

j'avoue que je commence à être un peu inquiète.

Mais ne vous inquiétez pas, la pluie ne va pas tarder,

elle finira bien par entrer,

et elle s'appelle comment votre japonaise ?

Kusama, Mika Kusama.

Bon d'accord, rappelez-nous demain s'il est toujours pas rentré.

Et le lendemain, elle n'est pas réapparue,

la gérante rappelle donc les gendarmes.

C'est toujours pas de nouvelles,

alors ce matin elle avait réservé une sortie en pirogue,

le piroguier vient de m'appeler, il l'a pas vu non plus.

Bon, elle s'appelle Mika Kusama, d'après ce que vous m'avez dit hier.

Vous pouvez me la décrire ?

Oh, elle a 29 ans d'après ses papiers, elle est charmante,

les cheveux noirs, long, plutôt fluettes,

et quand elle est partie hier matin, elle portait une robe jaune, je crois,

oui jaune, elle parle français, pas trop mal.

Les gendarmes de Kutu vérifient les registres des bateaux

qui assurent la liaison avec l'île des pains,

elle n'a pas quitté la tolle, qui est une île de 155 km2,

on devrait la retrouver vite.

Les gendarmes débarquent donc au jit de Kuberka.

Bonjour madame, vous pouvez nous montrer son bingalot ?

Il n'y a pas dormi une minute, mais elle a laissé ses affaires, suivez-moi.

Des vêtements, bien sûr, un ajada, un paquet de cigarettes et une canette de bière.

Bon, on va signaler sa disparition au Parquet de Noumère,

et puis on va se mettre à sa recherche.

Le parquet ouvre aussi tôt une enquête pour disparition,

et les gendarmes de Kutu se lancent à la recherche de la jeune Mika.

155 km2, ça n'est pas grand en effet, mais eux, ils ne sont que quatre.

Alors assez vite, ils font appel aux habitants,

et puis au bout de deux jours, à un hélicoptère,

mais toujours aucune trace de la japonaise.

Bon, il ne reste plus qu'à Nouméran.

Ah non, c'est bien qu'à Nouméran, on peut pas y aller comme ça.

La baie de Canouméran, tout près de celle de Kutu,

cache un petit îlot roché d'hôtes de mille hectares accessible à pied à Maribas.

Et là où l'autre a raison, c'est qu'en théorie,

ce petit îlot corallien et français, comme tout le reste de la Nouvelle-Calédonie,

mais en pratique disons que ça n'est pas si simple,

car le clan Konu, qui rétif à la colonisation française,

a décidé que ce rocher était à lui.

Et donc, pour les gendarmes, débarquer sur cet îlot comme ça, c'est impensable, impensable.

Et pourtant, d'après ce qu'on dit,

il s'en passe des trucs sur ce rocher,

toute une faune s'y est installée,

toute une tribu de traînes sabates.

Officiellement, ils sont là pour renouer avec la culture canacéculaire,

le traissage, la sculpture.

Mais en vérité, d'après ce qu'on dit,

ils consacrent essentiellement leur temps à cultiver du cannabis,

et de la datoura, l'herbe du diable.

Si les gendarmes veulent y mettre les pieds,

ils doivent d'abord négocier,

avec les deux grandes gueules qui défendent leur beau-de-terre.

Ambroise dit Didim, le chef du clan Konu,

et Antoine Konu, son frère.

Les Konu étant l'une des huit familles ancestrales de l'île des pas.

Et donc les gendarmes négocient,

et les voilà sur le rocher de Kanumera.

Et après quatre jours de recherche,

avec l'aide des habitants de l'île,

au pied d'un arbre,

ils tombent sur un cadavre calciné.

Et regarde, c'est la chinoise.

C'est pas une chinoise banane, c'est une japonaise.

Son cadavre est en partie dénudé.

Il est entouré de pierres et recouvert de branchages,

comme pour un rituel.

Les gendarmes retirent les branchages.

La jeune japonaise a le côté droit du visage fracassé,

et le thorax enfoncé.

Ah !

Un détail qui aura son importance plus tard.

Ce n'est pas un homme du clan Konu qui a découvert le cadavre.

C'est un homme du clan Kuaté, le clan rival.

Et le lendemain, c'est encore un homme du clan Kuaté

qui repère les affaires de la jeune japonaise

dans le trou d'un rocher.

Bon, alors on a un guide touristique,

des claquettes, des lunettes,

une serviette de bas,

un paquet de cigarettes,

et les restes d'un appareil photo

qui manifestement était volontairement détruit.

L'autopsie, malheureusement,

n'apporte pas beaucoup d'éléments.

Le corps est beaucoup trop abîmé par le feu

et par la putrefaction.

Je ne peux même pas vous dire si elle a été violée.

Maintenant, regardez.

Regardez la partie droite du visage

et le thorax.

Ils ont été écrasés par un objet lourd

et couvert d'arrête.

Moi, personnellement, j'obterais

pour une pierre corallienne.

Et là, j'appuie sur pause

pour faire le point.

Qui a pu commettre le crime ?

Les frères connu ?

Ah bah c'est leur île, non ?

Et puis, ils ont un passé, les deux frérots.

Un jour, ils s'en sont pris à des touristes

qui avaient eu l'outre-cuidence

de vouloir visiter leur île-eau.

Et ils ont été condamnés pour ça.

Et Antoine Connu, avec sa barbire sud

qui lui remonte jusque sous les yeux,

a déjà été condamné

pour viol.

Et puis, il y a autre chose.

Tous les habitants de l'île des pains

ont participé aux recherches,

sauf le clan connu.

C'est pas bizarre, ça ?

C'est pas suspect ?

D'autant qu'on commence à avoir

des témoignages.

Quelqu'un a vu Antoine Connu

en compagnie de la japonaise

le matin du 2 mai

à 10h15.

Il y a, en autre avis, le même Antoine Connu

avec au doigt

une bague de la japonaise.

Il l'a décrite, cette bague.

Et ça colle.

Bon, bah maintenant,

il n'y a plus qu'à arrêter les frères Connu.

Le lendemain de la découverte du cadavre,

les gendarmes de couteau

épaulés par des gendarmes mobiles,

encècle la maison des connu.

Didim Connu

se rend sans résister.

Mais comme par hasard,

son frère Antoine prend la fuite.

Rassurez-vous, il est vite rattrapé.

Et les voilà tous les deux

en garde d'avus à la gendarmerie de couteau.

M. Ambroise Connu,

vous pouvez nous donner votre emploi du temps

pour la journée du 2 mai ?

Qu'est-ce que vous venez me chercher

des histoires ?

Ça vous a pas suffi de nous prendre nos terres

en 19e siècle ?

Ça n'est pas la question que je vous pose, M. Connu.

Je vous parle

de votre emploi du temps

le 2 mai.

Un emploi du temps.

Est-ce qu'on a un emploi du temps ?

Hein ?

J'ai nous, il n'y a pas d'emploi du temps.

Corriace.

Et le petit frère Antoine aussi.

Antoine, quelqu'un dit qu'il t'a vu

avec la japonaise jeudi matin.

Moi c'est faux ça.

Moi

je suis pour qu'il sait cette japonaise.

Une autre personne t'a même vu

avec sa bague au doigt.

Mais c'est pas possible

ça a regardé mes mains.

Vous voyez que je peux pas enfiler la boque

d'une japonaise.

Les gendarmes regardent ses mains

et ce sont de grosses paluches.

Sur ce coup-là

il n'a pas de tort.

Les frères

que nous

sont toujours

devant les gendarmes

et la chose assez

inhabituelle

le juge d'instruction

demande à un psychiatre

d'expertiser les 2 frères

pendant la gare t'as vu.

Enfin d'habitude les expertises psychiatriques

ont lieu beaucoup plus tard

pendant l'instruction.

Mais là c'est tout de suite.

Vous envoyez mon rapport.

Ce que je peux d'ores et déjà vous dire

c'est qu'ils

ont des personnalités que l'on qualifie

généralement de psychopathique.

Avec tout de même

un potentiel d'agressivité

nettement

supérieur à la normale.

Une tolérance à la frustration

qui est digne d'un enfant de

3 ans je dirais.

Une prédisposition au déni

et par ailleurs un goût

assez marqué pour l'alcool

et les stupéfiants.

Bon bah la messe est dite.

A la fin de leur garde à vue

les frères qu'on s'est envoyés à Nouméa

devant le juge d'instruction

qu'il aimait tous les deux en examen

pour meurtre et les envoient

ougnous.

Le lendemain

un homme vient apporter à la brigade

2 grosses pierres tâchées de sang

qui les a trouvées.

Et c'est encore un couaté.

Je les ai trouvés sur le rocher

de Kanumera.

Et le laboratoire de Nouméa

confirme que le sang

est celui de la japonaise.

Ces deux pierres seraient donc

les armes du crime.

Décidément,

les couatés sont une aide précieuse

pour cette enquête.

Dans la foulée

plus d'une centaine

de témoins sont interrogés.

Je l'ai vu dans la journée du 2

elle avait une robe jaune.

Moi aussi je l'ai vu.

Elle était

main dans la main avec un blanc.

Et ça

ça ils sont plusieurs à le dire.

Mais il y a un problème.

Il y a deux autres

Japonaises sur l'île en ce moment.

Et toutes les deux

sont en couple avec un blanc.

Alors ils ne sont pas confondus.

Mais bon,

explorons cette piste.

Écoutons ce nouveau témoin.

Le blanc

il avait les cheveux

très très courts.

Très court comme

un militaire.

Ça c'est très intéressant parce que

sur l'île des pains justement

il y a une base militaire. Liger ça.

Et en ce moment

80 soldats s'y reposent

après une mission de 3 mois en Afrique.

Alors les gendarmes vont voir

l'officier qui les commande.

Ah ça n'est pas possible.

Aucun de mes hommes n'a quitté la base

depuis le 2 mai.

S'ils le disent, on le croit.

D'autant qu'on a les frères connus.

Le problème,

c'est que les gendarmes

viennent de recevoir

les résultats des analyses ADN.

Ils espéraient

qu'on trouverait l'ADN

dû ou détueur

sur le corps de la jeune Mika.

Maka.

Et aucune trace non plus

de l'ADN de la japonaise

sur les frères connus,

sur leurs affaires

et dans leurs barques.

Du coup, leurs avocats montent au créneau

auprès du juge.

Enfin leur incarcération est abusive,

monsieur le juge.

Vous n'avez aucune preuve valable

de leur culpabilité.

Ça n'est pas faux.

Résultat Didim, le chef du clan, est libéré.

Mais pas son frère Antoine.

Et ça s'explique peut-être,

parce que en tant que chef,

Didim a pu se payer un bon avocat.

Alors que son frérot a dû se contenter

d'un avocat commis d'office.

Et pas Antoine.

Et puis Antoine, je vous l'ai déjà dit,

a été condamné quand il avait 16 ans

pour le viol de sa petite amie.

Mais bon, avec tout ce que je vous ai raconté

depuis le début,

il n'y a pas beaucoup de doute sur leur personnalité

à l'un et à l'autre.

À l'exception de deux ou trois points

qui sont incohérents.

Si les frères connus

sont coupables,

pourquoi est-ce qu'ils ont laissé

leur rocher ?

Ils devaient se douter qu'on allait

immédiatement les incriminer.

Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas transporté le corps

d'un coup de barque sur l'île des pains ?

Ou pourquoi ne l'ont-ils pas

balancé à la mer au-delà de la barrière

de Corail ?

Ça aurait fait la joie des requins.

Ça a ouvert une porte tout ça.

Et si quelqu'un avait volontairement

transporté le corps

de la jeune Mika Kusama

sur le rocher des connus

tombés,

c'est une hypothèse qui tient la route.

Mais

ça n'intéresse pas beaucoup le juge d'instruction

qui décide après moins de deux ans d'enquête

de renvoyer les deux frères

connus

devant la cour d'assises.

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Pour ceux qui ne s'arrêtent jamais.

Le processus ouvre le 16 février 2004

à Noumea

et il commence par un coup de théâtre

signé des avocats des connus.

Nous constatons que les scellés

qui sont ici dans ces deux sacs poubelles

et qui contiennent les effets

de Mademoiselle Kusama

n'ont jamais été

analysés.

C'est assez surprenant.

C'est assez surprenant.

C'est assez surprenant.

C'est assez surprenant.

C'est assez surprenant, n'est-ce pas ?

C'est assez surprenant, n'est-ce pas ?

Et donc dans le cadre de l'instruction

je dirais que c'est intolérable.

Pas fou ça.

Bien musculgréfié.

Veuillez procéder à l'ouverture des scellés.

Veuillez procéder à l'ouverture des scellés.

Dans le premier sac on trouve

les affaires de la victime,

celles qu'on a trouvées dans un trou du rocher

de Canoumera et puis dans l'autre

les affaires saisies dans le bungalow

du jit de Couberca. Plus

d'un échantillon de terre

prélevé sous le cadavre.

Enfin monsieur le Président

il est parfaitement hallucinant

que tous ces éléments

n'aient pas été exploités.

Nous vous demandons monsieur le Président

d'interrompre ce procès sans preuve

et de demander un supplément

d'information.

Et les avocats obtiennent

gain de cause.

L'instruction a été backlée.

Le procès est à journée.

On peut reprendre l'enquête.

Assez vite.

Antoine Conno qui est entollé depuis

3 ans et 4 mois est libéré.

Et il rejoint son frère aîné

sur l'île des pains.

Et le juge se met à exploiter

les fameux scellés.

Rendez-vous compte.

Même la pellicule de l'appareil photo

jetable et fracassée retrouvée près du cadavre

n'a pas été développée.

C'est assez dingue.

Alors on développe la pellicule.

Elle ne contient pas grand-chose

d'intéressant. Des photos comme

tous les touristes en prennent.

Le lagon vert émeraud,

la nature luxuriente.

On envoie les photos

aux parents de la jeune Mika

au Japon.

C'est très être honore.

Habituellement notre fille ne prenait pas

ce genre de photo.

Des paysages.

Ça ne lui ressemble pas.

Notre fille

prenait des photos

des gens plutôt.

Et là, hypothèses.

Et si cet appareil photo jetable

retrouvait près du cadavre

n'avait rien à voir avec le crime.

S'il avait appartenu

à quelqu'un d'autre.

Les mégots maintenant retrouvés près du corps.

Le juge les envoie

au labo avec permission

de dégager de l'ADN.

Désolée, hein.

On a trouvé des ADN inconnus mais qui ne sont pas

les ADN des deux frères connus.

Décidément.

Quand ça veut pas, ça veut pas.

Ensuite, on procède

à la traduction de l'agenda

de la japonaise.

Il s'avère que c'est une sorte de journal intime

dans lequel elle parle de

garçon.

La police nippone est mise à contribution.

We would want to know

if one of her boyfriend

was in Calidonia

in May

2002.

Est-ce que l'un de ses petits copains

était en Nouvelle-Calédonie à l'époque ?

La réponse est non.

Les petits copains sont restés

au Japon.

Restent les chantillons

de terre prélevés sous le corps

de la victime.

C'est tout-terre. Le jus jusqu'ici

n'avait pas pensé à la faire analyser.

C'est dingue.

Et l'analyse

détecte la présence d'un accélérateur

de feu.

Et ça, c'est typiquement le genre de produits

qui est utilisé par les soldats

pour démarrer le feu

lors d'un bivouac.

Retour donc de l'hypothèse,

de l'implication de militaires,

de la base de l'Igessa

et, pourtant, sont rentrés chez eux,

bien sûr.

Alors est-ce que pour autant,

il faut absolument les chercher.

Ça serait un travail titanesque.

Et sans doute pour rien,

parce que finalement, il n'y a pas que les truffions

qui utilisent ce genre de produits

à base de Whitespirits pour allumer un feu.

Bon, ben...

On n'a pas beaucoup avancé.

Alors, apparaît un témoin

qui veut rester anonyme.

Je souhaiterais attirer votre attention

sur une personne

qui réside à nos mères.

Un banquier de nos mères.

Il vient régulièrement sur l'île des pains

pour faire du surf ou du bateau.

Et en général, il est

très entreprenant avec les jeunes femmes

qu'ils croissent sur l'île des pains.

Et quand elle le repousse,

il peut être très agressif

et même violent.

Que faire de ces accusations

trois ans après ?

Pas facile.

Bon, ben, on l'arrête

et on le place en garde à vue.

Mais enfin, je vous dis que j'ai rien à voir

avec cette histoire, moi.

Pourquoi j'irais brûler une japonaise ?

Écoutez, je suis en plein divorce.

Et ma femme est capable de tout

pour récupérer la garde de nos enfants.

Et compris de payer de faux témoins

pour me faire endocé un meurtre.

Les gendarmes libèrent le banquier

au bout de 4 heures de garde à vue.

Bien.

Il est temps de clore l'instruction.

Mais avant de retourner devant les assises,

l'avocat de la famille de la japonaise

demande à ce que le juge

d'instruction organise un déplacement

sur le rocher de canoumérin.

Et pourquoi ?

Et bien parce qu'il sait que les avocats

des frères connous vont défendre

que la japonaise a été tuée

avant d'être transportée

sur le rocher.

Qu'ils vont dénoncer un coup monté

avec des arguments qu'ils ont déjà

fait en tant que dans les médias.

Vous noterez

que le corps n'a pas été retrouvé

lors de la première fouille.

Ni de la deuxième fouille.

Mais seulement à la troisième fouille.

Alors que le cadavre se trouvait

finalement au bord de l'unique sentier

qui passe à travers la jungle du rocher.

Alors peut-être

me direz-vous qu'ils ne l'ont pas vu.

Mais ils auraient pu le sentir

enfin. Trois jours en climat tropical

même si le corps était dissimulé

sous des branchages.

Ils auraient été alertés par l'odeur.

L'odeur du cadavre décomposé

s'en parlait des mouches.

Ce que nous disons

c'est que si les gendarmes n'ont pas vu le cadavre

à leur premier et à leur deuxième passage

eh ben

c'est qu'il n'y était pas encore.

C'est qu'on l'a mis après

incriminer nos clients.

Et donc

pour barrer la route à ce raisonnement

l'avocat de la famille de la japonaise

veut démontrer avant le procès

qu'il est impossible

d'avoir amené le corps

là.

Après le meurtre

qu'elle a forcément été tuée

sur place.

Mais voir

regardez monsieur le Président

si on avait voulu amener le cadavre ici

il aurait fallu passer

par cet escalier

et vous voyez l'état des marches

pour descendre cet escalier

vous constatez qu'il faut se tenir

sur le rocher avec les mains

comment voulez-vous

que quelqu'un et même deux personnes

ait pu transporter

un cadavre ici

c'est impossible

monsieur le juge c'est impossible

elle a forcément été tuée

là où on l'a trouvé

l'avocat d'Antoine Conou

qui défend lui l'idée que quelqu'un d'autre

a tué la japonaise

et qu'on a voulu faire porter le chapeau

au frère Conou en portant le cadavre

sur leur territoire

n'est pas du tout convaincu par la démonstration

moi

je dis qu'un homme en forme

peut très bien avoir gravé le rocher

en portant le cadavre

sur son épaule

j'en suis convaincu

quoi pas

mais est-ce que les frères Conou

qui interdisent à qui conclacé

à leur rocher ont laissé passer un type

avec un cadavre

sur son épaule

même si d'états de gens racontent qu'ils sont allés s'y promener

sans être vus

les frères Conou

ne surveillent pas le rocher 24h

sur 24

saumé de s'expliquer

qui a procédé au premier fou du rocher

tente de se justifier

il était peut-être là ce cadavre

quand on est passé la première fois la deuxième fois

alors vous dites qu'on aurait dû le sentir

mais il avait beaucoup plus sur là

et la pluie avait la scène de crime

et sans doute éloigné les mouches

c'est pour ça qu'on l'a pas senti

pourquoi pas

mais il y a quand même un élément

qui joue en faveur des frères Conou

on sait que la japonaise

a été violemment frappé sur le thorax

avec des pierres coralliennes

or des pierres coralliennes

il y en a aussi partout sur le sol

si elle a été tuée sur place

en tombant

son dos aurait dû être marqué

or quand on regarde

les photos du cadavre

il n'y a pas de marque sur le dos

ce qui semble indiquer qu'elle a été tuée ailleurs

que sur le rocher

autre chose qui joue en faveur

des frères Conou

la violence des coups portés

aurait dû faire couler

beaucoup de sang

or on n'en a pas trouvé

ou si peu

est-ce que ça n'est pas le signe

qu'elle a été tuée ailleurs

par d'autres

réponses des avocats de la famille japonaise

enfin il a plu la torrent

dans la nuit du 2 au 3 mai

le sang s'est écoulé avec les eaux de pluie

voilà tout

bref

le procès va être chaud

les deux camps

ont des arguments

et je vous défie

de présumer du verdict

d'autant que les avocats des frères Conou

ont recueilli les témoignages de dizaines de personnes

qui disent avoir vu

Antoine Conou a des kilomètres

du lieu du crime

ce jour-là

rien n'est gagné

pour personne

le procès s'ouvre le 28 novembre

2007

5 ans après le meurtre

de la touriste japonaise

devant la cour d'assises de Nouméin

dans le box des accusés

Antoine et Ambroise Conou

présentent bien

Antoine Conou n'est plus le barbu

irsut des débuts de l'enquête

il s'est rasé

il s'est coiffé

il a laissé pousser sa moustache

il a laissé pousser

il s'est poussé sa moustache

et ma foi

il a belle allure

autant vous dire que le procès est assez chaud

les avocats des deux parties

sont déchaînés

et les accusés qui n'ont pas l'habitude de s'exprimer

en public sont un peu paumés

moment marquant

le témoignage à la barre de l'expert psychologue

qui a qualifié les frères Conou

de psychopathe

incapable de gérer leurs émotions

harcelé de questions par les avocats

des Conous

il pique une crise d'honneur

et ça fait bien marrer la salle

après 3 semaines et demi

d'un procès très violent

l'avocat général requiert

l'acquittement

pour Ambroise Conou

mais 20 ans de réclusion pour

Antoine Conou

après 7 heures de délibérer

Ambroise Conou est effectivement

dédié

et son frère Antoine prend 15 ans

mais bien sûr

le parquet fait appel de l'acquittement d'Ambroise

et Antoine fait appel de sa condamnation

à 15 ans

il y aura donc un deuxième procès

et en attendant

Antoine Conou est envoyé derrière les barreaux

mais à la faveur d'une erreur

dans la réduction du mandat de dépôt

il est libéré

après 5 mois de détention

dans l'attente du procès

en appel

les deux frères s'organisent

un comité de soutien

aux accusés est monté

un site internet leur est dédié

ainsi qu'une page facebook

et de nombreux artistes du coin

leur apporte leur soutien

a priori

ça ne devrait pas peser sur la cour d'assises

mais allez savoir

...

leur procès en appel

débute le 14 avril 2009

7 ans

après le meurtre de Mika Kusama

au banc des accusés

les frères Conou ont beaucoup changé

depuis 2 ans ils ont appris à se défendre

et il devient difficile de voir en eux

les sauvages

décrits par l'accusation

et le médecin légiste

leur apporte un sacré coup de main

j'avoue que je suis surpris

qu'à l'endroit

où le corps a été retrouvé

on n'est pas trouvé une marque de sang

au regard des blessures

ça me paraît très improbable

et forcément

ça vient en forcer la théorie

d'un meurtre commis en dehors du rocher

par d'autres personnes

et ça explique le verdict

au terme d'une heure et demie

de délibérer les deux frères Conou

sont acquittés

du meurtre de Mika Kusama

à cette annonce

le clan Conou explose

de joie

et nous bah

on ne saura jamais qui a tué la japonaise

Sous-titres par la communauté d'Amara.org

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