Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: [BONUS] - L’attentat contre Jean-Paul II

Europe 1 Europe 1 10/14/23 - 27m - PDF Transcript

Mais réveillez-vous les gars ! Vous n'avez jamais joué aussi mal !

Le sourire là, tu crois qu'il va le garder longtemps ?

Ah oui, en moins trois mois.

Préparez-vous à garder le sourire.

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On de l'attracte, Christopher Delat.

Une affaire criminelle, aujourd'hui, une tentative d'assassinat.

La tentative d'assassinat du pape Jean-Paul II en mai 1981 à Rome,

au cours d'une audience publique.

A l'époque où le pape circulait encore sans protection,

sans cage de verre blindé, au milieu de la foule, sur sa papa mobile.

Et c'est après, à cause de cet attentat, qu'on va inventer la cage de verre

qui protège aujourd'hui le pape François et avant lui, Benoît XVI.

Vous vous souvenez peut-être du nom de celui qui a tenté d'assassiner le pape,

Ali Aksa, un jeune turc auquel le pape a ensuite pardonné.

Mais je ne suis pas certain que vous vous souveniez de ces motivations

et pour cause, le mystère n'a jamais été vraiment percé.

Et c'est pour ça que pour débriefer cette histoire,

j'ai invité la journaliste Romania Ugarczynska.

Bonjour à vous.

Bonjour.

Vous avez publié en 2007 la vérité sur l'attentat contre Jean-Paul II

au presse de la Renaissance et vous nous direz à quelle conclusion vous êtes arrivés.

Voici donc cette histoire que j'ai écrite avec Pierre Anquetin.

La réalisation est de Céline Le Bras.

Européen, Christophe Fondelathe.

La grande affaire de cette histoire, c'est son issu, le pardon.

Le pape Jean-Paul II pardonne à celui qui a voulu le tuer.

Vous me direz c'est son métier de pape que de pardonner.

Et ce n'est pas faux, le pardon est au coeur de la Doxa catholique.

Néanmoins, ça reste quelque chose d'étrange,

comme un défi à cette part animale que nous traînons depuis Cro-Magnon.

À cette petite voix qui nous dit « hey pour oeil, don pour don ».

Tu as voulu me tuer, tu payes.

Je vous emmène donc le mercredi 13 mai 1981 au Vatican à Rome.

Vous voyez la place là, les colonnes tout autour, l'aubellisque en plein milieu et derrière la basilique.

C'est la place Saint-Pierre.

C'est là que tous les mercredis, le pape Jean-Paul II donne une audience publique.

Il est jeune Jean-Paul II à cette époque-là, 61 ans.

Il est pape depuis trois ans, il adore les bains de foule.

C'est tellement coupé de la vie, pape, sa vie tellement dans une bulle.

Et là, à portée de main, il y a 20 000, 25 000 personnes,

des vrais gens qui veulent lui parler, qui veulent le toucher.

C'est en temps.

Alors tous les mercredis, il y va.

Et d'ailleurs, il est 17h et le voilà.

Soutonne blanche, sa calotte sur le crâne, jugée sur sa jib blanche décapotable, la campagnola.

Notez qu'à l'époque, il n'y a pas de cage en verre sur la voiture, pas encore.

Il y a des gardes suisses et des policiers en civil, mais à part ça, le pape est à découvert.

Épopes bénis de l'insouciance.

Et donc la voiture roule au pas, les gens applaudissent, l'acclament, d'autres prises.

Et lui, il est à 50 centimètres des gens.

Alors il se penche, il sert des mains en lui tentant une fillette à bout de bras,

il l'apprend, il l'embrasse et il la rend à sa maman.

Et la campagnola fait comme ça un premier tour de la place par le côté gauche.

Et à 17h17, elle entame un deuxième tour par le côté droit.

Elle fait quelques mètres et au niveau de la porte de bronze, à droite de la basilique.

Trois coups de feu et une clameur des froids qui s'élève au-dessus de la foule.

Jean-Paul de Grimas, il fléchit un peu en avant, il y a une tâche rouge sur sa soutain.

Il est blessé.

Il porte sa main pleine de sang à son cou et il chancelle.

Son secrétaire personnel et son camérier et son valet le rattrapent.

Des policiers sautent sur la campagnola pour faire écran de leur corps.

Et on voit des gens, des fidèles qui se mettent à encercler le tireur.

Ils l'ont vu tirer, ils sont autour de lui, ils le bousculent pour l'empêcher de tirer à nouveau.

Son arme tombe au sol, il essaye de la ramasser et là une religieuse tout en noir l'attrape par le bras.

Elle le sert de toutes ses forces pour l'empêcher de récupérer son arme.

Le type se débat et là arrive un policier en civil qui le plaque au sol.

Le type est neutralisé.

C'est un jeune brun.

Les yeux noirs, les paumettes saillantes, massent avec une veste claire.

Et il crie,

« Non, ce n'est pas moi, non, ce n'est pas moi » et la nonne lui répond.

« Si c'est toi, si c'est toi, si c'est toi »

Et l'homme était escorté par une vingtaine de policiers vers la porte de bronze et la foule qui crie.

« À mort, à mort »

Vous voyez ce que je vous disais ?

Aïe pour eux, dans pour don, c'est le premier réflexe.

Le type est d'abord emmené au commissariat de Borgaux près du Vatican, et ensuite à l'antiterrorisme.

Les policiers ont récupéré son arme, c'est un browning 9 mm.

Il est tiré à bout portant.

Le pape s'est d'abord porté la main au ventre, apparemment où il a été blessé, puis ensuite il s'était croulé, il est tombé dans les bras de son secrétaire.

Et immédiatement, le chauffeur de la jeep l'a emmené vers l'intérieur du Vatican en repartant vers la partie gauche de la place, puis est passé sous l'arc des cloches,

derrière laquelle se trouve en permanence une ambulance de la Croix-Rouge qui à son moment-là a transféré le pape à l'hôpital Gemelli.

Pendant le trajet vers l'hôpital, Jean-Paul de Perpe beaucoup de sang.

Il est opéré dès son arrivée aux urgences.

L'opération dure 6 heures.

Le pape est entre la vie et la mort.

Et il est conduit dans une salle d'interrogatoire et installé sur une chaise.

Il a été pris sur le fait, il ne prend pas la peine de nier.

Oui, j'ai tiré sur le pape.

Mais il refuse de donner son identité.

Il prétend qu'il est chilien, et puis finalement, il dit qu'il est de nulle part.

Quelles sont tes complices ?

J'ai pas de complices.

J'ai agi seul.

Et là ?

Là, il ment.

Parce que pile, à ce moment-là, les enquêteurs disposent de plusieurs témoignages

qui parlent d'un deuxième homme.

Un policier, d'abord, l'a vu arme au point en train de tirer ce deuxième homme.

Mais il y a mieux que ça.

Un photographe américain l'a pris en photo de dos.

Un jeune homme boucle brune avec un blouson de cuir noir.

On le voit clairement sur la photo.

Dans la main droite, il tient un pistolet.

Donc, le typement.

Ils étaient deux.

Et ils pourraient être deux à avoir tiré.

Immédiatement, les policiers lancent un signalement.

Ils diffusent sa photo.

Et ils retrouvent la pension où il a passé la nuit dernière.

La pension Isa, près de la Place Saint-Pierre.

Où il a laissé un passeport turc, au nom d'Osgun.

C'est ton passeport ?

Ouais.

C'est un faux.

Quel est ton vrai nom ?

Ton vrai nom.

Et là, le type qui, il y a deux secondes,

ne voulait rien dire,

débale son CV d'un trait.

Je suis mément aléaxa.

Je suis le plus grand terroriste de Turquie.

Aléaxa.

Les policiers passent son nom aux fichiers.

Et effectivement,

il y a un type du même nom

qui est recherché par Interpol depuis janvier 1981

pour un assassinat.

C'est un turc de 23 ans,

un militant d'extrême droite.

La photo correspond.

C'est bien lui.

Et là, on découvre son P°.

Mamami.

Il y a un an et demi, à Istanbul.

Il a vidé son chargeur

sur le rédacteur en chef du milliette,

le plus grand quotidien turc.

Le journaliste est mort sur le coup.

Et il enquêtait justement

sur la collusion entre

l'extrême droite nationaliste de Turquie,

les services secrets turcs et la CIA.

Il est mort avant d'avoir publié son papier.

D'après ce que dit sa fiche,

cet aléaxa appartiendrait

à une milice turque d'extrême droite

qui s'appelle les Lougris.

Son dossier dit qu'il a été embrigadé

dix-sept ans.

Et les Lougris renseignent en prix

Aïs, les Kurdes, les Juifs,

les Arméniens, bien sûr,

et les Chrétiens.

Ils sont armés, bien entraînés

et ils auraient le soutien

de membres des services secrets turcs.

D'après son dossier,

aléaxa est arrêté quelque temps plus tard

à la terrasse d'un café.

Il avoue l'assassinat du journaliste

et cinq mois plus tard,

il s'évade de prison.

Un sacré coco, cet aléaxa

qui vient de tirer sur le pape.

Ah !

La fiche dit que pour s'évader,

il a bénéficié de la complicité

de six militaires et gardiens de prison.

C'est vraiment un sacré coco.

Et c'est pas fini.

Le jour de son évasion.

Il envoie une lettre au journal Miliette

dont il a exécuté

le rédacteur-en-chef un an plus tôt.

Et dans cette lettre, il menace

de tuer le pape Jean-Paul II.

Il maintient la visite qu'il a prévue

de faire en Turquie deux jours plus tard.

Il y a la lettre dans le dossier.

Si cette visite n'est pas annulée,

je tuerai le pape à coup sûr.

C'est l'unique motif de mon évasion.

Voilà donc le profil

de l'animal qui vient de tenter

de tuer le pape.

Alieaxa, un nationaliste turc d'extrême droite

qui a déjà tué

et qui était en cavale

de son évasion.

Et donc son interrogatoire reprend.

Tu n'es qu'un tueur fasciste.

C'est faux.

Mon terrorisme n'est pas rouge ou noir.

Il est rouge et noir.

Et je suis avec les Palestiniens.

Enfin, tout ça n'a pas d'importance.

Je suis au-dessus des idéologies.

J'appartiens à une nouvelle race

de terroristes. Vous comprenez?

Non.

On ne comprend pas parce que c'est un enfumeur

qui alterne entre la logorée

et maintenant le mutisme complet.

Il y a même un moment

où il s'endort sur sa chaise

et il se réveille frais comme une rose

paraît pour la suite de l'interrogatoire.

Dans la chambre de la pension Isa,

les policiers ont retrouvé des notes

dans lesquelles il dit qu'il va

tirer sur le pape en signe de protestation

contre l'ONU

et l'impérialisme occidental.

Pourquoi est-ce que t'as voulu tuer le pape?

Je n'ai pas de haine envers le pape.

Qui sont écomplices?

Moi, seul.

J'ai décidé seul.

Même si des gens m'ont aidé.

Qui?

Oh, des bulgars.

Des anglais.

Des iraniens.

Tout ça n'a aucun sens.

C'est du galimatià.

C'est du charabia pseudo-révolutionnaire.

Mais qui est ce type-là?

Qui l'a envoyé tuer le pape?

Pendant ce temps,

Jean-Paul II se remette au son opération.

Jean-Paul II est toujours ce matin

en salle de réanimation là

où il a été conduit après

près de 6 heures d'intervention chirurgicale.

Il a fallu procéder à une intersection

de l'inteste ingrène

et a passé un ennui certificiel.

Le diagnostic demeure réservé

pour résolant précisément

des risques d'infection du péritoine.

Le pape a subi dans la région endo-abdominal

une importante hemorrhagie

et les médecins lui ont transfusé 3 litres de sang.

Par ailleurs,

l'un des projectiles qui répare la graisseur

lui a n'inséré 9 embrats

et une balle la troisième

lui a facturé la deuxième et la troisième phalange

de l'index de la main gauche.

Le lendemain de l'attentat,

pour tentative d'assassinat d'un chef d'État

en complicité avec des personnes

encore inconnues.

Et donc le procureur

demande au service secret italien

de reconstituer le périple d'Ali Aksa

depuis son évasion

jusqu'à l'attentat

pour savoir qui est derrière lui.

L'enquête, tenez-vous bien

est bouclée en 10 jours.

En 10 jours,

les services secrets italiens

livrent l'itinéraire détaillé du terroriste.

C'est à croire qu'ils avaient déjà

toutes les informations sous la main.

Il a beaucoup voyagé.

Et ces voyages sont assez

désarsonnants.

Par exemple un an avant l'attentat

Aksa est à Sofia

en Bulgarie

avec un faux passeport indien

et c'est assez surprenant pour un militant d'extrême droite.

En 1980

la Bulgarie est sous la coupe des soviétiques

des communistes.

Ensuite toujours avec de faux passeports

Aksa va en France

en Suisse

en Allemagne et en Autrie.

Il arrive en Italie

et le 13 mai

il tire sur le pape.

Voilà son parcours reconstitué

et ça laisse beaucoup de questions en l'air.

Qui a financé

cette longue cavale d'Aksa

qui lui a procuré les faux papiers

qui était son ou ses complices

qui était ses commanditaires

les turcs

les soviétiques

des fachos ou les communistes

ça n'est pas une question accessoire

eh ben si

la justice italienne

a décidé de juger Alie Aksa

tout de suite

son procès s'ouvre le 20 juillet 1981

soit deux mois seulement

après l'attentat

DANG

C'est à Deverton de ce matin que le procès

de Mehmet Aliaka a débuté

dans la grande salle de la cour d'assises

du palais de justice de Rome

Il faut savoir qu'Alie Aksa est seulement

un être un peu frustre, simple et

qui avait fait une sorte de fixation

sur la personnalité du Saint-Père

ou si au contraire il s'agit d'un pur agage

froid et résolu

travaillant pour des commanditaires

tapis dans l'ombre

En attendant ça tout suréquipé

les voitures, les maisons, les outils

bientôt même les équipements seront suréquipés

et le suréquipement, ça se paye

Nisan, ce week-end pendant les portes ouvertes

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et oui, vous avez bien entendu, 300€

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...

Ali Aksa entre dans son boxe en verre

il est pied nu

les cheveux en bataille

pas rasé

il porte un pantalon crasseux

une chemise au réolé de transpiration

on dirait un clochard

Monsieur Aksa

reconnaissez-vous avoir tiré sur le pape

dans l'intention de le tuer

oui

vous avez agi seul

oui

et là, Ali Aksa se lève

bien

je considère cette affaire comme terminée

vous allez continuer sans moi

et il sort

de la salle d'audience

et le 25 juillet 1981

il est condamné à la prison à perpétuité

il ne fait pas appel

et il est incarcéré

à la prison d'Ascoli Piceno

pas très loin de Rome

c'est une prison ultramoderne très sécurisée

où sont enfermés les terroristes

et les mafieux les plus dangereux

150 gardiens

pour 120 détenus

et maintenant

est-ce qu'on s'intéresse enfin

à la seule question qui vaille

qui est derrière

cet attentat

en novembre 1981

le parquet de Rome ouvre une nouvelle instruction

il va maintenant chercher

le ou les complices

un colonel des services secrets

va une fois de plus interroger Aksa

dans sa cellule

nous savons

que vous n'étiez pas seul pour commettre cet attentat

vous aviez des complices

des gens

vous ont financé

vous savez qu'une loi sur les repentis

est en préparation

si vous parlez

nous n'aurions aucun mal à obtenir

ça, c'est ce qu'on appelle la carotte

mais la justice italienne

pratique aussi le bâton

elle menace Aksa

de l'extrader vers la Turquie

où il risque la peine de mort

ça fait réfléchir

et donc finalement Ali Aksa balance le nom

de quatre complices

d'abord, son ami Oral Cieli

son frère Jumeau

ça lui arrache un peu le coeur

mais il était là

il denonce aussi un chef mafieux

le chef du dutchpark

et puis le chef de la fédération européenne

des idéalistes turcs

une organisation ultranationaliste

basée à Francfort en Allemagne

et enfin celui qui a gardé son browning

et qui serait venu le lui apporter

juste avant l'attentat

quatre complices

et puis quelques semaines plus tard

il fait une deuxième série de révélations

alors

j'ai tiré sur le pape

pour le compte des services secrets bulga

un

un

on lui présente un album photo

56 photos de fonctionnaires bulgares

en postes à Rome

Ali Aksa en désigne 3

le secrétaire de la tâcher militaire

à l'ambassade de bulgarie

le chef comptable de l'ambassade

et le directeur d'une agence de tourisme bulgares

un certain Anthony

Ali Aksa a dit qu'il serait le cerveau

de l'attentat

un physique quelconque

bon mari bon père

un poste discret à la Palkane Touriste

l'agence de voyage de la compagnie aérienne bulgar à Rome

Ivanov Antonov

n'avait sûrement jamais attiré l'attention de ses voisins

depuis 4 ans qui l'habitaient dans le quartier Trieste

pourtant le voici aujourd'hui

au centre de l'attentat

qui a failli coûter la vie au pape

il est accusé ni plus ni moins de complicité active

par le juge d'instruction Martella

qui depuis des mois

et plus le dossier de l'affaire en silence

Ivanov est arrêté

il est interrogé

et pendant des semaines il répète

et assez vite

le juge se dit qu'effectivement

le bonhomme n'a pas l'étoffe

et qu'il n'a pas non plus le mental

pour avoir fomenté un coup pareil

et à un moment on croit le reconnaître

le jour de l'attentat

mais on l'a confondu avec un pèlerin américain

cette histoire de bulgar

ne colle pas

et de soviétique encore moins

pourquoi aurait-il voulu

tuer le pape ?

parce que Jean-Paul II est anti-soviétique

parce qu'il a soutenu par exemple

l'Echevalaisa en Pologne

ça paraît fou

dingueau, bargeau

est-ce qu'on peut croire une chose pareille ?

et ces gens-là

enfin ce qu'on a pu arrêter

on va les juger

figurez-vous

c'est-à-dire Antonov et Delugri

c'est un procès assez surréaliste

qui s'ouvre le 28 mai 1985

Ali Aksa est là aussi

comme témoin principal

et d'entrée il prend la parole

pour rajouter du surréalisme

au surréalisme

je demande que la cour me laisse dire quelque chose

qui ne figure pas

dans l'instruction

l'attentat contre le pape

est lié au 3e secret

de l'amadone de Fatima

au nom de Dieu omniprésent

j'annonce ici la fin du monde

je suis Jésus-Christ réincarné

consternant

un des anciens loups gris turcs

vient rajouter du flou au flou

nous on le voit

c'est-à-dire

nous les loups gris

nous étions farouchement

anti-communiste

il était tort de question

de collaborer avec les services de l'est

comme les services bulgares

ou le KGB

mais ce que je peux vous dire

c'est que les services français et allemands

ont couvert notre fuite

et ils nous ont demandé de charger le bulgares

après 10 mois de procès

le verdict tombe

au nom du peuple italien

que le président de la cour d'assises de Rome

commence la lecture du verdict

tous les inculpés

bulgares et turcs sont acquittés

au bénéfice du doute

ils sont immédiatement remis en liberté

la cour a donc tranché

il n'y a pas eu quomplu

le principal accusé bulgares

rejoint Sofia

dès aujourd'hui

après 4 ans de prison

et voilà

au final on ne sait rien

on ne sait pas pourquoi on a voulu tuer le pape

et on ne sait pas qui était derrière tout ça

c'est un fiasco

quand il sera arrêté quelque temps plus tard

le frère Jumo d'Aliakza

Oralchelik

viendra encore épaissir le mystère

de toute façon

vous ne comprendrez jamais

même nous qui sommes là dedans

nous ne comprenons qu'à 50%

oubliez tout ce que vous avez entendu

surréaliste

fou

ces gens étaient des fous

alors raccrochant-nous

à un événement

qui lui n'était pas fou

le pardon du pape Jean-Paul II

a celui qui a voulu l'assassiner

le 27 décembre 1983

le pape

rend visite à Aliakza

dans la prison de Ribibia

et est maintenant incarcéré

10h vient à peine de sonner

très ponctuel

le pape arrive aux portes de la prison de Ribibia

un vaste complexe de béton et de briques

anonymes et tristes

le vent souffle en rafale

il s'engouffre sous le manteau rouge du pape

lorsque celui-ci franchit à pied

le seuil de la prison

immédiatement, les lourdes portes d'acier blindé

se referment derrière lui

le ministre de la Justice Italien, le directeur général des prisons

ainsi que le cardinal Poletti

qui accueille le pape

Jean-Paul II gagne rapidement

la chapelle de la prison

une salle circulaire extrêmement dépouillée

ou s'entasse quelques 700 détenus

à peine le pape est-il entré

que de longs et chaleureux applaudissements spontanés

le salut

au nom de tous les détenus un prisonnier

lié à un message de bienvenue

pour nous tous ce jour restera jamais dans nos mémoires

dans le discours qu'il adresse au détenu du monde entier

le pape insiste d'ailleurs

sur la dignité humaine des détenus

de leur réserver un traitement juste

et ouvert à la possibilité

de leur réinsertion dans la société

dans une petite salle, à l'écart

l'attent pour un tête-à-tête, sans témoin

Aliaka, l'homme qui a voulu le tuer

le 13 mai 1981

le pape entre dans la cellule

on laisse la porte ouverte au cas où

la télévision du Vatican est la seule à filmer

de loin

Aliaka, les cheveux courts, pantalon et cul au verre

bleu et debout

le pape entre lentement

il prend la main du pape et la baisse

dans la pièce au mur entièrement nu

un radiateur et deux chaises

Aliaka s'assoit le dos radiateur

face à lui

le pape rapproche son siège

il se penche les yeux baissés

vers le jeune turc dont il prend la main

Aliaka, une sorte de sourire sur les lèvres

approche son visage de l'oreille du pape

et se met à lui parler tout bas

l'entretien se termine

le pape se lève

Aliaka tombe à genoux

il baisse la main du pape

le tête à tête a duré 21 minutes

exactement

à sa sortie le pape apparaît très éprouvé

les quelques journalistes présent la saille de question

ce qui s'est dit avec Aka

est un secret entre moi et lui

répond Jean-Paul II

et le pape ajoute je lui ai parlé comme on parle

à un frère à qui j'ai pardonné et qui jouit de ma confiance

ce que se sont dit si longuement

les deux hommes restent dans le huit clos

de la cellule d'Aliaka

Aliaka est sorti de prison

en janvier 2010 à l'âge de 52 ans

il a passé au total

30 années derrière les barreaux

20 en Italie

et 10 en Turquie

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre à Rome, le Pape Jean-Paul II est la cible d’un attentat. Un homme est arrêté et emmené dans les locaux de la police antiterroriste.