Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - L’enlèvement du Baron Empain

Europe 1 Europe 1 10/2/23 - 34m - PDF Transcript

Depuis que cette émission existe, je savais qu'un jour, je vous raconterai l'histoire de l'enlèvement du baron en pain.

Et puis le baron est mort au mois de juin 2018, alors je me suis dit, il ne faut pas traîner, il faut y aller.

Et donc je vais vous raconter aujourd'hui cette histoire qui va nous ramener à un temps où le rap de grand patron était un sport national.

Les années 70, vous remarquerez d'ailleurs qu'aujourd'hui l'enlèvement contre Ranson a complètement disparu de l'arsenale criminelle.

Pour une raison à ce seigne d'ailleurs, ça ne marchait pas.

Et on va le voir dans cette histoire, au moment de la remise de la Ranson, en général, les ravisseurs se faisaient pincer et ils en prenaient pour 20 ans.

Voici donc l'enlèvement du baron en pain, une histoire que j'ai écrite avec Thomas Houdoir, réalisation saignée.

Céline Le Bras.

Christopher Delat.

J'ai un peu connu le baron en pain, figurez-vous.

C'était un homme délicieux, vraiment.

C'est ducteur et donc séduisant, mais simple, très simple, riche, mais sans ostentation.

Et vous savez ce qui me l'a rendu définitivement sympathique lorsque je suis allé le voir chez lui un jour pour qu'il me raconte ?

Il avait dans le parc de son manoir au nord de Paris des signes en plastique.

Le baron en pain, des signes rose et blanc en plastoc.

Eh bien j'ai mieux compris ce jour-là comment, à la fin de l'histoire que je vais vous raconter,

le baron en pain en est arrivé à préférer la compagnie de ces ravisseurs, à celle de sa femme.

Et nous voilà donc au tout début de cette histoire, le 23 janvier 1978.

À cette époque-là, Édouard Jean en pain, belge de naissance, est le PDG du groupe en pain schnèdre.

On disait à l'époque schnédère.

Il a 41 ans, il est grand blond avec des yeux bleus, un vrai playboy, des allures d'acteur hollywoodien.

Et le voilà qui sort de chez lui, un immeuble bourgeois de l'avenue Foch dans le 16e arrondissement de Paris

pour aller au siège de son groupe, rue d'Anjou, dans le 8e.

Il est assis à l'arrière de sa Peugeot 604.

C'est son chauffeur Jean, Jean Denis, qui conduit.

Lui comme tous les matins, il lit le figaro à l'arrière.

La voiture fait 50 mètres, pas plus, et la voiture fait 50 mètres.

La voiture fait 50 mètres, pas plus, et soudain une mobilette se couche sur la chaussée.

Des hommes surgissent d'une camionnette, garées en double fil.

Si tu fais pas ce qu'on te dit, on te bute !

Le chauffeur est jeté dans la camionnette, et le baron, menotté et baillonné à l'arrière de la voiture.

Les types passent la première et ils prennent le large.

Voilà comment ça commence.

Il est 11h, ce matin, le baron est dans sa voiture, une Peugeot 604.

La 604 du baron en plein est stoppée, deux hommes bondissent de l'estafette.

On arrache le chauffeur du baron de son siège, on le fait entrer de force dans la camionnette.

D'autres ravisseurs montent alors dans la 604.

L'un d'entre eux prend le volant, la voiture démarre sur les chapeaux de roue.

Depuis, tous les policiers recherchent cette 604 immatriculée, 90802, FS92.

Le chauffeur Jean Denis est libéré près de la porte maillot, il n'a pas grand chose à raconter.

Les gars m'ont dit, on veut pas vous faire de mal.

C'est pas à toi qu'on en veut, puis après, je l'ai entendu parler entre eux.

Il y en avait un qui parlait allemand.

On retrouve la 604 du baron quelques heures plus tard, vide, dans un parking souterrain.

A l'intérieur, les flics ne trouvent aucune empreinte, aucun indice.

À ce moment-là, Édouard Jean Rampin est déjà loin.

Où ?

Il ne sait pas.

Une pièce sombre dans une maison en ruines, il est ligoté,

on lui a collé un somnifère, et quand il se réveille, il est dans le noir.

C'est joli et débarque.

Pour le moment, on va pas te tuer.

Rassure-toi.

Il est dans le noir.

C'est joli et débarque.

Pour le moment, on va pas te tuer.

Rassure-toi.

Mais on va te couper un doigt.

C'est pour l'envoyer à ta famille.

Lui couper un doigt ?

Je me retrouve les yeux et la bouche barrée de Sparadra,

une cagoule sur la tête, menotée au cheville,

on saisit une de mes mains, on la pose sur une table,

en éloignant l'auriculaire des autres doigts,

l'amputation proprement dite, n'est pas douloureuse.

On lui a coupé l'auriculaire pour l'envoyer à sa femme,

et l'impressionner.

Pendant ce temps-là, à Paris,

ça s'allumait.

C'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu.

En tout cas,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu.

C'est pour ça que l'on est venu,

c'est pour ça qu'on est venu.

Et sur ce temps-là, à Paris,

ça s'agit, je vous le dis,

le type qu'on vient d'enlever

n'est pas n'importe qui.

Le groupe Ampage Nedre emploie

150 000 personnes dans le monde.

demander une rançon. C'est à la mode le rapte dans les années 70. Et ils finissent toujours par demander de l'argent.

Alors les flics s'installent chez le baron, avenu Foch, et ils attendent le coup de fil qui dira

combien.

La PG a été claire avec sa femme.

Vous ne négociez pas en direct.

Tout passe par nous.

S'ils appellent, c'est quelqu'un de chez nous qui décroche.

Et il sera passé pour un membre de la famille. Entendu ?

Pas d'initiatives. Personnelles, je vous en supplie.

Les flics attendent jusqu'au soir.

Rien.

La lumière est restée allumée toute la nuit, au huitième étage du 33 avenu Foch, dans l'appartement où attend la famille du baron en pain.

Mais aux dernières nouvelles, le téléphone est resté muet et il ne semble pas que les ravisseurs du baron

aient eu un contact quelconque, ni avec la famille, ni avec des sociétés du groupe, ni avec la police.

Le coup de fil vient le lendemain, mais pas chez le baron, au siège du groupe en pain.

Rendez-vous à la carte de Lyon.

Nous avons laissé un message et des instructions pour vous dans la consigne numéro 595.

On avait dit, pas d'initiatives personnelles.

Tu parles.

C'est le numéro 2 du groupe, René Hengen qui y va. Et dans le casier 595,

voilà ce qu'il trouve.

D'abord, la carte d'identité du baron. On n'a pas affaire à des plaisantins, ce sont vraiment les ravisseurs.

Ensuite, un mot pour sa femme.

« Chers Sylvana, ne t'inquiète pas trop, tout peut s'arranger, je t'embrasse. »

Et puis, une lettre, une lettre écrite en lettres bâtons, le montant de la rancon est écrit dessus.

80 millions de francs. C'est colossal !

Et enfin, un petit paquet.

On l'ouvre.

C'est un morceau de toit, un morceau de l'auriculaire du baron. Et la lettre dit,

« Aujourd'hui, vous avez reçu un doigt, mais nous n'hésiterons pas par la suite à vous envoyer un pied ou un œil. »

Ce soir, la famille et l'entourage du baron en peint ont peur.

Ils savent que le baron est entre les mains de gangsters tout à fait déterminés.

La preuve est définitivement apportée par le fragment de doigt, le morceau de l'auriculaire gauche,

découvert dans une consigne de gare.

Les faits psychologiques, que recherchent les ravisseurs, semblent avoir été atteints.

La famille en peint, c'est maintenant que les gangsters ne reculeront d'autre.

Et on a de grandes craintes pour la vie du baron.

Quand la femme du baron apprend qu'on a coupé un bout de doigt à son mari,

il paraît qu'elle déclare,

« Je ne reverrai pas à Édouard Jean Vivant. Ils vont le tuer. »

Notez bien cette phrase, parce qu'il y aura une suite, vous verrez.

Et là, une semaine entière s'écoule sans aucune nouvelle, aucune.

Pas un coup de fil des ravisseurs, pas une lettre, rien.

Mais grâce au livre écrit plus tard par le baron, on sait ce qui se passe pour lui.

Ces ravisseurs l'ont placé dans une tente de camping, au milieu d'une pièce,

dans un lieu sombre et froid, un endroit qu'ils ne connaissent pas.

Dans la tente, il est enchaîné en permanence,

couché 24-24 sur un matelagon flable.

Quand les ravisseurs entrent dans la tente, ils ont des cagoules.

Et il oblige lui aussi à en enfiler une en permanence.

Est-ce qu'ils protestent ?

Bien non, il ne se plaint pas.

C'est un grand patron, mental d'acier.

Il a décidé de ne rien leur demander.

En réalité, l'humiliation de cet état de dépendance totale et moins pénible

a supporté que l'obscurité et loisifeté.

24 heures sur 24, je n'ai rien d'autre à faire qu'à Gamberger.

Au point de vue épreuve nerveuse, c'est costaud.

Et quel est le sujet de sa Gamberge ?

Eh bien la rançon, il connaît le montant 80 millions de francs

et il sait que personne de son entourage ne va pouvoir réunir une telle somme.

Sauf s'ils font un tour de table s'ils s'y mettent à plusieurs.

Heureusement qu'il ne sait pas ce qui se dit de lui, dehors.

Car une semaine après son enlèvement,

la presse qui n'a rien d'autre à se mettre sous la dent

se régale de révélation sur sa vie privée.

Eh oui, les policiers de la crime évidemment se sont rencardés

sur ses relations, sur ses habitudes, sur ses amis et sur ses ennemis

et tout ce qu'ils découvrent se retrouve dans les journaux.

Par exemple, on apprend que le baron joue au poker

qui lui arrive de poser sur la table 200 000 francs d'un seul coup.

Quel rapport ça a avec son enlèvement ?

Sans doute aucun, mais les journaux se délectent de ses révélations

et ils tirent sans gêne des plans sur la comète.

Le baron aurait perdu 11 millions de francs au casino ces derniers temps.

11 millions, vous entendez ?

Allez savoir si ça n'est pas lui qui a organisé son enlèvement pour se renflouer, hein ?

L'histoire du doigt coupé n'est évidemment pas étrangère à cette vilaine rumeur.

Au poker, il paraît qu'on coupe les doigts des mauvais joueurs.

Alors ?

Et dans ce grand déballage, évidemment, on tombe sur des maîtresses

et sur une garçonnière.

Tout ça est dans les journaux.

Imaginez la tête de sa femme, Sylvana et de ses enfants,

ils apprennent tout ça dans la presse.

Et une fois de plus, souvenez-vous de cet épisode,

parce que ça contra beaucoup à la fin de l'histoire, vous verrez.

À ce moment-là, une lettre arrive au domicile des ampins.

Une lettre du baron qu'on peut imaginer avoir été dictée par ses ravisseurs.

Elle s'adresse à sa fille, Patricia.

Je vais te demander une preuve d'amour et de courage, celle de me sauver la vie.

Voilà ce que tu dois faire, prendre ma Mercedes, y mettre la rançon,

aller où on te dit et n'accepte en aucun cas d'être suivi par la police.

Mettez-vous à la place de la famille.

Et doigts-je en peint leur demande, expressément, de ne pas prévenir la police.

Que faire ?

Et bien pendant plusieurs jours, ils ne disent rien aux flics.

Sauf que dans cette lettre, le baron a glissé un message subliminal, ils ne l'ont pas compris.

J'ai délibérément, et sans consulter sur ce point, ce qui me tenait la main

fait pratiquement une faute d'orthographe par mot.

C'est nettement supérieur à mon toit habituel.

Ne voulons pas payer ou laisser payer la rançon.

J'espérais ainsi le faire comprendre à mes correspondants

qui interprétaient cet anomalie comme un signe de connivance, donc de résistance.

Peine perdue, à l'extérieur, on a interprété cette profusion de faute d'orthographe

comme la preuve que mon état mental déclinait.

Du coup, les policiers de la crime, quand ils sont informés de cette lettre,

trop tard, se disent, la famille ne joue pas le jeu.

Et donc ils placent tout le monde sur écoute.

La femme est en cas faire les dirigeants du groupe Empain.

C'est l'anti-initiative, parce qu'ils s'aperçoivent que le numéro 2 du groupe,

René Hengen, a entamé des négociations directs avec les ravisseurs.

Le montant que vous réclamez est excessif.

Il est strictement impossible de le retirer en espèce.

Nous n'y arriverons pas.

En vanche, si vous acceptiez de réduire vos prétentions à 30 millions,

nous pensons que nous pouvons y arriver.

Tout ça, dans le dos de la brigade criminelle.

Le commissaire Otavioli, le patron de la crime, est furac.

Vous êtes irresponsable.

Il va question de payer une rançon.

Vous entendez ? Il n'est pas question.

Et il va dire la même chose à la famille.

Ne payez pas.

Ne payez rien.

Je vous le redis.

Ne vous occupez de rien.

On se charge de tout.

Il est hors de question que le crime soit payant.

Alors s'il le faut, nous remettrons une rançon au malfaiteur.

Mais elle sera factice !

Cela fait maintenant 20 jours, presque 3 semaines,

que le baron a été enlevé.

Et pendant ce temps, depuis 3 semaines,

Edouard Jean Empain est toujours enchaîné au fond d'une cave.

Il est allongé sur un matelagon flable.

Ça fait 3 semaines qu'il ne s'est pas levé.

3 semaines qu'il n'a pas marché.

Mais, son sort s'est légèrement amélioré.

Un jour, on lui donne du café chaud.

Et une autre fois, une pomme.

Et on consent à lui donner une lampe de chevet.

Parce que, jusqu'ici, il était dans le chouart.

...

Un mois s'est écoulé.

Le 20 février,

les ravisseurs reprennent contact avec le groupe Empain.

Ils veulent la rançon, tout de suite.

Mais ils ont revu leurs prétentions à la baisse, 40 millions de francs,

la moitié de ce qu'ils demandaient au début.

Vous allez vous rendre à l'hôtel le chalet du Mont Arbois, à Meugev, la station de ski.

Et là nous prendrons contact avec vous, ayez l'argent et ne prévenez pas la police.

Mais les cadres du groupe Empain ont retenu la leçon, alors ils préviennent la criminelle.

L'anti-gang s'installe discrètement à Meugev.

C'est un flic, l'inspecteur Jean Masieri dit le chinois qui remettra la rançon,

il se fera appeler Mazo et se fera passer pour un collaborateur du groupe Empain.

...

Le fin de 2 février, Mazo est à l'hôtel le chalet du Mont Arbois.

L'endroit est truffé de flics, même les réceptionnistes sont des policiers.

Mazo avec lui, deux gros sacs remplis de billets, enfin, c'est ce qu'il veut faire croire.

En vérité, chaque liasse comprend un billet au-dessus et puis un billet au-dessous

et au milieu il y a que du papier journal.

Et il attend, il attend un coup de fil d'un certain Félix Le Chat.

Et il attend comme ça pendant 12 heures, pas d'appel, et donc il rentre chez lui.

Les ravisseurs font savoir au groupe qu'ils reprendront contact.

...

...

A ce moment-là, le baron lui change de décor.

On le déménage, on le met dans une caisse en bois, clouée comme un cercueil,

la caisse dans le coffre d'une voiture et on l'emmène dans une nouvelle planque.

Et là, son sort s'améliore un peu.

Maintenant, il a du chauffage et surtout, il a la télé.

Je ne suis pas mal ici, mais côté hygiène, j'ai encore un saut jaune pour voisins de chambret

et une dégaine de clochards et il m'est toujours interdit de me lever.

Quant à la télévision, rien de ce que j'y vois ne parvient à capter mon attention.

C'est quelque chose qui fait du bruit et quand je parviens à y fixer mon regard,

la réaction est douloureuse.

Ce sont des images de liberté, des gens au bistrot qui parlent, qui trinquent ensemble,

qui prennent leur voiture.

Et quand on parle de moi, c'est pour dire, affaire en pain, toujours pas de nouvelles.

Et là-dessus, nouveau déménagement, en pleine nuit.

On le remet dans sa caisse en bois, cagoule, sparadra, menottes, on cloule couvercle

et le baron se retrouve dans un garage à nouveau sous la tente.

Mais on lui laisse la télé et on lui donne des livres.

Oh, pas de la grande littérature.

Des livres porno, des séries noires et des polars.

...

Et le temps passe.

Le 17 mars, ça fait 7 semaines que le baron est prisonnier.

Et le 17 mars, les ravisseurs prennent contact avec un ami du baron, Pierre Sallique,

qui a l'avantage de ne pas être sur-écoute, il vit en Belgique.

Faites passer le message à René Hengen, le numéro 2 du groupe.

Il doit être ce soir au Hilton de Bruxelles.

Hengen y va, discrètement, sans prévenir quiconque.

Monsieur ?

Monsieur, quelqu'un vous demande au téléphone.

...

Allô ?

Vous allez recevoir des instructions pour le versement de la rançon.

Un courrier qui va vous parvenir dans les jours qui viennent.

La lettre arrive 5 jours plus tard, accompagné d'un mot écrit de la main du baron.

Pas de police, sinon je serai mutilé d'une manière irréparable, c'est la vie ou la mort.

La lettre fixe en rendez-vous aux fouquettes sur les Champs-Élysées, le lendemain à 14h.

Et là, René Hengen prévient la criminelle.

Et on remet en place le dispositif de meugève.

Mazzot se fera passer pour un collaborateur d'empains.

Il doit attendre un coup de fil d'une certaine charlotte cordée.

Le téléphone sonne, au bar du fouquette, à 14h15.

Monsieur Marat ?

Rendez-vous à la brasserie, le mur a porte de taille.

À 15h20, Mazzot se met en route pour le murat, suivi par des voitures banalisées de police.

Et il s'attable.

Monsieur Marat ?

Ah, monsieur Marat, téléphone pour vous.

Allô ?

Rendez-vous à la bouche de la porte de taille.

C'est juste en face de votre brasserie.

Au fond de la poubelle, le message vous attend.

Mazzot traverse, et au fond de la poubelle, il y a bien une enveloppe qui contient un plan.

Il doit rouler à 50 kmh jusqu'à la porte d'Orléans.

Et il y a un piège.

Le plan prévoit qu'à un moment, il doit emprunter une voie de service.

Une rue à l'entrée de laquelle il est écrit, interdit, sauf service.

Heureusement, Mazzot a une radio.

Regarde, attention.

Là, je dois emprunter la voie de service.

Me suivez surtout pas, sinon on est repérés.

À la porte d'Orléans, un rendez-vous est fixé au café Le Ronds Point.

Vous allez emprunter le tour de du Sud et vous rendre à Antony.

Sur un parking, vous allez trouver une renauduse.

Vous la prenez, les instructions sont dans la boîte à gueule.

Dans la renauduse, une lettre demande à Mazzot de retourner à Paris au 3 au but,

un café de la porte de Saint-Claude.

Et là, nouveau coup de fil.

Maintenant, vous prenez le tour de du Sud et vous vous rendez au Hilton de l'aéroport d'Orléans.

Rendez-vous compte.

Ça fait six heures.

Six heures que les ravisseurs baladent la brigade criminelle dans tout Paris et sa banlieue.

Au Hilton...

Il est trop tard. On arrête tout.

Rendez-vous demain 18h au bar de l'hôtel Hilton. À demain.

Ça ne sera donc pas pour aujourd'hui.

Mais ça sera pour demain.

Et donc, c'est reparti. Le rendez-vous est fixé à 18h.

L'inspecteur Magérie s'installe au bar du Hilton.

Le téléphone sonne à 18h40.

Allô ?

Allez remplir le réservoir des sens de votre voiture.

Et revenez ici. Je vous donnerai les prochaines instructions.

Magérie va faire le plein. Il revient au bar.

19h50, nouveau coup de fil.

Maintenant, vous allez prendre la route vers Paris.

Sur le tour du Sud. Vous vous arrêterez à la borne B16.

Je répète, B16.

Un nouveau message vous attendra au pied de la borne.

Magérie reprend sa voiture.

Il roule vers la borne B16.

Et il se garde sur la bande d'arrêt d'urgence.

Il est 20h10.

Et voilà qu'un véhicule de dépannage se stationne juste derrière.

Merde, ces agents de l'autoroute risquent de faire échouer les plans.

Alors Magérie sort.

Il va les voir pour leur expliquer qu'il n'est pas en panne, qu'il est flic.

Et qu'il faut qu'il parte tout de suite.

Il fait quoi ? 3, 4 pas ?

Et là, il se retourne.

Et il voit deux types surgir de derrière la glissière de sécurité sauter dans la R12

et démarrer en trompe.

Et derrière, tous les flics de la crime et de l'antigande qui se lancent à sa poursuite.

A la hauteur de Lélerose, la R12 ralentit.

Elle s'arrête à la hauteur d'un mur anti-bruit.

Les types manifestements n'ont pas réalisé qu'ils étaient suivis.

Ils descendent.

Ils vont vers une porte qui est aménagée dans le mur anti-bruit et qui donne sur la banlieue.

C'est par là qu'ils vont s'enfuir.

Sauf qu'à ce moment-là, un complice juché sur le mur tout en haut

voit les flics en voiture et un moto qui déboule et il se met à les rafaler.

Et les flics répliquent.

Pour l'instant, les gangsters essayent de s'enfuir.

L'un d'eux est abattu et l'autre est neutralisé.

Le ravicera battu est vite identifié.

Il s'appelait Daniel Duchâteau.

Quant à celui qui a été arrêté, son nom est Alain Caillol.

Il est blessé, il a pris des balles dans le bras,

mais il est en état d'être interrogé et il se retrouve le soir même

dans le bureau du commissaire Otaviolli.

Le but est évidemment de lui faire dire où elle barre en.

Pendant trois heures, Caillol fait le doron.

Mais au bout de trois heures, il craque.

Ok. Ok, je téléphone à mes complices.

Mais vous ne regardez pas le numéro que je compose.

Vous ne cherchez pas à l'identifier. Parole ?

Parole.

Otaviolli luitant le téléphone de son bureau

et il détournose tensiblement la tête.

Allô ? Allô, c'est moi.

Je suis chez les flics.

Jamais vous toucherez la rançon.

Donc vous libérez le baron, c'est foutu.

Sinon, ça va être la guerre.

Là-dessus, Caillol raccroche et il l'est.

C'est bon, commissaire.

C'est bon à 99 %, ils vont le libérer.

Est-ce que Caillol a vu qu'il y avait un petit magnétophone

accroché au téléphone du commissaire ?

Peut-être, mais pas sûr.

En tout cas, grâce à ce magnétophone

qui a enregistré la composition du numéro de téléphone,

il ne sera pas difficile à des experts

de remonter au numéro

et donc de localiser les ravisseurs

qui sont sans doute avec le baron.

Mais ça ne servira à rien,

puisqu'entre temps, le baron est libéré

par les ravisseurs.

Quelques minutes après le coup de fil,

il le sort de la planque par un soupirail

cagoulé et menotté,

et il le met dans une voiture.

Le baron reconnaît le moteur caractéristique

d'une caterelle,

et il s'aperçoit aussi que le conducteur

fait quatre fois le tour du pâté de maison pour le perle.

La voiture roule, elle s'arrête,

descend.

Et là, les ravisseurs lui glissent un billet

d'ifran dans la main.

Il entend toujours sa cagoule,

il entend la caterelle qui s'éloigne,

il enlève sa cagoule,

rendez-vous compte,

ça fait 63 jours qu'il est cagoulé,

et il se retrouve au bord d'une route

en pleine nuit.

Et il se met à marcher avec difficulté,

ça fait deux mois qu'il vit couché

sans bouger.

Il marche, et là il aperçoit

une bouche de métro,

donc il est appareil.

Et avec les différents, il s'achète un ticket

et il prend le métro,

et il descend

à Opéra.

Et là, avec les pièces qu'il lui reste,

il appelle sa femme au téléphone.

Allô,

c'est moi,

ils m'ont livré,

je suis placé de l'Opéra,

viens me chercher.

Quelques minutes plus tard,

Sylvain Arrampin accompagné d'un policier

débarque devant l'Opéra.

Le baron est là,

il monte dans la voiture,

et il éclate

en sanglot.

Il est à bout, il vient de passer

63 jours en enfer,

et elle, qu'est-ce qu'elle lui dit ?

Je savais que t'allais sortir ce soir.

On va les déposer plainte au quai des orphèbres.

Aucun mot d'affection,

aucune tendresse,

ne parlons pas d'amour,

froide, glacial.

Le baron est exténué,

mais à ce moment-là,

il se dit,

cette femme n'est plus ma femme,

je vais la quitter

dans la voiture.

Après 63 jours de captivité,

il lui vient comme une évidence,

qu'il va quitter sa femme.

Pour vous dire,

son labrador,

l'Ove,

lui fait plus la fête

que sa femme.

Sa femme,

qui voulait qu'il aille tout de suite au quai des orphèbres,

pas question,

il appelle la brigade criminelle,

s'il veut l'interroger,

ce sera chez lui.

Dans les jours qui suivent,

le baron est pris en charge

à l'hôpital américain de Neuilly,

on s'occupe de son doigt mutilé,

qui n'a pas si mal cicatrisé que ça,

mais il a perdu 20 kilos.

La dernière planque

dans laquelle il était détenu et localisé,

c'est un pavillon de savignis sur orges,

dans les sônes.

On y arrête 8 personnes,

plus du château le monde,

plus du château le monde,

plus du château le monde,

employer classique,

plus du château le monde,

plus du château le monde,

plus du château le monde plus du château le monde

builtage de la discontinue bien gênée,

plus du château « le mort »,

à priori ils étaient donc neuf dans le cou,

Alain Caïol,

son frère François,

un procès d'allemande marsayé

disait Georges Bertonsynist,

sa femme et son beau-frère,

un des b too besides Bernard Kiillon.

Et le baron,

il découvre tout ce qui s'est raconté

qu'il ne reviendrait jamais. Sa femme ne lui parle pas de ses ravisseurs, elle lui parle de sa garçonnière, point !

Pendant sept mois, il va se mettre ouvert aux États-Unis, loin de sa famille, loin de l'entreprise avec un ami.

Et au bout de sept mois, il revient avec l'illusion de reprendre les reines de son groupe.

Je me trouve être l'actionnaire prépondérant de ce groupe.

Il n'est pas possible de diriger Schneider contre le barreau en pain, n'est-ce pas ?

Ce n'est pas possible, on va donc diriger Schneider avec le barreau en pain.

Il ne va pas y avoir de têtes qui vont tomber, il ne va pas y avoir de modifications importantes.

Simplement, disons que comme je reviens, il va bien falloir me faire une place.

Jusqu'à maintenant, je me suis relativement peu accommodé d'une place de conseiller technique ou de crise en thème.

Mais très vite, il s'aperçoit que René Henghen n'a pas l'intention de lui rendre sa place.

Et sa femme non plus d'ailleurs. Et donc comme prévu, il va la quitter et il va aussi renoncer à diriger le groupe en pain Schneider.

Trois ans plus tard, bien sûr, s'ouvre le procès, devant la cour d'assises de Paris.

Procès au cours duquel les accusés se passent la patate chaude.

Ils ne sont que des hommes de main, ils ne sont que des exécutants.

Et malheureusement, ils ne peuvent pas donner le nom de leur commanditaire.

Procès qui sera marqué par l'attitude incroyable du baron.

Ils leur a pardonné. Ils ne cherchent pas à charger la barque.

Il sait ce que c'est que d'être enfermé.

Il n'a aucun intérêt à les envoyer en prison pour longtemps.

Et au bout de 12 jours d'audience, Caïol prend 20 ans,

Joberton signe 15 ans et les autres des peines plus légères de plus de 5 ans.

Et à la sortie du tribunal, on voit Jean-Edouard Rampin partir main dans la main avec Jacqueline, sa nouvelle compagne.

Dans son livre, il écrit,

Peut-être n'était-je pas spécialement fait pour la vie qui était la mienne ?

Il continuera donc le business, mais loin de Schneider.

Et il mourra quelques mois après Jacqueline,

qu'il aura accompagné jusqu'au bout de sa vie.

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Le 23 janvier 1978, le PDG du groupe Empain-Schneider est enlevé devant son domicile de l’avenue Foch à Paris. Dans l'attente d'un appel des ravisseurs, la police demande à la famille de ne prendre aucune initiative.